RESUME
La présente étude analyse la violence directe au
Nord Kivu depuis 1990 et cherche à comprendre si le calcul de l?horreur,
à savoir l?évaluation des conséquences négatives
des atrocités et pertes en vies humaines pouvant résulter des
potentielles escalades de la violence, peut créer des conditions
favorables pour une Paix Positive dans cette région de la
République Démocratique du Congo. A partir des données
documentaires et d?entretiens semi directifs qualitatifs, renforcés par
une grille d?analyse constructiviste, cette contribution a permis d?aboutir
à deux principaux constats. Primo, les groupes en conflit au Nord Kivu
sont « fatigués » de vivre dans la violence et regrettent
énormément les pertes qu?ils ont encourues depuis l?embrasement
de toute la région dans la violence. Pour ceci, l?évaluation
systématique des conséquences de la violence directe peut
dissuader des futurs affrontements. Secundo, les groupes en conflit
s?investissent pour faire la paix et veulent réduire leurs objectifs
pour cette effectivité. En ceci, la perception de l?horreur permet
d?établir un compromis en réconciliant les intérêts
et enjeux liés aux conflits. Il en ressort que, le calcul de l?horreur
peut être un facteur limitant des nouvelles violences au Nord Kivu. Pour
cela, un principal élément est à considérer : il
s?agit de la création des instances intragroupes et intergroupes
d?alertes de la violence qui, s?attèleront essentiellement à
étudier et à faire prendre conscience des atrocités et des
souffrances humaines causées par les précédentes
violences. Cette stratégie de prévention de la violence à
partir de la psychologie des groupes en conflit, va atténuer, voire
transformer les conflits qui constituent des enjeux d?une paix positive et d?un
développement durable au Nord Kivu. Elle constitue aussi un plus dans
l?approche non-violente de gestion des conflits.
ABSTRACT
This study analyzes the direct violence in North Kivu since
1990 and seeks to understand if the calculation of the horror, that is the
assessment of negative consequences of atrocities and casualties that may
result from the potential escalation of violence, can create conditions for
positive peace in this region of the Democratic Republic of Congo. From the
background data and qualitative semi-structured interviews, reinforced by a
constructivist analytical framework, this contribution has resulted in two
major findings. First, groups in conflict in North Kivu are "tired" of living
in violence and greatly regret the losses they incurred from the conflagration
of the whole region into violence. For this, the systematic evaluation of the
consequences of direct violence may deter future confrontations. Second, groups
in conflict are involved to peace and want to reduce their goals for this
effectiveness. In this, the perception of the horror allows for a compromise
reconciling the interests and issues related to conflict. It shows that the
calculation of the horror can be a limiting factor of further violence in North
Kivu. For this, a key element to consider is: to create instances of intragroup
and intergroup warnings of violence, mainly to study and strive to raise
awareness of the atrocities and human suffering caused by previous violence.
This strategy of violence prevention from the psychology of groups in conflict
will mitigate or transform conflicts that are issues of positive peace and
sustainable development in North Kivu. It is also more in the non-violent
approach to conflict management.
|