2.2. Collecte des
données
2.2.1. Choix de la zone
d'étude
L'étude s'est limitée dans la Région du
Sud-ouest Cameroun plus précisément au Mont Cameroun. Les raisons
qui ont poussé notre choix sont les suivantes :
- D'abord le site du Mont Cameroun fait partie des
unités d'exploitation du P. africana au Cameroun. C'est l'une
des trois grandes zones de production.
- C'est l'un des rares sites à avoir
élaboré un plan simple de gestion qui a été
approuvé par le Ministère des Forêts et de la Faune.
- Enfin, après la levée de la suspension de
l'exportation de P. africana, l'unité de production du Mont
Cameroun fait partie des deux sites à avoir effectivement
commencé l'exploitation.
2.2.2. Matériel
utilisé
Pour mener à bien les différentes
activités de l'étude, le matériel ci-après a
été utilisé :
- un GPS pour le relevé des coordonnées
géographiques des individus d'arbres inspectés ;
- un appareil photo numérique;
- un ruban de diamètre pour prendre le diamètre
des arbres ;
- une machette pour dégager le passage ;
- des fiches de collecte des données
- un ordinateur pour la saisie le traitement et l'analyse des
données.
2.2.3. Techniques de collecte
des données
Deux types de données ont permis de réaliser
cette étude. Il s'agit des données primaires et données
secondaires.
Ø Collecte des données
secondaires
Dans un premier temps, nous avons axé nos recherches
sur la documentation. Nous nous sommes essentiellement intéressés
aux documents qui traitent des PFNL et de Prunus africana. La
recherche documentaire s'est faite sur l'Internet et dans les
bibliothèques des différentes institutions universitaires, de
l'ANAFOR, de la Délégation Régionale des Forêts et
de la Faune du Sud-ouest et de PSMNR-SWR.
Ø Collecte des données
primaires
v Enquête socio-économique
A partir des informations recueillies dans la
littérature, les acteurs de la filière P. africana ont
été identifiés ainsi que leurs rôles. Dans l'optique
d'avoir plus d'informations sur la gestion de la filière P.
africana, des investigations ont été menées
auprès des différents acteurs à travers des entretiens,
des focus groupes et des enquêtes. Parmi ces acteurs on a :
- Les représentants de l'administration
forestière. Il s'agit des cadres de la direction des forêts :
du conservateur du parc, du chef service régional de la transformation
et des PFNL et du Délégué Départemental des
Forêts et de la Faune du Fako (circonscription administrative où
se trouve le site du Mont Cameroun) ;
- Les cadres de l'ANAFOR (point focal CITES) ;
- Les cadres du Programme pour la Gestion Durable des
Ressources Naturelles dans la Région du Sud-ouest Cameroun ;
- Les cadres de ProPSFE (GIZ)
- AFRIMED (exportateur du produit) ;
- MOCAP GIC qui constitue une union des collecteurs de cette
plante ;
- Les récolteurs de P. africana ;
- Les représentants des villages concernés.
Pour un début, une reconnaissance du terrain avant la
récolte des données a été
réalisée. Elle nous a permis de nous
familiariser avec le milieu et de recueillir des informations
préliminaires pouvant servir de base à l'élaboration des
fiches d'enquête et à la planification de leur administration.
Des questionnaires ont été
élaborés. Un draft a été présenté au
professeur pour examen et appréciation de la viabilité. Ensuite
ces questionnaires ont été pré-testés sur dix
acteurs de la filière dans la zone du Mont Oku au Nord-ouest Cameroun
où se fait aussi l'exploitation de P. africana. Ceci avait pour
objectif de s'assurer du « content validity »,
c'est-à-dire que tout le monde comprend les termes de la même
manière.
v Monitoring de l'exploitation du P. africana
dans le bloc I
En s'appuyant sur les données d'inventaire
d'exploitation de P. africana dans le bloc I d'aménagement de
cette ressource, réalisé par MIPELDA (bureau d'étude
agréé à la réalisation des inventaires forestiers
au Cameroun), en septembre 2012, le travail a consisté
à :
- Analyser les données de l'inventaire afin d'estimer
le potentiel de ce bloc.
