2.4 - Document n° 6 : Procès verbal de la
conférence régionale des administrateurs du sud de la colonie
Lomé en 1911, sur l'attribution des noms aux enfants métis
Source originale : Archives Nationales du Togo (ANT) -
FA3/1012, pp. 9-11
2.4.1- Résumé du document en français
La réunion qui fait l'objet de ce procès
verbal fait suite à la demande formulée dans le document
précédent (n° 5) d'envisager une réglementation du
port des noms allemands par des métis.
2.4.2 : Texte original allemand
Niederschrift über den am 9. März 1911 im
Gouverneurshause in Lome abgehaltenen südlichen Bezirkstag« stellv.
Gouverneur von Doering als Vorsitzender
Namengebung der Mulattenkinder
Der Vorsitzende vorliest einen Bericht des
Bezirksamts Lome-Stadt vom 30. Okt. 1909 und bemerkt dazu, dass in dem
Verordnungsentwurf die Behandlung eines von einer weissen Mutter abstammenden
Mulattenkindes nicht vorgesehen sei.
Dr. Asmis: Ein von einer weissen Mutter
abstammenden Mulattenkind würde nach dem B.G.B. den Namen der Mutter zu
führen haben. Er schätze die Zahl der Mulattenkinder auf etwa 200,
sie werde bald die Zahl der Europäer übersteigen. Sobald erst Kinder,
die zu drei Vierteln europ. Blut hätten, vorhanden wären - und das
sei nur eine Frage der Zeit - würden die gleichen Schwierigkeiten
bezüglich der Rassentrennung entstehen, wie sie jetzt schon in anderen
Staaten, die den Grundsatz des Rassengegensatzes anwendeten,
beständen.
Diese Schwierigkeiten liessen sich zum grossen Teil
vermeiden, wenn der Mischling durch seinen Namen sofort als solcher kenntlich
sei. Jetzt seien diesbezügliche Massnahmen noch durchführbar. Er
halte es daher aus rassenpolitischen Gründen für wünschenswert,
dass die Namengebung durch Verordnung geregelt werde.
Regierungsrat Hermans: Bei der noch geringen
Zahl der Mulattenkinder und ferner unter Berücksichtigung des Umstands,
dass die Mulatten keine bessere Erziehung als die Neger geniessen, halte ich
die Sache nicht für so dringend, dass die Angelegenheit schon jetzt durch
Verordnung zu regeln wäre; eine Regelung der Namengebung durch
Verfügung oder Runderlass wäre zu erwägen.
Der Vorsitzende bespricht hierauf den Fall Blank.
Blank halte sich zur Zeit in (Deutsch-) Südwest auf und habe abgelehnt,
für den Unterhalt des Kindes zu sorgen. Da es bedenklich, ja aussichtslos
erscheine, Blank in Südwest auf Unterhaltsansprüche zu verklagen, so
befinde sich das Gouvernement in diesem Fall in einer misslichen Lage. Um
keinen Präzedenzfall zu schaffen, könne das Gouvernement nicht
für den Unterhalt des Kindes eintreten. Das Kind befinde sich zur Zeit in
einem recht verwahrlosten Zustande in Bassari, und da es ein Mädchen sei,
würde sich die kath. Mission vielleicht seiner annehmen. Das Gouvernement
würde dieserhalb mit der Mission in Verbindung treten.
Der Vorsitzende stellt hierauf den Verordnungsentwurf
einstweilen zurück. Nach der Geburt des ersten Quadronenkindes könne
dieser Frage wieder nähergetreten werden.«
2.4.3 : Traduction intégrale du texte en
français Procès-verbal de la réunion des Chefs de District
de la région méridionale, tenue le 9 mars 1911 dans la
résidence du Gouverneur à Lomé. Cette réunion fut
présidée par von
Doering, Gouverneur intérimaire, et avait pour
ordre du jour «le nom à donner aux enfants
mulâtres».
Le Président de séance donna lecture
d'un rapport du Chef de District de Lomé-Ville du 30 octobre 1909 et fit
remarquer que le traitement d'un enfant mulâtre né d'une
mère Blanche, n'est pas prévu dans le projet de
décret.
Dr. Asmis: Selon le code civil allemand, un
enfant mulâtre né d'une mère blanche devrait porter le nom
de la mère. Il estima le nombre des enfants mulâtres à
environ 200 et en a déduit qu'il dépasserait bientôt celui
des Européens. Dès qu'il existerait des enfants qui auraient
jusqu'à 3/4 de sang européen - et ceci n'est plus qu'une question
de temps - il existerait à propos de la politique de séparation
des races, les mêmes difficultés que celles déjà
survenues dans les autres pays qui appliquent le principe fondamental de la
séparation entre les races.
On anticipera la plupart de ces difficultés, si
le métis est reconnaissable comme tel à son nom. Les mesures
relatives à ce problème sont actuellement encore applicables.
Pour ce faire, il serait souhaitable, pour des raisons de politique raciale,
que le port de nom par les enfants métis soit réglementé
par un décret.
Hermans, Conseiller du Gouvernement: Pour un
nombre encore faible des enfants mulâtres et aussi compte tenu du fait
que les mulâtres ne jouissent pas d'une meilleure éducation que
celle des Nègres, je ne trouve pas qu'il soit si urgent de sortir un
décret pour statuer sur cette affaire; il faudrait encore étudier
la possibilité de réglementer le problème de l'attribution
par simple décret.
Le Président de séance a
évoqué à ce propos le cas Blank. Blank réside
actuellement dans la colonie allemande du Sud-Ouest Africain et a refusé
de payer la pension alimentaire de l'enfant. Et puisqu'il se
révèle inquiétant et sans issue de porter plainte contre
Blank là-bas pour obtenir le versement de la pension alimentaire, alors
le Gouvernement se retrouve dans un grand embarras. Pour ne pas créer de
précédents, le Gouvernement ne peut pas intervenir dans la prise
en charge de l'enfant qui se trouve actuellement à Bassari dans un
parfait état de déchéance, et puisque c'est une fille, la
mission catholique pourrait peutêtre la prendre dans son
établissement. À ce sujet, le Gouvernement va donc entrer en
contact avec la mission.
Sur ce, le Président de séance remet
à plus tard le projet de décret. Cette question pourra de nouveau
retenir l'attention des autorités après la naissance du premier
enfant de la quatrième génération de
métis.
Commentaire succinct
C'est la première tentative officielle
d'obtenir une réglémentation sur le port de noms allemands par
des métis de pères allemands, constaté par Dr. Asmis dans
sa Circonscription, comme cela est d'ailleurs de coutume partout ailleurs. La
décision est remise à plus tard, mais le problème demeure,
selon les administrateurs coloniaux.
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