III.3.2 Climagramme de Louis Emberger :
Le Climagramme d'Emberger est un abaque comportant en
ordonnées les valeurs du quotient pluviométrique d'Emberger
(Q2), et en abscisses les valeurs de la température moyenne
minimum de la saison froide (T °C), où :
Q2 = 2000P
M2 - m2
Avec : Q2 : quotient pluviométrique
d'Emberger.
P : précipitations moyennes annuelles, (mm).
M : moyenne des maxima du mois le plus chaud, (°K). m :
moyenne des minima du mois le plus froid, (°K).
Pour notre cas :
M = 33,70 + 273,15 = 306,85 °K
m = 0,41 + 273,15 = 273,56 °K
P = 334,14 mm donc : Q2 = 34,59
T = 1,78+0,41+1,55 = 1,25°C
Le repport de notre station sur la figure 13 permet de confirmer
que le climat de la région du synclinal de Djelfa est de type
semi-aride.
26
Figure 13 : Climagramme d'Emberger
III.4 ANALYSE DES DONNEES CLIMATIQUES:
III.4.1 Précipitation :
Les précipitations constituent le
phénomène physique qui décrit le transfère d'eau de
la phase liquide (pluie) ou solide (neige et grêle) entre
l'atmosphère et le sol. En plus de son influence sur les eaux de
surface, la précipitation a une influence sur le volume d'eau
emmagasinée, par conséquence, augmentant le niveau
piézométrique de la nappe.
Nous nous intéressons dans cette étude
uniquement à la précipitation liquide plus
particulièrement à la hauteur de précipitation.
III.4.1.1 Variations interannuelles des
précipitations :
En analysant la courbe de la figure (14), on remarque que les
valeurs maximales annuelles de cette période (1975-2014) se sont
produites durant les années 1976, 1990, 1991 et 2012 avec respectivement
510 mm, 447,4 mm, 451,5 mm, 502 mm. Cependant, on note que ces valeurs
maximales ne dépassent pas le double de la valeur moyenne annuelle
(334,14 mm), et les années 1978, 1998 sont les plus sèches avec
respectivement 194,8 mm, 180.5 mm.
L'évolution de la pluviométrie annuelle permet
de noter une variabilité assez importante d'une année à
une autre. Si on subdivise la période (1975-2014) en quatre
décennies, on constate que :
> Durant la première décennie (1975-1984), il
ya 6 ans où la précipitation égale ou supérieure
à la moyenne annuelle, c'est une décennie d'une
précipitation plus ou moins proche de la moyenne annuelle.
> La deuxième décennie (1985-1994), est la
plus pluvieuse, durant laquelle 8 ans où la précipitation
égale ou supérieure à la moyenne annuelle.
> La troisième décennie (1995-2004), est la plus
sèche, durant laquelle 3 ans où la précipitation
égale ou supérieure à la moyenne annuelle.
> Durant l a quatrième décennie
(2005-2014), il ya 6 ans où la précipitation
égale ou supérieure à la moyenne annuelle,
c'est une décennie d'une précipitation plus ou moins
proche de la moyenne annuelle.
III.4.1.2 Variation de la précipitation moyenne
mensuelle :
L'histogramme de variations des moyennes mensuelles
des précipitations, sur une période de 40ans (1975-
2014), montre que les mois les plus pluvieux sont les mois de Janvier
35,01 mm et de Mai 34,49 mm et le mois de Juillet étant le mois le plus
sec 17,79 mm . (Fig. 15)
2002
1987
2005
1993
1975
1984
1990
1999
1996
1981
1978
2008
2014
2011
600
500
400
334.14
300
Précipitation (mm]
200
100
Année
Figure 14 : Variations interannuelles des
précipitations de la station de Djelfa pour
la période (1975-2014).
Nov
Jul
Fév
Jan
Avr
Jun
Oct
Mar
Sep
Aoû
Déc
Mai
40
35
30
25
20
Précipitation (mm]
15
10
27
Mois
Figure 15 : Variation des précipitations
moyennes mensuelles à la station de Djelfa pour la
période (1975-2014).
