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Analyse des déterminants de la faillite des entreprises publiques burundaises: cas du Complexe Textile de Bujumbura( COTEBU )( Télécharger le fichier original )par Salvator NYANDWI Institut supérieur de gestion des entreprises - DESS en gestion des entreprises option finance comptabilité 2013 |
III.1.4. La faible capacité en matière de ressources humainesAu Burundi, l'entreprise publique COTEBU figurait parmi celles qui avaient une capacité d'embauche élevée. Avec des effectifs allant jusqu'à 1700 employés, cette entreprise de conception chinoise faisait partie de ce qu'il convient d'appeler : « entreprise à haute intensité de main d'oeuvre ». Etant donné que les employés font partie des actifs incorporels, l'évolution au niveau des recrutements pouvait facilement constituer une baisse des résultats nets et par là une baisse de la compétitivité. A la faillite de cette entreprise, tout ce monde s'est retrouvé en chômage avec toutes les conséquences qui sont liées à cette situation. Evidemment, les recrutements ont été effectués sans analyse des capacités financières que disposent l'entreprise et cela peut à la longue être une cause de la faillite. Dans la plupart des grandes entreprises au monde, la réussite doit être synonyme de maîtrise des effectifs du personnel ainsi que la formation continue pour augmenter les capacités techniques. Source : Nos entretiens en annexe 5. Sur ce point, ALBAGLI Claude et HENAULT Georges écrivaient que : « si les entreprises reconnaissent désormais que les ressources qui conditionnent le plus leur échec ou leur réussite sont les ressources humaines, c'est peut-être parce que les hommes sont enfin considérés comme les seuls à mettre en oeuvre les stratégies qui vont faire fonctionner l'organisation » 33(*) Cela est applicable pour les entreprises privées comme pour les entreprises publiques comme COTEBU. Le tableau ci-après montre l'évolution de la masse salariale par rapport aux effectifs des travailleurs. Tableau n°16 : Evolution de la masse salariale par rapport à la valeur ajoutée de 1991 à 2005
Source : SCEP, Situation générale du secteur parapublic, « cas du COTEBU » Dans le tableau ci-dessus, il ressort que la masse salariale a continué à monter depuis 1996 alors l'entreprise continuait à connaître des problèmes de trésorerie liés à des résultats nets négatifs. Nous trouvons cette argument dans un rapport d'une commission des travailleurs de COTEBU chargée de donner des avis sur la manière de diminuer les charges salariales : « Document produit le 12 novembre 1996 et transmis à qui de droit par le Directeur Général le 7 décembre 1996, beaucoup de propositions à améliorer la situation financière de l'entreprise ont été émises mais sans succès ».34(*) Par la suite, le graphique ci-après synthétise l'évolution de la masse salariale par rapport à la valeur ajoutée de 1991 à 2005 alors que l'entreprise était sur le point de fermer les portes. Graphique n° 4 : Evolution de la masse salariale par rapport à la valeur ajoutée de 1991 à 2005 Source : Par l'auteur à partir du tableau n°16 A travers le graphique ci-dessus, la courbe de la masse salariale monte même si les effectifs stagnent un peu, il y eu une augmentation des salaires. Pour éviter cette hémorragie financière, le rapport d'une commission des travailleurs avait demandé le licenciement de 60 travailleurs incompétents relevés dans tous les secteurs pour les remplacer par d'autres plus rentables afin d'abaisser la masse salariale et augmenter le chiffre d'affaires. Ensuite l'approvisionnement des pièces de rechange en quantité suffisante pour faire fonctionner toutes les machines des différents ateliers. Enfin la dotation du COTEBU d'une main d'oeuvre suffisante et de bonne qualité. * 33 ALBAGLI Claude et HENAULT Georges, « La création d'entreprise en Afrique », EDICEF/AUPELF, Paris, 1996. * 34 SCEP, « Rapport d'une commission ad hoc des travailleurs de COTEBU », Novembre 1996. |
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