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Analyse des méthodes paysannes de protection des cultures dans le delta du fleuve Sénégal

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par Christian Ilitch NGUINDA - AKANY
Université polytechnique de Thiès- Sénégal - Diplôme d'études approfondies en agronomie et protection des cultures  2008
  

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PROBLEMATIQUE

Les estimations démographiques des nations unies, en 2007, indiquent que les 81,7% soit 5,412 milliards de la population mondiale vivent dans les pays en développement et soufrent à des degrés divers, la faim ou la malnutrition (ONU - Département des affaires économiques et sociales, 2007). Selon les mêmes estimations, pour éviter qu'il y ait plus de 600 millions d'urbains sous alimentés d'ici 2025, la production agricole devra doubler (CFSI, avril 2008). Cependant, les contraintes phytosanitaires à elles seules pourraient occasionner des pertes qualitatives et quantitatives de l'ordre de 50% dans les pays en développement. Nourrir 5,412 milliards de personnes n'est plus seulement une exigence humanitaire, mais aussi un défi technologique. Les exploitants agricoles seront certainement encouragés à produire d'avantage de nourriture, mais le problème de fond reste la garantie assurer une protection de cultures pour une meilleure expression du potentiel productif des plantes cultivées du fait qu'elles couvrent l'essentiel des besoins alimentaires humains ( World Population Data Sheet, 2007). Selon Daniel, (1989), la recherche d'une productivité plus grande a déjà poussé, dans le passé, le paysan à mettre en oeuvre des pratiques empiriques de prévention des contraintes, notamment le choix des plantes cultivées et le mode d'exploitation. Ces pratiques ont eu à entraîner des bouleversements importants au niveau des agrosystèmes qui ont eu une influence sur l'apparition et l'impact des maladies et des ravageurs. Le plus difficile n'est donc pas de protéger les cultures, mais d'éviter que les mesures prises pour prévenir ou contrôler n'importe quel problème phytosanitaire ne puissent contribuer à rompre l'équilibre environnemental, au point de favoriser des apparitions de nouvelles formes de bioagression. Pour la plupart des pays en développement et en particulier le Sénégal dont 70% des populations dépendent, pour leur subsistance, de leur production agricole ; mieux se nourrir est tributaire de la maîtrise du risque que représentent les maladies et les ravageurs de cultures. Aussi, convient - il, pour une contribution pragmatique à l'amélioration de la disponibilité alimentaire, d'observer une démarche logique qui procède progressivement à une identification participative des différentes stratégies de protection de cultures en milieu rural, de manière à souligner les pratiques qui contribueraient à affecter l'expression du potentiel productif des plantes cultivées. Une des attentes techniques de ce travail est de faire la lumière sur les principales stratégies de préventions et de gestion des ennemies mise en oeuvre à l'échelle de parcelles paysannes. Au-delà d'une simple description des stratégies, l'attente technique consiste à rendre compte des facteurs qui influencent les interventions et les pratiques liées à la protection des cultures par le paysan.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand