Chapitre 7 :
Présentation des données issues de
l'enquête
Section 1 :
Présentation des données
quantitatives
Tableau 9 : Résultat 1
|
Effectif
|
%
|
Côte d'Ivoire
|
36
|
62,0
|
Mali
|
4
|
6,8
|
Burkina Faso
|
11
|
18,9
|
Guinée
|
2
|
3,4
|
Autre
|
5
|
8,6
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source de l'enquête
Graphique 1 : Données 2

Tableau 10 : Données 3
|
Fréquence
|
%
|
|
|
|
Manque de terre
|
12
|
20,6
|
Manque de moyens de subsistance
|
14
|
24,1
|
Manque d'argent
|
23
|
39,6
|
Manque d'enfants
|
0
|
00,0
|
Manque de main d'oeuvre
|
7
|
12,0
|
Autre
|
2
|
3,4
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 11 : Données 4
|
Fréquence
|
%
|
Quand on a des difficultés de nourrir sa famille
|
16
|
27,5
|
Quand on n'a pas de maison ou d'habitat décent
|
2
|
3,4
|
Quand on ne peut aider ses parents et voisins
|
0
|
-
|
Quand on n'a pas de travail
|
11
|
18,9
|
Quand on n'a pas de terre à cultiver
|
12
|
20,6
|
Quand on est malade ou handicapé
|
1
|
1,7
|
Quand on n'a pas d'estime au sein de sa communauté
|
0
|
-
|
Quand on ne possède aucun bétail
|
0
|
-
|
Quand on n'a pas les moyens de se soigner et de soigner les
membres de sa famille
|
5
|
8,6
|
Quand on n'a pas les moyens d'assurer la scolarisation de ses
enfants
|
8
|
13,7
|
Quand on ne sait pas lire et écrire
|
3
|
5,1
|
Quand on n'a pas de relations sociales
|
0
|
-
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 12 : Données 5
|
Fréquence
|
%
|
Accès facile
|
6
|
10,3
|
Accès difficile
|
52
|
89,6
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 13 : Données 6
|
Fréquence
|
%
|
Approvisionnement en eau potable
|
3
|
5,1
|
Construction d'écoles
|
7
|
12,0
|
Construction de dispensaires
|
10
|
17,2
|
Alphabétisation
|
5
|
8,6
|
Habitat
|
1
|
1,7
|
Désenclavement
|
21
|
36,2
|
Activités productrices
|
9
|
15,5
|
Autre
|
2
|
3,4
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Tableau 14 : Données 7
|
Fréquence
|
%
|
Former et éduquer les populations
|
3
|
5,1
|
Désenclaver et développer les infrastructures
routières
|
9
|
15,5
|
Aider les populations à s'organiser et l'encadrer
|
2
|
3,4
|
Fournir à la communauté un appui matériel et
financier
|
2
|
3,4
|
Développer les services sociaux de base
|
21
|
36,2
|
Développer les activités génératrices
de revenu(AGR)
|
16
|
27,5
|
Promouvoir la justice sociale
|
4
|
6,8
|
Autre
|
1
|
1,7
|
TOTAL
|
58
|
100,0
|
Source : Données de l'enquête
Section 2 :
Présentation des données
qualitatives
Tableau 15 : perception endogène de la
pauvreté selon les communautés
catégories sociales
|
Terminologie en langue locale
|
signification
|
Critères d'identification
|
Bété
|
`'poi''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque d'habit
-manque de biens matériels
|
-qui vit à la charge d'un parent
-sujet passif sans voix
ni pouvoir ni relation sociales
-habité par un sentiment d'impuissance
-qui vit seul
|
Baoulé
|
`'yalê''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque de biens matériels
|
-ne peut travailler la terre par ses propres moyens
-dépend des autres
Vit dans le dénuement matériel
|
Malinké
|
`'fantaya''
|
-manque d'argent
-manque de moyens de subsistance
-manque de biens matériels
|
-sans pouvoir
-relations sociales
-vit dans le dénuement matériel
-qui manque d'habitat décent
|
Source : chercheur
Dans cet état de manque, trois ressources sont
communément citées :moyens de subsistance, ressources
financières et biens matériels. Cette perception de la
pauvreté cadre avec les définitions institutionnelles qui la
perçoivent sous le prisme de manque et/ou d'indisponibilité de
ressources indispensables pour satisfaire les besoins essentiels ;c'est
à dire, une situation dans laquelle la majorité de la population
vit avec un bas niveau de revenus ne permettant pas de satisfaire leurs besoins
et dans laquelle les ressources disponibles dans l'économie, même
si elles sont équitablement distribuées, sont à peine
suffisantes pour subvenir aux besoins essentiels de la population, et ce, de
façon soutenable.
Il ressort de ce tableau que la pauvreté n'est pas, ou
plutôt n'est plus seulement un état de dénuement
matériel, mais elle serait à la fois :
o un état de dénuement matériel
marqué par l'absence de ressources suffisantes ;
o un état d'exclusion découlant d'une
impossibilité de participer à la vie de son groupe et/ou de la
société et d'une impossibilité à s'exprimer.
