2.2.5.2. Prévention de la transmission par voie
sanguine
· Toute unité de sang à transfuser doit
être testée au préalable ;
· Indication de la transfusion réduite au strict
nécessaire ;
· Ne jamais partager les seringues et les aiguilles entre
plusieurs personnes ;
· Que les instruments de toilette tranchants (ciseaux,
tondeuses, coupe-ongle,...) soient désinfectés à la
chaleur ou avec un antiseptique avant de servir à une autre personne.
2.2.5.3. Prévention de la transmission
mère-enfant
· Donner des antirétroviraux comme
prophylaxie ;
· Eviter les pratiques à risques et les actes
invasifs durant le travail d'accouchement ;
· Faciliter la prise en charge des mères et des
familles vivant avec le VIH en assurant les liaisons entre le traitement, les
soins et le soutien ;
· Donner des conseils sur l'alimentation des
nourrissons.
ü Quelques protocoles
thérapeutiques pour la prise en charge du VIH/SIDA
La trithérapie antirétrovirale (trois
antirétroviraux en association) est le seul traitement de
référence de l'infection par le VIH chez l'adulte et l'enfant.
Les trithérapies de première intention comportant soit 2
inhibiteurs nucléotidiques et 1 inhibiteur non nucléotidique,
soit 2 analogues nucléotidiques et 1 inhibiteur de protéase ont
une efficacité comparable.
Néanmoins, dans les pays en développement,
notamment au Cameroun, une préférence est accordée
à la combinaison de 2 inhibiteurs nucléosidiques + 1 inhibiteur
non nucléosidique en raison de sa meilleure tolérance et de son
coût moindre. La monothérapie n'est plus de mise à l'heure
actuelle et ne doit donc plus être prescrite dans le traitement de
l'infection à VIH. En effet, elle n'améliore ni la survie, ni la
qualité de vie à long terme. De plus, elle entraîne
rapidement l'émergence de souches résistantes, avec la
possibilité de voir apparaître des résistances
croisées rendant le traitement ultérieur beaucoup plus difficile.
La bithérapie non plus n'est plus recommandée
pour les mêmes raisons. Si cette association procure un certain
bénéfice clinique et virologique à court terme, elle
entraîne néanmoins des résistances à court terme et
ne permet pas de stopper la progression de la maladie à long terme. Elle
est en plus coûteuse.
Il n'est pas non plus recommandé d'utiliser une
trithérapie associant trois médicaments d'une même classe
thérapeutique, en raison des résistances induites à long
terme, avec risque d'éliminer toute une classe de molécules des
possibilités de choix thérapeutiques ultérieurs.
Il faut noter toutefois que la mono ou la bithérapie
sont toutefois utilisées dans certains protocoles de prévention
de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.
ü Quelques schémas thérapeutiques
antirétroviraux de première intention
Ø Chez l'adulte et adolescent
Dans les pays en développement, l'OMS propose plusieurs
schémas de première ligne. Au Caméroun, le schéma
suivant a été adopté : d4T/3TC/NVP (stavudine +
lamivudine + névirapine)
Ce choix est basé sur les raisons suivantes :
· la disponibilité de cette association en une
dose combinée, fixe, permettant une meilleure adhérence et
limitant ainsi l'apparition de résistances ;
· un nombre limité d'examens de suivi
biologique ;
· les effets secondaires, tels que l'anémie, sont
limités ;
· l'utilisation possible chez les femmes enceintes ou en
âge de procréer ;
· le coût relativement réduit par rapport
aux autres schémas de première ligne proposés ;
· à l'heure actuelle, cette association est la
seule combinaison en dose fixe pré qualifiée par l'OMS
Modalités d'administration :
· d4T : si le patient pèse moins de 60kg, donner
Stavudine 2 fois 30mg par jour si le patient pèse plus de 60kg, donner
Stavudine à 2 fois 40mg par jour 14 ;
· 3 TC: dose de 300 mg par jour en une ou deux
prises ;
· NVP : la dose journalière est de 400 mg.
Cependant, au cours des 14 premiers jours, donner la
moitié de cette dose, soit 200mg par jour chaque matin. Ceci permet une
meilleure surveillance de l'apparition d'éventuels effets secondaires
(rash cutané qui peut progresser vers un syndrome de Stevens Johnson).
Après les 14 premiers jours, si la NVP est bien tolérée,
augmenter la dose de NVP à 2 x 200 mg par jour. La NVP doit être
utilisée avec précaution chez les patients ayant un taux de CD4
élevé (> 250 cell/mm 3), ceux-ci étant plus
susceptibles de développer une allergie. Notons que les inhibiteurs non
nucléosidiques (Névirapine et efavirenz) n'ont pas
d'efficacité contre le VIH2.
Modalités de substitution en cas de
toxicité majeure :
En cas d'effets toxiques majeurs tels que la lypodystrophie ou
la neuropathie, remplacer la d4T par la Zidovudine (AZT) à raison de 500
à 600 mg par jour en deux prises.
En cas de pathologie hépatique majeure, ou allergie
cutanée, remplacer la Névirapine par l'Efavirenz à raison
de 600 mg en une prise chaque soir.
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