Les trente-six membres qui ont répondu au questionnaire
sont représentatifs de l'association :
C'est plutôt un homme (3 pour une femme) d'une trentaine
d'années (9-80 ans pour les extrêmes) qui vit son célibat
(1 Membre sur 2) sans enfant (seulement 19% en ont) dans un appartement (53%)
à Valence (58%). Il est employé technicien (28% des professions
exprimées) et se dit énergique (72%), actif et qui s'implique
(58%). Il ne se laisse pas influencer (41%) et va au bout des choses (75%). Il
dit être généralement calme et détendu (72%) et ne
pas avoir de problème relationnel (57%). Bref heureux dans sa vie
(81%).
Pour lui le Club c'est d'abord un lieu chaleureux (89%)
où l'on peut soulager sa solitude (86%), exprimer ses idées
(83%), soutenir les autres (72%). Bref un lieu de rencontres et
d'échanges favorisant l'enrichissement individuel (86%). Notre
« Membre type » est content d'y venir dans 9 cas sur 10
(11% de non-réponse). Enfin il pense que le Club mérite une note
moyenne de 16 sur 20 (12 et 20 sont les extrêmes). Enfin il lit toujours
le Bulletin Membre mais seulement à 73% de son volume total.
Surtout une camaraderie et des contacts pour échanger
(69%) dans la meilleure ambiance possible (47%). Mais aussi, bien sûr,
une aide en informatique (30%).
Avant toute chose une ambiance (67%), une entraide, une
convivialité (53%) puis des contacts (50%) et enfin seulement des
projets (22%) ou de l'informatique (22%). Ces quelques chiffres nous permettent
de constater que notre association propose autre chose de plus que son
étiquette informatique d'une part, et répond dans 85% des cas
à ce que le Membre vient y chercher.
Se détendre (39%), échanger (28%) et donner du
matériel au Club (33%). Il participe aux activités
épisodiquement (38%). La branche la plus fréquentée est
Comnet (25%) puis le C.E.B.
(20%).
Notre entretien sera enregistré pour conserver le plus
fidèlement possible ta parole. Puis retranscrit, analysé et
interprété. Ceci dit, je te garantis un parfait anonymat.
1. Comment as-tu connu le Club ?
1. Que faudrait-il faire pour améliorer le
Club ?
Annexe 6 Premier entretien
A (Premier entretien) 09h20 le 1er
février 2001 Au domicile de l'interviewé.
Il s'agit du Trésorier actuel de l'association. Il a
toujours travaillé (architecte d'intérieur extérieur).
Nous l'avons toujours connu comme quelqu'un disant ne pas vouloir prendre de
responsabilité. La raison était due à une mauvaise
expérience vécue dans une autre association. Cependant il est
très actif : animations d'astronomie, participe à la branche
formation, Trésorier. 56 ans. Adhérent depuis la
création.
Après annonce.
Jm : Alors dis-moi, comment as-tu connu
le Compu's Club ?
A : Le Compu's Club je l'ai connu dès
sa... dès sa naissance. Avant même qu'il soit créé.
Puisque j'en ai entendu parler... euh... dans les locaux de M.A. (le bailleur
de l'association à son origine)... Dès son début, quoi,
dès que...
Jm : Qui te l'a fait connaître, en
fait ?
A : Ben... euh... personne... Justement c'est
les, les personnes en train de le créer qui en parlaient ouvertement
eeet c'est comme ça que j'ai su que, queeee... que ça allait se
créer, quoi, queee...
Jm : Alors, qu'est-ce qui t'as le plus
séduit ? Qu'est-ce qui t'as séduit de ce qu'il en a
été dit de cette construction de l'association ? Qu'est-ce
qui t'as séduit ?
A : Ben, ce qui m'a séduit c'est que
j'étais nul en informatique et queeee... en créant un club,
j'allai pouvoir apprendre quoi de neuf en informatique. Au départ
c'était vraiment de la consommation, justement, apprendre.
Jm : Apprendre. Les circonstances, alors
de découverte de ce club, c'était tout à fait informel,
c'était parce-que tu es arrivé, qu'on en parlait et...
A : Voilà les gens en parlaient...
euh... Bon j'ai trouvé que c'était très intéressant
puisqu'il y avait à l'époque rien à Valence. Euh... On
achetait des ordinateurs, mais bon... peuh (avec les lèvres).
Jm : Est-ce que tu te souviens de ce
qu'il en avait été dit de cette association, à
l'époque ?
A : Euh, non. Honnêtement non, non,
non. Honnêtement, heu...
Jm : A l'époque qu'est-ce qui
t'as attiré ?
A : Ben ce qui m'a attiré c'est que je
vais pouvoir enfin savoir faire marcher un ordinateur. C'est ce qui m'a
attiré sur la... cette création de, de Club.
Jm : Il n'y avait pas d'affiche ?
Il n'y avait pas de dépliant ?
A : Non, non, au départ c'était
vraiment le... vraiment y avait rien, c'était en discussion.
Jm : Alors tu as déjà une
expérience du monde associatif ?
A : Oui, j'ai été pendant...
euh... cinq ans dans un club d'astronomie, les Pléiades à
Beaumont les Valence. Euh... Justement je faisais les initiations pour les
gens.
Jm : Tu en étais
satisfait ?
A : Oui, oui, j'en étais très
satisfait. Et puis, en plus, j'aime ça hein. J'aime le monde associatif
parce-que, bon, on s'crée des amitiés et... des relations...
et... puis qu'on avance en découvertes, en idées, en tout.
Jm : Pourquoi tu n'y es pas
resté ?
A : Euh, Ben là il s'était
passé un problème qui m'a... qui a fait que jeeee.
Problème de personnalité, disons que des choses se sont faites
dans mon dos alors que j'étais associé à eux pour les
réalisations. Ça ne m'a pas plu. Justement, c'était pas...
ça ne tenait plus du monde associatif. Ça se faisait à
deux ce qui devait se faire à trois. Euh...
Jm : Et au Compu's Club tu as eu le
même sentiment à un moment de l'association ?
A : Ben non, parce-que... c'est pareil, je
serais parti. Si, si, justement si j'avais retrouvé ça... si
ça se produit un jour je partirai. Parce-que bon, je pense qu'une
association marche pas à une ou deux personnes mais à un groupe
plus important et... tout le monde doit amener, dans la mesure de ses
possibilités, euh... des idées.
Jm : Est-ce que tu fais partie d'une
autre association encore ?
A : Non.
Jm : Non ? Depuis ton
adhésion au Club tu n'as pas été tenté
d'adhérer à une autre association ?
A : Euh... honnêtement, non, hein. Je,
je, ch'suis bien dans le Club là... euh... c'est, c'est, c'est,
l'ambiance me plaît, les gens me plaisent... euh...
Jm : Alors, finalement qu'est-ce qui
t'as conduit à adhérer au Club ?
A : Ben, ce qui m'a conduit à
adhérer au Club, au départ c'est l'informatique.
Jm : C'est l'informatique, pour
résumer.
A : Voilà, au départ, c'est
l'informatique : apprendre euh... apprendre à faire marcher un
ordinateur... euh... installer les logiciels.... et puis faire fonctionner un
ordinateur.
Jm : Tu veux dire tu ne venais rien
chercher d'autre de précis ?
A : Au départ, non. Au départ,
non...
Jm : Tu n'avais pas de projet...
A : Non, et puis comme j'avais
été un petit peu... un petit peu échaudé par...
euh... par mes (silence) associations précédenteeees... j'ai, je
voulais consommer. Au départ consommer.
Jm : Qu'est-ce que tu attendais au
départ, au moment de rejoindre le Club ? Tu en attendais
quoi ? C'était qu'on t'explique l'informatique, ce genre de
chose...
A : Voilà. Qu'on m'explique
l'informatique... parce-que je ne connaissais rien.
Jm : Mais au départ une
association n'a pas vraiment de matériel. Quand elle se crée...
euh...
A : Ouais, non, mais, bon moi j'avais, moi
j'avais mon matériel déjà, hein. Chez moi, bon chez moi
j'avais, j'avais déjà acheté un ordinateur. Le tout
après c'est qu'il fallait savoir s'en servir.
Jm : Quel intérêt tu y
trouvais au Club ? Au delà de l'informatique même ?
parce-que tu as rencontré des gens, tu as entendu parler des gens, il y
a des choses qui se sont dites. On a certainement parlé d'informatique,
on a peut-être parlé d'autre chose. Est-ce que tu as trouvé
un intérêt dans les gens qui en discutaient, comment ils en
discutaient, ce qu'il en disaient, comment il voyaient la construction de cette
association ?
A : Oui, justement c'est pour ça que
je suis entré. Maintenant si ça n'avait pas été
dans mes goûts je ne serais pas rentré.
Jm : Est-ce que tu te souviens de quelle
manière on en parlait de cette association pour la construire ?
A : Au départ, non, honnêtement
non... euh... c'est trop loin. C'est...
Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler
un petit peu de toi à l'époque de ta venue au Club ? Quelle
était ta situation familiale ?
A : Marié, euh... une fille...
voilà, profession libérale, sous-traitant en architecture.
Jm : Tes parents étaient-il
engagés dans la vie associative ?
A : Non.
Jm : Ta femme, ta fille, ...
A : Personne, personne.
Jm : Ta fille fait des études
actuellement ?
A : Elle fait des études.
Jm : Elle est ... elle fait partie d'un
club d'étudiants ?
A : Non, non, non
Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu es
sensible au monde associatif ? Tu sembles dire que c'était quelque
chose que tu avais dans la peau, mais plus précisément ?
A : Ben... euh... c'est.... Moi ce que j'aime
dans la vie associative c'est que, bon, on fait connaissance de gens qui ont
d'autres idées que nous... euh... ça permet de discuter,
ça permet d'amener dans beaucoup d'idées nouvelles... euh...
beaucoup de connaissances nouvelles... euuuh... et puis de faire des relations
amicales. Ça c'est d'ailleurs, à mon avis, pour une association
le premier point c'est l'amitié, avant toute autre chose... euh...
Ça permet deeee se satisfaire soi-même. Déjà
d'amener des éléments... voilà pour moi c'est ça la
vie associative. (silence).
Jm : Alors, euh... aujourd'hui ; le
Compu's Club, aujourd'hui, c'est quoi pour toi ?
A : Euh.
Jm : Qu'est-ce que ça
représente pour toi aujourd'hui ?
A : Aujourd'hui, ben, ça, ça
représente pour moi, euh... un lieu, euh... où je me sens bien,
déjà, euh... où j'ai des amis, euh... ça
m'amèneeeee... ça m'ouvre sur des horizons disons, euh... pas
spécialement informatique, mais sur des horizons nouveaux, euh... que je
n'avais peut-être pas pratiqué dans un autre club. Donc, ça
amène quand même des...
Jm : Par exemple ?
A : Ben, c'est vrai queee, par exemple,
euh... on va parler de... Comment expliquer ? Euh... des, des, de
nouvelles connaissances, voilà, ça, ça m'amène de
nouvelles connaissances. Par exemple, par exemple, euh...
Jm : Connaissances intellectuelles, pas
de connaissances de personnes ?
A : Ah oui, oui, intellectuelles, c'est,
c'est intellectuel. Bon, de personnes, c'est... ça amène de
bonnes connaissances puisqu'il y a à chaque fois des membres qui
adhèrent. Donc c'est une nouvelle... Non moi je parle de connaissance,
euh... connaissances intellectuelles, hein. Parce-qu'on évolue, quoi, on
discute. On est déjà... Par exemple, moi j'étais sur
euh... beaucoup figé sur l'astronomie, l'archéologie. Là,
avec ces nouvelles personnes, j'ai d'autres connaissances qui viennent. Donc,
euh, ne serait-ce que sur... euh... hors mis l'informatique puisque ça
en fait partie, mais d'autres choses.
Jm : Qu'est-ce qui te plaît le
plus au Club ?
A : Ce qui me plaît le plus ?
euh... Bon, ce qui me plaît le plus, c'est le, c'est, c'est
l'amitié. C'est les gens. Ça c'est déjà la
première chose... ensuite il y a les, les, les discussions...
Jm : Discussions autour de
l'informatique ?
A : De tout, de tout puisque justement...
Jm : ... il y a des discussions autre
que l'informatique ?
A : Ben oui, je, je... ben oui, si on allait
que pour l'informatique ce serait comme retourner à sa boîte,
quoi. Eh oui. Si c'est pour parler que de l'informatique parce-qu'on est dans
un Club d'informatique, non. C'est comme si on, quand on est dans sa
boîte on parle que de son travail et puis, bon, c'est monotone, quoi.
Donc, justement c'est que, on discute d'autres, d'autres choses. Et d'ailleurs
on y fait d'autres choses. Pas que de l'informatique.
Jm : Par exemple ?
A : Par exemple, euh... on y fait de la... un
livre... un exemple qui euh... alors là ça n'a rien à voir
avec l'informatique. Il y a l'informatique, mais il y a création d'un
livre.
Jm : On se sert de l'informatique,
alors, hein ?
A : Ah oui, mais à l'heure actuelle,
on est, euh... de toute façon, actuellement on est obligé de se
servir de l'informatique pour n'importe quoi. Pour n'importe quoi. Pour faire
un courrier, on est obligé. Ça l'informatique y a pas de
problème on y passera tous, même les vieux comme moi, on est
obligé de s'y mettre. (sourires).
Jm : Il y a autre chose qu'on y fait au
delà de l'informatique ?
A : Oui, y a la PAO-CAO., y a le... euh...
donc, ça c'est, ça ce sont des... Comment expliquer ?...
des... pour certaines gens se sont des choses très intéressantes.
Bon moi je ne me suis pas particulièrement intéressé dans
la mesure où moi j'ai un ordinateur où je suis mieux
équipé qu'au Club. Je le fais chez moi, ça, ce sont des
choses... bon il y a aussi...
Jm : ... la PAO-CAO. qu'est-ce que
c'est ?
A : Ben, c'est leeee... les logiciels qui
permettent de faire les cartes de visite, des... tout un tas d'affiches, tout
des programmes comme ça quoi, des...
Jm : Comment tu définirais le
Club ?
A : (Long silence de réflexion,
puis :) Euh, fuuu. Qu'est-ce que tu entends par là ?
Jm : Est-ce que tu peux me donner deux,
trois expressions qui permettraient de décrire le Club ?
A : Euh... déjà avoir la foi...
amitié, contact... (long silence) amitié, contact (en
réfléchissant)... ambiance... l'ambiance... et y a le... oui
l'ambiance. Ça l'ambiance, c'est vraiment un point très important
aussi parce-queeee, l'ambiance, euh... l'ambiance est très bonne dans ce
Club parce-que s'il n'y avait pas eu une bonne ambiance, moi je serais parti.
Bon il y a aussi l'entente... entre les membreeeees du Club qui est très
très très bonne. Justement parce-que il y a une bonne ambiance,
une bonne entente, il s'y passe de bonne amitiés.
Jm : Euh, tu entends quoi par
ambiance ? Ça veut dire quoi ambiance ?
A : L'ambiance, eh ben c'est...
Jm : Tu me donner quelques
exemples ?
A : ... c'est le cadre, bon bé. Une
bonne ambiance c'est quand on va dans un local et qu'on se sent bien. Qu'il y a
des, des personnes intéressantes. C'est ça pour moi l'ambiance,
hein. C'est paaas...
Jm : ...Et au Club, l'ambiance du Club,
elle se caractérise, elle se définie comment ? Elle se
matérialise comment ?
A : Eh bé, par, par le... (silence) je
dirais... (silence)
Jm : ...par la relation, par
l'expression, l'échange ?
A : C'est tout, c'est tout. La relation, les
échanges, les entraides, les... Voilà, c'est ça,
justement, tout. Ambiance, bon ben, quand on se sent bien y a toujours, y a
obligatoirement une bonne ambiance. Y a une bonne ambiance, c'est normal.
Jm : Bon, tu parlais d'entente tout
à l'heure, euh, le Club comporte pas mal d'adhérents, hein, euh,
il y a cent quarante sept membres qui sont passés au Club, quatre vingt
dix sont encore à jour de leur cotisation504(*), huuuum, comment on peut
arriver à s'entendre lorsqu'il y a tant de monde ?
A : Bon, alors là, euuuh... Bon
déjà il faut mettreeee... chacun a son caractère. Donc
déjà, euh, pour faire partie d'une association il faut mettre un
peu d'eau dans son vin.
Jm : Tout le monde ne peut pas
nécessairement mettre de l'eau dans son vin. Il y a des gens qui sont
agressifs naturellement et qui...
A : Oui, mais ces personnes, obligatoirement
seront seules... elles seront, elles seront obligatoirement rejetées si
elles sont comme ça, si elles sont agressives, euh... Si elles
n'apportent rien, ben les gens, iiiirons discuter... ceux qui s'entendent, qui
apportent quelque chose ils discuterons entre eux obligatoirement, cette
personne sera obligatoirement isolée. Euh... sans même qu'on le
veuille... l'isolée. Mais obligatoirement on sera attiré vers les
personnes qui sont, qui ont leeee, une... ch'ai pas, avec qui on s'entend.
Jm : Et au Club, tu as l'impression
qu'il y a certaines personnes qui sont isolées justement ? Parce
qu'ils ont mauvais caractère ?
A : Euuuuuuh... là, actuellem... Non
parce-que justement, euh... bon il y a une chose qui est sûre c'est
que... moi je suis pas tous les jours au Club et je ne connais pas toutes les
personnes.
Jm : Oui, mais enfin tu en rencontres
quand même pas mal.
A : Oui, mais bon, euuuuh, dans
l'ensembleeee... et puis les personnes qui, qui... qui viennent pour consommer
on le voit de suite, hein. D'elles-mêmes elles se tiennent un petit peu
à l'écart. Elles, elles ne participent pas aux discussions, elle
n'est pas... elles n'sont paaas... Bon, ce sont, là obligatoirement, ce
sont des personnes qui viennent pour consommer et en principe ces personnes ne
seront jamais seules, en fait.
Jm : Tu parlais d'échanges, tout
à l'heure, d'entraide, tu peux me donner un ou deux exemples
d'entraide.
A : D'entraide. L'entraide pour moi c'est
tout. C'est pas qu'une question de... du point de vue d'une question Club.
Jm : Non, mais, justement, au Club
est-ce que tu me donner un ou deux exemple d'entraide ? Toi, tu t'es fait
aidé peut-être à un moment, tu as aidé...
A : ...Moi je, je, je m'suis fait aider,
j'ai... Ben, au début, quand les ordinateurs, quand mon ordinateur se
plantait je devais entièrement le refaire. Ben j'ai demandé, on
m'a expliqué, euh, voilà.
Jm : Tu as demandé et toi
même on t'as demandé ?
A : Oh, oui, on m'a demandé, euh, et
puis même sans me demander quand j'ai vu que la personne bataillait je me
suis approché d'elle, je lui ai dit « ça va
pas », euh, « oui, effectivement je n'arrive pas
à comprendre... ». Enfin, dans la mesure où moi je
savais le faire je lui ai expliqué et puis voilà.
Jm : Oui, pourquoi tu fais cette
démarche quand tu arrives à repérer ces gens qui sont en
difficulté et que tu vas vers elles ?
A : Ben, parce-que c'est dans mon
caractère. Mon caractère, bon, bé, euh...
Jm : Tu as toujours été
comme ça ?
A : Toujours comme ça ouais.
Jm : Si tu devais présenter le
Club à quelqu'un, à une tierce personne, un ami, pour essayer de
l'attirer au Club parce-que tu penses que ça peut être
bénéfique pour lui ? Comment tu le
présenterais ? Qu'est-ce que tu en dirais de ce Club pour qu'il
soit intéressé ?
A : Ben, je lui parlerai déjà
de l'ambiance, hein. Parce-que çaaaa...
Jm : Tu lui en parlerais comment de
cette ambiance ?
A : Ah ben, d'une bonne ambiance. C'est,
c'est...
Jm : Ça veut dire quoi une bonne
ambiance ?
A : Eh bé, justement c'est le contact
des, des gens entre eux. C'est, c'est sympa quoi. Queee, les gens, je pense
queeee... le, le collègue déjà... l'ambiance pour lui se
sera primordial. « S'il y a une mauvaise ambiance son Club il se
le garde ». Voilà, c'est ça quoi. Lui dire, lui
expliquer un peu tout ce qu'on a fait. Euh, voir si lui il retrouve
déjà ses...
Jm : Tu en parlerais comment de ce qu'on
y fait au Club ?
A : Ben, j'en parlerai... je lui dirai tout
ce qu'on y fait. C'est-à-dire, euuuuuh... le, que c'est pas
spécialement qu'informatique. Déjà lui expliquer que au
départ c'est l'informatique mais qu'il y a d'autres choses qui se font.
Le, tel queeee... la Bourseeeee... la CAO-PAO, leeee... qu'est-ce qu'il y
a ? Les autres... le reste quoi.
Jm : Alors, quelles valeurs tu
attribuerais au Club ?
A : (silence)
Jm : Quelles sont les valeurs que tu
attribuerais au Club ?
A : Qu'est-ce que tu entends par
là ?
Jm : Euh, de quelle manière tu
pourrais dire du Club : « le Club a telle chose, c'est son
fondement, c'est son pilier, s'est quelque chose qui le soutien, qui
transparaît, qui... » en quelques mots, les valeurs du
Club, qu'est-ce que c'est ?
A : Les valeurs du Club, ce serait
déjà son... son civisme. Voilà ça c'est une grosse
valeur, bon. Justement on fait un journal au Club où on parle deeee,
à chaque fois deeee (silence) civisme. Donc déjà, c'est
ça. Et puis bon, le Club, celui-là, il a, il apporte beaucoup de
choses aux gens. Au gens qui veulent, qui veulent plus, euh, (silence puis
claquement de bouche), comment dire ? les, les, il apporte aux gens donc
euuuuuh. Les gens qui recherchent justement un manque sur quelque chose,
automatiquement, euh, il sera rejoint par le Club. Il, il trouvera ce qu'il
veut parce-qu'il y aura toujours quelqu'un pour euuuh, pour lui amener ce dont
il recherche.
Jm : Tu participes à une
branche ?
A : Non.
Jm : Qu'est-ce qui fait que tu n'y
participes pas ?
A : Actuellement aucune branche ne me
plaît et puis en plus il y a le fait que je n'ai pas beaucoup de temps
pour m'occuper d'une branche. Euh, bon, j'ai d'abord, actuellement, le travail
personnel qui passe un petit peu avant, quand même, ce qui est logique.
Et puis, bon, euh, peut-être, alors, peut-être à la retraite
je m'en occuperai un peu plus (rires).
Jm : Si tu avais un peu plus de
disponibilités, euh, est-ce qu'il y a une branche que tu aimerais
créer ? Ou est-ce qu'il y a une branche à laquelle tu
aimerais participer ?
A : Ben, dans l'immédiat ce serait une
brancheeee sur la formation qui m'intéresserait. Ce serait... expliquer
un petit peu aux gens leeee, le maniement de Windows de base, montrer comment
qu'on fait un fdisk, un formatage, voilà, ce serait... donner la base
aux gens sur l'informatique.
Jm : Se serait la branche Formation,
qui...
A : ...Formation.
Jm : Est-ce qu'il y a une brancheeee,
ça ce serait si tu avais plus de disponibilités. Mais est-ce
qu'il y a une branche que tu aimerais créer ?
A : Oui, oui, j'aimerai créer une
branche mais, bon, euh, ça serait sur l'astronomie. Puisque je me suis
aperçu qu'avec un... une caméra, euh... d'un ordinateur, euh...
pour Internet, on pouvait le brancher sur le télescope et... ça
c'est une chose très intéressante. Mais, bon, le problème
qu'il y a c'est que si je crée une branche comme ça, il n'y
aurait pas beaucoup de monde qui viendrait dans la mesure où ça
se passe la nuit. il faut rester des fois jusqu'à deux heures, trois
heures du matin, euh... L'hiver, à -8, dehors à deux heures du
matin, euh, il y a pas beaucoup de volontaires. Les gens
préfèrent être sous la couette... voilà, si tu veux,
le problème qu'il y aurait à monter ceee, cetteeee... cette
branche.
Jm : Est-ce que tu pourrais me
décrire un ou deux exemples de se qui se passe dans le Club ?
A : exemple sur euh ?
Jm : Dans le Club.
A : (silence)
JM : Dans le Club, tu viens, tu es un
observateur et puis tu constates des choses qui se font. Est-ce que tu as un ou
deux exemples de choses qui se font avec d'autres membres ou d'autres membres
qui font, eux, pour faire avancer le Club ?
A : Euh...
Jm : Un ou deux exemples ?
A : Dans l'immédiat, là, des
exemples, là, euh... ne me viennent pas. Euh, ben si de toute
façon quand on rentre dans le Club il y a toujours quelqu'un qui bricole
un ordinateur pour le réparer. Ça c'est quand il y a quelque
chose qui va pas. Euh, y a autre chose aussi, c'est queeeeee on trouve souvent
des gens en train de discuter entre eux.
Jm : Ils discutent de quoi ?
d'informatique ?
A : Ben non pas spécialement
d'informatique. Il peuvent discuter d'informatique mais ils discutent d'autres
choses. Justement, c'est un peu l'avantage deee, de, d'une association comme
ça c'est que on discute de tout ... sans parler obligatoirement
d'informatique.
Jm : Euh, toi, tu viens... puisque tu es
équipé toi, tu es bien équipé. Est-ce que tu viens
au Club justement pour discuter de tout plutôt que
d'informatique ?
A : Euh, je viens au Club, euh...
plutôt pour discuter un peu de tout, bien sûr un peu d'informatique
parce-que dans ce cas là, ...
Jm : les deux ?
A : Les deux, oui, on est obligé,
hé, eeet il y a toujours des nouveautés en informatique, on en
discute. Bon moi j'ai récupéré un, un vers sur Internet
donc je l'ai mentionné aux, aux membres du Club, euh... On discute, mais
y a pas que l'informatique. On discute un peu de tout, euh. Justement,
(silence) on y retrouve un petit peu, un peu de loisirs là-dedans, ce
qui est très bon.
Jm : Qu'est-ce qui te fait rester au
Club ?
A : Justement, au Club ce qui me fait rester
c'est l'ambiance. l'ambiance qui essssst, qui est sympa. Les gens...
Jm : ...Il peut y avoir une bonne
ambiance et ne pas t'y trouver bien...
A : Ben si justement, c'est parce-que je m'y
trouve bien. Autrement, je, j'y viendrais pas. Justement, si, s'il n'y avait
pas cette ambiance bonne et sympathique, je ne viendrais pas au Club. S'il y
avait pas d'entente entre les gens, euh, c'est pareil je ne viendrais pas au
Club. Donc si j'y viens c'est que je retrouve, c'est que j'y trouve un
plaisir... une satisfaction.
Jm : Qu'est-ce que tu aimes y faire au
Club ?
A : Euh, moi j'aime surtout actuellement...
bon, pas y travailler parce-que j'ai expliqué que j'avais un ordinateur
qui est beaucoup plus puissant que ceux du Club. Mais, moi, justement pour
aider des gens, euh, pour discuter avec, avec, pour discuter avec, euh... pour
y discuter avec les gens. Pour les aider, pour, euh, pour... C'est ça la
vie.
Jm : Parmi tout ça, qu'est-ce que
tu préfères ?
A : (silence) Parmi tout ça, ce que je
préfère ? Euuuuh. Moi c'est un peu aider les gens, euh,
voilà aider les gens, rendre service, voilà. Rendre service c'est
un peu mooon... c'est ce qui me plaît.
Jm : Tu viens donner ?
A : Voilà, je viens donner, euh. Bon
quand je peux récupérer, je récupère, ça
c'est...
Jm : Alors, justement qu'est-ce que tu
viens chercher au Club ?
A : Moi, je viens surtout
récupérer des nouveautés que je ne connais pas, des mots
techniques que je ne connais pas, euh, voilà.
Jm : Sur l'informatique quoi...
A : ...Principalement sur l'informatique. Bon
bé je viens récupérer ça, bon bé je viens
récupérer aussi, euuuh... dans les discussions un nouveau savoir.
Puisqu'on ne parle pas que d'informatique. Il y a toujours des gens qui sont,
euh, qui, qui oublient, euh, qui en parlent, on en discute, justement on
apprend.
Jm : Alors, on parle de l'informatique
de quelle manière ? Uniquement sur le matériel et le
logiciel ou d'une manière plus philosophique ? Ce que ça
peut engendrer ? L'influence que ça a ? Etc.
A : Plus philosophique, voilà, plus
philosophique, oui. Oui, oui, je parle de l'informatique pure et dure, hein.
Justement, si c'n'était qu'ça, ce ne serait pas
intéressant. Ça reviendrait à ce que j'ai dit tout
à l'heure : on se retrouve dans son bureau à parler de
travail.
Jm : Alors, est-ce que tu peux me donner
un ou deux exemples qui t'ont particulièrement marqués dans tes
relations avec les autres ? Dans le cadre du Club, hein ? Des choses
qui t'auraient marqué ? L'interrogation informelle ou en venant
d'une manière informelle ou à l'occasion de réunions
puisque tu es Trésorier de l'association donc je suppose que tu dois
participer aux réunions du Conseil d'Administration et du Bureau.
A : Ce qui m'a beaucoup frappé
là-dedans c'est la liberté d'expression, voilà.
Jm : C'est une valeur de l'association,
ça, la liberté d'expression, laisser l'autre parler ?
A : Ah oui ! oui, oui.
Jm : Ou du moins
l'écouter ?
A : L'écouter, le laisser s'exprimer
et puis bon ce qui y a c'est que chaque fois quee... qu'on parle d'une chose,
tout le monde y participe, tout le monde donne son avis et... ce qui
engendreee... euh... leeee, de bon, de bonnes résolutions à la
sortie, quoi.
Jm : Comment ça se passe dans les
réunions, généralement ? Quand il y a une idée
qui est exprimée, je suppose que... d'abord qui y participe à ces
réunions ?
A : En principe tous les gens qui veulent y
venir. Justement c'est le, le...
Jm : A la réunion du Conseil
d'Administration, tout le monde peut y participer ?
A : Voilà, c'est-à-dire queee
certaine personnes veulent venir, ça ne pose aucun problème,
hein. Euh, bon...
Jm : Ça doit faire beaucoup de
monde ?
A : Oui, mais les gens se limitent d'eux
mêmes (rires).
Jm : Ah ils se limitent d'eux
mêmes. Il y a une auto limitation ?
A : Oui, c'est-à-dire, y a des gens
qui ne sont pas intéressés. A mon avis y a 20% de, de, de gens
qui viennent vraiment pour le plaisir de l'association et y a 80% de, de
consommateurs.
Jm : Donc, dans ces conversations, dans
ces discussions, puisqu'apparemment il a l'air d'y avoir du monde, il doit y
avoir des moments où le ton monte. Comment ça se passe en
général, là ? Comment ça se fait que les gens
finalement ils restent et queee... bien que le ton puisse monter ?
A : Eh ben là c'est que tout le monde
mette de l'eau dans son vin. Il faut bien qu'il y ait un peu d'ambiance !
(rires).
Jm : C'est ça qui fait
avancer ?
A : Mais oui (en riant toujours), ça,
bon, euh...
Jm : C'est les passions, quoi ?
A : C'est les passions. tout le monde est
pas... bon... le gars qui vient ici c'est qu'il aime ça, c'est que c'est
un passionné donc obligatoirement il va venir défendre son
idée au maximum. Il va s'emporter, le ton monte, mais, euh... le
lendemain c'est fini.
Jm : Toi même tu as bien dû
lancé un certain nombre d'idées ?
A : Oui, dans la mesure où... j'ai
soulevé un problème pour l'Internet, tu vois. Et bon, euh, il
s'avère que tout le monde était d'accord pour mon projet.
Effectivement, c'est intéressant pour les gens qui viennent pour
Internet.
Jm : Et si ceee... est-ce que tu as
apporté des idées, déjà, qui ont
été... euh... discutées, qui n'ont pas été
adoptées ?
A : (silence) Beuh, non, apparemment tout ce
qu'on discute, bon, euh... Y a pas que moi qui amène des idées
aussi, hein, y a... tout le monde, justement, c'est l'avantage, que tout le
monde amène des idées, tout le monde a une idée, bon
bé, il l'a soumet, on en discute et... à la sortie il arrive
toujours à en sortir quelque chose, quoi. C'est ce qu'y a de bien.
Jm : C'est ça. Je suppose qu'il y
en a qui doivent donner des idées, quand même, qui ne sont pas
acceptées ?
A : Ah ben oui, euh... Il est certain que
quand on a des... en principe les idées sont rarement pas
acceptées. Les idées sont rarement acceptées, ben, ce qui
les arrête la plupart du temps c'est l'argent. Il y a beaucoup
d'idées, bon ben il faudrait de l'argent et ça l'argent, le Club
en n'a pas. Donc on sait qu'on ne peut pas aller plus loin, quoi. Donc les
idées sont arrêtées, euh...
Jm : Pour être reprises
après, éventuellement ?
A : Effectivement. Elle peuvent être
reprises après. Pour Internet, il y a eu un problème pour mettre
Internet : c'est le coût du câble à l'année,
quoi. Au Club on n'a quand même pas un budget très important.
Jm : Est-ce que tu peux me dire pourquoi
tu ne participes pas à un projet du Club ?
A : Je ne participe pas à un projet du
Club dans la mesure où, actuellement il y en a aucun qui meee, qui me
satisfait. Puis, bon il y a aussi, leee, il faudra encore s'investir plus et
avoir plus de temps.
Jm : Alors, si tu avais ce temps
là, justement quelle est la branche à laquelle tu
participerais ?
A : Euh, moi ce serait les formations. On en
a parlé tout à l'heure, moi c'est les formations.
Jm : Tu participes depuis le
début de l'association, ça fait trois ans et quatre mois
maintenant, tu es un des pionniers de l'association. Quels ont
été pour toi les moments forts de cette association ? il y a
eu des hauts, des bas, il y a eu des moments de freins, des moments...
A : D'abord, pour moi, les moments les plus
forts ça a été justement quand le Club a été
arrêté. Quand on n'avait pas de locaux. Ça c'est, je pense
que pour moi ça a été les moments les plus, les plus forts
parce-qu'il a fallu se battre, trouver, chercher, euh, essayer à
maintenir les gens qui avaient adhéré, euh, ce qui était
pas évident.
Jm : Tu t'es senti plus, plus
dynamique ?
A : Oh oui, oui, plus dynamique, oui. Oui,
oui, je pense queee, qu'on a bien donné, tous le monde a bien
donné. C'est à dire qu'on faisait des réunions, chacun
chez soi, euh, chacun à tour de rôle on allait chez un des quatre
personnes qui s'en sont occupées la première fois, euh, qu'on n'a
pas eu de locaux, eeet.... on changeait d'appartement, on s'organisait comme
ça, c'est sympa quoi. Mais, bon, euh, c'était dur aussi
(expectoration en riant).
Jm : Qu'est-ce qui a fait que ça
a tenu, que les membres ne se sont pas essoufflés ? Parce-que la
deuxième fois que le Club a fermé, il a fermé longtemps,
il a fermé plus de cinq mois.
A : Oui, oui. Par contre la deuxième
fois où on n'avait plus de locaux le... les réunions ont
peut-être été moins fréquentes mais on était
plus nombreux. Et ça je crois que c'était, c'était pas mal
aussi. Euh, ça soulageait beaucoup de gens qui n'avaient, euh, qui la
première fois n'avaient pas participé, ont participé eeet,
je pense que ça a été un bon, euh, une bonne envie
d'arranger la sauce.
Jm : Et toi-même tu ne t'es pas
essoufflé, à un moment, lorsqu'il y a eu ces freins
là ?
A : Euh, essoufflé, non. Disons que...
non non, non non. Parce-que bon, justement, ça été le
moment, je pense, où il fallait donner le plus. C'est pas quand leeee,
quand le Club est (silence) tout prêt, dans des beaux locaux queeee,
c'est pas là qu'il faut aider le plus. C'est justement quand il est en,
un peu en... difficulté.
Jm : Alors, ça... Des moments
forts dans les freins ; est-ce qu'il y a eu des moments forts dans
l'évolution de l'association ?
A : (Silence)
Jm : Est-ce que tu as retenu des
moments, euh, des moment forts ? Où on a été
boosté, où on a été reconnu, ...
A : Ah oui, oui, oui. Oui, puisqu'on est
reconnu par la Jeunesse et Sports et beaucoup d'autres trucs administratifs.
Justement, c'est un peu le, le, le, vraiment le point fort du Club. C'est
queee, il va toujours de l'avant, toujours de l'avant, toujours de l'avant. Il
recherche à... le maximum de choses, euh, là pour ça, le
Club, là, i s'défonce. Non on peut pas dire le contraire.
Jm : Alors de ta participation,
qu'est-ce que tu en retiens ? De ta participation au Club ?
A : (Silence) Ben j'en retiens une
satisfaction, ça c'est la première chose. Autrement je ne
l'aurais pas fait, hein. La satisfaction, euh...
Jm : ... « Autrement
tu ne l'aurais pas fait » mais tu ne pouvais pas savoir, avant
de t'investir dans le Club que tu aurais satisfaction ou pas. Tu
l'espérais cette satis...
A : ...Ah oui, je l'espérais. Ah ben
bien sûr...
Jm : ...Tu ne pouvais pas
préjuger du résultat.
A : Oui, oui, non, non, mais justement, euh,
justement, c'est queee... Bé justement c'est que...
Jm : Finalement, tu n'as pas
été déçu, quoi ?
A : Ah non, non, non, non, ben non
parce-queee... et puis c'est mon caractère d'être comme
ça.
Jm : Alors, qu'est-ce que ça t'as
apporté ? Au delà de la satisfaction ?
A : Ben, des amitiés. Ça, je
pense c'est primordial dans la vie de chaque personne d'avoir l'amitié.
Bon c'est pas l'amitié, euh, comment dirais-je, l'amitié, euh, je
ne sais pas comment t'expliquer le mot. mais c'est une amitié quand
même...
Jm : ...Amitié
confidentielle ?
A : Voilà, voilà, mais c'est
une amitié, quand même, qui est très... qui est proche du
confidentiel, quand même, euh, c'est une bonne amitié, euh.
Jm : Saine ?
A : Saine, voilà. C'est le mot, une
amitié qui est, euh... qui est vraie, c'est ça. Une amitié
vraie.
Jm : Bon, tu parles beaucoup d'amis,
d'amitié, c'est une valeur importante pour toi, c'est quelque chose qui
fait partie de ton caractère, ce à quoi tu es attaché,
c'est une unité de valeur. Euh, est-ce que tu peux me donner un exemple,
un ou deux exemples qui font qu'une amitié va naître ? Ou
qu'une amitié dure ?
A : Euh, fuuuu...
Jm : Au sein du Club, j'entends bien,
avec les autres membres, hein ?
A : ...Oui, oui...
Jm : ...avec les autres membres...
A : Bien sûr, oui. Je pense, euh, tant
que les... tant que les gens, euh viennent et donnent de l'amitié
(inaudible). Pour être (inaudible) si la personne n'était pas
correcte vis-à-vis de l'autre. Ça, l'amitié, donc
tant que, moi je pense que tant qu'il y a justement la correction et le civisme
entre les personnes y aura aucun problème l'amitié sera...
durera.
Jm : Il faut quelques affinités
pour faire des amis. Il faut avoir des valeurs communes, il faut avoir...
A : Oui mais les valeurs communes on les a
puisqu'on est dans le même Club donc c'est qu'on a des valeurs communes
sinon on serait dans des clubs différents.
Jm : Ces valeurs, justement, ces valeurs
communes, quelles sont-elles ?
A : Au départ, c'est, c'est
l'informatique. Au départ, puisque c'est un Club informatique qui a
mené... Donc chacun a, a...euh...
Jm : Un Club informatique, mais il y a
d'autres clubs informatiques.
A : Oui, mais, euh. Mais bon, il y a d'autres
clubs...
Jm : Qu'est-ce qui transparaît,
quelles sont les valeurs qui suintent, qui transpirent de, de l'association et
qui permettent cette amitié, cette ambiance, cette entente ?
A : C'est son civisme ! Son
civisme !
Jm : Son civisme. Encore autre chose que
le civisme, ce serait le seul élément ? Est-ce que c'est
suffisant ?
A : (Silence) Non, c'est, c'est les, euh.
Jm : Qu'est-ce qui peut y avoir d'autre
encore ? Est-ce que l'organisation globale de l'association ? La
tolérance ?
A : C'est justement, justement, c'est tout
ça, c'est tout ça qui fait que... voilà : il y a la
tolérance, y a le, euh... le bon point à mon avis la
tolérance, y a le contact, les discussions qui sont vraiment possibles.
Justement tout ça fait un tout que justement le Club fonctionne et que
l'amitié durera. C'est justement cet ensemble total qui fait que le Club
fonctionne bien.
Jm : Alors, euh, depuis que tu es au
Club est-ce que quelque chose à changé chez toi ?
A : Euh...
Jm : Est-ce qu'il y a eu une
évolution ? Par rapport à il y a trois ans ¼ ?
Dans le Club, depuis que tu es au Club, dans le Club, éventuellement,
euh, bon l'évolution du poste je suppose qu'il a changé...
A : ...Il a changé...
Jm : ...à titre personnel, dans
le Club est-ce qu'il y a des choses que tu fais plus que tu ne faisais pas
avant, des engagements que tu as pris ? Des fonctions que tu as pris que
tu ne voulais pas prendre ? Ainsi de suite...
A : Ouui, çaaa (rires). Oui, oui,
euh...
Jm : Eventuellement, est-ce qu'il y a eu
des répercussions bénéfiques ? Euh, dans ta famille,
dans ton travail, dans tes relations.
A : Non, non, bon moi, j'étais quand
même, euh, j'avais l'esprit associatif, donc, euh, bon pour moi,
personnellement, rien n'a changé. Hors mis que, bon, je ne voulais pas
m'engager plus que ce que je m'engageais au départ et queeee... je me
retrouve Trésorier, quoi.
Jm : C'est un sacré changement
ça !
A : Oui, bon, euh...
Jm : ...Ne pas vouloir s'engager puis
finalement, petit à petit, finir Membre du Bureau, euh, Administrateur,
c'est un sacré changement ça quand même.
A : Ouui, bon jeee, c'est vrai que je ne
voulais plus, comme j'étais, j'avais eu des déboires avec mon
autre association je ne voulais plus m'engager de ce côté
là.
Jm : C'est compréhensible. Tu
l'as exprimé toi-même. Ce n'est pas tout à fait la
même association quand même, hein. Il y a autre chose qui
transparaît.
A : Ben non, l'autre par contre, non, l'autre
association était, aussi, une très bonne association, il y avait
le pareil. Mais là il s'est passé un truc que les gars ils ont
même pas voulu le faire méchamment. Bon, mais moi, ça
été question de principe. Voilà et moi je suis un gars
droit, euh, si on me fait ça, c'est fini. Il faut pas me faire ça
moi, juste ça (avec les gestes).
Jm : D'accord. (silence). Au sein de
te... à titre personnel, euh, tu, tu m'as dit il y a ce changement de
prises de fonctions, euh, est-ce qu'il y a autre chose qui aurait changé
au delà des prises de fonctions, dans ta façon de, de voir les
choses, de rencontrer d'autres personnes, de participer à cette
ambiance, à cette tolérance, à ce civisme, à cette
entente, etc. Est-ce que ça a eu des répercutions sur
toi-même et que ça se voit après dans le travail, tes
relations avec tes fournisseurs, tes clients, dans ta famille ?
A : Honnêtement, non. Non, non,
honnêtement non parce-que moi j'ai, mon caractère euh... à
mon âge je ne me referai pas. Mais bon, euh... comme je suis une personne
assez sociable, doncccc, pour moi, non il n'y a pas eu de changement. Euh, j'ai
toujours mis de l'eau dans mon vin quand il y avait du monde et qu'on
était en discussion parce-que chacun a son opinion, bon ben. Justement,
pour s'entendre il faut mettre de l'eau dans son vin et puis sorti de
là, euh...
Jm : Pourquoi tu n'as pas eu de
changement ? Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ça n'a rien
changé ?
A : Ben ça n'a pas changé dans
la mesure où j'ai toujours eu cet esprit-là. Donccc, pour moi
ça n'a pas changé, c'est toujours mon esprit, euh...
Jm : Alors, justement, dans quel
état d'esprit tu te trouves quand tu viens au Club ?
A : Ben justement, retrouver... d'être
bien. Bon, euh, moi je vais au Club comme si j'allais pratiquement aux loisirs.
C'est, euh, faire un loisir, voilà c'est ça.
Jm : C'est ça, comme tu vas
à la montagne, tu vas au Compu's Club le week-end ?
A : Voilà, exactement, hein.
Jm : Tu te sens comment quand tu y viens
au Club ?
A : Ben, euh, détendu, euh,
détendu, ça me permet, moi de me relaxer, même. J'irai
même plus loin ça me permet de me relaxer parce-que le travail
c'est pas toujours évident, il y a toujours des problèmes
(inaudible). Donc quand je vais là-bas je m'détends, je m'relaxe,
je suis cool.
Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu y
restes ?
A : Ben c'est queee... j'y reste pour le
moment parce-queee y a de l'ambiance, hein. S'i y avait pas cette ambiance,
euh... Si l'ambiance se dégradait je pense que je partirai. Chez moi ce
qui fait que je reste. Il y a de l'ambiance, quoi.
Jm : Alors, ce qui ferait que tu le
quitterais c'est que justement il n'y ait plus cette ambiance.
A : Qu'il n'y ait plus cette ambiance,
voilà. et puis queee, et puis, bon, que, que, que certains Membres se
prennent vraiment pour des chefs, voilà. Ce qui, à mon avis fera
disparaître l'association.
Jm : Alors, quel sont selon toi les
obstacles à une participation plus importante au Club, au delà du
manque de disponibilités que tu as déjà
exprimé ?
A : Les obstacles (inaudible) ?
Jm : Ouais !
A : Beeeein, je pense qu'il faut, euh, bon,
les locaux sont petits donc le Club, il aura des difficultés à,
à aller plus de l'avant dans la mesure, je m'entends, euh, euh, recevoir
du monde. Déjà on est limité en surface. on a le droit de
recevoir je crois, dix-neuf personnes. Bon, donc, déjà,
déjà, euh, ça limite déjà pour faire une
extension pour faire venir du monde.
Jm : Oui, oui, euh, pour toi, pour ta
participation plus importante au Club, au delà de ton manque de
disponibilités, euh, quels sont les obstacles ? Quels seraient les
obstacles si tu avais du temps qu'est-ce qui ferait que tu participerais ou pas
à telle ou telle chose ?
A : Ah ben si j'avais plus de temps, je
participerais plus. Ça c'est sûr !
Jm : A quoi tu participerais ?
A : Hé bé, comme j'ai
expliqué tout à l'heure. J'ai, je, je pense que je m'investirai
plus dans leeee... à, à l'accueil des gens, à tout
ça quoi, à, au général du Club.
Jm : Au général du
Club ?
A : Ah oui.
Jm : tu ne participerais pas à un
projet en particulier ?
A : Euh... le seul projet où je
pourrais éventuellement... euuuh... Si, le projet comme je l'ai
expliqué tout à l'heure ça serait de me lancer un peu dans
les formations. Euh...peut-être voir, euh...
Jm : La CAO ?
A : Euh, la CAO, non, c'est paaas, c'est
paaaas...
Jm : Tu connais la CAO. Est-ce que tu en
a entendu parler avant ?
A : Ouais, pas trop.
Jm : Pour la CAO toi tu es
déjà équipé en matériel, c'est plus des gens
pour reprendre ce que tu as dit tout à l'heure
« c'était plus des gens qui, euh, qui viennent chercher
à apprendre... »
A : ...Qui viennent chercher à
apprendre...
Jm : ...et toi, tu, tu...
A : ...et puis bon. Et puis si moi je pense
que heu la personne qui est associative dans l'esprit, elle restera même
une fois qu'elle aura appris. Elle restera justement pour enseigner ce qu'elle
aura appris et puis, et puis par amour du monde associatif, voilà. Cette
personne restera. Bon il est certain qu'on aura toujours des gens qui viennent
que pour consommer.
Jm : S'il y en a qui viennent apprendre
à la branche CAO par exemple, euh, c'est bien qu'il y en a qui
donnent ?
A : Ben oui !
Jm : Ça c'est quelque chose... tu
ne participerais pas à donner ?
A : Euuuh, moi je pense qu'il y a
déjà des gens, euh, non plus c'est pas la peine d'être une
cinquantaine... à apprendre à d'autres parce-queeee... je pense
un peu limité... Par exemple dans la CAO ils sont un peu limités
dans le nombre de personnes. Euh, d'ailleurs dans toutes branche on devrait
limiter le nombre de personnes. Parce-que plus y en a et plus c'est le brouhaha
et moins les gens apprennent. Donc il faut quand même un petit peu
limiter les personnes dans les... (silence).
Jm : Alors, comment est-ce que tu
arrives à dégager du temps pour venir à
l'association ?
A : Bon ben là, euh, c'est en fonction
aussi de l'association. Euh, si elle a besoin de moi un après-midi, bon,
mon boulot au lieu de le faire l'après-midi je le fais le soir.
Jm : Tu est très libre dans ton
travail. C'est un peu ton travail qui guide...
A : ...qui guide...
Jm : ...tes disponibilités...
A : ...mes disponibilités,
voilà...
Jm : ...et tu peux ajuster comme
ça. Alors on va, on va, ça se termine, hein, on va aller au bout.
Euh, qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ?
A : Ben, là, c'est toujours question
sous. Moi je pense ce serait deee, le matériel.
Jm : Faire évoluer le
matériel ? Les gens ne viennent pas pour ça, tu disais,
nécessairement pour ça, que pour ça.
A : Ben, euh.
Jm : Qu'ils ne venaient pas que
pour le matériel, tu disais.
A : Ah non ils ne viennent pas que pour le
matériel. Si nous, on veut faire évoluer le Club, il faut faire
évoluer le matériel. Donc, ça c'est primordial à
mon avis. Il faut avoir les logiciels, euh, euh, récents, il faut avoir
tout un tas de logistique intéressante justement pour que les gens
viennent. Bon, euh, on a l'exemple de moi qui ai un appareil plus
perfectionné que ceux du Club.
Retournement de K7 = ¾ d'h.
Jm : Alors, à cette question,
qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Club ? Faire
évoluer le matériel informatique, c'est une chose mais est-ce
qu'il y a encore autre chose dans les valeurs du Club, dans l'ambiance du Club
qu'il faudrait faire évoluer, faire avancer ? Est-ce qu'il faudrait
imaginer des permanents, des gens qui connaîtraient, euh, le relationnel,
euh.
A : Oui. Mais moi je pense que le Club, comme
il est actuellement il peut encore évoluer, euh, tel qu'il est. Je pense
qu'il y a encoreeee...
Jm : A quels points de vues ?
A : Enfin, je, il y a une bonne équipe
donc, obligatoirement, euh ça évoluera, obligatoirement. Du
moment qu'il y a une bonne équipe. Bon, embaucher des gens, c'est bien
mais le gars est là pour ça. On a un exemple malheureux... il
était bien gentil, mais bon il n'avait pas la pêche, euh. Donc
à mon avis... un bénévole il sera plus doué qu'un
salarié pour faire du travail parce-que le bénévole est
passionné, l'autre il est salarié.
Jm : Euh, le bénévole n'a
pas toujours des disponibilités...
A : ...C'est le problème, c'est, c'est
le problème. Le problème c'est que le bénévole bon
bein, il a pas toutes les disponibilités d'un salarié, donc, un
salarié on est obligé d'en avoir.
Jm : Qu'est-ce que tu entends par
bénévole ?
A : Bénévole ça
peut être. Pour moi le bénévole c'est la personne, comme
moi, qui ne reçoit pas de salaire et qui fait ça parce-que...
pour faire avancer son Club. Voilà c'est ça pour moi le
bénévole. C'est le gars qui fait ça vraiment sans but
lucratif, euh, en passionné. Et ce gars-là il amènera plus
qu'un salarié. Y a pas de problème. Le salarié, il vient
pour gagner sa vie. L'autre, il le fait gratuitement, il donne son coeur,
voilà.
Jm : Tout à l'heure tu as dit une
expression « avoir la foi ». Ça veut dire
quoi avoir la foi ?
A : Avoir la foi, c'est, c'est, apprendre
à aimer ce qu'on fait.
Jm : Aimer ce qu'on fait ?
A : Voilà !
Jm : C'est une foi dans l'amour de ce
qu'on fait ?
A : Dans l'amour de ce qu'on fait
voilà ! C'est-à-dire on retrouve une satisfaction de le
faire. C'est ça avoir la foi, la foi de ce que l'on fait.
Jm : Euh, pour reprendre le
questionnaire qui était passé il y a quelques mois. A la question
"vous sentez-vous plus dynamique quand vous venez au Club" tu avais
coché "oui" et à "êtes-vous content d'y venir" tu avais
marqué "oui". Peux-tu m'expliquer pourquoi détente et
changement ? Changement, c'est le changement de lieu, c'est le
dépaysement, ... ?
A : Euh, le changement, oui. Le
dépaysement, beinnnn, oui le dépaysement par rapport à, au
travail, ouais, c'est ça.
Jm : (Silence) Qu'est-ce qu'il faudrait
faire pour que les membres trouvent ce qu'il viennent chercher au
Club ?
A : Euh, c'est un peu ce que je t'ai
dit : c'est d'abord, c'est le matériel.
Jm : C'est le matériel. Dans un
premier temps, ils viennent pour ça. et puis après, ils...
A : Voilà, justement, justement. Par
exemple question matériel on aurait des pentium III, euh tu verrais que
les gars resteraient, viendraient plus souvent. Euh, on aurait beaucoup de
possibilités de... le gars amènerait son disque dur, deee le
formater tout ça, tu verrais que les gars ils viendraient plus souvent.
Surtout que... s'il a un 486 derrière. S'il a la même chose que
nous c'est pas la peine qu'il vienne au Club pour travailler sur les
ordinateurs, tu comprends. Si on est au dessus de lui il viendra au Club. Non
mais ça c'est... c'est une logiqueeee...
Jm : Est-ce que tu penses que le Club
peut, quelquefois, soulager une certaine solitude ?
A : Ah oui, de toute évidence, toute
évidence. toute évidence, la personne qui vit seule, elle vient
au Club, bon é ben, euh...
Jm : Qu'est-ce qu'on pourrait faire
pour, euh, pour améliorer cette solitude s'il y en a qui viennent pour
ça ?
A : Moi, là, là, là,
c'est, c'est, c'est pas nous qui allons agir, c'est la personne qui, qui, c'est
selon le comportement de la personne. Nous, nous, là on peut pas agir si
tu veux pour elle.
Après un arrêt :
A : Ce que je voulais te dire dans ton... ce
questionnaire c'est qu'il y a deux choses qui m'ont choquées :
c'est que... tu ne parles pas de la créations d'emplois que le Club
amène. Parce-que, on est arrivé à caser plusieurs
personnes et ça je pense que c'est dommage de ne pas en parler.
Parce-que des personnes ont trouvés du travail autre que... que notre
Club et ça je pense que c'est un gros point pour le Club.
Jm : Et ça c'est dû
à quoi, ça ?
A : Eh bien justement. C'est dû
à ce que tu as mal fait ton questionnaire (rires).
Jm : Non, non, mais c'est dû,
c'est dû à cette ambiance du Club ? Y a bien des gens qui
doivent changer ?
A : Non, non, c'est, c'est l'ambiance du Club
oui, c'est dû au Club, justement en étant un Club informatique de
base, ça prouve qu'il fait autre chose que de l'informatique. Et
ça je pense que, dans le questionnaire, c'est un petit dommage de pas en
parler.
Jm : Ouais, en tout cas c'est bien d'y
penser, c'est bien de me le signaler. merci. Oui y a des gens qui ont
retrouvé une place.
A : C'est de ceux-là qu'il faut
parler, c'est pas des autres. Justement là dessus tu en parles pas, ils
ne vont pas en parler et je trouve que c'est un petit peu dommage.
Annexe 7 Deuxième entretien
H (Deuxième entretien) 12h40 le
1er février 2001. Sur son lieu de travail.
Une adhérente, membre de la branche
Littérature : a retrouvé du travail après long
chômage (Formatrice en communication). 50 ans. Adhérente depuis 1
an ½. Connaît peu l'informatique.
Après annonce.
H : Il n'y a pas de questionnaire ?
Tu n'as pas fait de questionnaire à remplir ?
Jm : non, il y en avait eu un il y a
quelques mois mais tu ne l'avais pas rempli.
H : Pas vrai ? Si, je l'ai rempli
mais je ne l'ai jamais envoyé. Ça, c'est moi, tu sais. Oui,
non-non, non- non. Parce-que j'aime bien remplir tout ça, moi.
Jm : Il y a 6 ou 9 mois de ça.
H : Oh mais il y a longtemps, je
sais.
Jm : Alors, on va commencer. Comment
est-ce que tu as connu le Compu's Club ?
H : Euh... J'ai connu Compu's Club par,
euh, ma situation de chômage qui m'a fait aller de portes en portes
chercher du travail et une association comme la Sdava m'a dit «
mais, il vient de sortir quelqu'un qui pourrait vous
intéresser. Ils écriv... il écrit, veut écrire un
journal, euh, un livre sur le chômage. » Et ce monsieur...
J'ai donc pris contact et nous avons après peu à peu pris
conscience qu'il nous fallait monter une association pour faciliter surtout les
démarches administratives et nous sommes allés nous adresser au
Compu's Club. Pourquoi ? Ça, je ne peux pas dire. C'est le monsieur
en question qui devait connaître. Voilà. Donc j'ai connu cette
association comme ça.
Jm : Alors, donc tu as découvert
le Compu's Club dans ces circonstances-là. C'était une
orientation avec un monsieur qui avait en projet d'écrire un livre et
vous vous êtes rapprochés naturellement du Compu's Club. Pourquoi
particulièrement du Compu's Club, tu ne sais pas ?
H : Je n'en sais pas plus parce-que
c'était une association qui proposait des services comme l'informatique.
Ils avaient aussi... ils avaient aussi... euh... des, de, des... comment on
appelle ?... des branches... euh... pour les jeunes, des projets de
formations, il y avait aussi un journal, il y avait aussi un petit livret qui
fait qu'on s'est dit qu'on pourrait peut-être s'intégrer, faire un
section de Littérature avec un grand L.
Jm : Lorsque vous vous êtes
rapproché du Compu's Club, est-ce que la personne en question a dû
te convaincre d'adhérer au Compu's Club ? Où est-ce que
c'était une personne qui a dû te dire ce qu'était le
Compu's Club ? Pourquoi le Compu's Club ? Etc. Est-ce que tu t'en
souviens à l'époque ? Ce qui a été dit sur le
Compu's Club ?
H : Non, non. Pour nous c'était
une solution de facilité plus que... franchement hein... plus qu'un
service. C'était le service de facilité.
Jm : Tu as déjà eu une
expérience de l'associatif ?
H : Oui.
Jm : Oui... euh... beaucoup ?
H : Oui !
Jm : Dans quel domaine ?
H : Domaine d'associations familiales,
où j'étais Présidente. Domaine association des
« Chanteries de Valence » où j'étais Chef de
Coeur.
Jm : Chef de Coeur ?
H : Chorale. Domaine association d'aide
aux alcooliques à la Croix Bleue. Enfin bon, pfou. Domaine
d'alphabétisation.
Jm : Oui. Tu en avais été
satisfaite à chaque fois ?
H : Oui, oui, à chaque fois.
Jm : Qu'est-ce qui a fait que... Tu y es
encore ? Tu participes encore ?
H : Non, non.
Jm : Qu'est-ce qui fait que...
H : Bien, parce-que il y a des enfants,
le travail et puis aussi une certaine lassitude du phénomène
associatif. (silence) Et voilà...
Jm : Lassitude ?
H : Lassitude, oui. De gérer
beaucoup de choses. Un bénévolat qui petit à petit... Ben
pour moi c'était pas la solution de toujours faire du
bénévolat. Donc, ben j'me suis tournée vers autre chose de
par ma vie personnelle et professionnelle.
Jm : Là depuis que tu y es, tu y
participes, Tu participes depuis l'adhésion ?
Interrompu par une tierce personne
Jm : Depuis que tu as rejoint le Club
est-ce que tu as participé à une autre association ?
H : Oui, l'association Remaid d'aide aux
victimes. Où je suis bénévole. Et je suis administrateur
ad hoc. Je fais donc... j'ai donc fait une formation puis j'ai fait une
formation encore de bénévolat pour l'aide aux jeunes victimes qui
ont subi des violences sexuelles.
Jm : Donc tu y participes toujours.
Alors qu'est-ce qui t'as conduit au delà de la participation à ce
projet qui naturellement a amené au Compu's Club ? Est-ce qu'il y a
d'autres éléments qui auraient pu te conduire au Club ?
H : (long silence de réflexion).
En dehors du bouquin, si j'avais pu rentrer à l'association ?
Jm : Oui. Ou alors avec l'idée du
bouquin, est-ce que tu avais... heu... Bon il y avait ce projet de bouquin.
Mais est-ce que tu avais éventuellement quelque chose de
précis ?
H : Oui, moi j'ai failli plus
m'intégrer quand il y a eu des idées de projet de formations, des
projets de, très égocentriquement, d'emploi. Vu que
j'étais toujours en recherche d'emploi. Et... heu... des projets...
ouais, de structurer des choses. Mais... heu... Je dis "mais" parce-que j'ai
l'impression... je ne connais peut-être pas assez bien le Compu's Club,
mais j'ai l'impression que c'est surtout axé sur l'informatique. Tout ce
qui est informatique. Donc je me sens pas du tout apte à aider en quoi
que ce soit. Et même je n'en profite... entre guillemets... je n'en
profite pas. Je n'ai même pas... je ne sais pas bénéficier
des avantages. Voilà, hein. Il y a des formations comme des niveaux 1, 2
en informatique où j'ai jamais pu... je ne me suis pas donné les
moyens de venir. Donc je n'ai pas su bénéficier des avantages
(raclement de gorge). Voilà.
Jm : Tu, tu, tu attends quelques chose
de particulier du Club aujourd'hui ?
H : Non.
Jm : Quand tu y es entrée, tu
attendais quelque chose de particulier ?
H : Non, j'ai rien attendu mais j'ai
trouvé ce que j'aime y trouver. De l'accueil... euh... quelque chose
d'agréable, quelque chose où on peut parler... euh... les choses
sont structurées. C'est bête, hein, mais il y a des classeurs, il
y a des... On sent qu'il y a une organisation, qu'on fait pas tout et rien.
