1-2-2- Mécanisme REDD+
1-2-2-1- Définition et
origines
REDD+ signifie Réduction des Émissions dues
à la Déforestation et à la Dégradation des
Forêts. Cette expression a été utilisée pour la
première fois dans sa forme abrégée RED (Réduction
des émissions dues à la déforestation) lors de la
11ème Conférence des Parties des Nations Unies (COP
11) à Montréal en 2005 par ''The Coalition for
Rainforest Nations'' dirigée par la
Papouasie-Nouvelle-Guinée (CHARLIE et al, 2009). L'initiative
de cette organisation s'inscrivait dans une logique de plaidoirie
visant à promouvoir le paiement de compensations aux pays en
développement qui réduiraient leur taux nationaux de
déforestation (ANGELSEN, 2009). L'ajout de `Dégradation' à
l'acronyme initial résulte de l'observation que la dégradation
des forêts dans certains pays en développement est autant
menaçante que la déforestation pour les écosystèmes
forestiers (CHARLIE et al, 2009). Bien accueilli à la COP 11,
le concept a été affiné, développé et
adopté officiellement lors de la COP 13 à Bali, en
Indonésie en 2007 sous la forme de la REDD (CCNUCC, 2007). A la suite
des discussions lors de la 14ème COP à Poznan, en
Pologne en 2008, il a été décidé que REDD devrait
évoluer vers REDD+ pour englober toutes les initiatives pouvant
accroître le potentiel d'absorption de carbone des forêts
(ANGELSEN, 2009). L'insertion du signe '+' sur le sigle REDD vise à
étendre ce mécanisme pour incorporer l'ensemble des
opérations visant la préservation, la restauration et la gestion
durable des écosystèmes forestiers. Après la clarification
de son identité et de sa mission, REDD+ a gagné une importance
accrue et depuis 2008, il est devenu un instrument clé pour les pays
forestiers tropicaux dans les négociations sur le changement climatique
menées au sein des Nations Unies (AFD, 2011).
1-2-2-2- Objectifs
L'accueil favorable de REDD+ au sein de la communauté
internationale, son soutien par les bailleurs de fonds et sa promotion dans le
cadre des négociations de la CCNUCC s'expliquent principalement par le
rôle important des forêts (surtout tropicales) dans la
régulation du climat mondial. REDD+ a comme objectif principal de
réduire les émissions de carbone résultant de la
déforestation dans les pays en développement (AFD, 2011). Deux
grands principes sous-tendent le mécanisme REDD+ (CHARLIE et
al, 2009) :
- une compensation financière appropriée doit
être fournie aux pays forestiers en développement en
échange de leurs efforts pour préserver leurs forêts
naturelles, ou participer aux initiatives de gestion forestière durable
(GFD) ;
- la compensation financière doit être
suffisamment incitative pour ces pays, de sorte que, lorsqu'ils ont le choix
entre préserver les forêts ou les défricher, ils optent
pour leur conservation.
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