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Les relations entre la république démocratique du Congo et ses voisins après l'avènement de l'AFDL ( Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo). Contraintes des enjeux géostratégiques et recherche d'une paix durable

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par Fulgence ALITRI TANDEMA
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études approfondies en droits de l'homme, Option: prévention, médiation et gestion des conflits 2005
  

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§2. L'enjeu du pouvoir de Kinshasa

Les alliés de Kabila, qui l'ont porté au pouvoir, ont cru jusqu'au bout qu'ils seraient capables de contrôler l'homme qui leur devait tout. Dès lors, Kabila bien que ayant surpris ses maîtres en s'autoproclamant président de la République, est plus que jamais piégé dans l'essentiel de son pouvoir. Le gouvernement est aussi piégé. Déjà le ministère des affaires étrangères est occupé par l'un des ténors Banyamulenge en personne de Bizima Karaha.

En effet, l'Etat cherche par le moyen de la politique étrangère à, au moins, maintenir, et, au plus, accroître ses capacités d'influence à l'extérieur du territoire national.129(*) L'importance de cette fonction est encore soulignée avec insistance ici : sur le plan des échanges diplomatiques permanents, par sa position centrale, la RDC apparaît comme le centre diplomatique principal des neuf Etats de l'Afrique centrale : Kinshasa est d'ailleurs l'intermédiaire diplomatique d'un grand nombre de représentations étrangères auprès des autres Etats de la zone.130(*)

§3. Le désaccord entre les alliés

L'attitude de Kabila durant sept mois de la rébellion était celle d'un écolier docile à l'égard de son instituteur. Et pourtant l'agenda caché des alliés était de placer un président Tutsi à la tête de la RDC.

Les Rwandais et les Ougandais qui ont conduit au pouvoir un personnage qui n'était pour eux qu'un homme de paille se sont lourdement trompés : Laurent Désiré Kabila prête serment en présence d'une brochette de chefs d'Etat africains ; c'est un ancien combattant, qui a enfin trouvé, de façon inopinée, l'occasion de concrétiser ses rêves et ses principes.131(*)

Certes, avec la fin de la guerre froide, l'URSS et ses alliés étaient appelés à disparaître par le fait même se convertir en démocrates. Les Etats Unis se basaient sur cette analyse pour recruter les anciens révolutionnaires marxistes d'autres fois pour en faire de nouveaux leaders de la démocratie. Le choix de Kabila a aussi été accepté sur cette base. Alors que l'homme est resté fidèle à son idéal, à son rêve de déboulonner l'assassin de Lumumba et le remplacer afin de restituer le lumumbisme en RDC.

Devenu président de la RDC, lors d'une interview avec les journalistes, Kabila évoque ses premiers entretiens avec Kagame : « Ce qui nous a réuni à l'époque, c'est une conjonction d'intérêts. Lui, il voulait forcer les réfugiés à rentrer au Rwanda et supprimer la menace que représentaient les camps. Moi, depuis 30 ans, je voulais chasser Mobutu et il fallait me faciliter le passage. Je ne lui ai rien promis de particulier, sauf de travailler ensemble.132(*)

I. La volonté politique

En arrivant au pouvoir, lorsqu'il prête serment à Kinshasa, Kabila atteint l'un des sommets de sa carrière politique. Kabila compagnon de Lumumba est resté fidèle aux idéaux de sa jeunesse : il est nationaliste, fondamentalement attaché à l'unité du pays. L'ancien allié de la Chine met volontiers l'accent sur l'autosuffisance ; il se méfie de l'assistance étrangère et ne fait plus confiance à l'Occident dont il a vécu les trahisons ainsi qu'aux Nations Unies qui avaient abandonné Lumumba dans les années 1960.133(*)

Ceci constitue le plan directeur de la politique du président Laurent Désiré Kabila à la tête de la RDC. Sans ignorer que ses collaborateurs Tutsi sont les yeux et les oreilles de Kigali, mais il sait aussi qu'il leur doit le pouvoir. En public, il multiplie les marques d'estime ou d'affection à leur égard.

Par ailleurs, il doit faire face aux congolais qui boudent la présence des étrangers qu'il a amenés avec lui. S'il reste sourd aux demandes de ses proches qui le pressent de chasser les étrangers, Kabila ne se hâte pas non plus de reconnaître d'autorité la nationalité congolaise aux Tutsi d'origine rwandaise qui la réclament comme récompense pour fait de guerre. Il estime qu'une telle décision doit être du ressort d'une Assemblée législative et ne peut être réglée par décret présidentiel.134(*) Ce qui ne fait que mécontenter ses alliés après son autoproclamation présidentielle. Cette surveillance n'épargne pas non plus ses ministres : les conseillers tutsi et les soldats banyamulenge le tiennent à l'oeil. Et la situation est pareille durant les sept mois d'avant leur départ.

* 129 LABANA LASSAY'ABAR et LOFEMBE BENKENYA, op. cit. p. 2

* 130

* 131Colette BAECKMAN, L'enjeu congolais, op. cit. p. 74

* 132 Op. cit. p. 49

* 133Colette BAECKMAN, L'enjeu congolais, op. cit. p. 298-299

* 134Ibidem

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo