4.3.2. Importance sociale
L'exploitation de P. africana au Mont Cameroun a
toujours été une source d'emploi en milieu rural qu'en milieu
urbain. Plusieurs personnes sont engagées dans cette filière
allant de la phase de sensibilisation à la commercialisation du produit
en passant par l'inventaire et la production.
Avant la suspension, la filière P. africana
employait au moins 60 000 personnes avec plus d'une dizaine d'entreprises
d'exploitation ayant le permis et 5 entreprises d'exportations au Cameroun
(Ingram, 2007). Walter et Rakotonirina (1995) déclare que près de
180 personnes travaillaient comme récolteurs au compte de Plantecam en
1972. Entre 2003 et 2007, 200 personnes exerçaient comme
récolteurs au niveau du Mont Cameroun (Awono et al., 2008).
Aujourd'hui, 25 personnes sont embauchées dans la récolte de
l'écorce et 60 lors des inventaires.
L'exploitation de P. africana contribue à
l'amélioration des conditions de vie des populations qui l'exploitent.
En effet, grâce à cette activité, certains problèmes
liés à la santé, l'éducation des enfants et
l'alimentation trouvent leur solution dans les ménages non seulement
ruraux mais également urbains.
Dans la zone du Mont Cameroun, 84% du total des producteurs
affirment qu'une partie des revenus issus de l'exploitation de P.
africana leur permet d'enrichir leur alimentation en achetant les produits
tels que le poisson, le riz, le sel, l'huile, la viande etc. Ce pourcentage a
augmenté par rapport au résultat obtenu par Awono et al
(2008), et Tieguhong et Ndoye (2007). Il était estimé à
40% en 2007 et à 70% à 2008.
Tout ce qui précède nous conduit à
conclure que cette ressource joue un rôle important dans
l'équilibre alimentaire des populations concernées.
Outre les emplois qu'elle génère,
l'activité contribue au développement socio-économique des
villages riverains au parc. Les argents issus de cette activité
permettront de construire les foyers communautaires, d'aménager les
marchés et de se doter en infrastructures sociales telles que les
adductions d'eau potable, l'électricité, les écoles et les
centres de santé.
Grâce à cette activité, MOCAP a pu se
munir d'un local à Buéa où il exerce ses activités.
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