La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale( Télécharger le fichier original )par Willy MUKADI SABUE Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016 |
I.1.4. l'Afrique dans le processus de la mondialisationDans sa configuration actuelle caractérisée par plusieurs pôles d'émergence, le système international connait des mutations plus controversées. Elles sont dues d'une part, aux efforts des grandes puissances de se confirmer comme les seuls gardiens du monde ; et de l'autre, l'émergence des puissances du tiers-monde et enfin, la quête pour les Etats-Unis pour devenir la capitale mondiale, siège des institutions politiques et économiques du village planétaire dans le cadre de la mondialisation et de la globalisation. Ces mutations se sont transplantées vers l'Afrique par le fait de la quête du leadership continental, surtout dans le cadre de la fameuse réforme future préconisée par le conseil de sécurité de l'ONU. Lancée depuis quelques années dans la mondialisation, le continent africain n'y est que comme nourrisseur des intérêts économiques des puissances mondiales. Les manifestations de la mondialisation en Afrique sont relayées par l'économie informelle, la mondialisation sauvage traduite par les trafics illégaux ou non régulés d'armes, de diamants, des drogues, de déchets toxiques ; et par la mondialisation par le bas, liée au secteur informel.26(*) Parce que ce sont là les grandes activités à dimension mondiale qui s'intensifient sur le continent. Ces manifestations ont comme conséquences en Afrique, le foisonnement des foyers de conflits, la corruption accrue, l'insécurité et l'instabilité politique. Le phénomène même de mondialisation qui est aujourd'hui l'apanage des multinationales implique une compétitivité des activités économiques, des structures économiques étatiques très concurrentielles et stables, le niveau plus élevé d'accès aux technologies de l'information et de la communication. Cependant, l'Afrique se trouve dans ce phénomène un acteur marginalisé qui n'y participe que pour offrir les matières premières aux demandes industrielles des grandes puissances et grands émergents. I.2. Le nationalisme africainLe nationalisme africain est une conséquence de l'évolution historique de ce continent. En effet, ce nationalisme plonge ses racines dans l'histoire de la traite négrière ou à l'esclavagisme, pour mieux se dévoiler à la lutte de décolonisation face aux métropoles européennes. Il suffit alors d'en relever les contours théorique afin d'arriver à en relever les effets en Afrique. I.2.1. Notion de nationalismeL'idée de nation est une construction intellectuelle issue des révolutions américaines et françaises. Mais d'emblée la nation se présente comme une donnée naturelle occultant ainsi sa modernité. A l'origine, on assimilait la nation à un ensemble d'habitants d'une région et même aux étrangers. Dans son sens moderne, et c'est lui qui sera à l'origine du nationalisme, est un concept politique qui assimile la nation à l'Etat, d'où l'expression Etat-nation. Tout au long du XIXème siècle, la question nationale exprime un nationalisme populaire encouragé par la bourgeoisie libérale. La libération nationale est un moyen pour les peuples, non seulement de se libérer du joug colonial, mais aussi de créer des Etats dont les économies pouvaient se développer. Dans la première moitié du XXème siècle, le nationalisme est une réponse au communisme, car il exalte d'autres vertus collectivistes sur lesquelles se fondent les régimes autoritaires, allemand (nazisme), italien (léninisme), espagnol,... après la seconde guerre mondiale, le nationalisme ne disparait pas, mais prend de nouvelles formes qualifiées de micro-nationalismes, car leurs inspiration est le plus souvent régionale. De par sa définition, le nationalisme est un phénomène qui caractérise la volonté d'une collectivité humaine consciente de son individualité de se définir par rapport aux autres collectivités, de créer et de développer son propre Etat souverain, que le souci de conserver l'indépendance de cet Etat et de renforcer la cohésion de ses membres.27(*) Cette définition se décèle aussi bien dans la dialectique des relations colonisateurs-colonisés que dans la lutte menée pour un changement de vision et de dimension, ainsi que pour le renforcement de la conscience et de la solidarité du groupe national dans la période postcoloniale. Dès lors, le nationalisme se révèle une combinaison de deux éléments : la solidarité que ressentent les humains qui partagent un trait commun ou un ensemble de traits communs quelconques (langue, religion, histoire, etc.) ; et la volonté d'obtenir ou de maintenir, au nom de cette solidarité, un sort politique distinct (le plus souvent un Etat propre).28(*) Une nation est la communauté pour laquelle un nationalisme revendique un sort politique distinct. * 26 MILAN P., Le continent Africain face au développement et à la mondialisation, LMA, Paris, 2013, p. 3. * 27KAMBEMBO, KAZADI, et alii, Le nationalisme congolais : idéologie d'authenticité, PUK, Kinshasa, 1971, p. 10. * 28DERRIENNIC J-P, Nationalisme et Démocratie : Réflexion sur les illusions des indépendantistes québécois, Boréal, Québec, 1995, p.17. |
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