CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS CLES
Ce chapitre fournit une précision sur les concepts
clés utilisés pour forger notre sujet et définir les
priorités de notre recherche. Ces concepts sont entre autre : calcul,
horreur, violence et conflit.
I- Le Calcul et l'Horreur
Nous essayons de cerner ici d?une part ce qu?est le calcul (A)
et d?autre part ce qu?est l?horreur (B).
A- Le Calcul
D?après le dictionnaire Le nouveau Petit
Robert46, le « calcul » désigne une mise
en oeuvre des règles élémentaires d?opérations sur
les nombres ; la transformation d?une quantité mathématique en
appliquant les règles des techniques opératoires correspondant
aux opérations qui interviennent. C?est aussi l?action d?évaluer
la probabilité de quelque chose ; l?ensemble des techniques d?aides
à la prise de décision qui permettent de comparer les avantages
et les inconvénients d?un choix économique. Le calcul
désigne aussi l?ensemble de mesures habilement combinées pour
obtenir un résultat. C?est une intention, une
préméditation, un acte intéressé.
Dans le cadre de cette étude, nous considèrerons
le « calcul » comme l?action d?évaluer la probabilité
de quelque chose, éventuellement l?escalade des conflits.
46 Rey-Debove, Josette et Rey, Alain (dir) : Le
nouveau Petit Robert de la langue française. Le Robert, 2009
Le calcul pris comme action d?évaluation de l?escalade
des conflits se ramène à deux principales notions : celle
d?évaluation proprement dite et celle de gestion des crises.
1- Le calcul comme évaluation
Se ramenant à l?évaluation, le calcul se
réfère à l?activité de collecter
systématiquement, d?analyser et de rapporter les informations pouvant
être utilisées pour changer les attitudes ou améliorer une
condition. Il répond à un nombre de critères et de
standards. C?est aussi un processus qui vise à fournir des informations
valides et utiles sur des opérations précises. Dans cette
logique, le calcul intègre plusieurs éléments : c?est une
collecte systématique des informations qui doivent être
utilisées de façon spécifique par des groupes ou des
personnes identifiables dans le but de prendre des décisions sur des
questions les concernant. Bien que ses considérations soient vastes, le
calcul a cette nature de comparer ce qui doit être d?avec les
évidences, c?est-à-dire ce qui est.
2- Le calcul comme gestion des crises
Thomas Delavallade47 souligne que la formalisation
de la notion de gestion des crises remonte à la moitié du XXe
siècle avec notamment les travaux en Sciences économiques de Von
Neumann et Morgenstern qui posent les bases de la théorie des jeux
autour des années 40. Plus tard, c?est-à-dire dans les
années 60-70, l?industrie initie le développement d?outils
méthodologiques afin de limiter les coûts liés aux
défaillances techniques et fonctionnelles. Les recherches sur les
risques se font alors dans plusieurs domaines au gré des crises qui
secouent les Etats. Par exemple, les catastrophes de Tchernobyl, les risques de
catastrophes naturelles avec le Tsunami qui frappa l?Asie du sud-est en 2004
font émerger la conscience en matière d?évaluation des
risques potentiels des crises. Aussi, le système bancaire s?en inspire
pour déterminer les risques de marché et de crédit
matérialisés par les accords de Bâle et de Bâle II
entre les banques centrales du G10, lesquels ont spécifié des
standards de bonne gestion afin de systématiser et rationaliser
l?approche du risque. Dans le méme sillage, des institutions telles la
BM, FAST international et l?ONU pour ne citer que ceux-ci, constituent des
plateformes de recherche et de mise en oeuvre des mesures d?alerte des conflits
à travers l?évaluation des potentialités d?escalade de
ceux-ci. Le calcul renvoie alors à la mise en
47 Delavallade, Thomas : Evaluation des risques
de crise, appliquée à la détection des conflits
armés intraétatiques. Thèse de Doctorat de
l?Université de Paris 6 présentée pour obtenir le grade de
Docteur de
l?Université Paris 6(spécialité
Informatique), Université Pierre et Marie Curie, Paris, 06
décembre 2007
balance des différentes politiques possibles visant
à faire face aux risques identifiés ; risques d?escalade des
conflits bien entendu. Dès lors, le calcul qui vise à
prévenir la violence intègre deux principales dimensions,
à savoir : l?incertitude quand à l?occurrence des scènes
de violence, et la magnitude desdits phénomènes.
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