Conclusion
? On se met à un potentiel inférieur à
220V pour une étude qualitative de la forme de la FDI.
? Pour une étude quantitative (mesure de
l'intensité), on se remet sur la plage 250-350V.
4.5.3 Les fonctions de distribution des ions
négatifs :
Sur ce qui suit, nous présentons des exemples des
intensités relatives des ions négatifs en fonction de leurs
énergies (FDI). Trois cas sont illustrés pour un plasma
d'hydrogène :
- 69 -
Chapitre IV Mesures expérimentales
1. Le graphe 4.23 pour une domination des ions , (pression de
0.2Pa et une puissance de 300W) et un potentiel échantillon Vs=0V.
8000 7000 6000 5000
4000 3000 2000 1000
0
E0
E3
0.2Pa 300W
vp=58 V
vs=0 V
vf=34.11 V
60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170
Energy (eV)
E2
Fig 4.23 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie (domination , Vs=0V)
2. Les graphes 4.24 et 4.25 pour une domination des ions
(pression de 2Pa et une puissance de 100W), respectivement pour un potentiel
échantillon Vs=0V et Vs=-20V.
2500 2000 1500 1000
500
0
E0
E2
2Pa 100W
vp=40 V
vf=8.18 V
vs=0 V
40 50 60 70 80 90 100
Energy (eV)
sm
Fig 4.24 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs=0V)
Chapitre IV Mesures expérimentales
4000
2000
0
40 50 60 70 80 90 100 110 120 E0
E3 E2 2Pa 100W =40 V vf=8.18
V =-20 V
8000
6000
- 70 -
Energy (eV)
Fig 4.25 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs=20V)
vp
vs
3. La dernière figure (4.26) montre le cas d'une
domination des ions dans un plasma Hélium-Hydrogène (pression
0.05Pa H2 et 3Pa He, puissance de 1kW, en présence d'un champ
magnétique de 24Gauss) et un potentiel échantillon de -40V.
1400 1200 1000 800
600 400 200
0
E0
|
|
E2
|
E1
|
0.05Pa d'H2+3Pa d'He 1KW 0.6A
|
|
E3
|
vp=9 V
vs=-40 V
40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170
r s
sm
Energy (eV)
ey dr y
y l
las
Fig 4.26 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(domination , Vs= -40V)
y
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 71 -
L'échelle en énergie correspond à
l'énergie qu'ont les ions négatifs lorsqu'ils rentrent dans le
plasma.
H + + surf ? ?? H ?
Pour tous les cas, nous observons un pic centré sur une
valeur légèrement supérieure à e(Vp-Vs)
(notée E0 sur les graphes). Ce pic est légèrement
dégradé vers les plus basses énergies et s'étale
largement vers les plus hautes énergies.
? ??
4.5.4 Interprétation :
Les ions positifs, en équilibre thermique avec le plasma,
sont attirés par la polarisation
négative de l'échantillon jusqu'à la
collision en incidence normale avec une énergie
E0= e(Vp-Vs)
Vp est le potentiel plasma
Vs le potentiel échantillon
De même, un ion négatif créé au
repos en surface sera accéléré vers le plasma et atteindra
l'énergie E0 = e(Vp-Vs). Normalement, cette valeur doit correspondre
avec le pic principal de la distribution énergétique des ions
négatifs, seulement on constate un décalage vers la droite, ce
qui prouve que la majorité des ions négatifs ne sont pas
créés au repos.
? ??
Pour comprendre la forme de la FDI, il nous faut
évoquer les mécanismes possibles de création d'ions
négatifs en surface.
D'après la littérature, il y a différents
mécanismes de génération des ions négatifs par la
capture de deux électrons [15bide] par un ion positif, la
pulvérisation d'un atome d'hydrogène adsorbé sous forme
ion négatif [23bide] et la simple capture électronique par un
neutre énergétique [24bide].