Que... ce n'est pas pour te lancer des fleurs... mais j'ai beaucoup,
beaucoup... euh... pardon, tu le gommeras (à propos de
« ce n'est pas pour te lancer des fleurs »
à ma réaction de chut !). J'ai beaucoup, beaucoup
trafiqué dans des associations. Puisque j'ai été 14 ans
à l'Adim. Enfin toutes les associations de-ci, de-là. Et je
trouve que dans cette association on sait qui fait quoi. Voilà.
Jm : Quand on parlait. Tu disais tout
à l'heure « on peut parler ». Tu peux
préciser ce que tu entends par « on peut
parler » ?
H : « On peut
parler », ben, moi j'ai toujours pu exprimer... euh... si
j'étais d'accord avec quelqu'un ou quelque chose ou avec une idée
ou si je n'étais pas d'accord.
Jm : A quelle occasion ça...
H : Ben, à l'occasion...
Jm : Tu as proposé des
services ?
H : Voilà, à l'occasion,
par exemple, d'une aide... de mettre en place éventuellement des
formations. Euh, par rapport au fonctionnement, comment ça pourrait
fonctionner, des emplois CES, mais aussi, est-ce qu'il y a un Président,
comment ça peut... enfin tout l'organigramme. Je peux exprimer soit mon
accord, soit mon désaccord. Voilà. Et ça a
été entendu et... euh... sans... euh... sans... sans, sans se
disputer, sans employer des mots. Même si des fois on a eu des mots un
peu violent, ça a été quand même entendu et puis...
Le désir de construire ensemble a toujours été là.
Voilà.
Jm : C'est ce que tu as ressenti,
donc...
H : C'est ce que j'ai senti...
Jm : ...dans tes relations avec les
autres membres au sein du Club ?
H : Oui. Et j'ai eu l'occasion de
concrétiser ça, de, de, d'en avoir la preuve. Lors... même
quand il y a des altercations, il y a un déménagement, et bien y
a pas un pelé, y en a quinze de pelés. Y a...euh... bon. Et je
pense que... on sait faire... euh... y a des gens qui savent passer outre...
leur, leur nombril pour...euh... ben, le but de... initial de l'association.
Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler
un peu de toi à l'époque ? Tu disais que tu
étais au chômage... ça fait longtemps que tu étais
au chômage ?
H : Cinq ans.
Jm : Ca fait cinq ans que tu
étais au chômage. Et actuellement tu as retrouvé du
travail ?
H : J'ai retrouvé du travail.
Jm : Depuis combien de temps ?
H : Depuis 3 mois.
Jm : Depuis 3 mois. Euh, est-ce que tu
étais engagé dans la vie associative pendant que tu étais
au chômage déjà ? Est-ce que tes parents
étaient engagés dans la vie associative ? Ta famille
était engagée dans la vie associative ?
H : Mes parents étaient
engagés dans la vie associative, oui.
Jm : Dans des domaines proches de tes
préoccupations ?
H : Dans des domaines... de...
plutôt dans des domaines scolaires.
Jm : Scolaires ?
H : La F.O.L... voilà. Et puis
aussi dans le domaine religieux.
Jm : Dans la vie publique aussi,
peut-être ?
H : Dans la vie publique aussi. Mais,
bon... à l'époque hein... il y a quarante ans, c'était
quand même dans le domaine associatif beaucoup moins, qui avait moins
d'impact que de nos jours.
Jm : Qu'est-ce qui fait que tu es
sensible au monde associatif ?
H : (Silence de réflexion)
Jm : Qu'est-ce qui fait dans ta
personnalité que tu es attirée par le monde associatif ?
H : Ben, parce-queeee... j'ai une
certaine naïveté qui me fait croireee... à la
solidarité entre les hommes quand il y a solitarité.
Jm : Quand il y a
solidarité ?
H : Solidarité quand il y a
solitarité.
Jm : Ah, solitarité.
H : C'est un terme que j'ai
employé dans mon li... dans notre livre.
Jm : C'est ça. Donc, pour toi le
monde associatif peut répondre à une certaine solitu...
H : Bien que je sois contre (raclement
de gorge) le monde associatif.
Jm : Contre le monde
associatif ?
H : Oui, par rapport au
phénomène, à notre nation. Euh, phénomène
politique. Je suis contre le phénomène associatif tout en y
participant. Parce-que je trouve que c'est instituer la misère entre
guillemets... est bien nationalisée, bien instituée. Ça,
tu dois bien l'entendre souvent ? Mais je fais partie de ces gens qui le
pense et que on continu à faire du bénévolat, on continu
à avoir des gens dans les associations sous payés. Parce-que
ça arrange tout le monde et si tout le monde boycottait ça,
peut-être que l'Etat se bougerait. Mais, comme personne ne se bouge, je
pense que j'ai ma place a avoir là-dedans et mon rôle à
jouer comme je le fais.
Jm : b...
H : Et j'estime que je n'ai pas en
deho... à l'encontre de mes convictions. Voilà. Parce-que c'est
bien là... si tu veux... dire que je ne peux pas me dire bon,
« ben je me lave les mains, ils font rien, donc je fais
rien ». Ils se lavent les mains et ben moi j'estime que je peux
faire quelque chose.
Jm : Parce-que l'Etat pourrait faire
quelque chose ? Pourrait effectuer le même travail ? Le
même ouvrage, on va dire ?
H : Oui.
Jm : Oui. C'est ton impression ?
H : A force d'assister les gens...
(silence) parmi les gens qui vous aident et tout. Il ne devrait plus y avoir de
bénévolat. Ca devrait être... ch'ai pas... (silence)...
Jm : ...naturel...
H : fui (pour dire oui). Presque.
Jm : Alors, pooour revenir un petit peu
sur le Club, recentrer un petit peu sur le Club. Le Compu's Club, pour toi,
c'est quoi aujourd'hui ? Aujourd'hui, hein ?
H : (silence de réflexion)
Jm : Qu'est-ce que ça
représente pour toi aujourd'hui ?
H : (silence de réflexion)
pfou...
Jm : Qu'est-ce qui te plaît ?
Euh, quelles sont ses valeurs ? Qu'est-ce que tu lui attribues ?
Qu'est-ce que ça représente pour toi ?
H : Ben, les valeurs, j'en ai un peu
parler, là. Les valeurs d'écoute, de solidarité, de
transmettre des connaissances, d'échanger, d'accueil, deee... d'apport
de connaissances, oui... d'aide... deee... Mais...je connais pas assez, je
connais moins. Je, je...
Jm : Mais justement, avec ce que tu
connais simplement, qu'est-ce que... qu'est-ce que ça
représente le Compu's Club ?
H : (court silence de réflexion)
Moi, c'est un groupe de personnes qui est prêt à accueillir
d'autres personnes, d'où qu'ils viennent, quoi qu'ils soient,
voilà. Avec, quand même en contrepartie un... C'est comme un
engagement. Tu, tu viens dans l'association, mais...'fin... tu dois faire
ça, quoi, `fin... euh... Même si vraiment je sais que je me sens
très libre, mais c'est... euh... enfin... euh...
Jm : il y a une certaine
mutualité...
H : Voilà, une certaine
mutualité !
Jm : ...informelle...
H : Ouais, ouais !
Jm : ... Est-ce qu'elle est
formulée cette mutualité où est-ce qu'elle vient
naturellement dans les rapports ?
H : (silence de réflexion)
Euhhhhh... Pour moi c'est naturel. Euhhhh... j'sais pas si je peux dire toi ou
le contact ?
Jm : Au sein du Club, les membres, tu,
tu vois... Tu as dû t'apercevoir de certaines choses. Est-ce que cette
mutualité t'as paru naturelle ou est-ce qu...
H : Ben moi je trouve que c'est
très naturel... Mais bon c'est... bon... tu, tu le dis toi aussi. Hein,
euh...Bon, il y a une association, mais, bon... pas en contrepartie mais
presque, bon... euh... tu demandes aussi de faire quelqu...
Jm : ...L'échange...
H : Voilà, l'échange.
Jm : Alors, si tu devais définir
le Compu's Club, tu le définirais comment ?
H : (long silence) Eh ben,
écouteeee. pfu. Ce serait difficile.
Jm : Est-ce que tu peux alors me donner
deux trois expressions qui permettraient de le décrire ?
H : (long silence puis sans
hésitation dans le ton) Groupe ouvert, (silence), ouverture,
transmission, (silence puis sur une intonation plus basse pendant la
réflexion) ouverture, transmission (nouveau silence),
mutualité.
Jm : Alors, si tu devais... euh...
convaincre quelqu'un de rejoindre le Compu's Club, de quelle manière tu
présenterais le Club ?
H : Alors, ça m'est arrivé
(sourire dans le souffle en prononçant).
Jm : Ouais, forcément, mais pas
de convaincre quelqu'un qui aurait entendu parler du Compu's Club...
H : Voilà, ça m'est
arrivé pour quelqu'un qui cherchait des formations en informatique.
Donc, moi j'ai beaucoup parlé du Compu's en disant que outre
l'informatique il y avait un accès à Internet, y avait un
accès à... faire passer... euh... des connaissances, en recevoir,
ne serait-ce que par le petit livret... euh... qu'i y avait... euh... beaucoup
de, de choses à en tirer... hummm.... Le prix de l'adhésion
rebute un peu les gens... (200F, ndlr) Euh... Il faut le dire, hein, parce-que
ça compte... eeeeet le prix des formations je suis pas très au
courant et je sais pas si les gens ont pris contact mais c'est surtout dans le
cadre de l'informatique. (silence) Maintenant, aussi, j'ai pas pu, je n'ai pas
pu assurer aux gens si vous faites une formation au Compu's Club pour
l'informatique est-ce que vous aurez une attestation de stage... voilà,
ça je n'savais pas.
Jm : hum, donc, ça, c'est ce que
tu as déjà présenté à...
H : Voilà, simplement au niveau
informatique.
Jm : ...à l'occasion de... Alors,
aujourd'hui si on devait pousser un petit peu cette présentation, au
delà du niveau informatique, une copine que tu aimerais bien, par
exemple, avoir avec toi au Club, si tu devais y venir, euh...de quelle
manière tu arriverais à la convaincre ? Au delà de
l'informatique même, parce-qu'on a l'étiquette informatique donc
bien sûr 1) on parle de l'informatique, mais qu'est-ce que tu lui dirais
pour la convaincre de venir ? De quelle manière tu
présenterais le Club à ce moment ? Dans ces
circonstances-là ?
H : Oh la la. (silence de
réflexion) Je n'aurais pas trop de critères... à part si
elle avait des enfants parce-que je sais qu'y a une... une tranche d'âge
qui est fortement représentée dans le Compu's... et... j'ai
même essayé de pousser un peu ma fille à y aller pour
créer des contacts. Surtout pour créer des contacts. Qu'elle ait
d'autre liens que le collège.
Jm : Alors : tu lui as
présenté comment...
H : A ma fille ?
Jm : Oui.
H : Voilà, en lui disant qu'il y
avait des jeunes, qu'y avait Libertech. Je lui ai fait voir le petit
livre...euh... Elle connaît J. (le Président Junior Libertech).
Mais bon...euh... bon, elle est à l'âge où c'est
l'collège, elle avait peur, tout, bon. Et aussi elle a un emploi du
temps très chargé.
Jm : Alors, dans ta branche, qui est la
branche Littérature, projet Échap, ça marche
comment ?
H : Ça marche comment ? (par
répétition puis silence de réflexion) Alors... euh...
Jm : Est-ce qu'elle est
autonome ?
H : C'est une branche qui est
complètement autonome. On se voit régulièrement donc pour
ce livre.
Jm : Vous êtes combien ?
H : Nous sommes trois. (silence)
Jm : Depuis le début ?
H : Non. (silence)
Jm : Au début vous étiez
combien ?
H : Neuf. Nous sommes trois maintenant.
(rires parce-que j'ai fais un mouvement du bras invitant à
étayer). Non, c'est dur parce-que ça c'est un sujet qui nous...
qui prend...
Jm : Qu'est-ce qui s'est
passé ?
H : Alors voilà, je veux dire que
dans les associ... quand je parlais de lassitude des associations il y a ce
désistement. Et on le voit même dans une section d'une association
il y a désistements, il y a toujours des piliers. Et moi... le fait que,
ben les associations, je m'en retire un peu, parce-que... euh... j'ai tendance
à être le pilier et puis, bon, à plus de 50 ans, y a des
jeunes qui... Y a une association, là, euh... si, si... à
l'association, à la structure à l'Echap... euh... on dit pas une
structure... on dit leeee... ?
Jm : La branche, la section.
H : La branche Échap.
Échap, parce-qu'on veut s'échapper de ce carcan du chômage,
ça fonctionne à trois. On se... on s'est organisé, on a
essayé de prendre une aide mais ça n'a pas marché par un
écrivain. Donc, on fonctionne tous les trois avec
l'éééé... l'éditrice qui nous aide
bénévolement et qui nous transmet ses connaissances... pour le
style, la syntaxe et tout. On correspond par e-mail. et on fait un rapport au
Compu's Club en passant des articles... voilà. Il faut dire que le
Compu's Club nous sollicite quand même très
régulièrement. On se sent pas complètement
abandonné. Ce serait plutôt nous qui aurions tendance à
abandonner, `fin, à abandonner... à pas trop informer
parce-que... euh... on a nos vies, parce-que ça roule, on est autonome,
et voilà.
Jm : Alors, finalement qu'est-ce qui
c'est passé de passer de neuf membres à trois ? Les six
membres qui ont disparus, qu'est-ce qu'ils sont devenus ? Ils sont
toujours membres du Club ? Il ont disparu dans la nature ?
H : Alors, je sais pas.
Jm : Est-ce qu'ils ont retrouvé
un travail ? Il se sont mariés ? ils sont partis à
l'étranger ? euh...
H : Alors, nous avons essayé
d'avoir beaucoup de contacts puis on s'est lassé, aussi. Donc... euh...
eh ben... y en a qui cherchent encore, y en a on sait pas trop... euh... y en a
qui attendent, y en aaaa qui font des stages... euh... d'écriture...
à Paris parce-que c'est quand même bien mieux qu'à Valence,
évidemment. Et euh... voilà, donccc... on ne sait pas pourquoi
c'est...
Jm : A début, (pour insister) au
début de cette branche vous étiez neuf, comment ça se
passait au début ?
H : Au début, ça se
passait assez bien. Et puis après les caractères se
dévoilent un peu. Il s'agissait d'écrire, de lire nos
écrit et de... de les adapter, de les améliorer. et le fait du
terme de corriger a été très mal pris par certains.
« Je ne veux pas que mon texte soit corrigé, il n'a pas a
être corrigé ». C'est vrai que moi au bout de deux
ans de travail, avec mes deux collègues on se rend compte que...
(prenant l'air jovial) on a toujours besoin d'être corrigé, que
c'est jamais fini (gloussements) ! Depuis notre première mouture
ça fonctionne bien. On en est à notre troisième mouture et
on espère que ce sera la bonne. Donc ça fera cinq cents pages
écrites et je crois que... (silence). C'est pas un livre de cinq cents
pages hein, au bout du compte ça fera cinq cents pages. Attend c'est un
peu un troisième (inaudible) c'est pas... Et donc, ben les autres
personnes... une, s'était pas engagée. On savait pas trop
pourquoi elle était là. Une autre, ben, pique la colère
parce-qu'il y a des tempéraments un peu épineux. Puis, y a des
faits de vie qui ont fait queee, ben ça pouvait pas coller. Et je dois
dire que pour nous trois, il a été très difficile
d'arriver à fonctionner quand même. De par nos tempéraments
différents, nos objectifs et nos engagements personnels par rapport
à ce livre. On a tous le même engagement. Mais, moi, j'ai, moi
j'ai mes soucis de mère célibataire, de chômage. Un autre
à des soucis X. Et l'autre à des soucis Y. Et donc si on veut
faire passer ça en priorité dans le livre il faut qu'y ait une
cohérence. Maintenant ça va, au bout de presque deux ans on
arrive à bien fonctionner.
Jm : Ca fait presque deux ans que le
projet est lancé ?
H : En juin, ça fera deux ans.
Jm : En juin ça fera deux ans.
H : Et c'est pour ça que je me
dis « c'est dommage qu'on ne soit plus neuf. Mais d'un autre
côté ça aurait été très dur de se lire
neuf textes, en corriger neuf, avoir neuf idées. C'est ce qu'on se
disait encore hier.
Jm : Et là, y a longtemps que
vous êtes trois ?
H : Oui, y a longtemps, plus d'un an.
Jm : Plus d'un an que vous êtes
trois. Et les autres membres sont partis tous en même temps ou ils sont
partis...
H : Y en a un qui était malade,
malheureusement.
Jm : Y en a un qui est parti pour cause
de maladie...
H : (reprenant ensemble le dernier mot)
...de maladie. Un qui est parti parce-qu'il pensait avoir trouvé du
travail, ça n'a... du moins je ne pense pas que ça ait
marché. Un autre cherche toujours. Bon, et puis il était
très coléreux. Un autre... euh... pfou... je sais plus...
Jm : Tu disais tout à l'heure
« ça n'avait pas marché avec
l'écrivain ». Qu'est-ce qui s'est passé ?
H : Alors, euh... Cet écrivain,
au niveau de la communication, ça a mal fonctionné. Nous avons eu
foi... euh... dans, dans les dires de, d'un des membres du groupe qui... euh...
nous a dit que c'était quelqu'un fabuleux parce-qu'il avait l'amour du
livre et il en a écrit quarante, donc c'est un professionnel. Et
(silence) il s'est trouvé qu'on a payé grâce à des
sponsors. Et ce monsieur au bout de cent trente pages a tout barré. Il a
réduit les pages... sur cent trente deux pages. Et faisait fi de nos
phénomènes de vie qui pourtant sont le fondement du roman. Et au
niveau des faits historiques, puisque c'est un roman historique aussi sur
Valence, bon... il le négligeait... puis, on s'est rendu compte qu'il
n'avait pas lu la moitié de not'truc. Donc, il venait, on le payait pour
ses déplacements, on l'hébergeait, on le nourrissait et il nous a
demandé quarante mille francs de plus pour poursuivre la fin du livre
alors qu'il n'avait corrigé qu'un chapitre.
Jm : Et l'argent vous l'avez
trouvé où ?
H : Par les sponsors... euh...
Jm : Vous étiez
sponsorisés.
H : Voilà.
Jm : Qu'est-ce qui semble important dans
le bon fonctionnement de la branche ? De la branche Échap, de la
branche Littérature, du projet Echap ?
H : (silence de réflexion)
Jm : Pour qu'il y ait un bon
fonctionnement, qu'est-ce qui te paraît important dans...
H : Alors, là ça
fonctionne bien.
Jm : Quels sont les
éléments qui font que ça fonctionne bien ?
H : Eh ben... euh... y a eu
pareil : l'écoute, la tolérance et le fait de pouvoir se
dire les choses sans être blessé personnellement et... euh... se
remettre en question et pi ben voilà. Et pi, on a une base de travail
à laquelle on se tient. (Silence) On sait qui fait quoi. Chaque fois on
distribue : « toi tu fais ça, toi tu fais ça,
moi je fais ça ». Et chaque semaine on se redit :
« toi tu fais ça ». Tant pis hein, c'est
bien de dire au moins on sait où on va.
Jm : Et avant, avec l'ensemble des
membres, vous étiez neuf... euh... vous êtes restés presque
un an, puisque presque un an vous êtes restés à neuf, huit
ou sept, enfin quelque chose comme ça. Euh, qu'est-ce qui faisait que
ça a fonctionné...
H : On est resté sept mois,
sept-huit mois...
Jm : ...Huit mois...
H : ...à peine, à
peine...
Jm : ...Sept mois...
H : ...oui...
Jm : Alors qu'est-ce qui fait que
pendant sept mois, justement, euh... Ce sont les mêmes
éléments ? Et se sont ces éléments là
qui ont flanchés ?
H : Non, justement, nous n'avions...pas,
on ne savait pas qui c'est... qui faisait quoi. Le Leader, donc, notre
écrivain, était très fouillis. On ne connaissait pas son
objectif. C'était un coup oui, un coup non. Il était impalpable.
Euh... très... bon alors on va dire artiste, il paraît que c'est
une qualité mais quand on est engagé à vingt-cinq mille
francs comme ça, pour moi, c'est pas... une qualité. Et euh... et
pi c'était son truc quoi. Il voulait qu'on écrive comme il
voulait. Pas comme ça, bon, et... du coup on était un peu sous
cette coupe et on a essayé, on était deux surtout, hein, à
dire « ça va pas, y a quelque chose qui va
pas » et G. toujours « mais si... Tu sais
bien comment il est, il marche à l'affectif », bon. Et
donc il fallait bien que les rôles, distribuer les rôles et les
rôles n'étaient pas bien distribuées. Et à la fin,
à force de dire à l'écrivain « ce n'est pas
ça qu'on veut, on ne s'est pas engagé à ça, au
début c'est pas comme ça comme on avait dit » il a
compris, on a dit, on te veux plus. Quarante mille francs ou rien, on a dit
« c'est rien » (fermement). Et même on aurait pu
intenter un procès pour qu'il rende les vingt cinq mille francs.
H : Qu'est-ce qui vous a
empêché de le faire ?
H : G.
Jm : G., pourquoi a-t-il essayé
de...
H : ...Parce qu'il en avait marre des
procédures. Tu sais, euh... on n'est pas procéduriers. Et c'est
vrai, ça faisait encore à ... c'est lourd. Et nous on veux finir
notre livre.
Jm : Et au sein du Club, il y a
quelqu'un qui aurait pu vous conseiller, vous donner des idées ?
H : On n'a pas voulu le mêler
à tout ça. On voulait vraiment faire notre bouquin, continuer. On
s'est dit qu'est-ce qu'on fait ? « On continu tout seul. Ca
on n'en veut pas ». Et je ne sais pas si quelqu'un vous a averti
au Club et donc on a dit à l'éditrice
« voilà, où on en est ». Elle nous a
dit « je vais vous aider ». Et là, c'est
pareil comment vous faites, comment on fait, parce-qu'il sont pas ici, hein.
Ben, ils se font pas payer les déplacements, on se partage les trajets,
ça marche très bien.
Jm : En ce qui concerne le Club, pour
essayer de recentrer sur le Club...
H : ... bien sûr...
Jm :... euhmm... Lorsque vous aviez ce
souci avec l'écrivain, euh, est-ce que le Club a été au
courant ?
H : Ah, moi je pense que j'en ai
informé... Je t'en ai informé.
Jm : Oui, donc le Club était au
courant. A ce moment-là, est-ce qu'une aide a été
proposée ?
H : Oui
Jm : Est-ce que
éventuellement... est-ce qu'on a respecté ce que vous aviez
décidé ?
H : Alors voilà, je sais que je
t'en avait informé donc j'en avait informé le Président,
hein. Et une aide a été proposée mais je... ça
été, ben, par respect pour notre... Nous on a dit
« on va pas aller plus loin », le Compu's a
respecté notre décision. (silence) Personnellement je le
regrette.
Jm : Qu'il y ait eu un respect de la
décision ?
H : Non, non.
Jm : ... ou que vous n'ayez pas
été plus loin.
H : Ouais (silence) parce-que ces
vingt-cinq mille francs nous rendraient service.
Jm : Alors, euhmm... Comment ça
c'est passé ensuite lorsqueee... une fois que votre projet a
été lancé, que vous vous étiez réunis
à neuf et maintenant à trois, comment ça c'est
passé dans l'organisation, euh... l'organisation pour la suite du
projet ? Vous étiez organisés comment ? Vous utilisiez
les locaux de l'association ? Vous faisiez les réunions entre
vous ? Il y a une régularité dans ces réunions ?
Vous procédiez comment ?
H : Alors, au départ quand on
était neuf puis après sept puis après... On était
au Compu's. Et puis, peu à peu, on s'est dit qu'il nous fallait
travailler le week-end pour avoir l'écrivain... euh... deux jours et
demi à l'affilé. On pouvait pas s'installer donc au Compu's, donc
on est allé chez quelqu'un... et... ce qui fait qu'on travaillait
journée continue. On a fait ça quatre, cinq week-end et, euh...
cinq week-end, je crois. Et après, vu que le groupe s'est un petit peu
dissous, ben, on fait ça, euh... une fois chez l'un, une fois chez
l'autre, une fois chez moi. Alors quand c'est en soirée à partir
de 17 heures c'est chez moi, jusqu'à 8 heures (20 heures, ndlr) comme
hier. Et quand c'est en matinée, comme le mercredi matin, c'est ou chez
M. ou chez G. Et là on travaille de 9 heures à 1 heure (13
heures, ndlr). On travaille donc, deux fois par semaine, six heures. Ca fait
six heures par semaine, quoi... ensemble. Plus le travail à la maison,
personnel.
Jm : Qui représente combien de
temps ?
H : A peu près cinq, six heures
par semaine.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te
paraît déterminant dans la conduite du projet ?
H : Du livre ?
Jm : Oui, du livre ?
H : (long silence de réflexion et
raclement de gorge)
Jm : Quelque chose de
déterminant. Qu'est-ce qui détermine cette conduite-là du
livre ?
H : (silence + raclement) Ben
déjà y a... Nous, ce qui détermine c'est notre envie
commune d'aboutir. On a un objectif commun. Donc on passe outre des
invitations, outre nos petits tracas. Quoiqu'il y ait des temps de partage de
plus en plus. Et on arrive à passer outre beaucoup de choses pour
arriver à écrire ce bouquin.
Jm : Qu'est-ce qui te ferais quitter la
branche Littérature, le projet Échap ?
H : La fin du livre.
Jm : La fin du livre ?
H : hum !
Jm : Uniquement ? Alors c'est ce
qui te fait rester en fait, c'est le livre ?
H : Oui, oui, oui, vraiment là,
très honnêtement.
Jm : Là, tu as abordé
quelque chose de très intéressant. Ça serait bien qu'on
puisse l'affiner. Hum... Qu'est-ce qui se passe dans le groupe, là,
à trois, qui ne relève pas de... du livre... qui ne relève
pas de la branche ? Tu disais il y a un instant : « on
commence à se dévoiler » enfin je l'ai compris
comme ça...
H : ...Eh bien, euh... On prend toujours
cinq minutes... enfin, les filles surtout, on arrive toujours un peu à
l'avance et on a toujours cinq, dix minutes pour parler. Ou quand on va chez
l'un on se prend en voiture pour parler et puis on arrive, aussi, avec un petit
gâteau, une confiture. Quand on va dans le midi, on rapporte du miel
qu'on goûte ensemble. Pour Noël M. nous a fait à chacun un
cake. Bon c'est pas... et un pot de confiture... bon... et puis je trouvais...
et puis on arrive à parler... « voilà, j'arrive de
là, je suis fatigué ». Mais, on se donne quoi, dix
minutes. Mais ces dix minutes... bon le jour où le père de MA.
(la fille de H., ndlr) a téléphoné, ils arrivaient tous
les deux, j'étais en larmes... bon ben, on a pu en parler plus de dix
minutes mais on a quand même travaillé un petit peu. (silence)
C'est parce-que... heu... y a un milieu de confiance.
Jm : Qu'est-ce que tu
préfères dans cette branche ? Est-ce que tu as des moments
de préférences dans la branche ?
H : Échap ?
Jm : Oui, oui, Echap, toujours.
H : Des moments, c'est à
dire ?
Jm : Des moments de
préférence, c'est : est-ce que c'est justement ce moment
informel qui est en dehors du projet même ? Est-ce que c'est au
moment du projet ? au moment d'écrire, au moment
d'échanger ? Est-ce que c'est au moment de la relation avec la
maison d'édition ?
H : Non, voilà, moi ce qui, moi,
c'est quand on fonctionne tous les trois. Moi, personnellement, les moments
d'échanges, on peu se téléphoner, on peut se voir
ailleurs. Mais ce qui est très... Ce qui nous passionne c'est le moment
où on a écrit, où on réécrit pour affiner,
pour enrichir le vocabulaire, pour mettre la virgule là où il
faut, le point là où il faut. Euh... Un mot qui a vraiment tout
son sens, donner le verbe à un caractère d'un personnage. Chaque
personnage a son langage. On adapte le langage au caractère, à
une situation. On a fait un calendrier. Parce-que notre roman commence en
septembre et il se fini le 25, le 23 décembre. Il faut qu'on soit...
alors on a fait un calendrier ce jour-là (inaudible) les gens diront...
donc on est obligé de suivre tout ça. On est complètement
dans l'histoire. Et ça, on a écrit pour se libérer il y a
deux ans. On a réécrit. On a réécrit et là
on en est à... à jouer avec les mots, à les mettre en
forme, à ajuster... à...
Jm : C'est ça que tu
préfères ?
H : Ah, c'est ce que nous
(insistant sur le nous) préférons, maintenant. Grâce, et
mon avis c'est ça, grâce à P. et son ami PH (les
éditeurs, ndlr) ils nous apprennent ça... euh... c'est
génial. Alors P., on s'est vu deux fois, donc euh c'est pas beaucoup,
mais ça nous suffit puisque les méls marchent très bien
tandis que avec B. (l'écrivain) on a attendu trois mois pour rien, quoi.
Et elle dit « oh là, vous voyez, si vous devriez
mettre... » et PH qui dit, « non, non, laisse-les
trouver ». Donc, c'est des gens qui ne veulent pas faire notre
travail. Qui disent « vous pouvez ». Hein, et donc
« vous savez ». Et donc on le fait. Et puis
après ils sont content. Il nous disent pas tout à la fois. Chaque
fois ils nous disent des petites choses à améliorer. Heureusement
qu'ils nous ont pas dit tout la première fois, sinon on aurait
été... Et, et, ça c'est... on voit qu'on progresse... mais
alors... M qui... je sais pas si tu te souviens, elle n'aimait pas
écrire... c'est une merveille ce qu'elle écrit. Et moi je le vois
dans mon travail. je reprends tous les textes-là, tous les documents
qu'on fait, tu sais. Et j'écris, je reprends, ...
Jm : Oui, il y a quelque chose qui
change dans ton travail...
H : Ah oui, par rapport... ah
oui !
Jm : ...y a un changement que tu
ressens, que tu vois, constates ?
H : Oui, je ne lis plus de la même
façon, je n'écris plus de la même façon.
Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou
deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans tes
relations avec les autres dans le cadre de la branche ? Positif ou
négatif, un ou deux exemples qui t'ont vraiment marqué ?
Ça peut être un conflit ou, comme tu viens d'en donner un
là, ta relation avec l'éditrice, est-ce que tu as un autre
exemple ?
H : Eh bien... euh... les gens
qui...euh... moi ce qui m'a quand même touché, c'est ces gens qui
soi-disant s'engagent, qui ont beaucoup de parole, beaucoup de bagou. Et...
euh... quand ils ont peu ou pas d'intérêt s'en vont.
Jm : Ça, ça t'as
marqué ça ?
H : Ouais... euh... je pense notamment
à une personne qui a beaucoup critiqué... euh... qui disait
s'engager lui-même, qui a été la première
à...
Jm : Alors, une fois que le livre sera
terminé, tu quitteras l'association. C'est ce qu'il faut en retenir,
hein ?...
H : ...Oui...
Jm : Qu'est-ce que, au sein de
l'association, qu'est-ce que tu connais qui pourrait susciter ton
intérêt ? Ou quelles sont les valeurs que tu attribues
à l'association qui pourraient te permettre de te
réinsérer dans l'association à un autre niveau ?
Peut-être en rapprochant le livre par un atelier d'écriture, par
exemple. Ou dans un autre domaine, que tu pourrais créer,
éventuellement.
H : Moi, l'association... c'est
sûr, je pense pas y rester après le livre, j'ai... mon souhait ce
serait... se sera, c'est ce qui se fera : si je passe avenue Victor Hugo,
je sais que je peux taper, dire « bon bé ça va, je
viens boire un café, tout va bien ». Et si on m'appelle,
« tiens, on a besoin de trois interventions »
parce-que j'ai pas envie de venir et de m'y nourrir, quoi qu'on se nourrisse
toujours. Mais j'ai envie d'y apporter des choses pour transmettre. S'il y a un
atelier d'écriture dont je peux être responsable, avec des jeunes
par exemple. C'est mon grand truc. Je voudrais bien être responsable...
euh... mais aller y chercher l'enseignement d'informatique ou quoi, bon... je
sais que j'appelle un collègue du Compu's, il viendra me dépanner
mon truc, et puis... euh...
Jm : C'est pas ton dada
l'informatique...
H : C'est pas mon dada, tu as bien
dû le comprendre. Mais... euh... voilà... quoi... enfin... je
pense que je quitterai... euh... enfin quitter... non, on ne quitte pas... mais
ce sera pas... ceci dit... tchao (en tapant dans les mains), je, je... Moi, si
le Président m'appelle...euh... ben... d'ailleurs je suis pas trop
association mais si on déménage je viens, si on aménage je
viens mais si y'a dix personnes je peux rien faire. Mais, bon, je, je viens
comme je peux. Voilà. Mais je peux pas m'engager dans l'association en
tant que membre... Maintenant si je prends l'engagement de venir, là je
suis engagée. Comme à Remaid, je suis engagée. (silence)
J'ai eu des missions... voilà, après je sais pas ce que j'y
ferai, mais, voilà.
Jm : Alors aujourd'hui, tu participes
depuis deux ans à Échap, au projet Échap, hein c'est
ça à peu près ? Euh... quels ont été
les moments forts ? Et qu'est-ce que tu en retiens, aujourd'hui, de ces
moments forts ?
H : Depuis que je suis à
Échap ?
Jm : Oui, oui. Depuis deux ans ?
H : Depuis que je suis au
Compu's ?
Jm : Au Compu's, à Échap
puisque tu es peu présente au Compu's. Ou éventuellement au
Compu's aussi, tu as peut-être des moments forts au Compu's
Club ?
H : Ouais, moi ce que je trouve comme
moment fort c'est au moment où on cherchait des sponsors. J'trouvais que
il y avait des gens... euh... Moi ne n'imaginais pas tout ce
phénomène qu'il fallait de l'argent (inaudible), j'étais
loin de tout ça. Pour moi il fallait écrire et puis
c'était tout. C'était pas si compliqué que ça. Et
ces gens qui se mobilisaient pour les sponsors (bafouillage sur le mot
sponsors). Je revois encore la photo, j'ai encore rangé, j'ai trouver
une photo où il y a MA (un sponsor). Il est en photo qui donne un
chèque à G. au Compu's. Bon, et je me dis tiens c'est pas par
hasard si je trouve cette photo aujourd'hui, j'ai trouvé que
c'était un moment très fort. Des gens qui nous connaissent pas,
qui nous font confiance et qui donnent du fric pour... parce-qu'on a
été assez convaincant et puis il nous sentent motivé, et
puis ils y croient... euh... c'est pas une histoire de les décevoir ou
pas. Comme ça, on sait pas...iii... des gens qui, qui... qui oeuvrent
avec nous, quoi. Et qu'elles n'attendent pas des... parce-qu'on va pas faire
une pub du CM (sponsor) à fait ça ou MA ou ch'ai pas quoi, hein,
moi c'est. C'est... presque... c'est anonyme pratiquement les sponsors.
Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait,
justement, que les sponsors aient perçues une motivation chez
vous ?
H : (silence de réflexion) C'est
pas moi qui ai présenté les, les projets... enfin j'étais
présente mais j'ai pas...
Jm : Il y a les projets mais il y a les
gens aussi ?
H : Ben, il y a les gens. Je pense que
la crédibilité venait beaucoup d'un personne qui connaissait bien
le CM. Et... euh... qui avait donc fait des preuves qui... pas des preuves
à faire mais qui... très crédible. Et puis... de, deee
l'engouement de G. et puis de notre présence. On a toujours
été quand même très présent. On n'a jamais
failli... euh... à une rencontre, à un coup de fil, à un
rendez-vous, pour travailler, enfin... les week-end, le soir, enfin je veux
dire on n'a jamais failli à rien. Je sais pas, on a dû être
convaincant quoi, not' projet a plu, quoi. L'histoire de Valence, le
chômage en parallèle. Bon, avec des intrigues, tout ça,
ça a plu.
Jm : Qu'est-ce que tu retiens deeee ta
participation à ce projet ? Qu'est-ce que ça t'as
apporté ?
H : Moi, ça m'a apporté...
euh... comment dire... (dit d'un seul trait) ça m'a apporté
à me libérer dans un premier temps de tout mon fiel... par
rapport à ma situation de chômage mêlée à la
situation de longue maladie et mêlée à la situation de
mère célibataire, ce qu'est pas très engagé
à 50 ans, engageant pour être embauchée. (fraction de
seconde de réflexion puis avec un débit moins rapide) Trois
surtout, difficile... Alors... j'ai écris, j'ai écris, j `ai
écris. On a toujours gardé des petites parties de ce qu'on a
écrit y a deux ans. J'ai tout gardé, même si ça ne
sert pas. Mais je me rends compte que au bout de deux ans, et c'est pas le fait
d'avoir retrouvé du travail depuis 3 mois, c'est pas ça du tout,
mais j'ai pris beaucoup de recul par rapport à mon vécu et...
j'écris mieux dans le sens plus juste parce-que je suis
dépassionné. J'ai vidé l'abcès. Y a des cicatrices,
mais le fait d'être dépassionné fait que j'emploie le mot
juste. C'est plus raisonnable. Et... euh... ça dédramatise un
peu, quand même, ma situation. Je dis pas que ça
dédramatise le chômage, mais ma situation. En fait j'ai
trouvé, aussi, quand même, pendant ces mois où j'ai
retrouvé du travail, un grand stimulant pour me préparer le
matin... euh... tout ce qu'un chômeur a du mal à faire. Avoir un
but, un projet, voir des gens, être utile, euh, qu'on nous fasse
confiance, euh... retrouver des habitudes d'écritures, que je sois
lue... pas édité mais lue par les copains, euh... Et que ce soit
pris en compte.
Jm : Bon, ben, euh, si je devais
résumer il te fallait en quelque sorte passer par là, par cette
évacuation...
H : ...Ouais...
Jm : Pour pouvoir, en fait... euh...
Est-ce qu'on peut dire qu'il y aurait un lien entre cette évacuation et
le fait de pouvoir retrouver un travail dans lequel on est bien ? Et on se
retrouve ?
H : Alors, je pense que le lien est
continu, hein. Le lien pour moi, il est jamais complètement
coupé. Il y a ce travail d'évacuer, donc après un travail
de deuil ettttt..., c'est à la mode mais c'est vrai, et... euh...
maintenant j'emploie le mot juste et je... en, en fait... c'est, j'ai
l'impression de, de trouver ma place mais pas que dans le travail ici, de
longtemps hein ? La place d'H. et je peux dire les choses. C'est oui,
c'est oui, c'est non, c'est non, mais je dis les choses... euh... j'arrive
à trouver ce qui ne va pas. Et je pense que le fait de trouver le mot
juste c'est aussi trouver un peu sa place. Quand on sait trouver le mot juste
et qu'on se laisse accompagner pour trouver ce mot juste, hein, bon, je n'ai
pas la science infuse. Je pense qu'après, moi, toute seule, j'arrive
à trouver ma place. Et je la cherche encore, enfin, j'essaie toujours de
l'améliorer, hein, de, de...
Jm : Si je devais reformuler, il y
aurait eu deux changements en participant à ce projet : c'est d'une
part, un changement professionnel et un changement personnel ?
H : Oui, d'abord personnel.
Jm : D'abord personnel. Comment tu
l'expliques ce changement ?
H : Eh ben je pense que le fait d'avoir
trouver des gens qui m'ont, qui ont un peu un vécu similaire ça
aide un peu. Similaire des fois plus difficile... enfin... quoique la douleur
n'est jamais à mesure égale pour chacun... et... euh... je, je
pense que... ça fait du bien de partager un peu tout ça.
Jm : Quand tu viens ?
H : Oui, je me souviens plus... euh...
je pensais à des situations qu'on vit dans l'amour.
Jm : Justement, quand tu viens... quand
tu vas... quand vous vous réunissez tous les trois, dans quel
état d'esprit tu te trouves, comment tu te sens ?
H : Alors... euh... aujourd'hui,
là, aujourd'hui ?
Jm : Aujourd'hui, oui.
H : Euphorique. On languis... euh... on
languis. Hier soir on ce serait plus quitté parce-que c'était,
woua, on était jusqu'à 8 heures mais alors. Là, MA (la
fille de H. 14 ans) a commencé à manger toute seule. Mais
c'était l'euphorie et tout de suite il faut que j'écrive. Mais il
y a eu des moments... où...euh... deux fois j'ai... `fin... chez G. Je
l'ai soutenu, une fois c'était M. Un fois ça a été
G il a fallu aller le voir, on s'envoie des fax, on se téléphone.
Je crois qu'on a tous des moments... euuuh... Voilà quoi. Mais là
en ce moment c'est l'euphorie. On pense qu'en mars ce sera fini
d'écrire. (en riant) Pour la troisième fois.
Jm : Selon toi et au delà du fait
que tu n'as pas d'affinité au niveau de l'informatique... euh... quels
seraient les autres obstacles pour une participation plus importante au
Club ?
H : Le temps.
Jm : Le temps ?
H : (silence de réflexion) Le
temps.
Jm : Principalement le temps ?
H : Oui parce-queee travailler à
35 heureeees, enfants, petits enfants et Remaid. (Silence) qui a un gros gros
travail de bénévolat.
Jm : Alors, le temps justement que tu
dégages pour toutes ces associations, tu t'y prends comment ?
Comment arrives-tu à organiser ta vie de femme, ta vie de travailleuse,
ta vie de bénévole, ta vie de mère, de
grand-mère.
H : (rires) J'y arrive (rires).
Jm : On constate que tu y arrives.
H : On constate qu'on y arrive. Euh...
c'est vrai que l'écriture m'a toujours, j'ai toujours donné du
temps pour l'écriture. J'ai toujours, toujours écrit. Même
avant le roman. Bon là ça se met en forme tant mieux. Mais, c'est
vrai que c'est de 17 heures à 18 heures, euh, à 20 heures, 19
heures 30 - 20 heures. Voilà c'est comme ça une fois par semaine.
J'ai dit aussi que le mercredi, la demi-journée que j'avais de libre, de
temps en temps je voulais pas écrire, donc ils ont accepté. Donc,
des fois j'ai mon mercredi matin. J'sais plus quoi faire (rires). Mais je vais
quand même pas donner tout ce temps. A Remaid pareil. J'essaie de me
préserver.
Jm : Tu as retrouvé du travail
depuis...
H : ...trois mois...
Jm : depuis trois mois. Comment
ça a été perçu au sein du groupe
Échap ?
H : Très bien.
Jm : Très bien ?
H : Oui.
Jm : C'était encourageant ?
Il n'y a pas eu des moments où ils ont supputé l'idée que
tu aurais pu être moins disponible ?
H : Si.
Jm : Si ? Bon, ça a
été rassurant ?
H : Oui, parce-que, c'est... (raclement
de gorge)... ah oui ("ah oui" parce-que j'ai incité au
développement avec la main)... Alors oui, oui, oui, ça a
été bien pris avec une inquiétude... euh, euh, pour ma
disponibilité en me disant « tu sais, si tu veux tu viens
plus, gnagna » pas question, pas question, donc... euuuh...
voilà, maintenant.
Retournement de K7 = ¾ d'heure.
C'est bon ? Oui, euh... (pour reprendre le fil
après le retournement de la K7) Il y a une des personnes (du groupe
Échap) qui vient de trouver un mi-temps depuis hier, il commence la
semaine prochaine. Et c'est vrai que j'ai eu quelques petites allusions :
« t'as pas beaucoup écrit... lala... ». Et
j'ai dit « ben, écoute, là tu vas voir, hein, ce
que c'est que de tout concilier », j'ai dis « t'as
pas d'enfant, t'as pas de maison à tenir... euh... »
malheureusement, bref. Mmais... euh... ça se passe très bien.
Mais il y en a une autre qui risque de trouver du travail à la fin du
mois (rire). Donc, là on a dit qu'on prendrait nos week-end. Mais bon
les week-end, ça va êtreeeee. On a déjà posé
un week-, au moins un samedi.
Jm : Elle vient d'où cette...
H : ...cette énergie...
Jm : ...cette volonté...
H : ...on a une rage...
Jm : ...d'absolument vouloir faire ce
livre ?...
H : Oui, oui, oui, vraiment. Parce-qu'on
a des choses à dire. Et pi' c'est passionnant d'apprendre à
écrire.
Jm : D'une manière... On arrive
au terme de notre interview, là. D'une manière plus globale,
qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le Compu's Club ?
D'après toi ?
H : (long silence de réflexion)
Elargir les compétences. Je te l'ai dit au début, pour moi c'est
restreint à l'informatique. Compu's c'est l'informatique.
Jm : C'est l'étiquette qu'il y
a ?
H : Ah ben, pour moi.
Jm : C'est ça. Est-ce qu'il
apparaît autre chose que cette étiquette d'informatique ?
H : Les jeunes, informatique. Les
jeunes, mais c'est aussi l'informatique, les jeunes.
Jm : Très bien, est-ce que tu
connais les diverses branches de l'association ?
H : Oui, J'en connais : la
Littérature... euh... le livreee... le, le... euh... leeeee (silence) le
journal là. Vous allez pas faire un journal ?
Jm : Huuum, le Bulletin Membre.
H : Le Bulletin Meeembreee... euh...
les financeees, voilààà, et puis ben eeeeuh...
Jm : Faire des cartes de visites.
H : Oh ben, ça c'est
l'informatique.
Jm : Ça c'est informatique.
H : Ben oui !
Jm : Exact. Le Centre de formation.
H : Le Centre de formation, chee,
moaaa... je le connais pas.
Jm : Et le futur atelier Presse.
H : Oui pour faire le journal, c'est
ça. Pour faire un journal.
Jm : Euh... un journal
multimédia...
H : ...Voilà...
Jm : ...mais aussi préparer
àààà euh... préparer au métier de
journalisme.
H : Comme on fait ici ?
Jm : Comme vous faites ici.
H : Voilà. Et euh... au niveau de
la formation comment ça se passe ? Maintenant c'est à moi de
poser les questions.
Jm : Ça, c'est autre chose...
Annexe 8 Troisième
entretien
S (Troisième entretien) 19h40 le 3
février 2001
A notre domicile.
Le Vice-président au moment de l'entretien, maintenant
le nouveau Président : actuellement au travail et a toujours
été au travail (chef de chantier Travaux Publics). 28 ans. Veut
créer son entreprise. Adhérent depuis deux ans et demie. Ne
participe pas à une branche.
Après annonce.
Jm : Comment as-tu connu le Compu's
Club ?
S : J'habitais à proximité,
euh, je me suis renseigné, je cherchais un club qui soit plus sur
l'informatique, en fait, et... parce-que j'avais besoin de monter mon
ordinateur et d'abord par intérêt, je cherchais quelque chose.
Jm : Qui t'as fait connaître le
Club ?
S : Personne, par hasard.
Jm : Par hasard ? En passant dans
la rue ?
S : En passant dans la rue.
Jm : Très bien, donc personne
t'en a parlé avant, tu es entré... dans le Compu's Club... Tu te
souviens, à l'époque comment tu l'as découvert ?
Comment tu as appris ce que c'était ? Qui te l'as
présenté ? Dans quelles circonstances tu l'as
découvert ?
S : Oui, oui, très bien, en fait,
parce-que c'est pas tout à fait par hasard. Etant donné que je
cherchais des composants informatiques donc je me suis renseigné
à la boutique limitrophe, euh, sans faire de pub c'est R (notre bailleur
de l'époque) et il m'a orienté donc, euh, parce-que, eux ne
pouvaient pas monter l'ordinateur, ils avaient arrêté l'assemblage
et ils m'ont orienté vers le club informatique en disant qu'ils allaient
certainement me dépanner, ce qui a été le cas.
Jm : Donc c'est une entreprise, une
sociét...
S : ...privée, ouais...
Jm : Qui t'as dit...
S : ...qui m'a dit, oui...
Jm : ...tiens voilà une
association qui peut éventuellement te solutionner, un club informatique
qui peut éventuellement te solutionner...
S : ...exactement...
Jm : Tu n'as pas vu de dépliant,
de publicité de l'association, en fait ?
S : Jamais.
Jm : Jamais. Alors, as-tu
déjà eu une expérience de l'associatif ?
S : hummm, jamais non plus. M'enfin, à
part, euh, les associations types sportives genre UNSS et j'en passe et des
meilleures. Mais plutôt dans ma jeune époque.
Jm : Tu en avait été
satisfait ? Tu étais simple consommateur ? Tu payais une
adhésion et tu jouais... tu faisais un sport ?
S : Oui, oui, ch'uis jamais rentré
dans l'encadrement de, de, d'une association. J'ai jamais été
encadrer les jeunes plus tard. J'étais, j'étais simplement
adhérent, je bénéficiais, en fait, de, des
activités des associations.
Jm : Depuis ton adhésion au Club
tu participes à une autre association ?
S : Pas du tout.
Jm : Finalement, qu'est-ce qui t'as
conduit à adhérer au Club ? Est-ce que tu es venu le
visiter ? Hein, la société t'as indiqué
l'association, tu es venu, on a dû te présenter le Club. Qu'est-ce
qui t'as fait adhérer, finalement ?
S : Bé, y a pas cinquante solutions,
c'est... c'est surtout (silence)
Jm : ...Qu'est-ce que tu es venu y
chercher ?
S : De l'aide.
Jm : De l'aide...
S : ...De l'aide...
Jm : ...en informatique ?
S : De l'aide en informatique, oui puis bon
en sachant que c'était pas... j'avais aussi des choses à faire
connaître... euh, y avait pas mal de gens... y a, y avait des personnes
d'horizons diverses qui pouvaient dépanner le jour même mais en
sachant que, bon, j'arriverai toujours à trouver solution à mon
problème beaucoup plus tard si j'en avais eu d'autres. Donc, c'est,
c'est... l'association c'est un petit peu basé sur un coup j't'aide, un
coup je, un coup tu m'aides et puis, bon, et c'est très bien comme
ça.
Jm : Pour résumer, c'était
l'espérance d'une aide qui a déterminé ta décision
d'adhérer au Club ?
S : Oui, c'est ça. On peut parler
comme ça, ouais.
Jm : Quels intérêts, autres
que cette aide à l'informatique, tu as, à l'époque hein,
tu espérais trouver ? Au Club.
S : L'informatique, et puis bon on peut pas
parler d'aide, mais, on peut dire, peut-être une camaraderie avec des
gens qui partagent la même passion surtout. Donc, euh... ça peut
être de la camaraderie, après ça peut se transformer en
sortie autres qu'association. `Fin, au travers l'association, ça peut
faire des restaurant, ça peut faire... on peut trouver des
affinités avec les gens. C'est pas... c'est pas peine perdue de se
déplacer vers une association. On trouve toujours son compte, en
fait.
Jm : Bien, est-ce que tu peux me parler
de toi à l'époque de ta venue au Club ? Euh, quelle
était ta situation familiale, à l'époque ?
S : Alors, j'étaisssss...
Jm : Tu étais
marié ?
S : Non, j'étais pas marié, je
vivais en concubinage avec une, une demoiselle... une jeune fille. Et donc,
euh, bon ben, ma vie se résumée à 39 heures par semaine,
mon travail et puis, bon après je partageais mes loisirs entre, entre ma
vie conjugale, donc, et... l'association. En sachant que j'pouvais pas non plus
mettre l'essentiel de mon temps libre à l'association. Je l'aurais bien
fait, volontiers. Parce-que, bon, c'est une passion qui me tiens depuis bien
longtemps et... je voulais... bon enfin... il faut arriver à faire le
tri, quoi.
Jm : Tu as toujours travaillé
depuis que tu es à l'association ? Quand tu es entré, tu
avais un travail ?
S : Oui
Jm : Depuis le temps que tu y es...
Ça fait combien de temps que tu y es ?
S : Ça fait deux ans, deux ans
passés. Et tout ce temps j'ai toujours été
salarié.
Jm : Le même travail, tu n'as pas
changé ?
S : Non, non, j'ai jamais changé de
métier.
Jm : Tes parents, euh...
étaient-ils engagé dans la vie associative, la vie publique
déjà ?
S : Ouh là ! Depuis, depuis
très longtemps ils sont engagés dans la vie associative
étant donné que c'est des pétanquistes, comme on dit.
Donc, euh, eux naviguent beaucoup dans, dans les associations. Mais en plus,
euh, pas en tant qu'adhérents ou sociétaires dans un club
bouliste mais surtout en tant que dirigeant. Etant donné que mon
père est Trésorier d'une association.
Jm : De pétanque ?
S : De pétanque. Ma mère
s'occupe de la comptabilité de par le fait que mon père est
Trésorier, parce-que, donc ma mère lui donne un petit coup de
main, s'occupe d'organiser les repas, euh, les rencontres, bon ben
d'échafauder des, des, des petits challenges, des petits tournois.
Jm : Dans la vie publique, ils sont
investis ? Est-ce qu'ils font des, est-ce qu'ils sont adhérents
politiques, euh, ils participent à la Ville ? Euh...
S : Pas du tout. En tant que fonctionnaire,
bon ben, ils sont, ils sont syndiqués comme tout le monde, hein. Comme
chaque fonctionnaire qui, qui se respecte. Pour être
protégé vis-à-vis donc, euh, donc des lois, bon, euh... ce
qui se passe c'est queee, i sont pas, euh, pas politisés, euh, au point
de...
Jm : Ils sont investis dans la vie
publique ?
S : Voilà, mais, euh, sans non plu,
sans trop de virulence quoi. Ils vont pas battre le pavé tous les
jours.
Jm : Alors aujourd'hui, aujourd'hui,
euh, c'est quoi pour toi le Compu's Club, aujourd'hui ?
S : (Silence de réflexion) Pour moi le
Compu's Club, au départ le Compu's Club c'était, euh, au
départ, c'était un petit noyau de gens, euh, plu... très
intéressant on peut dire. Parce-que c'est un petit peu le noyau dur
de, du, du Club. C'est ces gens-là qui m'ont, qui m'ont
motivé, qui ont fait que je suis resté. Si j'avais pas
trouvé des gens qui, qui étaient suffisamment intéressant
et pi, bon ben, c'est toujours pareil, quand, quand on arrive pas à se
caler sur les conversations, à comprendre, euh, à comprendre les
gens... bon ben on arrête un petit peu de venir, on, on espace un peu les
visites. Mais apparemment, là j'ai trouvé mon compte et les gens,
les gens ont été super gentils avec moi. J'ai eu un accueil, on
ne peut mieux... enfin c'était plus que correct et c'est ce qui a fait
que je me sentais à l'aise pour venir et puis moi j'y venais plus
souvent.
Jm : Tu disais « des gens
très intéressants », tu entends quoi par
là ?
S : Eh bé des gens quiiii, qui ont des
connaissances, des gens qui sont agréables à vivre, des gens
qu'on voit en dehors de leur cadre professionnel, donc, euh... qui ont plus la
contrainte, euh, euh, de rentabilité ou quoi que ce soit, enfin les
contraintes qu'ils ont professionnellement parlant. Donc, euh,
forcément, on retrouve... on a une autre face des gens et, et, on a...
on a presque que le meilleur des gens. Donc, euh, euh, c'est... on n'a pas de
mal à s'entendre dans ce cadre-là.
Jm : Tu
disais « agréables à vivre » tu peux me
donner un ou deux exemples qui te font dire que ce sont des gens
agréables à vivre ? Est-ce que tu as à l'esprit un ou
deux exemples ?
S : Eh ben, déjà, le, la
tolérance dont ils font preuve avec les jeunes... pourtant ils sont, ils
sont quand même un peu exubérants les jeunes. Bon, ben y en a
jamais un qui a levé la voix, euh, parce-que avant tout c'est des
pères de famille, la plupart, bon, euh, il se trouve qu'on a un public
jeune, ben on fait avec, on essaye de comprendre. Alors que, peut-être
que chez soi ça se passe différemment parce-qu'on sait que c'est,
enfin, eux savent que c'est leurs enfants ; donc ils serrent un peu plus
la vis. Moi, au niveau de l'association, on laisse un petit peu libre court
à l'imagination et à l'exubérance parce-que on, on se dit
que ça va sortir, ça va faire que les jeunes se, se
libèrent un peu et pi, euh... et pi p'têt que... je sais pas
moi... ça les... pour ceux qui sont un peu exubérants on essaye
de, de temporiser ; pour ceux qui le sont moins, on essaye, on essaye
plutôt de les faire se trouver au niveau de l'association et de les, de
leur enlever un petit peu la... comment dire ? ...la, la timidité
peut être qu'ils peuvent avoir. Et pi c'est pareil pour les personnes
adultes qui se confient pas trop au sein de leur famille et qui sont
plutôt solitaire... et ben on arrive à...
Jm : C'est un élément
important pour toi que de, que de suivre les jeunes ? Que d'être
près d'eux ? Que de les guider ?
S : Ah oui, certainement, oui. C'est presque
même une, euh...
Jm : Est-ce que c'est le rôle de
l'association ?
S : Ah logiquement oui. Moi je pense que
l'association est un palliatif à, à... pas un palliatif,
excusez-moi, un complément à l'éducation scolaire
parce-que l'éducation scolaire est quand même limitée donc,
euh... On peut dire que, euh... quand on a fait huit heures d'école on
peut... en s'amusant on peut apprendre d'autres choses et pi apprendre des
principes de vie, euh, d'autres personnes.
Jm : Pour toi aujourd'hui le Club
ça représente quoi ?
S : Le Club, pour moi, c'est... comment
dire ? C'est, c'est pas un petit bout de ma famille, j'irai pas
jusqu'à dire ça mais, euh, je dirais plutôt que c'est...
euh... ça m'fait pas penser à mes clubs de gym de l'école
mais plutôt à un groupe de camarades, une micro
société en fait dans, dans la vie actuelle en fait. C'est en
marge.
Jm : Qu'est-ce qui te plaît dans
le Club ?
S : Ce qui me plaît dans le Club, c'est
justement, c'est ça en fait. C'est d'être en dehors des principes
de vie qu'on a d'habitude.
Jm : Alors, comment définis-tu le
Club ? Si tu devais le définir, tu le définirais
comment ?
S : Définir le club (silence)
Jm : Est-ce que tu peux me donner deux,
trois expressions pour décrire le Club ?
S : Alors, deux, trois expressions pour
décrire le Club... (silence) Je dirai déjà 1) les
Clubistes (rire) dû à notre mascotte, donc, euh, du Club.
Jm : Il y a une mascotte au Club.
S : Voilà il y a une mascotte, c'est
une petit peluche. Et donc, on l'a baptisé Cluby eeet les gens qui se
rallient au mouvement de la, donc de la société en fait, c'est
des Clubistes et, euh, chaque fois qu'on a besoin d'un Clubiste, normalement il
est là. On a qu'à sonner sur Cluby et, donc un Clubiste arrive.
Pour moi l'association, c'est ça, c'est en fait, c'est, euh, c'est le
dépannage, c'est l'entraide immédiate... il y a toujours
quelqu'un à l'écoute... euh... quand on a besoin d'un coup de
main, que se soit en dehors de l'association ou pas il y a toujours quelqu'un
à l'écoute, que se soit pour écouter ou pour faire, hein
et euh... ça peut être très divers, c'est pas... c'est...
on est tous relié autour d'une passion mais ça se limite pas
à la passion. Y a pas que l'informatique dans la vie. Donc, euh les
gens... euh.. i... y en a certain qui sont doués en informatique,
d'autres pas. Mais ils trouvent quand même leur compte ce qui fait qu'ils
reviennent. Que se soit pour autre chose ou... donc euh... moi, l'association,
pour moi je, je... je pourrais pas dire... on peut pas dire que c'est un m...
c'est presque un monde parfait en fait parce-que y a pas, y a pas de contrainte
et pi quand on n'a pas envie de faire quelque chose on le fait pas. Personne
impose sa volonté, bon, on a quand même des dirigeants mais...
euh... c'est la liberté.
...
Jm : Bon, ça c'est ce que peux
trouver un Membre Clubiste. C'est ce que peut trouver un Clubiste au Compu's
Club. Toi-même, tu peux trouver aussi ce genre de chose, euh, qu'est-ce
que tu y apportes ? Euh... au Compu's Club ?
S : Ah ben... moi, j'apporte... j'apporte...
déjà mes connaissances, bon sans être non plus
prétentieux, euh, j'apporte, bon... je peux aider les gens qui, qui sont
novices en la matière... je leur donne un coup de main. Je peux apporter
du réconfort quand une personne est pas bien et qu'elle cherche un
refuge pour... pour être un peu tranquille parce qu'elle a... elle a
subit une mauvaise journée. Donc on, on... les gens i se libèrent
un peu plus parce-qu'ils savent qu'ils sont dans une association... ça
a... ça a pas de... ça a pas de conséquence donc leur
conversation ils se livrent beaucoup plus. Donc on discute avec eux, on parle
de leurs problèmes. Bon y a ça.
Jm : Des problèmes directement
liés à l'informatique ?
S : Non, non, non. Il y a des
problèmes autres que l'informatique, bien sûr parce-que bon... on
a pas mal de gens sans emploi. Donc, on peut dire queee ces gens-là ont
encore d'autant plus besoin de réconfort parce-que c'est quand
même dur d'assumer une vie que... familiale et sociale sans travail
parce-que bon... arriver à trouver une identité dans la
société sans travail, c'est, c'est plus possible maintenant
parce-qu'on a une étiquette, euh... chômeur, on a une
étiquette Rmiste, c'est pas vrai, c'est faux ça. Les gens,
c'est... les gens... c'est peuplé d'individualités, c'est vrai
mais, euh... on n'est pas différents, c'est, c'est... je vais pas dire
non plus c'est de la chance ou de la malchance, c'est.. c'est... le coup du
sort, on peut dire...
Jm : Si tu devais présenter le
Club, qu'en dirais-tu ? Si tu devais présenter le Club à
quelqu'un dans la rue ou à un copain que tu voudrais convaincre de
rejoindre le Club ? De quelle manière tu présenterais le
Club ?
S : Ouh là, convaincre des gens j'en
ai convaincu des milliers... de faire partie de mon, de mon Club mais le
problème c'est, c'est qu'en fait i peuvent pas libérer du
temps... leur vie, donc, de tous les jours pour aller vers la
société.
Jm : Et du Club même, comment tu
le présenterais ?
S : Ah le Club je dirai... eh ben, dans la
conversation je ferai un dialogue en disant « tiens, si tu as des
problèmes en informatique, moi je fais partie d'un Club, c'est
génial, tu verras il y a plein de gens et je suis sûr que
même si c'est pas moi qui te dépanne tu trouveras toujours
chaussure à ton pied. Il y aura toujours quelqu'un qui connaîtra
plus que moi et en plus, bon, de temps en temps on discute, on boit une
boisson, et pi c'est un cadre sympa où on t'embête pas quoi ;
tu fais ce que tu veux, tu, tu apprends à connaître les gens et
puis tu bidouilles un peu l'informatique » tout bêtement.
