1.2.2 - Thomas Birch Freeman (1809-1890)
Bien que Thomas Birch Freeman fût lui aussi un
missionnaire en Afrique, la configuration du couple dans lequel il a vu le
jour est différente, car son père était africain et sa
mère
23 Pour rendre un hommage posthume à ce premier
missionnaire africain envoyén en Afrique par une congrégation
allemande, le Musée ethnographique de Herrenhut a organisé en
2006 une exposition qui rassemble des objets rapportés de l'Afrique par
l'africaniste allemand Andreas Herrmann parti sur les traces de Jacob Protten
en Afrique.
anglaise, une union mixte plutôt rare à
cette époque. En outre, il était né en Grande Bretagne, et
non en Afrique.
Illustration n° 4: Thomas Birch Freeman (source:
internet www.bibliografica-africana) consulté le 13 octobre
2011
Né le 6 décembre 1809 à Twyford,
près de Winchester (Hampshire), d'un père noir, jardinier,
nommé Thomas Freeman, et d'une mère blanche, une Anglaise
appelée Amy Birch, veuve de son premier mari John Birch (dont elle avait
déjà eu trois enfants), Thomas Birch Freeman perdit son
père à l'âge de 6 ans. Il fut donc élevé par
sa mère qui parvint à lui donner une assez solide
éducation. Lorsque la « Methodist Mission Society »
lança un appel pour recruter des missionnaires pour l'Afrique, Thomas
Birch Freeman abandonna le modeste job de jardinier qu'il exerçait, et
répondit à l'appel, après avoir réussi
l'épreuve qui consistait à prêcher dans une église
de Leeds en 1837. Il est donc admis, formé et ordonné à
Londres, puis envoyé en Afrique de l'Ouest, à Cape Coast (en Gold
Coast), après avoir épousée Elisabeth Boot. Arrivée
en Afrique en janvier 1838. Il érigea à Cape Coast une
première église méthodiste inaugurée le 10 juin
1838. Considéré plutôt comme « un Anglais à
peau noire » et comme un « prêtre féticheur blanc
», il reçut pourtant de la part des autochtones le nom africain
(fante) de « Kwaku Anan ». Après avoir implanté avec
plus ou moins de succès des églises méthodistes à
travers la Gold Coast, il sillonna presque toute l'Afrique de l'Ouest, de
Badagry jusqu'à Abeokuta au Nigeria, en passant plusieurs fois par la
cour du roi Guezo à Abomey, le palais de Chacha de Souza à
Ouidah, s'engagea dans la lutte pour l'abolition de la Traite
négrière, de l'esclavage et des sacrifices humains. Mais ses
multiples périples à travers l'Afrique lui valurent la
désapprobation de sa congrégation à Londres. Il se tourne
alors vers le gouverneur civil de
la Gold Coast. Engagé comme administrateur
civil, il fut médiateur dans les négociations et le
règlement de plusieurs querelles interafricaines et guerres
euro-africaines.
Après avoir travaillé pour
l'administration colonial britannique, il s'installe à son propre compte
comme agriculteur près d'Accra, et s'adonne à sa première
occupation que fut le jardinage. Il crée une Société pour
l'Agriculture à Accra, écrit un livre intitulé
Missionary Enterprise No Fiction.
En septembre 1873, il se remet au service de la
Mission Méthodiste et travaille pour elle encore une decennie environ,
avec son fils Thomas Birch Junior. Après avoir été le
prédicateur principal au cours du jubilée de la Mission
Méthodiste de Wesley en Gold Coast en septembre 1885, il prend sa
retraite officielle. Thomas Birch Freeman senior est mort le 12 août 1890
à Accra, à l'âge de 81 ans.
Au nombre des actes qui relient son nom à la
future colonie allemande du Togo, il convient de mentioner qu'il visita Aneho
plusieurs fois au cours de ses visites pastorales. C'est lui qui créa en
1843 la première école missionnaire dans cette ville et la
première communauté méthodiste de cette région.
C'est aussi lui, Thomas Birch Freeman, qui accueillit le 5 mai 1847 à
Cape Coast, les premiers envoyés allemands de la Société
des Missions de l'Allemagne du Nord en Afrique de l'Ouest, la Mission de
Brême«.
Comme on peut le constater, les métis Jacob
Protten et Thomas Birch Freeman avaient eut avec les populations de l'Afrique
de l'Ouest des relations de proximité si étroites que nul ne
voyait plus en eux des métis d'une catégorie particulière.
Bien au contraire, leur vie riche et engagée au service des Africains
les avait intimement liés à ces derniers, faisant d'eux des
Africains authentiques.
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