CONLUSION
Au terme de cette analyse portant sur `'la question de la
souveraineté et du nationalisme africain face au processus
d'intégration sous régionale en Afrique Subsaharienne : le cas de
l'Afrique centrale'', notre grande attente est de rendre intelligible, par une
analyse très objective, les relations de compatibilité ou
d'incompatibilité entre ces réalités sociales souvent
contradictoires.
En effet, dans leurs discussions pendant les
conférences officielles et dans les traités, les dirigeants
politiques africains drainant leurs peuples derrières eux, se montrent
depuis longtemps favorables à une plus grande intégration de
leurs pays, bien que peu de résultats aient été obtenus en
pratique. Cette volonté qu'ils expriment s'inscrit dans la logique du
renforcement de l'unité africaine pour resserrer les liens
économiques, politiques, et culturels afin de surmonter plusieurs
difficultés qui bloquent le continent de s'insérer dans le
processus de mondialisation économique, politique, culturelle, et de
globalisation.
De ce constat, nous pensons que la croissance de l'Afrique
doit être replacée dans le contexte international plus large,
où les gains encourageant dans la croissance économique
contredisent la faiblesse sous-jacente de la compétitivité
à long terme. L'intégration régionale est la clef qui
permet de remédier à cette faiblesse en apportant des avantages
économiques et sociaux plus larges; elle doit donc être
considérée comme prioritaire par les dirigeants africains qui
doivent garantir que l'Afrique tienne ses promesses.
Cependant, dans l'expression de cette vision qui a
caractérisé les leaders africains aux heures des
indépendances, les velléités nationalistes et
souverainistes se sont vite fait sentir, parce que chaque Etat devenu
indépendant avait besoin de confirmer sa souveraineté
internationale et renforcer son unité nationale par l`instauration d'un
nationalisme, souvent multi ethnique sur son territoire. Certes, le constat est
décevant en Afrique car, dans les Etats multi ethniques africains, le
nationalisme se change nécessairement en ethno nationalisme et en
xénophobie, parce qu'en absence d'une nation citoyenne construite sur
l'abrogation et le dépassement de la multitude des nationalistes
ethniques, le nationalisme désigne un faux patriotisme. Son contenu
n'est ni le bien commun ni le peuple organiquement uni mais l'identité
ethnique. Cette situation met en mal la conception régionale de
l'intégration en Afrique.
Ayant déjà opté tous pour le
communautarisme ou le régionalisme, les dirigeants africains ne veulent
pas résilier avec leur rattachement très poussé au
souverainisme, ce qui empêche l'avancement de tout projet
d'intégration régionale ou sous régionale. En Afrique
centrale, les obstacles au processus d'intégration restent l'attachement
au nationalisme (ethnique) et à la souveraineté étatique
importée du modèle westphalien mais échouée car
aujourd'hui, on n'a ni les Etats-nations en Afrique, ni les micro-nations, mais
plutôt des Etats-multi nations à base identitaire.
Toutes ces réflexions nous ont conduits à une
problématique principale sur la question de départ, celle de
savoir pourquoi le processus d'intégration régionale en Afrique
subsaharienne cohabite-t-il toujours avec le strict respect et attachement
à la souveraineté étatique et de l'émergence ou la
montée vertigineuse du nationalisme en Afrique?, et quels défis
présentent ces paradigmes face au processus d'intégration
lancé sur ce continent?
A ces questions, nos hypothèses démontrent que
ces Etats, à peine d'accéder à leur souveraineté
internationale, avaient d'abord besoin de confirmer leur souveraineté
comme cadeau d'un déterminisme plein de sacrifice. C'est ce qui a
justifié leur adhésion massive en 1960 à l'ONU, aux
côtés de leurs anciens maîtres, avec lesquels ils sont
désormais appelés de coopérer d'égal à
égal suivant la philosophie de la charte de l'ONU.
Certes, cette confirmation de leur souveraineté
internationale pouvait vite leur attirer des ennuis de la part des puissances
impérialistes. C'est alors qu'ils ont au même moment résolu
de se constituer en un bloc africain susceptible d'incarner la somme de leurs
puissances individuelles, pour ainsi se confirmer comme une dynamique dans le
nouveau système international, caractérisé par le
mondialisme économique, politique et culturel; et aussi assurer le
bien-être de leurs peuples grâce à un développement
concerté et harmonisé.
En cherchant de resserrer ces liens ils ont aussi devant le
défis des divisions ethnique à `intérieur de leurs
territoires nationaux. Mais cette réalité de cohabitation de
plusieurs volontés contradictoires a vite suscité des
défis majeurs dont l'incompatibilité du régionalisme
opté avec les volontés nationalistes ou souverainistes, puis la
restriction du champ d'action du régionalisme par ces
réalités.
Dès lors, nous avons recouru à une
méthodologie comme démarche scientifique afin de mieux mener nos
investigations et aussi bien avant, à une revue de littérature
sur la thématique de notre recherche afin d'en relever la teneur des
analyses d'autres chercheurs, s'y référer et en suite
établir notre démarcation et notre contribution scientifique ou
analytique. Ceci nous a conduits à subdiviser ce travail en trois points
principaux, en sous-points ou en décomposition thématique de ces
points, mais tout ceci précédé par une introduction et
parachuté par une conclusion.
En effet, une certaine littérature a été
dans un premier point recensée sur la notion du nationalisme et sur la
question de la souveraineté des Etats en Afrique subsaharienne. Nous
avons ainsi fait une présentation de notre cadre d'étude avant de
parler du nationalisme africain et des Etats africains face à leur
souveraineté.
Ensuite, le deuxième point qui a abordé la
problématique du processus d'intégration régionale en
Afrique: bilan et perspectives a fait un cap sur l'intégration en
Afrique face au processus de globalisation et à l'évaluation du
processus d'intégration régionale en Afrique.
Enfin, le troisième et dernier point a soulevé
les paradigmes souveraineté et nationalisme face aux processus
d'intégration sous régionale en Afrique centrale en mettant
l'accent sur le problème d'intégration en Afrique centrale; la
souveraineté des Etats de l'Afrique centrale et incidence du
nationalisme sur l'intégration en Afrique centrale.
Nous ne pouvons pas clôturer cette analyse sans
préciser que tout ce que nous avons consenti n'est qu'un sacrifice
scientifico-intellectuel pour nous de donner aux lecteurs et chercheurs divers
un certain goût et un élan permanent d'aimer la recherche
scientifique pour ainsi approfondir ce champ d'investigation.
Toutefois, la science n'est pas un champ absolu, mais
plutôt un champ critique qui, à partir des critiques conduits
à l'efficience et à la lumière sur les
phénomènes et les faits sociaux, ce qui fait que le débat
scientifique soit toujours permanent et conduise toujours à l'harmonie
quasi-parfaite dans la société. Nous restons donc à ce
niveau, très ouverts au débat et différentes critiques
constructives, malgré que ce travail met fin à notre second cycle
d'études universitaires.
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