Et puis je dirai aussi « (silence) que on peut jouer, on peut
travailler, on peut s'entraider, c'est basé sur
ça ». Dans la limite si je pouvais connaître
quelqu'un qui était très calé en informatique j'essaierai
de la faire rentrer dans le Club parce-que c'est quand même une puissance
qui est hautement qualifié dans l'informatique. Bon, quand on n'a pas
des gens comme ça il faut se dire que s'ils n'ont pas envie de venir
c'est qu'ils le font déjà à leur travail, c'est
concevable. Bon il y a des gens qui sont beaucoup moins documentés sur
les choses qui viennent quand même. Mais eux aussi apportent une richesse
parce-que la chose qu'ils savent et que nous ne savons pas, ca engrène
encore la machine et c'est ce qui fait que l'association marche bien, en
fait.
Jm : Si tu devais présenter le
fonctionnement du Club, succinctement tu en dirais quoi et quelles valeurs tu
attribuerais à ce fonctionnement ?
S : Les valeurs que j'attribuerai au
Clubbb... euh, le fonctionnement, bon, ben, euh, on est
hiérarchisé, ça c'est clair. On a des statuts, on a un
Président, on a un Vice-Président, un Trésorier, un
Secrétaire Général. Bon, on a des Administrateurs. C'est
vrai qu'on peut pas faire tout ce qu'on veut, il faut que ce soit
approuvé par le Bureau. C'est les gens qui donnent encore un peu plus de
leur temps pour que l'association fonctionne. C'est ce qu'on voit pas toujours,
en fait, c'est la face cachée de l'association, c'est les gens qui
travaillent en sous-main pour que, pour le confort de tout le monde. Pour
que... il y ai jamais une baisse de régime, pour que l'association ne
prenne pas un mauvais pas, ou euh... Bon, c'est obligatoire, il faut qu'il y
ait une hiérarchie et de toute façon le fonctionnement du Club
est basé là-dessus mais les dirigeants sont suffisamment
intelligents pour pas afficher non plus leur étiquette et se
considérer avant tout comme des membres. Pour moi ça fonctionne
comme ça. Et au niveau... vous voulez parler, peut-être, de la
trésorerie, non, de l'argent ?
Jm : Non, les valeurs du Club. Quelles
valeurs tu donnerais au Club ?
S : Quelles valeurs je donnerai au
Club ?
Jm : Quelles sont ses valeurs ?
S : Ah les valeurs ?
Jm : Quelles sont ses valeurs ?
S : Ben, déjà pour moi les
valeurs c'est l'entraide. Premièrement c'est l'entraide. Avant tout,
avant toute chose. La personne qui franchie la porte c'est l'entraide. C'est
« bonjour, je peux vous renseigner ? ».
Déjà c'est la première chose qu'on dit, je pense.
Même moi, j'ai, j'ai eu l'occasion de... de faire adhérer des gens
parce-que c'était mon, c'était mon... mon activité
favorite on peut dire. Parce-que je vous ai vu faire plusieurs fois et
donc...euh... ça m'a plu... j'aimais bien convaincre les gens,
devenir... parce-que déjà 1) ça me plaisait et si on
pouvait donc... faire venir des gens, les faire participer à notre
association... c'était encore mieux. Et le mieux c'est faire
adhérer un jeune. Parce-que un jeune c'est beaucoup plus
démonstratif parce-qu'on peut lui montrer ce qu'on fait, le jeu qu'on
fait... comment les autres s'amusent... C'est beaucoup plus rapide en fait et
l'adhésion est instantanée parce-que, comment... on marche,
euh... on est plein dans la mouvance des jeunes et, donc, on peut pas se
tromper, en fait, avec un Club informatique.
Jm : Tu participes à une branche
de l'association ? Tu ne m'a pas parlé des branches. Je sais qu'il
y a des branches dans l'organisation du Club. Est-ce que tu participes à
une branche ?
S : Ah oui, je participe à plusieurs
branches. C'est vrai que j'ai omis d'en parler. Bon pour moi, euh, toutes ces
branches c'est simplement des activités de l'association. c'est pas des
associations dans l'association. Ça a rien à voir. Qu'elles aient
un compte à part ou pas, pour moi c'est quand même le Compu's
Club.
Jm : Parce-que les branches ont des
comptes à part ?
S : Euh, oui, ça arrive. On a un Club
finance qui essaye de s'autofinancer en se servant du cadre de l'association.
Mais ça, nous, euh, on rentre le nez dedans quand il y a besoin d'une
logistique que eux ne peuvent pas apporter. C'est-à-dire des locaux, des
choses comme ça quoi. Bon, euh, c'est vrai que les branches... pour
moi... donc je répète que ce sont simplement des activités
de l'association et donc ça reste des... simplement des
activités. C'est, en fait des membres qui ont voulu se
spécialiser au sein de l'association. C'est pour ça que je dis
ça.
Jm : Donc à quelle branche tu
participes ?
S : Alors, je participe à Comnet,
c'est la branche informatique liée à l'Internet. On apprend
à... à... on fait les premiers pas sur le Web. On apprend, donc,
à... a... avec un Pilote qui a beaucoup plus d'expérience que
nous... ce qui se passe c'est... comment i faut faire, quels sont... donc, les
démarches pour pratiquer quoi.
Jm : Cette branche est autonome,
aussi ? Elle a un compte en banque ?
S : Pour l'instant, non, elle n'en a pas.
Pour l'instant donc on n'a pas trouvé le...
Jm : Alors, dans cette branche,
ça se passe comment entre les membres ?
S : Ben déjà, ça se
passe d'une façon très simple : d'abord, 1) c'est le partage
et donc, comme on est en création depuis... depuis qu'on démarre
juste dans nos nouveaux locaux, donc, bon ben, Comnet ça se limite
déjà à avoir... on prépare la logistique pour avoir
donc Internet beaucoup plus rapidement. Parce-que pour l'instant on a un
système qui est un petit peu vieillot, il faut le dire et pi qui peut
pas suffire à l'étendue des membres.
Jm : Entre les Membres ça se
passe comment ?
S : Ça se passe bien entre les
Membres, c'est le partage, hein, c'est « tiens, j'ai vu, euh
quelque chose à cette adresse là, tu devrais visiter, tu devrais
ton compte parce-que la semaine dernière tu m'avais dit que tu
recherchais quelque chose à se sujet. »
Jm : Qu'est-ce qui te sembles important
pour toi dans le bon fonctionnement de la branche ? Pour que ça
fonctionne bien, quelles sont les choses qui sont importantes ?
S : Déjà pour que ça
fonctionne bien... il faut pas que tout le monde parle en même temps
déjà... il faut un meneur, un Leader qui oriente un petit peu le
débat pour que, pour que, en fait la branche avance.
Jm : et c'est comme ça que
ça se passe ?
S : Oui, on a un Pilote. On appelle un Pilote
une personne donc, euh, qui, qui fait le boulot de Leader, qui, qui, en fait,
qui regroupe un petit peu les questions, qui temporise un peu pour
éviter qu'il y ait une avalanche de questions aussi, et qui
répond au coup par coup, euh, suivant ses connaissances ou qui oriente
vers la personne qui sait et qui met en relation la personne. Bon,
après, c'est vrai que le travail du Pilote est très important
parce-que... il est obligé d'avoir un connaissance un peu plus
approfondie. On peut dire que c'est, que c'est la personne qui va faire preuve
de, de... qui va prendre du recul et qui va faire preuve de discernement et
de... pi de perspicacité pour essayer de comprendre les gens parce-que
c'est pas toujours évident de, de...
Jm : Donc, pour toi, ça c'est
important qu'il y ait un Pilote qui comprenne les autres ?
S : Ah oui ! Sans ça les choses
n'avancent pas parce-que c'est le Pilote, bon (silence)...
Jm : Qu'est-ce qui te semble important
dans le bon fonctionnement de la branche ?
S : Ben, déjà d'avoir une, une
hiérarchie, quoi. Enfin, le... euh...
Jm : de la branche, hein ?
S : Voilà, euh... d'avoir un Pilote,
une personne qui s'occupe un peu plus que les autres de la branche. Du bon
fonctionnement et du bon déroulement de la branche. De canaliser les
gens et de permettre a ce que les gens aient toujours un interlocuteur... si
eux ne peuvent pas s'entendre ensemble ils auront toujours le Pilote. Donc,
euh... le Pilote, on peut appeler ça un Pilote, moi je
préfère le mot de Leader parce-que c'est quand même celui
qui va prendre les plus importantes responsabilités au sein de la
branche et qui va rendre des comptes, enfin pas rendre des comptes, mais qui va
avoir après à communiquer l'avis de la branche à... au
noyau de l'association, en fait, au Compu's Club. Parce-que on est quand
même lié à l'association, au Compu's Club, c'est elle
qu'est...
Jm : C'est donc indispensable pour le
bon fonctionnement de la branche que d'avoir quelqu'un, un Leader qui puisse,
euh, mener les autres ?
S : Pas mener... pas mener, c'est pas
quelqu'un qui commande, c'est presque proscrit de commander au sein d'une
association. Faut pas commander les gens parce-qu'ils sont commandés
à longueur de journée. Il faut plutôt les orienter et leur
faire comprendre qu'ils sont dans l'erreur quand ils se trompent ou alors de
les conforter dans leur jugement quand ils sont... quand ils ont raison. Euh...
commander, euh... c'est une grosse erreur, je pense.
Jm : Est-ce que vous suivez un projet
dans la branche ?
S : Euh... un projet... euh... On, donc, on a
projet de faire venir le Câble... le Câble donc, Internet.
Jm : C'est un projet qui a vu le jour de
quelle manière ?
S : C'est un projet qui a vu le jour à
la suite de la constatation... euh...
Jm : Oui, mais comment ça c'est
construit ? La branche comment elle s'est construite, euh, on a fait ce
constat qui manquait peut-être du Câble. Comment ça c'est
construit ?
S : Ah, ben, ça s'est construiiiit,
tout simplement en faiteee... il y avait un gros manque au sein de
l'association et il fallait qu'une branche s'occupe du phénomène
Internet. Parce-que c'était déjà un trop gros morceau pour
l'association et ça faisait trop spécialisé...
Jm : Mais au delà de
l'association même... Qui a fait ? Comment ça c'est
fait ? Qui a eu l'idée ? Comment on en a
débattu ?
S : Qui, je ne sais pas...
Jm : Pas des noms, je veux dire est-ce
que c'est deux membres qui se sont réunis et qui ont dit
« il faut faire quelque chose » ? Comment ils
ont exprimé cette idée ? Auprès de qui ? Qui a
pris la décision de créer la branche ? Etc. Est-ce que c'est
l'ensemble de l'association ? Est-ce que c'est deux, trois personnes qui
ont déposé un projet ? Comment ça c'est
passé ? De quelle manière il a vu le jour ce
projet ?
S : Ah, oui, mais attention, les branches au
sein de l'association elles se développent, en fait, elles sont
créées instantanément. C'est quelqu'un qui a un projet,
qui dit « voilà, euh, tiens, et si on faisait ça,
je vois que tout le monde a le même problème. Pourquoi on
réunirait pas les gens qui ont le même problème en disant
voilà maintenant ça va s'appeler Comnet, c'est la branche qui est
spécialisée Internet. Quand vous avez un problème
concernant Internet vous viendrez à Comnet, on vous expliquera et on
tachera de vous, de vous aider et puis vous verrez... c'est enrichissant, y a
des choses que vous n'avez certainement pas vu, y en a d'autres que vous pouvez
faire partager. » Donc, euh...
Jm : Est-ce qu'il y a une personne qui
se désigne seule Leader ?
S : Non, non, non, non, elle se
désigne tout naturellement. C'est la personne qui est, à la
limite, qui est le plus calé, qui a l'habitude de fédérer
les autres et donc le Leader est tout de suite trouvé et puis c'est la
seule personnes qui reste debout la plupart du temps, qui fait le tour de tous
les autres et qui... euh... j'estime, en fait queee... Euh... En plus il y a le
phénomène de l'âge, donc, euh, la personne qui va
être la plus, ah comment dire ?, euh... la plus posée, la
plus mesurée et puis, donc, la plus réfléchie surtout
hein, va automatiquement prendre le fauteuil de Pilote étant
donné qu'il faut quelqu'un qui soit suffisamment responsable. On peut
pas mettre n'importe qui en tant que Pilote parce-que la branche
s'arrêterait vite.
Jm : Donc le, le, le Pilote c'est la
personne qui a l'idée initiale, qui fait le tour et puis, comme
ça, voilà la branche existe ?
S : Voilà, dans son projet elle essaie
de rassembler un maximum de personnes qui...
Jm : Et cette branche devient
autonome ?
S : Ah, la plupart du temps la branche essaye
de devenir autonome, étant donné qu'elle veut pas astreindre le
noyau de l'association avec des frais inutiles en fait. Et moi je le sens comme
ça, hein.
Jm : C'est d'une autonomie
financière dont tu parles ?
S : Voilà, autonomie financière
mais qu'elle soit financière ou autre c'est pareil. Elle a une
autonomie, euh, de fonctionnement, bon, c'est vrai qu'on a des jours de
présence... des séances... on a des plannings, on ne peut pas
faire n'importe quoi, n'importe quand. Bon c'est vrai qu'on peut partager des
informations hors séance mais il faut pas exagérer il y a
d'autres branches qui, qui essayent de vivre au travers de l'association et y a
que vingt-quatre heures dans une journée !
Jm : Alors, une fois que la branche est
créée, comment ça se passe ensuite dans la branche
?
S : Eh ben, le Pilote, déjà,
inventorie, euh, en fait, euh, la vie de la branche. Qu'est-ce qu'on a
déjà et qu'est-ce qui nous faut pour fonctionner, en
fait ?
Jm : Oui, mais entre les gens, entre les
gens, comment ça se passe ensuite ?
S : Ah, entre les gens... ça se passe
comme ça, en discutant les gens communiquent entre eux, posent les
questions, euh, se répondent eux-mêmes, euh, demande, enfin, je
sais pas moi, euh...
Jm : Et généralement
quelqu'un qui demande quelque chose, s'il ne trouve pas la réponse
qu'est-ce qui se passe ?
S : Ben, c'est vexant de pas trouver la
réponse à quelque chose.
Jm : Tu as un ou deux exemples que tu
pourrais me décrire où il y a eu...
S : Ça me fait rager moi quand je
trouve pas la réponse à quelque chose.
Jm : Et dans ces cas-là,
qu'est-ce que tu fais ?
S : Ben, je fais le tour de tous les membres
et à chaque fois je trouve et pi, tout' façon, quand je trouve
pas je me... je repars tout à zéro et puis je me
démène pour trouver la solution. Et la plupart du temps, euh...
il se trouve que j'ai souvent trouvé tout seul mais la plupart du temps
je cherche la solution de facilité, c'est de demander la solution au
Club, en fait, voilà. Mais je pense que c'est pour tout le monde
pareil.
Jm : Qu'est-ce que ça t'apportes
personnellement ?
S : Ben moi, ça résout pas mal
de problèmes.
Jm : Oui, au niveau informatique, mais
personnellement, en tant qu'individu, qu'est-ce que ça
t'apportes personnellement, de participer à cette branche ?
S : (silence) Personnellement, c'est tout
simple c'est que quand je prends mon ordinateur et que je le démarre
chez moi, que je vais sur Internet, et ben, je gagne en rapidité, je
gagne en compréhension, je gagne.
Jm : Oui, mais pardon, je vais
insister : d'accord pour l'informatique, ça apporte au niveau de
l'informatique, c'est une chose, mais, personnellement qu'est-ce que ça
t'apportes ? Tu es content de venir au Club ?
Sentimentalement ?
S : Oui, oui, oui, moi je suis très
content de venir au Club et s'est d'ailleurs pour ça que je m'investis
et que je fais partie des Administrateurs. Voilà. Moi, ça me
plaît parce-que, je, euh, je me rends compte qu'il y a des gens qui
repartent, après que je les ai aidé, content. Le réconfort
des autres c'est aussi très plaisant. Bon, euh, en plus c'est pas
payant, on fait ça gratuitement donc, euh, moi ça.
Jm : Qu'est-ce qui te ferait quitter la
branche ?
S : Ce qui me ferait quitter la
branche ?
Jm : Oui.
S : Ben, c'est qu'une personne soit
désagréable avec moi.
Jm : Alors qu'est-ce qui te fait
rester ?
S : (Rire) Ben que toutes les personnes
soient toutes agréables.
Jm : Comment expliques-tu que tout le
monde soit agréable ? Parce-que vous êtes combien dans la
branche ?
S : Un petite dizaine.
Jm : Alors comment expliques-tu qu'une
dizaine de personnes, depuis pas mal de temps semblent être
agréables les unes avec les autres ?
S : Ben, de toute façon les personnes
sont toujours agréables au sein d'une association. C'est rare qu'il y
ait des frictions et de toute façon même quand il y en a, la
personne va respirer un moment dehors et ça va mieux en revenant, hein,
c'est jamais des grosses frictions.
Jm : Alors qu'est-ce qui se passe
justement dans ce groupe où il n'y a pas de grosses friction qui ne
relève pas du projet même de la branche ?
S : J'ai pas compris votre question.
Jm : Qu'est-ce qui se passe dans ta
branche, dans ta branche à toi, entre les gens, entre les membres, euh,
qui n'est pas directement lié à la branche même, le fait de
suivre le Câble et cætera, qu'est-ce qui ne relève pas du
projet directement ? Qu'est-ce qui se passe dans ce groupe, autre qu'un
échange informatique du projet ? Qu'est-ce qui se passe
d'autre ?
S : Ben, y a surtout, euh, ben, on parle de
ce qu'on a fait dans la semaine, déjà. On partage un peu notre
vie professionnelle. Bon, après, euh, c'est vrai qu'on arrive à
connaître un peu le cheminement de tous les gens, euh, leur vie
professionnelle, s'il y a eu un changement, s'il y a eu des mutations, s'il y a
eu un nouveau né dans la famille, si ils ont fait une allergie ou quoi,
des problèmes de santé, euh, `fin, c'est un partage, en fait,
gigantesque mais quand on a dit tout ça et qu'on a parlé chacun
de sa petite personne il reste pas beaucoup de temps pour l'association. Alors
il faut limiter ces discussions-là, quoi.
Jm : Est-ce que tu fais partie d'une
autre branche ?
S : Euh, j'ai eu fait partie de la Bourse.
C'est donc connaître et comprendre la Bourse, il me semble, je me
rappelle jamais des abréviations mais bon euh c'est des gens... c'est
une association... au sein de l'association... c'est des gens qui se sont
regroupés autour d'un phénomène de mode en fait... c'est
plutôt des gens d'un certain âge, enfin, par rapport à la
jeunesse. C'est des gens de 30 à 70 ans, 80 ans quiiiii, qui aiment bien
parler, donc, des choses de la Bourse, quiii aiment ça parce-que, bon
c'est synonyme d'enrichissement personnel très rapide, le marché
spéculatif ça fait rêver. Donc, ces gens-là se sont
organisés pour créer un club d'investissement, euh qui a chaque
séance s'autofinance par des petites, euh, des p'tites, donc... euh...
cotisations qui, euh, qui, euh, qui agrémentent un compte qui va servir
à passer d'un compte en Bourse virtuel à un compte, euh...
réel en Bourse.
Jm : Lorsque tu faisais partie de cette
branche, euh, il y avait combien de personnes à peu
près ?
S : Eh ben quand je suis rentré, donc
à, au C.E.B., il y avait, je crois, quatre personnes quand j'ai
commencé. Quand je suis parti y en avait, euh plus du double.
Jm : Qu'est-ce qui t'en a fait partir,
en fait ?
S : Ben, mes contraintes professionnelles.
Ils avaient, en fait, organisé, en fait, la séance, donc, du
C.E.B. le mardi et le mardi j'avais pas mal de contrainte professionnelle, je
ne pouvais pas me déplacer à l'heure donnée. Et, euh, bon,
bé, surtout en étant souvent en déplacement j'avais...
j'ai, j'ai été obligé d'arrêter, quoi. Je pouvais
pas faire changer la date des séances seulement pour une personne.
Jm : Qu'est-ce qui t'as fait prendre tes
fonctions au sein de l'association puisque tu en es le
Vice-Président ?
S : Eh ben, ce qui m'a fait prendre des
fonctions c'est de dire, euh, « y a des choses qui
méritent qu'on y fasse un peu plus attention » et euh, i
faut aussi donner un coup de main à ceux qui se, qui s'investissent
beaucoup. Ça permet de, en fait de, de pas de se reposer mais de, de, de
prendre un peu de recul et puis de mieux comprendre. C'est vrai que quand on
regarde les choses d'un point de vue extérieur on comprend les choses de
suite. On voit tout de suite là où est problème mais quand
on est dedans on a des fois la vue obturée par des problèmes de
fonctionnement et on voit pas l'essentiel, c'est à dire le
problème des gens, c'est pas instantané, quoi.
Jm : Tu parles du problème des
gens, est-ce que tu peux me donner quelques exemples ?
S : Oh, ben, les problèmes des gens
c'est, c'est, en fait, euh... étant donné qu'on regroupe un petit
peu des personnes de toutes... de toutes, déjà de toutes
nationalités, de toutes, euh, enfin... issue, en fait... des
chômeurs, des Rmistes... `fin, on, on regroupe plein de personnes en
fait, hein. Donc, y a, y a aussi des, des... des gens qui sont
handicapés que se soit moteur ou mental. Bon ben, c'est, c'est à
divers degrés mais on essaie de communiquer de la meilleure façon
avec eux et je trouve que c'est ces gens-là, c'est gens qui ont des
problèmes dans la société qui, qui, qui... qui devraient
bénéficier le plus possible des associations parce-que i
reçoivent au sein de la société un regard qui n'est pas
bon, on... c'est des laissés pour compte alors que dans une association
ils peuvent, ils peuvent, euh... i peuvent, i peuvent bénéficier,
en fait, du même service qu'on propose à des gens normaux.
Jm : Tu disais « dans une
association » mais pour Compu's Club, ce qui m'intéresse
particulièrement c'est le Compu's Club, hein ?
S : Eh, ben au Club c'est justement
ça, c'est, euh, c'est, euh, en fait, c'est, c'est un petit nombre de
personnes qui fait preuve de la plus grande amabilité et qui essaye
d'oublier, euh... donc... euh... leur phobie, on peut dire leur phobie ou leur
répugnance à, à voir des, des gens qui sont pas comme eux,
pas normaux parce-que i faut pas se cacher, i faut pas se voiler la face, hein,
dans la vie de tous les jours quand on voit un handicapé moteur se
déplacer dans la rue on se dit « heéeé,
regarde-moi le lui » et on en rit. Il y a beaucoup de gens qui
en rient alors qu'i devraient pas. Alors qu'au niveau de l'association de, de
se dire « on n'a pas le droit de dire ça »
et on est, on est... je sais pas si c'est systématique, on fait appel au
coeur des gens au Compu's.
Jm : Et c'est ça qui se dit au
Compu's Club ?
S : Oui, oui, c'est ça qui se dit,
c'est ça qui se dit au Compu's Club, oui, bien sûr. Euh... je vois
pas d'ailleurs ce qui pourrait... Le message passe automatiquement au Compu's,
de toute façon, euh, i, comment dire ? On a eu un Président,
euh, qui avait cette philosophie-là, c'est à dire de, de,
considérer chaque personne comme, comme son égal et puis de toute
façon, i fallait, euh, i fallait absolument ne pas avoir de
laissé pour compte et d'ailleurs i s'arrêtait plus sur les gens
qui ont des problèmes que sur les gens qui n'en ont pas ou qui en ont
moins. Comme ça on arrivait à mettre tout le monde sur le
même pied d'égalité et, euh, on évitait de ce fait
tout, toutes leees frictions et, et en fait i iavait pu, i iavait pu de
problème.
Jm : Tu disais « il y
avait un Président qui... », il n'est plus
Président ?
S : Non, le Président, toujours pour
un problème de disponibilité à
préféré donc, un petit peu moins s'investir au sein du
Compu's pour, pour... pour certainement, je pense, il l'a fait pour prendre du
recul et mieux comprendre le Compu's et, euh, pour laisser un petit peu se
renouveler le Club, pour laisser la place à des personnes
différentes. Je pense que renouveler l'administration de, du Compu's
ça a été, c'est d'ailleurs une bonne chose parce-que
quelqu'un qui veut prendre des responsabilités au sein de l'association,
faut le pousser pour que, il fasse bénéficier de son
expérience... le Compu's.
Jm : Et là il ne participe plus
du tout, hein ?
S : Ah si, si, il participe toujours mais il
s'est, en fait plus recalé sur « je suis un membre comme
les autres plutôt que je suis un Président et j'essaye de, de
faire a ce que l'association marche. » Il investi toujours
autant de son temps mais complètement différemment. Il va, il a
plus tendance d'aller vers les branches, euh, à naviguer quoi.
D'ailleurs, bon moi je, j'ai pas franchement de, de, moi, ma branche n'existe
pas encore. Celle que je voudrai, donc, c'est une branche plutôt
spécialisée dans le matériel informatique. Donc, euh, le
jour où je lance mon projet, je vais faire, euh, je vais recenser tout
le matériel vieillot qu'on a ou le matériel qu'on veut plus et/ou
le matériel qu'on doit acheter. Et on va organiser avec les gens que
ça intéresse et je lancerai ma branche et je m'investirai
beaucoup plus dans ma branche parce-que c'est quelque chose qui me motive.
Jm : Alors, qu'est-ce que tu aimes y
faire au Club ?
S : Alors moi au Club la première
chose que je fais en rentrant c'est boire un café. Etant donné
que j'ai pas eu le temps de prendre le temps de m'asseoir et de souffler un
peu, de discuter avec des gens qui me parlent pas tout le temps boulot. Et pi,
euh, et pi voir des gens, surtout avec le sourire en rentrant ça fait
tellement plaisir que... Voilà, ça permet de se poser et puis de
faire marcher sa tête correctement pas avec, euh, pas avec le... des
contraintes et des soucis professionnels, en fait, pour moi c'est ça.
Jm : Et, et c'est, c'est ça que
tu préfères au Club ? Qu'est-ce que tu
préfères en résumé, au Club ?
S : Euh, moi, je... en
résumé ? Au Club c'est, c'est, déjà c'est des
gens (silence) qui parlent de ma passion. Voilà, ça se
résume à ça.
Jm : C'est ce que tu viens chercher
aujourd'hui ?
S : Ah, à 100%. Ça peut
dériver, en fait la conversation peut dériver sur plein de chose
bon je ne me cantonne pas à l'informatique. Mais, euh... c'est d'abord
ça et c'est ce qui fait me déplacer.
Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou
deux exemples qui t'ont particulièrement marqué dans les
relations avec les autres dans le cadre du Compu's Club ?
S : Des exemples ?
Jm : Un ou deux exemples qui t'ont
marqué dans tes relations avec les autres ; tu as pu, euh, avoir
une relation particulière avec quelqu'un ; quelque chose a pu te
marquer positivement ou négativement, bien
entendu, ou tu as été observateur de quelque
chose, une relation entre deux Membres à un moment. Est-ce que tu as un
ou deux exemples à me donner ?
S : Non, mais me concernant il y a un exemple
qui m'a, qui m'a, en fait, qui m'a beaucoup marqué. C'est, c'est, en
fait, c'est un sentiment assez profond. Ce qui se passe c'est queeeee il y a
l'Assemblée Générale d'il y a un an... ou... non il y a
deux ans, je crois, j'étais Membre depuis six mois, je crois, et il y a
eu le revote du Bureau, bon. Et il y avait un membre qui était
rentré après moi mais qui s'était investit sur un projet,
bon, qui avait voulu lancer un projet. Et quand y a eu, donc, un renouvellement
du Bureau on a proposé un Secrétaire général. On a
demandé « qui c'était qui voulait devenir
Secrétaire Général ? » La personne
s'est présentée, je savais forcément que, bon, ben, elle
voulait l'être, moi aussi, j'ai levé la main. Cette
personne-là a été élue et j'ai vraiment
été vexé de ne pas l'être, en fait. Ça
m'avait vraiment choqué. Je m'avais dit mais « c'est
parce-qu'il faut êt'e, i faut êt'e, il faut avoir un mouvement, il
faut une branche alors on est élu dans le Bureau ? »
J'ai pas trouvé ça normal en fait parce-que j'estimais que,
même en n'ayant pas de branche et de projet à soutenir, euh, je
pouvais très bien faire un Secrétaire Général. Je
l'ai d'ailleurs été le, la, l'année d'après. Mais
je trouve que c'est... j'ai été que Secrétaire Adjoint et
j'étais déçu parce-que c'était quelqu'un qui a
lâché tout de suite l'association par la suite, en fait.
Jm : A l'époque c'est ce que,
euh, c'est ce que tu as pensé, tu as pensé que cette personne a
été élue parce-que...
S : ...be...
Jm : ...elle avait participé...
elle avait voulu lancer un projet...
S : ... hum, hum...
Jm : ...C'est ce que tu avais
pensé à l'époque, donc, c'est ça ?
S : Beiiin, non, non, non, non, c'est pas
vrai, en fait, parce-que une élection c'est à l'unanimité,
en fait, c'est, c'est le Bureau qui vote en fait, qui dit, telle personne sera
plus apte qu'une autre à assurer cette fonction-là, bon, euh...
en sachant qu'à la suite, ça a pas été le cas du
tout. Ou du moins, la personne, ses contraintes professionnelles étant
ce qu'elles étaient, c'était plutôt le Président qui
faisait son travail, euh, d'ailleurs, bon, ben, on remercie encore cette
personne-là mais au Compu's, en fait, l'essentiel du Compu's c'est notre
Président. C'est notre Président qui l'a lancé, c'est
notre Président qui l'a, qui a, à partir d'un petit noyau...
à 0 personnes est arrivé à 150 adhérents.
C'est...
Jm : Aujourd'hui, tu penses la
même chose aujourd'hui ? Avec le recul et les nouvelles fonctions
que tu as pris que, que, à l'époque, c'était un sentiment
qui, euh...
S : Non, non, non, moi, personnellement, je
suis quelqu'un très... comment dire ? C'est soit ça marche,
soit ça marche pas avec moi, hein. Les personnes sont ce qu'elles sont
mais quand ça colle pas avec quelqu'un, ça ne collera jamais.
Donc, euh, y a des gens soit je les évite comme, donc, la personne dont
on parle... j'ai plutôt préféré l'éviter
parce-que c'est une personne qui m'a semblé avoir, en fait, peu de
dynamique. C'est quelqu'un qui voulait tout tout de suite et qui avait pas
compris l'assoc... le Compu's, en fait. Le Compu's c'est quelque chose qui va,
en fait, se dérouler, avec, avec, euh, un plan très
détaillé, en fait, euh, qui va, qui va avoir un fonctionnement,
plutôt lent d'accord, mais pour bien avoi..., pour avoir des bases
solides on est obligé de parler de tout et de commencer doucement et on
peut pas créer une branche et demander vingt mille francs et pi euh, et
pi euh, lancer une branche comme ça s'en affaiblir le Compu's
lui-même. Donc, euh, il faut être un petit peu intelligent et se
dire « bon, ben si on a pas tout tout de suite on va essayer de
faire... de concrétiser la chose mais en faisant que la branche se
débrouille toute seule ».
Jm : C'était quoi ce
projet ?
S : C'était un projet sur donc, euh,
le pilotage. Euh, on proposait aux gens d'apprendre à Piloter un avion
sur informatique via un simulateur de vol et donc, euh, on devait acheter un
simulateur de vol, un ordinateur beaucoup plus puissant que le reste de notre
parc informatique. Et, euh... faire apprendre les gens à Piloter pendant
un certain nombre d'heures sur informatique pour, euh, après leur faire
bénéficier de...
Retournement de K7 = ¾ d'h.
... pour après leur faire bénéficier,
donc, d'une formation de pilotage véridique, en fait, dans un vrai
avion. Ça leur permettait d'avoir un quota d'heures qui...
Jm : Donc, il t'as fallu attendre, si je
reviens un petit peu en arrière, il t'as fallu attendre un an pour, euh,
t'intégrer dans le Bureau de l'association, c'est ça,
hein ?
S : Hum
Jm : Donc, pendant cette
année-là, quels ont été tes sentiments pendant un
an ? Est-ce que tu t'es senti moins participer à
l'association ?
S : Non, pas du tout, non.
Jm : Alors qu'est-ce qui a fait que
justement, au delà de ce qui t'as marqué, au delà de cette
fonction à laquelle tu n'as pas pu a... euh... pas pu accéder,
qu'est-ce qui fait que, finalement tu es resté dans
l'association ?
S : Eh ben, parce-que déjà
j'avais plein de copains, en dehors, en dehors de cette personne-là.
C'est ce qui fait que une personne qui plaît pas ben, ben, on l'oubli et
puis on fait qu'il y en a 149 autres, hein. De toute façon, comme je
l'ai dis, on arrive toujours à trouver quelqu'un qui, qui écoute
et puis donc, euh... ch'suis tombé... d'abord je, je suis assez jeune,
donc, euh... Ch'suis tombé dans le phénomène des jeunes.
La jeunesse... elle est sans pitié la jeunesse, hein.
Jm : Quel âge tu as ?
S : Moi, j'ai 27 ans. (à ma
moût) Et pourtant je suis plus bien jeune mais (rires) je fais partie de
la jeunesse. Pour moi, je suis très jeune dans ma tête donc, euh,
je, je,je me plais aussi bien avec les gamins qui sont très jeunes,
dix-onze ans, qu'avec les personnes qui en ont trente, quarante voire cinquante
ans. Celles que j'ai le plus de mal à appréhender c'est, en fait,
c'est, c'est pas... c'est pas les jeunes, c'est surtout les, les personnes
âgées parce-qu'on sait pas, on connaît pas leur
susceptibilité et donc les personnes qui sont d'un âge
plutôt mûr se vexent beaucoup plus facilement aux paroles
données alors que les jeunes ne se marquent pas et sont pas rancuniers,
en fait.
Jm : Alors tu participes depuis un peu
plus de deux ans au Club, c'est ça deux ans, deux ans et demi...
S : ...oui, deux ans et demi...
Jm : ...deux ans et demi, au Club. Quels
ont été les moments forts pour toi ? Euh, dans ces deux
années et demi il y a dû y avoir des moments forts.
S : Ah oui, les moments forts, ils ont
été plutôt malheureux la plupart du temps. Ben, bon, le
cheminement du Club c'est déjà, d'un local assez restreint dans
une entreprise privée, il a fallu déménager alors qu'il y
a un nombre réduit de personnes. Déménager vers une autre
entreprise privée qui nous prêtait des locaux gracieusement. Donc,
déjà, c'est... euh... on se dit « qu'est-ce que va
devenir notre association ? Est-ce qu'on va trouver un local ? Est-ce
que... », bon, après il faut tout remettre en place. Il
faut faire évoluer le Club, il faut en profiter pour demander de l'aide
à droite à gauche. Il faut faire appel à toutes les bonnes
volontés, en fait. Et donc, euh, après, quand le Club, c'est vrai
que... moi j'ai constaté une chose c'est que quand il y a des
problèmes les adhérents répondent beaucoup plus souvent et
beaucoup plus rapidement et donnent beaucoup plus de leur temps que quand tout
fonctionne très bien. Quand tout fonctionne très bien il n'y a
plus personne. (Rires).
Jm : Et tu expliques ça
comment ?
S : Eh ben j'ai l'impression que les gens
sont... sont... plus versés dans l'humanitaire, le caritatif et,
eeeet... d'avoir tout le temps la main tendue au moment où c'est le plus
dur plutôt que d'être dans un petit train-train tranquille d'une
association qui roulotte et qui, qui essaye, qui vivote, en fait, il faut une
grosse grosse grosse dynamique au sein d'une association parce-que, on arrive
pas à faire déplacer les gens de chez eux si on, si on n'a pas
quelque chose qui intéresse.
Jm : Alors, qu'est-ce que tu en retiens
aujourd'hui ?
S : Ah moi j'en retiens... plein de choses.
Mais la première c'est que, en fait, on comprend mieux et on arrive
à trier le noyau dur, en fait, d'un... d'un, donc du Compu's et y a, y
a, il y a pas mal de personnes qui se détachent de ce noyau et,
euh...
Jm : C'est dû à quoi
ça ?
S : Eh ben c'est celles qui s'investissent le
plus. Donc, euh, c'est celles...
Jm : Ah qui se détachent, tu veux
dire : qui sortent du lot ?
S : Oui, la plupart du temps les personnes
qui s'investissent le plus sont Administrateurs. C'est une constatation et puis
on peut faire un phénomène statistique sur plusieurs
années : c'est la plupart du temps les personnes qui s'investissent
le plus. C'est pas les personnes ponctuelles qui aident le Compus. C'est vrai
qu'elles vont dépanner une fois, deux fois, ponctuellement mais i 'y
aura pas de suivi, y aura pas une, de, de, euh... aucun but, aucun projet
là-dedans.
Jm : Tu expliques ceux qui aident
ponctuellement l'association comment ? Ça se réduit à
quoi d'après toi ?
S : (Silence) Je sais pas trop qu'est-ce
qui...
Jm : Alors qu'est-ce que... euhmmm...
qu'est-ce que tu retiens de ta participation au Compu's Club ?
S : Moi, qu'est-ce que je retiens de ma
participation ?
Jm : Qu'est-ce que ça t'as
apporté ?
S : Ah, qu'est-ce que ça m'a
apporté ?
Jm : Oueub, ce que ça m'a
apporté, déjà... euh... ça m'a apporté un
enrichissement personnel conséquent. Moi, ce qui rentre dans ma
tête, eh ben, ça rentre et puis... euh... c'est comme si j'avais
appris, en fait, c'est comme un prolongement de l'école, ça... Et
puis j'apprends à connaître des gens d'horizons diverses. Euh... Y
a des gens quiii... qui m'ont aidés, qui, qui m'ont pris comme
j'étais alors que j'suis quand même une personne qui est quand
même assez dure au travail, étant donné que j'encadre des
gens dans ma, ma vie professionnelle donc je suis pas, pas bien souple et,
euh... comme dans mon Club j'ai été obligé de me mettre en
dessous des autres parce-que j'en savais un peu moins au départ.
Après, euh... je me suis mis au même pied d'égalité
que les autres.
Jm : Tu disais tout à l'heure
« un enrichissement personnel » est-ce que tu as
un ou deux exemples qui caractériseraient cet enrichissement
personnel ?
S : Ah, euh... oui... oui, certainement...
euh... ça m'a permis donc deee... euh... Comment je peux dire
ça ? Déjà d'apprendre à, à, à
fabriquer des ordinateurs... Ça... je fais (en pouffant) je fais
peut-être preuve d'humilité maintenant, je pense... parce-que
avant on peut dire que je faisais partie des jeunes qui critiquaient, en fait,
hein. Les personnes qui avancent pas, les personnes qui sont un peu lourdes,
qui, qui sont un petit peu, comment dire ? Qui sont beaucoup plus lentes
que soit, on a déjà du mal à se mettre à, donc,
à se mettre au même pied d'égalité avec eux. Et moi
je pense que ça m'a déjà apporté ça, un peu
d'humilité et puis, euh... un peu de confiance surtout, beaucoup de
confiance, je pense parce-que je perds, euh, j'ai beaucoup plus d'assurance
à parler avec les gens.
Jm : Est-ce que quelque chose a
changé pour toi depuis que tu es au Club ?
S : Ah oui, j'ai changé ma situation
familiale... J'étais avec une personne qui collait pas trop, en fait,
avec, euh... on avait pas trop d'atomes crochus pourtant on avait vécu
assez longtemps ensemble. Et ce, ça, ça... mes contraintes
professionnelles plus l'association, plus mes loisirs... euh... ça
faisait trop pour elle. Elle a pas supporté. Donc j'ai été
obligé, de, de fabriquer toute ma vie et de me dire, de toute
façon ça sera... ça sera avec ma vie maintenant et mes
ambitions ou, euh...ou, euh... y aura pas... `fin, ça marchera plus,
quoi. C'est comme ça.
Jm : Est-ce qu'il y a quelque chose
qui a changé chez toi depuis que tu es au Compu's Club ?
S : Chez moi, matériellement,
euh... ?
Jm : Personnellement.
S : Personnellement. Personnellement, chez
moi, non je pense pas qu'il y ait grand chose de changé. Peut-être
mon comportement... mais, euh... je sais pas, j'arrive pas, en fait on
s'analyse pas chez s... on, on,on se regarde pas vivre et on explique pas le
pourquoi on a gueulé, le pourquoi on est de bonne humeur. C'est comme
ça et c'est pas autrement. Au sein d'un, d'un... foyer on peut... on a
des jours avec, des jours sans. Alors que, euh, avec le Compu's on a toujours
des jours avec. Ça va toujours bien, je n'arrive pas à le
comprendre. Mais, bon, euh, c'est, c'est jamais, euh... enfin, c'est, c'est...
je peux pas vous dire moi, c'est...
Jm : Alors, quand tu viens au Club, dans
quel état d'esprit tu te trouves, comment tu te sens ?
S : Je me sens en week-end,
déjà (rires). Ou alors, euh, quand c'est la semaine, bon, ben, je
me sens déj... je souffle un peu, je me sens, euh, un peu apaisé,
en fait, tout bêtement et pi, et puis je me dis « enfin un
endroit où personne va m'embêter. Le téléphone va
pas sonner, j'suis pas obligé de répondre à du courrier ou
à du téléphone. » Je fais ce que j'ai envie
de faire et de toutes façons c'est comme ça quoi. J'ai...
voilà, quoi.
Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu y
restes finalement au Compu's Club ?
S : Qu'est-ce qui fait que j'y reste ?
Ben, to'tes façons ch'suis pas près d'en partir... Qu'est-ce qui
fait que j'y reste ? Ce qui fait c'est queeee... je sais qu'il y a, y a...
y a des idées, là, c'est, c'est les idées qui me font dire
qu'il faut y rester parce-queee... un jour il y aura forcément une
personne qui va se lancer, qui va dire « moi, j'ai envie de faire
ça » et ça collera à ce que j'ai envie de
faire et... et je me lancerai aussi là-dedans et si faut que je me lance
dans cinquante branches je me lancerai dans cinquante branches pour peu
qu'elles m'intéressent.
Jm : Alors, quels sont les obstacles,
pour toi, pour une participation plus importante au delà des
disponibilités ?
S : Au delà des
disponibilités ?
Jm : Est-ce qu'il existe d'autre freins,
d'autres obstacles pour participer encore plus au Club ?
S : Ouh il y en a certainement. Au
delà des disponibilités il y a... déjà... on peut
dire les moyens. C'est pas les disponibilités, `fin, les moyens,
quoi.
Jm : Les moyens,
c'est-à-dire ?
S : Ben, euh... les moyens d'accéder,
en fait, euh... à l'aboutissement du projet. C'est-à-dire que,
pour l'instant, ben, concernant Comnet, il faut avoir le Câble pour
bénéficier d'Internet, euh... plus rapidement. Donc, euh... si on
n'a pas les moyens, Comnet, ca va se limiter, en fait, à la
surutilisation de, du peu de matériel qu'on a. Donc, il y a d'abord les
moyens...euh... Ce qui fait aussi, pour une association comme le Compu's, a du
mal à... en fait à... comment dire ? A..., à,
à aboutir aussi un peu ses projets c'est aussi le manque de, de
motivation de ses membres. Donc, euh... certains des membres sont très
motivés au départ et pi i se relâchent un petit peu quand
ils voyent que la dynamique est un petit peu moins importante. Ça, je
l'ai constaté, aussi. Il y a des branches qui sont tombées en
complète décrépitude à cause de ça.
Jm : Tu l'expliques comment
ça ?
S : Ben, en fait, c'est tout bête, en
fait, c'est complètement bête. Euh... on rep... en fait... on
prend le phénomène d'une branche à une autre en comparant,
en fait, la branche des jeunes, la branche des plus anciens. Les plus anciens
ont... arrivent mieux à comprendre le... en fait, le... le
phénomène de but, de projet à aboutir. Alors que les
jeunes, euh, c'est instantané, il n'y a pas de but, y a pas de... y a
pas de long terme avec les jeunes. C'est soit du moyen terme soit du court
terme. Faut que ça soit « je m'amuse tout de suite mais
jamais », euh... beaucoup plus longtemps, en fait. Donc, euh...
les jeunes, euh...Quand il y a une perte de dynamique les jeunes laissent
tomber de suite. I, i s'en vont, ils reviennent beaucoup moins souvent, ils
espacent leur visite.
Jm : Les jeunes, c'est quelle tranche
d'âge, les jeunes ?
S : Oh les jeunes ca va de huit à
dix-sept, dix-huit ans, hein. Et donc, euh... c'est des gens, enfin c'est des
personnes qui ont du mal àààà... à se
concentrer, donc, euh... sur, euh... un projet et qui acceptent pas bien,
déjà, d'être dirigés, d'être, d'être
orientés. Parce-que ils sont en dehors du cadre familial, en dehors du,
de la société, i croient, `fin, i croient pouvoir faire un peu
tout, tout et n'importe quoi et i z'aiment pas trop les barrières donc
ils font tout sauter à la volée... et... ils se rendent compte,
en fait qu'ils avancent pas s'ils ont pas un peu des barrières, des
dates et... des plannings et des projet à aboutir. Voilà, alors
que chez les personnes âgées, elles sont mûrement,
normalement, mûrement réfléchies et c'est ce qui fait que,
on trouve les personnes beaucoup plus intéressées, c'est celles
qui, qui font évoluer la branche et les personnes qui, qui... qui vont,
comme ça, en... en... étant intéressées sur le
coup, lâchent... lâchent pied tout de suite, en fait.
Jm : Alors, ben là, on arrive
à la fin de cet entretien. Une dernière question, justement pour
rebondir sur ce que tu viens de dire dernièrement. Qu'est-ce qu'il
faudrait faire pour améliorer le Club ? Tu disais que les jeunes,
par exemple, les jeunes entre autres, avaient... euh... avaient des
difficultés pour être attentifs, suivre un projet et le mener
à son terme, ils sont plus dans l'immédiateté, donc,
euh... Pour améliorer les jeunes qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
Ou pour améliorer le Club dans sa globalité, qu'est-ce qu'il
faudrait faire ?
S : (silence) Pour améliorer le Club
dans son intégralité, il faudrait déjà faire...
comprendre ce que c'est qu'une association aux jeunes, leur en parler, leur
parler des statuts, leur montrer quels pouvoirs on a au sein de la
société. Parce-que le pouvoir d'une association est
énorme. Euh... Leur faire comprendre qu'une association si elle se
développeee... elle peut très bien faire pencher la balance dans
leur vie... en leur faisant comprendre que de toute façon, s'ils font
partie d'une, d'une association ils trouveront, euh... solution à leur
problème et quelque soit leur problème, pour peu que les gens qui
sont dans le Compu's prennent le temps de les écouter. Pour moi, le, en
fait, le... l'association c'est pas, euh... le Compu's c'est pas maintenant que
j'l'imagine. C'est beaucoup plus tard... avec justement ces jeunes-là et
si on... on... Le challenge, en fait, c'est faire aboutir des projets qui
canaliseront un maximum de ces gens-là. Qui auront compris, en fait, le
phénomène associatif et qui auront compris que, en fait, aider
les gens, c'est gratifiant aussi pour soi-même et, et... donc... si z'ont
pas l'occasion de le faire chez eux ou au travail, qu'ils le fassent, au moins,
au sein d'une association et qu'i donnent un peu de leur temps pour aider ceux
qui en ont besoin. Tout bêtement, pour moi, c'est ça.
Annexe 9 Quatrième
entretien
N & P (quatrième entretien) 19h40 le 6
février 2001
Au domicile des interviewés.
Un Couple marié, Pilote de la branche CAO. Elle (Na),
32 ans, ne travaillait pas au moment de son adhésion mais a
retrouvé un travail depuis, lui (Ph), 34 ans, a toujours
travaillé. (Correspond au questionnaire n°10).
A la fin, j'ai eu droit à une petite collation au
terme de l'entretien. Ce qui me fait supposer qu'il s'agissait de invitation
d'un ami ou d'une interview importante pour eux.
Après annonce.
Jm : Comment avez-vous connu le Compu's
Club ?
Na : Nous avons connu le Club... par
l'intermédiaire... d'amis, au cours d'une soirée. Nous avons
rencontré JM qui était Président d'un Club informatique,
qui en a parlé à Ph. Et Ph a été
intéressé eeeet lui a donc demandé des renseignements sur
ce Club. Et ensuite nous nous y sommes rendus.
Jm : Quels genres de renseignements tu avais
demandé à ce Club.
Ph : Bé, euh... Quel Club
c'était, euh... JM m'avait dit que c'était un Club informatique.
Donc, euhh...
Jm : On te l'avait présenté
comment ?
Ph : Au cours de la soirée
ou...
Jm : Oui au cours de la soirée.
Ph : Bé, ben, euh... on en parlait
très vaguement pour pas euh... trop je pense, euh...
Jm : Vous vous souvenez... Na,
peut-être tu te souviens comme on en avait parlé ?
Na : A moi tu n'en avais pas parlé du
tout.
Jm : Du tout ?
Na : Non. Seulement avec Ph. C'est, euh...
à la fin de la soirée que Ph m'a dit « JM est
Président d'un Club informatiqueee. »
Ph : On en avait très peu
parlé...
Na : Très peu parlé, oui.
Jm : Est-ce que tu te souviens de ce que JM
en avait dit ?
Na : (s'adressant à Ph en
difficulté pour répondre) Bon bé, t'avais dû
demander un petit peu, certainement, ce qu'il faisait...
Ph : ...En fait tu m'avais parlé qu'il
y avait un atelier de montage. Ça tu m'en avais parlé. Ça
m'avait marqué. Et que vous faisiez des formations. Tu me l'avais
présenté que sous cet angle-là, hein...
Jm : On avait parlé seulement
d'informatique ?
Ph : Seulement d'informatique, ouais...
ouais, ouais.
Jm : Alors qu'est-ce qui t'avais
séduit justement sur ce que je t'en avais dit ?
Ph : Eh ben... je connaissais rien en
informatique. Donc je me suis dis, euh... voilà...
Na : Je pense, au départ, que de
toutes façons, Ph avait envie de connaître... ce monde
là...
(s'adressant à Ph faisant une légère
moue) : C'est vrai, ça t'intéressait...
Ph : ...Oui, mais j'savais pas, euh...
Na : ...Tu ne savais pas ce que
c'était, tu ne savais pas où trouver les informations ni vers qui
se tourner pour euh...
Ph : C'était l'occasion aussi de faire
une activité à deux.
Na : Oui.
Ph : Donc, euh. C'est pour ça... c'est
ce qui a déclenché un petit peu, euh. Que Na, elle était
réticente mais sans plus. Alors que...
Na : Il sait qu'il pourra jamais me
traîner dans le sport alors qu'en informatique il s'est rendu compte
qu'il y avait une ouverture possible.
Jm : Alors, vous vous êtes rendu au
Club. Vous avez rencontré une autre personne qui vous a
présenté le Club ?
Na : Oui. Monsieur Del. ( Del=A.
1er entretien).
Ph : A., oui.
Jm : Il vous en a dit quoi, lui ?
Ph : Ben il nous l'a présenté
par rapport au prospectus que tu as fait avec euh... Alors, par rapport
à ce prospectus il nous a décrit ce qui, euh... ce que le Club
faisait.
Jm : est-ce que tu te souviens ce qu'il vous
a décrit ?
Ph : Ben, y avaiiiiiiit... l'atelier de
montage, ...
Na : ...les formations...
Ph : ...les formations... et puis le reste
ben, euh...
Na : ...Moi je me souviens, ben... il nous a
fait une démonstration, euh... qui nous a paru terriblement, euh...
`fin, on n'a rien compris...
Ph : ...Oui, parce-qu'il arrivait pas
à faire ce qu'il voulait, aussi...
Na : ...Oui, alors, il "cliquait" un peu dans
tous les sens...
Ph : ...Parce qu'il connaissait pas tout
à fait ce qu'il y avait dans les, euh... les, les menus de programmes,
démarrer.
Jm : Et ça, ça ne vous a pas
refroidit ?
Na : Non, pourtant on en a bien
rigolé.
Ph : Alors, qu'est-ce qui vous a fait
revenir ?
Ph : Après on est revenu et on t'as
vu, tu étais avec Del., je crois.
Jm : La deuxième fois, il y avait deux
personnes donc...
Ph : Le jour où on est venu
s'inscrire...
Na : ...Non, on est revenu, c'est vrai, avec
l'idée de s'inscrire mais le fait d'avoir rencontré JM qui a
été plus clair au niveau explications...
Jm : Alors, justement, ces explications,
clarifiées, c'étaient quoi ces explications ?
Ph : Eh bé, euh... tu avais
essayé de décider Na, parce-que je t'avais dit que Na
était réticente (ici, le "tu" me concernant va passer en "il" sur
ma demande. Ceci pour bien différencier mes fonctions au Compu's
Club et mon rôle d'apprenti chercheur) en lui disant que, elle pouvait
faire des fiches de cuisine, des recettes, des, euh...
Na : Il a, il a, il a, il a su me prendre par
le point où il fallait...
Ph : ...Il y a eu de la musique, aussi, je
crois... je ne sais pas...
Na : ...Oui, bon, ben...
Ph : Il nous énumérait pas mal
de choses... les comptes, il y avait les comptes, aussi.
Na : Oui, c'est surtout, c'est, c'est, c'est
sur toi que c'est resté ça.
Ph : Ouais, mais, euh...
Na : Ouais, ouais, ouais, heu... les fiches
de cuisine, c'est vrai, maintenant que tu dis, oui. Et puis qu'est-ce qu'il
nous avait parlé d'autre ? Je me souviens plus. C'est vrai, queeee,
tu avais su me, me... me toucher au point sensible où ça,
où ça m'intéresserait.
Jm : Il y avait la cuisine. Il y avait
d'autres points sensibles qui t'intéressaient ?
Na : Ben, disons, qu'il y avait Word. Comme
je suis secrétaire de formation, euh... je pensais que ça
m'intéresserait. Parce-que, moi, taper sur l'ordinateur, ça me
plaît, donc, euh...
Jm : Il y avait une idée
professionnelle derrière ? Une utilisation
professionnelle ?
Na : Disons... à cette
époque-là, je travaillais pas... et si j'avais repris mon travail
j'aurais pas eu besoin de Word. Donc, je pouvais pas me douter, à ce
moment-là, que j'en aurai besoin et que professionnellement ça
serait bien. Non, c'était plutôt parce-que j'aime taper à
la machine et tout ce qui en découle et notamment, donc,
l'ordinateur.
Jm : Alors, est-ce que vous avez
déjà eu une expérience de l'associatif ?
Ph : Moi, euh... oui, dans le sport.
Dans le sport en tant que footballeur.
Jm : En tant qu'adhérent ?
Ph : Adhérent, oui. En tant que
sportif.
Jm : Pas de fonctions prises ?
Ph : Ah, non, non, aucune.
Jm : Tu y es encore ?
Ph : Non, j'y suis plus, problèmes de
santé.
Jm : Na, et toi ?
Na : Non.
Jm : Est-ce que vous faites partie d'une
autre association ?
Na : Moi non.
Ph : Actuellement, moi le basket, on va
dire.
Jm : Est-ce que vous êtes venu chercher
quelque chose de précis, autre, que l'informatique même et les
fiches de cuisine ? Est-ce qu'il y avait autre chose de précis que
vous aviez en tête en rejoignant le Club à
l'époque ?
Na : Moi je dirais non parce qu'en fait,
euh... je n'imaginais même pas qu'il pouvait y avoir autre chose.
Ph : (signe de tête négatif)
Jm : Alors, lorsque vous avez
adhéré, quels sont les intérêts que vous avez
trouvé au Club ?
(silence) Des intérêts logistiques,
matériels, les liaisons ?
Na : Oui, oui, oui, oui (Ph faisant mine de
prendre la parole) vas-y.
Ph : Eh ben le matériel, oui. Nous on
n'en avait point à la maison. Donc, euh, au Club y en avait. Ce qui nous
a permit de tripoter un peu l'ordinateur et de nous faire envie. Parce-que par
la suite on s'est équipé parce-qu'on l'avait vu au Club et les
hommes aussi parce-qu'on a trouvé, quand même, de la
compétence malgré la première approche. Donc on a
trouvé Jm, Jc, qui nous a bien...
Na : N aussi, qui faisait l'Internet.
Ph :N, N Ay.
Na : Qui nous a beaucoup aidé dans le
choix de, du matériel.
Ph : ouais, pi, motivation aussi. Il avait su
aussi nous bien, euh...
Na : ...Ouais, il avait su nous motiver.
Jm : Qu'est-ce qu'il vous disait pour vous
motiver ?
Na : Déjà, il était
enthousiaste...
Jm : ...De par sa
personnalité ?
Na : De par sa personnalité il
était...
Ph : ...Par rapport à l'informatique,
hein...
Na : ...Oui, par rapport à
l'informatique. Déjà on sentait qu'il aimait ça, quand il
en parlait, euh... il savait en parler. Et puis, euh... quand on lui posait des
questions, il était toujours prêt à répondre, il
était... toujours près à rendre service. Et c'est vrai que
c'était bien agréable.
Jm : Et ça, ça vous a
plu ?
Na : Ouaip !
Jm : Est-ce que vous pouvez me parler un peu
de vous à l'époque de votre entrée au Club ? Vous
étiez mariés ?
Na : Oui.
Jm : Vous aviez des enfants ?
Na : Oui
Jm : Vous travailliez ? Donc tu ne
travaillais pas Na ?
Na : Moi, je travaillais pas et Ph...
Ph : ...Moi, je travaillais, j'ai toujours
travaillé.
Jm : Vos parents, est-ce qu'ils
étaient engagés dans la vie associative,
déjà ?
Ph : Ben, euh..., ben, euh... moi oui. Ils
sont toujours... bénévol.... en tant que bénévoles
pour une école, euh... à l'école que j'étais,
privée. Il était toujours besoin de bénévoles. Ils
ont toujours répondu présents. pour refaire les... les classes.
Pour les kermesses, les lotos et puis actuellement... actuellement ils sont
toujours dans ce système là, quoi.
Jm : Ils ont des fonctions, non ?
Ph : Non, euh... Si mon père a
été je crois Président, je crois, de classe. Mais je
n'étais plus chez mes parents à cette époque-là.
Jm : Pour résumer : quand tu
étais jeune tes parents étaient déjà engagés
dans la vie associative. Tu as baigné là-dedans ?
Na : Oh oui, et très dynamique...
Ph : ...Oui, mais, euh... oui, mais
c'était en fait plutôt en fait du bénévolat,
c'était pas plutôt « on a besoin de vous
venez », quoi. C'était pas tellement, euh... C'était
pour les écoles, la paroisse, euh...
Jm : C'est ce que tu en
retiens ?
Ph : C'est ce que j'en retiens.
Jm : Et toi Na. ?
Na : Mon papa était Président
d'un club de ski pendant de très nombreuses années. Bien pendant
une dizaine d'années. il a commencé par être
Trésorier. Ensuite il a été, très rapidement, au
bout d'un an ou deux, Président. Il est resté tout le temps, il
s'en est occupé, euh... vraiment à fond. On allait au ski tous
les week-end et, et puis... il avait beaucoup de réunions et j'en avais
quand même retenu que ça lui prenait beaucoup de temps...
(silence).
Jm : Tu l'as ressenti comment ?
Ça te gênait que ton père soit pris ?
Na : Non, parce-que c'était contraire
à son caractère et ça lui faisait beaucoup de bien
d'être dans la vie associative. (rires).
Jm : Bon, alors, aujourd'hui, le Club, c'est
quoi pour vous ? Qu'est-ce que ça représente pour vous
aujourd'hui ?
Na : C'est une question difficile.
Jm : euh... Comment vous le définiriez
le Club, on peut commencer comme ça ?
Na : Déjà, une rencontre... la
rencontre de, de personnes... sur un thème informatique mais...
Ph : ; ... Ce qu'on recherchait,
nous, c'est l'informatique.
Jm : Alors quelle définition vous en
donneriez ?
Na : Club informatique mais ça va plus
loin, je dirais... c'est, c'est... y a... dans ce Club informatique, il y a des
branches et à l'intérieur de ces branches je crois qu'on
s'éloigne un petit peu de l'informatique selon... par exemple
Échap (Littérature, ndlr) et des, des, des branches comme
ça où il y a un petit peu d'informatique mais quand même
des fois on s'en éloigne quand même.
Ph : En fait, oui, c'est un peu, oui...
Jm : Alors, maintenant on va
re-préciser cette question : qu'est-ce que ça
représente pour vous le Club ?
Ph : Qu'est-ce que ça
représente ?
Jm : Oui, hummm... Si vous deviez le
présenter le Club, aujourd'hui, à quelqu'un que vous aimeriez
convaincre pour rejoindre le Club, qu'est-ce que vous lui diriez ?
Na : D'abord, qu'est-ce que lui il attend et
en fonction de ça qu'est-ce que le Club... est-ce que le Club... Comment
dire ?... peut lui apporter par rapport à ce qu'i souhaite. S'il
nous dit « je recherche... comme nous... pour faire de
l'informatique... j'en ai pas, je n'ai pas d'ordinateur » je lui
répondrai « là-bas tu en as à disposition,
si tu as un problème tu as quelqu'un pour t'aider ». Si
la personne recherche quelque chose, plutôt de convivial je lui dirai
« eh bien là-bas tu peux t'investir... et, euh... proposer
soit un activité, soit faire partie d'une autre
activité... » tout dépend parce-qu'il y a
tellement des branches diverses comme la Bourse. On peut y aller parce-qu'on
aime la Bourse et pas spécialement l'informatique. On peut y aller, dans
certaines branches pas spécialement pour l'informatique. Donc... euh...
pour présenter c'est pas évident parce-que c'est très
divers.
Jm : Justement, d'une manière
générale vous le présenteriez comment ? La
première fois que vous étiez venu on vous a
présenté le Club en général, vous avez retenu ce
qui vous en avait intéressé, c'est-à-dire l'informatique,
à l'époque. Aujourd'hui, après avoir fait un bout de
chemin dans le Club, de quelle manière vous présenteriez le Club
d'une manière globale ? et pour vous ? Parce-que vous allez me
donner les éléments dont vous avez été sensible.
C'est ça qui m'intéresse.
Na : Ouais. Parce-que moi je dirais
aussi : au moment où on a connu le Club et au moment où il
est maintenant, c'est pas le même.
Jm : Justement, comment le
présenteriez-vous aujourd'hui ?
Na : C'est ça le
problème ! C'est que on trouve pas tellement les mots pour arriver
à... C'est pas évident, c'est...
Jm : A ce moment-là, est-ce que vous
pouvez me donner deux, trois expressions qui décriraient le
Club ?
