Les déterminants du mauvais état de santé auto- déclaré au Cameroun: une analyse à partir des données d'ECAM 3( Télécharger le fichier original )par Nino Alfredo NDJONDO SANDJO Université de Ouagadougou Institut supérieur des sciences de la population - Master en population et santé 2012 |
I.5. Hypothèses de rechercheLes perceptions qu'ont les individus de leur propre état de santé en Afrique Subsaharienne en général et au Cameroun en particulier dépendent de plusieurs facteurs socioéconomiques. D'une part, elles tiennent compte de leurs caractéristiques individuelles telles que les facteurs démographiques, économiques et socioculturels et d'autre part, du mode de vie adopté et du capital social dont ils disposent, pour évaluer leur état de santé. L'amélioration de l'état de santé auto-déclaré d'un individu passe par l'adoption d'un mode de vie favorable à la santé et l'amélioration de la qualité et la quantité de son capital social sous l'influence de plusieurs facteurs d'ordre démographique, socioculturel, et économique. La nécessité d'élaborer des politiques de santé favorables aux pauvres et en tenant compte de l'approche genre et développement tel que recommandé par les gouvernements et autres institutions internationales nous amène à tenir compte de ces deux variables de stratification. L'étude des déterminants socioéconomiques du mauvais état de santé auto-déclaré selon le niveau de vie nécessite de tester quelques hypothèses relatives aux facteurs relevés ci-dessus. Conformément à nos objectifs, nous formulons les hypothèses principales suivantes : a) Hypothèse A : Les caractéristiques socioculturelles d'un individu sont plus importantes que les caractéristiques économiques et démographiques dans l'auto-évaluation de son état de santé au Cameroun ; Cette hypothèse est liée au fait que le comportement d'un individu est fortement inspiré de son environnement socioculturel et de son éducation. Cet élément semble plus déterminant dans l'adoption d'un mode de vie d'une part et de la perception de son état de santé d'autre part. En plus, certains travaux on montré que le lien entre le niveau de vie et la santé perçue devient inexistant après contrôle par le niveau d'éducation (Grigoriev et Grigorieva, 2011). b) Hypothèse B : Le niveau d'instruction de l'individu détermine le plus la perception qu'il a de son état de santé parmi les facteurs socioculturels au Cameroun ; Plusieurs travaux ont montré que l'éducation est le facteur le plus important associé à la santé auto-déclarée (Grigoriev et Grigorieva, 2011 ; Savage et Henning, 2008). Cette hypothèse trouve donc sa raison d'être par le fait qu' un individu instruit dispose des habiletés à rechercher le savoir, à comprendre les informations et à résoudre ses problèmes. Des hypothèses secondaires portant sur le sens de la relation sont également émises dans le tableau N°1 suivant. Tableau 1 : Hypothèses secondaires portant sur le sens des relations
* 3 Cette hypothèse est assez originale. En effet, aucune étude à notre connaissance n'a examiné le lien entre l'auto-déclaration d'un mauvais état de santé et le lien de parenté avec le chef de ménage. |
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