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Le commerce de la rue et l'occupation des espaces publics à  Lomé. Cas des trottoirs

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par Komla Dzidzinyo GBETANOU
Université de Lomé - Togo - Maitrise en sociologie 2010
  

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1.6. REVUE DE LA LITTERATURE

Nul ne peut progresser scientifiquement sans faire recours aux différentes recherches déjà faites pour ne pas retomber dans une répétition. C'est pourquoi, lors de nos investigations, nous nous sommes donné la peine de consulter à chaque étape de notre travail, certains ouvrages afin de mieux orienter nos recherches.

En effet, les documents et ouvrages que nous avons eus à lire ne relatent pas exactement les aspects du thème choisi. Cependant, cette documentation nous a aidés à cerner le vrai problème, à poser la problématique et à appréhender les aspects du phénomène.

1.6.1. La fonction commerciale informelle de la ville

La bibliographie consacrée à Lomé insiste, à juste titre sur tout ce que la capitale togolaise doit à son histoire commerciale. Il ne s'agit pas ici de revenir en détail sur ce passé, bien connu, mais de l'évoquer rapidement afin de situer dans l'histoire de la ville les dynamiques actuelles des activités commerciales et, surtout informelles loméennes, activités qui apparaissent aujourd'hui encore essentielles dans l'économie de la capitale togolaise et qui, à différentes échelles, s'insèrent dans l'espace urbain tout en contribuant, dans le même temps, à le façonner.

Pour Steck (2007 : 97-120), on ne peut évoquer Lomé sans insister sur l'importance de sa fonction commerciale. En effet il semble nécessaire de chercher ici à comprendre quels sont les liens qui, d'une part associent entre elles les activités commerciales dans toutes leurs diversités, et d'autre part ces activités commerciales et le fonctionnement quotidien de la ville elle-même. Ainsi, l'importance de l'informel et singulièrement du commerce informel dans l'économie urbaine renvoie certes à un schéma assez classique dans la plupart des villes africaines, toutes plus ou moins marquées par des situations de crise économique, sociale et parfois politique.

Dans son étude plus axée sur le marché d'Adawlato et ses environs il soutient que celui-ci est un symbole important du dynamisme commercial, voire même de l'urbanité de la capitale Togolaise.

 Le commerce de la rue prend de plus en plus le pas sur le commerce de marché stricto sensu. Dans le même ordre d'idée, le 1er Juillet 2005, Edem Kodjo alors premier ministre, prononçait à l'Assemblée nationale son discours de politique générale et déclarait (dans l'ordre, mais à différents moments du discours) : 

« L'économie togolaise devient de plus en plus souterraine et informelle. Nous ne pouvons pas construire un Etat moderne ainsi » ; « nous devons dégager les trottoirs pour les rendre aux piétons, cesser d'installer les points de vente partout à même le sol, y compris face au cimetière. Tous ceux qui ont des choses à vendre au bord de la route doivent les vendre à domicile. Lomé ne peut devenir un immense marché » Togo Presse, 4 Juillet 2005.

S'il est vrai que certaines remarques de ce discours sont marquées du sceau du bon sens, leur traduction concrète mérite une remarque. Les mesures de lutte contre la diffusion de ces activités informelles dans les rues donnent lieu à des développements plus précis, sans que leur applicabilité soit assurée.

Par-dessus tout, le problème de l'occupation de l'espace public est un véritable problème et tout le monde est conscient..

En sommes, si l'informel apparaît comme un ensemble d'activité économique avec lesquelles il faudrait compter, la perception des limites de ces activités et des difficultés gestionnaires qu'elles génèrent, notamment dans la gestion des espaces urbains, semble prendre le dessus.

Deux grandes enquêtes permettent de se faire une idée de l'importance de l'informelle à Lomé. La première est une enquête de l'Unité de recherches démographiques (URD) de l'Université de Lomé qui, à partir de données remontant à 2000, aborde la question sous l'angle démographique (URD 2000). L'autre est la très lourde enquête 1-2-3 conduite pour le compte de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) en 2001-2003 dans la plupart des grandes villes de la sous région, Lomé inclus, dont l'approche est plus économique.

Selon l'enquête 1-2-3, l'informel loméen représente à lui seul presque 8 % du PIB national, ce qui est loin d'être négligeable (l'informel sur le plan national représenterait quant à lui entre 15 % (estimation enquête 1-2-3 2001-2003) et 25 % (URD 2000) du PIB togolais), malgré une productivité très faible.

Au sein de cet informel, le commerce semble occuper une place de choix : selon l'enquête 1-2-3, il représenterait 48,5 % des entreprises informelles. Une troisième enquête, de 1996, évalue quant à elle la part du commerce au sein de cette population active informelle à 45 % (Enquête socio-économique Lomé, 1996). Enfin, selon l'enquête URD les femmes interrogées citent le commerce comme étant la source principale de revenus du ménage dans 64-65 % des cas.

Cette importance de l'informel, et singulièrement du commerce informel dans l'économie urbaine renvoie certes à un schéma assez classique dans la plupart des villes africaines (Abidjan, Cotonou, Bamako), toutes plus ou moins marquées par des situations de crises économiques, sociales et parfois politiques que l'on pourrait considérer, le temps passant, comme étant plus structurelles que conjoncturelles. Elle ne peut toutefois être totalement isolée d'une histoire urbaine singulière qui associe de longue date la destinée de la principale ville togolaise au commerce.

Cette identité urbaine commerciale semble perdurer et se traduit encore aujourd'hui par la formidable attractivité de la ville : on vient certes s'approvisionner mais aussi y travailler.

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