(silence)
Na : Déjà, c'est quelque chose
d'associatif, de, pour, euh... d... q...
Ph : ...Les gens se retrouvent pour une
même idée, en fait. la Bourse i z'y vont pour la Bourse... euh...
en fait c'est une rencontre deeee... Comment dire ça ?...
Na : ...C'est un lieu où on peut
rencontrer des gens....
Ph : ...Non mais, c'est organisé, en
fait, il y a la partie Bourse. Parce-que si t'y vas en dehors de ces... ces
associations... enfin, de ces branches tu vas pas trouver... on va trouver
qu'une personne autour... Par exemple, Lau (notre premier salarié, ndlr)
à l'époque et c'est, c'est... ça fait isolé un peu,
quoi. Comment t'expliquer ça ? C'est-à-dire si tu, euh... tu
veux aller à la Bourse tu vas à la Bourse. Si tu veux...
qu'est-ce qu'il y avait commeeee... (s'adressant à Na) ?
Na : Il y avait Échap...
Ph : Échap. Il y avait la nôtre,
euh...
Na : ...les juniors...
Ph : ...les juniors, aussi. On n'a pas eu
beaucoup de monde donc euhhh...
Na : ... La branche des juniors...
Ph : ...Ouais, la branche des juniors, donc,
les juniors quand ils venaient, bon, apparemment Lau (notre premier
salarié, ndlr) voulait leur faire faire quelque chose, eux ils y
venaient pour le jeux. Ils étaient content d'y venir parce-qu'ils
jouaient. Euh... En fait, c'est trouver les points communs des branches et ces
points communs de plusieurs personnes qu'i viennent y rechercher. Euhmmm...
Na : C'est sur le thème de
l'informatique mais c'est bien diversifié. En fait, à la fin y a
certaines branches...
Ph : ...ouais mais même les jeunes i
z'y venaient pas que pour... Bon, i z'y jouaient beaucoup sur les ordinateurs
mais deux, quand j'y suis allé, i jouaient aux cartes. Donc i
z'étaient contents de se retrouver ensemble, quoi.
Jm : Et vous, qu'est-ce qui vous plaisait au
Club ?
Ph : Ben nous c'était de, de...
connaître l'informatique, euh... approfondir...
Na : ...Voilà, en discuter avec
d'autres personnes. Le fait de parler avec d'autres personnes. De, de mettre en
commun les choses qu'on connaissait et puis surtout d'apprendre, donc, nous de
dire ce qu'on connaissait mais on avait envie de recevoir aussi.
C'est-à-dire que les gens nous parlent de ce que eux ils connaissaient.
Et je dirais même à la limite le plaisir de voir d'autres
personnes.
Ph : Ouais. je vois au boulot, y a un gars
qui s'y connaît bien en informatique, on en parle, on discute beaucoup.
Donc, euh... matériel, deee... de logiciels... dès qu'on a un
plantage, tiens, euh « il m'est arrivé ça,
qu'est-ce qui faut faire ? » C'est ça en fait
dépannage, le... C'est ce que je recherchais dans ce Club en fait.
C'était, euh... « tiens j'ai un
problème... », bon, à l'époque j'en avais
pas à la maison. Mais si, quand j'en avais un à la maison :
« j'ai eu un problème là... » Et pi,
si une personne a eu le même problème que moi j'ai eu, en
discuter. Un peu comme les forums sur Internet, quoi. Encore, les forums sur
Internet j'y vais même pas (rires). Mais c'est vrai que... moi je verrai
le Club comme ça, un forum. (silence) Plus que...
Na : Le problème, c'est que, tout le
monde, mis à part à la même heure que nous et qu'on tombe
pas obligatoirement sur la personne avec qui on aurait envie de parler. Et puis
on trouve pas le problème... on trouve pas toujours la personne
qui est capable de nous répondre... avant L. Après L, c'est vrai
que c'est différent...
Ph : Non c'est, c'est vrai, depuis qu'il y a
eu L c'est... on y allait, on posait une question et... et il arrivait à
nous dépatouiller, quoi...
Na : ...c'est mieux...
Jm : Alors quelles valeurs vous attribueriez
au Club ?
(silence)
Jm : Quelles seraient ses valeurs ?
Qu'est-ce que... j'en reviens à ma question initiale : qu'est-ce
que ça représente pour vous ? Bon, vous disiez tout à
l'heure qu'il y avait une idée de forum, y avait l'idée
« on vient chercher quelque chose, on le trouve ».
Donc y a quelqu'un qui donne, nécessairement, puisque vous venez
chercher quelque chose, quoi d'autre encore ? Quelles autres valeurs il
peut y avoir ?
Na : On était près aussi
à donner nos connaissances...
Ph : ...Ouais, par rap... par rapport...
c'est les forums...
Na : ... ouais...
Ph : ...les forums c'est un échange,
chacun donne ce qu'il sait...
Na : ...ouais...
Jm : La branche CAO (publication
assistée par ordinateur), existait lorsque vous êtes entrés
au Club ?
Na : Non, en tout les cas pas... non, non,
non, même... non... non, non.
Ph : Non.
Jm : Qui c'est qui en a eu
l'idée ?
Na : Nous deux.
Jm : Expliquez-moi ça. Comment vous
avez eu l'idée ? C'est venu comment cette idée ?
Na : Cette idée est venue parce-que
à la maison nous avions grand plaisir d'effectuer des cartes pour les
anniversaires, pour les invitations et faire des calendriers pour Noël.
Plein de petites choses comme ça. On en a fait beaucoup à la
maison. On a trouvé ça très très drôle. Et on
s'est dit que certainement beaucoup de personnes aimerait faire ça.
Qu'on pourrait en discuter ensemble. Qu'on pourrait faire des trucs très
marrants. Donc, euh... nous avons eu l'idée de... de créer cette
branche.
Jm : Bon, comment vous avez fait pour
faire connaître cette branche ? D'abord comment ça s'est
passé pour la créer ?
Na : Nous avons demandé l'autorisation
nécessaire à la Présidence (rire).
Jm : Mais encore ? C'est le
Président seul qui décidait ?
Non, le Président en a parlé lors d'une
Assemblée Générale...
Ph : ...Ouais mais elle était
déjà lancée...
Na : ... Non... non, non... Et c'est à
ce moment-là qu'il a dit...
Ph : ...Ah oui...
Na : ...voilà il y a Ph et N qui
aimeraient faire ça et à la fin de cette Assemblée
Générale, Al et L. (7è entretien, ndlr) sont venus nous
voir et ils ont dit c'est une super idée. on veut bien se mettre avec
vous et être avec vous... euh... pour faire ça.
Ph : Ouais, mais je sais pas si elle
était pas déjà lancée à cette
époque-là. Et peut-être que c'était
ààààà...
(Quelques secondes de débat pour savoir s'il s'agissait
bien de l'Assemblée Générale ou d'un Conseil
d'Administration. Propos non retranscrits. ndlr)
Jm : Vous aviez fait, peut-être,
quelques essais déjà ?
Ph : Il me semble...
Na : Non, je pense pas, non.
Ph : Peut-être pas, ouais.
Na : Non, moi je pense qu'on en avait
parlé, qu'on en avait déjà parlé...
Ph : ...effectivement c'était en
novembre. Ouais, c'était à cette période-là qu'on
en avait parlé.
Na : Non, on en avait déjà
commencé à en parler, c'est certain. On avait déjà
émis l'idée...
Ph : ...Ça avait déjà
intéressé plusieurs personnes et on avait donné aussi les
horaires. Et ces personnes là ça ne les intéressait pas au
niveau de l'horaire. C'était une maman qui...
Na : A savoir si elle serait vraiment venue
c'est une autre question.
Jm : Cette branche que vous avez
créée, elle était organisée de quelle
façon ? C'est vous qui aviez lancé l'idée ?
Ph : Nous, on avait lancé
l'idée. On pensait qu'en lançant l'idée, en fait, que les
gens allaient venir et qu'ils allaient proposer leurs idées...
Na : ...On souhaitait pas être les
moteurs...
Ph : ...On voulait pas, en fait, euhhhh... on
voulait pas guider, on voulait...
Na : ...pas diriger les autres...
Ph : ...voilà, pas diriger...
Na : ...On voulait simplement être un
groupe à décider et pas seulement nous deux.
Jm : Alors comment ça se passait
justement puisque vous souhaitiez que ce soit le groupe qui
décide ? De quelle manière ça se passait
réellement ?
Na : Ben, on était quatre. Alors au
départ on s'est demandé,
ben : « qu'est-ce qui fallait
faire ? » On s'est rendu compte qu'il fallait
peut-être se faire connaître. Ou d'abord d'avoir un, un logo... un
peu représentatif par rapport aux autres clubs.
Ph : On avait fait aussi un article...
Na : ...Un article sur le journal...
Ph : ...le journal...
Na : ...le Bulletin Membre...
Ph : ...le Bulletin Membre...
Na : Donc on s'est penché sur cette
histoire de logo. On en a parlé...
Ph : ...parce-qu'on pensait que cette
histoire de logo allait être déjà le point de
départ, euh...
Na : ...Ça nous semblait, oui. D'abord
exister, physiquement... le fait d'avoir un logo...
Ph : ...et puis chercher à... se
servir des logiciels de CAO, quoi... `fin... PAO (Publication assistée
par ordinateur, ndlr).
Na : ...Chacun choisissait celui qui lui
semblait le plus facile à utiliser.
Jm : Qu'est-ce que, justement entre les
membres, qu'est-ce qui permettait que ça fonctionne bien ?
(silence)
Ph : Ben parce-que, i z'avaient plein
d'idées, pi i z'étaient motivés. Par exemple, Al il avait
déjà fait pas mal de chose, euh, donc, il avait un press-book,
eeet... donc, on avait regardé ce qu'il avait fait. Eeeet, euh, L
(7è entretien), lui, i connaissait rien du tout mais il avait envie de
connaître. Donc, en fait, c'était déjà des gens qui
nous intéressaient. C'était vraiment leeees, ils rentraient
vraiment dans leee, dans l'objectif. Soit des gens qui avaient pleins
d'idées, soit des gens qui voulaient tout savoir.
Jm : Comment ça c'est passé
ensuite ?
Ph : Ben, ensuite, on a recherché
leee, le, l'idée...
Na : ...le logo...
Ph : ...le logo. Ce, on avait fait des
affiches et pi très vite on s'est retrouvés à trois puis
euuuuh... peu de temps après à deux. Na et moi.
Jm : Des affiches pourquoi ?
Ph : Pour se faire connaître dans
le...
Na : ...on les avait affichées dans
les locaux. Là où tout le monde venait lorsqu'on venait au Club.
C'était le meilleur endroit pour se faire connaître. Notamment une
grande banderole que Ph avait fait et L (L. 7è entretien) avait fait
uneee, une très jolie, euh... affiche... eumh, avec pleins de wordart...
en mettant des, des, tout se qu'on pouvait faire...
Ph : Et puis on avait fait aussi des choses
sur Powerpoint...
Na : ...oui...
Ph : ...qu'on avait mis que chacun pouvait y
aller mais pers... apparemment on sait pas si les gens y est allé,
quoi.
Jm : Vous parliez de motivation tout à
l'heure. Ça doit être un élément déterminant
pour que ça fonctionne, pour la conduite de la branche mais est-ce qu'il
y a d'autres éléments déterminants autres que la
motivation qui permettaient justement que la branche tourne, euh...
pendant que vous y étiez, évidemment ?
Ph : Il aurait fallu plus de monde.
Jm : Oui, mais quand vous y étiez, que
ce soit deux, trois ou quatre, pendant le fonctionnement même qu'est-ce
qui faisait que, justement, euhhh... c'était... vous y étiez,
quoi, en fait. Qu'est-ce que, que... qu'est-ce qu'ils faisaient, (en baissant
le ton et prenant un ton jovial) je n'vais pas vous tirer les mots, quand
même !
(rires)
Na : Ben, nous on y était parce-qu'il
fallait qu'il y ait tout le temps, enfin pas une personne responsable mais...
quelqu'un qui s'engage à venir, à ouvrir, à être
là pendant le temps des heures de cette branche.
Jm : Alors, qu'est-ce que ça vous a
apporté personnellement, chacun ? (en m'adressant à Ph.)
Honneur aux dames ? Allez, Na. d'abord.
(long silence)
Na : Ben (bruit buccal se rapprochant de
celui de la succion d'une dent creuse)
(silence)
Na : J'aurais aimé que ça
m'apporte beaucoup plus (rires gênés).
Jm : Alors qu'est-ce que ça t'as
apporté et qu'est-ce que tu aurais aimé que ça
t'apportes ?
Na : Moi ce qui m'a fait plaisir, c'est,
euh... Y a très peu de personnes qui sont venues mais, bon, y a eu... je
crois qu'i s'appelait Ni (un membre du Club), j'ai pu lui indiquer deux, trois
choses et ça m'a fait plaisir de voir que je le dépannais. Par
contre, où j'ai été déçu... ce que j'aurais
aimé que ça m'apporte plus, c'est voir plus de personnes, c'est
voir plus, euh... plus discuter... tout ce qu'on souhaitait, quoi,
c'est-à-dire, euh... Les gens qui sont venus, i sont venus chercher
quelque chose ; il y en a aucun qui est venu pour dire :
« c'est une super idée, j'ai des idées, je viens
avec vous » Ces gens-là, i sont partis, i sont pas
restés. Les seuls qui sont venus c'était juste pour qu'on leur
montre ce qu'on savait. Et malgré tout, nous, euh... o... notre
connaissance est très limitée et on s'est vite rendu compte que
s'il y a personne qui arrivait avec de nouvelles idées... `fin... pas
avec de nouvelles idées mais avec de nouvelles connaissances on serait
vite, euuh... (silence) Et les gens qui venaient, i venaient juste pour, euh...
pour faire ce qu'ils avaient à faire et puis c'est tout, hein. ils
étaient pas plus intéressés que ça.
Jm : Mais toi, personnellement donc ça
t'as apporté quoi ?
Na : Rien, j'ai été
déçu.
Jm : Et toi Ph ? Ça t'as
apporté quoi ? Et qu'est-ce que tu espérais que ça
t'apporterais ?
Ph : Ben, euh... pareil que Na... (à
mon expression et attitude de "c'est un peu commode et facile il reprend en
riant") Non, on en avait parlé... on en avait parlé ensemble.
Ph : Non, non, non, mais, euh... c'est ce
qu'on souhaita... Moi, ce que je souhaitais c'était, ouais... qu'il y
ait plein de gens qui viennent. Puis... soit des gens qui, euh, qui disent
« bon, j'ai une carte à faire avec quelqu'un, je sais pas
par ou, euh, prendre par ou la prendre, ch'sais pas quoi faire, euh... j'ai des
idées mais ch'ais pas les retranscrire sur
l'ordinateur ». C'est ce que, moi, je pensais qu'on allait
amener en fait. Les gens avaient leurs idées et nous on va leur dire
« peut-être en faisant comme ça, en prenant tel
logiciel, euuh... un clipart, par-ci, par-là,
euhhhh... ».
Jm : Tu aurais aimé que ça
t'apportes ça ?
Ph : Bein... c'est ce que je pensais que
ça allait faire. Que ça allait marcher comme ça, quoi.
Jm : Qu'est-ce que tu aurais aimé que
ça t'apportes et qu'est-ce que ça t'as apporté
réellement ?
Ph : Ben, ça m'apporte, euhhh...
ça m'apporte... euh... j'ai pas pensé... non. Quand on a fait ce
truc, je pensais pas...
Jm : Vous cherchiez bien quelque chose ?
Vous aviez bien envie de faire quelque chose ?
Na : Le plaisir de, de, de parler avec
d'autres personnes, de la rencontre, de... de, de pouvoir discuter de ce qu'on
avait envie et de ce qu'on aimait surtout...
Ph : ...Ouais...
Na : ...Et cette rencontre n'a pas eu lieue
telle qu'on l'a souhaité (rires gênés).
Jm : Qu'est-ce qui a fait arrêter la
branche, alors ?
Ph : Ben, le, le peu de branche qu'y avait et
puis...
Jm : Ça, vous auriez pu continuer tous
les deux...
Na : Lassitude.
Jm : Lassitude ?
Na : Ouais.
Jm : Tu entends quoi par lassitude ?
Na : Venir et qu'il y ait personne.
Ph : Si, il y avait deux personnes, enfin,
à la fin il y avait une personne : D... (membre du Club).
Na : ...Et à la fin il venait juste
pour faire ce qu'il avait à faire et il était même plus
avec nous. Et même certaines personnes en ont profité pour venir
pendant notre branche pour faire autre chose. Donc on avait vraiment
l'impression (en appuyant fortement les mots) de servir strictement à
rien.
Ph : Ouais, c'était, ouais, euh... les
heures étaient faites pour la PAO et y avait d'ot' personnes qui
venaient pour faire autre chose, quoi.
Na : Ou qui avaient l'activité
suivante et qui arrivaient une demi-heure avant pour pouvoir avancer sur leur,
euh... Je veux dire ça nous gênait pas puisqu'il y avait personne,
il faut être honnête mais c'est vrai que c'était très
frustrant pour nous.
Jm : Donc c'est ça qui a fait
que...
Ph : et pi l'ars... des fois dessss sourires
narquois, euh...
Na : Sans citer de nom des gens qui
arrivaient en nous disant (prendre un ton ironique) « oh, y avait
personne encore aujourd'hui » ou dans ce style là. (Sur
le ton de l'agacement) C'était très désagréable...
Je ne citerai pas de nom... promis... (rires) Non, parce-qu'on lui en veut pas
du tout. il avait peut-être pas tord.
Ph : Mais on pensait que ça allait
intéresser, euh... une multitude de personnes puisqu'il y a cent
membres, je crois... dans le...
Jm : ...147...
Ph : ...A l'époque il y en avait cent,
une centaine... donc on s'était dit si on touche dix, quinze
personnes...
Na : ...On aurait été
ravi...
Ph : ...c'était super quoi. Mais...
euh... ça a pas touché dix, quinze personnes. Ça en a
touché deux. Et ils sont viteeee...
Jm : Le résumé est lequel, le,
le résumé il est sur cent personnes il y a 20% de
bénévoles. Sur 20% de bénévoles si vous touchez 10%
ça fait deux...
Na : ...C'est nous... (rires)
Jm : ...Vous les avez eu...
Na : ...C'est nous, on en a eu deux...
(encore rires)...
Jm : ... Vous avez eu les 10% des 20% des
cent personnes. Les 80% restant sont des "consommateurs".
Na : Ben oui. Mais ils auraient pu consommer,
nous demander quelque chose au moins une fois pour nous faire plaisir. Ils ont
même pas consommés.
Ph : (de reprendre) Ils ont même pas
consommés.
Jm : Si vous aviez eu un créneau
horaire avec la disponibilité de locaux et du monde. Du monde je sais
pas ce que ça veut dire parce-que vous auriez très bien pu
continuer. Vous avez acheté du matériel aujourd'hui ?
Na : Oh oui !
Jm : Donc, vous auriez pu continuer, euh, si
vous n'aviez pas eu le matériel vous auriez pu continuer au Club, tous
les deux. Ne serait-ce que pour faire, euh... continuer à faire des
faire-parts, des cartes de visites, etc.
Na : Non !
Ph : Ben, on a du matériel à la
maison.
Jm : Il n'y avait pas que le monde.
Na : On préférait avoir le
matériel à la maison. Ah oui, on préfère parce-que
c'est plus facile...
Ph : On a le matériel à la
maison, donc euh, on, on le fait à la maison. L'a... l'activité
c'était, euh...
Jm : Vous préférez être
tout seul, vous. Vous ne recherchez plus cette échange avec les autres,
les autres idées et autres choses ?
Ph : Ben, y a personne...
Jm : Quand vous êtes partis il n'y
avait plus personne.
Ph : Non, il y avait plus personne quoi.
Na : Disons qu'on en discute avec les amis,
autour de nous. Tout le monde en fait un petit peu chez lui et puis, ensuite,
chacun... on le fait avec nos amis, en fait. Qui eux ce sont mis à
l'informatique...
Ph : ...Oui mais on pensait que ça
allait, euh... ça allait faire un peu pareil, quoi...
Na : ...Ouais... Mais là...
Ph : ... Vu, euh, euhmmm, autour de nous, les
gens qui z'ont un ordinateur, bon, pas tous quand même, mais, euh... la
plupart...
Na : ...Ouais, il sont motivés...
Ph : ...Ils sont motivés à
faire des trucs comme ça, comme nous, quoi.
Jm : ...Est-ce que vous pourriez me donner un
ou deux exemples de motivation ? Ça fait plusieurs fois que vous
parlez de motivation. Je sais pas bien ce que ça veut dire moi. Est-ce
qu'ils sautent au plafond quand vous vous voyez, est-ce qu...
Na : ...Non, à chaque fois qu'on se
voit « j'ai essayé de faire ça, j'y suis pas
arrivé, Ph ou Na, qu'est-ce tu en penses ? ». Par
exemple, j'avais besoin de faire un article sur Word ou une brochure parce-que,
bon, il a raison...
Jm : L'attitude des gens était
comment ? Te poser des questions c'est une chose mais l'attitude
était comment ?
Ph : Ben, par exempl...
Na : ...on se retrouve devant l'ordinateur
(rires) très rapidement.
Jm : On est enthousiaste, euh...
Na : Oui. Oui, les gens aiment bien.
Jm : Ou « j'en peux
plus...
Na : ...Non...
Jm : ...est-ce que tu peux me
dépanner ? »
Na : Non, non.
Ph : « Viens voir ce que j'ai
fais aussi, euh...
Na : ...Ouaip. « Viens voir ce
que j'ai fais, je bloque là-dessus, qu'est-ce que tu en
penses ? », euh... on s'envoie beaucoup de mail, aussi...
On...
Jm : ...Attendez, d'accord pour les
questions, d'accord pour les problèmes qu'ils pourrait y avoir. Moi, ce
qui m'intéresse c'est l'attitude des gens. C'est comment ils
réagissent ?
Na : Ils sont demandeurs...
Jm : ...Je veux dire : ils sautent
jusqu'au plafond, il font quoi quand vous vous voyez ? Vous dites
« ils sont motivés ». Motivés,
ça veut dire quoi ? Ils sautent au plafond, ils en rient, ils
frappent à n'importe quelle heure du jour et de la nuit, à trois
heures du mat' ils sonnent « j'ai un
problème » ? Je pastiche mais c'est ça que
j'aimerais savoir. C'est comment ça se caractérise cette
manifestation au delà de la question même de l'informatique.
Comment ils réagissent, les gens ?
Na : (Bafouillant un instant des oui et des
non puis recouvrant ses esprits :) Ils ont, ils ont très envie
d'apprendre, ils ont très envie de, de savoir comment se servir du
matériel. Ils ont très envie de savoir comment se
débrouiller seul pour faire telle ou telle opération. Donc ils
nous demandent une fois, ensuite ils savent le faire. Ensuite ils recherchent
une autre opération à faire...
Ph : ...Oui, mais, bon, même, il y a
pas que nous...
Na : ...Ah non, non c'est un échange,
c'est un échange. Lorsque nous on essai par exemple de, de, je sais pas,
je vais dire n'importe quoi, de créer un fichier, de faire quelque
chose, on y arrive pas, on en discute entre nous. « Comment tu as
fait, toi, quand tu t'es trouvé devant ce
problème ? » « J'ai réagis
comme ça, ça a pas marché. »
« Et toi ? » « Moi, j'ai fais
ça et ça a marché ». Donc, on en
discute.
Jm : Alors, qu'est-ce qui se passe au sein,
quand vous étiez au Club, hein, qu'est-ce qui se passait qui ne relevait
pas de l'informatique même, entre les gens ?
(silence)
Ph : Ben, on discutait deeee... oui, de temps
en temps, on discutait de, d'autres choses que de l'informatique, euh...
Na : ...Très peu...
Ph : ...On était vraiment
là-bas pour l'informatique.
Jm : Est-ce que vous pouvez me donner deux,
trois expressions pour décrire le Club ? Le Club c'est ça,
c'est ça...
(long silence, regards croisés entre Na & Ph)
Na : Ben, euhhhhh... (nouveau long silence)
Pour moi le Club c'est, c'est... lorsqu'on est vraiment débutant c'est,
c'est un cl... comme pour nous...euh... c'est, c'est bien, c'est
l'idéal.
Ph : ...Détonateur...
Na : ...Voilà, c'est, c'est un...
voilà, ouais, le mot est...
Jm : En informatique ?
Na : ...En informatique
Jm : Donc, vous décririez le Club
que... uniquement sous l'angle informatique ?
Ph : Tu veux nous faire dire quelque chose,
c'est... Qu'est-ce que tu veux nous faire dire ? Dis-nous le.
(rires)
Na : Ben, c'est, c'est aussi une association
quelque part. Je sais pas. Y a des gens, c'est la rencontre, quoi.
Ph : Ton idée du Club s'était,
euhhh... un échange, en fait, c'était, euhhhh...
Jm : Pas mon idée, comment vous le
décririez, vous ? Est-ce que vous avez deux ou trois expressions
pour le décrire ?
(silence)
Jm : Comment l'avez-vous
perçu ?
Ph : Ben moi je l'ai perçu comme un
détonateur.
Jm : En informatique ?
Na : Toujours. Oui, mais c'est vrai que... la
partie... euh... on n'a peut-être pas assez participé à la
partie... euh... Comment dire ?... euh... sociale du Club.
C'est-à-dire organiser... Quoique si, Ph, toi tu as, tu y es allé
une fois ou deux à Valence2 ou des choses comme ça pour euh...
Mais c'était vraiment occasionnel, quoi, je veux dire, cette
partie-là on l'a pas...
Jm : Social. Il y a une partie sociale au
Club ?
(silence)
Na : Ben... euh...
Ph : ...Ben, oui, euh... quand tu veux...
quand il y a une branche Échap, par exemple, c'est une partie sociale
ça.
Jm : C'est-à-dire une partie
sociale ?
Ph : Eh ben, Échap c'était des
chômeurs qui se sont retrouvés pour écrire un livre. Donc,
on...
Jm : ...On est aussi un Club informatique,
hein ?
Ph : Oui...
Jm : ...Comment vous expliquez que des gens,
dans un Club informatique viennent pour écrire un livre ?
Na : Ils ont dû peut-être se
connaître au sein du Club informatique grâce au Club informatique
et puis quelque part de l'informatique on peut, on peut partir de ça et
faire d'autres choses.
(silence) C'est pas évident, c'est vrai qu'il y a
certaines branches qui sont pas très éloignés de
l'informatique...
Jm : ...Vous disiez qu'il y avait une partie
sociale, donc cette partie sociale si vous en parlez c'est que, euh... vous
vous êtes aperçu de quelque chose. Vous vous êtes
aperçu de quoi dans ce Club ?
Na : Ben qu'il y a des gens qui travaillent
bénévolement. (silence) Qui s'investissent, qui, qui... ben pour
moi, ça c'est du social : s'investir dans un Club comme
ça... parce-que c'est, c'est... c'est tout bénévole
quoi... On n'en retire rien de financier mais malgré tout les gens,
quand même s'investissent... (silence) On passe du temps...
Jm : Alors, qu'est-ce qui vous a
particulièrement marqué dans vos relations avec les autres, dans
le Club ? Que se soit dans la branche, dans le Club même. Ou alors,
à l'occasion d'une manifestation ? Ou à l'occasion de
réunions ?
Na : On a eu l'occasion de rencontrer des
gens sympas...
Ph : ...On était content de se
voir...
Jm : Mais qu'est-ce qui vous a
particulièrement marqué ? Je sais pas moi : quelque
chose qui vous a choqué, qui a pu, euh... vous étonner
agréablement...
Ph : Choqué, ouais, les informaticiens
sont froids d'une manière générale.
Jm : Non mais dans la relation avec les
autres ?
Ph : Oui, justement... ben...euh...
Jm : Ils sont froids...
Ph : Si on leur rentre... `fin pas entrer
d'dans, mais si on leur déclenche pas nous-mêmes, euh...
Na : ...la conversation...
Ph : ...la conversation, euh... c'est pas eux
qui viennent vers nous, quoi. `Fin ce qu'on a vu, hein, en règle
générale au Club, en fait... C'est ça...
Jm : Vous disiez tout à l'heure qu'il
y avait une partie sociale, il n'y a pas que des informaticiens alors ? En
dehors des informaticiens, dans la relation... je parle d'une relation, d'une
relation pas nécessairement informatique... une relation classique... Le
fait de dire « bonjour, ça va ? » est
déjà une relation. Est-ce qu'il y a quelque chose qui vous a
particulièrement marqué ? Est-ce que l'attitude de quelqu'un
vous a choqué ? Est-ce que une idée vous a paru
extrêmement intéressante au sein du Club, même si vous n'y
avez pas adhéré (à l'idée, ndlr) ? Je veux
dire : est-ce que vous avez été curieux de ça ?
Quelque chose qui vous a marqué ?
(silence)
Ph : Ouaf, non, j'ai pas
été...
(silence)
Na : Moi, j'ai été, enfin
ch'ais pas... j'ai vu des gens enthousiastes, ça ça m'a
marqué parce-que j'ai...
Jm : Sur quoi ?
Na : Sur ce qu'ils f'zaient.
Jm : Oui, mais quoi ?
Na : Ah, par rapport à l'informatique,
toujours, ils étaient enthousiastes deee... quand on en parlait ils
étaient.... (rires et silence) ...plein de vie. Mais bon, je crois, en
fait, qu'en dehors de l'informatique on n'a pas vraiment parlé... on n'a
jamais même parlé de notre vie privée ou quelque chose
comme ça avec d'autres membres du Club.
Jm : Bon, alors, vous, au niveau de votre
branche, au niveau de l'informatique, alors, quels ont été les
moments forts.
Na : Les deux premières séances
lorsqu'on était quatre. C'est tout.
Jm : C'était fort ? Est-ce que
vous pouvez me donner deux ou trois exemples justement... de ces, de ces moment
forts ?
Na : Euhhh... On a eu l'impression que les...
Al et L (L. 7è entretien) avaient tellement d'idées et
étaient tellement motivés que ça allait être
génial. C'étaient les premières impressions et elles
étaient très très bonnes. On s'est dit
« chouette, on forme une super équipe ».
(silence).
Jm : Et puis ?
Na : Et puis l'équipe, elle a
été vite par terre.
Jm : Non, je veux dire, et puis, est-ce qu'il
y a eu d'autres moments forts ?
Na : Non, après, je dirais ça a
été, euh... de plus en plus, euh... de moins en moins bien.
Jm : de moins en moins bien ?
Na : Ouais.
Jm : Et ça c'était dû
à quoi ? Pourquoi ils sont moins venus ?
Na : Pour les, enfin, professionnel. `Fin,
pas professionnel, familial. Il a eu une petite fille, un petit garçon
d'ailleurs, je sais plus, il pouvait plus venir Al. Et puis L est parti, euh...
au Maroc.
Ph : L est parti au Maroc.
Jm : Alors, qu'est-ce que vous retenez de
votre participation au Compu's Club ?
Na : On a essayé. Ça n'a
pas marché.
Jm : C'est ce que vous retenez ? Toi
aussi Ph ?
Ph : Ouais, ouais, ben oui.
Na : on a été... ouais... on a
été quand mêmeeee... On a essayé de tenir mais
euh... la motivation est partie et vraiment bien partie.
Jm : Hum, Est-ce qu'il y a quelque chose qui
a, qui a changé chez vous après le passage au Compu's Club ?
(j'insiste pour "meubler" le silence) Le fait d'avoir eu cette
expérience, négative apparemment, est-ce que quelque chose
à changé chez vous ? (nouveau silence, nouvelle insistance)
Est-ce que : « les associations, c'est fini, je ne
m'investis plus » ? Est-ce que vous avez dit :
« bon, il faudrait voir dans un autre domaine »,
est-ce que vous vous êtes dit : « ah bé, tiens,
j'ai voulu évoluer en informatique, je me suis acheté une
bécane » ?
Na : Oui, ben...
Jm : Qu'est-ce qui a changé ?
Na : Maintenant l'informatique on le fait
à la maison. On est aussi bien.
Jm : Oui, et puis ? Qu'est-ce qui a
changé d'autre ? Au travail maintenant tu frappes, tu travailles
maintenant ?
Na : ouais, et... je m'en sers tous les
jours.
Jm : Donc, ça t'as servi de passer au
Club, ça t'as permit de, dans ton travail, euh... de l'utiliser.
Na : Oui, j'pense pas que ce soit ce que j'ai
appris au Club.
Jm : Non. Par toi-même ?
Na : Par moi-même.
Ph : Par Ph, aussi, puisqu'il t'as
tiré.
Na : Oui. Ah oui, oui, oui, c'est ç...
en fait ce que, ce que j'apprécie de Ph c'est qu'i... en fait il m'a
tiré, il m'a donné le, le, le goût et maintenant que je
l'ai, je fais partie des accros.
Jm : Donc, ça a
changé ?
Na : Ouais !
Jm : Donc voilà quelque chose qui a
changé !
Na : (tonitruant) Voilà !
Jm : tu as été attirée
vers...
Na : ...Ouais !...
Jm : ...maintenant tu...
Na : ...j'adore ça...
Jm : ...tu adores ça ?
Na : ...Ouais !
Jm : Voilà quelque chose qui a
changé !
Na : C'est ce que je retiens le plus du Club,
c'est que ça m'a permit, ça m'a permit de taper sur les
ordinateurs. De me rendre compte que j'aimais ça... eeeeet... de laisser
Ph d'acheter l'ordinateur... Et ça vraiment c'est super !
Jm : Qu'est-ce que tu as aimé le plus
en informatique ? C'est quoi ? C'est d'appuyer sur des touches ?
C'est de voir quelque chose à l'écran ? C'est de voir qu'une
réalisation se fait ?
Na : De créer, de faire, bon, ben,
euh.... Quand je suis sous Windows, de faire mes petits fichiers. Lorsque je
suis sur Word d'arriver à faire ce que j'ai envie. Euh...
connaître les autres logiciels que je ne connais pas. Et puis... euh...
Arriver à faire ce que je souhaite. J'sais pas si je suis claire mais
lorsque j'ai envie de créer un document, lorsque j'ai envie de,
d'organiser mes fichiers d'une certaine façon, je veux pouvoir y
arriver. Et tant que j'y arrive pas il faut que... que j'trouve soit quelqu'un
qui m'explique, soit que je me débrouille.
Ph : Dans la vie, aussi, tous les jours.
Na : Ouais. Ah oui.
Ph : Pour euh...
Na : ...Je fais toutes mes lettres, perso.
Jm : Donc çaaa changé à
ce niveau là aussi. Dans la vie courante vous utilisez aussi
l'informatique ?
Na : Oui.
Jm : C'est quelque chose que vous ne faisiez
pas avant ?
Na : L'ordinateur, on peut dire qu'il est
allumé tous les jours. Il passe pas un jour sans qu'il soit
allumé.
Jm : Et pour toi, Ph, qu'est-ce qui a
changé ?
Ph : Ah, ben pour c'est pareil, aussi. Ah
oui !
Jm : Vous avez mis les enfants à
l'informatique ?
Na : Les enfants, ils font les jeux, les jeux
d'éveil et puis les jeux... moins d'éveil si je puis dire
(rires). Mais bon, euh...
Ph : Ça remplace la Playstation.
Na : Ouais.
Jm : Et donc, qu'est-ce qui a changé
pour toi ?
Ph : Ben moi pareil. Je connaissais rien en
informatique.
Jm : (Je fais une moue convenue) C'est un peu
facile.
(rires)
Ph : (en riant) on est marié pour le
meilleur et pour le pire (rires). Non, non, mais, euh... Moi je connaissais
rien en informatique maintenant je su... je navigue, quoi, je, je, euh...
j'arrive à... à...
Na : Tu as beaucoup, beaucoup
progressé.
Ph : Oui, euh... bien progressé,
oui.
Na : Il fait des choses que moi j'fais pas,
hein. Mais pas sur le même domaine.
Ph : Ouais, même maintenant j'arrive
à...
Na : ...Lui, il va plus gratouiller...
Ph : ...démonter l'ordinateur...
Na : ...Il va plus gratouiller, alors que moi
je gratouille pas du tout.
Ph : Mais par rapport, comme je te l'ai dit
tout à l'heure, au boulot, euh... l'échange entre
collègues.
Jm : Ça a permit un relationnel au
niveau professionnel que tu n'avais peut-être pas avant ?
Ph : Ben, avant je l'avais pas parce-que,
bon, je connaissais rien, donc, euh... j'en parlais pas, quoi. Je savais pas de
quoi ils parlaient, euh...
Jm : Vous aviez une conversation commune,
ça t'as permit de t'intégrer auprès de personnes que tu
n'avais pas nécessairement un contact avec eux dans un autre domaine.
Ph : Non, mais je les connaissais pas
à l'époque. j'ai tendance à souvent changer de...
boulot.
Jm : Alors, la dernière
question : Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour améliorer le
Club ? (me précipitant) Ph d'abord.
(éclats de rires)
Jm : Comme ça, tu ne pourras pas dire
« moi, pareil » !
(rires)
Ph : Pour améliorer le Club ?
Ben, ch'ais pas s'il a vraiment besoin d'être amélioré
parce-que, euhhh... Il est parti en fait sur une idée que... nous...
c'est pas notre idéal.
Jm : Bon alors : quelle est
l'idée du Club et quel était votre idée ?
Ph : Ben, l'idée du Club c'est, euh...
Comme tu disais tout à l'heure, du social...
Jm : Moi, je n'ai pas dis ça. Vous,
vous avez dit ça.
Ph : Tu nous l'a fait dire.
Jm : (moue dubitative)
Ph : Siii, euh... Sois honnêteee
(rires)
Jm : Si tu veux on réécoutera
la bande ?
Ph : Ça il faudra qu'on
réécoute. Euhhh.... C'était assez malin.
Jm : Alors si vous avez dit ce que je voulais
entendre vous avez triché avec moi ?
Ph : Bon, euh de faire plusieurs branches.
Moi c'est pas ça que je recherchais au Club. C'était
plutôt, euh, donc, euhhh... un échange de... soit de montage
d'ordinateurs, soit de parler des logiciels, parler informatique, en fait.
Jm : Alors l'idée du Club. Tu
étais parti sur l'aspect social, tu peux préciser cet aspect
social ? Je reviens un petit peu sur ce qu'on a dit tout à
l'heure... avec la réflexion, un peu de recul, peut-être,
maintenant des idées te sont venues ? L'idée du Club n'est
pas celle de... n'était pas notre idée.
Ph : Oui, c'était regrouper, euh...
Plusieurs personnes tour... Plusieurs personnes autour d'un thème. Mais,
euh... pas l'informatique, en fait, c'est euh... plutôt... Bon, par
exemple la Bourse. Regrouper des gens qui aimaient la Bourse et se servir de
l'outil informatique. C'était ça en fait... c'est
là-dessus, l'idée du Club. Et pour, euh..., l'autre... y a, y a
quoi Comnet, aussi ?
Jm : Ouais.
Ph : ch'suis jamais allé à
Comnet mais je pense que c'est... euh, Internet. Bon, ben ça en
informatique c'est... Euh... bon... qu'est-ce qu'y a ? Bon, Échap,
c'est, euh...
Jm : Oui, oui, d'accord. Mais qu'est-ce qu'il
faudrait faire pour améliorer le Club et que ça corresponde
à vos idées ?
Ph : Eh ben, justement. Est-ce qu'il a besoin
d'être amélioré ? parce-queeee... il nous convient
pas ?
Jm : J'ai pas dit qu'on allait
l'améliorer parce-que vou...
Ph : Ouais.
Jm : Seulement, qu'est-ce qu'il faudrait
faire pour l'améliorer.
Na : C'est embêtant, en fait, parce-que
chaque personne vient au moment où ça lui semble, bien sûr,
le plus facile. Et on peut arriver, qu'on arrive et qu'il y ait plus
d'ordinateurs disponibles.
Ph : Les locaux, maintenant, sont plus
grands ?
Jm : Justement, qu'est-ce qu'il faudrait
faire pour l'améliorer ?
Ph : Faire les...
Jm : Dans les locaux ?
Ph : Non, non. Les branches et faire en
même temps les libres-services mais pas dans la même salle. `Fin,
ch'ais pas comment c'est possible...
Na : Ben, disons que ce que tu veux dire
c'est que les gens puissent prêter un oeil ou une oreille...
Ph : ...Ouais...
Na : ...à ces branches pour pouvoir
s'y intéresser. Parce-que les gens i viennent en libre-service, les
branches c'est pas à cette heure-là. Donc, ils savent même
pas, i z'ont, y z'ont même pas l'idée de dire
« tiens, je vais aller voir... dans cette branche... ce qu'on y
fait ». Alors, peut-être si c'était juste à
côté je pense que c'est l'idée que tu veux émettre
(s'adressant à Ph), ils prêteraient une petite oreille, un petit
oeil et ils se rendraient compte que finalement ça les
intéresse...
Ph : ...C'est peut-être un peu...
Na : ...puisqu'en fait les gens, i viennent
en libre-service ; c'est à ce moment-là que peut-être
il faudrait les... (court silence)
Jm : Permettre un brassage, quoi ?
Ph : V'là.
Na : (en même temps) Voilà.
Ph : C'est ce qui nous a peut-être un
peu desservi nous : c'est qu'on était à des heures à
part, donc, euh... Les gens, si ils voulaient voir la CAO c'était
à ces heures-là et... pas à une autre heure quoi.
Na : Et des fois c'est pas facile de prendre
sur soi et de dire : « je vais aller voir dans cette branche
ce qu'il se passe » Alors que si on y va naturellement, en ayant
aucune idée : « tiens, finalement, cette branche est
pas mal ! ». (silence) Voilà. Mais c'est
peut-être pas évident à gérer non plus.
Jm : Est-ce que... Qu'est-ce qu'il faudrait
encore faire pour l'améliorer ?
Na : pfouuuu (sifflement pendant la
prononciation du pfou) de toutes façons je pense que... motiver les gens
c'est pas évident. Donc, euh... pour les faire venir, euh...
Ph : De toute façon,
déjà, il était pas mal ouvert. Les horaires étaient
le plus tard possible...
Na : Les horaires était
déjà quand même assez large. Surtout le soir parce-que la
plupart des gens, quand même travaillent. Ils sont
intéressés le soir. Les horaires étaient largement
convenables. Donc, euh... au niveau des horaires je pense qu'il n'y a pas grand
chose à changer.
Jm : Vous avez reçu le dernier
Bulletin Membre ?
Na : Oui, je crois. (en regardant Ph)
Ph : Oui, oui, oui.
Jm : Vous l'avez lu ?
Na : Oui.
Jm : Entièrement ?
Na : Non, que ce qui m'intéresse.
Jm : Alors quels sont les
éléments qui vous intéressent ?
Na : Je m'en souviens plus. Il faudrait que
je l'ai sous les yeux pour, euh... pour voir ce que j'ai lu.
Ph : Il est là.
Jm : (avant qu'ils n'attrapent le Bulletin
Membre) Ça fait rien, de mémoire.
Ph : oh bé, euh... On a trop de...
Na : y a peut-être trop de choses qu'on
lit, peut-être. Beaucoup de choses. Non, généralement,
euh... je vais être un petit peu... je prends pas
généralement ce qui est trop long. Parce-que j'ai pas le courage
d'aller jusqu'au bout. Je pre... j'ai lu, bon, béh, ce qu'il y avait sur
notre branche. Sur les autres branches, généralement, je lis
assez facilement, euh... les p'tits, les p'tits résumés qu'il y a
sur les branches. Et puis, le p'tites, les p'tites astuces ou les p'tites
choses comme ça. C'est vrai, ce qui est assez vite lu, faut
reconnaître. Et pi je regarde le titre et en fonction du titre je
décide ou je ne décide pas de lire. Donc, il faut (rires) faire
très attention au titre.
Ph : Ouais. Il y a eu sur le Bulletin Membre,
les start up, là...
Jm : ...Oui ?
Ph : ...C'était intéressant,
ça.
Jm : ...Oui ?
Ph : J'ai lu ça. Euhhh...
Jm : Mais c'était un article long,
ça.
Ph : Ouais, c'était un article
long...
Na : Oui, mais la... on lit le titre et on
décide si on décide de lire ou pas.
Ph : Voilà. En fait Start up, en fait,
bon, ben, ça... on en parle beaucoup médiatique, aussi. Eeet
donc, euh... on sait pas trop ce que c'est exactement et...
Jm : Ph ?
Ph : Oui ?
Jm : A la question, euh... qu'est-ce qui vous
fait rester ?... au moment du questionnaire, là, qu'il y a eu six
ou neuf mois, tu avait marqué l'ambiance. Pourquoi tu n'en as pas
parlé ?
Ph : Si j'en ai parlé à un
moment donné.
Jm : Alors c'est quoi l'ambiance ?
Ph : L'ambiance, c'est se retrouver pi
discuter informatique. Entre nous.
Jm : D'accord. et tu avais parlé,
aussi, de ce que tu étais venu chercher. Tu étais venu chercher
l'ambiance, bon au niveau informatique, un échange, en informatique je
suppose, et une camaraderie.
Ph : Ouais. Ouais, on l'avait retrouvé
avec L (L. 7è entretien, ndlr), euh B, euh...
Jm : Est-ce que tu peux me préciser
cette camaraderie ? Quels sont les éléments qui font qu'il y
a eu camaraderie ?
Ph : (silence) Ben, euh... on parle deeee...
On échange de choses qu'on aimeee... euh... des choses en communs,
quoi.
Jm : Ouais. Vous vous tapez dans le
dos ? Euh... « Comment tu vas ? »
Ph : Euh, non, c'était pas à ce
niveau...
Jm : Alors c'est quoi camaraderie ?
Ph : (silence) Ben euh... c'était
ça, avoir un échange de... choses.
Na : Avoir du plaisir à discuter avec
quelqu'un. Se sentir sur le même piédestal, quoi. Parler de la
même chose.
Jm : Tu, tu es du même avis que
Na ?
(rires)
Na : Ben, oui c'est la même chose.
Jm : Non, j'ai besoin que... qu'il me le dise
avec ses mots. Le mariage, je crois que c'est 1+1=1, hein ?
Ph : Ouais, je crois, hein. Là,
là c'est.... C'est ce qui s'est passé.
Jm : Eh bien, euh, Na tu a marqué la
même chose : un échange, une camaraderie. Alors, pour toi, la
camaraderie, c'est quoi ?... ...Des grandes claques dans le dos ?
Na : Non, non, non. Moi, c'est que quelq...
La personne qui est en face de moi ait les mêmes sujets de conversation.
Ait envie de parler de la même chose que moi. Que je trouve cette
personne sympathique, euh... que j'éprouve du plaisir à la voir
et à discuter avec elle. Pour moi, c'est ça la camaraderie.
Jm : A la question : est-ce que tu es
contente de, de venir au Club tu avais marqué "oui" et tu l'expliquais
par les échanges d'idées et rencontrer d'autres personnes. C'est
toujours lié à l'informatique les échanges
d'idées ?
Na : Oui.
Jm : Uniquement ? Il n'y a pas d'autre
idée, euh... et rencontrer d'autres personnes c'est uniquement
informatique, aussi ?
Na : (silence) Bon. En fait on est
allé dans un club informatique pour parler informatique. Parce-qu'on n'a
pas, entre guillemets, l'occasion de le faire à un autre moment avec,
avant, avec d'autres personnes. Donc, c'était un endroit où enfin
on pouvait parler informatique avec des gens qui allaient comprendre et qui
allaient avoir envie de parler de la même chose que nous.
Ph : On savait pas le parler au
début.
Na : Non, mais on a vite appris.
Jm : Il y a quelque chose que vous aimeriez
rajouter dans votre relation avec les autres, sur l'image du Club, les valeurs
du Club, euh...
Na : Je dirai par rapport à ton, au
questionnaire dont tu parles, il a été fait à un moment
où... au niveau de notre branche de CAO on en était, euhhh...
peut-être... On n'avait peut-être pas commencé, je sais pas,
je ne me rappelle plus quelle période c'était. On dirait que au
moment où on l'a rempli on était peut-être plus positif que
ce que l'on, que ce que l'on aurait été, euh... à la fin
de notre lassitude de, de branche. je dirais qu'on n'aurait pas réagit
pareil et que, au départ, on venait en libre-service et qu'à la
fin, vu qu'on avait notre, notre branche, on venait plus au libre-service, on
pouvait pas se permettre, on n'avait pas le temps. Et ça, ça nous
a cassé quelque chose. On s'était dit...
Ph : On se retrouvait que deux et avec le
libre-service on retrouvait plus de gens. on se voyait plus après.
Na : Voilà, il y avait plus tout ces
gens, toute cette ambiance, toute cette camaraderie, tout ça n'existait
plus et je pense que ça nous a pesé.
Jm : Et pourtant il y avait bien des
informaticiens, là...
Na : Ah, non pas dans notre branche, hein. Il
y avait personne.
Ph : En CAO ? Non, mais quand on faisait
la CAO, bon on a pris du temps, bon, le mardi soir et après on pouvait
plus prendre du temps...
Jm : Aux autres heures, alors ?
Ph : Aux autres heures.
Jm : Vous n'avez jamais été
dans...
Na : On a plus pu aller...
Ph : On n'a plus pu aller...
Jm : Vous n'êtes plus allé dans
un libre-service depuis que vous étiez dans cette branche ?
Ph : J'allais en libre-service, je crois, un
quart d'heure pour voir Lau (le premier salarié du Club, ndlr), pour lui
dire, euh... faire des trucs, faire passer l'information, quoi. Lui faire
passer des informations.
Jm : Tu disais que « ça
nous a cassé quelque chose ». Quoi ?
Na : Ben, l'envie de rencontrer des gens. on
a arrêté de...
Jm : Mais qu'est-ce que ça a
cassé ? Ça, c'est la conséquence de... quand quelque
chose a cassé, la conséquence c'est que vous avez
arrêté.
Na : Ouais.
Jm : Mais, qu'est-ce qui a
cassé ?
(silence)
Na : Le fait de plus avoir de (inaudible,
voix trop basse). De se retrouver tous les deux tout seuls...
Jm : Tu disais « ça a
cassé quelque chose ». C'est ce "quelque chose" que...
Est-ce que tu peux le définir ?
Na : Eh ben, c'était leee... On aimait
rencontrer ces gens, on aimait parler avec eux...
Jm : D'informatique, hein ?
Na : D'informatique, toujours d'informatique.
Et le fait de ne plus rencontrer personne, l'envie, elle part, la motivation,
elle part... y a plus rien.
Jm : Vous êtes restés membre
pendant combien de temps ?
Na : Deux ans ou un an. On a payé deux
cotisations, donc, euh... deux ans à peu près ça.
peut-être un peu plus, non ? Parce-que regarde, un peu moins tu
penses (s'adressant à Ph) ?
Ph : Ouais
Na : On va direee...
Ph : ...Deux ans, voilà. Entre un an
et demi et deux ans.
Annexe 10 Cinquième
entretien
JC (cinquième entretien) le mercredi 7
février 2001 à 9h20
A notre domicile
41 ans, vient à l'association pour la branche Finance
et régler les problèmes informatiques (électroniques) et
de matériels de l'association (correspond au questionnaire n°8)
Après annonce
Jm : Comment as-tu connu le club ?
Jc : J'ai connu avec un dépliant dans
la boite aux lettres.
Jm : Ce dépliant, par qui il avait
été distribué ? Tu sais pas ?
Jc : Je sais pas, j'ai trouvé dans la
boite aux lettres, je sais pas qui c'est l'a distribué.
Jm : Alors, qu'est-ce qui t'as plu sur ce
dépliant ?
Jc : Euh... ben que ce soit un club
informatique, et puis... donc comme ça m'a intéressé,
j'suis allé au local pour voir un petit peu... pour avoir un peu plus
d'explications.
Jm : Et on t'as renseigné ?
Jc : Oui, oui, tout à fait, oui.
Jm : Et qu'est qu'on t'en as dit du club ?
Jc : On m'a expliqué, bon donc que les
principes d'entraide mutuelle... entre les membres, donc moi ça m'a
intéressé parce-que je connais pas mal la technique, je travaille
là-dedans, donc je pouvais aider les membres à ce
niveau-là... et j'allais surtout pour essayer d'apprendre un peu
à me servir des logiciels et... sur les PC.
Jm : On t'as parlé d'autres choses que
de l'entraide mutuelle ?
Jc : Je me rappelle pas bien là,
ça fait quand même deux ans. Ça fait loin, hein.
Jm : Euh... Est-ce que tu as
déjà eu une expérience de l'associatif ?
Jc : Oui, j'ai fait parti d'un club de photo,
quand j'étais au lycée.
Jm : Au lycée, et donc tu as
arrêté quand tu as fini d'être étudiant ?
Jc : Et c'est vrai que ça m'a bien
servi parce-que ça m'a permis d'apprendre comment marchait la photo et
tout ça, donc j'ai bien, j'ai bien apprécié.
Jm: Bon, donc tu avais bien
apprécié. Est-ce que actuellement tu fais partie d'une autre
association ?
Jc : Non, non. Autre que le Compu's Club,
non.
Jm : Finalement, qu'est-ce qui t'as conduit
à adhérer ? (silence) Dans le club, qu'est-ce qui t'as paru
intéressant, qui t'as fait dire « bon j'adhère,
quoi » ?
Jc : Ben, ce qui m'a intéressé,
c'est déjà d'avoir un local avec du matériel... donc pour
travailler déjà sur du..., sur du matériel en informatique
et puis surtout avoir d'autres personnes pour pouvoir échanger des
informations et tout ça.
Jm : Alors au-delà de l'informatique,
est-ce que tu cherchais quelque chose d'autre de précis ?
Jc : Au départ non, il n'y avait rien
de précis.
Jm : Rien de précis, au
départ.
Jc : Non, au départ, non.
Jm: Donc finalement, ce qui a
déterminé ta décision, c'est l'informatique ?
Jc : ...Tout à fait...
Jm : ...C'est la possibilité
d'apprendre des logiciels, et de pouvoir donner. Toi
éventuellement...
Jc : Et puis surtout d'échanger les
informations.
Jm : Echanger des informations. Euh... tu, tu
aimes donner ?
Jc : Ah ouais !
Jm : Qu'est-ce que ça t'apportes de
donner ?
Jc : Ben je pense que ça permet de
sortir des fois des... des personnes de leurs problèmes, et tout
ça. Si tu leurs donnes pas des fois, ils arrivent pas à s'en
sortir, et alors que c'est tellement facile, des fois, de donner juste un p'tit
truc et puis, et pi il s'en sort plus rapidement.
Jm : Et pour toi, ça t'apportes quoi
de donner ?
Jc : Une satisfaction de... de voir que...
celui qui reçoit, il est content !
Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler un
peu de toi, à l'époque de ta venue au club ? Tu travaillais ?
Jc : Oui je travaillais, donc je travaillais
pour un gros groupe, un groupe informatique qui était Siemens... et
à l'époque ils ont externalisé la, la maintenance,
C'est-à-dire ils ont sorti la maintenance du groupe, ils ont
monté une autre société, ils nous ont mis dedans, le seul
problème, c'est qu'ils ont licencié pas mal de personnes, et moi,
moi je me suis retrouvé avec deux personnes sur Valence, et j'avais
l'habitude d'échanger pas mal d'informations, et c'est ce manque
d'information qui me manquait à priori, et c'est pour ça que j'ai
cherché...
Jm : ...Autre chose ...
Jc : ...Autre chose pour, pour palier ce
manque.
Jm : Donc c'est ça, c'était un
complément au niveau professionnel ?
Jc : Tout à fait, c'est un
complément au niveau professionnel.
Jm : D'accord. Euh... Qu'elle était ta
situation familiale ? Tu es marié ? Tu as des enfants ?
Jc : Non, célibataire.
Jm : Célibataire, sans enfant,
Jc : Sans enfant,
Jm : Tu n'es toujours pas
marié ?
Jc : Non, non toujours pas.
Jc : Euh... tes parents, ils...
étaient engagés dans la vie associative ?
Jc : Euh... non. Ils font maintenant partie
d'un club 3e âge, mais c'est tout, non avant non. Pas du tout.
Jm : Quand tu étais dans le club
photo, quand tu étais jeune, je reviens un petit peu en arrière,
tu participais à une responsabilité, tu avais pris une fonction,
quelque chose ?
Jc : J'étais vice-président,
oui.
Jm : Vice-président ?
Jc : Oui.
Jm : Et ça t'avais plu à ce
moment là, d'être vice-président ?
Jc : Oui, oui.
Jm : Oui, et ça consistait en quoi
être vice-président ?
Jc : Palier au président et puis...
Jm : Ta charge t'imposait de faire quoi ?
Jc : Mais bon, c'était un petit club
on était...
Jm : Tu as un ou deux exemples
peut-être ?
Jc : Non, non, mais c'était un petit
club, on était combien, six, sept personnes pas plus, donc je veux dire,
c'était pas un club d'une centaine de personnes, donc... au niveau
membre, on était, c'était limité
Jm : Alors, depuis que tu es rentré au
club, apparemment tu y es depuis deux ans, tu y es encore, qu'est-ce qui fait
que tu y restes ? Qu'est-ce qui fait que tu restes sensible au monde
associatif et notamment au Compu's Club ?
Jc : C'est de rencontrer des personnes et de
d'avoir des contacts avec d'autres personnes. Ce qui permet d'avoir des
liens...
Jm : Tu es sensible à ce lien.
Jc : Ah oui, tout à fait.
Jm : Alors ce lien, il réagit, il
interagit de quelle façon ce lien ? C'est-à-dire est-ce que tu
peux me donner un ou deux exemples de situations dans lesquels le lien est
apparu ?
Jc : (silence) ...pfuu, Comme ça
non.
Jm : Bon, alors après si ça te
vient,
Jc : Oui, non comme ça ça vient
pas.
Jm : Alors aujourd'hui. Aujourd'hui, pour
toi, le club c'est quoi ?
Jc : (silence) Le club...
Jm : Qu'est-ce que ça
représente pour toi le Compu's club, aujourd'hui, pour toi ?
Jc : Ben déjà d'avoir pas mal
de membres, donc d'avoir pas mal de contacts avec des personnes, avoir un local
ou y a du matériel comme je dis, et puis de la documentation, ce qui
permet de trouver des fois, des, des petites astuces, euh...
Jm : Au delà de l'informatique,
au-delà de l'aspect matériel des choses est-ce que tu as une
autre représentation du club ?
Jc : Et puis bon, y a maintenant les
branches, donc il y a...
Jm : Oui, oui comment tu définirais le
club ? Si tu devais donner une définition du club, le club c'est...
C'est quoi le club pour toi, aujourd'hui ?
Jc : C'est un moment de détente, le
soir de passer une heure ou deux heures le soir à dialoguer avec des
personnes !
Jm : Et qu'est-ce que ça t'apportes ?
Jc : De pas rester seul chez moi,
déjà !
Jm : D'accord, donc, ça te permet de
rencontrer d'autres gens.
Jc : Tout à fait ! C'est surtout
ça, c'est les rencontres.
Jm : Qu'est-ce qu'il y a d'autres qui te
plais au club ?
Jc : Le principe des branches, moi je trouve
que c'est pas mal.
Jm : Le principe des branches ?
Jc : Oui ça permet de
sélectionner des... certains membres qui sont intéressés
par certaines activités.
Jm : Tu as un ou deux exemples ?
Jc : Ben la Bourse.
Jm : La Bourse ?
Jc : Oui.
Jm : Tu participes à la Bourse ?
Jc : Oui, tout à fait, oui.
Jm : Vous y faites quoi à la Bourse ?
Jc : Ben on essaye d'apprendre un peu les
rudiments de la Bourse, à savoir un peu comment ça marche, et
puis surtout d'essayer de monter un club boursier et d'investir ...euh en
Bourse.
Jm : Alors ça, est-ce que tu peux
m'expliquer un petit peu comment ça se passe ; l'organisation de
cette branche ?
Jc : L'organisation, donc pour le moment
chacun essaye de faire... d'apporter des informations, donc au niveau
documentation on a un classeur, et chacun fait un... un résumé
d'une leçon et qui l'expose aux autres membres, pour bien comprendre un
petit peu les termes de la Bourse, le fonctionnement de la Bourse.
Jm : Ça, c'était imposée
cette organisation-là pour comprendre la Bourse sous forme de cours, ou
est-ce que c'était décidé de manière
collégiale ? Est-ce que c'est à l'initiative d'une idée
qu'il avait été lancé ?
Jc : Ça été
décidé un peu par tout le monde, c'est une décision
collégiale, parce-que sinon... c'est vrai qu'on avançait pas
trop, parce-que si on n'a pas un fil conducteur, c'est difficile de,
d'apprendre comme ça sur le tas, donc ça permet d'avoir un...
avancement sur le... et d'avoir un fil conducteur surtout.
Jm : C'est important d'avoir un fil
conducteur ?
Jc : Ah oui, tout à fait. Oui, sinon
on part dans tous les sens, on et...
Jm : Comment vous vous êtes
organisés, pour faire à chacun votre tour, une leçon ?
JC : Y a un membre qui prend le
classeur. Il fait le résumé. Quinze jours après il le
donne aux autres membres. Et quinze jours après, il expose ce qu'il a
fait, ce qui permet que pendant 15 jours les membres peuvent lire
déjà le résumé, pour... euh... si z'ont des
questions à poser, pouvoir les poser.
Jm : Qu'est-ce que, quelle autre organisation
il y a ? il n'y a que ça, vous faites uniquement des cours pour la
Bourse ?
Jc : Ben maintenant, on va commercer à
investir, aussi, donc on est en trait de chercher... De chercher des
informations sur les sociétés... pour sélectionner les
sociétés.
Jm : Alors qu'est-ce qui vous motivent
justement dans investir ?
Jc : Déjà apprendre un petit
peu comment ça marche la Bourse, et puis surtout apprendre comment
marche l'économie française et mondiale.
Jm : Oui mais ça, on peut le faire
sans investir ?
Jc : Oui, mais si on a pas de but c'est
difficile.
Jm : Donc le but, ça serait :
investir de l'argent pour voir comment cet argent-là... Quel sentiment
il y aurait de différent entre "j'apprends sans investir" et
« j'apprends en investissant" ?
Jc : Ben disons que si on investit pas, je
pense qu'on va passer à coté des problèmes. Là
ça permet de se poser des problèmes, de les résoudre et...
Jm : Vous avez de l'espoir de gagner de
l'argent ? Ou alors c'est vraiment pour vous poser uniquement des
problèmes ?
Jc : Peut-être pas au club, mais
peut-être à coté on peut investir parce-que au club je
pense que c'est plutôt pour faire des essais, des trucs comme ça
et si on veut gagner de l'argent je pense qu'il faut le faire à
coté.
Jm : Et vous êtes dans l'organisation
générale de la branche, vous êtes organisés de
quelle façon ?
