I.1.10. EVOLUTION
En cas de luxation antéro-interne, le
risque de récidive dans plus de 50% des cas. Plus le sujet est jeune et
sportif plus la récidive. C'est la luxation récidivante de
l'épaule ou encore instabilité de l'épaule qui peut
s'installer avec la fréquence élevée des
récidives.
Tandis que dans la luxation
postérieur : l'évolution vers l'instabilité
postérieure de l'épaule est relativement rare. Le seul
problème des luxations postérieures est de savoir y penser et de
savoir regarder correctement une radiographie. Trop de luxations
postérieures sont diagnostiquées au stade de luxation
invétérée. (8)
v Les instabilités antérieures de
l'épaule
Il s'agit d'une symptomatologie chronique, qui
soit survient au décours d'une luxation antérointerne (luxation
ou subluxation récidivante), soit se manifeste d'emblée par des
subluxations répétées ou des épisodes douloureux
purs. (7)
Du point de vu anatomo-pathologique, Les
lésions capsulo-ligamentaires et osseuses sont les mêmes qu'au
stade aigu en sachantcependant que la répétition des
épisodes d'instabilité peut aggraver des lésions qui
étaientinitialement peu importantes. (8)
3 tableaux cliniques sont les plus souvent
manifestes :
La luxation récidivante
vraie :
Le diagnostic est facile, surtout lorsque l'on
dispose des clichés de l'épaule luxée (à demander
systématiquement). Les clichés après réduction
montrent très souvent les signes indirects de la luxation. (8)
a) La subluxation
récidivante :
Le diagnostic est facile lorsque le sujet analyse
parfaitement cette subluxation qui s'accompagne volontiers d'une douleur
brutale allant parfois jusqu'au tableau d'impression de "bras mort". (8)
b) L'épaule douloureuse pure :
Il n'y a pas de sensation de
"déboîtement" ou d'instabilité. Il s'agit d'une douleur
aiguë qui survient au cours d'un mouvement "d'armer du bras" et qui
disparaît bras le long du corps.
L'examen clinique ne permet pas de retrouver
d'éléments pathognomoniques de l'instabilité. Seuls des
élémentsd'orientation peuvent être recueillis :
§ signe de l'appréhension lors de l'armer du bras
(abduction à 90°, rotation externe)
§ nécessité d'arrêter certains sports
(hand-ball, volley, tennis, etc...)
§ absence de gêne bras le long du corps
§ certains tests n'ont aucune valeur discriminatoire :
tiroir antérieur, hyperlaxité inférieure, test de
recentrage. (8)
A la radiographie simple :
Face (rotation interne, externe, neutre) :
ï encoche de la tête humérale
ï fracture du rebord ant. inf. de la glène
Profil glénoïdien de
Bernageau:
ï fracture rebord antéro-inferieur de la
glène
ï éculement
Ces lésions indirectes signent
l'instabilité antérieure de l'épaule
L'arthro-scanner n'est indiqué que si les
clichés standards sont normaux. Il montre : la désinsertion du
bourrelet glénoïdien, le décollement
capsulo-périosté et élimine une éventuelle
instabilité postérieure.
Le diagnostic différentiel ne se pose que dans
le cas d'une symptomatologie purement douloureuse, avec le conflit
sous-acromial. En cas de doute clinique, l'imagerie viendra
dans bien des cas rectifier le diagnostic. (7)
Le traitement est habituellement chirurgical, avec
plus de 90% de résultats satisfaisants. Deux techniques s'opposent :
ï la butée préglénoïdienne
à l'aide de la coracoïde (intervention de Latarjet)
ï la réinsertion capsulo-ligamentaire
(intervention de Bankart) à ciel ouvert ou par arthroscopie.
La résection simple du bourrelet sans
stabilisation de l'épaule donne plus de 50 % d'échecs et doit
être condamnée. (6)
Intervention de Latarjet
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