GESTION DES COMPETENCES
AU SEIN DE LA MAIRIE D'ADJAME
SOMMAIRE
DEDICACE...............................................................................................1
REMERCIEMENTS.................................................................................. ..2
LISTEDES SIGLES ET
ABREVIATIONS.........................................................3
LISTE DESTABLEAUX ET
FIGURES.............................................................4
SOMMAIRE
DEDICACE................................................................................................1
REMERCIEMENTS.....................................................................................2
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS.........................................................3
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES...................................................................4
AVANT-PROPOS.......................................................................................5
INTRODUCTION.........................................................................................6
CADRE
THEORIQUE...................................................................................8
CADRE
METHODOLOGIQUE.....................................................................24
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA MAIRIE D'ADJAME
ET DE SA GESTION DES
COMPETENCES..............................28
1. Présentation de la mairie
d'Adjamé.........................................................29
2. Présentation de la gestion des
compétences............................................37
CHAPITRE 2 : FORCES ET FAIBLESSES DE LA GESTION
DES COMPETENCES A LA MAIRIE
D'ADJAME.......................40
1. Forces
..............................................................................................41
2.
Faiblesses.........................................................................................44
CHAPITRE 3: CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS.............47
1.
Conséquences....................................................................................48
2. Propositions de
solutions......................................................................52
CONCLUSION...........................................................................................55
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................57
ANNEXES................................................................................................62
TABLE DES
MATIERES.............................................................................69
DEDICACE
Nous dédions ce travail à notre mère
Kouassi Lou Goorénan, pour nous avoir inculqué les principes de
vie ainsi que les valeurs sociales.
REMERCIEMENTS
L'élaboration de ce travail de recherche n'aurait pu se
faire sans la contribution d'un certain nombre de personnes auxquelles nous
tenons à exprimer notre reconnaissance. Ainsi, voudrions-nous dire merci
àZAN Bi-Claude Evariste, notre Directeur de mémoire,
Consultant-formateur à l'Institut du Conservatoire des Sciences de
Gestion (ICS), pour nous avoir inculqué l'esprit de la recherche.
Nous remercions également M. FOFANA Laciné,
secrétaire généralà la Mairie d'Adjamé, pour
nous avoir permis de nous confronter à la réalité du
terrain.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ICS : Institut du Conservatoire des
Sciences de gestion
GRH : Gestion des Ressources Humaines
GPEC : Gestion Prévisionnelle de
l'Emploi et des Compétences
GPE : Gestion Prévisionnelle des
Effectifs
GPC : Gestion Prévisionnelle des
Compétences
GPE : Gestion Prévisionnelle des
Emplois
GPC : Gestion prévisionnelle des
Carrières
GPFPE : Gestion Prévisionnelle du
Flux, du Personnel et des Emplois
GPCDP : Gestion Prévisionnelle
des Compétences et de la Détection du Potentiel
OST: Organisation Scientifique du Travail
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
· TABLEAU N°1:Descriptif
quantitatif de l'échantillon...............................24
· TABLEAU N°2 :Tableau
descriptif des objectifs et missions.....................30
· TABLEAU N°3: Critères de
notation....................................................39
· FIGURE N°1:Organigramme de la
mairie d'Adjamé ...............................37
· FIGUREN°2 : Influence de la
compartimentation des services..................42
AVANT-PROPOS
La volonté sans cesse accrue de nous distinguer sur le
marché de l'emploi nous a conduit à l'ICS, établissement
situé au quartier résidentiel de Cocody,
précisément au feu du siège national de l'INTERPOL-CI.Cet
institut supérieur de formation, agréé par l'Etat ivoirien
et le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle, dispose de
formations diversifiées parmi lesquelles figure le Management des
Ressources Humaines et Audit social notre spécialité.
L'ICS est reconnu tant pour la qualité de ses
formations que pour l'expérience de ses enseignants. A toutes ces
qualités, viennent se greffer l'authenticité des diplômes
délivrés, garantissant ainsi une insertion relativement facile
dans le monde professionnel et une possibilité de continuer les
études dans des pays occidentaux à travers son réseau de
partenaires européens.
Ainsi, dans cette perspective de validation de la formation,
les étudiants sont-ilssoumis à des exigences évaluatives,
qui impliquent la rédaction d'un mémoire après avoir
effectué un stage pratique dans une entreprise.
INTRODUCTION
La Gestion des Ressources Humaines(GRH) est l'ensemble des
activités qui visent à développer l'efficacité
collective des personnes qui travaillent dans une entreprise (Katsuva,
2010).Elle permet à l'entreprise de réaliser le niveau et la
qualité de production souhaités, avec comme baromètre
l'efficacité dans l'atteinte des objectifs organisationnels ; et
ce, pour un coût le plus réduit possible (Citeau, 2002 ; Martory
et Crozet, 1998 ; Péretti, 1994).
Cette discipline se propose donc pour mission de conduire le
développement des ressources humaines en vue de la réalisation
des objectifs à court et à long termes permettant ainsi de
répondre aux nouvelles demandes sociales et professionnelles.
Elle s'investit dans de nombreux domaines tels que le
recrutement, la formation, l'évaluation des performances, la
communication, les conditions de travail, la gestion des carrières, la
gestion des compétences (Gazier, 2004). C'est cette dernière
composante qui va attirer notre attention.
Ainsi, la gestion des compétences est-elle
constituée d'un ensemble de pratiques qui permettent d'acquérir,
de stimuler à travers l'évaluation et la
rémunération des compétences, mais aussi de réguler
les ressources humaines, notamment au travers de la Gestion
Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences(GPEC),(Gilbert,1994). La compétence a donc un
caractère combinatoire et contextuel, c'est-à-dire qu'elle
combine un ensemble d'éléments que le travailleur a appris, dans
le but de mener à bien une activité professionnelle (Katsuva,
2010). De ce fait, elle apparait comme le savoir-faire du travailleur, que
l'entreprise à laquelle il appartient, se doit de perfectionner par des
séances de formations complémentaires et des stages pratiques.
En Côte d'Ivoire, la mairie d'Adjamé, structure
étatique s'investissant dans toutes les actions liées au
développement communal, semble avoir une politique de gestion interne
qui se penche exclusivement sur les enjeux politiques actuels et s'attarde
peu sur la projection professionnelle de ses travailleurs.
Toute chose qui nous conduit à porter la
réflexion sur le sujet suivant :«Gestion des
compétences au sein de la mairie d'Adjamé».
Quelle est la politique de gestion des compétences mise
en place à la mairie d'Adjamé ?
Quelles sont ses forces et ses faiblesses ?
Quelles propositions de solutions préconiser en vue de
l'améliorer ?
L'analyse d'un tel sujet nécessite qu'on le canalise
et le recadre afin de mieux cerner ses contours. Cela se fera par le biais des
cadres théorique et méthodologique, avant de présenter la
mairie d'Adjamé et sa gestion des Compétences(chapitre 1).
Nous exposerons sur les forces et les faiblesses de cette
gestion des compétences (chapitre 2).
Nous mettrons en relief les conséquences liées
à la gestion des compétences à la mairie d'Adjamé,
pour ainsi ouvrir le champ des propositions, spécifiques à cette
structure (chapitre 3).
CADRE THEORIQUE
1. Justification du choix du sujet
1.1 Pertinence sociale
La mairie d'Adjamé, dans sa dynamique de
création des conditions idoines au développement communal, a
besoin d'employés compétents, ayant une bonneconnaissance du
métier, pouvant ainsi permettre d'accompagner le pays dans une
perspective d'émergence nationale future.Dès lors, ce sujet
portant sur la gestion des compétences à la mairie
d'Adjamé, présenteun intérêt social pour plusieurs
raisons.
Du du point de vue économique, la gestion des
compétences permet aux employés, d'effectuer des dépenses
stratifiées de la commune, selon les urgences et les priorités.
Ce qui pourrait permettre de faire des investissements ciblés, tenant
compte des besoins et des aspirations de la population d'Adjamé.
Sur le plan social, la gestion des compétences
permettra de définir au préalable les nécessités
communales, pour ainsi exclure la commune du manque d'infrastructures à
visée commerciale, de liaisons routières.
Au regard donc de ces faits énumérés, la
question de la gestion des compétences à la mairie
d'Adjamé présente un intérêt capital à tous
égards.
1.2 Pertinence scientifique
La question de la gestion des compétences en
organisationa fait l'objet de nombreuses recherches scientifiques. Ces
écrits se particularisent à travers les approches nominatives
(Merieu, 1989 ; Leboterf, 1994 ; Perrenoud,1999),
séquentielle (Gilbert, 1994 ; Rajhi, 2011) et
comparative (Bernier, 2009 ;Moreau, 2010).
Dans la première approche dite nominative, ces auteurs
nous renseignent sur l'identité, le statut, la contenance de la gestion
des compétences. Ainsi, les différentes appréhensions de
cette thématique nous ramènent-elles aux notions de
savoir-identifié (Merieu, 1989), de savoir-mobilisé(Le Boterf,
1994), d'aptitudes cognitives de réaction et d'anticipation(Perrenoud,
1999).
Toutefois, bien que cette approche ait le mérite de
nous révéler la contenance dela
notion de gestion des compétences, elle reste
relativement muette quant à sa mise en oeuvre. Cette faille a
été prise en compte par d'autres auteurs qui se sont investis
dans une approche séquentielle (Gilbert, 1994 ; Rajhi, 2011).En
effet, dans cette approche, ces auteurs, tout en mettant en avant une
distinction radicale entre compétences individuelles et
compétences groupales, établissent une séquentialisation.
Ainsi, cette démarche part-elle du discours évolutif à la
généralisation, en passant par l'exploration et la
diffusion ; et ce, avec pour reférentiel : les objectifs
organisationnels.
Cette orientation a le mérite de nous renseigner sur
la séquentialisation des besoins organisationnels (reférent)
à partir desquels chaque salarié peut s'évaluer.
Toutefois, elle n'est qu'une étude casuelle car, rend compte d'une seule
réalité et donc ne suffit pas à généraliser
ces données à toutes les entreprises. Le manque de données
transversales, tenant à l'évaluation entre différentes
organisations est une faille qui nous amène à analyser d'autres
écrits qui ont mené des études comparatives entre
différentes organisations (Bernier, 2009 ; Moreau, 2010). Ces
écrits, nés des failles des précédents auteurs,
nous instruisent sur la manifestation de cette gestion des compétences
dans différentes organisations, mais souffrent de mutisme lorsqu'il
s'agit d'évoquer un parallélisme entre développement de
compétences et besoins du marché. Le développement de
compétences en rapport avec les exigences du marché n'a pas
suffisamment été pris en compte dans ces écrits.
Ainsi, pensons-nous que la prise en compte de
l'adéquation entre développement des compétences à
la mairie d'Adjamé et les enjeux sociaux (marché, besoins des
populations, changements technologiques) pourrait donner un sens original
à cette étude.
2.Définition des notions
2.1Notions explicites
2.1.1 Gestion
La gestion est issue du verbe
« gérer » qui signifie exécuter,
accomplir au départ pour le compte d'autrui d'où le
gérant d'affaire qui est un mandataire (Biales, 1984).