III.4.2 Température :
La température est un facteur climatique
très important avec ces variations qui peuvent
influencées beaucoup sur
l'évapotranspiration, le déficit d'écoulement et
donc sur le bilan hydrique Les données de température dont
disposons sont des valeurs moyennes mensuelles relatives
à la
-2014).
station météorologique de Djelfa avec une
période de (1975
III.4.2.1 variation des températures moyennes
annuelles :
L'analyse de la courbe de variation des
températures moyennes annuelles (Fig. 16), sur une
période de 40ans (1975- 2014), montre que
l'année la plus chaude est l'année 2001 avec une
moyenne de 15.6 8°C, et l'année la plus froide est l'
année 1976 avec une moyenne de 12.22°C ,
la valeur moyenne de la série est de 14,60 °C .
III.4.2.2 variation des températures moyennes
mensuelles :
L'histogramme de variation des températures
moyennes mensuelles (Fig. 17), sur une période de 40 ans
(1975-2014), montre que les valeurs les plus élevées sont
observées pendant l'été (juin-septembre)
avec des températures allant de 20,76 à
26,46°C, avec un maximum pendant le mois de juillet
(26,46°C). Les valeurs les plus basses
'qui varient de 4,74 à 9, 06°C, sont
observées durant la période hivernale (décembre -
mars), avec un minimum pendant le mois de janvier
(4.74°C).
1975
1981
1984
2008
1990
1999
1987
1993
1996
2002
2005
2014
1978
2011
16
15.68
15
Température (C°)
14
13
12
12.22
14.60
11
10
Année
Figure 16 : Variation des températures moyennes
annuelles à la station de Djelfa pour la période (
1975-2014 )
Nov
Jul
Fév
Jan
Jun
Oct
Avr
Mar
Sep
Déc
Mai
Aoû
30
25
20
15
10
Température (C°)
5
0
28
Mois
Figure 17 : Variation des températures moyennes
mensuelles à la station de Djelfa (1975-2014)
III.4.3 Diagramme ombrothermique :
Bagnouls (1953) et Gaussen (1957), considèrent un mois
sec, quand le total moyen des précipitations exprimé en (mm) est
inférieur ou égal au double de la température moyenne
mensuelle du même mois (P=2T).
Cette définition permet de tracer une courbe
Ombro-thermique sur un graphique dans lequel les températures sont
portées à l'échelle double des précipitations (Fig.
18). La surface délimitée entre les deux points de croisement des
deux courbes, mesure l'intensité de la saison sèche, la
différence des abscisses donne la durée de cette saison.
0
30
20
10
Température (C°)
P (mm) T(C°)
60
50
Saison sèche
Saison humide
Précipitation (mm)
40
30
20
10
0
29
Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul
Aoû
Mois
Figure 18 : Diagramme Ombro-thermique pour la
période (1975-2014) à la station de Djelfa
D'après ce diagramme Ombro-thermique, la période
sèche s'étale de la moitié du mois de Mai jusqu'à
la dernière semaine du mois d'Octobre, avec une durée de cinq
mois, la période humide caractérise le reste des mois de
l'année hydrologique.
III.4.4 Détermination de l'humidité du sol
(méthode d'Euverte):
Cette méthode est basée sur
l'établissement d'un rapport entre les précipitations et les
températures moyennes mensuelles (P/T) d'une même période.
Le rapport (P/T) donne la valeur de l'humidité du sol et permet de
définir 4 types de régimes :
P/T < 1 Régime très sec
1< P/T < 2 Régime sec
2 < P/T < 3 Régime subhumide
P/T > 3 Régime humide
Les valeurs du rapport (P/T) représentées dans
le Tableau 05 permettent de connaitre l'évolution de l'humidité
du sol pendant l'année, dans la région d'étude:
> Un régime très sec durant les mois de Juin,
Juillet et Aout.
> Un régime sec durant les mois de Septembre et
Octobre.
> Un régime subhumide durant les mois d'Avril et
Mai.
> Un régime humide durant les de mois de Novembre,
Décembre, Janvier, Février et Mars.
