II. Protocole de terrain
1. Construction des paramètres d'observation des
visiteurs
Dans le cadre de la construction de notre enquête de
terrain, j'ai choisi de prendre pour situation l'exposition de
Lina Jabbour, proposée au VOG du 24 janvier au 23 février 2013.
A cette étape de la recherche, je ne disposais que de peu de
renseignements sur l'artiste et sur le travail qu'elle souhaitait
présenter. Par ailleurs, mon choix s'est porté sur l'exposition
de Lina Jabbour, du fait qu'elle traite de la thématique du voyage, de
la déambulation et de l'exil. Je souhaitais donc savoir ce que le
processus de l'oeuvre allait produire comme effet sur le visiteur lors de son
parcours.
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J'ai choisi ce thème à partir d'un texte
informatif de la Médiatrice du lieu, expliquant son processus de
production de l'oeuvre : « Lina Jabbour a toujours questionné
les notions de voyage et de déambulation. Elle photographie les villes
au gré de ses envies, le médium utilisé est souvent le
dessin mural qui lui permet de s'approprier les lieux qu'elle occupe. D'origine
libanaise, cette artiste vivant à Marseille questionne très
justement l'exode21. »
Durant cette observation, j'ai souhaité assister au
montage de l'exposition, afin de prendre contact avec la réalisation du
dispositif d'exposition pour m'imprégner de l'univers de l'artiste, et
faire une première étape d'observation à travers une
analyse sémiotique de la mise en scène du dispositif. Mais aussi,
afin de comprendre l'éventuelle position de l'artiste vis-à-vis
de son futur public.
Puis, j'ai observé avec acuité
l'événement, lors du vernissage, afin de dégager une
approche globale de la réception de celui-ci, marquant la phase initiale
du processus de monstration et de réception du spectateur.
Enfin, je me suis focalisée sur l'étude de la
réception des visiteurs en me concentrant sur l'étude de ce qu'on
appelle les « visites libres », afin de prendre en
compte les caractéristiques inhérentes à la motivation du
visiteur.
J'ai émis l'hypothèse d'une
expérimentation comprenant 8 individus au total, en
observant un panel d'individus issus de catégories socio-culturelles
diverses. (Annexe 5 p. 6 à 8). En outre, j'ai effectué cette
étude de terrain pendant la première moitié de la
période d'exposition, soit environ deux semaines. Mon enquête
s'est inscrite dans les créneaux suivants: les mercredis et
samedis en priorité, lesquels d'après le personnel du
VOG semblaient être les principaux jours d'affluence des visiteurs. Mes
horaires d'entretien se sont donc articulés avec les horaires
d'ouverture du Centre d'art, c'est-à-dire de 14h à 19h,
durant la période du 24 janvier au 21 février
2013 au plus tard.
21 Programmation 2012-2013, VOG, 2012.
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Après examen de certains points méthodologiques
inhérents à l'étude de terrain, j'ai essayé de
définir les enjeux liés à ma démarche:
« Comment la gestualisation du corps-signifiant du
visiteur révèle-t-elle différents types de
médiations de l'oeuvre ? »
J'ai donc fait émerger trois pôles de
signification, relatifs à la mise en mouvement physique et symbolique du
spectateur, où l'interprétation et la réception seraient
toutes deux liées aux relations entretenues entre
l'espace--temps, le corps et la mémoire.
Pour ce faire, j'ai construit divers « registres gestuels
» liés au processus de visite du spectateur. Des registres gestuels
corporels, des registres gestuels mémoriels et des registres gestuels
spatio-temporels.
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