La notion de gestion peut être embrassée selon
deux approches (la dimension sociologique et la dimension organisationnelle).
Ainsi, d'un point de vue sociologique, Touraine(1964)
replace-t 'il la gestion dans le cadre d'une compréhension des
transformations des rapports de pouvoir dans les organisations marchandes. La
gestion dépasse alors les seules techniques
d'organisation pour accéder au rang de technique de
pouvoir.
En outre, Lerouge (2010) pense que la gestion semble plus en
retrait concernant l'approche des risques psycho-sociaux.
Ainsi, déclare-t'il que la gestion n'est pas seulement le fait de la
finance et de la comptabilité. Il s'agit à la fois d'une
description de la perspective du monde de la gestion des organisations qui
touche le but lucratif industriel , et le but non- lucratif tenant aux
associations et syndicats.
Toutefois, bien que ces auteurs permettent de situer cette
notion dans une conception sociologique, elle reste néanmoins une notion
organisationnelle (Biales, 1984).De ce fait, Tshikuna (2007) déclare que
la gestion est l'ensemble des actes tendant, dans le cadre d'une politique
prévisionnelle définie, à déclarer, suivre et
contrôler le fonctionnement à court et à moyen termes des
éléments dont dispose l'entreprise pour atteindre ses
objectifs.Cette définition renvoie la gestion à la mise
en oeuvre des éléments dont dispose l'entreprise, en vue
d'atteindre ses objectifs.Tshikuna (2007) estime que la gestion, c'est le fait
de piloter un processus, prendre un problème à l'état
où il se trouve, pour le conduire au seuil de la décision.
Autrement dit, ce serait organiser des décisions en intégrant
toutes les données et paramètres nécessaires à la
qualité de cette décision.
Au regard de ces définitions, nous voulons concevoir la
notion comme l'ensemble des actes tendant, dans le cadre d'une politique
prévisionnelle définie, à déclarer, suivre et
contrôler le fonctionnement à court et à moyen termes, des
éléments dont disposel'entreprise pour atteindre ses objectifs.
Cette option notionnelle rend plus compte de notre objet d'étude.
2 .1. 2 Compétence
Crozier et Friedberg (1977) définissent la
compétence comme la première et la plus apparente des quatre
grandes sources de pouvoir sécrétées par les
organisations. Ils la mettent directement en rapport avec la
spécialisation fonctionnelle : « l'expert [en l'occurrence
celui qui monopolise une compétence particulière] est le seul qui
dispose du savoir-faire, des connaissances, de l'expérience du contexte
qui lui permettent de résoudre certains problèmes cruciaux pour
l'organisation ». La seconde source la plus importante de pouvoir -
l'environnement - n'est autre qu'une compétence particulière
liée à la maîtrise de l'environnement de l'organisation,
une expertise spécifique.
Dans un autre paradigme sociologique, Bourdieu(1980), en
parlant de « compétence spécifique », met la
notion de compétence au centre de sa théorie du champ. Il la
définit notamment en évoquant la compétence
économique : « loin d'être une simple capacité
technique acquise dans certaines conditions, la compétence
économique, comme toute compétence (linguistique, politique,
etc.), est un pouvoir tacitement reconnu à ceux qui ont un pouvoir sur
l'économie ou, le mot le dit, une sorte d'attribut statutaire
».
On le voit, l'utilisation de la notion de compétence
n'est pas nouvelle en sociologie. Ce qui est nouveau, c'est la récente
appropriation de cette notion par d'autres secteurs de la vie sociale, qui en
retour se remarquent dans les tentatives plus récentes de
théorisation, faites par des sociologues spécialistes du monde du
travail et des professions.
Pour
Rufin(2007), en effet, la compétence correspond à la
mobilisation dans l'action d'un certain nombre de savoirs combinés de
façon spécifique, en fonction du cadre de perception de l'auteur
de la situation. Ce n'est donc pas seulement avoir des ressources personnelles
comme les savoirs théoriques (connaissances), des savoirs
procéduraux (savoir-faire techniques, méthodologiques,
relationnels...), des savoirs pratiques (savoirs et savoir-faire
d'expérience), ou des ressources externes (guides, réseaux
d'expertises, associations professionnelles...), mais bien les combiner dans
une situation professionnelle, montrant de réelles performances entre
les résultats attendus et les résultats obtenus dans un regard
réflexif.
Bélier(1999) propose cette définition de la
compétence quipermet « d'agir et/ou de
résoudre des problèmes professionnels de manière
satisfaisante dans un contexte particulier, en mobilisant diverses
capacités de manière intégrée ».
Elle réalise ensuite une étude comparative des
cinq manières d'aborder les compétences : approche par les
savoirs, approche par les savoir-faire, approche par les comportements et le
savoir-être approche par les savoirs, savoir-faire et savoir-être
approche par les compétences cognitives.
La définition de Le Boterf (1995) selon laquelle
« La compétence est la mobilisation ou l'activation de
plusieurs savoirs, dans une situation et un contexte
données », nous convient partiellement, mais nous
souhaiterions y ajouter les aptitudes cognitives de réactivité,
de promptitude de l'employé en situation organisationnelle. La prise en
compte à la fois, des facteurs socio-intrinsèques(savoir-faire
et savoir-être) et cognitifs(réactivité et promptitude
réactionnelle dans la profession) pourraient véritablement rendre
compte de l'angle sous lequel nous souhaiterions concevoir la notion.
Dans le cadre de l'étude, nous retiendrons que la
compétence est la mobilisation ou l'activation de plusieurs savoirs
(savoir-faire, savoir-être, savoir-réagir) dans un environnement
précis.
2.1 .3 Gestion des compétences
Selon Le Boterf (2000), la gestion des compétences
signifie la gestion par les compétences, le management des
compétences, c'est-à-dire l'évaluation dusavoir-faire, du
savoir-être et du savoir-réagir des employés en situation
organisationnelle.Ainsi, cette procédure « gestion
des compétences » ne doit-elle plus être
considérée comme des ressources d'encadrement mais comme des
sources de création de valeur. Autrement dit, la gestion des
compétences apparait comme une action, une évaluation à
l'épreuve des faits.
Dans la même lignée, Zarifian (2001)
considère que si les services des ressources humaines gèrent des
compétences, les opérationnels et en particulier les responsables
de production, gèrent « par » les
compétences.C'est-à-dire que même si les services des
ressources jettent un regard généraliste sur la
matérialisation du savoir-faire en organisation, les
opérationnels, eux, s'investissent à faire une évaluation
casuelle, tenant compte du rendement personnel des employés.
Pour l'auteur, cette notion signifierait à la fois,
jeter un regard de portée générale sur le rendement
d'ensemble et à la fois, faire une évaluation au cas par cas des
employés pour apprécier le rendement personnel, dans le but
d'orienter les avantages liés.
Toutefois, bien que peut être intéressante dans
la mesure de la macro et micro observation du rendement, cette
définition semble ne pas prendre en compte la spécificité
et les objectifs organisationnels de chaque structure.
Toute chose qui sera rattrapée par Aubret (2002) qui
considère que la gestion des compétences est plutôt
considérée comme une fonction d'élaboration et
d'application de règles de gestion. Autrement dit, la gestion des
compétences apparait comme un calendrier d'appréciation du
rendement élaboré en fonction de la spécificité de
chaque organisation et des objectifs qu'elle s'est fixée.
Ainsi, la gestion des compétencestranscende-t-elle le
cadre macro et micro-évaluatif pour s'adapter à la
spécificité organisationnelle et aux buts recherchés par
chaque structure.
Pour notre travail, nous souhaiterions qu'on conçoive
la gestion des compétences comme le pilotage des actions visant
à une évaluation générale et personnelle des
employés d'une organisation, dans le but d'orienter les avancements des
employés.
2. 2 Notionsimplicites
2.2.1 Profil de compétence
La littérature sur cette notion laisse transparaitre
deux grandes approches déjà abordées: l'approche
analytique des tâches(Fine,1986 ; Guay,1997 ;
Bordeleau,1993 ; Bouteiller et Marcellin,1998) et l'approche
classificatrice des compétences(Techno compétences, 2013 ;
Chartrand,2010 ;
Maltais, 2010).
Dans la première approche dite analytique, les auteurs
mettent l'accent sur les différents indicateurs dont l'ensemble
définit le profil de compétence.
Ainsi, pour Fine (1986),c'est un ensemble de savoirs
nécessaires à l'exécution d'une tâche. Son
élaboration dit-il nécessite trois étapes(l'état
des lieux en matière d'évaluation, l'amélioration
ci-possible le profil et la vérification de la pertinence de la forme
finale du profil de compétences.
Contrairement à Fine, Guay (1997) met l'accent sur la
connaissance de soi qui, pour lui est importante dans l'émergence et le
développement des qualités. Ainsi, il déclare que le
profil de compétences en gestion est l'identification et le
développement d'un véritable savoir-faire dans un domaine
relatif à la connaissance de soi.
Bordeleau (1993), quant à lui, précise que
« les profils de compétences sont formulés en termes
d'aptitudes, de capacités, d'attitudes ou de comportements plus ou moins
génériques ou spécialisés ». Ce sont des
caractéristiques générales requises par l'individu pour
être performant.
Bouteiller et Marcellin (1998) considèrent qu'il est
important de parler des enjeux dominants « pour identifier les
compétences clefs ».
Toutefois, bien que ces auteurs analysent les qualités
pouvant constituer les aptitudes de compétences, ils ne stratifient pas
les catégories susceptibles de constituer le profil. Toute chose qui
amène à analyser une autre approche.
Dans la seconde approche, les auteurs s'évertuent
à catégoriser les aptitudes minimales pouvant permettre de
définir le profil de compétences.
En ce sens,Techno compétences (2013), définit le
profil de compétences comme une liste
«détaillée» des compétences qui sont
requises pour exceller dans un poste, une catégorie de postes ou une
fonction au sein d'une entreprise. Ainsi, sans nommer la catégorie des
compétences, cette contributionprésente-t-elle la
nécessité d'accumuler des compétences relatives à
l'accomplissement d'une tâche. Elle ne traite pas des tâches
à effectuer, mais plutôt des compétences nécessaires
pour les réaliser.
D'un autre côté,
Chartrand(2010)pense
qu'un profil de compétences estle fait d'évaluer les
compétences des candidats pour un poste en particulier, mais aussi
d'établir un plan de développement pour les employés,
basé sur les besoins requis d'un poste. Autrement dit, exercer une
profession nécessite des compétences plurielles,
érigées en fonction des besoins et des objectifs de chaque
structure.Ce qu'on pourrait appeler : profil de compétence.
Maltais (2010) se penche exclusivement sur les
compétences clés qui déterminent le profil. Ainsi,
l'auteur entend-t-il par compétences clés celles qui permettent
l'atteinte des objectifsorganisationnels. Le profil de compétence
apparait donc comme une classification interne de compétences
clés pouvant permettre d'assumer une fonction organisationnelle.
