II.1.2. Démocratie
La démocratie (du grec demokratia, demos « peuple
», kratein, « Gouverner ») est un système politique dans
lequel la souveraineté procède de l'ensemble des citoyens. Son
principe est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Son
origine remonte à l'antiquité dans les Etats-cités de la
Grèce Classique. Mais son assertion moderne date du
17ème, 18ème siècle à la
suite des révolutions qui vont secouer certains pays de l'Europe
occidentale longtemps caractérisés par une longue histoire du
régime monarchique. Sa pratique revêt plusieurs modalités.
On dit qu'elle est directe lorsque le peuple exerce directement son droit de
regard à la gestion de la chose publique à travers par exemple le
référendum. Elle est indirecte ou représentative lorsque
le peuple se manifeste à travers les représentants élus au
suffrage. C'est le régime qui
consacre la liberté et l'autonomie de l'individu en lui
accordant le privilège d'opiner sur la chose publique.
Néanmoins, la démocratie demeure le moins
mauvais des régimes politiques ayant aussi ses limites. En effet, la
démocratie n'est qu'un concept vide si tous les citoyens n'ont pas
accès à l'information ou à un niveau d'instruction qui
leur permette de participer au débat politique. D'ailleurs, le
célèbre théoricien de cette démocratie, J-J
Rousseau déclarait que la démocratie à l'entendre dans son
sens strict, n'est qu'une vue d'esprit, une illusion ; il est contre l'ordre
naturel qu'une majorité gouverne une minorité. Se fondant sur la
distinction entre gouvernés et gouvernants, il déclarait
« A prendre le terme dans la rigueur de
l'acceptation, il n'a jamais existé de véritable
démocratie et il n'en existera jamais. Il est contre l'ordre naturel que
le plus grand nombre gouverne et que le petit soit gouverné
»6.
Pour le politologue italien Giovanni Sartori, la
démocratie est le nom pompeux d'une réalité qui n'existe
pas.
II.1.3. Groupes de pression/d'intérêt
Outre les partis politiques, l'espace politique est
structuré par d'autres organisations. Ce sont des groupes plus ou moins
constitués qui de jour ou de nuit, luttent pour la promotion et la
défense des intérêts de leur membres auprès des
pouvoirs publics. Pour Almond et Powell, un groupe d'intérêt ou de
pression est une organisation constituée qui cherche à influencer
le pouvoir politique dans un sens favorable aux préoccupations sociales
qu'elle prend en charge. Ils se distinguent des foules de manifestants ou de
grévistes par leur caractère organisé et des partis
politiques par leur volonté uniquement d'exercer la pression sur le
pouvoir politique et non de l'exercer ou de le conquérir.
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6 JJ Rousseau, Contrat social, Paris, Seuil, 1977
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