Impact des difficultés de l'usine gonfreville de bouaké sur ses employés( Télécharger le fichier original )par Kouassi Kan Nestor N'DRI Alassane Ouattara - Licence 2015 |
I-4ProblématiqueLa Côte d'Ivoire, pays de l'Afrique de l'ouest avec une population d'environ 23 millions d'habitants (RGPH 2014), a une économie basée sur l'agriculture, notamment le binôme café-cacao, le coton, l'hévéa etc. Après 39ans de stabilité sous le règne de son premier président Félix Houphouët Boigny, le pays connaît un coup d'Etat militaire en 1999, qui a conduit à la déstabilisation du pouvoir du président Bédié et la mise en place du régime militaire conduit par le Général Robert Guéi. Trois années plus tard, survint la crise politico-militaire sous la gouvernance de Laurent Gbagbo élu en 2000. La crise sociopolitique en Côte d'Ivoire peut alors être définie comme étant l'ensemble des manifestations qui compromettent la continuité de l'Etat, de l'ordre social, en introduisant de ce fait une rupture dans un temps relativement long de stabilité politique dans un pays considéré pendant longtemps comme un modèle14(*). En effet, le 19 septembre 2002, à la suite d'un coup d'Etat manqué, une rébellion armée s'est installée dans la moitié nord du pays, consacrant la scission du territoire en deux zones. Il s'agit de la zone gouvernementale au sud, et de la zone Centre Nord et Ouest (CNO) contrôlée par la rébellion. Bouaké, deuxième grande ville du pays après Abidjan avec une population de 542.000 habitants (RGPH, 2014)15(*) était la capitale de la zone CNO. Au début des années 80, Bouaké connaissait une croissance spatiale, démographique, et économique extraordinaire. L'activité commerciale battait son plein, et la ville était l'un des points d'attraction du pays et de la sous-région. Les entreprises étaient en pleine croissance et employaient une main d'oeuvre abondante. Ce qui faisait de Bouaké la deuxième métropole industrielle de l'UEMOA après Abidjan avec des usines comme Gonfreville, FILTISSAC, TRITURAF, SITAB, OLAM chargées de la transformation des produits agricolesdont, l'anacarde, le bois et surtout le coton. Mais la crise de 2002 a eu un impact négatif sur la ville et les usines de Bouaké, notamment la FTG. En effet, avant la crise militaro-politique de 2002, Gonfreville avait une capacité de production de 20 tonnes de coton par jour pour environ 1800 employés qui travaillaientàplein temps, mais aujourd'hui, elle produit à peine 2 tonnes par jour avec 250 employés qui se relaient, faute de matières premières suffisantes et de l'état défectueux des machines. Les employés travaillent donc en fonction de la matière première disponible et sont payés en fonction du nombre d'heure de pointage obtenu au cours du mois.Et cela met les employés dans une précarité financière dans la mesure où ils sont incertains d'obtenir un volume horaire de travail élevé.En plus, l'usinedoit des arriérés de salaire à plusieurs de ses employés ayant travaillé pendant la crise de 2003 à 2014. En effet, avec les difficultés financières que connait l'usine, de 2003 à 2014 elle payait les employés par vague. Ce mode de paiement consistait à payer à tour de rôle avec des acomptes de 5000 Francs CFA à 10.000 Francs CFA, c'est-à-dire un paiement partiel du salaire des groupes d'employés formés par la trésorerie. Mais depuis 2014 les employés perçoivent totalement leurs salaires, cependant, il y a une réduction voire une précarisation du salaire car les employés sont payés en fonction du pointage horaire obtenu au cours du mois. Ces différents constats vont donner naissance aux interrogations ci-dessous. I-4-1Question de recherche et questions secondaires· Question de recherche En quoi les problèmes auxquels est confrontée l'usine Gonfreville de Bouaké, affectent-ilsles conditions de vie et de travail de ses employés? · Questions secondaires Notre question générale se décline en questions spécifiques qui sont : - Quels sont les problèmes rencontrés par l'usine Gonfreville de Bouaké ? - Quel est l'impact de ces problèmessur les conditions de vie et de travail des employés ? * 14Francis AKINDES (2004).Les racines de la crise militaro-politique en côte d'ivoire, CODESRIA, p7. * 15ABIDJAN.NET/POLITIQUE. «Résultats RGPH 2014: la Côte d'Ivoire compte 23 millions d'habitants », in [http://news.abidjan.net/h/518921.html.], consulté le 16/05/2015 |
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