Tziner (1993) préconise une classification tripartite
qui permet de déplier le profil de compétences : celle dite
orientée vers le travailleur, celle orientée vers le produit des
opérations et finalement, celle des traits ou habiletés. Pour
lui, le profil de compétence concerne à la fois des aptitudes
intrinsèques requises, le savoir-faire et la promptitude
réactionnelle des employés.
Dans cette étude, nous voudrions entendre par cette
notion, les compétences théoriques et pratiques acquises par un
individu ou groupe d'individus, visant à effectuer des tâches, des
missions.
2.2.2 Carrière
Provenant du mot italien « carriera »
(chemin de chars), l'origine du mot carrière réfère aussi
à d'autres expressions comme « la voie où l'on
s'engage » et le « cours de la vie ». Par
analogie, il serait possible de comparer le cheminement de carrière
d'une personne aux différents trajets empruntés par un char sur
cette route de la vie : il peut avancer, reculer, arrêter, faire un
détour, etc.
En effet, différentes approches ont succinctement vu le
jour quant à la définition de cette notion. De celles-ci,
retenons, la perspective organisationnelle de la carrière, la
perspective individuellede la carrière et laperspective holistique.
S'inscrivant dans la première approche, Gutteridge
(1987) pense que la carrière correspond « la séquence,
chez une personne, des activités et des comportements reliés au
travail ainsi que des valeurs, attitudes et aspirations qui y sont
associées tout au long de la vie».
Hall et Lawrence (1989) définissent la notion de
carrière comme « le déroulement des expériences
de travail d'une personne au cours de sa vie ».
Par ailleurs, Hall (1996) mentionne que la conception
traditionnelle de la carrière impliquant une progression graduelle en
matière de pouvoir, de sécurité et de statut n'a plus sa
raison d'être, et qu'il faut dorénavant considérer
« la carrière comme une série d'expériences
relatives au travail et d'apprentissages personnels se déroulant sur
toute la vie » . De même, il rapporte que ce n'est plus
uniquement le concept de carrière qui se modifie mais aussi notre
compréhension de ses diverses influences car nous sommes passés
de l'idée d'une carrière externe (emplois exercés par une
personne au cours de sa vie) à celle d'une carrière interne
(perceptions et constructions d'une personne à l'égard de sa
carrière). Il ajoute également que l'étude de ce
phénomène nécessite d'analyser ses diverses composantes
telles que le travail, les personnes, les organisations et les processus
d'apprentissage.
Aussi, dans la perspective organisationnelle de la
carrière, l'accent est-il à nouveau mis sur l'individu qui, bien
qu'interagissant avec son milieu de travail, doit prendre seul la gouverne de
sa carrière et en devient le maître d'oeuvre.
Toutefois, dans perspective individuelle, les écrits de
Riverin-Simard (1993, 1996, 1998) indiquent non seulement comment les
trajectoires des adultes sont dorénavant marquées par de
nombreuses remises en question et ruptures (ou chaos vocationnel), mais aussi
comment la personnalité des adultes au travail influe sur leur
évolution sur le plan professionnel. De même, Guichard et Huteau
(2001) soulignent que « les carrières professionnelles
correspondent désormais moins à un développement
vocationnel qu'à un chaos : elles forment plus rarement une
continuité (par exemple, de postes de plus en plus qualifiés dans
la même entreprise ou dans un même secteur de production). Les
individus sont plus souvent confrontés à des ruptures dans leur
vie professionnelle. Les évolutions marquant leur vie personnelle sont
parallèles : les familles sont moins stables, les changements de
régions sont plus fréquents.».
Gysbers, Heppner et Johnston (2000) proposent pour leur part,
une perspective holistique de la croissance et du développement humain
appelée « développement de carrière tout au long
de la vie » qui fait référence aux différentes
étapes du cycle de vie de la personne considérée dans sa
globalité. Selon eux, « ce parcours s'accompagne d'un processus
continu d'interaction et d'intégration des rôles, des cadres et
des événements de la vie de l'individu, ceux-ci étant
eux-mêmes influencés par les variables de sexe (genre), d'origine
ethnique, de religion, et de statut économique ». Le
modèle introduit par ces auteurs renferme d'ailleurs des exemples de
rôles (parent, conjoint, etc.), de cadres de vie (école, famille,
communauté, etc.), d'événements qui surviennent au cours
de la vie (emploi, retraite, mariage, etc.) et d'éléments
appartenant au contexte socioculturel (genre, origine ethnique, statut
socio-économique, etc.).
Au regard de toutes ces définitions, retenons dans le
cadre de notre travail, que la carrière correspond à la
séquence, chez une personne, des activités et descomportements
reliés au travail ainsi que des valeurs, attitudes et aspirations qui y
sont associées tout au long de sa vie.
2.2.3 Aptitude
La notion d'aptitude est appréciée
différemment selon les auteurs. Ainsi, pour Fleishman(1964),
«les aptitudes sont des caractéristiques individuelles stables,
constantes et présentes, quelles que soient les situations
».Autrement dit, pour cet auteur, la notion ramène à la
valeur intrinsèque de l'individu et sa capacité
réactionnelle face à des situations. Toutefois, cette
définition met uniquement l'accent sur l'aspect réactionnel de
l'aptitude et non sur la dimension totalisante de l'aptitude
c'est-à-dire dans la prise en compte des dimensions cognitive,
perceptive, physique.
Famose et Durand(1988) regroupent quatre catégories
d'aptitude, cognitive,perceptive, psycho-physique et physique. Toutefois, ces
auteurs eux aussi semblent avoir omis l'intégration de la notion de
capacité dans la définition.
En ce sens, Deligniere et Duret(1995), pensent que l'aptitude
se définit comme la capacité de . . .
Au demeurant, retenons que l'aptitude estun ensemble
structuré et cohérent de ressources qui permet d'être
efficace dans un domaine social d'activité.
3. Problème et questions de
recherche
3.1Problème
Dans les structures nationales, en général et
à la mairie d'Adjamé, en particulier, une appréciation
générale de la population communale et de certains agents de
cette mairie laisse croireque les différentes prestations (des
employés), caractérisées par les erreurs multiples sur les
documents administratifs, voilent un manque relatif de savoir-faire de certains
employés et des recrutements et nominations sur des bases
« politico-affinitaires».
Devant cette situation, tandis que certains évoquent un
favoritisme et une corruption généralisée dans la
structure,d'autres s'expriment en termes demanque de formation adaptée
à la réalité organisationnelle et l'inadéquation
entre les aptitudes de certains employés et le profil de
compétence souhaité pour exercer la fonction.
Cependant, si aucune catégorie des agents de cette
mairie ne semble être épargnée par ces difficultés,
certaines sont plus souvent touchées et cumulent parfois plusieurs types
de carences.
Toutefois, bien que cette structure ait été
érigée au rang de meilleure mairie nationale(depuis 2000) et se
soit fixée pour objectif de promouvoir la méritocratie, l'on
remarque une confusion relative des postes, des nominations politiques et
affinitaires à des postes clés, des avancements et
rétrogradations selon des critères non explicites et des
compétences douteuses de certains employés.
Toute chose qui nous amène à porter une
réflexion sur le sujet.
3.2 Questions de recherche
Nos questions de recherche sont les suivantes :
· Comment se présente la gestion des
compétences à la mairie d'Adjamé ?
· Quelles sont les forces et les faiblesses de cette
gestion des compétences ?
· Quelles propositions de solutions envisager pour
l'améliorer ?
4. Revue de littérature
4.1 Exposé des écrits
La question de l'organisation des entreprises a fait l'objet
de nombreuses recherches scientifiques. Ces écrits se particularisent
à travers les approches nominative (Merieu, 1989 ; Le boterf,
1994 ; Perrenoud, 1999), séquentielle (Gilbert, 1994 ; Rajhi,
2011) et comparative (Bernier, 2009 ; Moreau, 2010).
Pour mieux comprendre ces approches, il serait judicieux de
les passer enrevue en montrant leurs portée et limites,avant de
préciser notre posture.
4.1.1 Ecrits centrés sur l'approche
nominative
Dans la première approche dite notionnelle, diverses
tentatives de définitions ont vu le jour. Ainsi, cette notion de
compétence apparait donc comme polysémique et peut prendre, selon
les disciplines, des acceptions différentes.
Pour (Merieu, 1989), elle se définit comme un savoir
identifié, mettant en jeu une ou des capacités dans un champ
notionnel ou disciplinaire déterminé. Plus
précisément, c'est la capacité d'associer une classe de
problèmes précisément identifiée avec un programme
de traitement déterminé. Cette appréhension de la notion
est trop mécanique et non adaptative aux réalités
organisationnelles mutatives et complexes. Cette faille est comblée par
la définition de le Boterf (1994), qui la conçoit dans une
dynamique évolutive. Ainsi, la compétence apparait comme ensemble
intègre et fonctionnel de savoirs, savoir- faire, savoir être et
savoir devenir qui permettront, face à une catégorie de
situations, de s'adapter, de résoudre des problèmes et de
réaliser des projets. En ce sens, il affirme que la
«compétence est un savoir mobilisé face à une
situation ».
Cette idée est d'autant plus soutenue par
Perrenoud(1999), lorsqu'il affirme que la compétence est un savoir agir
complexe prenant appui sur la mobilisation et la
combinaison efficaces d'une variété de
ressources internes et externes à l'intérieur d'une famille de
situations.
De ces propositions, il est possible de dégager
quelques points forts.
Une compétence consiste en la mobilisation d'un
ensemble de ressources diversifiées internes (connaissances,
capacités, habiletés) et externes (documents, outils, personnes)
renvoyant à la complexité de la tâche et au
caractère global et transversal de la compétence. Les
compétences s'exercent dans des situations contextualisées mais
diversifiées qui impliquent un processus d'adaptation (et non de
reproduction de mécanismes) et de transfert d'une situation à
l'autre.
A ces définitions s'ajoute celle du parlement
européen (2006), pour laquelle, la compétence est une combinaison
de connaissances, d'aptitudes (capacités) et d'attitudes
appropriées a une situation donnée. Les compétences
clés sont celles qui fondent l'épanouissement personnel,
l'inclusion sociale, la citoyenneté active et l'emploi.
Cette approche nominative a le mérite de nous
révéler la contenance de cette
notion de gestion des compétences, mais lorsqu'il
s'agit de la mise en oeuvre de cette gestion des compétences, elle reste
muette. Toute chose qui nous amène à convoquer l'approche
séquentielle.
4.1.2. Ecrits centrés sur l'approche
séquentielle
Cette approche s'érige comme une réponse aux
insuffisances de l'approche précédente.
Ainsi, pour ces auteurs, la gestion des compétences
progresse par paliers (Gilbert, 1994 ; Rajhi, 2011), avec des mutations
à chaque palier. En effet, au premier palier, l'on note le discours ou
l'on remarque une certaine évolution du vocabulaire.
