1.4.2. Mesure de conservation,
cadre légal et politique
P. africana est une espèce menacée,
donc protégée. Son exploitation doit à cet égard
être strictement régulée par des mesures spécifiques
(Ondigui, 2001). Au Cameroun, au regard de la loi de 1974 et de la loi No.
94/01 20 Janvier 1994 et son Décret d'application, No. 95/531/PM 23
Août 1995), P. africana est classé parmi les produits
spéciaux (Awono et al., 2008 ; Ingram et al,
2009). Par conséquent, l'exploitation de P. africana comme les
autres produits spéciaux, est déterminée par l'acquisition
d'un agrément approuvé par le Premier Ministre et attribué
après avis de la commission interministérielle pour une
période d'un an, non renouvelable (Moulendé et al,
2010). Au sens de la loi de 1994, un permis d'exploitation est une autorisation
d'exploiter ou de récolter des quantités bien définies de
produits forestiers dans une zone donnée. Conséquemment,
l'exploitation repose sur l'élaboration d'un plan d'aménagement
qui intègre les inventaires dans le but de déterminer les
quantités exploitables par an. Le niveau d'exploitation acceptable doit
nécessairement être matérialisé par les attributions
de quotas à travers lesquels, l'Etat peut assurer le contrôle
(Awono et al., 2008). Le plan simple de gestion est donc un outil
d'aide à la gestion durable de cette ressource forestière au
Cameroun. Il est nécessaire de mentionner qu'au Cameroun, le permis
d'exploitation donne lieu au payement d'une taxe « appelée
taxe de régénération » correspondant à 10
F cfa par kg. Le payement doit se faire avant l'exploitation du produit (Awono
et al., 2008). Depuis 2006, la responsabilité de la
régénération a été confiée à
l'ANAFOR qui est l'autorité scientifique de la CITES au Cameroun (Ingram
et al, 2009).
Au niveau international, l'espèce est inscrite en
l'annexe II de la CITES. Cette place de P.africana dans l'annexe II de
la Convention indique que le commerce du matériel sauvage ou
cultivé doit être autorisé à l'exportation comme
à l'importation (Tassé, 2006). L'espèce a
été classée comme prioritaire pour la conservation par la
FAO. Elle figure sur la liste rouge de l'IUCN (Moulende et al.,
2010).
Le règlement de la CITES influence sur
l'élaboration des stratégies de conservation de
P.africana. Au terme de la réunion CITES de Lima en 2008, il a
été recommandé que le Cameroun fasse des inventaires dans
les zones de production de P. africana afin de ressortir le
potentiel disponible et d'établir un quota d'exportation pour une
gestion durable (Ingram et al, 2009). Outre cela, le Cameroun devait
fournir un calendrier pour réaliser des études écologiques
et une modélisation appropriée des populations de P. africana
dans l'optique d'établir un plan de gestion pour la
pérennisation de cette espèce. Par ailleurs, dans les deux ans,
l'organe de gestion et l'autorité scientifique ont obligation de
communiquer au Secrétariat de la CITES la version finale du plan de
gestion à long terme (Awono et al., 2008). La convention CITES
prévoit également que les pays exportant P. africana
doivent communiquer leurs exportations à ladite organisation pour
garantir la durabilité de l'espèce sur la base des quotas annuels
(Awono et al., 2008).
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