I.4.4. Isothermes de
sorption
L'activité de l'eau awdans un produit
dépend principalement de sa teneur en eau (Xéq) et de sa
température(T) (Boumediene, 2004).
La courbe représentant pour une température
donnée la teneur en eau (Xéq) d'un produit en fonction de la
valeur de l'activité de l'eau (aw) ou de l'humidité
relative de l'air en équilibre (HRE) est appelée :
- isothermes d'adsorption si elle a été
déterminée expérimentalement en partant d'un produit
sec,
- isothermes de désorption si elle a
été déterminée expérimentalement en partant
d'un produit saturé en eau.
La figure 2 montre que les deux courbes sont en
général différentes car le séchage d'un Produit
(passage d'aw = 1 à aw = 0,6) entraîne des
modifications de structure et de porosité. Il y a un
phénomène d'hystérésis.
Figure 2.
Source : Boumediene, 2004
I.4.5. Les méthodes
d'obtention des Isothermes de sorption
Les procédures d'obtention des isothermes de
sorption de l'eau des produits agroalimentaire sont décrites
différemment en détail par plusieurs auteurs, et cela en fonction
de leur entendement (Ahouannouetal., 2010). Parmi ces
procédures, on utilise soit des méthodes manométriques,
soit hygrométriques ou encore gravimétriques (dynamique et
statique) (Nkouam, 2007). D'autres méthodes utilisent les
humidificateurs mécaniques et des dessiccateurs (Rizvi, 1986).
I.4.5.1.Les méthodes
manométriques
La mesure manométrique, est une mesure basée
sur les propriétés colligatives. Ici, l'échantillon
(10-50g) est placé sous vide (moins de 200 umHg) dans un dessiccateur
pendant 1-2 minutes. 30 à 50 minutes après l'arrêt du vide
à l'équilibre, la pression de vapeur d'eau est mesurée
à l'aide d'un manomètre. La température doit être
maintenue constante. Pour plus de précision, il importe que les
changements de l'activité de l'eau dus à la perte d'eau par
évaporation soient très faibles (le rapport du volume de
l'échantillon sur le volume de vapeur est grand), et que le fluide
manométrique soit de masse volumique et de pression de vapeur
faibles.
Cette méthode présente les
inconvénients des gradients de température, des changements de
valeur de l'awpar vaporisation et l'incompatibilité avec les
aliments volatiles ou en processus de respiration.
I.4.5.2.Les méthodes
hygrométriques
On retrouve : les mesures du point de rosée et
de dépression du bulbe humide à l'aide des hygromètres
à cheveux et électriques permettant de mesurer l'activité
de l'eau.
Pour ce qui est de la mesure de la température de
rosée, un courant d'air (vapeur d'air) en équilibre avec
l'échantillon étudié est soumis à la condensation
à la surface d'un miroir refroidi. L'apparition de la première
goutte d'eau sur le miroir est détectée à l'aide d'une
cellule photoélectrique et correspond au point de rosée (Cheftel
et al.,1983).
A partir de la mesure du point de rosée,
l'humidité relative de l'échantillon est enregistrée par
l'utilisation des paramètres psychrométriques. En combinaison
avec des microprocesseurs, les valeurs directes de l'awpourraient
être obtenues. L'exactitude de ces instruments est moindre à des
niveaux d'awbas, à cause de l'insuffisance de vapeur dans
l'espace principal pour couvrir le miroir.
Quant au principe des hygromètres à
résistance électrique, il est basé sur le fait que la
résistance de certaines substances est fonction de l'humidité
relative.
Quant aux hygromètres à cheveux,
après calibrage, donne une indication de l'humidité relative du
milieu ambiant. Cette mesure indirecte de l'awest peu
précise, surtout à des humidités relatives
élevées.
I.4.5.3. Les méthodes
gravimétriques
Pour Jannot (2008), ce sont des méthodes
quantitatives qui sont basées sur des mesures de masse d'un
composé. Le principe d'obtention d'un point de l'isotherme est le
suivant : on place un échantillon du produit dans une enceinte
maintenue à température T et à humidité relative
d'équilibre HRE de l'air constante. L'échantillon est pesé
à intervalle régulier jusqu'à ce que sa masse ne varie
plus, il est alors en équilibre avec l'air à (T, HRE).
Connaissant sa masse humide, il suffit alors de déterminer sa masse
sèche pour en déduire sa teneur en eau Xéq, le couple (HR,
Xéq), ce qui fournit un point de l'isotherme d'adsorption ou de
désorption. On distingue les méthodes gravimétriques
statique et dynamique.
Dans la méthode gravimétrique statique,
seule la diffusion gouverne les transferts entre le produit et son
environnement. Le produit est placé dans une enceinte étanche
à l'intérieur duquel une solution maintient une humidité
relative constante. La régulation de l'humidité relative de
l'ambiance étant assurée soit par des solutions salines
saturées, soit par des solutions diluées d'acide,
communément l'acide sulfurique de concentration fixée. La
température est maintenue constante en plaçant les
récipients dans une enceinte thermostatée. Et on utilise autant
de sels ou de concentration d'acidesdifférents (et donc de
récipients) que l'on veut obtenir des points sur l'isotherme. Toutefois,
cette méthode est très longue car l'équilibre air/produit
n'est parfois atteint qu'après plusieurs semaines. (Jannot,
2008).
Dans les méthodes gravimétriques dynamiques,
un courant gazeux est conditionné par un dispositif humidificateur avant
d'atteindre l'échantillon. L'appareil est principalement
constitué d'un cylindre calibré dans lequel évolue un
piston et d'une éprouvette dans laquelle on place l'échantillon
dont on veut mesurer la courbe de sorption. On rencontre également dans
cette catégorie des appareils comportant une balance électronique
incorporée, qui donnent en continu les mesures de la masse de
l'échantillon (Nkouam, 2007).
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