La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale( Télécharger le fichier original )par Willy MUKADI SABUE Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016 |
Relation Internationales.La souveraineté, elle-même définie comme la puissance absolue et perpétuelle d'une République, confère à celle-ci les capacités de se faire accepter et se faire respecter à tous et dans tout. Dèslors que l'on est titulaire de la souveraineté, il devient absolu devant tous les autres. C'est la souveraineté reconnue à l'Etat qui fait de lui la forme la plus parfaite et la plus contraignante d'organisation sociales. Un Etat souverain est celui qui reçoit obéissance de tous ses sujets et reçoit reconnaissance comme tel des autres Etats sur l'échiquier international. Alors que l'Etat jouit de l'obéissance totale de ses sujets et qu'il est reconnu par les autres comme tel, il devient une puissance inaliénable et indéniable devant ceux-ci. Le fait même que la puissance publique de l'Etat repose dans la considération que l'on fait de son existence fait de la souveraineté une condition sine qua none pour tout Etat-nation dans sa forme moderne. Internationalement parlant, l'Etat confirme sa puissance dès lors qu'il est d'abord un pouvoir absolu et accepté de ce fait par tous ceux qui y vivent, et ensuite, cette puissance interne réconforte sa position dans la sphère internationale et enfin, lui confère le statut de puissance. C'est ainsi que la conception juridique de la souveraineté insiste beaucoup sur la légitimité du pouvoir incluse dans la loi qui lui confère son autorité absolue ou suprême car, comme disait Jean Jacques ROUSSEAU, la loi est l'expression générale de la volonté populaire qui de ce fait, est au-dessus de tous et est obligatoire. I.3.3. La conception africaine de la souverainetéLes Etats africains sont aujourd'hui tous souverains internationalement, cependant, comme cette souveraineté est une importation occidentale venue avec l'histoire coloniale et validée par l'OUA dans sa charte, la conception que l'on en fait en Afrique diffère de la conception occidentale de la souveraineté moderne. La souveraineté en Afrique s'apparente à la conception que Jean Bodin a qualifié de la souveraineté absolutiste, celle incarnée par le souverain.34(*) Ce souverain que Thomas HOBBES a qualifié de Léviathan est pour lui l'Etat, qui est un absolu, craint et obéi par tous. Cette conception voudrait que la souveraineté soit incarnée dans le roi ou l'empereur car Hobbes ajoute que le souverain devient « le souverain représentant », l'incarnation de l'unité sociale, de l'identité même et de la cohérence du corps politique. Il conclut que c'est seulement par la représentation qu'une multitude peut devenir une seule personne (publique). En Afrique, on assiste à une accaparation de la souveraineté par le pouvoir exécutif, plus particulièrement par les chefs d'Etat. En effet, l'Afrique est l'une des zones au monde où l'histoire du pouvoir politique est celle de la confiscation, de sa privation et de sa sacralisation par un individu ou un groupe d'individus. C'est quand on veut mater une pression politique interne ou externe en rapport avec le non-respect des constitutions et des lois, des libertés individuelles ou politique, de mauvaise gouvernance que la classe dirigeante exhibe la souveraineté dans l'Etat ou de l'Etat pour se suffire dans la prise de décision. Or, la souveraineté dans l'Etat se confirme elle-même, dans la confiance que l'ensemble de la population fait dans la classe dirigeante. Cela appelle la convergence de tous et l'obéissance de tous à l'Etat lorsque ceux-là qui ont bénéficié de la population le pouvoir d'incarner cette souveraineté et de l'imposer à tous respectent les lois fondamentales de la société pour laquelle ils agissent. La souveraineté de l'Etat comme nous l'avons déjà dit, se confirme lorsque ceux qui sont sensé agir au nom de l'Etat jouissent de l'obéissance et de l'acceptation de la communauté nationale, ce qui fonde la puissance dans l'Etat. La conception africaine de la souveraineté est en perte de vitesse et correspond à l'Etat médiéval où c'est l'absolutisme du roi qui gouvernait la cité, comme' ce fut le cas en France » avec plusieurs monarques dont Louis XIV, où la loi ou la puissance souveraine de la monarchie ne s'appliquaient sur la population qu'en cas où semblait être éveillée sur son destin en mettant de côté tous les abus du monarque et de son entourage. * 34BODIN J. Les six livres de la République, Fayard, Paris, 1986, p. 5 |
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