Ces mécanismes déjà cités en
introduction (1.2 à 1.4) sont rappelés ci-dessous :
x
o La capture de deux électrons par un ion positif
incident :
+ ... (4.4)
o La simple capture d'un électron par un atome
énergétique incident
H + surf H- + ... (4.5)
o La pulvérisation d'un atome adsorbé sous forme
d'un ion négatif :
H+ x + Hads H- + ... (4.7)
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 72 -
Ces différentes interactions se caractérisent
par leurs divers mécanismes de transfert d'énergie. Exemple :
Lorsque l'on neutralise un ion, il y a libération de l'énergie
(énergie
d'ionisation, elle est 13.6eV pour le cas de ). De même
pour extraire un électron (travail
de sortie) et création d'un ion négatif
(énergie d'affinité électronique). Ainsi,
- Si un ion positif capture deux électrons en
même temps, le phénomène libère de l'énergie,
il est exothermique. S'il commence par se neutraliser, il libère
l'énergie d'ionisation et la transmets au matériau, le processus
est exothermique.
Ensuite, quand il doit capturer un autre électron il
faut qu'il fournisse de l'énergie (le travail de sortie), le processus
est endothermique (l'énergie récupérée -
affinité électronique - est plus faible que le travail de
sortie).
Donc qu'un d'un point de vue énergétique, les
deux processus (double capture simultanée et deux captures non
simultanées) sont différents.
- Si la capture de deux électrons n'est pas
simultanée, il faut que l'ion positif incident fournisse de
l'énergie pour arracher l'électron au graphite. C'est quelque
chose dont on ne tient pas compte dans notre analyse énergétique
puisqu'on dit qu'au maximum l'ion positif incident transmet E0 (En
réalité il transmet E0 - Ws travail de sortie...).
La simple capture n'est possible que si la particule incidente
possède une énergie plus grande que le travail de sortie du
graphite. Dans le plasma, la plupart des atomes d'hydrogène sont
thermalisés et sont à température ambiante. Ils n'ont donc
pas assez d'énergie pour réaliser un processus de simple capture
en surface.
Par contre des atomes H chauds sont créés lors
de la dissociation de H2 par impact électronique. Cependant, leur
énergie maximale est en dessous du travail de sortie du graphite, la
simple capture ne peut donc avoir lieu.
Des neutres (H) rapides peuvent aussi être produits dans
la gaine par échange de charge. Cependant, sous basse pression (qui est
notre cas), les gaines sont essentiellement non collisionnelles et le flux des
neutres rapides créés par échange de charge est
négligeable.
Quelque soit le type d'ions positifs dominant, il est
neutralisé et dissocié préalablement à la
collision à la surface. Chaque type d'ions , et
possède, comme nous l'avons vu une
énergie E0 due à la différence de potentiel
Vp ( potentiel plasma) et Vs (potentiel
échantillon).
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 73 -
Seulement au moment de la dissociation, elle sera partagée
uniformément en fonction du
nombre des nucléons du type d'ions : 1 pour , 2 pour et
enfin 3 pour .
Exemple pour , il arrive à la surface avec
l'énergie de E0, en négligeant les pertes sur la
surface, il se dissociera en 3 nucléons, donc chacun
acquerra une énergie maximale égale à E0/3, qu'on ajoutera
à celle qu'il va gagner en retournant au plasma (soit e=Vs - Vp), soit
égal à E0 . Ainsi, l'énergie maximale sera :
pour : (4.8)
Pour l'ion : (4.9)
Et pour un proton (4.10).
En figure ci-dessus (4.23 à 4.26), ces différentes
énergies et sont
mentionnées et donnent clairement une indication sur
certains types de mécanisme de création des ions négatifs,
ainsi globalement sur la forme de la FDI, on pourra dire:
? la présence de certains ions d'énergie
inférieure à Eo correspond aux ions négatifs produits en
surface et qui ont subi des collisions avant d'atteindre le
spectromètre. Ce qui, comme stipulé antérieurement, si la
majorité des ions négatifs possèdent une énergie
supérieure à E0, montrent qu'ils ne sont pas
créés au repos.
? Dans le cas de la figure 4.23, où domine,
l'énergie maximale des ions négatifs
(queue de la distribution) est proche de , ce qui prouve que le
mécanisme de capture
de deux électrons par un ion positif incident est au
moins responsable de la queue de la fonction de distribution des ions
négatifs.
? Pour le cas de la dominance par , figures 4.24 et 4.25, on a vu
que l'énergie
maximale est égale à, et que la queue de la
fonction de distribution atteint cette
valeur : Ce qui prouve encore une fois que c'est le
mécanisme de capture qui en est responsable.
E1
? Dans le dernier cas (figure 4.26), la queue de la distribution
arrive jusqu'à la valeur
, cette même valeur d'énergie maximale acquise par
un ion , et on est dans des
conditions de dominance des . Ce qui prouve que c'est bien une
conséquence du
mécanisme de capture.