La gestion des compétences est vue comme la nouvelle et
bonne façon de gérer les ressources humaines. La formation
devient « ingénierie du développement des
compétences », la gestion du personnel est
rebaptisée « gestion des
compétences », mais les pratiques traditionnelles sont
inchangées ou ne sont modifiées que superficiellement. Le
discours peut, bien sûr, annoncer les pratiques, mais ce n'est pas
toujours le cas.
Le deuxième palier est celui de l'exploration.
L'entreprise s'engage dans un domaine, bien circonscrit, de la gestion des
compétences. On mettra, par exemple, en place une appréciation du
personnel fondée sur les compétences, sans que celle-ci soit
précisément articulée à des décisions de
gestion ;
Le troisième palier est celui de la diffusion,
plusieurs domaines sont imprégnés de la logique
« compétences ». On aura par exemple une
gestion prévisionnelle des compétences reliée à
l'appréciation individuelle et à la formation.
Le quatrième palier est celui de la
généralisation de la démarche qui inspire l'ensemble de la
gestion des ressources humaines en substitution à d'autres logiques de
gestion, fondées par exemple sur le grade ou le poste. Elle
s'étend à la rémunération des compétences.
C'est un état rarement atteint car il suppose des ruptures difficiles
tant pour l'employeur (moindre référence au poste de travail) que
pour le salarié (renoncement, au moins partiel, de la
référence à l'ancienneté). Il y a un risque
à ramener l'ensemble de la GRH à la compétence.
Cette approche est enrichissante dans la mesure où,
elle nous révèle la manifestation casuelle de cette gestion des
compétences en entreprise , mais force serait se savoir que ces
informations tiennent au cas particulier d'une entreprise et de ce fait, ne
pourraient pas être généralisées à toutes les
entreprises comme une « loi ».Cette contribution semble
donc limitée pour qu'elle soit globalisée.
D'autres contributions ont tenu compte de cette insuffisance
pour faire une étude transversale de la gestion des compétences
dans certaines entreprises (Moreau, 2010 ; Bernier, 2009).
4.1.3. Ecrits centrés sur l'approche
comparative
Ces études qui se veulent comparatives
révèlent que les entreprises Oxform et croix rouge en Belgique
dénombrent 1.166.147 bénévoles, soit un peu plus de 11% de
la population belge. Ce chiffre sous-estimerait toutefois l'importance du
volontariat, car il n'englobe ni le volontariat effectué dans les
associations n'occupant aucun salarié, ni les activités
bénévoles effectuées au sein des écoles du
réseau libre.
Dans ces entreprises, les compétences
nécessaires à la réalisation de chaque tâche ne sont
pas, au départ, bien précisées. En outre, il semblerait
qu'on propose aux volontaires un type d'activité défini selon les
besoins du magasin Oxfam, et non en fonction des compétences de la
personne. Malgré tout, les volontaires utilisent leurs
compétences de base et semblent aller spontanément vers des
activités qui correspondent à leurs compétences.
En somme, il est intéressant de constater que certains
volontaires travaillant dans les magasins de seconde main estiment qu'aucune
compétence n'y est réellement nécessaire.
Ces données sont certes intéressantes car elles
nous renseignent sur la réalité organisationnelle, mais souffrent
de mutisme lorsqu'il s'agit de présenter le développement de
compétences en rapport avec les exigences du marché.
Ces écrits n'ayant pas abordé le
développement des compétences en adéquation avec les
besoins à court et à long terme du marché devrait, dans un
souci de contribution scientifique, constituer notre axe d'orientation. Nous
pensons donc que la prise en compte de l'évaluation des
compétences des agents de la mairie d'Adjamé en rapport avec les
besoins sociaux pourrait donner un sens original à cette
étude.
4.2 Synthèse des écrits et
présentation de notre posture
En somme, de nombreux auteurs se sont penchés sur la
gestion des compétences dans diverses entreprises. Il ressort de la
revue de ces écrits, trois(3) approches : nominative (Merieu,
1989 ; Le boterf,1994 ; Perrenoud,1999), séquentielle
(Gilbert, 1994 ; Rajhi, 2011) et comparative (Moreau, 2010 ; Bernier,
2009).
Dans ces approches, les auteurs nous renseignent sur
l'identité, le statut, la contenance de la gestion des
compétences (approche nominative). Toutefois, cette dimension ne rend
pas compte de la mise en oeuvre de cette gestion des compétences.
Cette faille a été prise en compte par d'autres
auteurs dans une approche séquentielle (Gilbert, 1994 ; Rajhi,
2011).
En effet, dans cette approche les auteurs établissent
une séquentialisation, une classification des étapes de cette
gestion.
Cette orientation a le mérite de nous renseigner sur
la séquentialisation des besoins organisationnels (reférent)
à partir desquels chaque salarié peut s'évaluer, mais
n'est qu'une étude casuelle, rend compte d'une seule
réalité et donc ne suffit pas à généraliser
ces données à toutes les entreprises.
Le manque de données transversales, tenant à
l'évaluation entre différentes organisations est une faille qui
nous amène à considérer d'autres écrits qui ont
mené des études comparatives entre
différentes organisations (Bernier, 2009 ;Moreau, 2010 ). Ces
écrits, nés des failles des précédents auteurs ont
le mérite de nous renseigner sur la manifestation de cette gestion des
compétences dans différentesorganisations, mais souffrent de
mutisme lorsqu'il s'agit d'établir un parallèle entre
développement de compétences et besoins du marché.
Ainsi, nous pensons que la prise en compte de la recherche
d'adéquation entre développement de compétenceset les
enjeux sociaux (marché, concurrents, besoins) pourrait donner un sens
original à cette étude.
5. Objectifs de recherche
5.1 Objectif général
L'objectif général de cette étude est
d'évaluer la gestion des compétences à la mairie
d'Adjamé, en vue de l'améliorer.
5.2 Objectifs spécifiques
· Présenter la gestion des compétences au
sein de la mairie d'Adjamé
· Identifier les forces et faiblesses de cettegestion des
compétences
CADRE METHODOLOGIQUE
1. Terrain d'étude
La mairie d'Adjamé est le cadre choisi pour aborder la
conduite de la recherche. Deux raisons expliquent ce choix.
Notre lieu d'habitation est la commune d'Adjamé. Cette
position nous a permis de participer à plusieurs activités
socio-culturelles organisées par la mairie. La participation à
ces activités a rendu favorable les échanges entre les agents de
la mairie et nous. Ce qui n'a pas posé d'obstacles à
l'autorisation de notre stage de fin de cycle sur ce site.
Ainsi, la première raison se justifie-t-elle par
l'existence des relations cordiales et fructueuses que nous avons pu construire
avec les travailleurs de la mairie et qui constituent un cadre favorable
à l'émergence des travaux.
La seconde raison se traduit par l'importance de la taille des
travailleurs de cette mairie (nous y reviendrons dans le chapitre 1) qui fonde
toute opportunité de réussir une étude sur la gestion des
compétences. La conduite de cette étude demeure relativement
impertinente dans un environnement caractérisé par un faible
effectif, quoique les versants positifs de la gestion des compétences au
plan organisationnel soient un secret de polichinelle.
2. Population d'enquête
La population, dont les avis ont permis de comprendre notre
objet d'étude, se catégorise comme suit :
· Catégorie
«Décideurs» : il s'agit des individus qui
constituent le conseil de décisions de la municipalité. Le choix
de cette catégorie s'est fait en raison de son importance dans les
gestions stratégiques à faire, en matière de gestion des
compétences. Cette catégorie est constituée de 7
individus.
· Catégorie
«Commettants» : elle constitue le personnel en charge
de la matérialisation des décisions prises par la première
catégorie, en conformité
avec les objectifs organisationnels. Elle est
constituée de 92 individus.
3. Echantillon d'enquête
A partir de la population d'enquête, il a
été constitué un échantillon pour les besoins de
l'enquête.
Ainsi, sur une population de 7 individus concernant la
Catégorie «Décideurs», 2 se sont-ils
prêtés à nos interrogations. Ce qui fait un taux
d'échantillonnage de 28,57%.
Quant à la catégorie
«Commettants», 41 individus ont été
interrogés sur un effectif de 92 , avec un taux porté
à 44,57% de.
Le tableau ci-dessous résume les
précédentes données.
TABLEAU N°1 : Descriptif quantitatif de
l'échantillon
CATEGORIE D'ENQUETES
|
POPULATION D'ENQUETE
|
ECHANTILLON D'ENQUETE
|
TAUX D'ECHANTILLONNAGE
|
Décideurs
|
7
|
2
|
28,57%
|
Commettants
|
92
|
41
|
44,57%
|
TOTAL
|
99
|
43
|
43,43%
|
Source : Terrain
Au total, nous disposions d'une population de 99 individus,
à partir de laquelle, nous avions constitué un échantillon
de 43 individus.Nous justifions sa représentativité
estimée quantitativement en raison du taux d'échantillonnage qui
est de 43,43% et sa représentativité qualitative selon les
variables (responsabilité, conformité et ancienneté),
qu'il partage avec la population mère.
4. Techniques de recueil des
données
4.1 Etude documentaire
L'étude documentaire a été d'une
utilité en ce sens qu'elle nous a permis d'élaborer, à
partir des documents théoriques et empiriques,la conceptualisation des
notions, la revue littéraire et la bibliographie.
4.2 Enquête-interrogation
Cette phase a consisté, pour nous, à formuler de
questionnaires et à les administrer aux différents
enquêtés. Ces questions se sont articulées autour de leurs
profils de postes, leurs situations sociales en rapport avec la gestion des
compétences, leurs opinions et leurs attentes. Ce faisant, nous avons
mis l'accent sur les questions ouvertes, dans le but de donner une marge
d'expression aux enquêtés. (voir annexe ...)
4.3 Observation
L'observation, pendant ce stage, s'est déroulée
en deux phases :
· Une phase exploratoire qui a consisté à
observer les locaux de travail, la nature des relations entre Décideurs
et Commettants, et le mode d'expression de certains employés à
l'égard des autres.
· Une phase participante ou intégrative qui a
consisté en une intégration à la structure à
travers l'exercice de diverses tâches professionnelles, dans le but de
connaître le mode de gestion des compétences dans ce milieu
organisationnel.
5. Modes d'analyse des données
5.1 Analyse qualitative
Elle a consisté à recueillir les opinions, les
perceptions, le compte-rendu du vécu quotidien des employés, les
réactions individuelles et collectives en rapport avec la gestion des
compétences.
5.2 Analyse quantitative
Cette méthode, qui permet de quantifier diverses
informations, nous a permis de regrouper, d'organiser et de classer les
données qui semblaient converger en vue de leur interprétation.
Elle a été significative au travers de l'usage des tableaux
statistiques de type descriptif et de pourcentage.
6.Conditions sociales de
l'étude
Pendant le déroulement de notre stage à la
mairie d'Adjamé, nous avons été confrontés à
deux difficultés. Ce sont :
· L'indisponibilité des
enquêtés : quelques travailleurs de la
structure, vu leurs occupations journalières, avaient du mal à
honorer les rendez-vous. D'autres refusaient de répondre à nos
questions sous le prétexte qu'ils ne pouvaient révéler des
secrets professionnels à un inconnu, voulant satisfaire des fins
estudiantines. Cette difficulté a été contournée
par l'insistance.
