Résumé
La présente étude porte sur la
problématique de la pérennisation des projets de
développement, notamment le cas de deux périmètres
maraîchers aménagés en 2003 dans deux villages de la
commune rurale de Toukoroba (cercle de Banamba, région de Koulikoro).
Ces deux périmètres eux mêmes s'inscrivent dans le cadre de
la mise en oeuvre d'un projet de lutte contre la pauvreté,
financé par la Banque Africaine de Développement et le
Gouvernement de la République. Il a été
exécuté par l'ONG AMACO dans dix sept villages de la commune
rurale de Toukoroba (cercle de Banamba, région de Koulikoro). Il
s'agissait pour l'ONG AMACO d'appuyer les communautés dans
l'identification, la conception et la mise en oeuvre de projets de
développement communautaire.
Le choix du thème s'explique par le fait que trois
années après le retrait de l'ONG, l'exploitation du
périmètre continue dans le village de Dodougou, alors que celui
de Diéco n'est plus exploité. Ce constat a amené
à poser la question suivante : pourquoi au retrait des structures
d'appui, certains villages poursuivent l'exploitation du projet, alors que dans
d'autres villages les projets sont sous exploités ou même
arrêtés ?
L'objectif global de cette étude était
d'analyser, dans un processus d'approche participative, les facteurs
déterminants dans la pérennisation des projets de
périmètre maraîcher à Dodougou et Diéco.
Elle a été abordée sous l'angle
socio-anthropologique du développement. A travers une étude
comparative, une analyse des pratiques sociales a permis de faire ressortir les
compromis, les rapports de forces et les interactions qui sont
déterminants dans la pérennisation des projets.
Pour la collecte des informations, la méthodologie a
reposé sur trois techniques d'enquête : la revue
documentaire, l'entretien et l'observation. A l'issu des entretiens et
observations, quelques résultats apparaissent :
- Les conditions naturelles permettent la pratique du
maraichage. Ainsi, bien avant l'arrivée du projet, les femmes
s'adonnaient au maraîchage. il se pratiquait dans des
périmètres individuels. Les femmes aménageaient des
petites parcelles d'une superficie variant entre 100m² à
300m². les enclos étaient faits par des morceaux de bois
coupés en brousse. Bien qu'appartenant à la femme, tous les
membres du ménage participent, selon leur disponibilité, aux
travaux d'aménagement des parcelles (débroussaillage, enclos).
L'activité commençait vers le mois de novembre, après les
récoltes. Les produits étaient destinés à la
consommation et au commerce. Les revenus générés par
l'activité rentraient dans les dépenses familiales.
- Les approches participatives telles que prônées
par les agents de développement ne constituent pas une condition sine
qua non dans la pérennisation des projets communautaires. Les dynamiques
locales sont plus déterminantes. Mais, dans la plupart des cas, le temps
d'observation dont disposent les agents de développement n'est pas
suffisant pour leur permettre de distinguer les situations circonstancielles
des tendances plus profondes.
- La non prise en compte des `'logiques communautaires''
constitue un blocage à la pérennisation des projets de
développement communautaires.
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