1.2. Objectifs du travail
En initiant ce travail, nous nous sommes fixé
comme objectifs de faire une
étude taxonomiques et écologique des
Bryophytes dans divers habitats du PNKB.
Etude taxonomique :
> réaliser un inventaire des espèces de
Bryophytes présentes dans divers
habitats ;
> contribuer à la description morphologique des
Bryophytes.
Etude écologique :
> caractériser la spécificité des
relations bryophytes-plante hôte et biotope ;
> caractériser la spécificité des
bryophytes-statuts biologiques de la plante hôte
(substrat mort ou vivant).
> estimer et comparer la biodiversité attendue
et observée dans divers habitats.
1.3. Intérêt du travail
Les résultats du présent travail vont nous
permettre de :
- contribuer à la connaissance des
espèces des Bryophytes des forêts d'altitude du PNKB.
- constituer un herbier de bryophytes que nous allons
garder à l'herbarium de l'U.O.B qui servira d'outils de
référence pour les prochaines études de ce taxon au PNKB
en particulier et dans la région du Rift Albertin en
général.
1.4. Généralités sur les
Bryophytes
Les bryophytes constituent un groupe naturel des
plantes chlorophylliennes ; elles occupent une position intermédiaire
entre les algues et les plantes vasculaires en ce qui concerne
l'évolution bien qu'aucun lien ne les unit. Ils différent des
algues par leur important rôle de sporophyte et des plantes vasculaires
par le fait que le sporophyte diploïde est la plante entière
d'après Wigginston (2004).
Selon Letouzey (1982), les mousses sont formées
des petites racines (rhizoïdes) et tiges de quelques centimètres de
hauteur au maximum, serrées les unes contre les autres et garnies de
minuscules feuilles très simples n'ayant qu'une nervure. A certaines
saisons, au dessus de la tige feuillée, naissent des minuscules organes
mâles ou femelles et de ces derniers s'élève ensuite un
filament (petit) qui fait sortir à l'extrémité un
renflement (sporogone) d'où s'échappent les spores comme du
chapeau de champignon qui, en germant donneront une nouvelle
bryophyte.
Ces feuilles ne sont pas des vraies feuilles. Il est
plus juste de parler d'appendices phyllidiens. La mise au point d'un cormus
(tige et feuilles) augmente considérablement la surface
réceptrice aux rayons nourriciers du soleil chez les Bryophytes.
Toutefois, n'ayant aucune structure rigide et pas de système
circulatoire efficace, les bryophytes n'ont pas pu croître
énormément, la surface supérieure de l'appendice
phyllidien est couverte de cuticule qui présente plusieurs
caractéristiques importantes :
- elle est plus rigide ; ce qui favorise le port
dressé des petites tiges des bryophytes,
- elle les protège contre les radiations
nocives du soleil,
- elle limite la perte d'eau par évaporation.
(bryo2hb.en ligne)
Selon Petiot (2003), le cycle de vie des bryophytes
commence par une spore se développant en une structure filamenteuse
connue comme protonéma à partir du - quel apparaît un jeune
bouton qui se développe en un gamétophyte qui peut être une
plante feuillée ou thalloïde. Quand la plante feuillée ou
thalloïde atteint la maturité, elle produit des structures
reproductrices : l'anthéridie (organe reproducteur mâle) et
l'archégone (organe reproducteur femelle). Ces deux organes
reproducteurs sont protégés par un appendice feuillé
périgonial (protégeant anthéridie) et les feuilles
périchantiales (protégeant l'archégonie). Une
anthéridie est constituée d'une tige et une structure
sphérique contenant des anthérozoïdes biflagellés.
L'archégone est quant à lui, constitué d'un canal
cellulaire. Quand l'archégone atteint la maturité, le canal
cellulaire se désintègre et devient mucilagineux. Grâce
à l'eau de pluie, un
anthérozoïde se dépose sur
l'archégone, nage à travers la substance mucilagineuse dans le
canal et finalement atteint l'oosphère, s'unit avec cette
dernière et forment avec elle le zygote. Le zygote subit la division
mitotique pour produire un embryon multicellulaire qui éventuellement se
développe en sporophyte. Ce dernier a trois parties : le pied, le zeta
et la capsule. Le calyptra est souvent présent au sommet de la capsule.
