CONCLUSION
GENERALE
Dans les précédentes parties, nous avons
cherché à mieux comprendre le phénomène du Made In
France, afin de répondre à la
question :« Prêt-à-porter Made In France :
Quels facteurs pourraient amplifier la dynamique de relocalisation
? ».
Après avoir resitué le contexte et sa dynamique,
nous avons examiné l'environnement, les mécanismes de l'offre et
de la demande. Puis, nous avons dressé une liste de leviers possibles,
notamment tirés par la demande, que nous avons empiriquement
comparés au leader de la fabrication et de la distribution de
prêt-à-porter.
En effet, ZARA a mis en place avec succès une
organisation que nous devions mieux comprendre, tant elle est capable de
produire la dernière mode au meilleur prix sur le modèle agile
J-15. Cette compréhension était d'autant plus nécessaire,
qu'elle le fait majoritairement dans un pays voisin (l'Espagne) ou à
proximité (Portugal, Maroc, ...), ce qui relativise l'argument des pays
à bas coûts de MO, et éclaire les similitudes avec le
MIF.
En nous inspirant de ce modèle nous avons
transposé et optimisé les leviers qui nous semblaient les plus
pertinents pour répondre à notre question (en particulier
l'agilité). Enfin nous avons confirmé nos hypothèses,
consolidées qualitativement auprès d'experts du secteur.
Cette enquête de terrain nous a par ailleurs permis
d'établir une cartographie hiérarchisée de chacun de ces
facteurs, de les regrouper et d'illustrer leurs interdépendances dans
une matrice inspirée de la prospective.
En synthèse, amplifier le phénomène de
relocalisation du prêt-à-porter Made In France semble à
portée de main et dépend principalement des moyens industriels
qui y seront consacrés.
Le noeud de l'enjeu pour relocaliser se situe dans
l'agilité, c'est-à-dire le juste à temps imposé par
le rythme de la mode (réactivité) et les petites séries
pour s'affranchir des ventes soldées et de maximiser les marges
(flexibilité). Une éventuelle fédération /
regroupement coopératif permettrait d'amplifier le mouvement et donner
plus de corps et de puissance afin d'améliorer les effets
d'échelle et d'expérience.
Ces deux Facteurs Clés de Succès (agilité
et fédération) sont composites. Ils dépendent de Facteurs
Clés de Succès Organisationnels. C'est-à-dire de
l'organisation de la Supply Chain (Circuits-courts, Intégration
verticale, Hyper automatisation,Ecoconception), mais aussi en particulier de la
mise en place de moyen de pilotage performant (Smart Industrie & SI).
Ce faisant, il nous semble possible d'enjamber les
barrières à l'entrée de ce marché mature hyper
concurrentiel, ou l'offre est surabondante et la demande volatile. En effet, le
« Time to Market », la communication, la valeur
perçue et le prix afin de répondre au mieux aux attentes des
consommateurs, pourraient être amplifiés en faveur du MIF.
D'autant plus que ces derniers manifestent une appétence de plus en plus
prononcée pour le Made in France et que nous semblons évoluer
d'une société du marketing de l'offre vers le marketing de la
demande.
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