Vous êtes... vous travaillez seul ? Vous utilisez le
local comment ? Qui ? Il doit bien y avoir quelqu'un qui mène le
débat ? Combien vous êtes d'abord ? Au sein de ce club ?
Jc : On est combien ? huit, neuf, non, neuf,
neuf ... neuf je crois bien, on y est neuf membres, je crois bien, c'est
ça, neuf avec R.
Jm : Neuf en permanence ou...
Jc : Non, i en a qui viennent pas,
Jm : Neuf en globalité ?
JC : Neuf en globalité.
Jm : Neuf en globalité. D'accord.
Alors, donc ma question était : dans l'organisation même de
la branche, vous êtes organisés comment ? ... Parce-que neuf
personnes, euh... tout le monde ne peut pas faire tout et n'importe quoi !
Jc : Non, alors le problème, c'est
queeee... Donc le club est pas du moins... un club d'investissement n'est pas
fait. Donc les statuts sont pas posés, rien du tout. Donc il n'y a pas
de président, ni... Pour le moment, y a que le trésorier qui est
désigné, qui s'est désigné.
Jm : Un trésorier qui s'est
désigné ?
Jc : Oui.
Jm : C'est à dire, les autres n'ont
rien eu à dire ?
Jc : Non. Si ! On était d'accord !!
Comme i'avait pas d'autres volontaires, on a été d'accord !
(rires) Donc y a tout ça à faire aussi comme travail, à
poser les statuts et à organiser le club.
Jm: Donc, y a un trésorier chez
vous.
Jc : Oui.
Jm : Donc le trésorier c'est lui qui
mène les débats.
Jc : C'est lui qui mène les
débats, oui.
Jm : Oui
Jc : Oui, tout à fait.
Jm : Oui, et puis donc quels genres de
questions sont soulevés ? Si t'as un ou deux exemples ? ... Je parle
dans la relation avec les autres ?
Jc : Ouais, ben y a beaucoup de monde qui
aimerait bien que le club démarre beaucoup plus vite, c'est vrai
que...
Jm : Oui, mais dans l'interrelation, avec les
autres ? C'est à dire, comment vous communiquez avec les autres ? Quand
vous faites la leçon, i en a un qui dit : « ouais, tu
m'emmerdes » ou alors il dit : « ouais t'as
raison », comment ça se passe ?
Jc : ...Ça se passe... (souffle)...
Ça se mène tout seul le débat.
Jm : Ça se mène tout seul ?
Jc : Oui.
Jm : Est-ce que t'as des exemples, pour dire
que ça se mène tout seul ?
Jc : (souffle) Non pas comme ça,
mais... Non quand la personne, elle se pose son résumé, en
général les gens l'écoute. Bon c'est vrai qu'y a des
questions, ça c'est sûr !
Jm : Vous ne faites que ça ? Vous ne
faites que des résumés ? Vous ne faites rien d'autres ? Vous ne
parler de rien d'autre ?
Jc : ...Ben, on parle aussi des
sociétés, des.. des...
Jm : Oui mais au-delà de la Bourse,
qu'est-ce qui se joue d'autre au delà de l'étiquette Bourse, que
vous avez dans cette branche ? Il ne se joue rien d'autre ? Vous ne discuter de
rien, vous ne plaisantez jamais ? Vous êtes des statuts de cire,
qui...
Jc : ...Non quand même pas...
Jm : ...Vous éditez un cours, et les
autres...
Jc : Ah ben non !
Jm : Les autres y
disent : « ouais j'suis d'accord » alors, comment
ça se passe ?
Jc : ...Euh, euh, y a un débat qui se
crée, euh...
Jm : Alors ce débat, est-ce que tu as
un ou deux exemples de débat qui ont été virulents par
exemples, ou un débat...
Jc : Ben sur le risque, par exemple, y a eu
un débat que... les gens étaient pas tous d'accord !..
Jm : Les gens étaient pas tous
d'accord, comment ça s'est passé ?
Jc : Ben, disons qu'y en a beaucoup qui
avaient pas compris ce que c'était le risque, que... comme on le voit en
Bourse.
Jm: D'accord, donc y en a qui ont compris,
d'autres qui ont pas compris, d'accord, pas d'accord...
Comment ça c'est passé entre eux ? Entre les
gens ? Qu'est-ce qu'il y a eu, y a eu des réactions en disant :
« tu m'emmerdes, j'suis pas d'accord, je m'en vais
! », ... ?
Jc : Ben non, personne est parti, non !
Jm : Non, mais d'accord, mais quoi d'autre,
est-ce que tu as un ou deux exemples.
Jc : (silence) Je vois pas ce que tu
veux dire.
Jm : Moi, ce qui m'intéresse de
savoir, c'est comment vous agissez les uns par rapport aux autres. C'est pas le
sujet même qui m'intéresse, c'est pas de dire : « on
fait de la Bourse, on en parle, on en débat » ça ne
m'intéresse pas vraiment. Moi ce qui m'intéresse, c'est de dire
au moment où on a débattu de ça, i en a un, il s'est
insurgé, il a jeté la chaise par la fenêtre, ou alors,
euh... euh... i en a un qui a eu une autre idée, euh... ou alors on a
parlé des petits oiseaux pendant ½ heure, on vient une heure, on se
réunit une heure, une heure ½, ben on parle des oiseaux pendant une
heure, voilà c'est ça qui m'intéresse. C'est ce qui se
joue.
Jc : Ben oui c'est vrai, c'est vrai, quand on
lance un débat comme ça, des fois, on déborde, on reste
pas forcément que sur la Bourse.
Jm : Alors, vous parlez de quoi à ce
moment là ?
Jc : ...Ben de tout... euh.
Jm : De tout, de rien, de la vie de famille,
la vie professionnelle, Jc pitié !!!! (rires)
Jc : (rires) Je sais pas moi ce que tu
veux...
Jm : Ah ce que je veux, non ! C'est pas
ce que je veux, c'est toi comment tu le ressens, au-delà de
l'étiquette même.
Jc : Ben en général ça
tourne toujours autour de la Bourse quand même.
Jm : Oui d'accord.
Jc : Ça, c'est sûr.
Jm : D'accord, donc ça tourne autour
de la Bourse, mais entre les gens, euh... vous réagissez comment ?
...
(silence)
Jm : Vous vous disputez ? Euh, je sais pas
moi, il doit bien y avoir...
Jc : Bien sûr, i en a qui sont pas
toujours d'accord.
Jm : Entendons-nous bien, vous êtes
neuf personnes, il y a un trésorier qui..., donc il y a de l'argent
quelque part, vous êtes des statues de cire ? Vous venez, vous partez,
vous dites au moins bonjour, vous parlez de tout, de rien. Les gens qui sont
autour comment tu les perçois ? « Tiens il y a une
personne je la vois, elle est comme ça, elle est comme
ça. »
(silence).
Jc : Ouais mais c'est difficile aussi
de juger comme ça.
Jm: C'est pas un jugement. C'est comme tu le
perçois ?
Jc : Ben, disons qui en a quand même
qui viennent, y sont un peu statiques, dans le Club, mais bon, ils attendent
peut-être de voir comment va tourner le Club, euh... et puis i en a
d'autres qui sont beaucoup plus actifs, ça c'est sûr, hein.
Jm : Bon, alors, qu'est-ce queeee...
qu'est-ce qui est important pour qu'il y est un bon fonctionnement dans cette
branche ?
Jc : Je pense qu'il faut... La solution c'est
de démarrer quand même le Club, parce-que là, il est pas
démarré.
Jm : Mais, pour qu'il y est un bon
fonctionnement dans la branche, la branche aujourd'hui, elle fonctionne,
apparemment, elle fonctionne, il y a des gens qui sont passés...
Jc : ...Oui...
Jm : ...Qui sont partis, i en a d'autres qui
arrivent ?
Jc : Oui
Jm Qu'est-ce qui les a fait venir ? C'est la
Bourse ? L'argent ? L'appât d'un gain ? Ceux qui sont partis,
pourquoi ils sont partis ? Euh.. Parce qu'ils gagnaient pas assez ou parce
qu'ils avaient des problèmes avec les autres ?
Jc : On n'a pas... On a jamais... On a jamais
investi. Donc on a jamais pu gagner d'argent déjà, donc je pense
qu'on a été un peu trop lent à démarrer, donc,
c'est pour ça que le... Dès qu'on démarrera, le plus
rapidement possible, ce sera... très bien. Ou sinon, ce qui sont venus
dernièrement je pense que c'est juste pour apprendre la Bourse, euh..
Jm : Donc, le fonctionnement aujourd'hui,
ça marche bien, aujourd'hui la Bourse, ça marche bien ou
ça marche pas bien ?
Jc : Ben disons qu'on a pas investi, donc, on
peut pas savoir si ça marche bien.
Jm : Non mais... la branche finance existe
depuis combien de temps ?
Jc : Depuis (rire), depuis un an et demi.
Jm : Depuis un an ½, donc depuis un an
½, vous vous réunissez ?
Jc : Oui, mais...
Jm : Alors qu'est-ce qui se passe dans ses
réunions ?
Jc : Y a un, un arrêt, quand
même, pendant presque six mois, là hein,
Jm : Cinq mois, oui.
Jc : Cinq mois, oui.
Jm : Donc pendant, pendant, oui un an ½
moins cinq mois...
Jc : ...Ça fait treize mois, oui.
Jm : Pendant ces treize mois, vous vous
réunissez, qu'est-ce qui se passe ? Au-delà de la Bourse, est-ce
qu'il y a autre chose ?
Jc : (silence ) Ben non, on parle plus de
Bourse qu'autre chose, hein.
Jm : Alors, pendant qu'on était
fermé, vous faisiez quoi à la Bourse, vous aviez
arrêté ?
Jc : On a arrêté pendant
combien...
Jm : ...Cinq mois...
Jc : A peine, hein, parce-que on
s'était réuni chez MS (9è entretien, ndlr).
Jm : Pourquoi chez MS ?
Jc : Parce-que c'était la plus
près du club, et pi qui avait un local à nous passer... Donc, on
se réunissait là !
Jm : Oui, MS, tu la perçois comment MS
?
Jc : ...(silence de réflexion) je la
perçois comment ? fu...
Jm : Comme une vieille sorcière (sur
le ton de la plaisanterie provocatrice, ndlr) ?
Jc : Non pas du tout, non elle est
là... (s'insurgeait-il ! Ndlr)
Jm : Tu discutes avec elle ?
Jc : Ah ouais, tout à fait.
Jm : Vous discutez de quoi, ensemble ?
Jc : ...Ben de tout et de rien ! C'est pas...
Jm : C'est quoi tout et c'est quoi rien ?
Jc : (rires) Ça dépend des
jours, des fois du beau temps, des fois de ses problèmes...
Jm : Ah oui, pourquoi vous parlez du beau
temps ?
Jc : ...Ben des fois, peut-être qu'on a
pas grand chose à dire, donc on se parle du beau temps, mais des fois,
quand j'allais chez elle, on parlait de jardinage, ou, parce-que i'avait son
jardin, ou elle parlait de ses problèmes informatiques...
Jm : Et, ça te faisait plaisir
ça ? Tu aimes bien parler du jardinage ?
Jc : Ha oui, tout à fait oui.
Jm : Pourquoi ? Tu aimes ça, ça
t'apportes quoi ?
Jc : J'aime bien jardiner puis...
Jm : Comment tu te sens, quand on parle de
jardinage, ou quand tu jardines ? Tu te sens comment ?
Jc : J'aime bien jardiner, donc, j'aime bien
savoir un p'tit peu...
Jm : Je veux dire, quand tu jardines, tu fais
la gueule ? tu ronchonnes ?
Jc : Ah ben non ! Pas du tout !
Jm : Tu te sens comment alors ? ... (rires)
« Je me sens joyeux, j'entends les oiseaux »
Jc : (rires) Je sais pas moi, je m'sens bien
! C'est tout !
Jm : Tu te sens bien,
Jc : Oui
Jm : Alors, ce bien se caractérise
comment ? (silence) Tu as de l'énergie ? tu es motivé ?
Jc : Ah, bé, Bien sûr, j'ai de
l'énergie, je suis motivé !!
Jm : Parle de toi un peu !!!
Jc : Ouaiiiiiis, mais c'est difficile !
Jm : Je sais, c'est difficile, prends ton
temps, prends ton temps.
Jc : Ouais, je sais pas moi, comme j'aime
bien la nature, c'est vrai, que jardiner, pour moi c'est, c'est une bonne
chose, ça me permet d'avoir... pour moi c'est un loisir !
Jm : Bon, on va revenir un petit peu en
arrière, est-ce que tu peux me donner deux, trois expressions pour
décrire le club ?
Jc : Pour décrire le club... euh...
Déjà, notre devise c'est l'entraide mutuelle. Donc, pour moi
c'est vrai que c'est un bon principe. Ouais, pour moi, la vie du club, c'est
surtout l'entraide mutuelle, ça évite que les gens y viennent
juste prendre sans donner... parce-que un club, si personne donne, bon, ben,
ça peut pas fonctionner... ça c'est sûr.
Jm : Alors, on va prendre la chose
différemment : si tu devais convaincre un copain, un copain de
travail, un copain, un ami quelconque, qui ne connaît pas le Club, mais
que tu aimerais attirer au club, parce-que tu penses que ça serait
bénéfique pour lui. Comment tu présenterais le Club ? Tu
lui en dirais quoi ? tu parlerais d'informatique, bien sûr, c'est
l'étiquette informatique, mais tu lui dirais quoi d'autre ?
Jc : ...je lui dirai quoi d'autre ? ben,
qu'il, qu'il peut venir déjà essayer certaines machines, certains
logiciels... qu'il a peut-être pas la possibilité de le faire chez
soi.
Jm : Ça, c'est l'informatique,
Jc : Oui, ça, c'est l'informatique.
Jm : Tu lui dirais quoi d'autre du Club
?
Jc : Et puis bon je lui expliquerais les
branches qui existent, et voir s'il y en a une qui l'intéresse.
Jm : Oui, et tu les expliquerais comment ses
branches ? Donc les branches, tu expliquerais chaque branche, fait telle et
telle chose...
Jc : ...Voilà, oui...
Jm : ...et tu lui dirais quoi des branches ?
Parce-que, si tu lui expliques que ça, il va venir en consommateur, il
va payer 200 F, et puis, il va venir utiliser le club.
Jc : Ouais, le seul problème, je sais
pas s'il peut donner quel'chose... donc c'est à lui de voir aussi, s'il
peut donner quel'chose
Jm : Mais est-ce que tu lui en parlerais ?
Jc : Et puis bon, à la rigueur, on
peut lui dire, dès qu'il a appris, il peut réapprendre à
d'autres membres, ça oui.
Jm : Alors quelles valeurs tu attribues au
Club ? On va essayer de voir différemment... Quelles valeurs tu
attribuerais au Club ?
JC : Quelles valeurs comment ?
Jm : Quelles valeurs tu attribuerais au Club
? Est-ce... qu'est-ce qui te parait important qui flotte dans le Club, mais qui
n'est pas formaliser quoi, qui est pas un ordinateur à taper sur un
piano, mais qui est autre chose qui flotte, des valeurs, on est attaché
à des valeurs au Club, on a un agrément, on a bien des valeurs
quelque part...
Jc : ...C'est surtout...
Jm : ...Ces valeurs-là quelles
sont-elles pour toi ?
Jc : Ben, pfou, moi, pour moi, c'est plus une
rencontre qu'autre chose, hein... le Club hein.
Jm : Une rencontre ?
Jm : Oui tout à fait, une rencontre
avec d'autres personnes, c'est vrai que, bon d'être affilié
à certaines... d'autres associations, c'est pas ce qui
m'intéresse le plus moi, pas ce que je cherche le plus hé.
Jm : Oui mais quel autre... Comment dire la
chose, tu sais ce que c'est qu'une valeur ? une valeur...
Jc : Oui
Jm : Ben moi je suis attaché, quand je
parle, on m'écoute, c'est le respect, la tolérance, c'est le
civisme, c'est... Au débat, ben on peut discuter, qu'est-ce qui fait
qu'on se dispute pas finalement, c'est ça les valeurs,
Jc : Oui.
Jm : Alors qu'elles sont les valeurs du Club
qui font que ça fonctionne bien à la branche finance ? Que vous
vous disputez pas quand vous débattez ? Que vous êtes
organisés ? Que...
Jc : Ben déjà, ça
permet... euh... quand les gens viennent dans une branche, je pense qu'ils
l'ont choisi parce-que ça leurs plaisaient, donc déjà...
Jm : D'accord pour les gens, mais toi, toi,
qu'elles sont pour toi les valeurs ?
JC (long silence). Euh... (re-silence long)
je sais pas moi.
Jm : Euh... Dans la branche où vous
êtes, bon, tu m'as dit que tu fonctionnais, y'avais un trésorier,
y'avais des débats, est-ce que, euh... quoi d'autres dans la branche
qui, qui te paraît intéressant que tu... Qui te parait être
quelque chose qui te... que tu ne trouverais pas ailleurs ? (silence) S'il y a
un trésorier, y a de l'argent ?
Jc : Oui
Jm : Si il y a de l'argent, l'argent il est
mis où ? C'est le trésorier du club ?
Jc : Non, non il est mis sur un compte.
Jm : Non, non je veux dire, le
trésorier de votre branche, c'est le trésorier du Club ?
Jc : Je sais même pas, non, non. Je
sais même plus qui c'est le trésorier... (rires) Non non c'est pas
le même.
Jm : Alors, c'est pas le trésorier du
Club, alors, c'est le trésorier de la branche ?
Jc : ...de la branche, hum...
Jm : Alors si vous avez un
trésorier dans la branche, c'est que vous avez des sous à la
branche, et donc par déduction, vous le mettez où cet argent ?
Jc : Ben, à la banque, pour le moment
en attendant d'aller...
Jm : A la banque, sur un compte ?
Jc : Sur un compte en attendant d'aller
sur...
Jm : Alors ça veut dire quoi ? Vous
avez un trésorier, qui est indépendant du Club, vous avez un
compte...
Jc : ...Ça veut dire...
Jm : ...qui est indépendant du Club...
ça veut dire quoi ?
Jc : Qu'on compte bien remonter un Club !
Jm : Oui, mais ça veut dire aussi que
vous êtes autonomes !
Jc : Autonomes, oui.
Jm : Voilà ! Vous travaillez tout
seul, vous vous organisez tout seul, vous avez des prises de
responsabilités au-delà de l'organisation générale
du Club. Ça c'est ce qui en découle...
Jc : Oui tout à fait. C'est vrai qu'on
ne dépend plus du Club, à part qu'on est dans son local, c'est
tout.
Jm : Voilà, vous êtes dans ses
locaux, vous êtes autonomes. Voilà, vous rendez compte de temps en
temps au club de ce que vous faites ?
Jc : ...peut-être pas assez....
Jm : Peut-être pas assez ?
Jc : Hum, parce-que, c'est vrai, je sais pas
si tout le monde est au courant de ce que l'on fait.
Jm : Alors de qu'elle manière... Vous
faites déjà des choses ?
Jc : Ça y est, on passe souvent un
article dans le... dans le... Bulletin Membre. ...Mais bon, je sais pas si tout
le monde le lit correctement.
Jm : Ça intéresse
peut-être pas tout le monde ?
Jc : Ça intéresse
peut-être pas tout le monde, tout à fait.
Jm : Bon, est-ce que vous suivez un autre
projet que celui du club d'investissement ? Parce-que y' en a qui peuvent
vouloir comprendre la Bourse sans nécessairement vouloir investir.
Jc : Tout à fait, ben y a
l'école de bourse, qu'on appelle le CEB, c'est l'école de bourse.
Qui va être à part, par rapport au club d'investissement donc les
gens peuvent faire partie du CEB sans faire partie du club d'investissement.
Jm : Est-ce que vous avez un autre projet ?
Que le Club d'investissement ?
Jc : ...Euh pour le moment non.
Jm : Non alors, comment ça a vu le
jour, le C.E.B. ? Quand tu y es rentré, il existait déjà ?
Jc : Non.
Jm : Non, comment ça a vu le jour ?
Jc : Ben parce qu'il y en a trois ou quatre
qui voulaient faire de la Bourse, et donc on s'est...
Jm : Tu faisais parti de ses trois ou quatre
?
Jc : Oui, au départ, oui.
Jm : Est-ce que tu te souviens de ce que vous
en avez dit, c'est toi qui l'as construit avec deux, trois autres personnes,
alors ?
Jc : Oui.
Jm : Est-ce que vous vous souvenez ce que
vous en avez dit pour le construire ?
Jc : Ben on a dit qu'on pouvait faire un
club, et puis voir déjà ce qu'on pouvait faire et...
Jm : Alors comment ça s'est passer
ensuite ? Comment vous avez fait pour le créer ?
Jc : ...Ben disons que pour le moment il est
pas créer, on a juste créé la branche,
Jm : La branche, comment vous avez fait pour
créer la branche ?
Jc : Je m'en rappelle plus ! (rires) Je m'en
rappelle plus... comment ça c'est passé, ça s'est
passé naturellement ! (rires)
Jm : (rires) ...Alors, naturellement,
ça veut dire quoi ?
Jc : Avoir réservé un soir pour
se réunir, et puis...
Jm : Donc, vous étiez membres du Club,
et... y a quelque chose qu'il faut préciser là, vous êtes
membres du Club, vous dites, ben, « nous on veut créer un
club d'investissement, donc on va monter une branche »...
Jc : Donc déjà on a
demandé à certains si les gens étaient
intéressés ou pas, quand même.
Jm : Donc vous avez demandé alentour
si les gens pouvaient être intéressés, euh... donc y a des
gens qui ont du répondre favorablement ?
Jc : Oui tout à fait, oui.
Jm : Et donc ça c'est passé
comment pour la construire cette branche ? Vous avez dit,
« bon ben on se réserve cette plage horaire là,
point. » Quoi ?
Jc : Au départ, c'était un peu
comme ça, oui.
Jm : Oui, ça a été
comme ça ? Et au niveau du Club, personne a réagit ? Personne a
rien fait ? ça n'a pas paru curieux en disant : « non mais
attendez là, vous êtes où là ? Vous êtes
dans un Club, vous avez une idée vous voulez monter une branche ?
Ça se fait pas comme ça » non, personne a...
Jc : Non je ne me rappelle pas.
Jm : Non tu te rappelles pas de ça ?
Tu expliques ça comment toi qu'il n'y est pas eu de réaction ?
Jc : Ben déjà que dans le
Compu's Club y a déjà pas mal de liberté à ce
niveau là. Donc, c'est vrai que on peut faire pas mal de choses... au
niveau des branches... créer des activités, donc, à ce
niveau là, donc y a pas eu de problème à ce niveau
là.
Jm : Donc, vous avez eu une large
liberté, vous avez monté votre branche. Et ensuite, alors,
ça s'est passé comment ? Vous avez fait de la pub, et puis vous
vous êtes organisés comment ? Je suppose que ça a dû
cafouiller par moment, vous avez dû réajuster des choses.
Jc : Ben, on a commencé
déjà à regarder sur Internet, et pi essayer de faire
des... portefeuilles fictifs, mais bon ça a pas été un
grand succès, ça. Parce-que le problème on y connaissait
rien du tout à la Bourse, donc, on est plus repartis maintenant sur la
formation que sur...
Jm : Qu'est-ce qui te paraît
déterminant dans la conduite du projet ? Dans la conduite de la branche,
du projet, ou du Club investissement ? Qu'est-ce qui te paraît
déterminant ?
Jc : C'est surtout la formation, je pense,
être...
Jm: la formation ?
Jc : La formation de, de la Bourse. Parce-que
pour moi on est, des, des débutants, hein.
Jm : Oui, et cette formation, elle est
prodiguée par qui ? Quand tu disais tout à l'heure, vous aviez
des cours entre vous alors...
Jc : ...Entre nous...
Jm : ...C'est une autoformation alors ?
Jc : Oui, c'est vrai, il faudrait qu'on
trouve une autre personne qui connaisse la Bourse, qui peut nous apporter
quelque chose, et surtout... surtout nous orienter un petit peu de quel
coté il faut aller.
Jm : Vous ne vous êtes jamais
approché de... d'autres personnes, de professionnels, de
spécialistes, de...
Jc : Si, si, on est allé voir des
professionnels...
Jm : Et ? ...
Jc : Donc on est allé dans un cabinet,
donc...
Jm : Oui, mais, ces professionnels, ils vous
ont aidé ?
Jc : Ah oui, tout à fait, ils nous ont
expliqué un petit peu, mais on y est pas allé très
souvent, et puis maintenant, y a une personne qui est prête à
venir tous les mois, ça c'est... pour nous ça peut devenir
intéressant.
Jm : C'est intéressant pour vous.
Jc : Tout à fait, oui.
Jm : Ça va vous apporter quoi ?
Jc : Du professionnalisme, surtout, et puis
surtout, peut-être, un fil conducteur de savoir dans quelle direction il
faut aller.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te ferait quitter
la branche ?
Jc : (silence) Peut-être un manque de
temps.
Jm : Manque de temps ? Rien d'autre dans les
relations avec les autres ? Qu'est-ce que c'est qui te ferait quitter la
branche ?
Jc : Non, non, non, c'est plus une question
personnelle, manque de temps, un truc comme ça, mais c'est pas une...
pas une question de relation.
Jm : Si tu te disputais avec quelqu'un, tu ne
quitterais pas la branche ?
Jc : Moi ça sera difficile de
disputer, de me disputer avec quelqu'un déjà. Donc, à ce
niveau là, y a pas de problème.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te fait rester dans
la branche ?
Jc : Apprendre la Bourse, et puis comprendre
surtout l'économie des... de la société
française.
Jm : Ok, on va poser la question
différemment, qu'est-ce que, qu'est-ce qui se passe, dans le groupe qui
ne relève pas du projet, qui ne relève pas de l'étiquette
Bourse ? De l'étiquette de l'investissement, des finances ? Qu'est-ce
qu'il se passe d'autre dans ce groupe ?
JC : ...Qu'est-ce qu'il se passe
d'autre...
Jm : Oui, au-delà de la
Bourse ?
Jc : ...A coté de la Bourse ? Non ?
Jm : Oui à coté de la
Bourse, mais dans la branche(silence). On l'a presque abordé tout
à l'heure, tu disais qu'il y avait des débats, j'aimerais savoir
comment se passent ces débats, quoi. Est-ce que tu as un ou deux
exemples d'un sujet que vous avez débattu ? Et comment ont réagi
les uns et les autres ?
Jc : ...Ben y'avais un débat, sur la
rapidité du, de la formation du Club, donc i en a qui étaient
vraiment pressés, d'autres non, c'est vrai que... peut-être
à ce niveau là, i en a qui, ils auraient
préféré que ça démarre plus vite. Mais bon
c'était pas facile à démarrer plus vite...
Jm : Mais dans les débats, donc, les
relations que vous avez eues, qu'est-ce qui se joue ? Qu'est-ce qui se dit ?
Comment ça se dit ? Et comment les gens réagissent ?
Jc : Ouaaais, en général c'est
pas violent quand même. Faut pas...
Jm : C'est pas violent, je sais pas ce que
ça veut dire, peux-tu préciser ? Est-ce que tu as un ou deux
exemples.
Jc : Ben, c'est sûr, i en a qui sont
pas toujours contents de, de comment sont menés la branche.
Jm: Oui, mais est-ce que tu as un ou deux
exemples ?
Jc : Je dis sur la rapidité de, de la
création du Club.
Jm : Non, mais un ou deux exemples dans le
sens, ben, « tel jour à telle heure on a discuté
avec telle personne de telle chose ».
Jc : Houlà, moi je... je pourrai pas
te préciser comme ça.
Jm : « Une personne a dit telle
chose, une personne était pas d'accord, elle a eu telle ou telle
réaction ». Comme je te disais tout à l'heure,
« elle a jeté sa chaise par la
fenêtre », « elle attrape au
colback », « elle s'est fait crêper le
chignon » ou alors au contraire « on les a
laissés parlé », « on s'est
entendu », « on a pris une décision, en
votant à la fin », etc. etc. Ça se passe comment
quoi ? Tu y es, tu le vis ça, ça se passe comment ?
Jc : Je veux dire, je peux pas te
préciser exactement comment ça se passe, le jour et tout
ça, je me rappelle pas moi.
Jm : D'une
manière générale...
Jc : ...Il y a eu, en
général... On laisse débattre les gens qui s'expriment
jusqu'à la fin.
Jm : Qui c'est "on" ?
Jc : Ben le groupe
Jm : Le groupe se laisse débattre,
lui-même ?
Jc : Oui tout à fait.
Jm : Alors, comment il débat ?
Jc : Il faut quand même écouter
tout le monde, hein. Faut avoir les avis de tout le monde.
Jm : Alors ça c'est une
règle ?
JC : Oui.
Jm : Alors vous attendez que tout le monde
ait exprimé son avis.
Jc : Oui tout à fait, et après
c'est vrai qu'il faut prendre une décision, mais au niveau du groupe
Jm : Alors, comment vous la prenez cette
décision ?
Jc : S'il faut, et bien on vote,
Jm : S'il faut, on vote ?
Jc : Tout à fait, oui.
Jm : Euh... Est-ce que tu connais
l'organisation générale du Club ? (silence). Donc c'est par
branche ; Qu'elles branches tu connais ?
Jc : J'en connais, ben je connais... CEB donc
le Club de Bourse. Du moins l'école de bourse, et puis Comnet et c'est
tout, les autres je les connais pas vraiment.
Jm : Non, mais tu en as entendu parler ?
Jc : Bien sûr, j'ai entendu
parlé, c'est pas ce qui m'intéresse le plus, je crois qu'il y a
la littérature, mais ça, ça m'intéresse pas du
tout... y a la PAO, là. Oui, ça, à la rigueur ça,
ça pourrait m'intéresser mais j'ai pas toujours le temps non
plus... parce-que... j'ai, je travaille quand même à coté,
donc, surtout un manque de temps qui me...
Jm : Alors qu'est-ce que tu viens chercher
aujourd'hui au Club ?
Jc : ...Ben ça fait plusieurs fois que
je te le dis : c'est surtout les rencontres de gens, et puis les
recherches d'informations.
Jm : Oui, mais aujourd'hui ? Ça c'est
au départ, tu m'as dit « je venais chercher des
informations », alors aujourd'hui tu viens chercher la
même chose ?
Jc : Toujours la rencontre oui, toujours la
rencontre de personnes.
Jm : Donc apparemment tu la trouves cette
rencontre, cet échange ?
Jc : Bien sûr ! Bien sûr, sinon
je viendrai plus.
Jm : Sinon tu ne viendrais plus ?
Jc : Oui.
Jm : Ah donc, qu'est-ce qui te ferait quitter
le club ? Tu dis « ne plus retrouver l'échange, la
rencontre » Quoi d'autre encore ? Le temps, tu as parlé
du temps...
Jc : Oui ça, c'est surtout le temps,
parce-que...
Jm : Quoi d'autre encore, si ça te
plaît vraiment le club, et que tu n'as pas trop le temps, tu arriverais
à en trouver quand même, ou pas ? Ou tu arrêterais ?
Jc : Non j'essayerai d'en trouver un peu
moins qu'aujourd'hui, mais bon, je le... au moins y venir une fois par semaine
au Club
Jm : Alors, est-ce que tu peux me dire
pourquoi tu participes à ce projet Finances ? Au-delà de ton
intérêt qu'il peut y avoir pour la bourse ?
Jc : Moi, l'économie ça m'a
toujours intéressé, donc j'aimerais bien comprendre comment
ça marche.
Jm : Tu participes depuis deux ans, hein, au
Club. Quels ont été pour toi les moments forts ? De
l'association ? Qu'est-ce que tu en retiens de l'association ? Qu'elles
sont les moments forts ? Est-ce que tu as un ou deux exemples à me
donner de moments forts ?
Jc : Oui, c'est quand on a retrouvé un
local.
Jm : C'était un moment fort pour toi ?
Jc : Oui, parce-que j'avais peur quand
même qu'il s'arrête là...
Jm : Ah, oui ?
Jc : Ah oui, je me suis dit :
« si ça reste encore 6 mois sans, sans local, il va pas rester
grand monde. Pour moi, ça a été un moment fort ça,
hein... Euh...
Jm : Y a un autre moment fort ? Ce moment
fort là tu l'as ressenti comment ?
Jc : Ben, une re-vie, une...
Jm : Une re-vie oui ?
Jc : Une re-vie du Club, parce-que...
Jm : Physiquement, ça s'est ressenti
comment ?
Jc : Ben déjà, avoir... pouvoir
revenir à un local, tout ça. Avoir...
Jm : Et dans la tête, à ce
moment-là, tu l'as ressenti comment dans la tête ?
Jc : (silence ) j'ai ressenti ça
euh... (rires) c'est difficile ! J'ai du mal des fois à... à
m'exprimer... mes sentiments.
Jm : Non, non mais ça fait rien, dis
le simplement. C'est dire « quand on a rouvert, ben
j'étais super content, j'étais dynamique, j'étais...
ça s'est ressenti dans mon boulot », je sais pas moi,
c'est pas des sentiments.
Jc : Ressenti dans mon boulot, j'irai pas
jusque là.
Jm : C'est pas une psychanalyse, c'est pas
mon propos.
Jc : C'est vrai que j'étais content,
et en plus c'est vrai que...
Jm : Alors, être content, ça
s'est caractérisé comment "être content" ?
Jc : ...Euh... je, je sais pas comment je
peux... (rires)
Jm : Alors, euh... Qu'est-ce que tu retiens
de ta participation au Club ?
Jc : ...Qu'est-ce que je retiens de ma
participation au Club ? ...
Jm : Qu'est-ce que ça t'as
apporté ?
Jc : Ce que ça m'a apporté ?
Surtout au début je te dis, euh...
Jm : Non mais aujourd'hui, aujourd'hui par
rapport au début ?
Jc : Aujourd'hui, c'est vrai que je donne
souvent plus que ce que ça m'apporte.
Jm : Et ça, ça te donnes,
ça t'apportes quels sentiments, ça ?
Jc : Ça, c'est sentiment de d'essayer
de... d'apporter des... qu'est-ce que je pourrais dire ? ...
Jm : Le fait d'apporter plus que ce que
tu reçois ça te fait plaisir ? euh...
Jc : Bien sûr ça me fait
plaisir, parce-que ça me permet de mettre peut-être mes
compétences... Au service des autres membres.
Jm : Oui, mais tu aimerais quoi ? Tu aimerais
apprendre un peu plus ? Tu aimerais...
Jc : J'aimerai peut-être apprendre un
peu plus sur... surtout au niveau logiciel, mais bon là c'est pas
évident.
Jm : Et au niveau des gens, tu disais tout
à l'heure : « ça évite d'être
seul à la maison » donc ça enlève une
certaine solitude, le fait de rencontrer, bon voilà...
Jc : Tout à fait.
Jm : Au niveau de cette solitude, ça
t'a apporté une convivialité, ça t'a apporté une...
Jc : Une convivialité, oui tout
à fait.
Jm : Quoi d'autre ? (silence) Alors, est-ce
que quelque chose a changé pour toi ? A titre personnel pas au niveau de
l'informatique, ni au niveau de la Bourse, mais pour toi, personnellement
est-ce que quelque chose à changé ? ...Par exemple,
« avant j'étais renfrogné, maintenant j'ai le
sourire jusqu'aux oreilles tous les jours », quoi.
Jc : Non, je pense pas que ça m'a
changé beaucoup.
Jm : Ça n'a rien changé ?
Jc : Non.
Jm : Mais ça a changé
déjà ta solitude.
Jc : Oui, ça a changé la
solitude. Oui. Mais non au niveau caractère, je pense pas que ça
m'a changé quelque chose.
Jm : Non, pas au niveau caractère,
au...
Jc : Oui bien sûr,
Jm : Dans tes attitudes ? Dans...
Jc : Plus une joie de vivre, de dialogue et
tout ça !
Jm : Cette joie de vivre se
caractérise de quelle façon ? (silence) Si tu veux me donner un
ou deux exemples qui te font dire « ah ben ça, ça
caractérise ma joie de vivre » ?
Jc : Non, comme ça non... (rire)
Jm : La question, je vais la tourner
différemment, est-ce que cette joie de vivre se caractérise par
une participation plus fréquente au Club, par exemple ? Par la
discussion plus facile avec les autres par exemple ?
Jc : Ah oui, tout à fait, c'est vrai,
peut-être je m'exprime plus facilement... qu'avant. Bon mais je pense
qu'il n'y a pas eu que le Club, hein, y a eu... en même temps, j'ai
participé à un CE dans ma boîte, donc ça m'a permis
de m'exprimer beaucoup plus qu'avant, mais bon, c'est vrai, y a pas eu que...
je veux dire y a eu ce déclenchement, mais y a pas eu que le Club.
Jm : Y a pas eu que le Club, très
bien. Alors, y a pas eu que le Club et c'est ce que tu avais fait autour, avec
le Club, qui ont fait que tu as changé, hein ?
Jc : Tout à fait, oui.
Jm : Ça, c'est une
globalité ?
Jc : Oui, une globalité, oui.
Jm : ...Quand tu viens au club, dans quel
état d'esprit tu te trouves ? Tu te sens comment ?
Jc : Je me sens bien, je me sens... non je me
sens très bien... j'aime bien le Club.
Jm : Ok, qu'est-ce qui fait que
aujourd'hui... Alors tout à l'heure, je t'ai posé la question
à propos de la branche, qu'est-ce qui fait que tu y restes, là
c'est au niveau du Club, qu'est-ce qui fait que tu restes au Club ? Tu as pris
des fonctions dans le Club ? Des responsabilités ?
Jc : Non, non.
Jm : Pourquoi ?
Jc : Non, parce-ce que c'est un manque de
temps, et puis...
Jm : Un manque de temps ?
Jc : Ouais, tout à fait.
Jm : C'est-à-dire que tu disposes de
combien de temps ?
Jc : Ben déjà tous les week-end
je ne suis pas là.
Jm : Tous les week-end tu n'es pas
là.
Jc : Donc y a plus que la semaine, et bon le
soir, euh... tout dépend de mon travail, si je finis un peu tard, je
peux pas venir au Club, hein ! Je passe du temps...
Jm : Et les autres membres qui ont pris des
responsabilités au sein du Club, d'après toi, est-ce que c'est
parce qu'ils ont plus de temps, qu'ils ont pris des responsabilités ?
Jc : Peut-être pas forcément
peut-être pas, je sais pas, non.
Jm : D'après toi, comment ils font ?
Jc : Ben peut-être ils se
débrouillent, peut-être ils ont eu peut-être, plus envie que
moi, sûrement !
Jm : Plus envie ? Tu as moins envie en ce
moment ?
Jc : Non ! Non mais bon.
Jm : Tu peux en avoir moins envie. Ça,
ça m'intéresse par contre.
Jc : Non, non, c'est vrai, j'ai
peut-être pas trop envie de m'investir peut-être au niveau
responsabilité du Club.
Jm : Oui, et pourquoi ? A part le temps...
Jc : Je préfère, hein, et
surtout par le temps, je préfère m'investir peut-être dans
d'autres branches qui...
Jm : Tu préférerais t'investir
dans d'autres branches, laquelle par exemple ?
Jc : Comnet ou... C.E.B. Bon c'est les deux
branches où je fais partie, c'est tout.
Jm : Chez Comnet, tu peux me parler de
Comnet, de la branche Comnet ? (silence) Donc je vais reprendre un peu les
mêmes questions que j'avais prises pour le CEB, au niveau de Comnet,
euh... ça marche comment Comnet ?
Jc : Comnet, ben c'est une branche qui veut
faire de... de l'Internet. Donc on essaye déjà de gérer la
connexion Internet et pi essayer de monter un site Internet ou... extranet...
Un truc comme ça... pour, pour le Club.
Jm : Alors, comment ça se passe pour
les membres ?
Jc : ...Pareil que...
Jm : C'est-à-dire pareil ?
Jc : Ben y' a aussi un meneur.
Jm : Y a un meneur ?
Jc : Du moins un meneur, y a une personne qui
est un peu plus responsable de la branche.
Jm : Et elle s'est auto
désignée, ou elle a été élue par les autres
?
Jc : Je ne sais pas du tout, si elle s'est
désignée. Je suis arrivé un tout petit peu après,
donc je ne sais même pas comment ça c'est fait !
Jm : Ah, tu es arrivé après,
pour Comnet hein ?
Jc : Oui
Jm : C'est-à-dire tu as
participé à la création pour Comnet, non ?
Jc :, non, c'est après. Et là
aussi, y a eu pas mal de... de, de changement, de roulement, de membres, j'ai
l'impression.
Jm : Y a eu combien de membres, aujourd'hui a
peu près ? Chez Comnet ?
Jc : Je sais pas, on se retrouve six, non ?
Six, sept par là, je sais pas. Je sais même pas qui c'est qui est
membre exactement là.
Jm : Oui, mais à peu près, en
gros on peut dire, on se retrouve à deux, trois on se retrouve à
une dizaine...
Jc : Non, non, non pas une dizaine, à
cinq, six pas plus !
Jm : cinq, six ?
Jc : Pas plus non.
Jm : D'accord, euh... alors comment ça
se passe... dans la branche Comnet, entre les membres, je t'ai
déjà posé cette question, mais je vais essayer de la
préciser, euh... depuis que le Club a rouvert, puisque je te parlais
tout à l'heure que la Finance a rouvert, là, Comnet a dû
redémarrer aussi...
Jc : Oui, mais il a démarré
plus tard...
Jm : Beaucoup plus tard ?
Jc : ...parce-que nous, à la
Bourse, on se réunissait chez un particulier, que le Comnet non, donc on
a redémarré que quand y avait les locaux. On a perdu encore plus
de temps que la Bourse.
Jm : Qu'est-ce que ça t'as fait, quand
Comnet a dû arrêter ? Comnet ou le CEB ont dû arrêter ?
Le CEB, tu m'as dit que tu craignais que ça ne redémarre pas,
mais tes sentiments profonds...
Jc : ...Y a pas que le C.E.B., hein. Le Club
s'il ne redémarre pas.
Jm : Ne redémarre pas ?
Jc : Ah ben, si on retrouvait pas de local...
Jm : Ça t'aurais fait quelque chose ?
Jc : Ah oui, tout à fait, oui.
Jm : Pourquoi ?
Jc : ...Ben ça...
Jm : Vas-y, vas-y, t'es presque à
dire.
Jc : Non, ben, parce-que c'était,
j'avais pu rencontrer des personnes, pour moi, c'est un lieu de rencontres,
donc j'allais perdre ce lieu de rencontres, surtout, à ce niveau
là.
Jm : Perdre ce lieu de rencontre ?
Jc : Hum.
Jm : Donc pour en revenir à Comnet,
euh... comment ça se passe au sein de Comnet ? Euh... lorsque vous avez
des, des débats ? C'est pareil, vous êtes organisés de
la même façon ? Vous êtes autonomes ?
Jc : C'est pareil, c'est... en
général...
Jm : Vous avez un compte en
banque ?
Jc : Pas encore. ça va pas tarder !
Jm : Ça va pas tarder ? C'est
prévu ?
Jc : C'est prévu, donc... oui.
Jm : Qu'est-ce que tu y fais, toi, dans
Comnet ?
Jc : Ben, je suis Trésorier.
Jm : Trésorier ? Pourquoi tu es
Trésorier de Comnet ?
Jc : Oh, parce qu'il faut bien prendre des
responsabilités de temps en temps, quand même !
Jm : Oui, tu l'as pris un peu à contre
coeur, ou finalement...
Jc : ...Non, pas du tout...
Jm : ...c'est pas dérangeant, ou
bien... ?
Jc : Non, ça me dérange pas,
parce-que c'est pas...
Jm : C'est pour rendre service ? Ou c'est
pour... finalement tu peux dire « ça peut m'apporter
quelque chose » ?
Jc : Non, je pense que ça peut
m'apporter quelque chose.
Jm : Alors, qu'est-ce que ça peut
t'apporter ?
Jc : A gérer déjà un
compte de plusieurs personnes, et tout ça...
Retournement de K7 = ¾ h
Jm : Donc, tu disais que ça pouvais
être une bonne expérience d'être trésorier, que
ça pouvait t'apporter quelque chose pour gérer...
Jc : Gérer les comptes, et puis
surtout de... c'est surtout des comptes de tout un groupe... qui peut
être intéressant.
Jm : Alors, entre les gens, qu'est-ce que
c'est, qu'est-ce qui te paraît déterminant ? Vous avez un
projet donc, installer Internet, un Intranet...
Jc : Un Internet, oui.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te paraît
déterminant dans la conduite de ce projet ? Ou dans la conduite de la
branche ? On va prendre plus large.
Jc : ...Ben, c'est le même
problème que la Bourse, je pense que c'est... ça risque de... un
problème de compétence. Donc il va falloir avoir la
compétence, pour créer ce site... ça, il va falloir se
l'acquérir parce-que je pense, qu'on ne l'a pas aujourd'hui.
Jm : Donc, vous avez besoin de
compétence, vous ne les avez pas ? Et comment vous faites pour les
trouver ses compétences ?
Jc : Pour le moment, y a pas grand chose de
décider.
Jm : C'est à dire, vous attendez que
le 25 décembre, que le Père Noël vous apportent les
compétences ?
(rires)
Jc : Non ! Déjà non, le
principal c'est d'essayer de se connecter déjà sur Internet...
avec une ligne grand débit. Donc, ça c'est la priorité,
dés qu'on aura ça, bé, on va se lancer après dans
le, dans la création du site. Donc il faut qu'on choisisse un logiciel
pour faire ça... et puis... ben on envisagera tous les problèmes
au fur et à mesure, je pense.
Jm : Alors, qu'est-ce que c'est qui te ferait
quitter la branche ?
Jc : ...Ben pareil, le manque de temps,
surtout, si...
Jm : Pour la Finance, tu me disais manquer de
temps, puis finalement tu t'étais investi dans Comnet en plus, t'as en
plus pris des fonctions de Trésorier.
Jc : Oui.
Jm : Donc, le temps... y a autre
chose !
Jc : Oui, parce-que ça tombe bien,
parce-que c'est toujours le lundi, donc, ça me fait juste... Je me
bloque tous les lundis, je sais, et comme ça, c'est bon. C'est vrai,
à la rigueur, s'il fallait que je me bloque d'autres soirs, je serai
pas... moins sûr, mais là, je sais, par exemple, tous les lundis
sont bloqués, donc c'est quand même plus facile pour moi.
Jm : Bon... Alors, bon on va arriver à
la fin de cet interview, de cet entretien, mon cher ministre. Alors, qu'elles
sont, selon toi, selon toi hein, les obstacles à une participation plus
importante au club ?
Jc : (réflexion) Pour moi, je pense,
c'est le manque de matériel performant.
Jm : Ah oui, au niveau de l'informatique ?
Jc : Oui,
Jm : Mais participer dans son
fonctionnement ? Participer dans son organisation ? Participer...
qu'est-ce qui ferait que des gens viendraient participer, pour toi hein ?
Jc : Qui viendraient au club ?
Jm : Oui.
Jc : Moi je pense que c'est... le manque de
matériel c'est un peu gênant, parce-que, souvent les membres, ils
ont une machine qui est plus performante que, euh... qu'au Club. Et
ça... c'est pas une bonne chose.
Jm : Au départ, i'avait les ¾
d'une machine, au départ quand le club s'est créé, et
pourtant, i'avait une trentaine de personnes, qui venaient prendre des
responsabilités, des fonctions, etc. Donc i'avait bien autre
chose ! Donc, au-delà du matériel, qu'est-ce que
d'après toi, il y aurait ?
Jc : Les fonctionnalités, ça
c'est sûr, mais c'est autre chose, les fonctionnalités, tout
ça. Mais en tant que membre, c'est sûr que je regrette un petit
peu, là, au niveau du club.
Jm : Oui, le matériel, c'est entendu,
c'est entendu.
Jc : Le matériel, oui c'est vrai que
c'est pas facile d'avoir du matériel.
Jm : Oui, ça, c'est entendu, mais...
bon le matériel est un obstacle, mais est-ce qu'il y a d'autres
obstacles pour quelqu'un qui voudrait... s'investir, euh... mettre en place
d'autres branches. Parce-que dire qu'il y a des branches, c'est bien mais...
Jc : ...Non, je pense pas...
Jm : ...il y a autre chose qui se joue,
plutôt. « Je viens pas que pour
l'informatique ». Si on veut créer une branche, c'est
qu'il y a autre chose, que l'informatique.
Jc : Non, non, je pense, que si les gens
veulent créer une branche, y a pas de problème au niveau du Club.
Puisque nous on l'a fait au niveau de la Bourse, d'autres personnes peuvent le
faire pour d'autres branches.
Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait faire pour
améliorer le club ? Au-delà du matériel informatique.
(silence) Est-ce qu'il faut peindre les murs en jaune ?...
Jc : Non, le local...
Jm : Est-ce qu'il faut mettre trois
call-girls à l'entrée.
Jc : Ça oui, ça tu peux le
faire ! Ça tu peux le faire ! Non le local, il est impeccable, c'est
vrai qu'au niveau local, là...
Jm : Avant, on avait un local qui
était pas si impeccable que ça, et pourtant i'avait quand
même une centaine de membres.
Jc : Oui, tout à fait.
Jm : Cent vingt membres, il y avait.
Jc : Mais bon, le problème, y a pas
beaucoup de monde qui vient, je trouve, hein, parce-que quand je viens le soir,
c'est vrai que c'est le lundi, euh... on se retrouve à sept ou huit. Il
pourrait y avoir plus de monde que ça. Moi, y a des personnes, des
membres que je n'ai jamais vus. Bon peut-être je ne fais pas partie de la
même branche... ou je viens pas en même temps qu'eux... mais y a
beaucoup de membres que je connais pas moi, hein, je connais très peu de
membres.
Jm : Et ça, c'est dû à
quoi ?
Jc : C'est dû à quoi ? Ben
je ne sais pas, peut-être qu'on vient pas au même moment,
peut-être qu'on a pas les mêmes intérêts... c'est
sûrement ça, hein. Peut-être que je viens pas assez souvent,
aussi.
Jm : Tu te rappelles de cette enquête
que j'avais mené en avril ?
Jc : Oui.
Jm : Donc, y a neuf mois, déjà,
oh ! Ben ça passe vite, hein. Il y avait eu les résultats sur un
des Bulletins Membres, à la question « si vous êtes
toujours membre, qu'est-ce qui vous fait y rester ? » tu
avais marqué la convivialité et l'entraide.
Jc : Hum.
Jm : C'était pas
l'informatique ?
Jc : (silence) ...Non... Mais c'est moi,
c'est plus un lieu de rencontres que... Non, c'est vrai qu'au départ, je
suis venu au club informatique, mais c'est plus avoir un lieu de rencontre et
un échange d'informations.
Jm : Qu'est-ce que tu entends par
convivialité ?
Jc : ...Convivialité, c'est,
convivialité avec les membres.
Jm : Oui, avec les membres, mais qu'est-ce
que tu entends par « convivialité avec les
membres » ?
Jc : Pouvoir discuter de... de tout et de
rien.
Jm : De tout et de rien, est-ce que tu as un
ou deux exemples quand vous discutez de tout et de rien ? Dans quel
état d'esprit tu te trouves ?
Jc : ...dans quel état d'esprit...
euh...
Jm : Comment tu te sens quand vous discutez
de tout, de rien ? Alors que tu venais pour l'informatique ?
Jc : Oui, mais c'est vrai, qu'on peut parler
de sports, on peut parler de n'importe quoi, de...
Jm : Dans quel état d'esprit, tu te
sens ? A ce moment là ?
Jc : D'être heureux, d'être... de
pouvoir échanger des opinions, des...
Jm : Heureux de pouvoir échanger des
opinions ?
Jc : hum.
Jm : Et généralement, cet
échange d'opinions, ça se passe comment ? Sans heurt, avec des
heurts, y a des conflits ?
Jc : Non, en général, ça
se passe sans heurt, quand même... Je pense que les membres, ils se
respectent entre eux, donc, ils n'ont pas...
Jm : Alors, à la
question "Qu'êtes-vous venu chercher au club ?" tu avais
marqué une ambiance et un échange, donc c'était pas de
l'informatique ?
Jc : Non !
Jm : Alors, qu'est-ce que tu entends par
ambiance ? Parce-que, quand tu as adhéré, l'ambiance tu la
connaissais pas ?
Jc : Non.
Jm : Donc, maintenant, avec deux ans de
recul, tu la connais, cette ambiance ?
Jc : Oui, tout à fait, oui.
Jm : Alors, comment tu pourrais la
définir cette ambiance ?
Jc : L'ambiance, c'est de... c'est
d'être... de... quand on rentre dans ce local, d'être bien, de...
de faire ce qu'on veut un p'tit peu... et...
(long silence)
Jm : L'ambiance se caractérise par
quoi ? Est-ce que tu as des mots pour dire, ben,
« ça, ça défini l'ambiance »
? Est-ce que quand tu arrives, y a de la musique, y a un groupe folklorique
grec qui danse sur les tables...
Jc : Non, non, pas du tout !
Jm : On boit de la bière, on mange
une choucroute, je sais pas moi ?
Jc : Non, mais je sais pas, je cherche pas
ça, c'est, pouvoir dialoguer.
Jm : Non, mais sans la chercher, tu as
marqué : qu'est-ce que tu es venu chercher : une ambiance, donc il
faut définir cette ambiance.
Jc : Pour casser ma solitude, c'est surtout
ça, l'ambiance, donc ça me permet de rencontrer des gens, des
personnes.
Jm : Oui l'ambiance, donc c'est... alors,
"êtes-vous content d'y venir ?" tu as répondu "oui", "pouvez
vous expliquer pourquoi ?" tu as marqué "parler avec des personnes
qui ont la même passion que moi", là, il s'agit bien
d'informatique.
Jc : Oui, ou pas forcément ou de
Bourse.
Jm : ...de Bourse ?
Jc : De Bourse, c'est pas forcément
d'informatique.
Jm : Donc, tu es venu dans un Club
informatique pour faire de la Bourse.
Jc : Non, au départ, non.
Jm : Non, mais finalement deux ans
après, on constate que tu es venu initialement dans un Club informatique
et que tu fais finalement de la Bourse.
Jc ... De la Bourse, oui.
Jm : Qu'est-ce qui explique ça ?
Jc : Peut-être un concourt de
circonstances, parce-que...
Jm : Un concourt de circonstances ?
Alors quel genre de concours de circonstances ?
Jc : Ben peut-être que... que j'ai
rencontré des personnes qui étaient intéressés par
la Bourse, donc, on a voulu monter une branche, à ce niveau-là.
Si j'avais rencontré personne, peut-être qu'on aurait pas
monté cette branche, ou... Et puis bon, c'est surtout le fait que le
Club accepte d'avoir des branches, et des trucs comme ça. Donc que,
c'est vrai que ça, ça facilite le travail.
Jm : "Pensez-vous que...", à la
question, "pensez-vous que le club puisse parfois soulager une certaine
solitude", tu avais répondu "oui" et tu l'as exprimé au cours de
l'entretien... Effectivement, chez toi, t'es tout seul. Cette solitude se
caractérise comment chez toi ? On est seul, mais c'est quoi, tu tournes
en rond, tu souffles, tu regardes la télé...
Jc : Non, je trouve...
Jm : Tu es pendu toute la journée au
téléphone.
Jc : Non, pas du tout.
Jm : Je sais pas, moi, c'est pour citer des
exemples.
Jc : Non, c'est bon je regarde la
télé ou je fais de l'Internet, je fais de l'informatique chez
moi. Mais bon à la rigueur, je préfère le faire au Club,
que chez moi tout seul... Ça permet deee... d'échanger des
informations.
Jm : A la question "le club est il pour vous,
un lieu de débat et d'échanges où vous pouvez exprimer des
idées" tu as répondu "oui". Est-ce que tu peux me dire, euh...
quel genre d'idées tu as déjà débattu et que tu as
pu exprimer ?
Jc : Ben par exemple... sur le système
d'exploitation Linux on a pu débattre avec certains membres et... donc
ça permet de voir un petit peu s'il y a des gens qui étaient
déjà intéressés par Linux et s'ils s'en
servaient.
Annexe 11 Sixième entretien
Jo (Sixième entretien) le mercredi 7
février 2001, 13 heures. A notre domicile.
Le Pilote de la branche Finance. Actuellement travaille
(commercial informatique) mais après plusieurs emplois
éphémères et de longues périodes de chômage
(plus de 3 ans). 52 ans. Adhérent depuis le début de
l'association (02.10.97). (Egalement Pilote de la branche Comnet). Correspond
au questionnaire n°2.
Après annonce.
Jm : Alors, comment as-tu connu le
Compu's Club ?
Jo : Et ben, moi c'est pas compliqué,
c'est toi qui avais fait la proposition quand j'étais chez MA (premier
bailleur de l'association, ndlr), puis on a démarré ensemble,
puisqu'il fallait un membre de Micro Avenir, à l'époque,
j'étais volontaire.
Jm : Pourquoi, il fallait un membre de MA
à l'époque ? Tu te rappelles ?
Jo : Ben, parce-que c'était dans les
locaux de MA et puis R. (le patron de MA, ndlr) ne voulait pas que ça se
fasse tout seul dans son coin, il voulait absolument avoir un petit
contrôle quelque part.
Jm : Et ça a posé un
problème particulier, ça, tout le monde était d'accord
?
Jo : Oh ben, y'a pas eu de problème du
tout, ça gênait pas.
Jm : Non ?
Jo : Non.
Jm : Qui t'a parlé de monter un Club
?
Jo : C'était toi.
Jm : C'était moi, j'étais venu
avec une idée, je t'en avais parlé de quelle façon ? Tu
t'en rappelles à l'époque ?
Jo : C'est loin. C'est loin, c'est loin,
c'est loin, c'était en 98, non 97, 97. On a démarré en
octobre 97. ouais donc, ça c'était fait en...
Jm : On en avait parlé un petit peu
avant quand même ?
Jo : Oui, mais septembre - octobre... mais
pas, c'était après les vacances, c'était après les
vacances, on en avait parlé, histoire de faire venir les jeunes.
Voilà, l'idée de base c'était de faire venir les jeunes
chez MA, en fait, pour faire marcher la boutique, c'était l'idée
de base, autant que je me souvienne et puis, on est parti de là,
quoi.
Jm : Et y'avait autre chose qui avait
été exprimé et qui t'avait paru intéressant
au-delà de faire venir les jeunes dans la boutique ? Tu avais
retenu autre chose, tu te rappelles d'autre chose ?
Jo : Non, à l'époque, la seule
chose que je voyais, effectivement, c'était de rester auprès de
la Micro Informatique et de continuer à bricoler là-dedans.
Jm : Parce-que c'est ton dada ?
Jo : Parce-que c'est mon dada oui.
Jm : Très bien. Alors, qu'est-ce qui
t'a séduit, en fait, de participer à ce, à cette...
à la construction de ce Club au départ ? Pourquoi tu as
été d'accord ?
Jo : Eh ben, c'est pas compliqué,
c'était tout simplement pour avoir l'impression de faire quelque chose
de nouveau, de différent du boulot habituel quoi.
Jm : Parce-que tu travaillais en
informatique ?
Jo : Je travaillais en informatique.
Jm : A ce moment là. Euh... Est-ce que
tu as déjà une expérience de l'associatif ? Est-ce que tu
en avais déjà eu une avant le Compu's Club ?
Jo : Extrêmement petite, j'étais
gamin, quand on avait monté un Club de philatélie, à
l'école, je devais être en 3e ou un truc comme
ça, j'étais Trésorier à l'époque.
Jm : Oui et ça t'avait plu ?
Jo : Oui, ça m'avait plu, mais j'ai
pas beaucoup de souvenirs de ça, parce-que c'était assez court,
c'était sur le dernier trimestre que ça c'est fait et puis
après j'ai quitté l'école.
Jm : Ah, une fois que tu as quitté
l'école, tu as quitté le Club ?
Jo : Oui oui, j'ai tout quitté en
même temps.
Jm : Très bien, tu fais partie d'une
autre association actuellement ?
Jo : Non, aucune.
Jm : Tu y as pensé peut-être
?
Jo : Non, même pas.
Jm : Non, même pas ?...Alors, qu'est-ce
qui t'a conduis à te ré-adhérer au Club tous les ans ?
Jo : En fait, c'est pas compliqué.
Euh... c'est pas compliqué... c'est très compliqué en
même temps. En fait, j'ai quitté une région, une femme, un
métier, tout un tas de choses... euh, sur un coup d'un ras-le-bol. En
fait, j'avais une petite vie, dans un petit coin et ça ne
m'enthousiasmait pas du tout, donc j'ai complètement changé, j'ai
changé de région, changé de métier... J'ai un
historique, j'ai créé une entreprise qui a coulé, donc
derrière ça, je me suis retrouvé Rmi. Donc, je me suis
senti repartir dans le mauvais sens. Et le fait de faire partie d'un Club,
ça me permettait d'avoir une accroche quelque part et de... de vivre un
peu mieux dans la région, en fait, avec... avec des relations.
Jm : Donc, c'est ce qui t'as conduit
à... Qu'est-ce qui t'as conduit à te ré-adhérer au
bout d'un an ?
Jo : Euh.... Ben en fait, la
continuité, elle est venue du fait que... bon, je voulais pas
lâcher le Club, même si des fois, moralement j'avais pas envie d'y
participer, j'avais pas mal de problèmes psychologiques qui m'ont un peu
freiné... mais ça m'a pas empêché, je ne quitterai
jamais le Club, uniquement parce qu'il y a un lien, y'a un relationnel, que
j'ai démarré ça et que je veux plus le lâcher
maintenant.
Jm : Très bien, tu disais moralement
t'avais pas envie, par moment t'avais pas envie d'y participer, à ces
moments là, comment ça c'est passé ?...Euh, tu
étais moralement fatigué et donc c'est ce qui a fait que tu t'es
éloigné du Club ?
Jo : Y'avait un peu ça et plus
d'énergie en fait. J'avais plus envie de, de, de m'embêter avec un
tas de trucs, donc, c'était plutôt un manque d'énergie
suite à ce problème psychologique, en fait.
Jm : D'accord, parce-que
généralement, quand on a une... un p'tit souci, qu'on fait partie
d'un Club, au contraire, on multiplie les rencontres, puisque tu le disais
toi-même, c'est un lieu qui permet d'avoir des liens, donc quand on est
un peu déstabilisé, à la limite... c'était pas
ça encore pour toi à l'époque ?
Jo : Ben, c'était pas un peu
déstabilisé, c'était totalement
déstabilisé.
Jm : Oui, justement, le fait d'être au
Club, comme tu le disais tout à l'heure garder ce lien...
Jo : ...Non, il fallait que, que, que je me
ressource moi-même, intérieurement déjà. Il fallait
qu'intérieurement je sois prêt à relancer la machine et
tant que ça c'était pas fait, je pouvais pas avancer.
Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait en fait, que
tu es revenu ?
Jo : Et ben... euh... petit à petit,
j'ai retrouvé du boulot, par... de façon archaïque, mais,
bon, c'est ce qui m'a permis de raccrocher tout doucement dans le circuit, dans
le "système", entre guillemet.
Jm : La période qui était
moralement déstabilisée, c'était une période ou tu
avais perdu ton emploi ?
Jo : J'avais perdu mon entreprise.
Jm : Ton entreprise ?
Jo : Mon entreprise. Ouh alors, c'est
compliqué : mon entreprise, derrière ça le Rmi. Donc,
y'avait un aspect social négatif...
Jm : Pardon, pour préciser... au
moment ou, enfin c'est au moment du Club... hein...
Jo : Au moment du Club....
Jm : ...tu avais ton entreprise au
moment du Club ?
Jo : Non, au moment du Club, c'était
fini oui oui, j'étais chez MA (le nom du magasin de notre ancien
bailleur, ndlr)...
Jm : Voilà, donc à un moment,
tu t'es éloigné un peu du Club, c'est ça ?
...Parce-que tu étais moralement déstabilisé ?
Jo : ...Chômage et puis donc...
Jm : Donc, tu avais perdu ton emploi,
à ce moment là...
Jo : ...J'avais perdu mon emploi, à ce
moment là...
Jm : ...Et tu étais en recherche
d'emploi ?
Jo : J'étais en recherche d'emploi,
j'ai trouvé des petits boulots, ça a pas marché non plus.
Donc psychologiquement, je retombais un petit peu dans des trucs très
difficiles.
Jm : Est-ce que le Club a fait quelque chose
pour toi ? Pour t'aider à retrouver un emploi ? (silence) Là, je
précise une chose : tu peux vraiment dire les choses, ce qui
m'intéresse c'est vraiment le ressenti, quoi.
Jo : Euh...non, moi je pensais que le Club
aurait plutôt était une gêne, pour chercher du boulot.
Jm : Oui... une gêne ?
Jo : Oui plutôt une gêne,
parce-que, bon, j'ai l'impression, qu'on me tenait comme un grand technicien,
très fort, très puissant qui pouvait faire un peu n'importe quel
boulot. Quand on me parlait de travail, c'était souvent pour me
retrouver dans le même contexte que MA qui était un contexte
totalement défavorable et je voulais plus rentrer dans ce
circuit-là. Donc c'est ça aussi, qui m'a un peu freiné de
ce coté-là.
Jm : C'est la correspondance qui y avait avec
l'étiquette du Club et l'emploi que tu recherchais, qui était
trop proche à ce moment là et qui a fait que tu t'es
éloigné parce-que tu n'avais plus d'emploi ?
Jo : Oui tout à fait, voilà,
i'avait...en résumé c'est ça !
Jm : Si je devais reformuler, c'est
ça, hein ?
Jo : Oui, mais c'est ça et en
même temps, je voulais progresser dans le boulot de la Micro informatique
et j'ai suivi pas mal de stages.
Jm : Pas mal de stages ?
Jo : Oui, ça c'est une période
aussi ou le Club, je l'avais laissé totalement tombé parce-que
j'étais trop pris.
Jm : D'accord, tu avais un projet en
rejoignant le Club, à l'époque ?
Jo : Ouais, j'avais un projet d'Internet de
façon locale, en fait, C'est-à-dire : c'était un
petit truc qui marchait localement, où les gens pouvaient se connecter,
ils pouvaient créer des petites annonces, des tas de choses comme
ça. Et puis ce projet, je l'ai jamais mené à terme,
parce-que après... bé... la vie allant... j'y croyais de moins en
moins, puis j'ai laissé un peu tombé.
Jm : Alors, donc c'est...c'est... Qu'est-ce
que tu attendais du Club à l'époque, quand il a... quand il
est... quand tu l'as monté ?
Jo : Ben, au début où j'ai...
où on a monté le Club, en fin de compte, j'avais... j'attendais
rien du Club, j'avais plutôt envie de tout donné au Club.
J'attendais rien du tout en fait.
Jm : Rien du tout, au départ ? Et
quel intérêt tu en avais ?
Jo : Ben, l'intérêt, c'est ce
que je disais, c'est de... d'avoir un circuit relationnel, un système
qui permettait d'avoir une attache sur la région.
Jm : Oui, c'est vrai, c'est redondant, cette
question.
Jo : Ouais (rires)
Jm : Excuse-moi ! Est-ce que tu peux me...
Alors, tu m'as parlé déjà de toi à l'époque,
hein, au moment ou tu es venu au Club... ta situation familiale, à
l'époque, c'était quoi ? Tu étais marié ?
Jo : ...Quand je suis arrivé au
Club... j'étais en instance de divorce... un divorce qui a duré
10 ans... mais je vivais maritalement déjà...
Jm : Tu vivais maritalement... Donc tu
travaillais chez MA ?
Jo : Ouais.
Jm : Euh.... Est-ce que tes parents
étaient engagés dans la vie associative ?
Jo : Pas du tout.
Jm : Est-ce que tu as baigné là
dedans ?
Jo : Non, pas du tout, au contraire.
Jm : Dans la vie publique, peut-être
non ?
Jo : Pas du tout.
Jm : Pas du tout non plus ?
Jo : C'est le contraire.
Jm : Alors, qu'est-ce qui fait que tu as
été sensible à la vie associative ? Parce-que tu ne
connaissais pas, n'ayant pas baigné dedans, tu as une vague
expérience étant jeune...
Jo : Non, c'était un peu....
Jm : Qu'est-ce qui t'as plu dans le monde
associatif et particulièrement dans le Club ?
Jo : C'était le relationnel
uniquement... Le fait de connaître d'autres personnes... (silence) Le
fait de connaître d'autres personnes et puis de pouvoir apporter des
conseils, des choses comme ça, surtout en micro informatique, parce-que
c'était mon dada, déjà.
Jm : Très bien, alors...
Aujourd'hui... maintenant on va passer à aujourd'hui. Ça,
c'était au début quand le Club s'est monté, aujourd'hui le
Club ça représente quoi pour toi ?
Jo : Ben pour moi, aujourd'hui le Club
ça représente deux choses intéressantes : à
savoir le financement parce-que bon j'ai toujours à pouvoir gagner de
l'argent un petit peu par ce biais là, donc, c'est toujours le
coté argent qui m'intéresse et puis Comnet, ben parce-que, bon,
les réseaux Internet et tout ça, ça reste toujours un
p'tit peu mon dada...
Jm : J'ai pas compris une chose, le... tu
disais « chercher de l'argent ». Pourquoi tu
disais ça ? Tu pensais que le Club pouvait t'apporter de l'argent ?
Jo : Non, pas le Club par lui-même,
mais la section Finance du Club.
Jm : Ah, la section Finance !
Jo : La section Finance, la section Finance.
Non, non pas le Club, pas du tout, au contraire, j'en donne.
Jm : Ouais, la cotisation ?
(rires)
Jo : Ouais voilà. (rires)
Jm : Alors, aujourd'hui, au-delà de
tes participations Comnet et Finance... quelle image tu as du Club aujourd'hui
? Au-delà de l'informatique hein. Est-ce que c'est uniquement une
étiquette informatique ou est-ce que tu t'aperçois qu'il se joue
autre chose dans le Club, ça représente quoi ? Quelle image tu en
as ? Qu'est-ce qui te plait ?
Jo : En fait, le Club aujourd'hui, le Club,
le Club, le Compu's Club, en fait... qu'est-ce qu'il apporte aux gens, en fin
de compte, il apporte...
Jm : Pas nécessairement apporter...
Jo : Ce que j'y vois, en fin de compte,
c'est...euh, un vivier de personnes, en fin de compte, qui se... qui se voient
régulièrement et puis qui discutent d'un tas de choses, en plus.
Et ça, apparemment, c'est quelque chose qui donne beaucoup de...
beaucoup d'entrain, en fait.
Jm : Beaucoup d'entrain ?
Jo : Ouais,
Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples de,
de... qui montrent que ça donne de l'entrain ?
Jo : Ben, déjà y'a un seul
truc, c'est Ms (9è entretien) qui a longtemps avoué lâcher
les Finances et puis qui reste, parce-que, bon, on est un petit groupe sympa,
on discute bien et ça se passe bien.
Jm : D'accord.
Jo : Ça, c'est un exemple qui... qui
est vraiment flagrant !
Jm : On y reviendra tout à l'heure,
pour poursuivre le guide, hein, on y reviendra. Alors, qu'est-ce qui te plait,
toi au Club ? (silence) Au-delà de l'informatique toujours ? (silence)
On est bien d'accord, hein, c'est savoir ce qui fait lien. Maintenant si c'est
l'informatique seule qui fait lien...
Jo : ...non, moi ce qui me plait
là-dedans, c'est qu'on rencontre des amis.
Jm : Des amis ?
Jo : Moi, je vois plus comme ça,
ouais.
Jm : C'est quoi, un ami pour toi ?
Jo : Un ami, c'est quelqu'un... c'est
quelqu'un qu'on peut rencontrer facilement, qu'on peut discuter facilement...
on peut lui rentrer dedans, i dit rien ou quand il se met en pétard, on
arrête... (rires) c'est un système relationnel qui permet de... de
revoir des gens régulièrement, de, de pas les oublier, de
toujours les garder en mémoire.
Jm : Est-ce que justement en mémoire,
tu as un exemple de ce genre de relationnel... de ce genre de chose qui s'est
produite ?
Jo : Ben, y'en a un, c'est JM ! (rires)
Jm : Ou un autre peut-être !
Jo : Pan !
Jm : Ou un autre peut-être ?
Jo : Un autre ? Qui c'est que je revois
régulièrement, j'aime bien revoir ? C'est L. (7è
entretien,ndlr), par exemple, Jc (5è entretien, ndlr), c'est pareil,
c'est des gens que j'aime bien revoir, discuter avec eux, que ce soit technique
ou autre, peu importe, mais ça...ça crée un petit esprit
d'équipe quelque part.
Jm : Est-ce que tu as un exemple de quelque
chose de précis dont vous avez discuté ou il y a eu une
réaction de l'autre coté, où vous avez eu un
échange ?
Jo : ... Ben c'est des échanges
souvent anodins, donc, je les ai pas tous retenus, mais bon, il suffit des fois
que je demande un truc, bon très rapidement, je suis servi...
Inversement, ça se passe pas toujours de la même manière,
mais bon, en général, on essaye toujours de s'entraider
mutuellement. Exemple rapide : Jc (5è entretien), je demande les
statuts de la société, le lendemain matin, je les avais dans mon
E-mail.
Jm : Comment tu définirais le Club
aujourd'hui ? Si tu devais donner une définition ? Le Club c'est...
c'est ça... c'est ça... c'est ça...
Jo : (long silence) J'ai jamais
réfléchi à ça mais je dirais que... le Club
aujourd'hui c'est.....c'est.... c'est quoi, en fait ? Pour moi le Club,
c'est... c'est un ensemble de personnes qui s'y rencontrent
régulièrement et qui ont des petites activités qui les
touchent directement. Je le vois un peu comme ça, en fait, des
activités mais autres que purement informatiques.
Jm : D'accord, donc, tu dis
« autres que purement informatique », tu, tu
penses à quoi ?
Jo : Ben que ce soit le CEB, Comnet... la
Littérature, les jeunes, tout ça se sont des trucs, bon ça
tourne autour de l'informatique, ça c'est clair, mais... la base
même, c'est pas que l'informatique en fait.
Jm : Oui, tu vois, alors, cette
base-là, si tu devais la définir, tu la définirais comment
cette base ?
Jo : (long silence) ben moi, j'appellerai
ça un petit village.
Jm : Un petit village ?
Jo : Où tout le monde se
connaît.
Jm : Tout le monde se connaît ?
Jo : Ouais, je verrai ça un peu comme
ça.
Jm : Bon, parce-que dans un village,
qu'est-ce qu'il s'y passe ? Entre les gens ?
Jo : Ben, y'a la communication entre les
gens, déjà.
Jm : Oui, donc on peut communiquer.
Jo : On peut communiquer, on peut poser, on
peut avoir de l'aide éventuellement, si on a un soucis, on peut poser
des questions, avoir des réponses. Et tout le coté relationnel,
c'est, c'est.. je pense que ça rejoint un petit peu... ce qui manque
aujourd'hui dans la vie, en fait : dans le temps, dans les petits
villages, tout le monde se connaissait, bé, aujourd'hui, on est tous un
peu anonyme quelque part et ça permet de se retrouver un petit peu comme
dans un village. C'est pour ça que je vois un peu comme ça.
Jm : Alors, si on devait pousser un petit peu
plus loin et essayer de donner des noms, des termes à cette
communication, à cet aspect villageois, d'entraide et. Euh.. On
pourrait, on pourrait le décrire comment le Club ? Quel... quelles
valeurs on pourrait attribuer au Club ? Quelles seraient ses valeurs, en
quelque sorte, son fondement ?
Jo : Pour moi, le Club ce serait plutôt
une communauté.
Jm : Une communauté ?
Jo : Une communauté.
Jm : Dans le sens de... ?
Jo : Ben où on se retrouve tous, c'est
comme dans un village quoi, c'est la communauté du village.
Jm : Bon, mais dans les villages, y'a aussi
des conflits, je veux dire, y'a des heurts, y'a des débats qui sont pas
toujours...
Jo : Oui, mais bon, ça se
résout assez facilement en général, c'est pas des, des
heurts dramatiques, c'est pas catastrophique. Alors que dans l'anonymat...
Jm : ...Ça se règle
comment ?...
Jo : ...total, bon, dans l'anonymat
total...on n'oserait même pas demander quelque chose à quelqu'un
parce-qu'on le connaît pas.
Jm : ....Bon, donc tu fais partie d'une
branche, tu disais tout à l'heure, de deux branches...
Jo : ...Oui...
Jm :.Tu disais tout à l'heure :
la Finance et Comnet...
Jo : ...Et Comnet.
Jm : Comnet, qui est la branche Internet.
Jo : Comnet, qui est la branche Internet.
Jm : Bon, on va commencer par... par la
Finance, la Finance... est-ce que tu peux me parler un p'tit peu de cette
branche ? Ça marche comment ?
Jo : La Finance, en fin de compte, c'est,
c'est un ensemble de personnes, qui veulent connaître un p'tit peu mieux
tout ce qui touche l'économie. Donc, on apprend l'économie, en
même temps, bien sûr, on bascule systématiquement dans la
Bourse. Le but aujourd'hui du Club, d'une grosse partie de la majorité
des membres du Club, c'est monter un Club d'investissement, pour pouvoir jouer
en Bourse, en fait. On peut dire jouer en Bourse, puisque c'est encore comme
ça qu'on peut le percevoir et puis... voir nos performances, voir si on
est bon ou pas bon, ça doit permettre aussi d'avoir une petite
activité un peu stressante quelque part, un peu poussée.
Jm : Un peu stressante ? Le fait d'investir
son propre argent est stimulant ?
Jo : Voilà. Le fait d'investir de son
propre argent... et avec... avec les risques que ça peut comporter. On
peut avoir de la perte. Il va falloir qu'on discute tous. Il va falloir qu'on
trouve des solutions, en groupe. Y'a encore l'esprit d'équipe qui va
jouer là-dedans, il va falloir être très performant.
Jm : L'esprit d'équipe, tu entends
quoi, par esprit d'équipe ?
Jo : L'esprit d'équipe, c'est que bon,
si par exemple sur dix personnes, y'en a neuf qui disent « on
veux faire ça », il faut tenir, malgré tout,
compter un petit peu, de ce que pense la dixième personne. Et puis voir
si on peux essayer d'arranger de façon à trouver un consensus,
que tout le monde s'en sorte bien, que tout le monde y retrouve son compte.
Jm : Là, ça, ça c'est
déjà produit ça, tu as un ou deux exemples ? Où il
vous a fallu trouver un consensus ?
Jo : (silence) On est en train de
préparer justement le Club d'investissement. Le Club d'investissement
est en train de faire ça. Effectivement, tout le monde n'est pas
d'accord pour démarrer tout de suite le Club d'investissement parce-que
on a tous des opinions un peu différentes... Et petit à petit,
ben, c'est quand même en train de se créer, il suffit d'être
un peu patient et puis de faire passer les choses. Euh... ça c'est une
chose... moi, je pense que le Club d'investissement va pouvoir démarrer
très rapidement maintenant.
Jm : Combien vous êtes à la
Finance ?
Jo : Oups ! (silence) Euh... La section
CEB donc... l'ensemble qui compose la Finance doit être au alentour de
quatorze, quinze personnes, si je me trompe pas et actuellement sur neuf
personnes, peut-être dix a démarrer un Club d'investissement.
Jm : Et les autres, qu'est-ce qu'ils y font ?
qu'est-ce qu'ils viennent y chercher ?
Jo : Ben les autres en fin de compte, ils
n'osent pas rentrer dans le Club d'investissement.
Jm : On sais pourquoi ?
Jo : Moi, je pense que c'est la peur.
Jm : La peur ?
Jo : La peur et puis peut-être les
moyens d'investir, ils n'ont peut-être pas les moyens.
Jm : Oui et... euh... ils y viennent quand
même à la Finance apparemment.
Jo : Ouais mais pas
régulièrement.
Jm : Alors pas régulièrement,
mais quand ils viennent, ils viennent y faire quoi ?
Jo : Ils viennent, ils viennent participer
à la réunion.
Jm : Qu'est-ce que ça leur apporte
d'après toi ? Qu'est-ce qu'ils viennent chercher en fait ?
Jo : Ben, là, je sais pas trop. Je
sais pas trop, parce-que on les voit pas trop souvent, ils viennent que
sporadiquement, donc c'est des gens qui ne restent pas vraiment au sein de
l'équipe, ils se sentent peut-être un peu exclus, je sais pas.
Jm : Tu t'es pas posé la question
à ce niveau là ?
Jo : Je me pose souvent la question, mais
j'ai jamais cherché à remédier au problème.
Jm : T'as jamais cherché à...
à savoir, hein !
Jo : Voilà.
Jm : Je suppose, que, il doit y avoir des
gens, qui sont venus, qui sont passés simplement, à la branche
Finance et qui ne viennent plus.
Jo : Oui oui.
Jm : Ces gens-là, on sait pourquoi ils
ne viennent plus ?
Jo : Non pas systématiquement, y'en a
certains que j'ai essayé de rejoindre, j'ai jamais eu de réponse,
je sais pas.
Jm : On sais pas... euh... En attendant le
Club d'investissement... vous comprenez la Bourse, hein, vous essayez de
comprendre la Bourse, l'Economie, la Finance... Et en attendant ce Club
d'investissement, euh... Qu'est-ce qui fait que les membres, d'après toi
hein, qu'est-ce qui fait que les membres, continuent à venir ? Est
ce que c'est cet optique de Club d'investissement ? Parce ça fait
combien de temps qu'elle existe, cette branche ?
Jo : Ça doit faire un peu plus d'un an
maintenant.
Jm : Un peu plus d'un an. Qu'est-ce qui les
fait tenir ?
Jo : Qu'est-ce qui les fait tenir ?
Je pense que c'est uniquement la perspective du Club d'investissement.
Jm : La perspective du Club d'investissement,
uniquement hein ?
Jo : Oui, à mon avis oui, parce-que...
Enfin la majorité des, des membres. Y'a certains membres qui viennent
parce qu'ils retrouvent un petit peu des gens sympas pour discuter. Y'a aussi
de ça. Mais une majorité des gens, quand même, veulent
arriver à créer ce Club d'investissement. Ils sont même,
quelque part pressés.
Jm : Et toi-même, tu, tu viens dans
cette perspective de Club d'investissement, mais est-ce que tu viens, est-ce
que tu y vas... est-ce que tu y participes pour quelque chose ?
Jo : Non moi, j'y viens essentiellement pour
le Club d'investissement.
Jm : Exclusivement ?
Jo : Oui.
Jm : Alors, cette branche, elle s'est
créée il y a un peu plus d'un an, hein !
Jo : Un an, un an demi, à peu
près,
Jm : Un an, un an et demi... Est-ce que t'as
participé à sa création ?
Jo : (silence) Je sais plus.
Jm : Tu sais plus si t'as participé
à sa création ?
Jo : Je sais plus si j'ai participé
à sa création ou si j'y suis rentré par la suite.
Jm : Alors, est-ce que tu te souviens comment
ça c'est passé, euh... quand tu as rejoins cette branche ?
Jo : Ben c'était... moi je crois que
j'ai rejoins cette branche, en rejoignant le Compu's Club justement,
après une période de creux et elle devait déjà
d'exister ou elle venait de démarrer, je sais plus, ça m'a
intéressé, ce qui m'avais intéressé, c'était
l'aspect Club d'investissement déjà au départ. Donc j'ai
adhéré très rapidement, maintenant, je m'souviens plus
comment j'y suis rentré, c'est une période un peu floue.
Jm : Donc vous suiviez le projet du Club
d'investissement, qu'est-ce qui te sembles important dans le fonctionnement de,
de la branche ? Euh... Qu'est-ce qui te semble important pour le bon
fonctionnement de la branche ? (silence) Ça fonctionne bien ? Y'a
des choses qui s'passent ?
Jo : Moi, ce qui me semble important oui,
c'est qu'y a un peu plus de personnes qui s'impliquent plus dans cette
branche.
Jm : Ça, c'est ce que tu as
constaté ?
Jo : Ouais, parce qu'en fin de compte, moi,
dès que je suis absent, j'ai remarqué que, que bon, cette branche
elle commençait à partir en, en ruine rapidement, parce-que j'ai
été absent pendant quelques mois et j'ai remarqué à
mon retour, que, ben, ça avait sérieusement perdu
d'adhésions.
Jm : Parce-que tu as des fonctions donc au
sein de cette branche ?
Jo : Ben, je suis Pilote, entre guillemet, de
cette branche et... il est vrai que, quand je suis plus là apparemment,
il manque un animateur.
Jm : Un animateur, donc tu as cette
étiquette d'animateur...
Jo : Ben, apparemment, moi, j'ai cette
étiquette d'animateur et bon, bé si ch'uis plus là, c'est
fini.
Jm : Si tu es plus là, c'est fini. Et
aujourd'hui, donc, tu étais en train de dire, qu'il y avait des gens qui
s'investissaient plus ? aujourd'hui ?
Jo : Non, non, non, ben pas trop encore...
Euh... Ben si, toi, tu, tu t'investis, mais à coté de ça,
y'a pas grand monde qui s'investit, ceux qui s'investissent un petit peu, c'est
surtout pour faire avancer le Club d'investissement, mais dans le sens
création uniquement. Donc y'en a deux, il me semble, c'est Jc (5è
entretien, ndlr) et L (7è entretien, ndlr)... peut-être un petit
peu B. (un membre du Club, ndlr).
Jm : Qu'est-ce qui les motive, eux ?
Jo : Raclement de gorge. Je pense que c'est
l'aspect financier, uniquement.
Jm : L'aspect financier ?
Jo : Ouais, moi je ne vois pas autre
chose.
Jm : Très bien. Hummm... Alors comment
ça se passe... ça se passe, quand vous avez une réunion,
vous vous réunissez, vous êtes organisés comment ?
Vous vous réunissez quand ? Comment ? Comment ça se passe ? Entre
les gens, hein !
Jo : Les réunions se font une fois
tous les quinze jours, tous les lundis soir à 18 h 30, la plupart des
gens viennent assez régulièrement, de tant en tant il manque
quelqu'un... Ce qui se passe en général, ben les gens sont
heureux de se retrouver, ils discutent, euh... de choses et d'autres. Certains
ont vu... ramènent des informations, d'autres... euh... d'autres dorment
même pratiquement... Donc bon, c'est... (rires)
Jm : Donc ils viennent pour dormir.
Jo : Donc ils viennent apparemment pour
dormir. Bon, ils s'investissent quand même dans le Club d'investissement
parce-qu'ils ont ramené les sommes qu'il fallait pour démarrer.
Donc, quelque part je comprends pas très bien, mais bon. Ils sont
là, ils participent... de loin, un petit peu, apparemment.
Jm : Tu parlais de somme pour
démarrer, C'est-à-dire, vous avez...
Jo : En fait pendant quelques mois, on a
commencé à mettre régulièrement de l'argent de
coté, pour pouvoir créer un premier compte... euh... une
première Bourse pour pouvoir démarrer justement ce Club
d'investissement.
Jm : Cet argent de coté, vous le
mettez où ?
Jo : Ben, actuellement, il est sur un compte
épargne à la SG (une des banques du Club).
Jm : Qui est ouvert au nom du Club ?
Jo : Qui est ouvert au nom de la section.
Jm : de la section ?
Jo : de la section.
Jm : Donc, c'est une section qui est autonome
?
Jo : Qui est autonome
financièrement.
Jm : Financièrement. Uniquement
financièrement ? Pas dans son organisation générale ?
Jo : Non, dans son organisation
générale, elle est entièrement autonome, en fait. On a
à rendre de comptes que pour la trésorerie en fin d'année
au Compu's Club Puisque c'est lui qui, qui est officiellement responsable du
Compu's Club.
Jm : Alors, est-ce que tu as un ou deux
exemples de ce qui se passe entre les membres dans cette branche ?
Jo : (silence, raclement de gorge) Y'a les
inséparables.
Jm : Les inséparables ?
Jo : L (7è entretien, ndlr) et B
(membre, ndlr), quoique B, depuis quelque temps, on le voit plus. Sinon...
y'a... y'a des gens qui ont tendance à prendre la parole et puis qui
saoulent tout le monde... là, je parle de PG (Membre, ndlr) et LP
(membre, ndlr). Ça agace certaines personnes.
Jm : Ils se sont jamais rencontrés,
eux au fait ?
Jo : Non jamais, ils se sont jamais
rencontrés.
Jm : Ça va êt' chouette quand
ils vont se rencontrés !
Jo : Là, ça va faire mal oui !
Je sais pas on verra bien, ben je sais que Ms (9è entretien, ndlr) quand
elle voit LP ou PG, elle est prête à partir.
Jm : Ah bon ?
Jo : Ah ouais ouais, c'est grave, hein,
même. Elle m'a dit : « il me saoule
lui » carrément. Des fois, je crois même qu'elle
était pas loin de plus venir au Club uniquement à cause de
ça. Il va falloir modérer les choses.
Jm : Il va falloir composer avec ouais.
Jo : Voilà, c'est ça.
Jm : Alors, comment tu fais pour composer
avec ?
Jo : Ben, moi, j'ai encore du mal, parce-que
j'ai... je n'veux pas diriger, hein, à l'intérieur de cette
communauté. Je n'ai pas envie de, de... bon il va falloir que je trouve
une solution, Ms (9è entretien, ndlr), j'essaie de la calmer
gentiment... euh... et pi, va falloir que je trouve une solution quand
ça se rencontre entre PG et Ms, par exemple, c'est de freiner PG, quand
il parle trop et puis de relancer Ms pour qu'elle essaye de
s'intégrer.
Jm : Ouais, tu n'as pas envisagé d'en
exclure l'un, l'une ou l'autre ?
Jo : Pas pour l'instant et je vois pas
pourquoi j'exclurai quelqu'un.
Jm : Oui.
Jo : Dans la mesure ou ça se passe
bien ou on arrive à démarrer le Club d'investissement y'aura
personne à exclure.
Jm : Et ses freins... C'est un frein
ça pour le développement de la branche ? qu'y ait deux personnes,
comme ça, qui ont des difficultés à, à communiquer
?
Jo : Moi, je pense que ça peut
être un frein, peut-être pas un frein pour la branche, mais
ça peut, peut-être générer des problèmes,
à la longue.
Jm : Quel genre de problème ?
Jo : Par exemple, si le Club d'investissement
se crée, il est possible qu'une personne quitte le Club d'investissement
à cause de ça.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te parait
déterminant dans la conduite de la branche ? (silence)
C'est-à-dire, si par exemple : « s'il n'y avait pas
ça... », hein, pour te dire, pour te guider,
« s'il n'y avait pas ça, ben, la branche ne pourrait pas
exister » ? Qu'est-ce qui te paraît être le pilier
de cette branche ? « s'il n'y avait pas tel
chose » ou « tel aspect »,
ça pourrait pas exister ?
Jo : Déjà, la première
chose qui est déterminant, c'est que le Compu's Club existe, sinon, la
branche n'aurait pas pu exister, d'une part. D'autre part... euh... cette
branche elle existe aussi, parce-que les gens ont, à peu près, un
point commun, c'est donc les finances et connaître un petit peu
l'économie... euh... ça aussi, c'est déterminant pour que
ça puisse continuer. Et puis maintenant, on commence à faire des
formations... euh, un peu plus poussées, ça commence à
intéresser de plus en plus et je pense que ça commence à
dynamiser légèrement le groupe... Qu'est-ce qu'il y a d'autre de
déterminant ? non, c'est tout.
Jm : Alors, aujourd'hui, vous disiez, tu fais
des formations, vous faites des formations... euh... Comment ça se passe
pour faire ces formations ? Qui les fait ? Est-ce que vous avez un
professionnel qui vient, comment ça se passe ?
Jo : Alors, actuellement, ces formations,
c'est chaque membre, à tour de rôle, va prendre... un support de
formation qu'on a acheté... Et pi chaque membre va prendre une partie de
ce support et va en faire une synthèse. Et on en discute à la
réunion d'après. Donc, il amène la synthèse, on
prend la synthèse, on réfléchit dessus, chacun de son
coté et à la réunion d'après on en discute.
Jm : La réunion d'après,
C'est-à-dire tous les quinze jours.
Jo : Oui, tous les quinze jours,
voilà.
Jm : Vous n'avez pas de professionnels du
tout, qui vient ?
Jo : Pour l'instant, on a aucun
professionnel, ça va peut-être venir avec... avec Alt (un
organisme financier, ndlr)... On est en train de, de, d'être
séduit par ce système et je pense que ça va se faire
rapidement.
Jm: Alors, tu disais, une formation faite par
chaque membre, vous avez réussi à la mettre en place comment ?
Est-ce que tout le monde a été immédiatement d'accord,
tout le monde s'est proposé pour agir et... ou pas ?
Jo : Non, y'a quelques volontaires, qui ont
démarré, puis, faut quand même pousser un petit peu
certaines personnes, parce-que...
Jm : Comment vous avez fait pour pousser les
autres ?
Jo : Ben, on lui dit, on lui demande
gentiment de faire un résumé, puis la personne dit :
« ben je vais essayer », puis elle essaye, puis
ça se passe pas trop mal.
Jm : Elle essaye, pourquoi,
généralement quels étaient les freins ?
Jo : Oh, je pense que c'est de la
timidité ou... elle se sous-estime quelque part, je sais pas. Je sais
pas.
Jm : Oui. Et donc vous avez réussi
à les convaincre et y'en a pas qui sont partis à cause de
ça ?
Jo : Non, je pense pas qu'y en ai qui soient
partis à cause de ça, par contre, y'en a qu'on ne voit pas et qui
n'ont jamais fait cette formation...
Jm : Oui.
Jo : Donc, euh...
Jm: Alors, ceux qui ont fait cette formation
et qui avaient pas... au départ... qui avaient pas initialement
envisagés de la faire, qui ont été surpris, parce-qu'ils
sont timides ou qu'ils n'avaient pas envie de la faire, euh... vous avez
réussi en apportant quels arguments à les convaincre ?
Jo : (silence) Je pense que c'est l'esprit
d'équipe qui a fait l'argument. Chacun se sent un peu solidaire quelque
part et à un moment donné, la personne est gênée,
est gênée de ne rien faire et va s'y mettre d'elle-même.
Jm : Alors, tu penses que ça serait
une... euh... Est-ce que tu peux préciser cet esprit d'équipe ?
Jo : Ben, en fait, on a un travail. On a un
travail tous à faire. Chacun sait, que de toute façon, un Club
d'investissement ça va pas tourner tout seul, faut qu'on se
réunisse régulièrement pour prendre des décisions.
Euh... et puis... euhhh... pour la construction de ce Club d'investissement...
euh... on demande à tout le monde de participer un p'tit peu à...
à la formation, à la collecte d'informations
éventuellement... La plupart des gens ne le font pas en dehors des
heures du Club, bien sûr, mais au moment où ils se trouvent au
sein du Club, ils se sentent un peu ressoudés et de temps en temps, ils
donnent un petit peu d'eux-mêmes pour arriver à avancer.
Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples ou
justement, tu pourrais montrer que quelqu'un... euh, a stimulé une autre
personne, pour essayer de la convaincre. Est-ce que tu te rappelles les mots
qu'il a employé ? Ou les arguments qu'il a dû avancer ? Ou
toi-même, est-ce que tu as dû avancer des arguments pour essayer de
convaincre quelqu'un en disant : « bon c'est pas grave, on
est là, ne t'inquiètes pas, si t'y arrives pas, on va
t'aider » ou alors, « écoute, c'est
important, si on veux avancer, c'est important qu'on reste
soudé » ou... Quel argument tu as pu avancer
éventuellement pour convaincre quelqu'un ? Tu as un ou deux exemples
?
Jo : Non, j'ai pas d'exemples, parce-que,
bon, je n'y ai pas prêté attention, tout ce que je me souviens
c'est que à l'époque, y'avait une personne qui ne le faisait
jamais, puis je lui ai simplement demandé de le faire... Elle m'a
regardé bizarrement, puis elle a accepté. Et elle a fait un
travail normal.
Jm : Et ça c'est bien passé ?
Jo : Et ça c'est bien
passé.
Jm: Donc, personne n'est parti suite à
cette demande qu'il y a eu de... de...
Jo : Moi, j'ai pas souvenir de quelqu'un qui
est parti parce-qu'il n'avait pas envie de faire quelque chose.
Jm : Très bien et ça
d'après toi, ça serait dû à quoi ? Cet esprit
d'équipe, mais tu le définirais comment cet esprit
d'équipe ? En quelques mots ?
Jo : En quelques mots, c'est pas
évident. En fait, l'esprit d'équipe, déjà, y'a un
but commun, dans le sens où c'est d'la Finance, la création du
Club d'investissement donc, c'est le but commun. L'esprit d'équipe,
c'est que, bé, effectivement y'a des gens qui travaillent beaucoup, qui
amènent beaucoup de choses et, et d'autres qui n'amènent rien et
puis à un moment donné, ces personnes qui n'amènent rien,
je pense que d'elles-mêmes, elles y viennent. L'esprit d'équipe
comment il s'est créé et je sais pas. `Fin je pense que c'est le
point commun qui a fait l'équipe un petit peu.
Jm : Alors, tout à l'heure tu
disais... euh... : « on prend des décisions, tous
ensemble ». Vous vous réunissez, vous prenez des
décisions. Comment ça se passe quand vous prenez des
décisions ?
Jo : Ben, la plupart des décisions
sont, sont, sont prises après un vote, hein, en général.
Quand il s'agit de décisions importantes, on fait voter les gens. Et
puis, bon, en fonction des arguments amenés ou des décisions que
l'on doit prendre, le vote se fait assez facilement. Et souvent,
peut-être pas à l'unanimité, mais à une large
majorité.
Jm: Oui, et quand quelqu'un n'est pas
d'accord, comment ça se passe ?
Jo : Eh ben, pour l'instant... ben, il...
pfu... il adhère au Club, il reste... enfin, il reste avec le groupe
pour l'instant.
Jm: Je veux dire : il exprime son
désaccord ?
Jo : Ah ben oui, de toute façon.
Jm : Vous essayez de le convaincre ?
Vous échangez ? Vous l'attachez à une chaise ? Vous lui
mettez un bâillon ? comment vous faites ? (rires)
Jo : De toute façon, avant de prendre
la décision on en discute déjà, donc à partir de
là, on sait à peu près où on va, quoi.
Jm : Vous débattez ?
Jo : Y'a un débat qui se fait avant,
donc, bon...
Jm : Je suppose que de temps en temps le ton
doit monter ?
Jo : Ça arrive de temps en temps. Et
puis bon, c'est jamais bien méchant, en fait, on se calme très
vite et puis, euh...
Jm : Qu'est-ce qui fait que vous vous calmez
très vite ? (silence) Qu'est-ce qui fait que tout à coup ben
ça monte ? Vous débattez sur quelque chose, on a envie que
son idée passe et puis tout à coup, ben, ça reste quand
même ? Ça clenche ou pas ? Qu'est-ce qui fait ça ?
Jo : (silence) Je sais pas, je pense qu'il y
a l'abandon de la personne qui est toute seule par exemple devant un groupe...
Je l'imagine un peu comme ça.
Jm : Ça t'arrives pas d'abandonner
?
Jo : Ben pour l'instant, non, parce-que j'ai
pas eu beaucoup d'idées non plus.
(rires)
Jm : Si tu avais une idée que tu
voulais faire passer et que finalement tu devais abandonner, comment tu te
sentirais ? Frustré ? Ou tu, tu te rallierais, en te disant
« bon, bé, cette idée-là est pas passée,
une autre passera »...
Jo : Ouais, moi je suis plutôt comme
ça : lorsque je lance une idée, effectivement, si jamais
ça passe pas, c'est que, quelque part, mon idée n'était
pas bonne ou mal argumentée. Je pense que cela vient de moi, donc, je
cherche pas à aller plus loin.
Jm : Alors, qu'est-ce que... qu'est-ce qui te
ferait quitter la branche Finance ?
Jo : Eh bien, le seul truc qui me ferais
quitter la branche Finance c'est que le Club d'investissement ne se ferait
pas.
Jm : Oui, vous avez donné une
échéance pour ce Club d'investissement ?
Jo : Ben, on a commencé à en
donner une. Y'en a qui voudraient que se soit début mars, donc, ben, on
est mi-février, ça va être difficile. Je pense qu'on
repoussera un petit peu, mais, pour l'instant, y'a, y'a encore la perspective
du Club d'investissement.
Jm : Vous avez repoussé
déjà à plusieurs reprise le Club d'investissement ?
Jo : Oh oui, parce-que on avait
déjà voulu démarrer en mars, y'a un an. On a voulu
démarrer ensuite en septembre l'année dernière et pi
ça a jamais bien avancé. Donc on a repoussé,
repoussé, mais, bon, je pense que maintenant, il va falloir qu'on arrive
quand même à le créer, parce-que sinon, il va y avoir un
abandon général.
Jm : Oui et est-ce que c'est pas justement
parce-que... Ça fait trois, quatre fois que vous repoussez,
d'après ce que tu viens de me dire...
Jo : Oui oui oui.
Jm : Est-ce que justement, c'est pas le fait
de dire : « y a toujours cette perspective qui me fait
tenir, que le jour où vous allez le créer, bon y'a plus cette
perspective, c'est fini quoi » ? (silence) Non, au
contraire ?
Jo : Non, je pense que... Bon, on va vite se
former à la Bourse, on a envie d'avancer de ce coté-là et
tant que le Club d'investissement n'est pas créer je pense qu'on ne sera
pas suffisamment motivé pour continuer. Donc le Club d'investissement,
pour moi se sera un moteur pour apprendre sérieusement la Bourse.
Jm : Très bien, alors, c'est ce qui te
fait rester, quoi ?
Jo : C'est ce qui me fait rester : faut
qu'on arrive à créer ce Club d'investissement.
Jm : D'accord. Qu'est-ce qui se passe, dans
ce groupe qui ne relève pas du projet Investissement ?
Jo : (silence) Tu parles des membres qui ne
font pas partie du...
Jm : Non, non, qu'est-ce qui se passe dans le
groupe, hein ? Qu'est-ce qui flotte, qu'est-ce qu'y a ? Je reviens un
petit peu sur les sentiments que peuvent avoir, les relations sur les gens
entres eux, entre elles ? Qu'est-ce qui se passe, qui ne relève pas
du projet directement ?
Jo : Ah, d'accord. Bon déjà la
première chose qui se passe, c'est que les gens aiment bien se
réunir, au moins certains. Donc, ils viennent parce-que y'a l'esprit de
groupe quelque part, euh... Et puis on papote, on parle d'un tas de choses.
Ça c'est déjà un premier esprit qui fait que ça
tourne bien, que les gens se, se tiennent un peu entre eux, euh... Mais je
pense que c'est pratiquement le seul.
Jm : Alors, tu participes à une autre
branche, Comnet ? Tu disais ?
Jo : Voilà. Je participe à une
autre branche, qui s'appelle Comnet.
Jm : Que tu as créée, non ?
Jo : Euh... non, je crois pas, non. Ça
a dû être fait... ben, c'est peut-être même toi qui as
démarré l'idée, je sais plus.
Jm : Qu'est-ce qui t'as
intéressé à ce moment là ?
Jo : Moi, ce qui m'a intéressé,
au départ, c'était tout ce qui était réseau. Comnet
pour moi, c'est deux choses, Communication et Net, c'est réseau. Alors,
c'est pas uniquement Internet, ça peut être Intra Net, ça
peut être réseau, une machine en fait, créer un serveur
peut importe. Y'a beaucoup d'choses à faire là dedans, euh...
Pour l'instant, on redémarre parce-que y'a eu déjà un
premier échec, on a pas bien avancé. Et puis, euh ben... c'est
encore les balbutiements de ce groupe, mais apparemment, y'a une meilleure
motivation, parce-qu'on a changé de locaux. Je sens, je sens que c'est
plus solide qu'avant.
Jm : C'est ça, donc le fait, d'avoir
changé de locaux est un élément important dans la
dynamique des membres ?
Jo : J'ai l'impression oui, parce-que
maintenant on a des locaux, qui ressemblent à quelque chose de propre,
de sérieux et ça, ça joue énormément en
faveur de cette dynamique.
Jm : Y'a autre chose qui peut jouer ?
Jo : Ben pour Comnet, après ce qui
jouera certainement c'est les, les inspirations de chacun. J'ai l'impression
qu'il y a beaucoup de gens qui veulent apprendre Internet. C'est-à-dire,
apprendre à créer des pages personnelles ou à faire des
sites Internet, euh... Il est vrai que c'est pas très compliqué,
donc ils apprendront assez facilement. Par contre, quand on commencera à
se lancer dans l'étude des réseaux et tout ça, j'ai peur
que, ça fasse un peu frein à certaines personnes, on verra
à ce moment-là.
Jm : Et donc, tu envisages... euh...
palier... cette frayeur de certains, de quelle manière ?
Jo : Parce-que j'ai commencé par, par
faire, un petit peu... Ce que j'ai envie de faire, maintenant, c'est commencer
par faire une formation rapide et, et je dirai pas ludique mais presque.
Quelque chose de simple, de façon à ce qu'on comprenne les
réseaux. A partir du moment ou la compréhension du réseau
est faite, on avancera tout doucement et je pense que la formation se fera
malgré tout correctement.
Jm : Euh... Donc, c'est une formation qui
peut....
Jo : ...C'est une formation qui peut...
Jm : ...lever les frayeurs de certains ?
Jo : Oui, enlever les frayeurs. Comme
l'informatique a été très effrayante pour beaucoup de
personnes. A partir du moment où on les a mis tout doucement dedans,
maintenant, on les lâche plus.
Jm : Alors, qu'est-ce que tu
préfères ? Au Club ? Est-ce que tu connais les autres branches du
Club ?
Jo : Je connais par définition, mais
sans plus. Je n'ai jamais participé à aucune autre branche,
autant que je me souvienne.
Jm : quelles sont les autres branches ?
Jo : Qu'est-ce qu'il y a ? Y'a PAO, PAO
donc... comme autre branche, y'a la Littérature... les jeunes... il doit
m'en manquer certainement. Je me souviens plus bien. Qu'est-ce qu'il y avait
encore ? Euh... La Formation, la branche Formation, qui est une branche motrice
du Club, maintenant, puisqu'elle apporte des fonds.
Jm : Est-ce que tu... tu sais comment est
organisé le Compu's Club ?
Jo : Ben, le Compu's Club, il est
organisé par un Conseil d'Administration, qui a un Président, une
Présidente en l'occurrence... un Trésorier et je sais pas s'il y
a de Secrétaire, j'ai pas tellement suivi l'affaire et les membres
maintenant du, du, du Conseil d'Administration sont les Pilotes des
différentes branches. Depuis peu. Et puis ben, pour l'instant, ça
se passe bien.
Jm : Donc, les Pilotes de chacune des
branches, sont d'office administrateurs ?
Jo : Sont d'office administrateurs du Compu's
Club. ils participent aux réunions, euh...Ça permet aussi de
remonter les informations de chaque branche vers le CA, de façon
à ce que... parce-que le Pilote est celui qui connaît le mieux sa
branche, qui peut en parler le mieux et les informations doivent circuler
beaucoup mieux.
Jm : Donc, ça c'est un moyen de
communication entre la branche et l'ensemble du Club ?
Jo : Voilà,
Jm : Est-ce que vous avez un autre moyen de
communiquer de ce que vous faites dans les branches, notamment de la Finance et
Comnet ? (silence) Aux autres membres du Club ?
Jo : Ben, y'a le fameux journal des membres
qui permet justement de communiquer, d'envoyer un maximum d'informations sur
toutes les branches... euh... Moi, je lis pas tout le temps à fond, mais
je sais que bon, c'est une source d'informations intéressante.
Jm : Y'a combien de membres à Comnet
?
Jo : Alors, de souvenir, de tête comme
ça, je dirais plus d'une centaine, 110, 120, je sais pas exactement.
Jm : A Comnet, Comnet.
Jo : Ah, à Comnet, on est combien
à Comnet aujourd'hui ?... Peu, on est (comptant sur ses doigts) 2, 4, 6,
8, aujourd'hui je dirais on est huit ?
Jm : huit ?
Jo : Moins d'une dizaine de personnes pour
l'instant.
Jm : Bien. Qu'est-ce que tu
préfères au Club ? (Silence) Qu'est-ce que tu viens, qu'est-ce
que tu y viens chercher au-delà des branches ? Et au-delà de cet
esprit de convivialité, est-ce que tu viens chercher autre chose ?
Jo : Je viens pas chercher autre chose, je
viens surtout essayer de conserver ce que j'ai. C'est-à-dire la partie
technique que je connais, j'aimerai bien la garder en tête... euh, Puis,
ce que j'aimerai, c'est faire évoluer le matériel de Compu's
Club, euh... vers le haut, donc, essayer de se mettre à jour tout
doucement. Mais c'est le manque de temps qui m'empêche un peu de le
faire. Mais ça, c'est une chose que je ne veux pas perdre.
Jm : Est-ce qu'il y a des exemples qui t'ont
particulièrement marqué au sein du Club, depuis trois ans et
quatre mois que tu y es ? Est-ce que, à un moment donné,
dans cette période-là, y'a quelque chose qui t'as
marqué ? Qui t'as, qui a pu te marquer agréablement ou qui a
pu te choquer ou, ou une période où... où tu as
réagi après ? Ou au contraire, une période
euphorique ?
Jo : Ben des périodes euphoriques,
j'en ai vraiment jamais eu beaucoup, parce-que, bon, j'étais pas non
plus psychologiquement toujours d'aplomb. Période douloureuse, y'en a eu
puisqu'on a perdu une personne qui était Pilote du Club d'investissement
avec, enfin du CEB, avec moi-même. Euh...Semi-tragique, c'est chaque fois
que l'on perdait des locaux, bon, qu'on était un peu, un peu à
l'abandon quelque part, le Club i tournait plus très bien... euh,
Qu'est-ce qui me faisait rager ? Ce qui me fait rager : c'est le
matériel parce qu'il est vraiment obsolète... euh... Le
réseau, qui lui est une catastrophe, quoiqu'il est en train de
s'améliorer, sinon, non d'autres exemples, euh...
Jm : Qu'est-ce qui t'as marqué ?
Qu'est-ce qui...
Jo : Si, ce qui m'a marqué dans les
relations, c'est lors de mon mariage, que certains membres du Club
étaient présents au pot. Là c'était sympa.
Jm : Hum, hum.... Donc, tu t'es marié
y'a quelque temps.
Jo : Je me suis marié, donc, y a 6, 7
mois. Sept mois maintenant.
Jm : Tu travailles actuellement ?
Jo : Oui oui oui ! J'ai un emploi depuis 3
mois, 3 mois ½...
Jm : 3 mois, 3 mois 1/2.
Jo : En tant que commercial dans une
entreprise qui vend des logiciels aux auto-écoles et j'ai en charge tout
un secteur...
Jm : Et, qu'est-ce qui a fait que tu as
retrouvé du travail il y a trois mois ?
Jo : Ben, c'est le hasard en fait, je
cherchais du travail depuis longtemps, j'ai eu pas mal d'échecs dans mes
demandes, puis soudain, j'ai vu une annonce qui m'a plût et j'ai tout de
suite opté et ça c'est passé très bien.
Jm : Est-ce que tu peux me dire pourquoi tu
participes à un projet ? Qu'est-ce... Pourquoi tu participes au projet
Club d'investissement ou au projet Comnet ?
Jo : Parce-que dans la vie d'un homme je
pense qu'on a besoin tous de, de faire quelque chose dans la vie quand
même, autre bien sûr que d'oeuvrer à sa vie personnelle et
je pense que c'est une solution.
Jm : Alors, qu'est-ce que tu retiens de ta
participation au Club ? (Silence) Qu'est-ce que ça t'as apporté ?
Jo : Moi, je pense que ça m'apporte
une certaine stabilité quelque part. Un, un but aussi, quelque part, un
petit but, même s'il n'est pas énorme. Euh... Qu'est-ce que
ça m'apporte de plus ? Ben euh... Ce que ça m'apporte de plus, un
peu de chaleur humaine, dans le sens ou on se retrouve tous entre amis, euh,
entre, entre, entre, pfu, entre membres en fait.
Jm : « Un but »
tu disais. Quel but ça t'as... ?
Jo : Ben le but, en fin de compte, c'est donc
de rester toujours avec un groupe d'individus. D'avoir un endroit ou aller
régulièrement de façon à garder un système
relationnel, puis le but aussi, donc de pouvoir créer un Club
d'investissement, le but de, de réussir... de... de réussir
certaines choses, au niveau de Comnet, par exemple.
Jm : Tu disais entre amis, est-ce que tu peux
me donner un ou deux exemples de quelque chose qui peut te faire dire :
« oh ben, lui c'est un ami, lui c'est pas un ami »
?
Jo : (silence ) Ben, dans l'ensemble du Club,
je dirai que tout le monde est plus ou moins au même niveau, dans le sens
où ce sont des relations, ce sont pas vraiment des amis. Mais, ce sont
des gens qu'on apprécie bien, avec qui on discute bien, où tout
se passe bien. De temps en temps, on a des personnes, ça se passe un peu
moins bien, mais bon, je suis pas non plus, agressif systématiquement,
donc ça se passe tout seul en fait, quelque part. Et puis, j'ai quelques
personnes qui sont, qui sont vraiment des amis. Mais, là, c'est...
Euh... on va discuter de choses beaucoup plus... plus... entre guillemets,
intime peut-être, on discutera plus facilement à une personne, on
la critiquera plus facilement aussi, euh... que les autres.
Jm : Donc, tu disais quelques fois, ça
se passe moins bien ? Alors, est-ce que tu as un ou deux exemples qui montrent
que, ben « là, ça c'est mal
passé » par exemple ? Est-ce qu'à l'esprit tu as
un ou deux exemples ? Vous avez discuté des petits oiseaux, toi, tu
aimais les oiseaux verts, lui il les aimait bleus, vous n'étiez pas
d'accord, vous vous êtes foutu sur la gueule et y'en a un qui est
passé par la fenêtre...
(rires)
Jo : Non, c'est jamais arrivé !
Jm : Alors est-ce que tu as un ou deux
exemples ?
Jo : Non, c'est beaucoup plus subtil que
ça, en fait : ce qui arrive des fois, c'est que dans la discussion,
on sent qu'il n'y a pas d'accrochage, on n'arrive pas vraiment à
communiquer et c'est à partir de là ou je, je classe dans une
catégorie un peu inférieure. Uniquement par la communication.
Jm : Uniquement par la communication ?
Jo : Oui.
Jm : Mais est-ce que tu as un exemple
précisément ?
Jo : Un exemple précis je m'en
souviens pas très bien... je sais que...
Jm : Personne a dit que l'oiseau était
rouge et que...
Jo : Non, j'ai pas eu d'exemple de ce genre
là, j'ai simplement eu des ressentiments que, avec certaines personnes,
ben, je, je pouvais pas communiquer.
Jm : Alors ces ressentiments comment tu les
exprimerais ? Ça se faisait comment ? Tu avais de la
répulsion ? Quand tu le voyais, tu ne te sentais pas à l'aise ?
Tu transpirais ? Tu perdais tes cheveux ? Tu rongeais tes ongles ?
Jo : Non... Non, c'est pas, c'est pas si
dramatique que ça, c'est simplement dans la discussion, on
commençait à discuter et puis, euh... et puis on sentait que
ça s'épuisait tout seul, qu'on arrivait pas à communiquer
et puis, bon, y'a une certaine froideur qui s'est, qui s'est installée.
Donc, à partir de là, la personne, je n'allais plus au devant
d'elle quoi !
Jm : Une froideur, ça veut dire que
vous parliez plus ?
Jo : Ouais, on parlait plus. On arrivait plus
à trouver... Ben, de moins en moins, jusqu'à ce que..., bon on se
dit, bon ben, « tant pis, on arrête de
discuter ».
Jm : Ouais. Et ça va jamais
au-delà ?
Jo : Ça a jamais été
au-delà.
Jm : Et ça t'es arrivé de
renouer des liens avec quelqu'un avec qui tu avais pris de la distance ?
Jo : Ben, c'est arrivé tellement peu
de fois que, je sais même plus avec qui c'était. Je sais pas.
Jm : « Peu de
fois » de renouer, de raccourcir la distance ou que tu ais pris
de la distance ?
Jo : Non, non, d'arriver... d'avoir pris de
la distance, ça m'est peut-être arrivé une fois ou deux
fois, je sais pas, je sais même plus... je sais même plus si ces
personnes font encore partie du Club, je me souviens plus très bien.
Jm : Une fois ou deux fois en trois ans
¾ sur 150 membres...
Jo : Ouais, c'est pas énorme... c'est
très rare, mais bon, je sais que ça s'est produit. J'ai encore le
sentiment qui reste au fond de moi, quoi.
Jm : Alors ce sentiment-là, il
s'exprime comment aujourd'hui ? tu es... tu fais la gueule ? T'as la
rage ? euh...
Jo : Non, j'oublie c'est tout, j'oublie la
personne. Point.
Jm : Oui ?
Jo : Non, non, ça va pas plus loin.
Jm : Alors, qu'est-ce qui a changé
chez toi, depuis que tu es au Club ? Ça, ça m'intéresse.
Qu'est-ce qui a changé ? Alors, depuis que tu es au Club, chez toi
en tant que personne, peut-être physiquement y'a peut-être des
choses qui ont changé, professionnellement, euh... familialement, bon tu
t'es marié, d'accord, tu as retrouvé un travail d'accord, mais
dans tes rapports surtout, qu'est-ce qui a changé chez toi ? Est-ce que
tu te sens plus heureux ? Est-ce que tu te sens plus à l'aise dans
les conversations, est-ce que dans ton travail, tu te sens plus libre ?
Est-ce que dans les relations avec ta femme, ta nouvelle femme, tu es, euh...
tu es plus détendu ? Est-ce que vous avez l'habitude de vous
envoyer la soupe à la figure ? (rires) Ou pas, ou au contraire, vous ne
le faites plus ?
Jo : Non, dans la vie de couples, en fin de
compte, ça a pas apporté de gros changements...
Retournement de K7
Jm : Je vais reprendre : au-delà
de ta vie familiale, ça a pas changé grand-chose, tu en
étais dans ta vie professionnelle...
Jo : Dans ma vie professionnelle, ça a
pas changé grand-chose non plus. Par contre, euh... dans ma vie
personnelle en fait, j'ai l'impression de faire partie d'un groupe et donc
à partir de là, je me sens un peu plus libre, un peu plus serein,
un peu plus tranquille.
Jm : hum !
Jo : Mouais. C'est essentiellement ça.
Je ne me sens plus quelqu'un d'isolé dans un coin.
Jm : D'accord. Tu fais partie de quelque
chose, quoi ?
Jo : Je fais partie de quelque chose, d'un
groupe, de quelque chose. Même si ch'suis pas toujours là, si
ch'suis pas toujours actif, je fais malgré tout partie d'un groupe.
Jm : Très bien. Tu l'expliques comment
là, ce sentiment-là de... Est-ce que tu as des, des
éléments qui te, qui t'ont amené à ce sentiment ?
(Silence) Quand t'arrives au Club, on t'accueilles avec le sourire, on
t'accueilles avec un verre de champagne ou, euh... on t'attend avec le fusil,
on te dit pas bonjour... Au contraire, comment ça se passe ?
Jo : Non, je suis toujours accueilli avec le
sourire, ça, c'est pas un problème. Euh... on discute facilement,
c'est pas un problème non plus. Non, c'est vrai que le coté
relationnel se passe très bien, y'a rien à dire de ce
côté-là. C'est peut-être ça qui fait que, ben,
je continu où j'ai ressenti qu'y avait effectivement un groupe. C'est
vrai que c'est ce côté communication qui fait partie, on fait
partie d'un groupe.
Jm : C'est ça. Quand il y a des
décisions, tu te sens concerné, tu peux t'exprimer...
Jo : Tout à fait. Tout à fait,
ouais.
Jm : Tu te sens écouté ? tu te
sens...
Jo : Je me sens écouté.
Jm : Ouais.
Jo : Quoique maintenant, depuis que je suis
avec ma nouvelle femme, je me sens toujours écouté ! Mais bon le
Club en rajoute.
(rires)
Jm : Tout est pour le mieux, dans le meilleur
des mondes, alors !
Jo : Moi, je ne me plains pas.
(rires)
Jm : Bon, on va en rester là. Quand tu
viens au Club, dans quel état d'esprit tu te trouves ? Tu te sens
comment ?
Jo : Ben, une récréation.
Jm : Une récréation ?
Jo : Une récréation, parce-que
en général quand j'arrive au Club, j'ai même pas fini mon
boulot, encore, donc j'arrive à la dernière demi-heure de boulot
et pour moi, c'est une récréation. On va parler d'autres choses
que de boulot, quoi.
Jm : Voilà... Qu'est-ce qui te fait
rester ?
Jo : Eh ben, c'est tout l'ensemble !
Jm : C'est tout ça ?
Jo : C'est tout ça. C'est tout ce
qu'on a dit. C'est tout ce qu'on a dit qui me fait rester.
Jm : Est-ce qu'il y a d'autres choses ?
D'autres valeurs, dont on pourrait... qui pourraient transparaître au
sein du Club et qui te disent : « oh bien tiens, cette
politique là... », politique pas politicienne, hein,
« cette façon de faire, une manière publique
là, c'est quelque chose qui me sied, qui me... qui est satisfaisante
pour moi, je colle à ces valeurs là, ce sont les
miennes » ?
Jo : (silence) Je sais pas si c'est
ça, en fait. Parce-que chez moi, je définis jamais les choses
à fond. C'est, c'est, je vis toujours par sentiments, ça sent bon
ou ça sent mauvais, donc, en fonction de ça, je réagis.
Euh... le Club... moi, j'ai une certaine fierté d'appartenir quand
même au Club. Parce qu'il commence à avoir une certaine
notoriété dans la région et rien que ça,
déjà, ça me plait énormément. Quelque part,
il y a une réussite. C'est surtout ça. Et puis, bon, y rester,
j'y resterai parce-que... j'y trouve, j'y trouve un certain... un certain
état d'esprit.
Jm : Alors, quels sont... on arrive au bout
là, hein... Quels sont, selon toi, les, les obstacles à une
participation plus importante au Club ? J'entends de, de l'ensemble des membres
?
Jo : Alors là... la première
chose...
Jm : ...Qu'est-ce qui gène ?...
Jo : La première chose qui
gène, en fin de compte, c'est effectivement le temps. Parce-que tout le
monde travaille, tout le monde est pris pas mal par ses, par ses obligations.
Ce qui fait qu'on manque souvent de temps. Euh, on peut manquer de motivation
des fois aussi. On peut avoir des pertes de motivations, euh... Qu'est-ce qui
peut-être un frein aussi ? Je pense qu'il y a un coté financier un
petit peu du Club, qui commence à être gênant dans le sens
ou on peut pas avancer aussi vite que l'on voudrait. Euh... sinon, y'a pas
vraiment de frein, en fait, pour le reste.
Jm : Tu dis : « il peut y
avoir une perte de motivation » elle se caractériserait
comment cette perte de motivation ?
Jo : Oh, ben il suffit que on ait des
problèmes de travail et des problèmes de, de vie familiale pour
que le Club, on n'est pas envie d'y aller ! Quoi !
Jm : Ouais et justement, c'est pas...
puisqu'on est dans un groupe, ça peut pas être... tu disais tout
à l'heure : « une
récréation » ?
Jo : ben ça peut-être, ça
peut-être une récréation.
Jm : Pourquoi dans un cas c'est un
interlude ? Quand ça va bien c'est un interlude, quand ça va
pas bien c'est plus un interlude ?
Jo : Parce-que, quand ça va pas bien,
en fin de compte, on a tendance... Enfin, je sais que moi, je réagis
comme ça : j'ai tendance à me renfermer. A partir du moment
ou je me renferme, je veux plus être dérangé par quoi que
ce soit. Donc, le Club, j'ai même pas envie d'aller au devant des choses,
euh...
Jm : Parce qu'il y a une pression au niveau
du Club, quand même ?
Jo : Non, c'est pas qu'il y a une pression,
c'est que, y'a un état d'esprit et pi, j'ai pas le même
état d'esprit à ce moment-là.
Jm : Oui.
Jo : Alors je colle pas du tout au groupe,
donc c'est même pas la peine que j'y aille, quelque part.
Jm : Et tu l'exprimes pas ça ?
Jo : Non, je l'exprime pas.
Jm : Est-ce qu'il y a autre chose, que, le,
que cet état d'esprit là ? Il y a la communication, ... de
l'échange ? C'est ce que tu disais tout à l'heure...
Jo : ...Oui, mais cette communication et cet
échange quand on est... je pense, quand on est vraiment coincé
par le boulot... la vie familiale... enfin par les problèmes, euh...
chacun réagit peut-être différemment. Moi je sais que moi
je réagis, je me renferme, terminé, je suis un bloc et y'a rien
qui me fait agir.
Jm : Et, et donc, les amis là, les
amis au Club ?
Jo : J'ai même pas envie de discuter
avec eux.
Jm : Oui. Très bien. Tu disais :
« il pouvait y avoir des... y'a actuellement des problèmes
financiers », ça peut être un des obstacles
ça aussi. Tout à l'heure, je t'ai posé la question :
« quels pouvaient être les obstacles ? »
Jo : Oui, mais le problème financier
c'est pas le... se sera pas un obstacle majeur, c'est un petit obstacle, dans
le sens ou on pourra pas aller assez vite. Création de réseaux...
