3.2.2.3. Conséquences sur les
propriétés biologiques
Les propriétés biologiques des sols comportent
un large éventail d'organismes qui vivent dans le sol, ainsi que les
processus biologiques qu'ils régulent. Le bien-être de ces
organismes du sol affecte directement la productivité et la
durabilité des écosystèmes forestiers à court et
à long terme (Borchers et Perry, 1990 in Neary et al.,
2005).
Les feux de forêts touchent les organismes vivants du
sol de façon, soit directe soit indirecte. Le chauffage du sol affecte
directement les microorganismes, soit en les tuant soit en altérant
leurs fonctions reproductives. Quant aux effets indirects, ils provoquent
habituellement des changements à long terme pour l'environnement du sol
ce qui a une incidence sur le bien-être des organismes biologiques du
sol. Il y a une modification de la MO (source d'énergie) ce qui peut
augmenter (ou diminuer) la disponibilité des nutriments et donc affecter
la croissance microbienne. La concurrence pour l'habitat, l'approvisionnement
en nutriments et d'autres changements plus subtils affectent également
le rétablissement et la succession des plantes et des animaux (Verma, et
al., 2012). Bien que la relation entre le chauffage du sol et les populations
microbiennes du sol soit complexe, il apparaît que la durée du
chauffage, les températures maximales
29
atteintes, et la teneur en eau du sol affectent les
réponses microbiennes (Dunn et al., 1985). Les groupes
microbiens diffèrent sensiblement par leur sensibilité à
la température et les bactéries nitrifiantes sont
particulièrement sensibles à la chaleur du sol. Les populations
de microorganismes physiologiquement actives dans les sols humides sont plus
sensibles que les populations dormantes dans les sols secs (DeBano, 1991). Les
endomycorhizes et ectomycorhizes sont aussi touchées par
l'échauffement du sol lors des incendies.
3.3. Situation marocaine à l'égard des
incendies de forêts
Le feu de forêt, au Maroc, est considéré
comme étant un feu touchant les formations forestières et les
matorrals appartenant au domaine forestier de l'État ou soumis au
régime forestier. Les incendies, au Maroc, sont liés surtout
à la combinaison du climat (chaud et sec en été), des
forêts ayant des espèces flammables et de la fréquentation
humaine des forêts. Les études réalisées par le
HCEFLCD montrent que le Maroc a connu près de 12912 incendies de
forêts entre 1960 et 2009, Les pertes en couvert végétal
enregistrées ont atteints les 149292 ha, soit une moyenne de 2986 ha par
an, ce qui représente 0,05 % de la surface totale boisée du pays
(Web 3). Au Maroc, les incendies et les superficies incendiées sont
jugés relativement élevés. Cette situation devient
contraignante pour le bien-être des forêts car en combinant avec
d'autres facteurs déjà existants tels que les taux de boisement
faible, l'aridité du climat, l'anthropisation des surfaces
forestières etc., elle accentue les phénomènes de
dégradation des écosystèmes forestiers marocains et rend
difficile la reconstitution des espaces boisés.
La Province de Chefchaouen, qui englobe la zone
d'étude, est parmi les plus incendiées au Maroc, connaissant en
moyenne environ 46 incendies avec une superficie incendiée d'environ 932
ha chaque année dans le période entre 2004 et 2013, Les CCDRFs de
Jebha et Bab Berred sont les plus touchés avec environ 73 % des
incendies qu'a connu la Province de Chefchaouen. Quant aux 27 communes rurales
comprenant la région, 16 d'entre elles ont connu au moins un incendie,
les deux les plus touchées étant celles de M'tioua et de Bab
Berred.
30
DEUXIÈME PARTIE : MATÉRIELS ET
MÉTHODES
|