I.6. Définition de
quelques concepts
I.6.1. La santé
Plusieurs travaux ont donné des définitions de
la santé, la plus citée est celle de l'Organisation Mondiale de
la Santé (OMS) de 1948. Ainsi, pour l'OMS, « la santé
est un état complet de bien-être physique, mental et social et qui
ne peut être réduit à l'absence de maladie ou
d'infirmité » (OMS, 1986, p.1). Selon cette définition,
la santé est caractérisée par l'intégrité
anatomique, physiologique et mentale, la capacité à assurer ses
rôles familiaux, professionnels et sociaux, et l'absence de risque de
maladie et de décès prématuré. La santé est
donc un concept multidimensionnel (OMS, 1986 ; OMS, 1999 ; Montaut,
2010 ; Tafforeau, 2010).
Dans le contexte de la promotion de la santé, la
santé n'est pas un état abstrait, mais plutôt un moyen
d'atteindre un but. Sur le plan fonctionnel, il s'agit d'une ressource qui
permet de mener une vie productive sur les plans individuel, social et
économique. En somme, la santé est une ressource de la vie
quotidienne, et non le but de la vie ; il s'agit d'un concept positif mettant
en valeur les ressources sociales et individuelles, ainsi que les
capacités physiques (OMS, 1999).
La santé est reconnue comme un droit fondamental de la
personne humaine. La Charte d'Ottawa identifie les conditions préalables
à la santé, qui sont la paix, des ressources économiques
suffisantes, des aliments et un logement appropriés, un
écosystème stable et une utilisation viable des ressources. La
prise en compte de ces conditions préalables met en exergue les liens
inextricables qui existent entre la situation sociale et économique,
l'environnement physique, les modes de vie individuels et la santé. Ces
liens sont la clé d'une compréhension globale de la santé,
qui est un élément essentiel de la définition de la
promotion de la santé (OMS, 1986 ; OMS 1999).
Le maintien et l'amélioration de la santé ainsi
que la poursuite de politiques et de pratiques visant à promouvoir et
protéger la santé sont des responsabilités sociales
reflétées par les actions des décideurs dans le secteur
public et privé (OMS, 1997). Afin de prendre cette responsabilité
et d'améliorer la santé, les décideurs ont besoin des
connaissances sur l'état de santé de la population. La mesure de
la santé peut donc servir comme une première étape dans le
processus de planification de l'action et dans la mise en oeuvre des
interventions. Dans cette relation, Naidoo et Wills (2003, cité par
Bacher, 2010) soulignent quelques raisons supplémentaires pour
lesquelles la mesure de la santé est importante. Tout d'abord,
recueillir des informations sur les problèmes de santé est utile
pour évaluer les besoins d'une population en matière de
santé. Deuxièmement, il est important de mesurer la santé
lors de l'évaluation des programmes de promotion de la santé, ou
pour appuyer la planification en promotion de la santé. Les variables de
résultat peuvent être comparées avec des mesures de base
pour évaluer l'influence d'un programme. En troisième lieu, la
répartition des financements extérieurs nécessite souvent
des faits scientifiquement prouvés en termes de nombre ou d'autres
bonnes raisons.
Dans la pratique, on distingue trois approches de mesure de
l'état de santé à savoir (Montaut, 2010):
- L'approche « médicale » qui
définit le mauvais état de santé à partir de
déclarations ou de diagnostics de maladies et d'anomalies ;
- L'approche « fonctionnelle » qui
définit le mauvais état de santé comme les
difficultés à assumer des tâches ou des rôles
ordinaires à cause d'un problème de santé ;
- L'approche « subjective » qui s'appuie
sur le ressenti de l'individu.
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