30
Mois
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
P moy (mm)
|
30.86
|
27.04
|
30.42
|
29.15
|
35.01
|
30.46
|
28.62
|
29.92
|
34.49
|
19.94
|
17.79
|
20.44
|
T moy (°C)
|
20.76
|
15.29
|
9.18
|
5.8
|
4.74
|
6.17
|
9.06
|
12.27
|
16.69
|
22.48
|
26.46
|
26.31
|
P/T
|
1.49
|
1.77
|
3.31
|
5.03
|
7.39
|
4.94
|
3.16
|
2.44
|
2.07
|
0.89
|
0.67
|
0.78
|
Tableau 05 : Valeurs du rapport P/T pour la
période 1975 - 2014 à la station de Djelfa.
III.5 ESTIMATION DE L'ÉVAPOTRANSPIRATION
:
Le paramètre évapotranspiration est d'une grande
importance pour les études hydrologique, car il intéresse le
bilan hydrologique et ainsi les réserves souterraines.
Toute perte sous forme de vapeur c'est
l'évapotranspiration aboutissant de deux Phénomènes, l'un
physique l'évaporation, et l'autre biologique la transpiration. Donc
l'évapotranspiration joue un rôle primordial dans le cycle de
l'eau et elle est fonction des Paramètres physiques tels que, la
température de l'air et de l'eau, la vitesse du vent et
L'ensoleillement.
III.5.1 Evapotranspiration potentielle (ETP)
:
L'évapotranspiration potentielle (exprime la hauteur de
la lame d'eau ou la tranche d'eau évaporée) est la somme des
quantités d'eau pouvant s'évaporer et transpirer sur une surface
donnée pendant une période bien définie, en
considérant les apports d'eau Suffisants.
Plusieurs formules ont été proposées par
différents auteurs (Blaney et Criddle, Turc (1962), Thornthwaite
(1948).....) pour le calcul de l'ETP, mais nous n'avons pas utilisé
toute ces formules par manque de données nécessaires à
leur applications, on a choisi seulement la formule de Thornthwaite.
III.5.1.1 Formule de Thornthwaite :
L'agronome américain G.W. Thornthwaite proposa en 1948
une expression pour l'estimation de l'évapotranspiration potentielle
pour une durée théorique de 12.00H en tenant compte seulement de
la température mensuelle. Le développement de cette expression
donne la formule suivante:
ETP = 16.(10/I)a. ta
Avec : I = ? I où i = (t 5)l,5l4
dans notre cas : I = 67,23
a = ( ~,~
100) + 0,5 a = 1,57
Où : ETP : évapotranspiration potentielle non
corrigée du mois considéré, (mm).
t : température mensuelle moyenne du mois
considéré, (C°).
I : indice thermique annuel, égal à la somme de
douze indices mensuels. i : indice thermique mensuel.
a : désigne l'exposant climatique.
Les valeurs obtenues sont corrigées par un coefficient
de correction f qui dépend de la latitude du bassin. (Ta. 06)
31
Mois
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
Année
|
P (mm)
|
30.86
|
27.04
|
30.42
|
29.15
|
35.01
|
30.46
|
28.62
|
29.92
|
34.49
|
19.94
|
17.79
|
20.44
|
334,14
|
T (°C)
|
20.76
|
15.29
|
9.18
|
5.8
|
4.74
|
6.17
|
9.06
|
12.27
|
16.69
|
22.48
|
26.46
|
26.31
|
14,60
|
i
|
8.63
|
5.43
|
2.51
|
1.25
|
0.92
|
1.37
|
2.46
|
3.89
|
6.20
|
9.74
|
12.46
|
12.35
|
67,23
|
ETP (mm)
|
93.95
|
58.13
|
26.09
|
12.69
|
9.24
|
13.98
|
25.56
|
41.15
|
66.70
|
106.46
|
137.50
|
136.28
|
727.72
|
f
|
1,03
|
0,97
|
0,86
|
0,86
|
0,87
|
0,86
|
1,03
|
1,09
|
1,20
|
1,20
|
1,22
|
1,16
|
/
|
TPc (mm)
|
96.77
|
56.38
|
22.44
|
10.91
|
8.04
|
12.03
|
26.33
|
44.85
|
80.04
|
127.75
|
167.75
|
158.09
|
811.36
|
Tableau 06 : Valeurs de l'ETP estimées
par la formule de Thornthwaite. à la station de Djelfa,
période (1975-2014)
La valeur obtenue de l'évapotranspiration potentielle
annuelle est de 811,36 mm pour un indice thermique annuel de 67,23. Nous notons
qu'elle est largement supérieure aux précipitations qui sont de
334,14 mm.