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 74 -
Les figures suivantes sont des exemples des intensités
relatives des ions négatifs en fonction de leurs énergies (FDI),
dans le cas d'un plasma pur de deutérium, pour différentes
conditions de plasma, et polarisation de l'échantillon :
5000 4000 3000 2000
1000
0
E2 2Pa 100W
vp=28 V
vf=7.18 V
vs=-20 V
40 50 60 70 80 90 100 110 120
Energy (eV)
E0
E3
Fig 4.27 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
(Condition de domination de et Vs= -20V)
2500 2000 1500
1000
500
0
vp=70 V
vf=35.33 V
vs=0 V
70 80 90 100 110 120 130 140
Energy (eV)
aium
itemuu
eriu lp
Fig 4.28 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie
e
(Condition de domination de et Vs= -20V)
Chapitre IV Mesures expérimentales
- 75 -
On remarque pour ce type de plasma (deutérium pur), que
contrairement à celui de
l'hydrogène, la queue de la FDI ne s'étend pas
jusqu'à (cas de domination par , figure
4.27) ou jusqu'à (cas de domination par , figure 4.28),
l'énergie maximale s'arrête
avant d'atteindre la valeur attendue (respectivement ou ).
L'hypothèse émise pour expliquer ce paradoxe est
la masse plus lourde du deutérium (en comparaison à
(l'hydrogène). Et, comme le transfert d'énergie de l'ion incident
vers la surface dépend du rapport des masses entre l'ion incident et les
atomes du matériau (carbone), ce dernier sera plus favorable pour ce cas
(plasma au deutérium sur le carbone) que pour le cas
précédent (hydrogène sur carbone), ce qui conduit à
un meilleur transfert d'énergie vers la surface pour le cas du
deutérium.
Le mécanisme de capture de deux électrons est
responsable au moins de la queue de la distribution ionique. Cependant nous ne
savons pas s'il explique la totalité de la distribution ou seulement une
partie.
Le mécanisme de pulvérisation d'un atome
adsorbé sous forme d'ion négatif pourrait également
rentrer en jeu dans la création des ions négatifs. Ce
mécanisme dépend du taux de couverture de la surface par les
atomes d'hydrogène. Pour annuler ce taux de couverture, nous avons
chauffé l'échantillon jusqu'à 750°C. En effet,
à cette température, tout l'hydrogène sera
désorbé. La dernière manipulation (figure 4.29 et 4.30)
vérifie bien la clairvoyance de cet effet de chauffage.
Les FDI ainsi mesurées à deux
températures d'échantillons différentes sont
représentées ci-dessous : en noir à 30°c (cas de
présence d'hydrogène) et en rouge à 750°c (cas
d'absence de l'hydrogène en surface par pulvérisation). Les
conditions de
plasma retenues sont : 0.4Pa de pression et 100W de puissance
injectée (cas domination )
et un potentiel échantillon nul pour 4.29 et potentiel
échantillon de -20V pour la figure 4.30.
On constate que pour les deux cas, la queue de la FDI est
toujours présente et
qu'elle tend vers alors que le pic principal disparaît.
Ceci montre clairement que le pic principal de la FDI n'est
pas du à la capture d'électrons par un ion incident (En effet ce
mécanisme est peu dépendant de la température).
Contrairement à la pulvérisation qui elle, dépend
fortement de la température.
Chapitre IV Mesures expérimentales
E0
= 56 V
Vs = 0 V
= 30 °C
0.4 Pa H2, 100W
Ts = 750 °C
E3
E2
2000
1500
1000
500
0
50 60 70 80 90
- 76 -
Energie des ions H-
(eV)
Fig 4.29 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie pour deux températures
de chauffage d'échantillon
(Condition de domination de et Vs= 0V)
1000 800
600 400 200
0
|
|
Vp
T
s
|
|
|
|
|
|
|
|
|
E0
|
0.4 Pa H2, 100W
|
E3
|
|
Vp = 56 V
Vs = -20 V
E2
Ts = 30 °C
Ts = 750 °C
70 80 90 100 110 120
Energie des ions H-
(eV)
Fig 4.30 Intensité relative des ions
négatifs en fonction de l'énergie pour deux températures
de chauffage d'échantillon
(Condition de domination de et Vs= -20V)
|