La relance du projet de renouvellement
Le premier atelier élus-techniciens, mis en place
après la signature du mandat d'études opérationnelles fin
2011, s'est tenu le 15 mai 2012. Il initiait la collaboration entre les
élus et les techniciens de Nantes Métropole, ainsi que Florent
Turck, le chargé d'opération de Nantes Métropole
Aménagement.
Il y était repris les grandes lignes de l'étude
de Pierre Gautier afin de valider les orientations de ce nouveau mandat. Il y a
été précisé que l'étude avait
préconisé une programmation plurifonctionnelle envisageant une
mixité de bureaux et de logements, pour ce territoire dont la position
avait été considérée comme attractive
économiquement. Elle avait par ailleurs mis en évidence un noeud
de mobilité à traiter à partir de l'espace public, prenant
place entre la gare de Chantenay, bénéficiant d'une position
centrale, et sur la place Jean Macé, à l'Est du territoire.
En ce qui concerne les espaces verts, le projet avait
esquissé une continuité du cheminement haut entre le square
Maurice Schwob et le Parc des Oblates, en hauteur au bord de la falaise. Enfin,
rendre la Loire accessible était l'une des intentions essentielles du
projet, en prenant en compte la qualité des courtes séquences
naturelles et longues
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séquences ouvragées (estacades) de la rive Nord,
en opposition avec une rive sud très naturelle. Il s'agissait de jouer
avec les continuités et discontinuités.
En termes de budget, le chiffrage présenté en
2008 prévoyait une participation de la collectivité à
hauteur de 40 à 50 millions d'euros sur un bilan total de 80 millions
d'euros, auxquels s'ajoutaient 60 millions d'euros pour le traitement des
berges. Ces éléments ont conforté l'intérêt
d'une opération d'aménagement d'ensemble.
Alain Robert, Vice-président de Nantes Métropole
et adjoint à l'urbanisme, retenait, à l'issue de la
réunion, trois éléments forts : la liaison entre le haut
et le bas du territoire, l'intervention dans un contexte d'entrée de
ville, et le rapport à la Loire. Il ajoutait, sur le plan
stratégique, que « nous sommes dans un contexte plus apaisé
aujourd'hui, car il n'y a plus d'enjeux ferroviaires ». En effet pendant
plusieurs années se posait la question d'utiliser l'emprise ferroviaire
du Bas Chantenay, aujourd'hui gare de triage, pour y développer une
seconde gare afin de désengorger le tunnel menant au centre-ville.
Une dynamique globale sur le coeur de
l'agglomération
Le projet d'aménagement du Bas Chantenay
s'intègre dans un processus global d'aménagement du centre de
l'agglomération.
En termes de projets d'aménagement à
proximité du site, on remarquera de nombreuses opérations
à différents stades de maturité, notamment :
? La poursuite de l'aménagement de l'Ile de Nantes dans sa
seconde phase, pilotée
par la SAMOA et Marcel Smets, qui a succédé
à Alexandre Chemetoff depuis 2010 ;
? Le lancement fin septembre 2011 de l'étude urbaine du
secteur des Isles de Rezé et
de Pirmil, pilotée par Nantes Métropole
Aménagement et l'agence OBRAS ;
? L'élaboration du projet Centre-ville (travaux sur le
Cour des cinquante otages, l'îlot
Neptune et la place Bouffay, entre autres) ;
? Le Projet Global de Bellevue au nord de Chantenay,
piloté en régie par Nantes Métropole avec l'agence
Bécard et Palay.
Bas Chantenay
Les Isles de Rezé & Pirmil
Ile de Nantes
GoogleMaps, 2011
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Parallèlement à ces projets en cours dans la
proximité du territoire du Bas Chantenay, le projet urbain s'inscrit
dans une véritable stratégie de développement
cohérente à l'échelle du coeur d'agglomération.
Ainsi, dans le cadre d'une réflexion globale sur l'aménagement du
coeur de la ville, Nantes Métropole a lancé en septembre 2011 une
mission « Cohérence des deux rives », pilotée par
Marcel Smets, parallèlement à sa mission de maîtrise
d'oeuvre urbain de l'Ile de Nantes. Elle a pour objectif de définir une
stratégie cohérente du développement concomitant des
berges du Bas Chantenay, de l'Ile de Nantes et des Isles de Rezé. Cette
mission prend fin à l'automne 2012. Les observations, analyses et
scénarios de développement envisagés dans ce cadre
serviront de matière à réflexion pour l'orientation du
projet du Bas Chantenay.
Par ailleurs, les qualités économiques du site
et leur potentiel de mutation seront étudiés en profondeur par
une étude de vocation économique de la zone d'activités du
Bas Chantenay, pilotée par Nantes Métropole. Elle s'attachera
à définir les enjeux de conservation d'activités
industrielles, la faisabilité du transfert éventuel de certaines
d'entre elles, et le potentiel de mixité de fonctions sur le quartier.
Le bureau d'étude, Synopter, a été désigné
en juin 2012, et sa mission prendra fin en février 2013, période
à laquelle l'équipe de maîtrise d'oeuvre devrait avoir
été recrutée.
Jusque fin 2012 la région Pays de la Loire effectue
également l'inventaire du patrimoine matériel et
immatériel du quartier de Chantenay. Cette étude vise à
identifier les bâtiments ainsi que les lieux qui présentent un
intérêt patrimonial fort et seront donc à conserver ou
mettre en valeur. Elle sera d'un intérêt certain pour alimenter la
réflexion sur les orientations d'aménagement du Bas Chantenay.
Enfin, le projet du Bas Chantenay s'inscrit dans une
réflexion en cours autour d'un franchissement de la Loire, dont
l'emplacement est envisagé entre le pont de Cheviré et l'Ile de
Nantes, et concerne donc directement le Bas Chantenay. L'étude
franchissement, actuellement en cours, complétera la réflexion du
futur bénéficiaire de l'accord-cadre et sera à prendre en
compte pour la définition du parti d'aménagement du
territoire.
C'est donc un projet urbain qui est entièrement inscrit
dans une dynamique forte de renouvellement, non pas simplement du territoire
ciblé, mais de tout le coeur de la ville, avec des approches
variées mais très complémentaires. Ces études
diverses serviront à nourrir la réflexion d'un point de vue
urbain, et constitueront également le moteur politique du projet,
puisqu'il est très distinctement inscrit dans un mouvement de mutation
global.
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