1.8. CAUSES DE LA CARENCE
MINERALE DES SOLS
La mauvaise minéralisation de la matière
organique, la lixiviation des minéraux, l'exportation par les plantes et
une fertilisation insuffisante sont les causes de la carence minérale
les plus connues ; les pertes par lixiviation sont variables selon les
éléments et, souvent accompagnées de diminution du pH
(Saragoni et al., 1990). Selon cet auteur, ces pertes
demeurent toujours inférieures à 10 kgha-1 pour le
potassium, alors qu'elles pourraient atteindre 100 kgha-1 pour
l'azote nitrique.
Une mauvaise minéralisation reconnue pour induire la
carence minérale est une conséquence de l'acidité du sol.
En effet, l'humus, produit de la biodégradation de la matière
organique, est de meilleure qualité s'il résulte des
activités bactériennes que s'il est issu des activités
fongiques. Or, les bactéries sont plus abondantes dans les sols neutres
ou très légèrement alcalins que dans les sols acides. Dans
les sols acides, ce sont les champignons qui sont responsables de la
biodégradation de la matière organique, donnant un humus de
moindre qualité (Houndjinou, 2007).
Les éléments minéraux se trouvent
à des teneurs variables dans les grains de riz et dans la paille. La
récolte d'une parcelle revient à exporter ces
éléments hors de la parcelle, et, donc, à appauvrir le
sol. Dans le cas de l'azote, si on se fixe un objectif de production de 6
tha-1, les exportations correspondent à une valeur comprise
entre 60 et 90 kg de NO3. L'apport devra correspondre à
environ 150 kgha-1 (Lacharme, 2001).
1.8.1. Méthodes
d'évaluation de la carence minérale.
On peut évaluer la déficience du sol en
nutriment par la méthode analytique (en laboratoire) et par la
méthode in situ (méthode au champ).
1.8.1.1. Méthode
analytique
Elle consiste à faire les analyses usuelles du sol en
laboratoire en vue de déterminer les teneurs disponibles des nutriments
pour l'alimentation de la plante. Par ces méthodes il est possible de
prévoir la déficience ou la toxicité d'un
élément comme déterminée par la FAO (2003b) pour le
riz.
1.8.1.2. Méthode in
situ
Le diagnostic minéral du sol pour une culture
donnée peut être réalisé par expérimentation
en pot, ou en plein champ. C'est un essai agronomique de carence
minérale. La méthode consiste à réaliser une fumure
dite complète-Fc, contenant tous les nutriments que l'on veut explorer
vis-à-vis de la culture. De cette Fc, on exclut un nutriment
spécifique dans chaque parcelle, puis on observe la croissance et le
rendement de la culture. Lorsqu'un effet est observé sur ces
paramètres dans la parcelle concernée, par rapport à Fc,
on en déduit que l'élément exclu est important pour la
culture ou qu'il n'est pas en teneur suffisante dans le sol. On dit que la
méthode est soustractive.
Chaminade a défini une grille de niveau de carence
que l'on détermine à partir des rendements obtenus :
. Avec Fc désignant le rendement obtenu avec
la fumure complète, x désignant l'un des
éléments testés (N, P, K, Mg, Ca, Zn.....) dont on veut
mesurer la réserve dans le sol selon Chaminade (1960) :
- 0 - 20 p.c = déficience très forte,
- 20 - 40 p.c = déficience forte,
- 40 - 60 p.c = déficience moyenne,
- 60 - 80 p.c = déficience secondaire,
- 80 - 100 p.c = déficience nulle.
Conclusion partielle
Le riz est une graminée du genre Oryza introduite en
Afrique depuis le tertiaire. En Côte d'Ivoire, la riziculture
irriguée et celle de bas-fonds inondable, occupent seulement 20 p.c des
surfaces rizicoles, pour une superficie de 33 500 ha, dont 12 500 ha
irrigués. La culture du riz requiert plusieurs nutriments essentiels
pour un haut rendement. Ces nutriments sont au nombre de 8, dont certains sont
nécessaires en quantité relativement élevée ;
il s'agit de l'azote, du phosphore et du potassium, appelés
éléments majeurs. D'autres, par contre, sont absorbées en
faible quantité (le magnésium, le soufre, le calcium).
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