III.5.2 Evapotranspiration réelle (ETR) ou
déficit d'écoulement ( De ) :
L'évapotranspiration réelle est appelée
aussi déficit d'écoulement (De), intègre dans l'ensemble
du bassin versant, les évaporations physiques et physiologiques, elles
mêmes influencées par les caractéristiques topographiques
(pente des versants, nappes d'eau libres), géologiques (terrains
perméables et imperméables, profondeur de la nappe
phréatique) et la couverture végétale de celui-ci.
Plusieurs formules sont établies par différents
auteurs pour le calcul du déficit d'écoulement annuel moyen en
fonction des caractéristiques météorologiques du bassin,
parmi ces formules, nous avons:
III.5.2.1 Formule de L. Turc (1954) qui
s'écrit de la manière suivante :
De = ~ Où :
",#2
$2
L = 300 + 25t + 0,05t3
T : température moyenne annuelle de l'air en (°C), P
: précipitation moyenne annuelle en (mm)
Cette formule donne une valeur d'ETR égale à 323,66
mm/an, soit 96,86 % des précipitations. III.5.2.2 Formule de
Coutagne : qui s'écrit de la manière suivante :
De = P - XP2 Avec : X
= 1/ (0.8 + 0.14T)
P : précipitation moyenne annuelle en (m).
L'application de cette formule est conditionnée par la
relation suivante : 1/8X < P < 1/2X
> Si P > ~ &' : le déficit est
indépendant de P : De = 0,20+0,035t. > Si P ?
~ (' : le déficit est égal à la
précipitation : De = P.
Dans notre cas, les précipitations ( P ) sont
inférieures à ~ (' , donc : De = 334.14 mm .
III.5.2.3 Méthode de Wundt :
L'abaque de Wundt modifié par Coutagne (Fig.19), permet
de déterminer graphiquement l'évapotranspiration réelle en
fonction de la température moyenne annuelle (°C) et les
précipitations moyennes annuelles (mm).
La valeur obtenue à la station de Djelfa est de 330 mm,
soit 98,76% des précipitations.
32
Figure 19 : Abaque de Wundt modifié par
Coutagne
33
III.6 LE BILAN HYDROLOGIQUE :
Il est très nécessaire d'établir le bilan
hydrologique du bassin versant qui donne des informations sur la relation entre
la quantité d'eau précipitée, l'évapotranspiration,
le déficit dans le sol et le débit observé au niveau de
l'exutoire.
La méthode de Thornthwaite permet d'établir un
bilan hydrologique mensuel et donne pour chaque mois :
> L'évapotranspiration réelle (ETR), mm.
> La réserve facilement utilisable (RFU), mm.
> Le déficit agricole (Da), mm.
> L'excédent (le ruissellement à
l'échelle du bassin versant) (EX), mm.
III.6.1 Calcul de l'ETR selon la formule de Thornthwaite
:
Elle consiste à calculer l'évapotranspiration
réelle (ETR) mensuelle à partir des précipitations
moyennes mensuelles (P), l'évapotranspiration potentielle (ETP) et la
réserve facilement utilisable contenue dans le sol (RFU).
Le principe de raisonnement et le suivant :
> Pour un mois P?ETP, On pose ETP = ETR,
la quantité d'eau qui reste (P-ETR) va alimenter La RFU jusqu'à
son maximum (50 mm) et si elle dépasse cette valeur, il y'aura un
excédent (Ex) qui va partir sous forme d'infiltration efficace vers la
nappe soit sous forme de ruissellement.
> Pour un mois P < ETP, et si P+RFU(1 - 1) >
ETP ETR = ETP
si P+RFU(1 - 1) < ETP ETR =
P+RFU(t_l)
> Pour un mois P < ETP et RFU = 0
ETR = P
III.6.2 Calcul du déficit agricole ( Da
):
Le déficit agricole est calculé par la formule
suivante :
Da = TP 0 - (P +RFU(i_l))
On commence le calcul du bilan par le mois de Septembre où
on considère que la RFU est nulle, pour notre cas la RFU maximum
égale à 50 mm. (D'après l'ANRH).
