III. BUT DU MÉMOIRE
Le but de ce mémoire est de conscientiser l'Église
sur sa présente situation spirituelle, sur les raisons qui ont
amené ce constat, et sur l'importance de réagir et de prendre
vite les mesures courageuses pour retrouver une vie chrétienne normale.
Pour ce faire, je tenterai de répondre à la question : Comment
faire pour retrouver, puis vivre cette vie de l'Esprit qui doit non seulement
dynamiser les ministères et les chrétiens, mais aussi ramener les
rétrogrades, et surtout nous aider à remplir notre mission,
« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom
du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer
tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours
jusqu'à la fin du monde » (Mt 28.18-20).
IV. IMPORTANCE
Plusieurs facteurs soulignent l'importance de ce sujet :
L'analyse du Mouvement de l'Esprit qui, au vingtième siècle, a
bouleversé le monde entier, y compris des régimes politiques
totalitaires bien établis ; le témoignage biographique des
pionniers du réveil ; les nombreux rapports sur l'état actuel de
l'Église ; et l'analyse des statistiques des divers mouvements et
congrégations. Tout tend à démontrer que la vigueur
spirituelle des débuts du Mouvement de Pentecôte s'est fortement
dégradée, même si l'Église maintient une certaine
apparence religieuse bien reconnue.
Or, les temps sont courts. La Bible décrit les signes
précurseurs et annonciateurs du retour de Jésus-Christ, afin que
l'Église se prépare et se tienne prête pour
l'enlèvement. Force est de constater aujourd'hui que la plupart de ces
signes se réalisent aujourd'hui comme jamais encore dans l'histoire de
l'humanité et, qu'ils concordent de façon impressionnante avec ce
qu'annoncent les Saintes Écritures. Le dernier signe palpable
annoncé par le Seigneur Jésus est que : « Cette bonne
nouvelle du Royaume sera prêchée dans le monde entier, pour
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servir de témoignage à toutes les nations. Alors
viendra la fin » (Mt 24.14). L'Évangile est aujourd'hui
apporté à toutes les nations et ce, même si la Bible n'est
pas traduite dans toutes les langues - ce qui n'a d'ailleurs jamais
été promis. Prêcher, c'est-à-dire annoncer la Bonne
Nouvelle, est le terme utilisé. Actuellement, tous les moyens et
supports connus : la Parole écrite, la prédication, le
témoignage, la radio, la télévision, les supports
audio-visuels, l'internet, contribuent à la diffusion mondiale de la
Bonne Nouvelle. À ce jour, il n'existe pas de pays dans le monde sans
témoignage chrétien. Aucune frontière humaine n'a pu
empêcher l'Évangile de pénétrer dans tous les pays,
y compris en URSS au temps du plus dur communisme, ou encore en Chine, pour
n'en citer que deux. Il semble donc que le Fils de l'homme soit proche (Mt
24.32-33), et qu'il soit à la porte (Ap 3.20).
Face à tous ces évènements, l'Église
ne peut pas se voiler la face quant aux prodigieux évènements
eschatologiques qui se mettent en place, ni ignorer les nombreux avertissements
que Dieu lui envoie, car de sa réaction dépendront sa
pérennité et la destinée finale de chacun. Sa prise de
conscience de la situation actuelle peut être un fantastique vecteur de
repentance personnelle et collective, et de renouveau spirituel. Il n'en tient
qu'à elle. L'occasion est offerte aux responsables spirituels et aux
chrétiens de retrouver la force d'une vraie vie de l'Esprit, et de vivre
une authentique unité spirituelle autour des valeurs éthiques et
spirituelles chrétiennes normales, et surtout de retrouver l'amour
perdu. Que reproche le Seigneur Jésus à l'église
d'Éphèse ? « Ce que j'ai contre toi, c'est que tu as
abandonné ton premier amour » (Ap 2.4). Pourtant il reconnaissait
les oeuvres d'Éphèse. Il appréciait son travail ; il
louait sa persévérance, même dans la persécution,
ainsi que son discernement des faux prophètes, et son rejet de la
débauche des Nicolaïtes. La Bible est éternelle et vivante,
et elle nous apostrophe aujourd'hui : « Souviens-toi donc d'où tu
es tombé, repens-toi, et pratique tes premières oeuvres »
(Ap 2.5). Si nous ne réagissons pas à l'appel pressant de notre
Seigneur Jésus, nous risquons de subir une peine identique à
celle encourue par l'église d'Éphèse :
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« Sinon je viendrai à toi, et j'ôterai ton
chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. » Le
chandelier évoque ici la présence du Saint-Esprit dans
l'Église. Le Seigneur explique ainsi la raison de la perte de l'amour
qui interviendra dans les temps de la fin, « parce que l'iniquité
se sera accrue, l'amour du plus grand nombre se refroidira » (Mt 24.12).
Aujourd'hui, l'iniquité s'accroît chaque jour dans le monde mais,
où en sommes-nous dans l'Église ? Les messages aux sept
églises nous interpellent, notamment celui adressé à
Sardes, « je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort
» (Ap 3.2). C'est hélas la situation actuelle de nombreuses
églises.
Pourtant, si l'Église, en tant qu'institution,
décline déjà aux yeux de Dieu et des hommes, la situation
spirituelle du peuple de Dieu se situe dans une plage se mouvant entre les deux
dernières églises de l'Apocalypse : D'une part, il y a ceux
demeurés fidèles, comme à Philadelphie, église
faible mais restée fidèle à Jésus-Christ et
à sa Parole. Son nom évoque l'amour qui règne en son sein
et qui s'exprime vis-à-vis des autres, preuve de sa vitalité
spirituelle. D'autre part, il y a ceux qui vivent dans l'illusion, comme
à Laodicée, église riche mais tiède, aveugle et
inconsciente de sa situation, qui n'a plus la vision de Dieu ni des âmes
perdues, qui se repose sur ses acquis et son confort, qui n'a plus conscience
de sa mission telle qu'ordonnée par Jésus dans Mt 28.19-20. En
réalité, la situation n'est pas aussi tranchée, car
beaucoup se retrouvent avec des caractéristiques des deux
églises. De nombreux serviteurs de Dieu sont conscients de la situation,
et ressentent ce malaise. L'Église-institution leur pèse, les
décourage et les démotive. Ce constat résonne comme un
avertissement divin. Par sept fois, le Seigneur avertit son peuple, « que
celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Églises »
(Ap 2.7, 11, 17, 29, 3.6, 13, 22). Il s'agit d'un problème crucial,
d'une question de vie ou de mort pour les chrétiens et pour les
ministères, ainsi que d'un défi majeur pour l'Église et en
particulier pour les Assemblées de Dieu.
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