Encadré 1 : Extrait de l'entretien avec le chef
Bété
« La sous-préfecture d'Okroyou compte 22
villages, avec environ 8000 campements. Selon le RGPH qui s'est
déroulé en 2014, Okrouyo compte 13.000 habitants.
La pauvreté
ici, est une réalité. Il faut dire que tous ceux qu'on croit
être des planteurs, ne sont pas tous des vrais. Sur cent planteurs, il y
a 20% qui sont de véritables planteurs, avec plus de cinq hectares de
cacao. Les 80% eux, ne possèdent que des plantations moins de trois
hectares. Il y a plusieurs raisons qui font que nous
sommes pauvres. D'abord, tout est cher ici. Je peux même dire que ceux
qui sont vivent dans les grandes villes telles qu'Abidjan, vivent mieux que
nous dans la mesure où tout est cher. Je vous donne un exemple, le kilo
de viande avec os est à 2.500f et 3.000f pour la viande sans os.
Nous avons aussi un autre problème, qui est celui des
terres. Nous avons cédé nos terres aux allochtones et
étrangers. Il n'y a plus de terre à cultiver, mais les gens
continuent à venir dans notre zone ; cette forte présence
humaine ne fait qu'entretenir la cherté de vie.
Les populations d'ici sont toutes
tournées vers les cultures d'exportations (cacao, hévéa)
et personne ne fait du vivrier. Ceux qui possèdent encore des portions
de terre, qui pouvaient bien encore s'intéresser au vivrier, ne le font
pas. Selon eux, c'est moins rentables par rapport à
l'hévéa et le cacao. Les quelques personnes qui cultivent le
vivrier, ont une bonne raison de vendre cher leur produit. Nous avons aussi
d'autres problèmes, qui doivent être résolus. Ici à
Okroyou, il n'y a qu'une seule école primaire, on n'a pas de
collège public. Ce qui fait que les enfants sont obligés de
parcourir de longues distances pour se rendre à l'école. Nous
n'avons pas de routes et c'est vraiment difficile d'écouler nos produits
sur le marché.
Je pense que pour réduire la
pauvreté dans notre zone, il faut d'abord sensibiliser la population aux
cultures vivrières et accompagner les coopératives de femmes en
ce sens. Il faut aider la jeunesse à se prendre en charge avec des
projets d'insertion économique comme le fait actuellement l'ANADER.
C'est un acte à saluer. Je crois que si les jeunes sont occupés,
le banditisme va diminuer dans notre zone. »
Entretien réalisé avec Monsieur GBOGOU
Rabé, chef de communauté
Bétéd'Okrouyo.
|
Source : chercheur
Encadré 2 : Extrait de l'entretien avec le
président de coopérative
« Quand on venait ici, c'était par rapport
aux travaux de l'Aménagement de la Région du Sud-Ouest(ARSO) dans
les années 70. Quand on
a fini les travaux, j'avais un peu d'argent, j'ai acheté la forêt
avec les autochtones Bakwé et puis j'ai commencé à planter
cacao. Au début, c'était difficile
parce que je n'avais pas d'argent parce que le champ ne produisait pas encore.
Je travaillais pour les gens, dans des plantations que je nettoyais, pour avoir
de quoi de vivre. Tout le monde me connaît parce que j'ai
travaillé dans leur champ. Aujourd'hui, mon champ est en production, je
peux dire que ça va. Avant c'était facile d'avoir forêt,
mais il y en a plus. Ceux qui ont un peu, ne veulent plus
vendre, ils préfèrent mettre ça en garantie. Les jeunes
qui sont venus de la ville, veulent faire leur champ, mais il n'y a plus de
forêt ; souvent les parents ont tout vendu et les enfants ne peuvent
rien faire. C'est ça même qui fait qu'il y a beaucoup de pauvres.
A cause de problème de route, tout est cher ici. Les femmes qui vont
chercher leur produit, quand elles envoient, elles vendent ça cher.
»
Entretien réalisé avec M. DABIRE Joseph,
Président de coopérative
|
Source : chercheur
Encadré 3 : Extrait de l'entretien avec le
sous-préfet
« Pour ma part, je pense que la pauvreté
est liée à plusieurs facteurs. Les
plantations de cacao étant vieillissantes, donc moins productives.
Les populations doivent aussi diversifier les cultures en
s'orientant vers le vivrier, pour s'assurer une autosuffisance alimentaire.
L'absence
d'infrastructures routières, faible capacité des services sociaux
de base, les conflits fonciers, qui distendent la cohésion sociale.
Voilà autant de difficultés que vivent les populations d'ici.
Pour corriger le tir, il faut vraiment sensibiliser les populations aux
cultures vivrières, prendre des mesures contre la vente ou la garantie
de terre, créer des infrastructures, renforcer la capacité de
celles qui existent déjà ».
Entretien réalisé avec Monsieur PARE
Grégoire, Sous-préfet à Okroyou.
|
Source : chercheur
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