Participation
communautaire
Les spécialistes du développement ont tous un
penchant pour le concept de participation. Selon IRAM (2003) la participation
est devenue un thème récurrent du développement. Il a
été repris par de nombreux intervenants de l'aide au
développement et souvent caricaturé par les effets de mode au
niveau des bailleurs de fonds, des gouvernements des pays du Sud ou des ONG.
`'Notre approche est participative'', `'une
approche participative qui responsabilise les populations
pauvres et leur permet d'établir elles-mêmes les priorités
d'investissements. On constate même que, lorsque les organisations
communautaires ont la responsabilité de la conception, de
l'exécution, et de l'évaluation de la mise en exécution
d'un projet, le coût des programmes est moins élevé et les
résultats durent plus longtemps'' (Banque Mondiale 2000).
Pour Doligez (2003), la participation permet
d'avoir une intervention plus « efficace », parce qu'elle part des
« besoins exprimés » et non des idées
préconçues de « développeurs », parce qu'elle
corrige l'actions en fonction des opinions parce qu'elle informe correctement
les populations et évite les rumeurs''.
Le Fonds de Développement Social (FDS) doit
s'intégré par définition dans une structure et une logique
de développement communautaire. Il s'agit pour le FDS de tabler sur les
associations villageoises afin que celles-ci participent
à l'initiative, la préparation, la mise en oeuvre, ainsi qu'au
suivi et à l'évaluation des actions de développement
qu'elles veulent promouvoir. Comme le FDS intervient principalement au niveau
local, c'est-à-dire des villages et des communes, la
participation et la responsabilisation des
bénéficiaires, en vue de l'appropriation par eux des initiatives
mises en oeuvre, sont déterminantes pour assurer la réussite de
ses interventions'' (Projet Réduction de la Pauvreté 2001).
Le terme participation est devenu le leitmotiv dans le
vocabulaire des `'développeurs'', plus d'ailleurs, puisqu'il sert
d'appât pour attirer les financements. Il est devenue un
véritable effet de mode, il reste omniprésent dans de nombreux
projets et démarches d'interventions locales (enquêtes rapides
participatives, type MARP) et approches de développement sans
référence à des objectifs et des principes d'actions
définis et rigoureux (Doligez 2003). De fait, la participation s'est
transformée en une notion floue et ambiguë à plus d'un titre
et il est important de voir comment elle rentre dans les pratiques. La
question qui apparait en filigrane est de savoir si la participation
communautaire garantie la pérennisation des projets de
développement.
3.1.7 : Les avantages de la
participation communautaire
Dans le cadre de la mise en oeuvre des projets de
développement communautaire, la participation se ramène
essentiellement à :
- La participation matérielle aux travaux : apport
de matériaux de construction disponibles dans le village (sable,
gravier, moellon, eau)
- La participation physique : investissement humain aux
travaux
- La participation financière : contribution
financière au coût du projet.
- La participation à l'élaboration du projet,
à la prise de décision et à l'évaluation.
La participation communautaire est transversale et doit
être permise à toutes les étapes du cycle du projet
(identification du projet, instruction, financement, exécution, suivi et
évaluation). L'effectivité de cette participation permet aux
populations d'avoir un pouvoir d'initiative et de décision dans la
définition et la mise en oeuvre des actions et programmes qui concernent
leur propre avenir. Cette responsabilisation effective et durable des
producteurs dans la définition et la mise en oeuvre d'actions de
développement accroît les chances d'une réflexion
endogène sur les modes de mise en valeur du milieu. Cela signifie que
les intervenants extérieurs et les Etats reconnaissent les
communautés villageoises comme des acteurs du développement, des
partenaires à part entière et non comme les cibles d'un projet
extérieur ou les moyens de mettre en oeuvre des décisions prises
sans eux (Bonnal 1995).
Il n'y a donc de participation populaire que si s'instaure une
relation de partenariat, des rapports contractuels, entre la population
concernée par un programme d'action et les autres acteurs. Cela suppose
que le programme s'appuie sur un diagnostic concerté et que ses
orientations prennent en compte les aspirations, les objectifs et les
contraintes des différentes parties. Une intervention n'est donc
participative que si elle résulte de compromis, explicites et
négociés, entre les intérêts des différents
acteurs.
Mais comment avoir justement cette garantie d'application
parfaite de la méthode lorsqu'on ne maîtrise pas les
réalités socioculturelles dans un village, compte tenu des
impératives de temps ? Comme le rapporte un adage malien :
`'L'étranger a de gros yeux, mais ne voit rien''
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