3.3.3 : Traduction intégrale du texte en
français :
«Poste administratif de Lomé-Ville,
Lomé, le 15 septembre 1913.
S'est présentée ici ce jour
l'indigène Afassi, originaire de Kita [Kéta] et domiciliée
à Lomé, rue Sangera, qui explique: J'ai reçu à
l'époque (1905) du chef de district von Rotberg, père
illégitime de ma fille Adjoavi Christine, une somme de 370 marks. Cette
somme est épuisée il y a longtemps. La fille est bien entretenue
et va actuellement à l'école de la
mission de l'Allemagne du Nord. Puisque j'ai du mal
à subvenir aux besoins de ma fille, alors je prie le Chef de district de
bien vouloir rechercher le chef de district von Rotberg, afin qu'il paie les
frais de pension pour la fille.
Emargement de Afassi (xxx), interprète : W. S.
Mensah, dossier traité par Paulick«.
À son Excellence Monsieur le Chef de District
Freiherr von Rotberg, Wittstock à Baden Excellence,
je vous envoie en annexe le duplicata d'un
procès verbal adopté avec l'indigène Afassi pour une
reconnaissance à l'amiable. Je peux vous assurer que la mère et
la fille se portent bien.
Signé K (örmigk), Lomé, le 25
septembre 1913»
«Au District de Lomé-Ville Adelsheim, Baden,
le 7 décembre 1913
J'ai donné l'ordre ce jour, à la
société-discount du Sud de l'Allemagne à Freiburg de
verser de ma part une somme de cent marks. Je prie le Chef de District de
dépenser cette somme avec parcimonie, en l'utilisant par tranches, pour
les besoins de Afassi, et de me la saluer cordialement. Cependant, ceci ne
signifie pas que je reconnaîs la petite Adjoavi Christine comme ma
fille.
J'exprime au Chef de District mes sincères
remerciements pour l'amicale médiation. Votre dévoué,
Freiherr W. von Rotberg, Chambellan et Chef de service.«
Note additive sur la lettre de Rotberg: À partir
du 1er janvier, payer 5 marks par mois« [NB :] Les 100 Mark sont
placés sur un compte. P (aulick), le 3. 1. 14.
Sur la personne de Rotberg, selon le fichier de
Sebald
Né vers 1870, Wernher Freiherr von Rotberg fut
stagiaire, assesseur et chef du District de Lomé au Togo de 1902
à octobre 1903. Expulsé du Togo pour des raisons politiques (voir
L. Külz, p. 86), il devint Chef ducal supérieur de Mannheim en
1907.
Commentaire succinct
Contrairement au document précédent
(n° 15), nous avons ici un cas où le père allemand, parti
sans laisser d'adresse, finit par être retrouvé. Il ne
reconnaît pas son enfant métis. Et pourtant, il accepte de verser
la pension alimentaire et les frais d'éducation de l'enfant
!
3.4 - Document n° 17 : Le cas de Kuaovi Fritz
Durchbach Source originale : Archives Nationales du Togo (ANT)-FA3/185,
pp. 282-297 3.4.1- Résumé du document en français Selon
l'extrait d'un rapport du commandant de cercle Clausnitzer du 16
décembre 1913, les intentions des enfants indigènes hors-mariage
sont pour la plus part du temps inconnues. Le mulâtre Fritz Durchbach a
demandé le 23 décembre 1913 l'autorisation de continuer de porter
le nom de son père dans l'avenir. Ceci étant devenu impossible
depuis la promulgation de l'ordonnance du 18 octobre 1913, il lui est
demandé de porter le nom de famille de sa mère née Garber.
Il refuse cette proposition en affirmant qu'il est du sang Durchbach et non
Garber. Son combat pour imposer cette vision des choses devient pour
l'administration un cas d'école qui a déjà fait l'objet
d'un article prédemment cité (Coulibaley-Béré &
Oloukpona-Yinnon 2007). Les documents présentés ici sont ceux qui
ont été à la base de cet article.
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