II.2. Parallélisme de l'évolution de la
citoyenneté politique des femmes en France et au Togo
La citoyenneté politique des femmes françaises
s'apparente à bien des égards à celles des togolaises. En
effet, tout comme les luttes féminines pour l'indépendance au
Togo, les femmes françaises ont activement participé à la
prise de la Bastille et à mettre fin à l'Ancien régime
caractérisé par l'autoritarisme monarchique et la brimade des
droits fondamentaux. Elles étaient là dans les Clubs
révolutionnaires et dans les rues portant les armes. Pourtant, une fois
la liberté acquise, ces femmes
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sont exclues de la citoyenneté active d'autant plus que
la Constitution rédigée à l'issue de la Révolution,
ne reconnaissait pas le droit à la femme, le droit à participer
à la chose publique. Sieyès, l'un des artisans de la Constitution
françaises de 1789, dans son Préliminaire à la
Constitution française, situait les femmes du côté des
citoyens passifs, tout en laissant la porte ouverte à une
évolution ultérieure en ce qui concerne l'exercice de leur droit
politique :
«Tous les habitants d'un pays doivent y jouir des
droits des citoyens passifs, tous ont droit à la protection de leur
personne, de leur propriété, de leur liberté, etc., mais
tous n'ont pas droit à prendre une part active dans la formation des
pouvoirs publics... ».
C'est pourquoi certains penseurs n'ont pas
hésité à dire que la révolution française a
inauguré une démocratie exclusive et non inclusive.
A partir de 1790, malgré le rehaussement des voix
minoritaires en faveur de l'inclusion politique des femmes, initiatives d'un
certain Condorcet, d'Olympe de Gouges, la voie à l'espace public et
politique leur était toujours verrouillée. Pourtant elles purent
bénéficier des réformes civiles notamment celles
concernant l'héritage, le mariage et le divorce.
L'instauration du suffrage universel en 1848, avait
suscité un grand espoir quant au sort politique de la femme
française. Mais, l'ostracisme par rapport aux femmes était
maintenu. C'est avec le processus de sécularisation amorcé en
1905, favorisant la chute de l'influence de l'Eglise sur l'Etat et surtout le
premier conflit mondial, que la femme française se voit octroyer le
droit de vote en 1944 avec l'extension du suffrage universel. En
résumé, que ce soit en France ou au Togo, à cette
époque, tout se passe comme si quand les femmes luttent pour la
démocratie, c'est pour finalement se faire gouverner par les hommes. On
n'entend par méthodologie, l'approche ou la démarche
adoptée pour
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pouvoir mener la recherche. C'est une étape importante
du processus de recherche, car c'est elle qui conditionne la validité
des résultats de notre étude et donne à la recherche un
caractère scientifique.
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