Mois
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Aout
|
Année
|
P (mm)
|
30.86
|
27.04
|
30.42
|
29.15
|
35.01
|
30.46
|
28.62
|
29.92
|
34.49
|
19.94
|
17.79
|
20.44
|
334.14
|
T(C°)
|
20.76
|
15.29
|
9.18
|
5.8
|
4.74
|
6.17
|
9.06
|
12.27
|
16.69
|
22.48
|
26.46
|
26.31
|
14.60
|
ETP (mm)
|
96.77
|
56.38
|
22.44
|
10.91
|
8.04
|
12.03
|
26.33
|
44.85
|
80.04
|
127.75
|
167.75
|
158.09
|
811.36
|
P- ETP
|
-
65.91
|
-
29.34
|
7.98
|
18.24
|
26.97
|
18.43
|
2.29
|
-
14.93
|
-
45.55
|
-
107.81
|
-
149.96
|
-
137.65
|
|
ETR (mm)
|
30.86
|
27.04
|
22.44
|
10.91
|
8.04
|
12.03
|
26.33
|
44.85
|
69.56
|
19.94
|
17.79
|
20.44
|
310.23
|
RFU (mm)
|
0
|
0
|
7.98
|
26.22
|
50
|
50
|
50
|
35.07
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
EX (mm)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3.19
|
18.43
|
2.29
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
23.91
|
Da (mm)
|
65.91
|
29.34
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
9.78
|
107.81
|
149.96
|
137.65
|
500.45
|
Tableau 07 : Bilan hydrologique moyen
(1975-2014) à la station de Djelfa, par la méthode de
Thornthwaite.
D'après le tableau 07, on constate
qu'à partir du mois de Mai jusqu'au mois d'Octobre, la réserve en
eau du sol est nulle, durant cette période, des valeurs variables du
déficit agricole sont enregistrées. La RFU atteint sa valeur
maximale (50 mm) dans les mois de Janvier, Février et Mars, où il
permet un ruissellement annuel de 23,91 mm. Les valeurs trouvées du
déficit agricole correspondent à une estimation sur les besoins
en eau d'irrigation des cultures.
L'observation des différentes courbes de la figure 20,
permet de faire les constatations suivantes :
- Le surplus d'eau commence du mois de Novembre jusqu'au mois
de Mars, c'est une période dans laquelle l'ETR est inférieure aux
précipitations. Cette diminution de l'ETR est causée par les
faibles températures observées dans cette période
(période froide).
- A partir de Mars et jusqu'au Juin, l'ETR est
supérieure aux précipitations, c'est la période
d'épuisement du stock, corresponde à l'augmentation de l'ETR par
rapport aux précipitations. Cette augmentation est causée par
l'élévation de la température.
- A partir de Juin et jusqu'au Octobre, l'ETR est égale
aux précipitations, c'est une période dans laquelle les
températures sont élevées et les précipitations
sont faibles. Cette période est donc marquée par un
déficit agricole (500,45 mm en moyenne annuelle).
40
0
20
Température ( C°)
80
P ETR T
60
20
0
P et ETR (mm)
40
34
Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mar Avr Mai Jun Jul
Aoû Mois
Figure 20 : Relation
Précipitation-Température-ETR , Pour la période
(1975-2014) à la station de Djelfa
35
III.6.3 Détermination du ruissèlement et de
l'infiltration :
Il est important de connaitre la quantité d'eau
ruisselée sur le bassin versant topographique et la quantité
d'eau infiltrée dans les aquifères contenues dans ce bassin pour
estimer les réserves en eau pour différents besoins.
L'expression générale du bilan hydrique
s'écrit comme suit :
P = ETR + R + I
Où :
P : précipitation moyenne annuelle, mm.
ETR : évapotranspiration réelle moyenne selon le
bilan de Thornthwaite , (mm) .
R : ruissellement, mm
I : infiltration, en mm.