· L'inaccessibilité à la
documentation : Des informations ont été
tenues au secret professionnel. Les informations sur la politique de gestion
des compétences (profil souhaité, critères de notation,
besoins en formation, ...) ont été difficilement traitées
faute de supports informationnels. Des témoignages et l'observation de
quelques situations nous ont permis de contourner cette insuffisance.
PRESENTATION DE LA MAIRIE D'ADJAME
ET DE SA GESTION DES COMPETENCES
CONSEIL MUNICIPAL
LA MUNICIPALITE
LE MAIRE
CABINET DU MAIRE
LE SECRETAIRE GENERAL
SERVICE TECHNIQUE
SERVICE SOCIO-CULTUREL
SERVICE ADMINISTRATIF
SERVICE FINANCIER
Organigramme daté de septembre 2015
(Source : Terrain)
2. Gestion des compétences de la mairie
d'Adjamé
2.1 Acteurs en charge de la gestion des
compétences
2.1.1 Le maire et ses adjoints
En la qualité de premier responsable de la mairie, le
Maire est doté de pouvoirs importants, d'un pouvoir
discrétionnaire qu'il peut exercer à travers des nominations, des
affections, des révocations et des licenciements en conformité
avecl'orientation communale.
Ainsi, en raison de son statut particulier, le Maire n'est-il
pas tenu d'en rendrenécessairementcompte à la tutelle, mais
plutôt d'informer ses adjoints, sescollaborateurs proches et les
conseillers municipaux par voie écrite ou par convocation de
réunion extraordinaire.
Mais, à titre exceptionnel, les adjoints du Maire,
à qui certains pouvoirs ont été
délégués, ont provisoirement compétence à
prendre de telles décisions. Toutefois, la matérialité
reste soumise à l'approbation préalable du Maire.
2.1.2 chefs des différents
services
Pour favoriser la mise en place d'équipes
compétentes au sein des différents services, le Maire a
expressément délégué certains pouvoirs de
nomination, d'affectation et de révocation aux chefs de ces services.
Ils sont donc habilités à prendre des
décisions importantes, relevant de leur domaine, à condition
d'avoir la caution du Maire.
Même si les adjoints du maire et les différents
chefs de services ont de pouvoirs en matière de gestion des
carrières ( nomination, affectation, révocation, licenciement)
des subalternes, ce pouvoir n'est que partiel puisqu'il nécessite en
tout temps l'approbation préalable du Maire.
2.2 Critères de notation
2.2.1 Ponctualité et
assiduité
Depuis bientôt une décennie, la
ponctualité et l'assiduité ont été
érigées par les responsables de la mairie d'Adjamé comme
des attitudes professionnelles à encourager. Une fiche
d'émargement quotidienne comportant la date, le nom, l'heure et la
signature de l'employé à son arrivée au service a
été élaborée afin de suivre la fréquence et
la régularité de leur ponctualité et assiduité.
2.2. 2. Rigueur professionnelle et sens
de la responsabilité
Gage d'une prestation professionnelle efficace, la rigueur
professionnelle et le sens de la responsabilité ont été
imposés à la mairie d'Adjamé comme des impératifs
qui pourraient excepter tout employé de mauvaise notation.
L'ensemble de ces principes consignés sous forme de
règlement intérieur concernent pour la plupart :
· Le refus de visite pendant les heures de
travail ;
· L'intolérance des absences
répétées ;
· L'intolérance à la distraction pendant
les heures de travail ;
· Le refus de présentation vestimentaire
vulgaire ;
· L'encouragement suivi de prime pour les employés
faisant preuve d'esprit de créativité et d'initiative.
2. 2.3 Ancienneté
C'est un critère déterminant dans les
avancements de grade à la mairie d'Adjamé, car les hauts
responsables de cette structure conçoivent les anciens comme des
individus dotés d'expériences et dévoués à
la cause communale.
Ainsi, on note au moins un ancien dans chaque service et leurs
points de vue sont écoutés avec le plus grand sérieux.
Est appelé ancien, celui qui a au moins 15ans
d'expériences à la mairie d'Adjamé.
En somme, les critères de notation à la mairie
d'Adjamé donne lieu à des avancements de grade ou de
rétrogradation. Le tableau ci-après, présente les
composantes de la fiche de notation et le barème annuels dont dispose la
mairie pour gérer les compétences des agents.
TABLEAU N°3 : Critères de
notation
TOTAL
CRITERES
Ponctualité
assiduité
rigueur professionnelle
Sens de la
responsabilité
Ancienneté
5
BAREME
/5
/5
/5
/5
/5
/20
(source : Terrain)
|
|
SOURCE : Service Financier de la
Mairie (2015)
2. Echantillon d'enquête
De cette population, nous avons extrait une sous-population
présentant les caractéristiques de la population mère,
pour nous permettre de conduire ce travail.
Ainsi, sur une population estimée à environ 99
individus, 43 personnes se sont montrées disponibles à nos
investigations. Ce qui donne un taux d'échantillonnage porté
à 43,44%.
Concernant la catégorie des
«Décideurs», nous avons interrogé 2 adjoints au Maire
et. Ce qui correspond à un taux d'échantillonnage de 28,58%.
Pour la catégorie des «Commettants», nous
avons interrogé 13 membres des différents services
sus-cités et 28 personnes rémunérées de
façon journalière à la Mairie d'Adjamé. Ce qui
correspond à 41 personnes, soit 44,57% de l'effectif total.
Ainsi, nous pourrons résumer ces données qui
précèdent à travers ce tableau
récapitulatif.
Tableau n°1 :
Descriptif quantitatif de l'échantillonnage
g
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Catégorie d'enquêtésPopulation
d'enquêteEchantillon d'enquêteTaux
d'échantillonnageDécideurs7228,58%Commettants924144,57%Total994343,44%
|
CHAPITRE 2 :
FORCES ET FAIBLESSES DE LA GESTION
DES COMPETENCES A LA MAIRIE D'ADJAME
1. Forces de la gestion des compétences
1.1 Savoir- faire des employés
Les travaux réalisés au sein de la mairie
d'Adjamé, ont permis de noter d'une façon générale
que les employés ont une certaine maîtrise relative de leur
métier. Ainsi, bien qu'en début de matinée, les enceintes
de la mairie soient débordées de monde, ces employés
arrivent à donner assez rapidement, satisfaction à l'ensemble de
ces individus. Cette attitude, née des pressions professionnelles des
décideurs communaux, a été édictée sous
forme de règlement intérieur auquel chaque employé ne doit
se dérober.
Ainsi, selon les propos d'un enquêté de la
catégorie « Décideurs » :
« les plaintes récurrentes des populations dans les
années précédentes, nous ont poussé à avoir
un regard plutôt de contrôle sur les agents, dans leurs agissements
au service. La priorité, étant la satisfaction des client, nous
avons donc élaboré un code de conduite professionnelle qui
détermine soit les avancements ou les
rétrogradations.»
La prise de conscience s'étant
généralisée, les employés, se surpassent pour
donner le meilleur d'eux-mêmes, espérant d'une part obtenir une
promotion ou le cas échéant, être à l'abri d'un
quelconque licenciement d'autre part. Ces efforts ont permis, selon 30% des
enquêtés « commettants » de la
structure « d'améliorer la
qualité de la prestation, de réduire les erreurs
professionnelles, d'augmenter la productivité et de hisser la mairie
d'Adjamé au rang des mairies productives du pays en termes
pécuniaires».
1.2 Existence de catégories
socio-professionnelles
La mairie d'Adjamé est organisée en fonction des
catégories socio-professionnelles en cadres, agents de maîtrise,
employés et ouvriers. Cette segmentation offre à l'entreprise
l'opportunité d'exercer toute forme de gestion des compétences,
vu que ces catégories se présentent dans une
hiérarchisation des savoir-faire, allant de la
catégorie « employé » à
celle des cadres. Cette verticalité en termes de compétences
suscite, à bien d'égards, de saines articulations au sein de
l'organisation.
Cela garantit l'éclosion des compétences et donc
leur gestion rationnelle, comme le témoignent les propos d'un
enquêté : « Les atouts de la mairie
consistent à disposer d'un éventail de compétences issues
de diverses catégories socio-professionnelles.
Toute chose qui amène à bien penser la
gestion des compétences des travailleurs. »
Par ailleurs, l'existence des couches catégorielles
induit une départementalisation des fonctions de la mairie, permettant
de réduire considérablement la concentration d'individus dans les
bureaux et devant les guichets de la structure. Cela permet également
de donner une certaine aération à la structure, de réduire
les longues files
d'attente et de permettre un traitement judicieux des besoins
de la population.
Ainsi, un questionnaire évaluatif administré
à un échantillon de 13 individus, au sujet de l'influence de la
compartimentation des services sur la prestation des agents, a permis de
dresser le diagramme suivant :
FIGURE N°2 : Influence de
la compartimentation des services
Echelle : abscisse évolution de la variable
compartimentation
ordonnée taux d'enquêtés
Il ressort de ce graphique que 76, 92% des
enquêtés, soit 10 individus pensent que la compartimentation de la
structure a permis d'améliorer la qualité des prestations.
Toutefois, 23,08%, soit 3 individus estiment qu'elle ralentit
les activités de la structure.
Ces chiffres traduisent que, d'une façon
générale la segmentation des services, particularisée par
l'existence des couches catégorielles, améliore la qualité
des prestations professionnelles. Cela se produit en ce sens que les locaux
sont désormais moins engorgés, et donc propices à
l'exercice d'activités.
« Le désordre professionnel auquel l'on
assistait autrefois, était un climat favorable à certaines
dérives telles les vols(portables et portefeuilles), la corruption, ont
laissé place à un environnement plus sain, excluant de ce fait
certainsindividus, aux intentions peu louables », tels que sont
les propos recueillis auprès d'un chef de service.
1.3 Evaluation du rendement
L'évaluation du rendement est une activité
essentielle au développement des compétences dans les ressources
humaines de l'entreprise. Elle a permis aux décideurs communaux, de
prendre un temps d'arrêt pour regarder l'évolution de leurs
employés en fonction de l'environnement, du contexte et des objectifs de
la mairie d'Adjamé.En effet, pour 50% des enquêtés de la
catégorie « commettant », c'est
« un processus continu de mobilisation des
employés vers une performance optimale. »
De plus, notons que l'évaluation du rendement et la
pratique des bonifications salariales observées chez certains
employés, en raison de leur prestationprofessionnelle satisfaisante ont
implicitement amené tous les employés à adopter une
attitude professionnelle, exempte de reproches.
Un des adjoints au maire soutient
ceci : « nous
faisons cela d'une part, pour promouvoir la méritocratie ; et
d'autre part, pour que chaque employé soit conscient de son rendement au
sein de cette mairie. »
A l'analyse, l'évaluation du rendement (à
travers la fiche de notation) est certes une fiche de suivi du rendement.Mais
force serait de reconnaître qu'elle demeure un facteur d'avancement
professionnel de l'employé.En somme, c'est un facteur de
détermination et de mobilisation des compétences de
l'employé au sein de la mairie d'Adjamé.