- Faire une descente sur le terrain afin de vérifier si
les normes d'exploitation durable ont été respectées par
les récolteurs. Pour y parvenir une fiche de monitoring a
été établie. Les arbres ont été choisis de
manière aléatoire sur le terrain.
Cet inventaire a été réalisé selon
les normes d'inventaires d'exploitation définies par l'Office National
de Développement des Forêts (ONADEF) éditées en juin
1995. Ainsi la méthode « adaptative Cluster
Sampling » ou « échantillonnage adapté aux
grappes » est celle qui a été utilisée. Les
activités ont consisté à l'élaboration d'un plan de
sondage, à l'ouverture des layons et au dénombrement des tiges
(PSMNR-SWR, 2012). Ainsi lors de l'inventaire d'exploitation dans le bloc I
(ayant une superficie de 3700 ha), les opérations suivantes ont
été réalisées :
- toutes les tiges de P. africana ayant un
diamètre à hauteur de poitrine (DHP) supérieur ou
égale au diamètre minimum d'exploitabilités (DME)
fixé à 30 cm ont été identifiées,
mesurées, étiquetées et enregistrées. Le DHP a
été mesuré à 1,30 m au- dessus du sol.
- Toutes les tiges de P. africana ayant un DHP
compris entre 10 et 30 cm ont été également
identifiées, mesurées et enregistrées afin d'estimer
les tiges d'avenir qui auront atteint le diamètre exploitable lors de la
prochaine rotation fixée à 5 ans.
- Pour les tiges exploitables (DME = 30 cm) la mesure de
l'épaisseur s'est faite au niveau du DHP avec une appréciation de
l'état de santé de l'arbre et de la qualité de
l'écorçage si cette d'arbre a été exploité
antérieurement.
Norme d'écorçage de P. africana
au Cameroun
Pour vérifier l'application des normes
d'écorçage, nous nous sommes servis des méthodes
prescrites par le Ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun
(PSMNR-SWR, 2013). Deux méthodes d'écorçage sont
utilisées : la méthode 2/4 et la méthode 4/8. Elles
sont décrites comme suit :
- Méthode 2/4
Cette méthode est destinée aux arbres dont le
diamètre est compris entre 30 et 50 cm mesurée à 1,30 m du
sol. Pour cette classe de diamètre, deux bandes opposées ayant
chacune une largeur de 25 cm peuvent être écorcées. Les
deux bandes opposées restantes doivent avoir chacune une largeur d'au
moins 25 cm. En d'autres termes, on divise l'arbre en quatre parties
équidistantes et on écorce deux bandes opposées de
manière que chaque bande sera séparée de la prochaine par
une bande non écorcée.
- Méthode 4/8
Pour cette méthode, l'arbre doit avoir un
diamètre = 50 mesurée à 1,30 m du sol. Comme dans la
méthode 2/4, on divise l'arbre en huit parties égales.
L'écorçage se pratique sur quatre bandes opposées deux
à deux de telle sorte que chaque bande soit séparée de sa
voisine par une bande non écorcée.
Cependant, quelques arbres ayant un diamètre = 80 cm ne
doivent pas être écorcés mais plutôt conservés
comme des semenciers
Avant la récolte, il faut s'assurer que l'arbre a
été identifié pendant l'inventaire et que le numéro
alloué correspond à l'arbre à exploiter. A la fin,
vérifier que l'étiquette est restée coller à
l'arbre. L'écorçage se fait à l'aide d'une machette qui
permet de délimiter les bandes. La partie délimitée doit
être tapotée à l'aide d'une massue puis enlevée avec
le bout non aiguisé de la manchette pour ne pas détruire le
cambium. L'écorçage ne doit pas être au-delà de la
première branche.
Lors de l'écorçage l'état sanitaire de
l'arbre doit être pris en considération. Seuls les arbres vivants
ayant atteint le DME non écorcés ou qui ont étés
bien écorcés dans le passé doivent être
récoltés en respectant les techniques d'écorçage
décrite ci-dessus. Les arbres dépérissant ou qui ont
été mal écorcés dans le passé ne doivent pas
être écorcés.
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