4.2. Exploitation
durable
4.2.1. Potentialité du
Mont Cameroun en P. africana
Il dégage de l'inventaire d'aménagement de 2011
que la densité moyenne de P. africana au Mont Cameroun est de
3,06 tiges/ha dont 1,37 tige/ha est exploitable avec un quota d'exploitation de
178 t / an en poids sec. Ce quota a été revu à la
baisse (130 t en poids sec) dans le but de garantir la durabilité de
l'espèce. Par contre, les analyses de l'inventaire d'exploitation
révèlent que la densité à l'hectare dans le bloc I
d'aménagement est de 1,175 tige dont 0,826 tige/ha est exploitable.
Fournissant un quota avoisinant 118 t en poids humide soit 59 t en poids sec
représentant le 1/3 du quota de l'inventaire d'aménagement. La
différence entre ces deux données est très significative.
Ceci pourrait résulter soit de la mauvaise appréciation du
sondage utilisé lors des inventaires, soit l'estimation de la
productivité moyenne d'une tige exploitable fixée à 55 kg
d'écorce n'est pas correcte. Néanmoins ces données
montrent l'abondance de P. africana dans la zone de production du Mont
Cameroun.
Les données d'inventaire d'aménagement et les
analyses des données de l'inventaire d'exploitation signalent une forte
régénération de la ressource. La
régénération naturelle de P. africana est
assurée à travers la forte présence des tiges d'avenir
(qui seront exploitables lors de la prochaine rotation) et des semenciers.
Foahom et al (2009), Betti et al. (2011) et Belinga (2011)
avaient déjà révélé une bonne
régénération et une forte densité de P.
africana au Mont Cameroun. Par contre Tassé (2006) quant à
lui évoquait une faible densité et une mauvaise
régénération de P. africana dans cette
unité de production. Ces différents résultats laissent
donc à penser que pendant la période d'interdiction
d'exploitation, l'espèce dans ce site de prédilection s'est
reconstituée.
Il y a lieu de noter que dans l'optique de limiter la pression
sur la ressource en milieu naturel, un programme de
régénération de P.africana a été
initié au Mont Cameroun par Plantecam et le projet Mount Cameroon
Project dans les années 90. Encouragés par la valeur commerciale
de l'écorce et conscients de la menace qui pourra peser sur la
population naturelle de l'espèce, les acteurs de la filière
P. africana ont créé des plantations villageoises. Une
étude en cours de réalisation à la
Délégation Régionale du MINFOF du Sud-ouest signale la
présence de 2479 pieds dans les plantations de 48 individus des villages
qui étaient impliqués dans ledit Projet (Ekona Lelu, Bonakanda,
Likoko Membea, Bokwaongo, Bova I, Bova II, Wotéva, Bokwaongo, Likomba,
Ekonja, Mapanja. Après la relance des activités en juillet 2012,
1 277 932 F cfa ont déjà été
versés pour la régénération de l'espèce. Ce
qui exprime une volonté de préserver l'espèce au Mont
Cameroun.
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