2. Faiblesses
2.1 Absence de profil de poste
La mairie ne dispose pas de passerelles logiques,
cohérentes et officielles entre les postes, de sorte à faire
évoluer un employé d'un niveau inférieur à un
niveau supérieur.
En effet, les enquêtes ontrévélé
que 74% de la
catégorie « commettant »ne disposent
pas de profil de poste clairement définis, pouvant permettre
d'évaluer objectivement leur rendement et la distance entre le profil
requis et leurs différentes prestations.
De ce fait, l'on assiste à une confusion de pouvoirs,
à des conflits de compétence entre certains employés et
d'autres relativement à la gestion de certaines questions
organisationnelles.
Aussi, lors de ce genre de litiges, les décideurs de la
mairie, loin de présenter les fiches qui situeraient les
différentes compétences, s'en tiennent à des explications
verbales.
2.2 Corruption des dirigeants
Qu'elle soit passive ou active, la corruption au sein de la
mairie ne fait point l'ombre de doute au regard de quelques entretiens obtenus
auprès des employés
« lésés » de la mairie. En effet,
pour un enquêté, « de nombreux postes
clés et promotions sont marchandés à des individus,
n'ayant aucune connaissance du métier, mais qui
bénéficient des stages de formation assez rapides pour tenir le
poste et venir nous diriger. »
Tout cela n'est pas sans risque, puisque les dites formations
sont précipitées et accélérées, avec toutes
les possibilités d'erreurs, tant au niveau du formateur qu'au niveau de
l'apprenant.
De nombreux employés y restent frustrés, car se
disant plus aptes à accomplir ce travail. De
plus, « les procédures de
dénonciation, même si, entamées restent
étouffées à un certain niveau de la hiérarchie,
l'employé plaignant fait l'objet de regards dédaignants, et se
positionne ainsi sur la liste des individus peu recommandables de la
structure, à quelques pas de la porte de sortie
(Discours recueilli auprès des employés frustrés
de la mairie d'Adjamé).
2.3 Favoritisme
Pendant le déroulement de nos investigations à
la mairie d'Adjamé, un fait apparaissait de façon
récurrente : il s'est agi des nominations sur base
d'affinités et de dévotion au maire.
Ainsi, de nombreux militants du parti au pouvoir ont
été, par reconnaissance à leur engagement lors des
campagnes présidentielles et municipales, embauchés à la
mairie et y occupent des postes remarquables.
Vu la sensibilité de la question, certains entretiens
effectués avec des employés, hors des locaux de la mairie, ont
révélé que plus de 2 individus par service ont
trouvé leur emploi (au sein de la mairie) au travers de leur engagement
dans le militantisme.
Toutefois, cet engagement doit être entretenu par une
dévotion réelle au maire.Ce qui, selon des
enquêtés « est une condition
indispensable dans les critères d'avancement professionnel, dans la
fiche de notation et dans les bonifications salariales ».
2.4 Impertinence de la formation
continue
Geiser (2011), « il est important que le
système de formation des entreprises offre une formation continue aux
employés à des fins professionnelles, tenant compte des
exigences du marché ». Cette position semble ne pas
être partagée par certains cadres de la mairie qui, d'après
nos investigations, n'offrent que des formations insuffisantes,
inadaptées aux cibles et conçues dans un cadre de sanction des
employés.
Ainsi, tandis que les autorités évoquent des
causes d'ordre financier (nécessite d'énormes coûts
financiers, de temps, des matériels et d'experts formateurs), les agents
eux-mêmes évoquent une volonté de demeurer à leur
poste.
Pour un des responsables : « nous
avons pu remarquer avec le temps, que les agents ont une parfaite maitrise de
leur travail ; donc, nous avons classé les formations de
perfectionnement comme secondaires »
En effet, 20% des employés ayant interrompu leur
parcours scolaire en début de collège préfèrent
apprendre sur le « tas » et au bout d'une
certaine période acquerir une connaissance pratique dans le domaine,
pouvant leur permettre de gérer certaines questions professionnelles. La
préférence de ces agents, (de demeurer à leur poste)
témoignerait du fait que la formation continue nécessite au
préalable une bonne connaissance théorique du métier. Ce
qui pourrait apparaître comme un obstacle insurmontable pour ces agents
et un canal pour dévoiler certaines pratiques illégales de la
structure.
De plus, ce site d'accueil reçoit au quotidien un
nombre important de ressortissants de la sous-région dont les yoruba et
ibo. La communication entre ceux-ci et les employés se faisant par
le biais d'interprète, parait souvent difficile, lente avec tous les
risques liés à la retransmission des propos.
Il ressort de cette visite, que la mairie d'Adjamé
souffre de quelques défaillances qui entravent la gestion efficiente des
compétences dans cette structure.
Ces défaillances tiennent pour la plupart en une
absence de profil de poste, une impertinence notable de la formation continue
auxquelles s'ajoute la corruption des dirigeants actuels qui intentionnellement
ou pas, favorisent un climat de gain facile, de favoritisme, d'agissements
selon des normes communautaristes et affinitaires. Ces problèmes tels
que présentés, intoxiquent cette gestion des compétences
qui selon nous devait s'adapter aux besoins linguistico-professionnels de cette
nouvelle clientèle anglophone (ressortissants anglophones).
CHAPITRE 3 :
CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS DE SOLUTIONS
1. Conséquences
1.1 Conséquences positives
1.1.1 Satisfaction de la clientèle
A la mairie d'Adjamé, une observation sommative laisse
penser que les employés en général ont une bonne
connaissance des métiers qu'ils exercent. Dans la pratique, ces agents
semblent avoir accumulé des connaissances à la fois
théoriques, pratiques et développé un self-control, une
réactivité situationnelle manifestés par la
maturité professionnelle, la gestion et la satisfaction de la
clientèle même lorsque les services paraissent
débordés de monde.
Ainsi, bien que certaines périodes de l'année
paraissent des périodes de forte sollicitation de la mairie par la
population (périodes de concours de la fonction publique, de
surveillance accrue du paiement des taxes communales par les
commerçants, de recensement,...), les agents arrivent à canaliser
la clientèle et à apporter satisfaction aux requêtes
multiformes et variées.
A cet effet, des enquêtés affirment que
« les employés de la mairie sont sérieux et
travailleurs ». Autrement, ils font preuve de sérieux
dans la mise en application de leur savoir-faire pour le bonheur des
populations.
Pour une autre enquêté de la
« catégorie Décideur »
« les employés respectent les consignes qu'on leur
donne ». Ce qui traduirait l'attitude d'exemplarité
professionnelle adoptée par les agents pour satisfaire tant en
qualité qu'en quantité, les clients.
1.1.2 Fluidité au sein de la
structure
La départementalisation des services de la mairiea
constitué un catalyseur à l'émergence des talents. En
effet, l'enceinte des locaux parait plus aérée, avec une
fluidité et une bonne collaboration entre les différents
services. Les clients sont désormais orientés dans le service
approprié à leurs besoins.
Cette segmentation a permis aux agents de s'exprimer en toute
aisance, faisant ainsi valoir leurs savoirs qui ont été
remarqués à travers leurs prestations
« remarquables » selon les termes d'un
enquêté. Le caractère remarquable de ces prestations
était d'autant plus perceptible sur la réception des clients,
que sur l'évitement d'erreurs sur les documents administratifs que nous
avons consultés lors de nos investigations.
1.1.3. Surpassement des employés
La promesse des dirigeants de la mairie, de primer les
employés sur des critères méritocratiques a
favorisé un climat de surpassement professionnel
généralisé dans ce site. Ainsi, les agents en quête
de bonifications salariales trouvent en cette opportunité, un canal
idéal pour faire montre de leurs talents et se distinguer en vue
d'attirer un regard favorable des dirigeants.
Cette attitude n'est pas sans conséquences positives
sur l'impression globale des prestations dans la mesure où, même
s'ils le font par souci d'avancements ou de bonifications salariales, il n'en
reste pas moins que le regard des dirigeants est fonction de la satisfaction
de la clientèle. Implicitement, les employés satisfont le maximum
de clients pour espérer faire partir des agents à avancer.
En somme, l'aération,la fluidité au sein de la
mairie, favorisée par la départementalisation des services ont
permis de créer un cadre propice au surpassement des employés et
à l'émergence des talents pour la satisfaction des populations de
la commune. Un effort qui, sans doute devait être corrélé
à l'adaptation des compétences aux besoins sans cesse mouvants et
croissants du marché.
1.2 Conséquences
négatives
1.2.1 Permanence des conflits au sein de la mairie
Le séjour dans les locaux de la mairie d'Adjamé
nous a permis de noter que l'absence du profil de poste des employés a
engendré des confusions plurielles, des litiges portant sur la
séparation des compétences en matière professionnelle.
Ainsi, cet état de fait provoque par moment et par endroit des
rivalités, des conflits entre, agents du même service ou de
services différents. Lesquels, freinent considérablement la
fréquence des prestations à l'insatisfaction notoire des
populations communales.
Pour 20% de nos enquêtés « les
litiges et le désordre liés aux attributions et aux
compétences est chose fréquente dans les locaux de cette mairie.
Au moins une fois par semaine, on assiste à des disputes sur " qui doit
faire quoi ?". Et puis, au-delà, ça paralyse tout le
service, du début de ces mésententes jusqu'à la
gestion ».
Autrement, ces litiges sont fréquents et se manifestent
par des violences verbales, physiques, avec des défiances mutuelles qui
alimentent un climat d'insécurité professionnelle. C'est en cela
que le discours de certains enquêtés selon
lequel « on règlera cette histoire au
quartier » laisse transparaitre que certains litiges
professionnels sont déportés de la mairie d'Adjamé au lieu
d'habitation avec toute l'influence insécuritaire y afférent.
De plus, les employés, en cas de définition
verbale du profil de poste ou de différend s'en tiennent aux
décisions des référents (organe décisionnel), comme
le souligne un enquêté du service financier
« Depuis que je suis ici, c'est de façon verbale
qu'on m'a dit ce que je devais faire et en cas de problème, je suis les
instructions des patrons ».
Aussi, avons-nous pu remarquer le fait que les
différents conflits de compétences qui intervenaient entre
agents, étaient étouffés et solutionnés selon une
procédure fictive et variante qu'il fallait impérativement
suivre sous peine de désobéissance à la
hiérarchie.
Les agents de la structure préférant
obéir sans contester même s'ils voient des failles, des
incohérences, des imprécisions dans la démarche ou dans
les solutions proposées par le supérieur hiérarchique. En
ce sens, un enquêté
affirme « l'obéissance aux patrons est
impérative sous peine de stigmatisation et de menace de
l'emploi ».
