3.5 - USAGE DES PESTICIDES
ET PROBLÈMES LIÉS
3.5.1 - Motifs de choix des
pesticides chimiques par les producteurs
Lors du diagnostic, il a été identifié
six raisons qui poussent les agriculteurs à utiliser les pesticides
chimiques. Ce sont :
a. la sécurisation de la production,
b. la forte sensibilité des cultures aux
différents ennemis,
c. la pression parasitaire élevée, la non
disponibilité d'alternative efficace à la lutte,
d. l'habitude de l'utilisation,
e. le faible temps entre la préparation et
l'application que nécessite l'utilisation de pesticides.
La figure 9 ci-dessous nous donne une répartition des
producteurs en fonction des différentes raisons réfutant
l'idée d'une protection de culture sans pesticides. Parmi les 85% des
agriculteurs réfutant la possibilité d'une lutte sans pesticide,
plus de la moitié d'entre eux (55%) pensent formellement que les
pesticides sécurisent la production et augmentent le rendement. Par
contre à peu près le quart des agriculteurs (27%) justifient
l'utilisation de pesticides par une pression parasitaire qu'ils estiment trop
forte. Dans les quatre autres groupes, 7% affirment qu'il n'y a pas d'autres
alternatives efficaces ; 3% les pesticides sont indispensables ;
4% le font par habitude et un autre groupe de 4% pense que l'utilisation de
pesticide fait gagner du temps.
Figure 9 :
Répartition des producteurs en fonction des raisons d'utilisation de
pesticides
En réalité au travers ces multiples
réponses, il y a un souci de garantir la production. Mais il n'est
également pas exclut que la raison de l'emploi massif des pesticides
soit associée la pression démographique signalée par
Diagne, (1996). En effet, avec la pression démographique qui s'accentue
chaque année, la demande en légume est de plus en plus
importante. Les superficies cultivées étant faibles, les
producteurs ont tendance à plus utiliser les pesticides pour juguler le
parasitisme et sauver la production qui est d'ordinaire faible.
3.5.2 - Approvisionnement en
pesticides chimiques
La source principale d'approvisionnement des
populations reste le réseau de distribution développé par
les industries chimiques de formulation de pesticides (SPIA, SENCHIM et
Traoré & Frères). Parmi les agriculteurs interrogés,
45% affirment s'approvisionner en pesticides auprès des grossistes dans
le cadre des achats groupés des coopératives et des GIE des
producteurs, contre 38 % qui achètent des pesticides à des
détaillants. Ces chiffres nous montrent que le mode d'approvisionnement
principal des agriculteurs se fait par le biais des groupements de producteurs
(Figure 10). Il montre d'autre part, que l'approvisionnement à partir de
subventions et dons d'organisme est faible (17%). Cependant, l'enquête
n'a pas révélé le pourcentage des acheteurs individuels
qui s'approvisionnent dans le circuit informel (boutique du village ou dans les
marchés hebdomadaires des pesticides).
Figure 10 : Approvisionnement en pesticide
chimique
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Figure 11 : Étiquetage des contenants
de pesticides
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La figure 11 fait ressortir que 34% des agriculteurs
interrogés affirment acheter toujours les pesticides avec
étiquette, 38% affirment le contraire c'est à dire jamais et 28%
disent parfois oui et parfois non. Il en ressort donc que dans la
majorité des cas les pesticides utilisés ne sont pas
étiquetés au moment de l'achat. Pour le consommateur,
l'étiquette représente souvent la seule source d'information
pouvant garantir une utilisation sûre et efficace du produit. Comme le
met en exergue Northoff, (2001), les pesticides sans étiquettes exposent
le producteur aux intoxications car il est privé d'indications sur le
principe actif, la date de fabrication ou les précautions, des conseils
d'application et d'emploi . L'agriculteur peut donc parfois sans se rendre
compte utiliser abusivement un pesticide de synthèse pour une cible pour
laquelle le produit n'est pas indiqué ; car c'est ce produit qu'il
a sous la main ou qui est disponible sur le marché.
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