Internet.
Jm : Et qu'est-ce qui faudrait faire ? A ton
avis ?
Jo : Je sais pas ! Trouver des sous !
Jm : Oui, on peut piller une banque...
Jo : Oui trouver des sous, on peut se faire
une banque, effectivement. Disons que aujourd'hui la seule entité au
sein du Club, qui peut gagner de l'argent, c'est la formation, Ifac.
Jm : Oui.
Jo : Donc, il est vrai que... enfin y'a
ça et puis les subventions éventuellement. Donc, si vous pouvez
ramener un peu plus de sous à ce niveau-là, ça serait bien
! Si c'est possible, bien sûr et si c'est faisable.
Jm : Est-ce que tu as d'autres idées ?
(silence) Non ?
Jo : Pas vraiment.
Jm : Non. Alors, qu'est-ce qu'il faudrait
faire pour améliorer le Club ? (Silence) Pour qu'il soit encore plus
convivial, comme tu le disais, que les gens puissent trouver plus d'amis, qu'il
y est un meilleur état d'esprit, qu'on s'y sente encore mieux, dans un
groupe, dans une communauté, comme tu le disais, comme dans un village
?
Jo : Je sais pas ce qu'il faut faire
parce-que en fin de compte, on est une centaine de membres. Bon, on n'est pas
tous présents en même temps, heureusement d'ailleurs, parce-que on
se connaîtrait pas bien. Euh... moi je pense que ce qui peut faire
évoluer le Club, c'est éventuellement trouver d'autres branches,
d'autres intérêts, quoi, pour faire adhérer d'autres
personnes Euh... pfuuu, bon, pousser peut-être plus la formation pour
ramener plus de sous. Mais les sous c'est surtout là, pour l'embellie du
Club en fait, pour amener tout ce qu'il faut au sein du Club... au niveau
matériel. Ce qu'on pourrait faire, si, ce qu'on pourrait faire marcher
les choses, c'est trouver des animations qui fassent venir tous les membres du
Club. Style un super match de foot à Lyon, on y va tous ou... je sais
pas, enfin des, des....
Jm : Y'a jamais eu ça au sein du Club
?
Jo : Ben, il me semble qu'on avait
lancé une fois, un truc sur, euh... sur...
Jm : Eurodisney ?
Jo : Non pas Eurodisney.
Jm : Sur la soirée des
étoiles ?
Jo : Non plus. Sur la soirée des
étoiles, ça, ça a marché, non c'était un
voyage à, au Futuroscope.
Jm : Au Futuroscope.
Jo : Au Futuroscope. Et y'a pas eu
d'adhésion, y'avais pas eu de demande. Donc je pense que au sein du
Club, il manque, il manque quelque chose qui motive les gens à venir.
Jm : Est-ce que tout le monde avait
été au courant à ce moment là ? La communication
était bien passée ? Est-ce qu'il peut y avoir d'autres raisons
que ce manque de motivation-là ?
Jo : Non, je pense que les gens avaient
peut-être pas envie simplement d'y aller. Est-ce que c'était une
mauvaise période ? Est-ce que c'était... Je sais plus.
Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait faire, alors,
justement pour que les gens soient motivés, là ?
Jo : Je sais pas.
Jm : Tu sais pas ?
Jo : Je sais pas, j'ai pas trop
d'idées.
Jm : Alors, si tu devais présenter le
Compu's Club et ce sera la dernière question. Si tu devais
présenter le Compu's Club a quelqu'un, tu es au Compu's Club, quelqu'un
vient te voir, vient au local et demande des renseignements sur le Club, tu
présenterais comment le Club ? Tu présenterais ce qu'il est, mais
aussi, euh...
Jo : Ben, C'est-à-dire, le Club je le
présenterai comme Club, bon, basé sur l'informatique, au
départ, je commencerai à parler des différentes branches.
et surtout ce que je ferai valoir, c'est euh... euh... cet esprit
d'échange ! L'esprit d'échange entre les individus, qui me
paraît, moi, être la source même du Club, en fait.
Jm : Et quelqu'un qui viendrait, en
disant : « ouais moi, j'ai juste besoin d'apprendre quelque chose
sur mon logiciel » qu'est-ce que tu ferais ? Comment tu
argumenterais ? Quels mots tu utiliserais ? Pour essayer de le convaincre,
que l'informatique, ce n'est qu'un outil ?
Jo : J'essayerai pas de le convaincre, je le
ferai inclure dans le Club et puis, c'est de lui-même qu'il se rendra
compte.
Jm : Tu penses que c'est l'atmosphère,
l'ambiance ? Tu définis comment l'ambiance ?
Jo : Bah, elle est conviviale,
sympathique.
Jm : Conviviale, est-ce que tu as un ou deux
exemples qui te font dire que c'est convivial ?
Jo : Ben, dès que quelqu'un arrive,
quelqu'un même d'étranger, dés le départ, ben, on
l'accueille à bras ouverts, on essaye d'expliquer au mieux, on le fait
participer des fois à des réunions, style C.E.B. ou Comnet. Donc
je pense que c'est comme ça que les gens se rendent compte de la
convivialité du Club.
Annexe 12 Septième
entretien
L. (septième entretien) le mercredi 14
février 2001, 19 heures 15
A notre domicile
Le Secrétaire Adjoint : depuis peu au chômage
(agent le locations immobilières). Veut créer une entreprise. 27
ans. Adh. 2 ans. (responsabilité à l'ensemble de l'association
avec participation à la branche Finance). Connaît peu
l'informatique. (n°4)
Après annonce
L. : Mais, c'est des questions ? Donc,
à choix multiple, c'est, c'est sous quelle forme ?
Jm : Ben, tu vas voir. La première
question : comment as-tu connu le Compu's Club ?
L. : Ben c'est par une copine, donc Br...
Jm : Elle t'en avait parlé comment ?
L. : Ben, en fait, euh... je la connaissais
déjà depuis pas mal de temps, je suis allé la voir une
fois, et donc elle m'a dit qu'elle s'intéressait à
l'informatique, elle voulait donc... euh... elle voulait apprendre un petit
peu, et donc, elle avait en fait un p'tit, tu sais un p'tit dépliant du
Compu's Club. Et elle m'avait proposé de, de venir avec elle. Donc moi
aussi, ça m'intéressait parce-que moi, en informatique
zéro, je n'y connaissais rien, et donc, euh... ben voilà, je suis
venu avec elle. Vous aviez une réunion ce soir là.
Jm : Qu'est-ce qu'on t'en avait dit pour te
convaincre ? Tu te rappelles à l'époque ? Ça fait combien
de temps de ça ?
L. : Houlà ! ça fait, je
me suis inscrit y'a combien de temps de ça ?... C'est la deuxième
année, même plus non ? peut-être même plus...
Jm : Plus de deux ans ?
L. : Oui je crois, oui. Euh... non. Elle me
parlait juste informatique, une association...
Jm : Donc tu l'as juste...
L. : ...donc j'ai dit, oui, oui... Oui, oui,
je l'ai vue, oui.
Jm : Tu l'as vu, tu l'as lu, tu te rappelle
dans ce dépliant, ce qui t'avait attiré ?
L. : Non, je vois pas.
Jm : Tu te rappelles pas ?
L. : Non.
Jm : C'est trop ancien.
L. : Moi, ce qui m'intéressait,
c'était apprendre l'informatique et puis voilà, quoi !
Jm : C'est ça. Est-ce que tu as
déjà eu une expérience de, de l'associatif ?
L. : Non.
Jm : Non ? Une autre association, t'as jamais
participé à une autre association ?
L. : Après, oui. Après Compu's
Club, donc, y'a eu donc la Croix Rouge...
Jm : La Croix Rouge ?
L. : Oui, mais avant non.
Jm : Alors qu'est-ce, qu'est-ce qui t'as
sensibilisé dans le monde associatif, parce-que, tu en avais jamais fait
avant, tu as connu Compu's Club, tu en as fait après, enfin pendant ?
L. : Oui, tout à fait oui,
Jm : Qu'est-ce que c'est qui t'a
motivé ?
L. : Ben un peu donc, l'esprit du club un
petit peu. Donc l'esprit de l'association en Général. Euh...
Comment dire, la convivialité un petit peu, donc, leee, les rencontres
aussi. Euh... Quoi d'autre ? Ben comme ça, ouais, donc, je pense
à (inaudible) L'échange aussi donc, comme on fait donc au club,
je connais quelque chose, je t'apprends, tu m'apprends, et puis voilà
!
Jm : Est-ce que, initialement au-delà
de l'informatique, tu avais un projet ? Au moment de venir dans l'association ?
L. : Non, non. Absolument pas non.
L'informatique c'était pas moi, donc euh... C'était pas pour
monter un projet, ni rien quoi. Comme à la Croix Rouge, aussi c'est
pareil, hein ! J'ai aucun projet, ni rien.
Jm : Très bien. Alors, est-ce que tu
peux me parler un peu de toi au moment de l'adhésion, tu étais,
tu étais marié ?
L. : Euh...
Jm : Tu avais des enfants ?
L. : J'étais marié ? Euh...
oui, j'étais marié, oui, ouais.
Jm : Ouais ? Tu avais des enfants ?
L. : Non.
Jm : Tu travaillais ?
L. : Ben, t'sais, moi mon travail, tu le
connais, donc que...
Jm : Oui, mais, tu travaillais ?
L. : Oui, oui tout à fait, oui.
Jm : Est-ce que tes parents, ou ta famille,
ou ta femme, sont déjà, ont une expérience de
l'associatif, du monde associatif ?
L. : Non.
Jm : De la vie associative ?
L. : Non.
Jm : Est-ce qu'ils étaient
engagés ? Ou, est-ce que quelqu'un de ta famille était
engagé dans la vie publique ?
L. : Non.
Jm : Non ? Personne ? Alors, je vais
reprendre un petit peu la question de tout à l'heure, qu'est-ce qui fait
que tu es, que tu es sensible au monde associatif, toi-même, puisque
maintenant tu fais partie de deux associations ?
L. : Ouais... euh... pfuu... (silence)
Jm : Le monde associatif en
général ?
L. : (Silence) Ce qui m'a sensibilisé
?...
Jm : Qu'est-ce qui fait que tu es sensible,
ouais ? Qu'est-ce qui te sensibilises dans le monde associatif en
général ?
L. : L'aide un p'tit peu, donc
peut-être aider un p'tit peu donc. C'est peut-être ça
parce-que c'est comme un petit peu, ça, c'est peut-être ça,
je n'sais pas.
Jm : Alors, euh... aujourd'hui, euh... le
club, c'est quoi pour toi ?
L. : Le club, c'est un lieu de rencontres,
euh... d'échanges, Euh... Quoi d'autre ? Euh... ouais (de
réflexion).
Jm : Qu'est-ce que ça
représente ?
L. : (silence) Qu'est-ce que ça
représente ?
Jm : Ouais, qu'est-ce qui te plait au club ?
L. : (silence) (Soupir bruyant de
réflexion) (rire de contenance)...
Jm : Réfléchi lentement, y'a
pas de problème !
L. : Euh... euh... je sais pas, qu'est-ce
que... Donne-moi des exemples, plutôt.
Jm : Justement...
L. : Je n'sais pas !
Jm : Justement, y'a peut-être quelque
chose qui te plait au club ?
L. : Ben, c'est comme j't'ai dit tout
à l'heure, donc, c'est l'esprit du club, un petit peu, donc, c'est
le,le, le, le...
Jm : Oui, tout à l'heure, tu m'en
parlais, de l'esprit du club et de convivialité.
L. : Des convivialités, je n'sais pas,
je m'sens bien...
Jm : Ca veut dire quoi ?
L. : Euh... je me sens bien quoi !
Jm : Euh... l'esprit du club, ça veut
dire quoi pour toi ?
L. : Ben, l'esprit, on vient, puis
voilà quoi ! On est pas, euh... on vient...
Jm : C'est quoi cet esprit ? Tu le
définirais comment ? Quelles seraient les valeurs qui
détermineraient cet esprit du club ?
L. : Ben déjà, c'est quand tu
viens, donc, t'as pas de, comment dire ? C'est pas comme si tu vas au travail,
où t'as des contraintes, etc., donc, tu viens, tu fais c'que tu veux un
p'tit peu, donc t'es libre, t'es... Bon ! Enfin moi au sein du club, je me sens
bien, donc, je fais c'que j'veux un p'tit peu, donc...
Jm : Est-ce tu peux me donner un ou deux
exemples qui te font dire que tu te sens bien ?
L. : Euh... un ou deux exemples...
Jm : Quand tu viens au club ?
L. : Ben j'sais pas, je viens, si j'ai envie
de discuter, je discute, si j'ai envie de travailler, donc de faire quelque
chose, je le fais, si, si, si... euh...
Jm : Est-ce que tu as un exemple de ça
? (Silence) De me dire, ben, par exemple, « la semaine
dernière, je suis venu, euh... j'avais envie de faire ça, on m'a
aidé à le faire, ou j'ai aidé quelqu'un à le
faire... ou finalement... »
L. : Ben déjà...
Jm : Ou « j'avais envie de
faire mon petit train-train dans le coin, je l'ai
fait » ?
L. : Oui, ben voilà ! Ben souvent
comme tu vois, je vais souvent sur Internet, ou alors, je viens, je fais mon
CV, comme j'avais fait la dernière fois. Alors, des fois, je viens pour
en discuter, Euh... Comme je sais pas quel jour, donc queee... voilà
!
Jm : Tu parlais de convivialité,
est-ce que là aussi, tu as un ou deux exemples, qui permette de
déterminer cette... de définir cette convivialité ?
La : Ah... des exemples.
Jm : Convivialité, ça veut dire
quoi, pour toi ? Et est-ce que tu as un exemple pour agrémenter ?
L. : Pour moi, convivialité, donc
déjà donc, on s'connaît, on va dire pratiquement tous, ben,
ceux qui viennent souvent, donc on se connaît tous. Euh... ben
convivialité c'est quoi ? Donc, c'est se rencontrer, discuter, ch'ais
pas, donc, euh...bavarder un p'tit peu, fumer une clope, Euh... Je sais pas !
Discuter de, de tout et de rien, raconter des blagues, euh...n'importe !
Jm : Alors, tu disais, « on se
connaît tous », on se connaît tous, comment tu as
fait pour, pour connaître tout le monde ?
La : Ben chaque fois, qu'on vient là,
enfin... toutes façons au club, c'est toujours les mêmes qui
viennent... déjà. Bon donc, on se voit, ben c'est sûr qu'au
début, ben, y'avait que toi, donc, que je connaissais un p'tit peu et
p'tit à p'tit, bon, ben voilà. Donc à force de, de
participer à des branches etc., donc, je connais p'tit à p'tit,
donc Euh... J'ai appris à connaître tout le monde !
Jm : D'une manière concrète,
donne-moi un exemple qui t'a permis de connaître quelqu'un.
L. : Oui. Ben au début, je faisais
partie d'aucune branche, etc. Donc, euh... j'ai fais, euh... donc j'ai fait
partie de la CAO, donc j'ai connu, euh... c'était qui déjà
? Donc, euh... les deux qui y avaient là, à la C.A.O. ?
Jm : Ph. et Na. (4è entretien,
ndlr).
L. : Ph. et Na, donc par exemple. Ou alors
à la CEB, donc, Jo (6è entretien, ndlr), Jc (5è entretien,
ndlr), Euh... Qui d'autres ? Bon, B. (un membre du Club, ndlr), je le
connaissais avant, parce-que c'est moi, c'est grâce à moi qu'il a
rejoint le club.
Jm : Est-ce que tu peux me donner un exemple
de situation ? Pour connaître quelqu'un. Tu as vu quelqu'un dans le
club, qu'est-ce que tu as fait ? Tu t'es approché de lui, tu lui as
tapé dans le dos, c'est moi, c'est « L., qui t'es toi
? » euh...
L. : Ah oui ! D'accord.
Jm : Qu'est-ce que t'aimes faire ? Un
exemple quoi. Concret.
L. : Ben, ouais. (Silence) Ben c'est comme
dans quoi. Un exemple concret, ben c'est lundi, c'est lundi je crois ? Donc, il
y a eu Pi (un membre du Club, ndlr), je crois ? Le nouveau là. Donc je
suis arrivé, bonjour, voilà, donc, je lui dis voilà, donc
je suis, je m'appelle L., donc, bon, puis on a commencé à
discuter, il a exposé, bon donc, ce qu'il avait, ce qu'il voulait faire
etc.
Jm : Vous avez parlé de quoi ?
L. : Ben, on a parlé de, de, en fait,
c'est plutôt lui. Donc, on l'a laissé parler pour voir un petit
peu ce qu'il avait a faire, parce-que lui, il a des projets, nous on en a
pas.
Jm : Quel genre de projet, il a ?
L. : Euh... lui, donc, il fait partie d'une
association de lépreux, je crois, donc, il voulait monter un site, donc,
euh... d'Internet, il voulait euh... donc Euh... donc euh... Qu'est-ce qu'il
voulait faire ? Ben il voulait donc apprendre à faire les banderoles,
à faire, donc, des affiches, etc.... Et puis voilà quoi !
Jm : Et donc, toi tu t'es, tu lui as dit quoi
? (Silence)... Tu lui en as dit quoi du club ?
L. : Euh... qu'est-ce que j'ai dit du club ?
Je lui ai expliqué un petit peu ce qu'on faisait... J'ai expliqué
ce qu'on faisait, ce que c'était, donc, la CAO donc, ce qu'on faisait un
petit peu avant déjà, parce-que, bon, c'était un projet,
comme tu disais dormant, donc, je lui ai expliqué ce que c'était
avant.
Jm : Alors, quand t'as parlé, quand
t'as expliqué ce que c'était que le Compu's Club, qu'est-ce que
tu as mis en avant ? Du club, et de la branche ?
L. : C'est surtout la branche, que j'ai
expliqué, pas le Compu's Club.
Jm : Ok. Qu'est-ce que tu lui a dit ?
L. : De la CAO ?
Jm : Oui, quels sont les
éléments que tu as avancés, en disant la CAO, d'accord,
bon on fait de l'informatique, c'est bien, hein, c'est notre
étiquette...
L. : Oui.
Jm : Mais, est-ce que tu lui as avancé
autre chose ?
L. : Euh... ben je lui ai dit qu'on
était déjà plusieurs, donc, qu'avant on était
quatre ou cinq, à peu près, qu'on se réunissait, on
faisait, chacun faisait un petit peu, faisait comme il voulait, parce-que bon,
c'est vrai, qu'avant, ça se passait comme ça, donc, avec Ph.
& Na (4è entretien, ndlr), et donc chacun faisait... si moi je
voulais faire un calendrier, je le faisais, si, si les autres voulaient faire,
donc je sais pas moi... Une affiche, euh... ou des cartes de visites... Ils le
faisaient.
Jm : Bon d'accord, ça c'est
l'informatique. Euh... dans le... comment dire ? Quels sont les autres, il faut
pas que je te le dise...
L. : Oui, oui.
Jm : ...Mais que ça vienne tout seul,
Euh... Qu'est-ce que, qu'est-ce que tu... qu'est-ce que tu as
avancé ? Quel argument tu as avancé ? parce-que bon, faire
un calendrier, pianoter son ordinateur, il pourrait aller dans n'importe quelle
autre association d'informatique, c'est clair...
L. : D'accord.
Jm : ...avec une étiquette
informatique. Donc, qu'est-ce qui a fait, qu'est-ce que tu as avancé,
toi, pour nous différencier des autres clubs informatiques ?
L. : Ben, c'est qu'on était libre,
donc chacun faisait comme il voulait. Peut-être que si tu vas à
d'autres associations donc, c'est, donc c'était tout le monde faisait la
même chose alors que là, chacun est libre de faire, donc, ce qu'il
veut.
Jm : Oui, et ça se passe comment quand
on, quand chacun fait ce qu'il veut généralement ?
L. : Bien. On se donne un coup de main, donc
c'est chacun, s'il y en a un qui a un petit problème, donc, il appelle
l'autre et puis voilà ! Est-ce que j'ai répondu un p'tit peu
à ta question ?
Jm : Hum, hum. Comment tu, tu
définirais le club ? « Le club c'est », et
puis donne-moi des termes, qui pourraient définir le club.
L. : Ben, je vais reprendre mon terme de tout
à l'heure : un lieu de rencontres... Euh... qu'est-ce que c'est
d'autre ? (Silence) C'est plusieurs rencontres, j'sais pas.
Jm : C'est un lieu de liberté
puisqu'on dit qu'on peut faire ce qu'on veut, et puis quoi encore ?
L. : Et puis quoi encore ? (Silence) Je
réfléchis. (Long silence) C'est pas évident comme
ça, parce-que bon... C'est pas évident.
Jm : C'est la spontanéité qui
m'intéresse.
L. : Bon, d'accord.
Jm : C'est ce qui te viens quand...
L. : Quand y'a des questions à choix
multiples, dans quoi, ouais c'est ça, ouais, c'est vrai, tiens j'avais
oublié, c'est ça.
Jm : Réfléchi !
Réfléchi à la réponse.
L. : (rires) Alors, un lieu rencontre, un
espace de liberté, une... Je n'sais pas, moi, de...
Jm : Essaye de, de te représenter des
situations, euh... dans tes relations avec les autres, dans des
réunions, comment ça se passe, y'en a qui expriment des
idées, comment on réagit, est-ce que en un mot ou deux, tu peux
définir le club en disant, le club, « c'est, c'est
ça », « le club, quand on vient là,
on sait qu'on va trouver ça » « on sait
que, on peut avoir telle valeur » ? (Silence) Non ?
Bon on y reviendra après, ne t'inquiète pas ! Hum... on va faire
différemment. Si toi aujourd'hui, tu devais présenter le club
à quelqu'un d'autre. Supposons que tu es au club, que quelqu'un vient au
club, et, et qui te dit : « Ah j'ai entendu parler du club, et
qu'est-ce que c'est ? Explique moi ce que c'est ? ». Tu en
dirais quoi ? Tu en dirais bien sûr tout ce que fait le club au niveau
informatique...
L. : Oui.
Jm : ...à la base, mais tu dirais quoi
de plus, pour intéresser la personne, pour nous différencier des
autres clubs d'informatique ? Quelle est la différence du Compu's Club
par rapport aux autres clubs Informatiques ? Qu'est-ce que tu dirais pour
passer le, le message, et que la personne soit intéressée en
disant : « bon, ben d'accord je viens pianoter, mais je trouve
aussi autre chose » ?
L. : Alors, pour que je... comme tu dis donc,
le... Pour nous différencier déjà des autres, donc, moi je
ne connais pas d'autres clubs d'informatique, pour savoir qu'il y a des
différences...
Jm : ...Clubs informatiques proposent des
machines pour venir pianoter pareil quoi, donc...
L. : ...Oui, mais tout à fait. Je veux
dire, j'en connais pas d'autres pour, pour savoir ce qui, ce qui, ce qu'il
les... comment dire, euh... c'qui les différencie quoi !
Jm : Oui, alors, tu présenterais le
club comment ?
(rires)
Jm : Quelqu'un qui vient, qui dit :
« tiens, j'ai entendu parler du club...
L. : Ben toutes les branches
déjà, ce que tu vas lui présenter...
Jm : ...tu, tu vas lui rendre
service ?
L. : oui, oui !
Jm : Alors, une fois que tu as
présenté... Alors, tu dis quoi des branches ? Au-delà de
la CAO, on fait des cartes de visites, tu dis quoi d'autres ? Tu dis :
« c'est des copains, on se tape dans, dans le dos, c'est
convivial, c'est...
L. : Y'a une bonne ambiance,
Jm : Une bonne ambiance.
L. : Y'a ambiance, que j'ai oublié
tout à l'heure de, de le dire, qu'y a une bonne ambiance.
Jm : Ça veut dire quoi, ambiance pour
toi ?
L. : Ambiance, c'est que...ben je sais pas,
on rigole, quoi, donc, on est pas là, c'est, c'est, donc on s'fait
plaisir, que... Enfin un lieu de plaisir, j'allais dire, non. Mais on est pas,
ch'ais pas, c'est pas... ben quand on fait les réunions, ou n'importe,
on n'est pas, c'est bon, on n'est pas chacun... euh... donc chacun, chacun,
comment dire ? On voit les rides sur son front, etc.... Donc on est... ch'ais
pas, on vient, on est, on est cool, tranquille, et puis voilà.
Jm : Tu disais : « je m'y sens
bien », ça se rapproche un p'tit peu à ça.
Est-ce que tu peux préciser par : « je m'y sens bien, on
prend pas les rides », est-ce que tu as d'autres, d'autres
choses qui te font dire : « Je m'y sens
bien » ?
L. : (Silence) Moi personnellement ?
Jm : Oui, oui. Oui.
L. : Bon déjà,
déjà j'ai une fonction, enfin donc au Club, je suis donc
Secrétaire Adjoint. Donc bon, j'ai une responsabilité en fait...
donc... Qu'est-ce que, qu'est-ce qu'y a d'autres ? Euh... bon, je participe
à pas mal de branches... je, enfin j'ai l'impression donc, que je, je,
je, comment dire ? Qu'au sein du club, donc je, quand même, je, je
donne un p'tit coup de main au club !
Jm : Oui.
L. : En général, à
l'association.
Jm : Oui. Pourquoi tu as pris des fonctions
de secrétaire adjoint ?
L. : On m'a forcé. Non c'est pas
vrai ! (rires)
Jm : Ça peut être ça,
hein !
L. : Non, non. Absolument pas !
Jm : C'est quoi ?
L. : Non, non, non ! Ben au
début, j'étais administrateur, donc et puis voilà, donc,
y'a, y'a, y'a deux ans. Donc, cette année Secrétaire Adjoint.
Jm : Qu'est-ce qui a fait que au
départ, tu as été administrateur, et maintenant
secrétaire adjoint ?
L. : Ben, au début, c'était pas
évident, parce-que moi je pensais que, en étant administrateur,
donc c'est vraiment, c'était, y'avait des contraintes, en fait, y'en
avait pas, donc. Donc, c'est vrai, que au début, on m'a, j'ai un p'tit
peu... J'avais, j'avais peur que ça me prenne, que ça me, que
ça présente des contraintes.
Jm : Oui.
L. : Donc après, je me suis dit :
« Bon, ben tant pis, je me lance, on va voir ce que ça va
donner ».
Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait que tu t'es
dit : « bon tant pis » ?
L. : Ben rien. Moi je suis quelqu'un qui a
peur de rien, donc, qui fonce, quoi, donc. Je ne sais pas, donc.
Jm : Donc aujourd'hui...
L. : Que ce soit en milieu associatif, ou en
milieu professionnel aussi, bon, je suis quelqu'un qui fonce.
Jm : Alors aujourd'hui, tu es
Secrétaire Adjoint...
L. : Oui.
Jm : Qu'est-ce qui a fait que tu as
augmenté justement ces responsabilités au sein du Club ?
C'est...
L. : Ben, j'ai vu que j'avais pas de
contraintes déjà en étant administrateur au début,
je me suis dit : « Bon, ben tant qu'à faire, on va, on va
aller au-delà, quoi ! »
Jm : Y'en a pourtant quelques-unes, des
contraintes, ne serait-ce que le relationnel, ne serait-ce que visiter
des...
L. : ...Oui, mais c'est pas...
Jm : ...des machins...
L. : Oui, mais c'est pas grave ! Pour moi,
c'est pas des contraintes, donc, alors, ben sûr, on est pas
obligé, je veux dire, si mon travail ne me le permettait pas, bon, je
peux bien dire non, donc je sais que... j'sais que c'est pas une obligation,
donc euh... au sein du club.
Jm : D'accord.
L. : Bon il faut, il faut l'faire, mais
bon... si, si, admettons que j'ai un travail et que je peux pas aller à
tel...donc, je sais pas, à France Télécom par câble,
ou n'importe, je sais que quelqu'un d'autre ira à ma place. Je sais
qu'entre nous on s'arrange, et puis voilà.
Jm : Très bien. Est-ce que tu fais
partie d'une branche du club ?
L. : Oui.
Jm : Tu peux le...
L. : ...Plusieurs.
Jm : Plusieurs branches du club ?
L. : Oui. CAO, CEB, euh... Comnet,
pratiquement toutes !
Jm : CAO, CEB, Comnet, pourquoi tu participes
à tant de branches ?
L. : Parce-que j'ai déjà pas
mal de temps libre.
Jm : Oui.
L. : Euh... parce-que je m'intéresse
à, à tout.
Jm : Tout t'intéresse ?
L. : Tout m'intéresse, donc je suis
curieux, donc, si demain y'a une autre branche etc., qui m'intéresse,
peut-être que je vais dire « oui », donc j'en suis
là.
Jm : Est-ce que ces branches-là sont,
sont autonomes ?
L. : Oui, autonomes, oui.
Jm : Oui, enfin, je veux dire...
L. : Oui et non, bon c'est vrai que ça
reste toujours Compu's Club bon.
Jm : Comment vous êtes organisés
dans cette, dans ces branches ?
L. : Euh... comment on s'organise, bon, je
sais que chaque branche a son propre compte, donc... euh... On est à...
Chaque branche a son propre compte, bon, mais c'est toujours Compu's Club,
c'est pas...
Jm : Mais au sein de la branche même ?
L. : Pour moi, c'est tu v...
Jm : ...Vous êtes organisés
comment ? Euh...
L. : Ben, y'a un Trésorier, y'a un
Pilote...
Jm : De branche ?
L. : Par exemple, oui, par exemple CEB, on a
un Trésorier, on a, on a donc un, un Président, non y'a pas de
Président. Donc un Trésorier, puis voilà.
Jm : Donc vous êtes organisés,
avec un Pilote...
L. : ...Tout à fait, tout à
fait, oui...
Jm : Des gens qui prennent des
responsabilités au sein de la branche...
La : ...Tout à fait....
Jm : Toi-même, tu en as pris des
responsabilités au sein de la branche ?
L. : Ouais.
Jm : Oui ?
L. : Ouais. Comnet, donc, coPilote.
Jm : Comnet, coPilote ?
L. : Ouais.
Jm : Très bien. Dans le sens autonome,
euh... est-ce que lorsque vous avez des décisions à prendre,
euh... ben, c'est le Compu's Club qui les prend ? Ou est-ce que c'est les
membres de la branche qui les prennent ?
L. : C'est les membres de la branche.
Jm : Et là, le Compu's Club intervient
?
L. : Euh... ben disons que, les gens... Tous
ceux qui font partie donc, de, de ces branches, font partie déjà
du Compu's Club.
Jm : Oui, donc de fait...
L. : ...Donc, voilà quoi. C'est
toujours les mêmes en fait, à peu près, qu'on voit.
Jm : Oui, donc...
L. : Donc, si on prend les décisions,
c'est, c'est ces mêmes personnes qui y seront... Par exemple que
ça soit au Conseil d'Administration, ou, euh... ou, donc, euh... Quand
tu vois par exemple CEB, bon, quand y'a un concert ou n'importe, c'est toujours
les mêmes qui se retrouvent. Si tu veux, y'a une partie qui y est, donc,
comment dire, qui est dynamique. (Silence) Et c'est à peu près
les mêmes qu'on voit, et c'est à peu près les mêmes
qu'on voit dans toutes les branches.
Jm : Les mêmes, ça
représente combien de personnes ?
L. : Je sais pas. On va dire, maximum,
ça doit tourner autour d'une dizaine. Maximum.
Jm : Donc une dizaine de personnes ?
L. : Oui. A peu près.
Jm : Et comment ça se fait que ce soit
toujours les mêmes, les autres qu'est-ce qu'ils font, parce-que y'a cent
cinquante membres au club ?
L. : Tout à fait, ouais.
Jm : Alors, les cent quarante autres,
qu'est-ce qu'ils font ?
L. : Ben, peut-être que eux, j'sais
pas. Donc, chacun vient au club avec peut-être un projet. Ou y'en a
p't-être qui viennent juste pour leur propre intérêt. Donc,
y'en a peut-être qui viennent juste pour apprendre et après se
casser. Je sais pas. C'est comme un peu de partout, donc... euh...
voilà.
Jm : Mais, tu retrouves ces, exactement les
mêmes, à peu près une dizaine de personnes, dans les trois
branches dans lesquelles tu, tu navigues ?
L. : Pas dans les trois, mais en
général, quoi. A peu près. Par exemple, tu regardes Comnet
et CEB, c'est à peu près les mêmes.
Jm : Et combien, y'en a qui sont les
mêmes ?
L. : Ben, y'a moi, y'a toi, y'a Jo (6è
entretien, ndlr), y'a Jc (5è entretien, ndlr), euuuuh... qui est-ce qui
y'a d'autre ? Euh... y'a maint'nant, et si y'a Pi (membre du Club), le nouveau.
Y'a...
Jm : Il est chez Comnet, chez la CAO et
chez... ?
L. : Non, non je parle pas de la CAO. Si, Il
fait partie de la CAO, et c'est... euh... Comnet l'intéresse.
Jm : Comnet l'intéresse.
L. : C.E.B., il a...
Jm : ...Il est pas encore venu sur Comnet ?
L. : Si Comnet, mais la dernière fois,
déjà Jo lui en a parlé, il a dit que ça
l'intéressait. D'ailleurs, il est près à prendre
l'abonnement, donc euh... etc. Y'a le nouveau aussi, là, comment il
s'appelle déjà ? Euh...je sais pas. Enfin tu vois qui c'est,
celui qui a les lunettes ? Qui vient à la Bourse donc Comnet aussi
l'intéresse, et puis donc, si tu veux, donc, on retrouve, j'ai dis une
dizaine maximum. Donc, bon on doit pas être loin, quoi !
Jm : Oui, oui. Y'a combien de personnes chez,
chez, euh chez Comnet et chez, au CEB ? Une dizaine dans les deux ?
L. : Dans les deux ? Oh un peu plus quand
même.
Jm : Un peu plus ? Y'a combien de personnes
chez... à la Finance ?
L. : Je crois, maintenant, on doit
être... neuf, à peu près. Je crois.
Jm : Neuf.
L. : Mais, y'en a toujours qui viennent tout
le temps, et y'en a qui viennent pas. Par exemple...
Jm : Dans la CEB, vous êtes combien,
même ceux qui viennent pas régulièrement ?
L. : Même ceux qui viennent pas ? Dans
les deux ?
Jm : Régulièrement. Qui
viennent pas régulièrement, qui viennent de temps en temps.
L. : On va dire une vingtaine.
Jm : Dans la Finance, y'en a une vingtaine ?
L. : Non, dans les deux : Finance et...
Jm : Dans la Finance d'abord, y'en a combien,
à peu près qui viennent ?
L. : Une dizaine.
Jm : Qui sont inscrits quoi ?
L. : Oui. Une dizaine.
Jm : Une dizaine et au CEB, et Comnet ?
L. : Comnet, euh... je sais pas, huit
à peu près.
Jm : Huit à peu près ?
D'accord. Euh... Bien, alors ça se passe comment entre les membres ?
L. : Bien.
Jm : Dans la branche ? Bien ? C'est à
dire, qu'est-ce que, quels sont les éléments qui te font dire :
« ça se passe bien » ? Tu as eu l'occasion
d'une scène, tu as participé à une scène qui te
faire dire : « ben ça se passe bien » ? Que
tu peux conclure, en disant : « ça s'passe
bien » ? Est-ce que tu peux me donner un exemple d'une
scène, par exemple ?
L. : Moi je sais, que, pour n'importe quel,
enfin, j'ai pensé aux décisions, par exemple, si on veut prendre
une décision, donc, euh c'est, chacun vote, chacun dit ce qu'il pense,
hein ! Ben, s'il n'est pas d'accord, il dit qu'il n'est pas d'accord, mais
c'est vrai que en général, donc, c'est... Quand on a une
idée, on est, enfin... Comme pour Internet, par exemple, la plupart,
t'as bien vu, tout le monde était d'accord, personne n'était,
n'était contre. Euh... donc voilà donc. A ce niveau là,
ça se passe déjà bien. Euh... Qu'est-ce qu'i a d'autres ?
S'i y'a un truc qui va pas, donc, euh... on en parle, et bon, on essaie
toujours de... oui, oui. Ben, c'est comme pour les leçons, donc, qu'on
avait pris, t'avais vu la dernière fois, j'avais dis, enfin, moi
personnellement, ça me...
Jm : Les leçons ?
L. : Ouais, les leçons, là, tu
sais les leçons de la Bourse. Comment ça s'appelle ?
Jm : Ah, l'école là, le
classeur !
L. : Oui, oui voilà.
Jm : Le classeur ?
L. : Oui, oui. Moi, j'en avais
déjà parlé, y'a quelque temps, je disais que ça
m'intéressais pas trop...
Jm : Ça t'intéressais pas trop
?
L. : Bon on a, on a laissé
tombé un petit peu, et après donc, on en a reparlé, j'en
ai reparlé.
Jm : Oui.
L. : Et bon, ben c'est vrai que...
Jm : On a laissé tombé une ou
deux leçons ?
L. : Oui, Oui.
Jm : On a laissé tomber les
leçons ?
La : Oui, pour le moment, on avait dit qu'on
allait, qu'on allait les arrêter.
Jm : Ah ça, je suis pas au courant
!
L. : Si tu y étais! Tu te rappelles
pas, tu avais reçu le classeur...
Jm : Ah, la suite des leçons ?
L. : Oui, oui, voilà.
Jm : Ou de faire les leçons ?
L. : De faire, non.
Jm : Attend, attend. Tu voulais dire de faire
les leçons ? Je comprenais pas. Donc tu étais pas d'accord de
continuer à acheter...
L. : ...Voilà...
Jm : ...des leçons par correspondance,
parce-que ça pouvait faire cher pour la branche.
L. : Ça pouvait faire cher, et...
euh... c'est pas, c'est pas question de cher ou pas, mais c'est surtout que on
arrive pas à suivre. On reçoit des leçons et...
Jm : ...C'est trop rapide...
L. : C'est trop rapide, et bon, nous, on
avance à p'tit pas...
Jm : Mais pour ce qui existe là ?
Cette avancée à p'tit pas, tu étais d'accord sur les
formations, ou pas?
L. : Au début, j'étais
d'accord. Mais après, j'ai vu qu'on suivait pas.
Jm : Tu es moins d'accord maintenant ?
L. : Ouais. J'ai vu qu'on suivait pas, il
faudrait continuer...
Jm : Alors, est-ce que ça continue
quand même ?
L. : Pour le moment, ça continue.
Jm : Ça continue ? Tu participes
à faire les leçons toi-même ?
L. : Oui.
Jm : Alors là, on... Voilà une
idée qui est exprimée, je suis pas d'accord avec quelque chose,
comment ça se solutionne ?
L. : Voilà. Donc, j'ai dit que
j'étais trop d'accord, donc personne n'en a parlé, et p'tit
à p'tit, bon, ben, chacun disait ce qu'il en pensait.
Jm : Personne n'en a parlé ?
L. : Eh, non, c'est moi, en fait, qui avait
soulevé le problème. Et... donc, et puis... on a
décidé finalement de, j'ai réussi à convaincre tout
le monde. Enfin. Donc avec mes arguments,
Jm : Convaincre, on parle pas de la
même chose. Moi, ce qui m'intéresse, c'est pas de continuer les
formations... continue, continue pas... je veux dire, acheter des formations,
je veux dire, continuer ou pas... c'est entendu...
L. : ...C'est les leçons...
Jm : ...moi je parle : les faire, les
leçons.
L. : Ah, d'accord.
Jm : Les faire, dans l'organisation, dans la
relation, « je m'organise comme ça pour les
faire », je...
L. : D'accord. ok, ok, d'accord.
Jm : Tu étais d'accord, tu
étais pas d'accord... ?
L. : Si, si, j'étais d'accord. Ben
c'est vrai qu'il y a un roulement. Oui, oui, y'a un roulement. Bon d'accord,
ok. Moi je parlais de...
Jm : Y'a un roulement. Donc tu y participes ?
L. : Chacun son tour. Ouais.
Jm : Ça, pour faire ça, tu
étais d'accord ?
L. : Oui. Tout à fait.
Jm : Bon alors, il faut que je trouve encore
autre chose, ou tu n'étais pas d'accord.
L. : C'est vrai, oui, j'étais
d'accord...
Jm : Ce qui m'intéresse, c'est de
savoir quand tu es pas d'accord, pour savoir...
L. : Mais j'en ai jamais fait !
Jm : T'en as jamais fait ? Pourquoi, t'en as
jamais fait ?
L. : Parce-que moi, j'étais Euh...
Jm : Parce-que tu n'en avais pas envie ? Tu
ne te sens pas... Faire des résumés, ça te plait pas?
L. : Non, ça me plait pas trop, et
bon, j'avais proposé de faire, donc, plutôt d'apprendre le
vocabulaire, et donc, main'nant, de temps en temps, donc, je fais une petite
fiche, avec des, des mots de vocabulaire, donc, un petit dictionnaire en fait.
Jm : D'accord.
L. : Et puis donc, voilà. Donc je
participe quand même !
Jm : Qu'est-ce qu'ils disent les autres que
tu participes pas au résumé de formation quand même ?
L. : Rien du tout.
Jm : Rien du tout ? C'est accepté ?
L. : Ben oui, de toute façon...
Jm : Donc, c'est toléré.
L. : Bien sûr, oui.
Jm : Voilà.
L. : Ben, je suis libre un p'tit peu. Si j'ai
pas envie, je leur dis : « J'ai pas envie, ça me prend la
tête...
Jm : C'est intéressant.
L. : ...ça m'prend la
tête... Et puis voilà ! ».
Jm : Forcé, tu ne te sens pas
forcé ?
L. : Non, non. Absolument pas.
Jm : Très bien.
L. : C'est un espace de liberté.
Jm : Très bien, un espace de
liberté. Alors, tu disais tout à l'heure, dynamique, ce sont les
mêmes personnes qui sont dynamiques, qu'est-ce qui te... Quels sont
les... ce qui est visible, pour toi, qui te font dire, pour toi :
« voilà, cet élément là, me fais dire
que la personne est dynamique ».
L. : Ben, c'est le fait de participer
déjà, de venir, euh... de passer pas mal de temps au Club, donc,
voilà.
Jm : Oui donc, c'est passé pas mal de
temps ? Et physiquement les gens, tu les vois comment ? Ils sautent au plafond,
ils ont le sourire jusqu'aux oreilles, ils te tapent dans le dos, Euh...
L. : Ben non, peut-être pas ! Ils ne
sautent pas au plafond, mais bon, ils sont souriants, et puis, Euh...donc,
ouais ils sont souriants, et puis donc, s'ils viennent, c'est qu'ils sont bien,
donc, ils se plaisent donc, à l'association. On ne force personne
à venir ! Celui qui a pas envie de venir, il vient pas.
Jm : Et alors, qu'est-ce qui te fait dire
qu'ils sont dynamiques ? Donc qu'ils participent à...
L. : Ben déjà le fait de
participer est déjà quelque chose. Si moi je suis dynamique et
que j'ai envie d'être dynamique. Donc, si je viens, si je viens tout le
temps, donc, c'est que je suis dynamique.
Jm : Oui, est-ce que tu as d'autres
éléments qui font dire que tu es dynamique ? parce-que tu peux
venir et puis être une statue de cire, te mettre dans le coin et rien
faire ! C'est possible.
L. : C'est participer également.
Jm : Participer à...
L. : Participer à plusieurs branches,
ou à une branche, et puis voilà. Participer, je sais pas moi,
à la recherche d'un local, ou participer, donc, à
emménager, à déménager, à aller donc, voir
telle... la Mairie, euh... bon, etc.
Jm : Alors dans les... parce-que je suppose
que vous avez des réunions, quand vous faites ces formations, etc. Quand
quelqu'un n'a pas d'idée, je reviens un petit peu là-dessus,
puisque l'histoire de la formation, n'amène pas trop
d'éléments, donc on va essayer de voir différemment,
lorsque vous avez une idée qui est émise, quelqu'un qui n'est pas
d'accord, ça doit arriver, puisque vous êtes une dizaine...
L. : ...Bien sûr, bien sûr...
Jm : ...Tu disais au CEB, huit, à peu
près Comnet, donc il arrive un moment, nécessairement, deux ou
trois ou peu importe...
L. : ...Tout à fait...
Jm : Des personnes sont pas d'accord. Comment
ça se solutionne là ? Dans ces cas-là ?
L. : Avant de voter, déjà, on
essaye d'écouter les arguments des autres, de celui, donc ceux qui sont
pas d'accord et après, en fonction de ça... parce-que c'est vrai
qu'au début on peut ne pas être d'accord, mais après avoir
entendu certains arguments, on peut, donc, changer d'avis.
Jm : Oui.
L. : On peut changer d'avis...
Jm : Oui, mais par rapport à
telle...
L. : Je peux avoir une position par rapport
à telle, à tel...
Jm : Par rapport à tel avis, ça
se solutionne ?
L. : Oui, tout à fait.
Jm : Alors, si personne ne change d'avis,
comment ça se passe ? Vous vous crêpez le chignon, vous jetez les
chaises à la figure, vous basculez ceux qui ne sont pas d'accord
à travers la fenêtre... ?
L. : Non, non, non, bien, absolument pas !
Non, non.
Jm :
L. : Ça se solutionne
tranquillement...
Jm : Comment ?
La : ...ben en discutant, c'est tout.
Jm : Ben oui, mais si on reste sur ces
positions, en disant : « Ben moi, je suis pas
d'accord », comment on fait ?
L. : Ben, si t'es pas d'accord, il faut
m'dire pourquoi tu es pas d'accord. Donc, les arguments, donnez-moi les
arguments...
Jm : Je te l'ai dit,
« même si mes arguments ne sont pas valables, je reste sur
ma position : je suis pas d'accord ». Comment ça se
solutionne dans ces cas-là ?
L. : Ben, on vote, on vote à la fin,
ça c'est à la fin. C'est ce que j'avais dit tout à
l'heure.
Jm : Oui. D'accord.
L. : On vote. Voilà.
Jm : Vous allez voter...
L. : Voilà.
Jm : Vous essayez de convaincre...
L. : Tout à fait. Pour ça, je
te dis, avant de voter, avant de voter je t'dis avant de voter on écoute
d'abord les arguments...
Jm : ...Oui, tu l'avais dit après,
excuse-moi...
L. : ...Oui, oui, avant de voter, on
écoute d'abord les arguments des autres, on peut changer d'avis. C'est
à dire, que moi, si moi que, si moi, je te dis qu'un truc, ch'suis pas
d'accord, tu vas pas me dire : « On va voter
d'abord », non, tu vas me dire : « pourquoi tu es
pas d'accord ? » Je vais t'expliquer pourquoi je ne suis pas
d'accord, et peut-être que ça va t'changer, donc, peut-être
que tu vas changer d'avis.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te semble important
dans le bon fonctionnement de la branche ?
L. : (long silence) Qu'est-ce qui me
semble... ?
Jm : ...Important...
L. : ...Important... ?
Jm : Pour que la branche fonctionne bien,
qu'est-ce qui te semble, que tu vois, que tu dis : « ça
c'est important, ça permet que ça marche bien » ?
L. : Ben déjà, c'est de se
voir régulièrement.
Jm :Oui.
L. : Parce-que, je sais pas, je donne des
exemples, comme pour la CAO donc, etc. Euh... euh... donc, on se voyait au
début donc régulièrement, après, donc il y avait
Ph. (4è entretien), non c'est moi qui étais parti, plutôt.
C'est moi qui étais parti, et eux, ils en ont marre, à mon avis,
de se retrouver tous les deux...
Jm : Oui. Tu étais
parti pourquoi ?
L. : Ben, j'étais parti au Maroc. Pour
des vacances.
Jm : Pour tes vacances, au Maroc ?
L. : Voilà. Et donc, depuis que je
suis parti, donc, bon ça, donc ben....
Jm : ...Donc il faut vous voir
régulièrement pour que ça marche bien.
L. : Oui, tout à fait.
Jm : Et quoi d'autre, pour que ça
marche ?
L. : Faire, avoir des projets, faire, donc
suivre...
Jm : Suivre des projets ?
L. : Voilà. Suivre des projets, ou
ça peut être projets personnels, ça peut être, je
sais pas, n'importe.
Jm : quels genres de projets ?
L. : Ça dépend des branches. Je
sais pas. Personnel ?
Jm : Oui.
L. : Je n'sais pas. Donc au niveau de la CAO,
donc, c'est faire des cartes de visites, par exemple, un calendrier pour
l'année d'après, ou faire un album photo, ou, puis
voilà.
Jm : A la finance, là vous suivez quel
projet ?
L. : Oui, à la Finance, c'est
plutôt des projets, donc, euh... c'est pas, donc personnel ! C'est
plutôt des projets, donc euh... comment dire ? Euh... (silence)
aide-moi ! (je fais non de la tête). Donc c'est pas des projets perso...
c'est pas des projets personnels, donc, bon à la CAO, c'est un truc que,
moi, je veux faire, donc y'a que moi qui veux l'faire, donc je fais des
calendriers, les autres, ils font ce qu'ils veulent. Mais, c'est vrai, qu'au
niveau de Comnet par exemple, au niveau de, de CEB, donc, c'est des projets
qu'on a tous ensembles donc. C'est investir, créer un club
d'Investissement, donc on a une, comment dire ? Un... Une sorte de ligne
à suivre, et on la suit.
Jm : Très bien. Est-ce que tu sais
comment a vu le jour euh... la branche Finance ? La branche Comnet ?
Est-ce que tu as participé à sa mise à jour ? A sa
création ?
L. : Euh... je crois bien oui, je crois bien.
Au début, c'était, non, c'était plutôt
l'école de Bourse, je crois...
Jm : Oui. Tu as participé à sa
création ? Qu'est-ce que vous aviez à... Donc, tu as
participé avec d'autres personnes ?
L. : Oui, tout à fait.
Jm : Ou tout seul ?
L. : Non. Non, bien sûr.
Jm : Ou avec plusieurs personnes ?
L. : Bien sûr oui.
Jm : Vous... Tu t'es senti comment là,
quand vous avez voulu créer ça ? D'abord, ça s'est
passé comment ? D'abord ?
L. : Ça c'est passé, je sais
plus qui avait lancé donc cette idée, de, on s'était dit,
donc, on s'était réunis, bon y'avait quelques personnes qui
étaient donc, intéressées, et au début, on a
créé, plutôt donc, l'Ecole de Bourse. Et c'est vrai, donc,
suite à ça, on a eu un projet, de plus tard, on avait dit de
donc, une fois qu'on, qu'on, une fois donc, qu'on a appris un petit peu donc,
les, les mécanismes de la Bourse, investir, donc, créer un club
d'Investissement.
Jm : Et alors, au moment de créer
cette branche, tu te sentais comment ?
L. : Bien ! Moi je me sens toujours
bien ! (Rires) Moi si je me sens pas bien, je me casse.
Jm : Ah !
L. : Donc voilà ! Si y'a une branche
qui, qui, qui me plais pas...
Jm : Te sentir bien, ça veut dire
quoi, physiquement te sentir bien ?
L. : Ben... Ça veut dire quoi ? Ouais.
Qu'est-ce que ça veut dire, en fait ? Au fond, ouais ? (silence)
Ben, c'est toujours la liberté, je vais revenir encore à la
liberté... C'est être libre...
Jm : ...Oui, physiquement, comment c'est
toujours pareil ! Je, je te donne un autre exemple, il faut pas que je dise
trop quoi : « tu sautes au plafond, tu te roules par terre,
... » ?
L. : (Rires)
Jm : Tu fais : « Ouais
! » Tu te fous à gueuler, Euh... Moi quelqu'un qui saute
au plafond, qui a le sourire jusqu'aux oreilles, je me dis : « Il
se sent bien ». Mais c'est la conséquence de quelque
chose que je vois. Tu comprends ce que je veux dire ? Donc toi, te sentir bien,
tu le définis comment "te sentir bien" ? Ça se caractérise
comment "se sentir bien" ?
L. : D'être à l'aise. Tu vas me
dire encore : « qu'est-ce que ça veut dire être
à l'aise ? ».
Jm : Oui, oui. Ça veut dire,
bé... euh... « j'ai les bras
détendus », Euh...
L. : (Silence) Je sais pas. Au fond, au fond
ouais. Je sais pas.
Jm : Je te donne un exemple. Par exemple tu
dis : « être à l'aise ». Là,
tout de suite, je sens que L. n'est pas à l'aise. Pourquoi ? Parce qu'il
croise les bras, parce qu'il se met la main devant la bouche, ce sont deux
éléments qui me disent L. n'est pas à l'aise. Tu comprends
?
L. : Ouais, ouais. (rires)
Jm : Voilà. Non, mais
détends-toi !
L. : Non, mais je suis détendu !
Donc... non, mais je réfléchis donc, c'est pour ça...
Jm : ...Ce sont des éléments
qui me font dire : « je le sens pas à
l'aise. »
L. : ...Non, mais, malgré ça,
je suis à l'aise quand même.
Jm : ...parce-que habituellement, je te
connais habituellement, tu croises pas les bras, Euh...
L. : Bon parce-que là, c'est un peu
sérieux, donc? bon...
Jm : Non, non t'inquiète pas !...
L. : Oui, non, mais je sais, non ben d'accord
!...
Jm : ...C'est pas sérieux ! Il y a les
trois quarts des trucs qui vont partir à la poubelle !
L. : Oui, oui, tout à fait.
Jm : Tout le monde, hein, donc
t'inquiètes pas !
L. : Ben qui c'est qui, ben je sais pas, je
sais pas si j'arriverai à teee...
Jm : ...Ben quand tu es à l'aise, tu
te croises pas les bras, euh... euh... je sais pas moi ! Il faut pas que je te
guide trop, sinon, ça va pas, quoi ! Il faut que ça vienne de
toi.
L. : Je te le dis même maintenant, je
suis quand même à l'aise, même si je croise les bras, je
fais ça, ouais tiens, je réfléchis, donc, c'est pour,
c'est pour envoyer les moteurs de recherche ! (rires)
Jm : Bon, allez, on va continuer, euh...
où j'en étais moi ? Alors, une fois que ça s'est
créer, ça s'est passé comment ensuite dans le rapport avec
les gens, entre eux ? Dans la branche ? Quoique je parle de la Finance, pour ne
prendre qu'un exemple, sinon, ce serait trop long, ça doit se passer
pareil, ou si il y a des choses qui diffèrent, tu le dis, hein ? Tu peux
passer de l'un à l'autre, hein.
L. : On se voit une fois de temps en temps,
donc au début, c'était une fois toutes les semaines, je crois,
les lundis, si mes souvenirs sont exacts, ouais, les lundis, je crois ou
mardis...
Jm : Et entre les gens, les relations entre
les gens, ça se passe comment ?
L. : Euh... ça se passe, ça se
passe comment ? Donc, on se partage déjà les tâches, donc
quand on fait des recherches etc., donc chacun...
Jm : ...Donc, ça, c'est dans la
relation, ça ?
L. : Oui, oui.
Jm : Je veux dire entre les gens, dans les
rapports entre les gens, ça se passe comment ? Vous vous disputez,
euh... vous... ?
L. : ...Ben non, non absolument pas ! Je
dirais encore bien, mais tu vas me dire toi : « ça
veux dire quoi être bien ? »
Jm : Déjà tu dis c'est bien,
donc...
L. : ...Oui, oui, tout à fait.
Jm : ...Donc, c'est déjà un
résultat, donc, j'ai déjà ça. Bien, maintenant si
après on peut affiner par un ou deux exemples qui font dire
« je suis bien », euh... donc, dans les relations,
alors, ça c'est, ça se passe bien ?
L. : Oui.
Jm : Mais, alors, donne-moi un ou deux
exemples ? (silence) Que ça se passe bien ?
L. : (Silence) Bon, bien, on vient, on passe,
on passe un petit moment, on discute, on se bat pas, on se...
Jm : Vous discuter de... d'informatique
uniquement ? Ou de Bourse uniquement ?
L. : Ben de Bourse, de tout ! de...
Jm : De quoi d'autre ?
L. : C'est vrai que pendant la
réunion, on essaye un p'tit peu de discuter que de ça. Mais c'est
vrai que des fois, ça part dans les blagues ou n'importe, donc on essaye
de...
Jm : Ça part dans les blagues.
Voilà un exemple intéressant en disant que ça se passe
bien. En racontant des blagues, on se raconte des blagues...
L. : Voilà.
Jm : Voilà, très bien, c'est
ça, tu vois ! Est-ce qu'il y a d'autres éléments qui
font...
L. : Mais c'est vrai, parce-que, si t'essaies
de retrouver un p'tit peu, c'est pas évident...
Jm : ...Oui, je sais...
L. : ...Mais, donc... Alors, pourquoi
ça se passe bien ? Pourquoi ? Ça veut dire quoi "être
bien" ? Etre bien, oui... Je sais pas. Tu demandes à quelqu'un, c'est
pas évident de te le décrire...
Jm : Oui, je sais.
L. : T'es content, c'est quoi t'es content ?
Jm : Mais c'est parce-que on a pas l'habitude
de décrire, je suis content...
L. : ...Oui, oui tout à fait oui.
Jm : ...Je suis bien, une bonne
ambiance...
L. : ...Oui, tout à fait !
Jm : On a l'habitude d'un résultat,
mais ce résultat n'est qu'un résultat ! C'est bien la
conséquence d'un tas de petites choses qui font...
L. : ...Tout à fait...
Jm : ...et moi ce que je cherche, c'est
ce qui fait lien justement. Dire : « y'a une bonne
ambiance », bon, ben ça va, mais c'est bien de le dire,
ça va... mais moi, j'ai besoin de savoir quels sont les tout p'tits
éléments qui me font dire que ça va. Tu comprends, C'est
ce lien-là que je cherche. Je suis motivé, bon, ben d'accord t'es
motivé, mais pourquoi, t'es motivé, qu'est-ce qui fait ? Qui dit
que tu es motivé ? Qu'est-ce tu as fait qui te motives ? Est-ce que
c'est les autres ? Est-ce que un jour on t'a dit un mot gentil ?
Est-ce que, parce-que, quand tu parles à quelqu'un et à telle
personne, elle a toujours le sourire ? Tu vois, c'est tout ces petits
trucs qui fait dire « bé, y' a une bonne
ambiance ». C'est ça, c'est ça : je cherche,
dans... C'est ça que je cherche.
L. : Je vais essayer, donc on raconte des
blagues, on boit un petit café, on fume une cigarette, euh... puis
voilà quoi !
Jm : Bon.
L. : ...On se chambre un p'tit peu, on...
Jm : Oui, c'est bon enfant
généralement ? C'est bien perçu ?
L. : Oui, bien sûr ! Bien on se
connaît bien, donc, ça fait plusieurs années, qu'on...On
est une petite famille maintenant !
Jm : Alors qu'est-ce que ça t'as,
ça t'apportes, personnellement, personnellement hein, qu'est-ce que
ça t'apportes de participer à une branche, ou d'avoir pris euh...
euh... des responsabilités au sein du club ? parce-que t'es très
investi, tu étais administrateur, t'es Secrétaire
Général Adjoint, tu es coPilote de Comnet, tu participes à
la, à la Finance...
La : ...Toutes les branches, en fait...
Jm : ...tu es aussi à la CAO,
euh...
L. : Ben, pour moi, je sais pas, mais
j'apprends en même temps, donc moi, ce que ça m'apporte, c'est que
j'apprends des trucs.
Jm : Oui, des trucs informatiques ?
L. : Oui, tout à fait, oui.
Jm : Et autre chose que l'informatique ?
Est-ce ça t'apprends quelque chose ? Ça t'apprends la vie,
ça t'apprends...
L. : Oui, ça m'apprend toujours la
vie, le milieu...
Jm : La vie, c'est peut-être
prétentieux, mais bon...
L. : Oui, le milieu associatif quoi. Donc,
je, je...
Jm : Et pour toi, le milieu asso...
L. : ...Je croise des gens, donc euh...
d'autres personnes, donc on se, donc on voit d'autres personnes, donc on,
Euh... Comment dire ? On voit d'autres personnes.
Jm : Tu dis « ça
m'apprend le milieu associatif », donc tu as appris quoi, sur le
milieu associatif ? Ça t'apportes quoi, le milieu associatif ?
(Silence)
L. : Qu'est-ce que ça m'apporte ?
(Silence)
Jm : Euh... Est-ce que tu peux me donner un
ou deux exemples ? Que mais, tu dis : « Ben là, tiens
d'accord, j'ai appris en informatique, mais ça m'a apporté autre
chose », « tiens, je me suis fais un nouveau
copain », ou, « tiens, j'ai fait la connaissance
de quelqu'un qui était intéressant », ou au
contraire, « tiens aujourd'hui, ils m'ont tous emmerdés,
j'en ai marre, font chier »... (silence) Est-ce que tu as un ou
deux exemples, non ?
L. : Oui, ben c'est qu'on rencontre des
personnes, qui peuvent être intéressantes, donc qui vont, ben
ch'sais pas.
Jm : On reviendra sur le problème par
d'autres questions, peut-être que ça va permettre, permettre...
Quelles, je t'en... peut-être maintenant avec tout ce qu'on a dit,
ça va peut-être venir plus facilement : quelles sont les
valeurs que tu attribues au club ? (Silence) Donc, c'est un... comment tu
définirais le club ? Quelles sont ses valeurs ? C'est la question
de tout à l'heure. « Le club, c'est, c'est
ça », ben tu en as déjà dit pas mal, hein,
je vais pas les reprendre, tu as dit : « C'est un espace de
convivialité », « c'est un esprit
club », euh... « je m'y sens
bien », « c'est une bonne
ambiance », est-ce qu'il y a d'autres valeurs ? Des valeurs plus
classiques, Euh...
L. : Il y a aussi des valeurs, comment on dit
déjà ? Je sais pas, des valeurs, euh... euh...
Jm : Donne un exemple.
L. : Pour les gamins, en fait ! Pour essayer
de les motiver un p'tit peu, donc, pour...
Jm : Des valeurs d'éducation ?
L. : Voilà, ouais, ouais.
Jm : Vers les jeunes ? On est
sensibilisé aux jeunes ?
L. : Voilà oui.
Jm : Quelle autre valeur encore ? Qu'est-ce
qu'on apprend aux jeunes ?
L. : (Silence) On leur apprend à, donc
à... à suivre des projets, à être motivé,
donc à...
Jm : Comment on fait pour les motiver les
jeunes ?
L. : (Silence) Ben avec des projets.
Jm : Et eux, ils viennent. Ils sont d'accord
pour suivre des projets.
L. : Ben, c'est des projets qu'ils veulent
suivre un p'tit peu donc. On essaye de, de les aider, donc, en leur donnant
aussi des responsabilités. Justement, je sais que, je sais qu'ils ont
leur compte aussi, donc...
Jm : Et qu'est-ce qu'ils ont
comme, comme projet, comme...
