I.2.2.4.2. Paramètres organoleptiques
Ces paramètres font appel aux organes sensoriels comme
matériels d'analyse. Ils sont appréciés au moment du
prélèvement des échantillons d'eau. Il s'agit de la
couleur, du goût et de l'odeur.
- Couleur
Toute eau présente une couleur dite vraie
résultant des différentes couleurs des particules qui s'y
retrouvent. Toutes fois, du fait d'une concentration anormale de certains
éléments dans l'eau suite à une pollution donnée,
la couleur de l'eau change et est en ce moment dictée par la coloration
de ces éléments polluants. Une telle couleur de l'eau est dite
apparente. Elle évalue la quantité de matières
solubilisées et de colloïdes tels que les composés chimiques
solubles à coloration marquée, les métaux et d'autres
déchets (Bechac et al., 1983). Elle est exprimée en
unité d'échelle colorimétrique au Platine Cobalt
(PtCo).
I.2.2.4.3. Paramètres biologiques
Les paramètres biologiques souvent recherchés
lors de la caractérisation des eaux usées sont les
bio-indicateurs de la pollution fécale parmi lesquels on a les
bactéries, les protozoaires, et les macro-invertébrés. Les
eaux usées et les eaux de ruissellement contiennent de nombreux
organismes pathogènes, représentant une menace pour la
santé humaine et l'écosystème aquatique (Chedad et
Assobhei, 2007). Les eaux usées contiennent en moyenne 107
à 108 bactéries/ml .La concentration en
bactéries pathogènes est de l'ordre de 104/l (Habib
10
et El Rhazi, 2007).L'estimation de la contamination se fait
par le biais de bactéries indicatrices de pollution fécale et de
germes pathogènes. L'utilisation des microorganismes comme indicateurs
de la qualité hygiénique de l'eau date d'avant 1880 (Anonyme,
2000). Ces indicateurs bactériens sont les coliformes fécaux (CF)
et les streptocoques fécaux (SF). Il a été montré
que les caractéristiques du milieu récepteur peuvent affecter la
survie de ces indicateurs (Chedad et Assobhei, 2007 cité par Ayo,
2013).
-Bio-indicateurs bactériens
Ce sont les micro-organismes commensaux pathogènes ou
non, trouvés dans le tube digestif de l'homme et des animaux à
sang chaud. Ils se retrouvent généralement dans les milieux
aquatiques pourvus de matière organique. Le choix de ces germes comme
bio-indicateurs de la pollution repose sur leur origine, leur
sensibilité à différents niveaux de pollution et leur
aptitude à dégrader la matière organique en substances
minérales en vue de son recyclage. On distingue deux principaux groupes
de bio-indicateurs: coliformes fécaux et streptocoques fécaux.
Coliformes fécaux (CF)
Les coliformes fécaux, ou coliformes
thermotolérants, sont des germes témoins de contamination
fécale communément utilisés pour contrôler la
qualité relative d'une eau. Ils constituent un sous-groupe des
coliformes totaux capables de fermenter le lactose à une
température de 44,5 °C. Ils sont aussi de bons indicateurs de
l'efficacité du traitement de l'eau (Chevalier et al., 2002).
L'intérêt de la détection de ces coliformes, à titre
d'organismes indicateurs réside dans le fait que leur survie dans
l'environnement est généralement équivalente à
celle des bactéries pathogènes. De plus leur densité est
généralement proportionnelle au degré de pollution
produite par les matières fécales (Chevalier et al.,
2002).
Streptocoques fécaux (SF)
Les streptocoques fécaux sont présents dans les
intestins d'environ 75 % des humains, à des concentrations variant de
105 à 108 bactéries/g (Chevalier et
al., 2002). La persistance des entérocoques dans divers types
d'eau peut être supérieure à celle des autres organismes
indicateurs de pollution, notamment à cause de leur résistance
notoire aux agents désinfectants. C'est ce qui fait d'eux des
indicateurs privilégiés pour évaluer l'efficacité
du traitement de l'eau (Anonyme, 2000). Cet intérêt à
l'égard des entérocoques s'expliquerait par le fait que,
comparativement aux coliformes (incluant Escherichia coli), ils sont
plus résistants a des conditions environnementales difficiles et
persistent plus longtemps dans l'eau (Chevalier et al., 2002).
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Le niveau moyen de contamination des effluents urbains par les
bactéries sont présentés dans le tableau II.
Tableau II. Niveau moyen de contamination des effluents
urbains par les bactéries (Bechac et al., 1983)
Niveau moyen de Contamination Germes
|
Valeur moyen (/ 100 ml)
|
Coliformes totaux
|
180 x 10
|
Coliformes fécaux
|
40 x 10
|
Streptocoques fécaux
|
4 x 10
|
Salmonelles
|
102
|
Particules virales
|
103
|
- Protozoaires bio-indicateurs
Les protozoaires jouent un rôle important dans la
destruction de la matière organique
d'où leur forte présence dans les zones de
dégradation et de décomposition actives. On peut citer les
ciliés (glaucona, pénicillium), les flagellés et quelques
espèces sessiles à régime bactériophage.
- Macro-invertébrés
Certaines eaux usées sont susceptibles de contenir une
multitude de micro-organismes,
certains pathogènes peuvent être
recherchés pour évaluer les dangers que présentent ces
effluents pour l'environnement. Parmi ces pathogènes, on a les
salmonelles, les shigelles, Escherichia coli, les vibrions
cholériques, les citrobactéries et certains virus. Toutes ces
formes de pollution entraînent une forte dégradation des milieux
récepteurs aux conséquences d'ordre sanitaire, écologique,
et économique.
I.2.2.5. Conséquences des eaux usées sur
l'environnement physique et humain
Toutes formes de pollution entraînent une forte
dégradation des milieux aquatiques récepteurs aux
conséquences diverses à savoir: sanitaires, écologiques et
économiques (Agendia et al., 2000).
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