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Analyse de l'impact de la gestion actuelle de prunus africana au Cameroun (région du sud-ouest Cameroun)

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par Sandrine YANKAM SAMAKEU
Université de Kinshasa RDC - Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS ) en aménagement et gestion intégrés des forêts et territoires tropicaux. 2013
  

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2.2. Collecte des données

2.2.1. Choix de la zone d'étude

L'étude s'est limitée dans la Région du Sud-ouest Cameroun plus précisément au Mont Cameroun. Les raisons qui ont poussé notre choix sont les suivantes :

- D'abord le site du Mont Cameroun fait partie des unités d'exploitation du P. africana au Cameroun. C'est l'une des trois grandes zones de production.

- C'est l'un des rares sites à avoir élaboré un plan simple de gestion qui a été approuvé par le Ministère des Forêts et de la Faune.

- Enfin, après la levée de la suspension de l'exportation de P. africana, l'unité de production du Mont Cameroun fait partie des deux sites à avoir effectivement commencé l'exploitation.

2.2.2. Matériel utilisé

Pour mener à bien les différentes activités de l'étude, le matériel ci-après a été utilisé :

- un GPS pour le relevé des coordonnées géographiques des individus d'arbres inspectés ;

- un appareil photo numérique;

- un ruban de diamètre pour prendre le diamètre des arbres ;

- une machette pour dégager le passage ;

- des fiches de collecte des données

- un ordinateur pour la saisie le traitement et l'analyse des données.

2.2.3. Techniques de collecte des données

Deux types de données ont permis de réaliser cette étude. Il s'agit des données primaires et données secondaires.

Ø Collecte des données secondaires

Dans un premier temps, nous avons axé nos recherches sur la documentation. Nous nous sommes essentiellement intéressés aux documents qui traitent des PFNL et de Prunus africana. La recherche documentaire s'est faite sur l'Internet et dans les bibliothèques des différentes institutions universitaires, de l'ANAFOR, de la Délégation Régionale des Forêts et de la Faune du Sud-ouest et de PSMNR-SWR.

Ø Collecte des données primaires

v Enquête socio-économique

A partir des informations recueillies dans la littérature, les acteurs de la filière P. africana ont été identifiés ainsi que leurs rôles. Dans l'optique d'avoir plus d'informations sur la gestion de la filière P. africana, des investigations ont été menées auprès des différents acteurs à travers des entretiens, des focus groupes et des enquêtes. Parmi ces acteurs on a :

- Les représentants de l'administration forestière. Il s'agit des cadres de la direction des forêts : du conservateur du parc, du chef service régional de la transformation et des PFNL et du Délégué Départemental des Forêts et de la Faune du Fako (circonscription administrative où se trouve le site du Mont Cameroun) ;

- Les cadres de l'ANAFOR (point focal CITES) ;

- Les cadres du Programme pour la Gestion Durable des Ressources Naturelles dans la Région du Sud-ouest Cameroun ;

- Les cadres de ProPSFE (GIZ)

- AFRIMED (exportateur du produit) ;

- MOCAP GIC qui constitue une union des collecteurs de cette plante ;

- Les récolteurs de P. africana ;

- Les représentants des villages concernés.

Pour un début, une reconnaissance du terrain avant la récolte des données a été réalisée. Elle nous a permis de nous familiariser avec le milieu et de recueillir des informations préliminaires pouvant servir de base à l'élaboration des fiches d'enquête et à la planification de leur administration.

Des questionnaires ont été élaborés. Un draft a été présenté au professeur pour examen et appréciation de la viabilité. Ensuite ces questionnaires ont été pré-testés sur dix acteurs de la filière dans la zone du Mont Oku au Nord-ouest Cameroun où se fait aussi l'exploitation de P. africana. Ceci avait pour objectif de s'assurer du « content validity », c'est-à-dire que tout le monde comprend les termes de la même manière.

v Monitoring de l'exploitation du P. africana dans le bloc I

En s'appuyant sur les données d'inventaire d'exploitation de P. africana dans le bloc I d'aménagement de cette ressource, réalisé par MIPELDA (bureau d'étude agréé à la réalisation des inventaires forestiers au Cameroun), en septembre 2012, le travail a consisté à :

- Analyser les données de l'inventaire afin d'estimer le potentiel de ce bloc.