> Le ruissellement (R) est calculé par la formule de
Tixeront-Berkaloff :
R = 4
3(ETP)2
> L'infiltration (I) est calculée par la formule
suivante :
I = P - (ETR + R)
D'après les valeurs de l'ETR et l'ETP calculées par
la méthode de Thornthwaite (Tab.08) , on calcul le ruissellement (R) et
l'infiltration (I) :
|
P
|
ETP
|
ETR
|
R
|
I
|
mm/an
|
334,14
|
811,36
|
310,23
|
18,89
|
5.02
|
%
|
100
|
242,82
|
92,84
|
5,65
|
1,50
|
Tableau 08 : Valeurs du ( R ) et ( I ) dans la
région du synclinal de Djelfa , période (1975-2014)
L'ensemble de La lame d'eau ruisselée et
infiltrée est égal à 23,91 mm/an, il représente
7.15 % des précipitations moyennes annuelles tombées sur la
région du synclinal de Djelfa, ce qui est extrêmement faible. Ces
valeurs obtenues restent à vérifier, en tenant compte de la
lithologie du terrain, la topographie, le climat et la végétation
qui caractérise la région.
III.7. DETERMINATION DES APPORTS LIQUIDES :
Les apports liquides (A) ou les ruissellements superficiels
(Rs) des eaux peuvent être estimés par différent formules
empiriques, tel que (la formule Algérienne, la formule de
Mallet-Gauthier, et la formule de Turc) .
A = Le. S.103
(Hm3/an)
Où :
Le : lame d'eau ruisselée, (mm/an) ;
S : superficie du bassin versant, (Km2)
36
-La formule Algérienne :
Le =
8a(1-10~9:;<).
10% avec K = 0,18 - 0,01.log S
P=(m)
|
k
|
Le (mm/an)
|
A (H>4/an)
|
0,334
|
0,15
|
12,64
|
28,10
|
Tableau 09: Valeurs des apports
liquides selon la formule Algérienne
-Formule de Mallet-Gauthier :
Le = 0,6 8a?1 -
10y.O,%6:;<@. 10%
P=(m)
|
Le (mm/an)
|
A (Hm4/an)
|
0,334
|
17,72
|
39,39
|
Tableau 10 : Valeurs des apports
liquides selon la formule de Mallet-Gauthier
- Formule de Turc :
A
Le = 8a - avec L =
300+25T+0,05T%
B(~,#~~A2 $~ ) Où : L : coefficient de
température, (mm) ;
T : température moyenne annuelle, (°C) .
P=(mm)
|
T (°C)
|
L (mm)
|
Le (mm/an)
|
A (Dm4/an)
|
334,14
|
14,60
|
820,61
|
10,48
|
23,30
|
Tableau 11 : Valeurs des apports liquides
selon la formule de Turc
Si nous comparons les résultats des quatre
méthodes, nous trouverons que la valeur maximale des apports liquides
est donnée par la formule de Mallet-Gauthier (39,39
Hm%/an ), alors que la valeur minimale est
trouvée par la formule de Turc (23.30 Hm%/an )
.
37
III.8 CONCLUSION :
Après cette étude hydroclimatologique de la
région d'étude, les résultats obtenus sont les suivants
:
- La région d'étude possède un climat
continental de type semi-aride à hiver très froid, et un
été chaud et sec. Les précipitations durant la
période (1975-2014) sont relativement peu importantes et elles sont de
l'ordre de 334,14 mm en moyenne annuelle, la température moyenne
annuelle est de 14,60 °C.
-L'évapotranspiration potentielle (ETP) et
l'évapotranspiration réelle (ETR) déterminées par
la méthode de Thornthwaite, sont respectivement égales à
811,36 mm (242,82 % des précipitations) et 310,23 mm (92,84 % des
précipitations).
-Le bilan hydrique de Thornthwaite est dans son ensemble
déficitaire.
-Le ruissellement ( R ) estimé par la formule de
Tixeront-Berkaloff est de 18,89 mm/an , soit 5,65% des précipitations
moyennes annuelles . Cette valeur est faible, mais vu la topographie (peu
accidentée, mis à part les deux flancs), elle est admissible.
-L'infiltration ( I ) est estimée de l'équation
du bilan de l'eau , elle est de l'ordre de 5,02 mm/an , soit 1,50 % des
précipitations, ce qui est extrêmement faible , mais cette valeur
d'infiltration ne tient compte ni des neiges, ni de l'infiltration au niveau de
l'oued principal .
D'après toutes ces données
précédentes, on peut dire que le bilan hydrogéologique au
niveau du bassin versant de l'Oued Djelfa-Mellah, est dans son ensemble
inadapté à la région.
|