Le sporophyte reste attaché au gamétophyte par le pied et
à partir du quel il obtient des nutriments. La capsule peut relativement
être simple ou complexe en structure. Dans la capsule, les cellules de
sporogone produisent les spores tétrades par méiose ou division
réductionnelle. Quand le sporophyte atteint la maturité, la
capsule s'ouvre, libère les spores. Les spores sont soit
apportées par le vent, dispersées et s'éloignent de la
plante - mère. Sous les conditions climatiques favorables et un substrat
souhaitable, elles germent pour produire le protonéma et le cycle se
répète.
Il y a ainsi alternance de génération,
la génération gamétophytique haploïde alterne avec la
génération sporophytique diploïde comme le montre le cycle
représenté dans la figure 1 ci - dessous.
Figure 1 : Cycle de vie de l'hépatique
Marchantia polymorpha.
Légende de la Figure 1.
1 Thalle (gamétophyte)
a Rhizoïdes
b Corbeille à propagules
c Anthéridiophore
2 Anthéridiophore 3-5 Anthéridie
6 Anthérozoïde
7 Thalle (gamétophyte)
a Jeune archégoniophore
b Archégoniophore mature
8 Archégoniophore
9 Archégone
a O(v)osphère
b Cellule ventrale du canal
du col
c Cellule apicale du canal du
col
10 Archégone
a Noyau de l'o(v)osphère
b Noyau de l'anthérozoïde
c Ventre de l'archégone
d Col de l'archégone
11 Archégone
a Coiffe (involucre)
b Ventre
c Zygote
12 Archégone développé
a Pied
b Soie
c Capsule
d Ventre
e Coiffe (involucre)
13 Elatère
14 Cellule-mère de spore
15 Tétrade
16 Spores
17 Sporophyte déhiscent
a Coiffe (involucre)
b Capsule
c Elatères
d Spores
18 Spore germant
19 Cycle de reproduction
asexuée
a Corbeille à propagules
b Propagule
Notons que les bryophytes peuvent aussi se reproduire
asexuellement ou végétativement par une variété de
propagules : le sommet du bourgeon peut se détacher de la plante,
tombé sur la terre et se développer en une plante
mature.
Selon Wolfgang et al. (2009), les Bryophytes,
abusivement appelées mousses, est un groupe des plantes invasculaires
constitué de trois embranchements dont : Marchantiophyta, Bryophyta
et Anthocerophyta.
Ces trois embranchements différent l'un de
l'autre par des caractéristiques données dans le tableau
1.
Tableau 1 : Caractères distinctifs des trois
embranchements
Organes
|
Marchantiophyta
|
Anthocerophyta
|
Bryophyta
|
Protonéma
|
Peu développé
|
Peu développé
|
Bien développé
|
Gamétophyte
|
Thalle ou tige
feuillée
|
Thalle
|
Tige feuillée
|
Symétrie
|
Dorsi-ventrale
|
Dorsi-ventrale
|
Radiale
|
Rhizoïde
|
Unicellulaire non
ramifié
|
Unicellulaire non
ramifié
|
Multicellulaire ramifié
|
Anthéridie
|
Epidermique
|
Hypodermique
|
Epidermique
|
1ère division du
zygote
|
Transversale
|
Verticale
|
Transversale
|
Croissance du
sporophyte
|
Limité
|
Illimité
|
Limité
|
Capsule
|
pas de columelle pas de coiffe pas d'opercule pas de
péristome présence de valve présence
d'élatère
|
columelle présente pas de coiffe pas d'opercule
pas d'opercule pas de valve pseudo-élatère
|
columelle présente coiffe présente opercule
présente péristome présente pas de valve pas
d'élatère
|
Le tableau 1 présente les caractères
distincts de 3 embranchements de bryophytes : en se basant sur le
protonéma, les Marchantiophyta et les Anthocerophyta
ont un protonéma peu développé mais les Bryophyta
ont un protonéma bien développé. Le
gamétophyte des Marchantiophyta est soit une thalle ou une tige
feuille, mais les
Anthecerophyta et les Bryophyta ont
respectivement un thalle et une tige feuillée; Marchantiophyta
et Anthocerophyta ont une symétrie dorsiventrale mais
celle des Bryophyta est radiale ; les rhizoïdes sont
unicellulaires non ramifiées chez les Marchantiophyta et les
Anthocerophyta, mais multicellulaire ramifiée chez les
Bryophyta. L'anthéridie est épidermique chez les
Marchantiophyta et chez les Bryophyta mais hypodermique chez
les Anthocerophyta. La 1ère division du zygote est
transversale chez les Marchantiophyta et chez Bryophyta ;
elle est ventrale chez les Anthocerophyta. Il faut dire qu'ils
ont plusieurs autres caractères en commun, mais aussi de dissemblances
(voir tableau 1).
|