- Faire une descente sur le terrain afin de vérifier si les normes d'exploitation durable ont été respectées par les récolteurs. Pour y parvenir une fiche de monitoring a été établie. Les arbres ont été choisis de manière aléatoire sur le terrain.

Cet inventaire a été réalisé selon les normes d'inventaires d'exploitation définies par l'Office National de Développement des Forêts (ONADEF) éditées en juin 1995. Ainsi la méthode «  adaptative Cluster Sampling » ou « échantillonnage adapté aux grappes » est celle qui a été utilisée. Les activités ont consisté à l'élaboration d'un plan de sondage, à l'ouverture des layons et au dénombrement des tiges (PSMNR-SWR, 2012). Ainsi lors de l'inventaire d'exploitation dans le bloc I (ayant une superficie de 3700 ha), les opérations suivantes ont été réalisées :

- toutes les tiges de P. africana ayant un diamètre à hauteur de poitrine (DHP) supérieur ou égale au diamètre minimum d'exploitabilités (DME) fixé à 30 cm ont été identifiées, mesurées, étiquetées et enregistrées. Le DHP a été mesuré à 1,30 m au- dessus du sol.

- Toutes les tiges de P. africana ayant un DHP compris entre 10 et 30 cm ont été également identifiées, mesurées et enregistrées  afin d'estimer les tiges d'avenir qui auront atteint le diamètre exploitable lors de la prochaine rotation fixée à 5 ans.

- Pour les tiges exploitables (DME = 30 cm) la mesure de l'épaisseur s'est faite au niveau du DHP avec une appréciation de l'état de santé de l'arbre et de la qualité de l'écorçage si cette d'arbre a été exploité antérieurement.

Norme d'écorçage de P. africana au Cameroun

Pour vérifier l'application des normes d'écorçage, nous nous sommes servis des méthodes prescrites par le Ministère des Forêts et de la Faune du Cameroun (PSMNR-SWR, 2013). Deux méthodes d'écorçage sont utilisées : la méthode 2/4 et la méthode 4/8. Elles sont décrites comme suit :

- Méthode 2/4

Cette méthode est destinée aux arbres dont le diamètre est compris entre 30 et 50 cm mesurée à 1,30 m du sol. Pour cette classe de diamètre, deux bandes opposées ayant chacune une largeur de 25 cm peuvent être écorcées. Les deux bandes opposées restantes doivent avoir chacune une largeur d'au moins 25 cm. En d'autres termes, on divise l'arbre en quatre parties équidistantes et on écorce deux bandes opposées de manière que chaque bande sera séparée de la prochaine par une bande non écorcée.

- Méthode 4/8

Pour cette méthode, l'arbre doit avoir un diamètre = 50 mesurée à 1,30 m du sol. Comme dans la méthode 2/4, on divise l'arbre en huit parties égales. L'écorçage se pratique sur quatre bandes opposées deux à deux de telle sorte que chaque bande soit séparée de sa voisine par une bande non écorcée.

Cependant, quelques arbres ayant un diamètre = 80 cm ne doivent pas être écorcés mais plutôt conservés comme des semenciers

Avant la récolte, il faut s'assurer que l'arbre a été identifié pendant l'inventaire et que le numéro alloué correspond à l'arbre à exploiter. A la fin, vérifier que l'étiquette est restée coller à l'arbre. L'écorçage se fait à l'aide d'une machette qui permet de délimiter les bandes. La partie délimitée doit être tapotée à l'aide d'une massue puis enlevée avec le bout non aiguisé de la manchette pour ne pas détruire le cambium. L'écorçage ne doit pas être au-delà de la première branche.

Lors de l'écorçage l'état sanitaire de l'arbre doit être pris en considération. Seuls les arbres vivants ayant atteint le DME non écorcés ou qui ont étés bien écorcés dans le passé doivent être récoltés en respectant les techniques d'écorçage décrite ci-dessus. Les arbres dépérissant ou qui ont été mal écorcés dans le passé ne doivent pas être écorcés.

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