A. Définitions et
généralités
L'appellation « bioclimatologie humaine » a
été officialisée en France à partir de 1960, bien
qu'elle ait fait l'objet de premières applications bien avant cela.
D'un point de vue général, la bioclimatologie
peut se définir comme « l'étude de l'influence du climat sur
les êtres vivants et de l'influence réciproque de ceux-ci sur le
climat » (De Backer, 1953). Notre étude étant portée
sur la bioclimatologie humaine, nous nous intéresserons
spécifiquement à l'étude du climat sur l'homme.
Etudiée d'abord par les médecins
français, cette discipline a ensuite fait l'objet d'une
interdisciplinarité très forte et essentielle dans la
compréhension des phénomènes y étant reliés.
Aujourd'hui, la bioclimatologie recense plusieurs domaines d'études tels
que la physiologie, l'écologie ou encore la thermodynamique.
Outre les aspects physiques et purement scientifiques, la
bioclimatologie fait aussi part d'une certaines subjectivité, à
travers notamment l'aspect culturel non négligeable. Si les
réactions du corps humain face au climat sont connues et uniformes entre
les individus à la surface du globe, la capacité d'adaptation et
la culture des différents peuples exercent une réponse
différente sur le confort thermique ressenti. C'est cette
partialité qui fait de la bioclimatologie humaine une science à
part, entre biologie, physique et particularités sociales et
culturelles.
Le confort thermique se définit quant à lui
comme « l'étude des échanges thermiques qui se produisent
entre le corps et son environnement » (De Oliveira et al.,
2006).
De manière plus concrète, l'ASHRAE4
(American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers)
définit ce terme comme « une condition de bien être
psycho-physique de l'individu par rapport à l'environnement dans lequel
il vit et travaille ».
Si l'étude du confort thermique au sein des espaces
intérieurs est menée depuis plusieurs décennies, l'analyse
en milieu extérieur est beaucoup plus récente, depuis une
quinzaine d'années environ.
4 Organisation internationale technique dans le
domaine des génies thermiques et climatiques (chauffage, ventilation,
air climatisé, production de froid).
13
Durant ces dernières décennies, de nombreuses
études portant sur le confort thermique dans les zones urbaines ont vu
le jour et leur nombre augmente chaque année. Celles-ci ont
été menées au sein de plusieurs pays avec
différents climats et différentes cultures, ce qui permet
notamment de pouvoir comparer les résultats obtenus au sein de
différentes régions du monde. L'analyse du confort en
extérieur est d'ailleurs beaucoup plus difficile à mettre en
place qu'en intérieur, car l'environnement y est beaucoup plus complexe.
Par exemple, les variations microclimatiques des paramètres
météorologiques peuvent être très fortes entre deux
points, même proches et à une heure semblable, ce qui complexifie
de surplus l'interprétation des résultats. L'autre part de
complexité est due à la subjectivité induise par le
confort thermique, qui varie selon les individus, les cultures et les
sociétés (Chen & al., 2012).
|