1.2.2 Promotion d'employés incompétents
La corruption, les procédures inadaptés de
recrutement, les bonifications salariales aux nouveaux agents et qui exercent
sous le système de tutorat, ont fait naître un climat de
corruption généralisée au sein de la mairie
d'Adjamé. Ainsi, même si, les autorités communales
brandissent les chiffres montrant l'exemplarité de cette mairie,
certains agents la mairie nous ont fait savoir que ces
chiffres occultent une publicité, une belle promotion de la
médiocrité dans ce site d'accueil.
Selon les propos de ces
enquêtés « certains collègues ne
connaissent rien du métier mais sont intouchables dans cette mairie. Une
parole désobligeante à leur égard, arrive aussitôt
dans les oreilles du maire ».
Ce recrutement d'agents incompétents pour cause
personnelle n'est pas sans conséquences pour la structure. En effet, il
a alimenté une économie souterraine ce qui amoindrit les recettes
publiques, des résultats économiques inefficients et un mauvais
suivisme de certains employés dans la mise en oeuvre de leurs talents
professionnels.
De plus, cette carence professionnelle est d'autant plus
perceptible à travers les erreurs à répétition que
nous avons, durant notre séjour constatés sur les papiers
administratifs élaborés au sein de cette mairie (actes de
naissance, certificats de décès, de vie et entretiens,). De ce
fait, les employés dont les talents sont avérés, y sont de
plus en plus motivés à moins se surpasser ; ralentissant
ainsi la production des travailleurs pour satisfaire la clientèle sans
cesse croissante et nécessiteuse.
Toutefois, un fait non moins évoqué reste le
fait de la contagion corruptive. Ainsi, certains employés qui
entendaient se surpasser pour permettre à la structure d'atteindre les
objectifs organisationnels, sont contaminés à rechercher des
profits personnels. La commune d'Adjamé, englobant des milliers de
grands et petits commerces, cette influence affecte peu les recettes
communales, et donc ne fait pas souvent l'objet de regards.
1.2.3. Déviation des objectifs organisationnels
Pendant le déroulement de nos investigations dans le
site d'accueil, nous avons pu noter que 80% des agents, étaient du
même bord politique. Ainsi, cette pression du bord
politique oriente non seulement les objectifs organisationnels en faveur des
objectifs du parti politique, mais aussi et surtout, est facteur d'exclusion de
certains groupes minoritaires.
Ces minorités sont contraintes d'une certaine
façon à adhérer à cette vision nouvelle
communiquée (liberté de parler dioula entre collègues,
louer les exploits des dirigeants actuels, liberté de prendre les
ablutions, d'étendre les nattes de faire les prières dans les
locaux de la mairie), sous peine d'étiquetage et de murmures.
Le travail professionnel exercé dans ce site,
étant donc pipé par une orientation d'ordre
politico-professionnelle, manque quelques fois d'objectivité. Ce qui
donne non seulement lieu à des déviations d'objectifs
organisationnels, mais plus loin, à des abus de toute nature et de toute
sorte, comme ce fut le cas « dans les détournements
de fonds qui se sont suivis en 2008 , 2009 et 2012, et le tout, sans
véritable démarche judiciaire engagée. Les individus
coupables étaient des repères dans le parti politique et donc,
difficile à exposer »(Discours recueilli auprès de 2
enquêtés)
Mais au-delà, se trouvent, les frustrations
quotidiennes subies par les employés ayant affirmé leur
identité politique, différente de celle primée dans le
site. Ces individus qui disent pourtant bien accomplir leur devoir
professionnel, sont rétrogradés au quotidien, affectés
dans d'autres services de la structure ou même révoqués
pour des motifs souvent pas explicités.
2. Propositions de solutions
2.1. Définition d'un profil de poste
Pour répondre véritablement aux attentes des
populations, il serait important que la « catégorie
dirigeant » de la mairie se penche véritablement sur la
question de la définition du profil de poste de ses employésafin
d'anticiper sur les risques de conflits de compétences tels
qu'observés pendant nos investigations.
En effet, outil d'évaluation, le profil de poste sert
à décrire tous les aspects entourant le poste à pourvoir
(compétences requises, tâches, responsabilités,
rémunération et résultats attendus). Ainsi,
permettra-t-Il aux agents de la mairie d'Adjamé, dedéterminer
leurs différentes tâches à accomplir pour éviter de
tels conflits entre certains agents et d'autres ou entre certains services et
d'autres.
En outre, avec cette précision des tâches, la
mairie d'Adjamé ferait une économie en temps ;
indispensable au traitement des besoins des populations d'Adjamé.
De ce fait, les employés de la structure et les
populations sont unanimes sur le fait que les postes doivent être
clairement définis à travers des fiches de postes bien
élaborés pouvant permettre de réduire un temps soit peu
les conflits d'attribution au sein de la structure.
Pour certains enquêtés « il
faudrait qu'on nous situe sur qui doit faire quoi ? Pour que chacun sache
ce qu'il doit faire ». Autrement, la définition de ce
profil de poste est la condition siné qanun d'appréciation des
talents du point de vue macroscopique c'est-à-dire en prenant en compte
la prestation générale des agents etd'un point de vue
microscopique, c'est-à-dire en appréciant la prestation
personnelle des employés.
Pour d'autres, « c'est trop difficile de
travailler dans une telle incertitude professionnelle. Il faudrait
véritablement repenser la question ».C'est à dire
que le ralentissement, les erreurs sur les papiers administratifs, la lenteur
des activités sont, selon les enquêtés, en
majorité, imputés à une mauvaise distribution des
tâches.
En somme, la définition de profil et de fiche de poste
s'avère nécessaire à tous égards.
2.2 Instauration de formations
continues
Au regard du constat notable de l'impertinence de la formation
continue dans le site d'accueil, nous pensons qu'il serait nécessaire
d'organiser des formations continues pour permettre aux employés, soit
de se perfectionner dans leurs domaines d'activités ou de
développer des compétences complémentaires. Ceci
répondrait de façon directe aux nouvelles exigences du
marché (développer des compétences en anglais pour
satisfaire les clients anglophones).
Ainsi, la mairie d'Adjamé enregistre-t-elle de nos
jours de nombreux ressortissants yoruba et ibo, ce qui nécessite le
développement d'une compétence supplémentaire liée
à la maitrise de la langue anglaise. Une façon de faciliter la
communication entre agents de la structure et cette nouvelle clientèle
majoritairement anglophone (qui jusque-là, se faisait par le biais
d'interprète).
2.3 Promotion de la méritocratie
Pour réduire sensiblement les recrutements
affinitaires, les bonifications salariales, les rétrogradations, les
affectations ou révocations politiques, il serait sans doute question
de prôner la méritocratie en ne recrutant que les agents, les plus
aptes ; selon des critères rigoureux de sélection. Cela
permettrait de redorer l'image de la grande mairie du pays en termes
d'entrées pécuniaires.
Il faudra aussi prévoir des mesures
sévères contre les agents coupables de corruption passive ou
active. Cela consisterait à la fois en des mesures collectivesde
réprimande à l'endroit des agents coupables de corruption active
et passive et en des mesures de dissuasion collective.
A ce niveau, de nombreux enquêtés optent pour une
solution radicale pouvant être source de licenciement des employés
fautifs.
Ainsi, selon un responsable de
service « c'est un peu difficile d'éradiquer
définitivement la corruption de nos services mais des mesures sont en
préparation pour sanctionner avec la plus grande
sévérité les contrevenants ». Une position
qui est partagée par plusieurs lésés de la structure.
Pour certains contractuels de la
structure « la solution de renvoi est une solution trop
difficile à supporter ; il serait mieux de menacer les
contrevenants en diminuant leur salaire ».
Il apparait donc que la prévoyance de sanctions
disciplinaires semble implicitement indispensable à la promotion de la
méritocratie dans la mairie d'Adjamé. Ce qui permettrait de
prioriser les intérêts communaux par rapport à ceux,
politiques et affinitaires.
Conclusion
L'étude menée à pour
sujet « gestion des compétences à la mairie
d'Adjamé ». Son objectif général est de
chercher à évaluer la gestion des compétences à la
mairie d'Adjamé en vue de l'améliorer. L'usage des techniques de
recueil des données (étude documentaire,
enquête-interrogation et observation) a permis de répondre aux
questionnements de la recherche.
Au demeurant, les données issues de celles-ci ont
été traitées qualitativement et quantitativement pour
rendre compte de certaines réalités.
En la matière, les résultats obtenus ont permis
le système de gestion des compétences pratiquée par la
mairie (acteurs et critères de notations). Les forces de cette gestion
(savoir-faire des employés, existence des catégories
socio-professionnelles, évaluation au rendement) ainsi que les
faiblesses (absence de profil de poste, corruption des dirigeants, favoritisme,
impertinence de la formation continue). Conséquemment, il a
été relevé des impacts positifs qui tiennent à
l'aération, la fluidité, aux avancements ou promesses
d'avancements au sein de la structure, propices au surpassement des
employés et à l'émergence des talents pour la satisfaction
des populations de la commune.
Toutefois, cette gestion des compétences reste
biaisée par une absence quasi-totale de profil poste, de formation
continue, d'une corruption ancrée dans les services et de nominations
sur des bases d'affinités. Cela a alimenté le désordre
professionnel et la promotion d'employés incompétents dans cette
structure harcelée par le bord politique majoritaire.
A cette situation, il s'est avéré judicieux de
proposer des mesures visant à définir un profil de poste des
employés, à initier des formations continues de perfectionnement
ou de développement de compétences nouvelles(anglais) pour
répondre aux besoins de cette vague de migrants nigérians, et
à promouvoir la méritocratie.
L'originalité de cette recherche se trouve être
effectuée en ce sens qu'elle a su créer le lien entre gestion des
compétences et les besoins du marché. Toute chose qui
n'était suffisamment abordée par les contributions
antérieures, qui se sont structurées qu'autour des approches
nominative, séquentielle et comparative.
En somme, nous pensons que l'initiation d'investigations
complémentaires, portant sur la gestion des carrières au sein de
la structure pourrait permettre de connaître davantage ce site d'accueil
à travers ses atouts et ses limites.
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DEFINITION ET COMPREHENSION DE LA NOTION DE TALENT
http://www.talentsoft.fr
Consulté le 13 septembre 2015.
DEFINITION DE GRH
http://www.arittcentre.fr
Consulté le 23 septembre 2015
DEFINITION DE GESTION
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Consulté le 02 septembre 2015 pour la définition
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DEFINITION SOCIOLOGIQUE DE GESTION
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Consulté le 03septembre 2015.
COMPREHENSION DES PARADIGMES EN RESSOURCES HUMAINES
www.pinpoint-conseil.com
Consulté le 06septembre 2015.
DEFINITION DE PROFIL DE COMPETENCE
www.mtcs.info
Consulté le 12septembre 2015.
DEFINITION DE FICHE DE POSTE
http://www.udi.hec.ulg.ac.be
Consulté le 14 septembre.
DEFINITION DE MAIRIE
Www ortolang.fr
Consulté le 06septembre 2015.
DISTINCTION ENTRE PROFIL DE COMPETENCE ET PROFIL DE
CARRIERE
http://eduscol.education.fr
Consulté le 15 septembre 2015.
DEFINITION DE PROFIL DE POSTE
http://www.demos.fr
Consulté le 13septembre 2015.
ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA MAIRIE D'ADJAME
http://www.mairieadjame.net
Consulté les 24, 26, 29 et 30 septembre 2015.
RECENSION ECRITS EMPIRIQUES
http://ecommerce.monster.fr
Consulté le 20 septembre 2015.
RECENSION ECRITS EMPIRIQUES
http://www.journaldunet.com
Consulté le 22 septembre2015.
.
ANNEXES
ANNEXE 1 : FICHE DE POSTE
ANNEXE 2 : PROFIL DE POSTE
ANNEXE 3 : FICHE DE NOTATION
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE ADRESSE A LA
CATEGORIE « DIRIGEANT »
ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRE ADRESSE A LA
CATEGORIE « COMMETTANT »
ANNEXE 6 : QUESTIONNAIRE ADRESSE A LA
CLIENTELE
ANNEXE 1 : Fiche de poste
L'intitulé du
poste ...................................................................................
|
L'identité du
titulaire.................................................................................
|
La situation du poste dans
l'organisation.....................................................
|
La finalité du
poste .................................................................................
|
Le
contexte ...........................................................................................
|
Les
missions..........................................................................................
|
Les
activités..........................................................................................
|
Les compétences
requises........................................................................
|
ANNEXE 2 : Profil de poste
Nom:
...............................................................................................................
|
Prénom :
............................................................................................................
|
Date d'entrée dans l'entreprise :
....................................................................................
...........................
|
Titre / Fonction actuelle :
.......................................................................................................
|
Date d'ancienneté dans la fonction
...............................................................................................
|
Direction / Département :
............................................................................................
|
Nom du N+1 :
...................................................................................................
|
Fonction du N+1 :
....................................................................................................
|
Profil souhaité :
.................................................................................
|
Supérieurs hiérarchiques :
..................................................................
|
Subalternes et collaborateurs :
............................................................
|
ANNEXE 3 : Fiche de notation
Intitulédes missions/Responsabilités
S/O insuffisant Passable SatisfaisantSupérieur
1Ponctualité /assiduité............................................................................../5
Commentaires:
........................................................................................................................................................................................................................
2Rigueur
professionnelle.........................................................................../5
Commentaires:
........................................................................................................................................................................................................................3Sens
de la
responsabilité..................................................................../5
Commentaires:
........................................................................................................................................................................................................................4Ancienneté........................................................................................../5
Commentaires:
........................................................................................................................................................................................................................
|
|
ANNEXE 4 : Questionnaire adressé à
la catégorie « Dirigeant »
Nom :.............................................................................................
Prénoms :......................................................................................
Poste :...........................................................................................
Ancienneté :.....................................................................
1. Comment la mairie est-elle
organisée ?........................................................
2. Comment
fonctionne-t-elle ?..........................................................................
3. Quelles sont les habilitations de chaque
service ?...........................................
4. Quelles sont les compétences individuelles et
collectives des employés de chaque
service ?..................................................................................................................
5. Comment évaluez-vous vos
employés ?.............................................................
6. Quelles sont les effets de cette évaluation sur
le devenir professionnel des
agents ?...................................................................................................................
7. Qu'avez-vous prévu pour les employés qui
ne suivent pas la voie que vous
donnez ?..................................................................................................................
8. Quelles sont les avantages et les inconvénients
de cette façon de procéder ?
..............................................................................................................
9. Pensez-vous qu'il y a des choses à
améliorer du point de vue de la gestion des compétences au sein
de la
mairie ?...........................................................................
10. Des formations de perfectionnement professionnel sont
régulièrement initiées pour les
employés ?......................................................................................................
11. Au regard des imperfections citées, que
proposez-vous pour améliorer la
situation ?......................................................................................................................
ANNEXE 5 : Questionnaire adressé à
la catégorie « Commettant »
Nom :...............................................................................................
Prénoms :.........................................................................................
Poste :.............................................................................................
Ancienneté :....................................................................................
1. Comment la mairie est-elle
organisée ?........................................................
2. Comment
fonctionne-t-elle ?..........................................................................
3. Quelles sont les habilitations de chaque
service ?...........................................
4. Quelles sont les compétences individuelles et
collectives des employés de chaque
service ?..................................................................................................................
5. Sur quels critères êtes-vous
évalués ?................................................................
6. Comment jugez-vous cette évaluation ?
Satisfaisante Pas satisfaisante
Mauvaise
...........................................................................................................
7.
Pourquoi ?............................................................................................................
8. Quelle est l'influence de cette évaluation sur
votre devenir
professionnel ?..........................................................................................................
9. Quelles sont les mesures prévues pour ceux qui ne
suivent pas la voie recommandée par la
hiérarchie ?...................................................................................
10. Pensez-vous qu'il y a des choses à
améliorer du point de vue de la gestion des compétences dans
cette
structure ?.......................................................................
11. Des formations de perfectionnements sont-elles
organisées pour les employés ?
............................................................................................................
12.
Pourquoi ?..........................................................................................................
13.Au regard des imperfections énumérées,
que proposer-vous pour améliorer cette
situation ?....................................................................................................................................................................................................................................................
ANNEXE 6 : Questionnaire adressé à la
clientèle
Nom :...............................................................................................
Prénoms :.........................................................................................
1. Depuis quand, venez-vous faire vos papiers à la
mairie d'Adjamé ?
......................................................................................................
2. Que pensez-vous des prestations des
employés ?......................................
....................................................................................................
3. Etes-vous toujours
satisfait(e) ?...................................................................
......................................................................................................
4.Si non
pourquoi ?.................................................................................................
...........................................................................................................
5.Que pensez- vous de la départementalisation des
services de la mairie d'Adjamé ?
................................................................................................................
6.Pensez-vous qu'il y a des choses à améliorer
au sein de cette mairie pour qu'elle soit plus
dynamique ?............................................................................................
............................................................................................................
7.Que faut-il faire ici, pour avoir un papier
urgemment ?...........................................
................................................................................................................
8.Avez-vous déjà suivi cette
voie ?..............................................................................
..............................................................................................................
9.
Pourquoi ?................................................................................................................
10. Observe-t-on toujours cela dans cette
mairie ?.....................................................
................................................................................................................
11. Quelles solutions, proposez-vous pour aider à
régler ces failles ?........................
...............................................................................................................
TABLE DES MATIERES
DEDICACE............................................................................................1
REMERCIEMENTS................................................................................2
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS...................................................3
LISTE DES TABLEAUX ET
FIGURES...............................................................4
AVANT-PROPOS...................................................................................5
INTRODUCTION....................................................................................6
CADRE
THEORIQUE...............................................................................8
1. Justification du choix du
sujet.................................................................8
1.1. Pertinence
sociale..........................................................................8
1.2. Pertinence
scientifique....................................................................8
2. Définitions des
notions.........................................................................10
2.1. Notions
explicites.........................................................................10
2.2. Notions
implicites........................................................................13
3. Problème et questions de
recherche........................................................17
3.1.
Problème....................................................................................17
3.2. Questions de
recherche.................................................................18
4. Revue de
littérature.............................................................................18
4.1. Exposé des
écrits............................................................
...........18
4.1.1. Ecrits centrés sur l'approche
nominative ...................................19
4.1.2. Ecrits centrés sur l'approche
séquentielle ..................................20
4.1.3. Ecrits centrés sur l'approche
comparative.....................................21
4.2. Synthèse des
écrits........................................................................22
5. Objectifs de
recherche............................................................................23
5.1. Objectif
général ............................................................................23
5.2. Objectifs
spécifiques ....................................................................23
CADRE
METHODOLOGIQUE...................................................................24
1. Terrain
d'étude.....................................................................................24
2. Population
d'enquête ............................................................................24
3. Echantillon
d'enquête............................................................................25
4. Techniques de recueil des
données.........................................................26
4.1. Etude
documentaire........................................................................26
4.2.
Enquête-interrogation.....................................................................26
4.3.
Observation..................................................................................26
5. Modes d'analyse des
données...............................................................26
5.1. Analyse
qualitative.........................................................................26
5.2. Analyse
quantitative ......................................................................27
6.Conditions sociales de
l'étude...............................................................27
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE LA MAIRIE D'ADJAME
ET DE SA GESTION DE
COMPETENCES............................28
1. Présentation de la mairie
d'Adjamé..........................................................29
1.1. Historique, objectifs et
missions........................................................ ..29
1.2.
Organisation ...................................................................................30
1.2.1. Organe
décisionnel......................................................................30
1.2.1.1. Conseil municipal et
municipalité................................................30
1.2.1.2.
Maire...................................................................................31
1.2.1.3. Cabinet du
maire....................................................................32
1.2.1.4. Secrétariat
général.................................................................33
1.2.2. Organe
d'exécution......................................................................33
1.2.2.1.Service
administratif................................................................33
1.2.2.2.Service
financier.....................................................................34
1.2.2.3. Service
technique................................................................34
1.2.2.4. Service
socio-culturel.............................................................36
2. Présentation de la gestion des compétences
de la mairie d'Adjamé................37
2.1. Acteurs en charge de la gestion des
compétences..................................37
2.1.1. Maire et ses
adjoints...................................................................37
2.1.2. Chefs des différents
services ......................................................38
2.2. Critères de
notation.........................................................................38
2.2.1. Ponctualité et
assiduité................................................................38
2.2.2. Rigueur professionnelle et sens de la
responsabilité........................38
2.2.3.
Ancienneté...............................................................................39
CHAPITRE 2 : FORCES ET FAIBLESSES DE LA GESTION
DES COMPETENCES......40
1. Forces
.........................................................................................41
1.1. Savoir-faire des
employés...............................................................41
1.2. Existence de catégories
socio-professionnelles....................................41
1.3. Evaluation au
rendement............................................................
........43
2. Faiblesses de la gestion des
compétences.......................................................44
2.1. Absence de profil de
poste..........................................................44
2.2. Corruption des
dirigeants............................................................44
2.3.
Favoritisme..............................................................................45
2.4. Impertinence de la formation
continue......................................... 45
CHAPITRE 3: CONSEQUENCES ET PROPOSITIONS DE
SOLUTIONS...........47
1. Conséquences
...............................................................................48
1.1.Conséquences
positives..............................................................48
1.1.1. Satisfaction de la
clientèle.........................................................48
1.1.2. Fluidité au sein de la
structure...................................................48
1.1.3. Surpassement des
employés......................................................49
1.2. Conséquences
négatives..............................................................49
1.2.1. Permanence des conflits au sein de la
structure............................49
1.2.2. Promotion d'employés
incompétents...........................................50
1.2.3. Déviation des objectifs
organisationnels.......................................51
2. Propositions de
solutions......................................................................52
2.1 Définition d'un profil de
poste.......................................................52
2.2. Instauration des formations
continues..........................................53
2.3.Promotion de la
méritocratie........................................................53
CONCLUSION..........................................................................................55
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................57
ANNEXES...............................................................................................62
TABLE DES
MATIERES.............................................................................69
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