L. : Ben, y'a le marathon Internet,
y'a...
Jm : Quand ils viennent au club, qu'est-ce
qu'ils font ?
L. : Ben, ils s'amusent.
Jm : Ils s'amusent.
L. : Oui. Ils s'amusent, et puis bon, puis
ils...
Jm : Ils suivent leur projet...
L. : Oui, ils suivent leur projet, des fois,
non, des fois, ils viennent pour s'amuser, pour jouer au... à leurs
trucs là, je sais pas comment ça s'appelle.
Jm : Qu'est-ce qu'on leur fait faire ?
L. : Qu'est-ce qu'on leur fait faire ?
(Silence) euh... c'est vrai que le mercredi, je viens pas souvent,
déjà, y'a beaucoup de jeunes... y'a trop de monde !
Jm : Ce que j'essaye de te faire dire, juste
une chose...
L. : Dis-le-moi, dis-le-moi !
Jm : ...Je ne veux pas te mettre sur la voie,
parce-que si je te mets sur la voie, "je pipe les dés" Et si ça
vient pas, bon, bé, ça vient pas ! C'est quelque chose qui t'as
pas... qui t'aspas touché quoi.
L. : D'accord. Je sais pas, ben je sais pas,
oui. Ch'ais pas. Peut-être... aide-moi un p'tit peu, peut-être ?
(rires)
Jm : Je te le dirais après, si tu
veux, mais pas maintenant, parce-que j'induirai vraiment, ça m'aiderai
pas dans mon enquête, d'accord ? Voilà. Alors, qu'est-ce qui se
passe, au sein d'une des branches, quand tu y participes, qui est
déterminant dans la conduite du projet ? Qu'est-ce qui détermine
la conduite du projet ? Dire j'ai un projet, ça va, mais n'importe
quelle entreprise a des projets, paye des salariés et tu fais le boulot,
quoi. Qu'est-ce qui fait, que là, au sein d'une association qui est sans
but lucratif, avec des gens qui sont motivés, qu'est-ce qui te
paraît déterminant ? Dans la conduite du projet ? Qu'est-ce
qui fait que... ?
L. : Ben c'est que déjà, on a
des projets, donc, c'est des projets quand même, donc que...
Jm : Ça a émergé comment
ces projets ?
L. : Ben par les idées, tout
simplement. Ça part d'une idée, qu'un membre donc, lance dans
l'air, et puis donc, si ça nous intéresse, bon... En
général, ça nous intéresse toujours, parce qu'on
attend que des idées. Et puis, donc de ça, ça part, et
puis, donc, on essaye de suivre ça jusque, jusque, jusqu'au bout. Comme
pour le Club Investissement, c'est marrant, qu'on a... chacun investi dans le
club tous les mois, donc, voilà, on a un compte, on a... et puis
voilà !
Jm : Qu'est-ce qui te ferais quitter les
branches, la branche Finance, par exemple ?
L. : Euh... Ben si vraiment on s'entend plus
quoi ! Apparemment, bon, j'sais pas, on se réuni tous les quinze jours,
que je vois que ça se passe mal... Tu vas me
dire : « qu'est-ce que ça veut dire ça se
passe mal ? »
Jm : Très bien. Bon tu as
compris...
L. : (Rires) Je sais pas, donc. C'est, si je
vois que les, les projets, ou alors, on avance vraiment pas... euh... Si je
vois que on avance vraiment, vraiment pas, donc qu'on est toujours au
même point... peut-être, peut-être que je vais partir,
parce-que B. (membre du Club, ndlr), il a failli partir en fait du club. Parce
qu'il dit : « Oh, ben de toute façon, on fait pas grand
chose et tout ». Bon, mais c'est vrai, que moi, donc je me
console un p'tit peu, avec, en m'investissant donc à coté, donc
par Internet, donc moi j'investis, pour apprendre en dehors du Club. Donc
j'investis en Bourse, euh... puis voilà quoi. Donc si vraiment,
ça se passe mal, je vois qu'on avance pas, qu'on est toujours au
même point, ou alors s'il y a des gens inintéressants, c'est
à dire que, qui foutent la merde un petit peu, donc que... je sais
pas...
Jm : ...Tu peux me donner un ou deux exemples
?
L. : ...Comme, je sais plus comment il
s'appelle, au début qu'il venait ? A l'époque, on était
encore chez REI (le second bailleur de l'association). Y'en avait un, il
venait, il, il parlait mais pendant toute la, toute la réunion quoi,
ch'sais pas, je sais plus comment il s'appelle, mais XY...
Jm : PG (membre du Club, ndlr).
L. : ...il parlait pendant toute, toute le,
la truc, il nous laissait même pas parler, lui il disait un truc,
c'était ça...
Jm : C'était agaçant, oui.
L. : Oui, il nous écoutait même
pas, bon. Bien qu'il ait un peu d'expérience, mais bon c'est pas, on
s'en fout quoi ! Bon, il peut dire ce qu'il pense, mais, faut laisser... faut
laisser, faut laisser les autres parler aussi quoi !
Jm : Ça te ferais quitter la branche,
ça ?
L. : Peut-être, oui.
Peut-être.
Jm : Et donc, le fait de voir quelqu'un qui
laisse pas parler les autres, qu'est-ce qu'il te faudrait faire pour essayer de
changer cette situation ?
L. : Ben c'est lui dire, tout simplement !
Jm : Oui, et ça, il le comprendrait ?
L. : Ben toute façon, il peut le
comprendre. S'il le comprend, s'il est intelligent, il va le comprendre bien,
il va rester. S'il est pas intelligent, il va mal le prendre, il va partir !
Mais bon, si tout le monde est d'accord avec moi, donc, que, que c'est lui qui
fout la merde, donc, on préfère que ça soit lui qui parte.
Qu'on parte tous, il va se retrouver tout seul.
Jm : Alors, qu'est-ce qui te fait rester, en
fait ? C'est justement l'inverse ?
L. : Ben, c'est qu'on s'entend bien, on est
une petite famille, quelque part, on s'entend, on s'entend bien, quand on a des
trucs qui vont pas, donc, on essais de les résoudre.
Jm : Par exemple ? Tu as un cas, quelque
chose ?
Jm : Est-ce que, est-ce que tu as un cas
à l'esprit de quelque chose au moment où ça n'allait pas,
et comment vous avez arrangé les choses ?
L. : Euh... Voilà. Ben justement pour
les leçons, tout à l'heure, ben je vais revenir encore aux
leçons...
Jm : Oui...
L. : Bon, J'estimais que
c'était...à part...
Jm : ...Racheter encore les
leçons...
L. : Racheter, donc, racheter encore les
leçons, j'ai, j'ai trouvé que c'était, donc Euh... Que
c'était, euh... comment dire, qu'on arrivait pas à suivre, en
plus, bon c'est vrai que pour le club, donc ça coûtait cher quand
même, et donc, euh...
Jm : Si je comprends bien, vous étiez
une dizaine de personnes, à la Finance,
L. : Oui, tout à
fait.
Jm : Et tu étais le seul à
être contre....
L. : J'étais le seul donc, à
être contre, au début...
Jm : Et les autres ? Ils t'ont
écouté ?
L. : Ils m'ont écouté,
après ils ont dit, ouais, finalement...
Jm : ...Ils ont réfléchi...
L. : Finalement... t'as raison...
Jm : ...Ils se sont rallier à toi ?
L. : Voilà. Tout à fait.
Jm : D'accord.
Retournement de K 7 = ¾ d'h
L. : Après, ils m'ont dit, c'est vrai,
finalement, t'as, t'as raison, euh...Voilà.
Jm : Très bien.
L. : ...On a arrêté de...Enfin.
Voilà. On a écrit donc...
Jm : Alors, qu'est-ce qui passe dans, dans la
section, enfin dans la branche Finance, qui ne relève pas directement du
projet Club d'Investissement ? Autre chose ?
L. : J'ai pas bien compris ta question.
Jm : Est-ce que, est-ce que, il y a quelque
chose que tu vois, que tu t'aperçois, qui n'est pas directement
lié à la Finance ? Enfin, directement lié à cette
idée, à ce projet de Finance ? Autre chose, tu vois ? Est-ce que
tu vois des, des, euh... des liens qui se font entre des membres, quel type de
lien...
L. : Ah, oui, oui, bien sûr !
Jm : Oui, bien sûr, mais...
L. : Oui.
Jm : Mais quel type de lien ?
L. : Oui, ben, je ne sais pas donc, euh...
euh... ben, euh... voilà, je vais parler encore, je vais pas remonter
très longtemps, donc euh... euh... donc je parle de la semaine
dernière, donc avec Pi (membre du Club, ndlr), le nouveau donc, qui,
qui, qui a créé son, donc qui fait partie de l'association des
lépreux en France, et, euh... donc, c'est vrai que, jusqu'à,
jusqu'à lundi dernier, bon, personne ne le connaissait donc. Ca va qu'on
a discuté un p'tit, on a discuté quoi, une demi-heure ?
Jm : Oui (pour l'encourager à
poursuivre).
L. : Il nous a expliqué un p'tit peu,
et puis donc voilà quoi !
Jm : Voilà. Vous avez parlé
donc des lépreux pendant une demi-heure...
Jm : Oui, tout à fait. Peut-être
pas pendant une demi-heure, mais il nous en a parlé euh...
Jm : ...Pendant un moment...
L. : ...Pendant un petit moment, et puis,
puis, donc quoi voilà ! Bon on a vu ce qu'il voulait suivre un
p'tit peu, bon on lui a proposé qu'on pouvait l'aider un p'tit peu, mais
bon, on n'est pas professionnel, hein !
Jm : Ouais, oui.
L. : On peut lui donner un petit coup de
main, sans plus.
Jm : C'est ça. Qu'est-ce que tu aimes
faire au Club, quand tu y viens ? A part le, oui, qu'est-ce que tu aimes faire
au club ?
L. : Internet.
Jm : Internet. Donc de l'informatique.
L. : Internet et voilà. Un peu
Internet, un peu discuter. Voilà.
Jm : Hum, et qu'est-ce que tu
préfères, au Club ? (silence) Au-delà de l'informatique,
tu préfères quoi ?
L. : Je préfère quoi ?
Jm : Oui. Bon, parce-que il y a
peut-être mille choses que tu aimes faire...
L. : Oui.
Jm : ...Mais parmi ces mille choses, y a
peut-être une ou deux choses que tu préfères ?
L. : ...Je peux pas dire que j'ai une chose
que je préfère, c'est plusieurs trucs, plusieurs choses.
Jm : ...Donne-moi plusieurs choses alors !
L. : Ben, je vais reprendre encore, c'est
discuter, c'est...
Jm. : Non, mais...
L. : Internet, Euh...
Jm : Donc, tu aimes discuter, c'est ça
que tu...
L. : Oui, bien sûr.
Jm : ...Que tu aimes faire ? Internet ?
L. : Internet aussi, Euh...
Jm : Discuter sur l'informatique, ou...?
L. : Non, pas forcément, non.
Jm : Pas forcément ?
L. : Non, ça peut être de
l'informatique, ça peut être de n'importe quoi, de, de...
Jm : Aujourd'hui, aujourd'hui, tu, tu viens
chercher quoi au Club ? Qu'est-ce que tu viens chercher ?
L. : Je viens chercher ma baguette de pain !
(rires)
Jm : Non mais, au-delà de l'aspect
matériel, au-delà de l'aspect informatique, puisque tu viens pour
l'informatique...
L. : Tout à fait.
Jm : ...Nécessairement, tu viens pour
l'informatique, à un moment donné ou à un autre, mais
est-ce que tu viens chercher autre chose ? Qu'est-ce que tu viens chercher
aujourd'hui ?
L. : Non, ben je, non.
Jm : Ben, ça fait plus de deux ans que
tu y es, donc, par rapport...
L. : Ben, je viens peut-être plus
apporter que chercher, je sais pas.
Jm : Ouais, tu viens apporter...
L. : ...Peut-être...
Jm : ...pourquoi tu apportes ?
L. : Ben pour les autres.
Jm : Ca t'apportes quoi, à toi
d'apporter aux autres ?
L. : Ah ! Qu'est-ce que... Je sais pas, c'est
dans la tête ça !
Jm : C'est dans la tête alors ?
L. : Je sais pas. J'aime bien aider les
autres. J'aime bien. C'est comme à la Croix Rouge, hein ! C'est pareil
!
Jm : Oui ?
L. : Qu'est-ce que je, ben le fait d'aller
passer, je sais pas moi, une journée entière dans le froid, etc.
pour aider quelqu'un, euh... ben voilà.
Jm : Tu as essayé de faire une bonne
action ?
L. : Voilà, oui !
Jm : D'accord.
L. : On se sent utile ! Je sais pas.
Jm : On se sent utile ?
L. : Oui. Comme à la Croix-Rouge, donc
c'est vrai que des fois, tu, je sais moi, donc, tu vas, donc, je sais pas moi,
tu vas, on participe à pas mal de, de, comment dire ? De, de
manifestations etc., donc euh... c'est vrai que des fois, tu, il fait froid, il
pleut, n'importe, et, et t'es là, bon c'est vrai qu'on est tous
bénévoles, on est pas payé ni rien, bon tu passes une
journée quand même entière, sous, sous le, la pluie ou le
froid ou n'importe, on n'est pas payé ni rien, et puis...
Jm : Et au club, tu te sens utile aussi ?
L. : Tout à fait ! Je pense oui !
Jm : Tu penses, ou tu en sûr ?
L. : Oui. Oui, ben j'en suis sûr, on va
dire !
Jm : Voilà. Non mais tu peux te sentir
utile...
L. : D'accord...
Jm : ...Y'a deux choses, tu peux ne pas
être utile, mais te sentir utile.
L. : Je, je suis utile. Monsieur !
Jm : Voilà. Tu te sens utile.
L. : Je suis, je suis.
Jm : Tu es utile. C'est encore mieux !
L. : Voilà.
Jm : Très bien. Euh... Alors
là, c'est une question qui est importante là. Est-ce que tu peux
me donner un ou deux exemples, qui t'ont particulièrement marqué
dans tes relations avec les autres ? Ça peut-être un exemple
positif ou négatif, qu'est-ce qui t'as particulièrement
marqué, frappé, choqué, enthousiasmé, euh... quoi ?
Est-ce que tu as un ou deux exemples ?
L. : Marqué, choqué ?
Jm : Enfin, marqué, choqué ou
enthousiasmé hein !
L. : Oui, tout à fait, oui. Euh...
Jm : Tu peux, tu peux, par exemple tu peux
dire bon : « ah ben tiens, dans telle situation, j'ai
été très agréablement étonné qu'il y
ait eu une mobilisation générale pour répondre à
ça », spontanément ou pas...Qu'est-ce, quelque
chose....
L. : Ouais, ouais...
Jm : Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'a
marqué, ou...
L. : Ben pour emménager
déjà au club... C'est vrai qu'il y a eu...
Jm : Oui, qu'est-ce qu'il y a eu ?
L. : Y'a eu pas mal de personnes donc, qui
sont venues nous aider, euh...
Jm : Ça, ça t'as marqué
?
L. : Ouais. A (1er entretien,
ndlr) qui avait pas mal de travail...
Jm : Ça, tu as remarqué ?
L. : Ouais, et qui est venu quand même,
donc, qui est venu pas mal de temps au club, pour, pour aider etc. donc, c'est
vrai que bon... il aurait été au chômage etc., ok, mais
bon, c'est vrai qu'il est venu, donc il a passé pas mal d'heures, donc,
au Club, euh... c'est vrai. Voilà. Sinon, je, je réfléchis
en même temps, je sais pas.
Jm : Ce sont des moments forts pour toi ?
L. : Des moments forts, Euh...(soupirs) Fort,
est-ce que c'est le terme, je sais pas, mais bon. On va dire que c'est des
moments qui m'ont marqués. Sinon qu'est-ce qu'il y a eu d'autres ?
euh... euh... (soupirs), je sais pas, ouais comme ça, ouais...
Jm : Oui. Par rapport à ton...
L. : ...parce-que j'ai du mal à
remonter, si tu veux, beaucoup en arriver à...
Jm : Tu as le temps, hein ! Tu as le temps.
L. : Oui, oui ! (silence) Peut-être que
si tu me reposes tout à l'heure la question, je sais pas, mais bon.
Jm : Euh... alors, entre le moment ou tu es
rentré au club, et aujourd'hui, est-ce que tu t'es aperçu que
quelque chose avait changé pour toi ? Depuis que tu es au Club ?
(silence) Chez toi, pour toi ou, depuis que tu es au Club, dans, dans ta vie
courante, euh... professionnelle, familiale, au sein du club, personnellement,
euh... tu te sens mieux, tu te sens moins bien, Euh...
L. : Alors, euh... Euh... tu m'as dis
professionnellement ?
Jm : Non, non, non; c'est des exemples !
L. : Oui, oui, oui Je sais, ouais, tout
à fait.
Jm : C'est pour te donner des idées,
mais faut pas reprendre nécessairement ces thèmes-là.
Est-ce que quelque chose a changé pour toi ?
L. : Euh... offff... non, à part que
je participe de plus en plus, donc, aux activités.
Jm : Donc, ça, c'est un gros un
changement ça.
L. : Oui, tout à fait, oui.
Jm : Un changement.
L. : Oui...
Jm : Et pourquoi...
L. : ...Que des fois, je me fais engueuler
par ma femme, parce-que je...(rires)
Jm : Ça aussi, ça a
changé ?
L. : Oui ! (rires)
Jm : Tu es moins là ?
L. : Parce-que, main'nant entre la Croix
Rouge et, et, comment ça s'appelle donc ? Et donc le Club, c'est
vrai que ça fait beaucoup de choses à la fois, euh...
Jm : Oui.
L. : Et puis voilà, quoi ! Ouais !
Jm : Et euh...
L. : ...Puisque moi donc, avec les deux
associations, donc avec Compu's Club et maintenant avec la Croix Rouge, c'est
vrai que je navigue pas mal. Mais bon, et j'ai pris une responsabilité
donc au niveau du Club informatique, au niveau de la Croix Rouge aussi, et bon,
ça fait...
Jm : Comment, comment tu expliques ce
changement... que tu t'investisses de plus en plus ?
L. : Je sais pas. Donc je peux parler un peu
de la Croix Rouge ?
Jm : Euh... ce qui m'intéresse, c'est
le Club, moi. Ce qui fait lien entre le Club...
L. : C'est le Club surtout...
Jm : ...On en parlera après.
L. : Oui, oui, oui, Euh... Je sais pas, c'est
peut-être le temps d'avoir un peu de temps libre, donc on peut aider, on
peut, donc euh... être utile un p'tit peu, donc euh... donc euh...
proposer ses, ses, ses services, je sais pas, est-ce que c'est une question de
temps ? Mais je ne pense pas. Oui, parce-que bon, tous ceux qui viennent, c'est
que, ils ont un p'tit peu d'temps quand même pour venir. Ils s'y sentent
bien.
Jm : Et personnellement ? Voilà, c'est
ça. Et ça aussi, ça a changé chez toi ? Tu te sens
mieux ?
L. : Mieux qu'au début, oui, oui,
oui.
Jm : Et ça tu l'expliques comment ?
Tout ce que tu m'as dit avant, je suppose l'ambiance, que le, l'état
d'esprit...
L. : Oui.
Jm : ...le Club, l'esprit famille...
L. : Tout à fait oui. Je sais pas,
ouais. Mais c'est vrai qu'on se sent de mieux en mieux sans s'en apercevoir
quoi. Je sais pas.
Jm : Oui. Alors, pour résumer
là tout ce que tu m'as dit, qu'est-ce qui fait que tu y restes ?
(silence) Pour essayer de reprendre un petit peu le plus largement possible.
L. : Qu'est-ce qui fait que j'y reste ? Ben
j'ai pas mal d'amis, donc maintenant, donc au Club, euh...Bon je participe
à plusieurs branches, donc ça, ça serait dommage de tout
laissez tomber. Parce-que bon des fois, euh... il suffit qu'il y en ait un ou
deux qui partent et... et la branche disparaît donc... comme la CAO,
Euh...euh... sinon, qu'est-ce qu'il y a d'autre ?
Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire
pour améliorer le club ?
L. : Pour améliorer le club ?
(silence) euh... euh... oui, oui, Qu'est-ce qu'il faudra faire ?
Jm : Qu'est-ce qui fait obstacle en fait
queee... les autres membres qui ne participent pas, puissent plus participer ?
Et que ceux qui participent, participent encore plus ?
L. : Euh... oui. Ben c'est peut-être
les prendre en mains, euh... donc Euh...
Jm : Qu'est-ce qui fait obstacle ?
L. : Faire, faire de sorte qu'ils soient,
qu'ils soient donc euh...bien à l'aise quand ils viennent, donc
dès qu'il y a quelqu'un peut-être venir lui parler, machin, bon,
essayer de, de voir un petit peu, donc, pourquoi il vient plus, bon, pour
relancer donc euh... voir donc, s'ils ont des idées, donc les suivre,
euh... euh... les écouter, quoi ! Les écouter. Oui, bon c'est
vrai, qu'il y en a, qu'il y en a beaucoup qui viennent de temps en temps. Bon
c'est vrai qu'avec le local qui avait fermé donc, on avait quand
même plus de monde à l'ancien local quand même je crois que
maintenant. J'ai l'impression, je sais pas. Non ?
Jm : Tu demandes ?
L. : Non, mais je veux dire avant, y'avait
plus de personnes. J'ai, j'ai l'impression en fait que, je voyais plus de
personnes qu'avant, à l'ancien local, que maintenant.
Jm : Y'a pas longtemps qu'il y a des nouveaux
locaux, quand même !
L. : Oui. Tout à fait, oui. C'est
sûr que ça fait pas longtemps. Donc, euh... donc qu'est-ce qu'il
faut faire ? Est-ce que ces gens, ils vont revenir, et c'est, bon, je sais pas.
Il faudrait faire quelque chose pour que... ils reviennent pour eux, ça,
je ne sais pas. (long silence) Est-ce qu'il faut pas les inviter un jour, je
sais pas... boire un verre, manger des cacahuètes, je sais pas !
Jm : Oui ?
L. : Je sais pas.
Jm : Tu penses que ça peut être
un élément important ?
L. : Je sais pas. Peut-être, je sais
pas.
Jm : On verra, un verre ?
L. : Je sais pas pourquoi ils viennent pas,
donc il faut...
Jm : Ben, bon ben c'est fini Lahcen.
L. : Oooooooh
Jm : Y'a quelque chose, peut-être, que
tu voudrais rajouter, non ?
L. : Euh... non, pour le moment non. Non, je
pense pas.
Jm : Non ?
L. : Je pense avoir tout dit, peut-être
que j'ai oublié des trucs, je sais pas, mais...
Jm : Oui. Y'avait, y'avait une question
là, qui était posée dans le questionnaire...
L. : Oui ?
Jm : ... "Pensez-vous que le club puisse
parfois soulager une certaine solitude ?"
L. : Ah, mais, c'est sûr oui.
Jm : Oui ? Toi-même un moment tu as
été solitaire ? Et ça, ça a permit de soulager
cette solitude ?
L. : Euh... euh... oui, peut-être, oui,
c'est vrai, oui. Peut-être. C'est vrai que je l'ai...
Jm : Peut-être, dans quel sens ?
L. : C'est vrai que je l'ai pas dit, ben
quand j'étais ben euh... donc, euh... au tout début, donc quand
j'étais marié, que j'étais, j'étais venu donc,
euh... euh... non ça c'est avant le, attends, non je sais plus, si, si,
j'ai adhéré au club, si j'ai adhéré au club,
après, après m'être marié en fait, oui. Ben, ma
femme, elle était pas là, donc en fait, elle était partie,
et c'est vrai que ça permettait de, oui, oui, c'est ça. Ma femme,
elle était pas là, elle était partie au Maroc, et donc, et
ben donc, euh... et c'est vrai que... Peut-être que oui, et euh...
ça permettait, donc, en fait de, de soulager la solitude.
Jm : Est-ce que le Club pour toi, c'est un
lieu qui permet de soutenir les autres ? Qui sont dans la solitude justement ?
L. : Oui, oui, bien sûr.
Jm : Euh... Est-ce que c'est aussi un lieu de
débat ?
L. : Bien sûr.
Jm : De message ?
L. : Bien sûr, oui, oui. C'est pour
celui qui est seul ou n'importe, euh... je sais pas, il vient, il passe
quelques moments au club, ça va lui faire du bien, il voit un petit peu,
donc, tous les membres, il discute, il se fait des amis, euh... il fait des
rencontres, euh... puis voilà. (silence)
Jm : Très bien.
L. : Mais c'est vrai que j'y ai pas
pensé à ce, cette solitude. Peut-être, y'en a,
peut-être qu'au sein du Club, y'en a peut-être qui viennent, qui
viennent pour certains. Mais moi au début, c'était pas pour
ça hein ! Mais peut-être qu'il y en a, y'en a plein, euh...
peut-être qu'ils vont venir pour ça, quoi. Ils sont seuls, ils
savent pas quoi faire, euh... l'informatique ils s'en foutent, mais bon, c'est
juste pour venir...
Jm : Tu penses qu'il y a des gens comme
ça ?
L. : Peut-être oui.
Jm : Tu as, tu as une ou deux personnes que
tu as en tête ?
L. : Nnnnnnnnon. Non. Non. Parce-que bon, je
connais pas la vie de chacun, donc. Je connais pas la vie de chacun, donc
peut-être, donc, peut-être que sûrement qu'il y en a, hein
!
Annexe 13 Huitième
entretien
Au (Huitième entretien) le mercredi 14
février 2001, 19 heures 15. A notre domicile.
25 ans, pas activité dans une branche. Il a
été lauréat d'un concours national de la jeunesse et
Sports avec un projet de l'association. Aujourd'hui a un travail (travail
temporaire Infographiste) après un long chômage. Adhérent
depuis 2 ans. Peu présent à l'association. Correspond au
questionnaire n°7.
Après annonce.
Jm : Comment as-tu connu le Compu's
Club ?
Au : Ben ça, tu peux y
répondre. Je suis coincé (rires) Eh ben, j'ai connu le Compu's
Club grâce à une annonce de l'Anpe. Parce-ce que j'étais,
donc, venu au Club... parce-que il y avait un poste prévu, ben le poste
de La et maintenant celui de Ch (la nouvelle employée du Club, ndlr) et
c'est comme ça que j'ai connu le Club.
Jm : Alors, quand tu es venu, quand t'es venu
au Club, y'a quelque chose qui t'as séduit ? (silence) On te l'a
présenté certainement ?
Au : Euh... C'est-à-dire ?
Jm : On a dû te présenter le
Club ?...
Au : ...Ouais, ben oui...
Jm : ...Est-ce qu'il y avait quelque chose
qui t'as séduit à ce moment-là ? A
l'époque ?
Au : C'est vrai, que... il y a une chose
qui... qui... qui m'a vraiment marqué, c'est que... jusqu'à
présent... t'sais, pour moi Valence, ça a toujours
été une ville morte. Tu vois, pour moi, c'était clair,
j'avais vraiment envie de me barrer de Valence. Et, et de voir qu'il y a, qu'il
y a une association, des gens, tu sais, qui, qui ont pour principe de, de,
d'essayer de faire bouger les choses, de, de venir se rencontrer, un peu
s'éclater et... comme je le disais se, faire bouger les choses,
ça c'est vraiment... euh... ça m'a presque... euh... Comment
dire ? Disons que ça... ça m'a vraiment
déstabilisé dans, dans, dans l'opinion que j'avais de dire que
Valence c'était une ville morte, quoi. Je m'suis, je m'suis, j'ai
compris que finalement, Valence, y'a des gens qui bougent et que, et que
ça c'est vraiment intéressant.
Jm : Et donc, quand on t'as
présenté le Club et ses différentes activités, etc.
Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as particulièrement
attiré ?
Au : (silence) Dans les
activités ?
Jm : Oui, les activités, dans la
façon de fonctionner, euh... Ce genre de choses... A l'époque,
j'entends, hein ? Quand tu étais tout neuf, sans connaître le
Club.
Au : Beuh pfu... je pense pas qu'il y a ai
vraiment quelque chose qui ait, qui m'ai plus attiré que... enfin... une
activité plus qu'une autre. Non, disons que... voilà.... C'est
surtout le principe de base qui m'a intéressé. Après les
activités c'était, c'était presque secondaire, quoi.
Jm : Si je dois résumer : tu es
venu postuler à un emploi qui était vacant et... euh... tu as vu
quelque chose... un certain esprit qui flottait là, ça t'as
plu...
Au : ...Hum, hum...
Jm : ...et tu es resté.
Au : Voilà.
Jm : C'est ça. Tu disais tout à
l'heure « une association, enfin des gens, qui avaient pour
principe de faire bouger les choses ». Tu entends quoi par
là : « faire bouger les
choses » ?
Au : « Faire bouger les
choses » c'est surtout... euh... Comment... comment
expliquer ? Euh... (silence) Ben déjà, rien que... rien
que... déjà se réunir autour d'une idée tu vois
c'est vraiment un grand pas, quoi. Pour moi c'est « faire bouger
les choses ». Plutôt que chacun ayant une idée,
t'sais... Les idées, t'sais, c'est à la portée de
n'importe qui. Tout le monde peut avoir des idées sur telle chose ou
telle chose mais rien que... rien que le fait de se, de se regrouper autour
d'une idée, t'sais... essayer de faire avancer l'idée, ça,
c'est génial quoi.
Jm : Tu as à l'esprit une idée
qui t'avais, au départ, euh... surpris... eet... agréablement
surpris ?
Au : Euh... C'est-à-dire ?
Jm : Tu dis « faire bouger les
idées, on peut avoir un idée » donc, tu as bien
dû...
Au : Ah ouais, est-ce qu'il y avait un
exemple qui m'a...
Jm : ...avoir une idée...
Au : Huuum, non pas spécialement. Y
avait pas... Je sais pas s'il y avait un exemple, je n'me souviens plus
très bien... (silence) je sais plus très bien s'il y avait un cas
particulier qui, qui me poussait. Enfin, je pense pas, non.
Jm : Est-ce que tu as déjà eu
une expérience de l'associatif ?
Au : (silence) Une expérience de
l'associatif ? Euh...
Jm : Tu as déjà
participé à des associations ?
Au : Euuuh... Non. (silence) Euhhh... Non pas
en particulier. Disons queeuhhh... mon père faisait, `fin, était
président de l'association de Vietnamiens Libres de Valence. Je crois
que c'est le nom exact, je crois. Attends c'est Association des Vietnamiens
Libres de Valence, oui, il me semble que c'est ça. Et... par ce biais,
j'ai peut-être mis un doigt dans le monde associatif... Mais sans plus,
quoi. J'ai pas vraiment participé à grand chose, quoi. J'ai...
Si, j'ai participé aux différentes fêtes qu'y avait,
t'sais. J'ai, j'ai peut-être aidé à monter deux, trois
trucs mais c'est tout.
Jm : Et en fait de, de pas t'être
engagé dans une autre association sportive, culturelle ou autre... il y
a une raison à ça ?
Au : (silence) Euh... Sportive, oui,
parce-que je suis pas très sport...
Jm : ...Ou autre, une association quelconque,
hein...
Au : ...Ben...
Jm : Qu'est-ce qui a fait que tu n'as pas
adhéré à une autre association avant le Compu's
Club ?
Au : Certainement parce-que je n'ai pas eu
l'opportunité de, de... de connaître les associations.
Jm : Alors, depuis que tu participes au Club,
hein, depuis ton adhésion, est-ce que tu participes à une autre
association ?
Au : Depuis, euh... non.
Jm : Non, toujours pas.
Au : Je ne crois pas.
Jm : Alors est-ce que...
Au : ...A moins que ce soit à mon
insu, mais...
(rires)
Jm : Alors, est-ce que tu te souviens ce qui
t'as, qu'est-ce qui t'as conduit à adhérer au Club ?
Au : (silence) Qu'est-ce qui m'a conduit
à adhérer au Club ?
Jm : Tu étais venu pour postuler...
Au : ...Hum, hum...
Jm : ...Tu as... tu t'es rendu compte d'un
certain esprit...
Au : ...Voilà....
Jm : Qu'est-ce qui t'as fait adhérer
finalement ? Parce-queee... le, le poste a été pourvu par
une autre personne. Qu'est-ce qui t'as fait adhérer au Club.
Au : Je crois que c'est, c'est une personne
en particulier, je crois. Un, un « commercial » : Jm
(rires).
Jm : Un commercial ?
Au : Non, non, mais c'est pas
ça... c'est un monsieur qui s'appelle Jm, il a su me présenter
les choses correctement... (rires)... disons, il a su vendre son produit et
j'ai adhéré. (rires)
Jm : Non, sérieusement, est-ce que
justement dans ce qui t'as été "vendu", hein, pour reprendre ta
propre expression, dans ce qui a été présenté du
Club, est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as conduit, en particulier, qui t'as
conduit à adhérer au Club ?
Au : (Silence) hummm, pfu...
Jm : Ça fait loin, hein. Ça
fait combien de temps que tu es dans...
Au : Ch'ais pas. Je ne sais pas. Ça
doit faireeee... un peu moins de deux ans, quoi. Mais... je sais plus.
Jm : Tu sais plus. Est-ce que tu avais un
projet autre que celui de te faire embaucher en venant au Club ? En
rejoignant le Club ?
Au : (silence) Tu veux dire
« est-ce que j'avais d'autres projets » ?
Jm : Oui, est-ce que tu avais une idée
particulière ?
Au : Ahhh.
Jm : Quand tu a rejoins le Club est-ce que tu
avais un projet, une idée particulière ?
Au : Dans quel sens ?
Jm : Est-ce que tu venais chercher quelque
chose de précis ?
Au : Ah, non, pas du tout ! hummm... Ben
ma première idée c'était... je me suis dit
qu'c'était un Club informatique et donc... euh... si, si... je pouvais,
je pouvais... `Fin, comment dire ? A l'époque j'aurais pu, disons,
avoir plus de connaissances en informatique. C'est peut-être ça...
euh...
Jm : C'est ce que tu attendais quand tu
es venu rejoindre le Club ?
Au : C'est pas vraiment ce que j'attendais
mais c'est peut-être ce que j'espérais, quoi ? Je me suis dit
« ben voilà, puisque c'est un Club informatique,
peut-être que... lorsque j'en sortirai, peut-être que dans quelques
temps, je serai... beaucoup plus calé que je ne l'étais
auparavant ».
Jm : Alors, est-ce que tu peux me parler de
toi, un p'tit peu, à l'époque de ta venue au Club ? Tu
étais au chômage, donc, hein... par déduction ?
Au : Hum.
Jm : Tu étais
célibataire ?
Au : mouiii.
Jm : Euh... Y a longtemps que tu cherchais du
travail ? (silence) C'était pas récent, il y avait
quelque...
Au : Ouais, ouais, bien sûr, ouais.
mais, euh... Mais, euh... j'ai eu différentes périodes dans...
dans ma vie. `Fin, bon ça fait un peu prétentieux de dire
ça, j'trouve : « des périodes dans ma
vie ». Ça fait un peu, t'sais, euh... :
« je me souviens, y a quelques années
(rires)... ». Non, disons queee... J'ai peut-être euh...
(silence) euh... ben attend j'étais au chômage pendant un p'tit
moment, c'est vrai. Et... (silence) Tu veux pas répéter la
question là ? (rires)
Jm : Je, je te demandais : à
l'époque, donc, euh... tu, tu avais un certaine situation, tu
étais au chômage. Quand tu as rejoints le Club, est-ce que
ça faisait déjà longtemps que tu étais au
chômage ?
Au : Je pense que ça devait faire au
moins six mois... que j'étais au chômage.
Jm : Au moins six mois ?
Au : Ouais, il me semble.
Jm : Alors...
Au : ...Ah non, qu'est-ce que je dis ?
Ça devait faire trois ou quatre mois.
Jm : Trois ou quatre mois ? Tu faisais
quoi avant ?
Au : Alors, qu'est-ce que je f'sais ?
Ben, auparavant j'avais travaillé en imprimerie... en tant
qu'opérateur de P.A.O. Et juste avant encore... j'avais, j'avais
fait.... euh... le truc sur l'ambroisie, t'sais. Chargé de communication
sur l'ambroisie... euh...
Jm : Alors, on va rentrer dans le vif du
sujet, maintenant...
Au : ...Ouais, vas-y...
Jm : Aujourd'hui, euh... le Club c'est quoi
pour toi ?
Au : Aujourd'hui, le Club, pour moi, ce
serait, un... ce serait des instants de... J'irais pas jusqu'à dire des
instants de détente... parce-que ce serait, peut-être, un peu trop
fort... mais des, des récréations, en fait. (silence) Ouais, pour
moi, ce serait plutôt, voilà, des récréations.
Jm : Quelle, quelle image tu en as, en fait,
du Club ?
Au : (silence) ouh là... quelle image
j'ai...
Jm : Quelle représentation tu t'en
fais ? (silence) Qu'est-ce que ça représente pour toi, le
Club ?
Au : Hummm... Ben, comme image, à
part, euh... ben, je sais pas, euh... c'est parce-que je mets
déjà des mots sur ce que je pense. C'est-à-dire que c'est
des récréations, alors maintenant si tu veux une image, une image
en particulier...
Jm : ...Il faut préciser...
Au : ...Une image, en particulier...
Jm : Il faut préci... oui, quelles
valeurs tu peux attribuer au Club ?
Au : Ben, j'aime, j'aime beaucoup le Club
parce-que comme je dis c'est de la récréation et pour, pour moi
la récréation ça a toujours été très
important parce-que... enfin... je sais pas si tu te rends compte, au, au, au
bahut... mouais, c'est vrai que c'est, peut-être, un peu trop fort.
Parce-que quand on est au bahut, tu vois, les récréations c'est
peut-être ce qu'on attend le plus. Finalement. (rires)
Jm : Les bons élèves...
Au : Ouais, voilà, ouais. Et là
ce serait des récréations plus... euh... plus volontaires, tu
vois. C'est pas ce qu'on attend réellement mais, mais... on a envie d'y
aller, quoi.
Jm : Les, les... pour en revenir aux valeurs
du Club. Est-ce que tu as quelques expressions qui pourraient décrire le
Club. Deux, trois expressions... Quelles valeurs tu attribuerais au Club ?
(silence) « Le Club c'est... ça... »,
« Le Club, c'est ça... » (silence) L'image
que tu peux en avoir, quoi ? (silence) C'est la même question que je
pose différemment...
Au : Ben oui, je sais bien, je sais bien.
C'est bien pour ça que j'ai presque envie de te donner la même
réponse. (rires)
Jm : Réfléchis...
Au : La récréation, pour moi,
ça paraît tellement évident. Enfin, tu vois, c'est,
c'est... c'est quand même une image bien particulière quoi la
récréation. Et c'est vraiment ce que j'essaie de te dire, quoi.
C'est peut-être la meilleure illustration que je connais.
Jm : On va voir différemment : On
va dire : si tu devais présenter le Club, qu'est-ce que tu en
dirais ? (silence) Si tu devais présenter le Club à
quelqu'un, euh... Tu ne sais pas si, ce dont il peut avoir envie. Donc tu vas
présenter le Club d'une manière générale... euh...
Qu'est-ce que tu en dirais ? Bien sûr tu présenterais les
activités, hein ? Chacune des activités, donc, tu lui en
toucherais un mot. Mais surtout pour essayer de le convaincre, tu avancerais
quoi pour convaincre ?
Au : Ben je... c'est ce que j'fais avec la
plupart des gens que j'ai amené jusqu'à présent, c'est...
je leur explique tout simplement le principe de base. Le même qui m'a
motivé à entrer dans le Club. C'est-à-dire :
(silence) On peut couper ? C'est, attend, ben c'est la
convivialité, c'est, c'est le fait de se retrouver entre des personnes
totalement différentes qui sont là simplement pour, pour
s'détendre, pour, pour communiquer ensemble, pas du tout pour se prendre
la tête. Et ça c'est, c'est vraiment quelque chose de très
important, quoi, le fait de pas se prendre la tête. On est là
pour, vraiment pour... euh... je dirai pas pour s'amuser mais pour... euh...
pour voir autre chose, quoi, voilà, euh... Je sais pas vraiment comment
expliquer ça.
Jm : Puisque tu as déjà
amené des nouveaux membres au Club... euh... tu l'avais
présenté comment, le Club ? (silence) Pour les
convaincre ?
Au : bennnn... ben... (silence) ben... je....
comme je viens de dire. Bon c'est un Club, on n'est pas là pour se
prendre la tête, tu vois. On est là pour s'amuser. Les gens sont
super sympa, on peut, on rigole... voilà... je veux dire... on n'est pas
forcé de venir que pour faire de l'informatique ou autre chose, tu vois.
On peut simplement venir pour... parce-qu'on a un petit moment de libre. On
essai de voir... euh... pour rencontrer des gens, tout simplement. Ch'ai
pas.
Jm : Bon, on va essayer de préciser
deux, trois points là. Tu parlais de convivialité. Tu entends
quoi par convivialité ?
Au : Ben... Ce que j'entends par
convivialité... (silence)
Jm : Est-ce que tu peux me donner deux, trois
exemples de convivialité ? C'est peut-être plus simple.
Est-ce que tu as vu... est-ce que tu as à l'esprit...
Au : ...Par exemple, un exemple tout
bête : souvent, tu sais, ça arrive que... par exemple toi ou
n'importe qui, t'sais... on... on s'fait... on s'paye la tournée de
boisson, t'sais. Ou sa tournée de clope ou ch'ai pas, tu sais, ce genre
de chose, quoi... Je veux dire des choses qui sont relativement naturelles
et... et... enfin voilà, quoi.
Jm : Est-ce que tu as un autre exemple de
convivialité ?
Au : Un autre exemple de
convivialité.... je vais dire... (silence) pfu... déjà que
le fait de pouvoir entrer dans n'importe quelle branche, comme ça,
t'sais. Venir voir ce qui... ce qui se passe... eeet... voilà.
Même, même en venant et sans dire un mot, tu vois, simplement
écouter ce qu'ils disent, tu vois, c'est, c'est... pour moi, c'est
déjà de la convivialité, quoi.
Jm : Et là, à ce
moment-là tu arrives comme ça... euh... "inconnu", entre
guillemets, dans une branche... on te dit rien, il se passe rien... euh...
Au : Euh non, quand même j'irai pas
jusque-là mais je, je... c'est vrai que si, par exemple... `Fin, si la
semaine prochaine je devais venir, par exemple, à... à la branche
Cao... euh... j'espère, j'espère qu'ils vont venir vers moi,
qu'ils vont me dire « tiens, je vais te présenter, le, la
Cao. Alors la Cao c'est ça, ça, ça » et moi
je leur dirai « Ah ben ten, moi, justement j'ai pleins
d'idées il faudrait qu'on fasse ceci, ceci, cela », tu
vois.
Jm : Tu as eu déjà des
situations de ce genre-là ?
Au : Ben, pour te parler franchement :
jusqu'à présent j'ai pas eu l'impression de participer à
fond aux branches. Alors...
Jm : Qu'est-ce qui t'en
empêches ?
Au : C'est surtout le temps... C'est
surtout... bon... ben voilà, quoi. Seulement on a eu des
problèmes avec le Club, `fin, les locaux du Club et peut-être que
ça, ça nous a un peu plus isolés, éloignés,
quoi.
Jm : On avait fermé, oui. Hum... Si tu
avais un peu plus de temps tu aimerais participer à quoi ?
Au : Si j'avais un peu plus de temps je pense
que je participerai au Club de Finances... Euh... à Comnet... etttt...
et je pense que j'essaierai de... d'aller voir un peu plus les jeunes chez
Libertech (la branche Juniors, ndlr) parce-que j'ai vraiment envie qu'ils se
bougent le cul... j'en ai un peu marre de voir... de les voir, comme ça,
stagner... euh... Ça me prend un peu la tête, quoi. D'autant plus
que c'était parti sur, sur un bon principe. Et... et y avait quand
même du monde qui était motivé et là, tout à
coup... euh... là tu vois bien, aujourd'hui, ils sont qu'deux...
(ricanements)... T'vois... Bon, ça s'essouffle, c'est normal, bon, il
faudrait peut-être trouver quelque chose... un nouvel élan...
Quelque chose... pour ranimer la flamme, quoi.
Jm : Et ça, ça
t'intéresserais de, de...
Au : ... Oh ben oui. Moi, j'ai envie, j'ai
envie que, que ça bouge. Disons que... là j'ai... là....
l'autre jour, t'sais, lorsque j'ai amené mes amis, t'sais, pour Comnet
et qu'on a discuté, donc, du Club, y en a un qui m'a posé une
question et c'est vrai que j'ai pas su répondre. C'est, il m'a
dit : « à Comnet, mais quels sont les projets que
vous avez... en, en cours ? ». Je, j'ai pas su
répondre. Eeet, et ça, c'est, quelque part c'est... j'ai eu,
ça m'a... ça m'a... j'dirai pas que j'ai eu honte... mais je, je
leur avais présenté le, le Club... t'sais, un peu... un peu de
façon... peut-être... ch'sais pas, j'avais peut-être
utilisé des mots... un peu, un peu trop forts... je sais pas,
t'sais...
Jm : Lesquels ?
Au : Je sais plus exactement, mais disons...
la façon dont j'ai... dont j'ai parlé avec eux, peut-être
qu'ils... qu'ils semblaient extrêmement motivés et lorsqu'ils
sont... lorsqu'ils sont partis du Club j'ai eu l'impression que cette
motivation a vraiment diminuée, `fin, tu vois... j'ai, j'ai...
Jm : Après le passage au
Club ?
Au : Voilà...
Jm : Et ça c'est dû à
quoi d'après toi ?
Au : Ben... c'est dû... au fait que,
que, que la plupart des projets avancent lentement... euh... et que...
Jm : Et pour essayer de les attirer au
Club... Tu... ça serait bien si tu pouvais te souvenir de deux ou trois
mots, deux ou trois expressions que tu... que tu appréciais comme
fortes.
Au : En fait... j'ai pas eu vraiment... Ben,
en fait ce qu'y a c'est que... eux i sont partis de leur projet, t'sais... En
fait, donc, le, la personne qui travaillait avec moi... lui il m'a parlé
un peu d'Internet de ce qu'il faisait et de ce qu'il comptait faire et moi je
lui ai dit « voilà, au Club, y a des gens qui sont, qui
sont calés dans le domaine, qui vont répondre à, à
leur questions ». Parce-que c'est surtout ce qu'ils cherchent,
tu vois. Ils veulent... les questions techniques... ils veulent... des
réponses précises. Et je leur ai dit que le Club était
fait pour ça et que... et que le fait de, de, de s'engager au Club, tu
vois... c'est... je veux dire, ils sont pas obligés de faireeee...
de faire cinquante mille activités, de s'insérer dans les
branches, etc. Ils font vraiment ce qu'ils veulent, quoi. C'est vraiment
à partir de là que je suis parti.
Jm : Tout à l'heure tu m'as
parlé de Libertech (branche Juniors)... euh... Tu avais envie que
ça bouge. Pourquoi tu avais envie que ça bouge ?
Au : Ben c'est peut-être,
parce-queee... parce-que j'ai, j'ai présenté le projet "1,2,3
à vous de jouer !"...
Jm : Tu es Lauréat du concours "1,2,3
à vous de jouer !", oui.
Au : Voilà... Peut-être
parce-que je, je, j'ai eu un pied dans la branche. C'est pour ça que...
voit que ça, ça... que c'est resté au même point,
t'vois, ça m'ennuie un peu et... Comme j'aime bien aller au bout des
choses j'ai, j'ai pas envie de rest... de laisser voir les gens derrière
moi. J'ai envie de les ramener au même niveau, tu vois, ch'ais pas...
Jm : C'est quoi le principe de
Libertech ? (silence) Son fondement, c'est quoi ?
Au : Il y a un fondement ?
Jm : Ou du moins, ce que tu en as
retenu ?
Au : Ce que j'en ai retenu ?
Jm : Oui, de Libertech ? C'est construit
sur quoi Libertech ? C'est une Junior Association, Libertech. c'est
construit sur quoi les Juniors Associations ?
Au : Alors là... là franchement
tu me poses une colle parce-que je ne m'étais jamais posé la
question.
Jm : Euh... Tu disais tout à l'heure,
pour revenir un petit peu en arrière, tu disais :
« le Club c'est super sympa ».
Au : Hum, hum.
Jm : Tu entends quoi par
« super sympa » ?
Au : C'est que... jusqu'à
présent je, j'ai jamais eu à m'engueuler avec des gens. J'ai
jamais eu des mots même avec des gens... enfin... tu vois... pfu... enfin
voilà c'est sympa, quoi. Les gens, les gens viennent... tu vois... ben
voilà, quoi... c'est, c'est le principe du Club, c'est que on vient
quand on veut... et de ce fait, on n'est pas là pour se foutre sur la
gueule, quoi.
Jm : Alors, compte tenu du nombre de membres
qu'il y a, comment tu expliques, en fait, que tu ne t'es jamais engueulé
avec quelqu'un ? Est-ce que tu as déjà vu des membres
s'engueuler entre eux, d'abord ?
Au : Non.
Jm : Non. Et comment tu expliques
ça ?
Au : Ben... soit ils se cachent (rires),
soit... euh...
Jm : Toi-même, donc tu ne t'es jamais
engueulé avec quelqu'un, tu expliques ça comment ?
Au : Ben du moins, j'explique ça
parce-que je suis pas du genre à m'engueuler avec les gens,
déjà... d'une part... et en plus... euh... et en plus... euh...
je veux dire, on n'a aucune raison de s'engueuler. Déjà on se...
les gens qu'y a dans le Club... on se connaît pas vraiment
énormément, quoi. Et donc, lorsqu'on vient c'est... on parle de
choses vraiment ponctuelles, enfin, tu vois, c'est.... ça s'étend
pas non plus, t'sais, dans la vie privée, etc. Enfin... parce-que les,
la plupart des raisons d'engueulade ça touche plus la, la vie... je
dirais... presque intime... et comme c'est pas vraiment le cas... y a aucune
raison de se mettre sur la gueule.
Jm : Euh... Tu disais qu'on était pas
forcé de faire de l'informatique au Club. On y fait quoi
d'autre ?
Au : Dans le sens où, euh... En fait,
ce que je voulais dire c'est que... parce-qu'on vient on n'a pas besoin
d'être super calé en informatique pour être au Club, t'vois.
C'est ce que je dis à la plupart des amis, t'vois. Parce-que eux, i
m'd... `fin... moi, lorsque je leur dit, euh... qu'en fait le Club c'est un
échange de bons procédés. C'est-à-dire que nous, on
peut t'aider à apprendre des choses sur l'informatique et que toi, toi i
faut que tu amènes quelque chose. Et là, là, en
général ils me répondent « ouais, mais moi
je connais rien à l'informatique... » et je leur
dit « mais justement, on n'est pas obligé de faire
que de l'informatique. tu peux venir apporter ton dynamisme, ton enthousiasme,
venir encadrer les gens, même venir raconter des
blagues... », par exemple. (sourires) `Fin c'est, c'est comme
ça que... Tu vois, en général c'est ce que je dis.
Jm : Euh... Est-ce que... Bon, tu, tu es venu
cet après midi, au Club.
Au : Hum, hum.
Jm : Est-ce que tu as fait de
l'informatique ?
Au : Non... Je dirai même que
rarement... rarement je fais de l'informatique, au Club.
Jm : Tu viens y faire quoi, alors ?
Au : Je viens discuter avec les gens.
J'essaie de voir s'il y a des projets à, à faire avancer ou quoi
que ce soit, quoi.
Jm : Alors, tu parlais... euh... qu'on peut
apporter son dynamisme... tu entends quoi par dynamisme ?
Au : Ben ç't'a dire, comme je t'ai
dit : essayer de faire avancer les choses. Tout simplement, par, par ce,
par ce qu'on sait faire... euh...
Jm : Est-ce que tu as un ou deux exemples ou
trois exemples de dynamisme que toi tu pourrais produire ? (silence)
Est-ce qu'il t'arrives d'être dynamique au Club ?
Au : Euh... j'espère bien. (rires)
Jm : Bien, ça se caractérise
comment alors ?
Au : Par mon... euh... ma façon,
t'sais, d'être un peu exubérant... à raconter des choses un
peu fortes... je sais pas... (rires) Ou alors, tout simplement, euh... comme je
fais là pour, pour lancer le Marathonet (projet Juniors, ndlr), trouver
des idées. Essayer de voir comment est-ce qu'on peut rencontrer les
gens, etc., quoi. Essayer de se creuser la cervelle, tout simplement.
Jm : Alors, qui, qu'est-ce qui te... tu
participes à une branche, actuellement ?
Au : Non, pas du tout.
Jm : Non. Qu'est-ce qui teeee... qu'est-ce
que tu aimes faire au Club ?
Au : (silence) Discuter avec les gens.
Jm : Uniquement ! Discuter avec les
gens ?
Au : Ouais. Sur des sujets en particulier.
Jm : D'accord. Alors, est-ce que t'as
remarqué comment ça pouvait se passer entre les membres de
l'association ? Dans leur relations, leurs façons de faire, la
façon de s'organiser, de discuter.
Au : Ben, euh... je peux... on peut imaginer
queee... qu'y a des... que dans le Club, certaines personnes se connaissent
plus que d'autres et qu'à partir de là... peut-être que les
discussions tournent... autour de ces personnes-là... enfin... plus que
d'autres. `Fin... je sais pas. Qu'est-ce que tu veux dire... Qu'est-ce que...
Essai de préciser ta question. Enfin, ou, ou plutôt de
répéter ta question.
Jm : Euh... Comment dire ? Bon, tu, tu
t'es positionné comme observateur de temps en temps. Tu as dû
être témoin de scènes, de façons de faire entre
membres, entre gens. Qu'est-ce que tu en as retenu ? tu en as retenu...
euh... Bon, tu parlais de dynamisme, d'enthousiasme tout à l'heure. On a
précisé dynamisme. est-ce que y a d'autres qualificatifs d'une
relation qu'il peut y avoir entre deux membres ? (silence) Dont tu aurais
été le témoin ? Est-ce que tu as un ou deux
exemples ?
Au : Maintenant que j'y ai... maintenant que
je me souviens bien, je pourrai presque revenir sur ce que je disais tout
à l'heure... et, et dire que finalement, c'est vrai j'ai peut-être
déjà vu des gens s'engueuler. Peut-être.
Jm : Et comment ça s'est
terminé ?
Au : Euh... Ça s'est terminé
par... euh... humm... je sais plus trop. Mais jusqu'à présent, je
pense que les engueulade... Enfin, les engueulades, lessss... les hausses de
température, on va dire, que j'ai remarqué jusqu'à
présent ça concernait surtout Libertech, les jeunes ettt dans ce
cas-là... je dirai pas que c'est normal, mais presque. Parce-que,
finalement, les jeunes il faut vraiment les motiver, il faut... `fin
voilà, quoi, t'sais... Euh... C'est pas évident à,
à manier les jeunes. Je le sais, j'ai, j'ai été jeune.
(rires)
Jm : Qu'est-ce qu'il faudrait leur apprendre
aux jeunes ?
Au : (silence de réflexion) Il
faudrait leur apprendre à voir les choses de plus loin. `Fin, avec plus
de recul, mais lorsque je dis ça... j'ai, j'ai presque l'impression de
prendre un coup de vieux... Ouais, parce-que...
Jm : Quel âge tu as ?
Au : J'ai 25 ans. Et, et en fait... c'est
vrai, lorsque je vois J (le Président Junior, ndlr) par exemple, la
façon dont il se comporte, etc. t'sais. Je me dis mais... merde... j'ai
trop l'impression de me voir il y a quelques années, tu vois.
C'est-à-dire, euh... un mec pratiquement j'm'enfoutiste, etc. Et je me
rends compte de ce que je suis maintenant, t'vois. Et ben, je me dis que...
(silence) Si j'avais su, à l'époque, tout ce que je sais
maintenant, certainement, que... j'aurai p't-être... ça aurait
été complètement différent, c'est vrai, mais c'est
pas possible.
Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait leur
apprendre ?
Au : Ce qu'il faudrait leur
apprendre ?
Jm : Ouais.
Au : Aàà, à
maîtriser le conflit des générations.
Jm : Oh, il faut m'expliquer.
Au : Oui, je crois bien. Eh bé c'est
simple. Moi j'ai l'impression que chaque génération refait les
mêmes erreurs que la génération précédente,
`fin, que toutes les générations. En fait, tu vois, là...
quand on est jeune on fait les cons, on fait n'importe quoi. Quand on devient
un peu plus vieux, on se rend compte de ce qu'on fait, et cætera. On
prend plus de recul et lorsqu'on est encore un peu plus vieux, eh bé, on
essai de faire en sorte que les jeunes ne fassent pas les mêmes
bêtises. Et pi, ben les jeunes qui sont là... i disent
« non, on s'en fout de ce que tu dit, t'sais, nous, on a envie de
faire ce qu'on veut ». Puis en fait c'est toujours la même
chose. C'est comme un cercle vicieux, tu vois. Et... euh... et faire en sorte
que ça s'arrange... je vois pas du tout... je vois pas trop comment
ça... à part euh... ch'ais pas.... euh... leur montrer
vraiment... Non, même, c'est pas possible, quoi... `Fin, moi je pense
que... Pfuu.
Jm : On ne sait pas comment il faudrait
faire ?
Au : Voilà, on n'a pas vraiment la
réponse. Si on avait la réponse, je pense que ça
s'saurait.... Même si je pense que chaque génération
devient plus intelligente, ça c'est vrai. Mais on fait plus ou moins les
mêmes bêtises... ben, les mêmes expériences, quoi,
finalement.
Jm : A ce moment-là, quelles valeurs
il faudrait leur proposer pour que justement ce conflit des
générations, ou conflit tout court, puisse se
réduire ? Qu'ils puissent progresser ? Quelles seraient les
valeurs qu'il faudrait leur inculquer, leur faire passer... Leur exprimer...
Au : ben... euh... Comme ça, sans
réfléchir, je dirai des valeurs qui, qui leur ressemble, des
valeurs plus proches d'eux... Eeet, mais maintenant, en y
réfléchissant, je dirai... je sais pas (rires).
Jm : Réfléchis-y mieux
alors.
Au : Voilà, oui. Parce-que c'est
facile à dire mais, euh...
Jm : Quels principes, plutôt que
valeurs, alors. Voilà, quels principes de communication il faudrait leur
inculquer...
Au : Mais, voilà. Alors,
voilà... moi, moi, moi, je, je, je pense qu'il n'y a pas vraiment de
principe, en particulier. Pas de...
Jm : ...Quelles base...
Au : ...Y a pas de base, en fait, y a pas de
base... Je, je... Ça dépend du jeune, ça dépend du
jeune. Par exemple J, t'sais, sa façon d'êtreeee, euh,
d'être vraiment j'm'enfoutiste complètement, tu vois. Ch'ai pas
ça serait... il faudrait une certaine approche... par rapport à
lui... Ben, par exemple un autre garçon, style... euh... Jon
(Trésorier Junior) ou Ale (membre Junior), tu vois, ce serait
complètement différent. Par, par exemp... A, A, A le, par contre
s'est vrai qu'Ale (silence) il est, il semble peut-êtreee... je dirai pas
plus mâture, mais, peut-être plus ouvert d'esprit. Dans le sens
où, où il écoute mieux. Mais, euh... maintenant, à
dire s'il comprend mieux... je, je sais pas.
Jm : Justement, je, je, je reformule ma
question : qu'est-ce qu'il faudrait leur apprendre ? Quels principes
il faudrait leur inculquer ? Dans la communication, est-ce qu'il faudrait
leur expliquer, non seulement leur expliquer, mais leur montrer et puis prendre
des situations pour éviter qu'il y ai un conflit ?
Au : Il, il, il faudrait, qu'il puisse
tous, qu'ils puissent tout, tout savoir. C'est-à-dire, la façon,
la façon d'écouter déjà. Ça, c'est une chose
de vraiment primordial. Et la façon de voir les choses... Eeet....
Jm : Et il faudrait qu'ils les voient comment
ces choses ?
Au : Avec beaucoup plus de recul que...
Jm : ...Mais ça veut dire quoi
« plus de recul » ?...
Au : ...Qu'est-ce qui va pas. Mais
c'est-à-dire : toi, tu leur proposes quelque chose. Eux, leur
premier avis c'est « j'aime » ou
« j'aime pas », tu vois. Mais... euh... i pensent
pas, par exemple « t'aimes pas mais peut-être que ton
voisin, il aime », tu vois ce genre de chose, par exemple.
Ça c'est le genre de chose je pense que... iiii...
Jm : Comment on pourrait appeler
ça ?
Au : Comment est-ce qu'on peut appeler
ça ? Ch'ai pas, euh...
Jm : Est-ce qu'il y a un nom pour
résumer ça ?
Au : Le recul ? La remise en
cause ? `Fin, la remise en question, ch'ai pas ? Des trucs dans ce
genre.
Jm : Est-ce que le Compu's Club fait
ça ? Il sait faire ça ? Et si non, qu'est-ce qu'il
faudrait faire pour que le Club le fasse ?
Au : Euh...
Jm : Envers Libertech, hein ?
Au : Euh... Je crois pas que le Compu's Club
le fasse... Qu'est-ce que le Compu's Club peut faire ? Alors ça si
j'avais la réponse je crois que je serai un dieu. Mais, euh... non
peut-être pas mais je veux dire : ce serait vraiment bien. Mais
euh... Pfuu... ch'sais pas... euh... moi, je dirai presque, euh... inciter les
jeunes à lire plus de livres... Mais bon, voilà, je me rend
compte que moi, à l'époque... `fin... quand j'avais plus ou moins
leur âge... on m'aurait donné un livre à lire, j'aurais
fait « ben non, pas question, hors de question ».
Alors que maintenant, tu vois je...
Jm : Alors qu'est-ce qui t'as fait
changer ?
Au : C'est, c'est, ch'sais pas... c'est
l'âge, l'expérience. Ch'sais pas, l'envie de découvrir des
choses. Ah ben voilà !
Jm : Qu'est-ce qui te donnes cette
envie ?
Au : Qu'est-ce qui m'a donné envie de
découvrir des choses ? Eh ben, hum. En fait, je crois que c'est
parti du lycée. Lorsque j'ai quitté le lycée... Parce
qu'au lycée je m'emmerdais, mais grave. je me f'sais chier. Je faisais
toutes les conneries possible. En fait en partant du lycée, et ben,
j'ai, ch'sais pas... Depuis le départ du lycée, t'vois, j'essaie
de, de découvrir de plus en plus de choses... Et, et ça
m'intéresse, quoi. Disons que depuis ça m'interpelle quelque
part. Tu vois, chaque fois que j'apprends de nouvelles choses, tu vois, je
trouve ça génial. Et tout ça, c'est parce-que, ch'sais
pas, parce-que j'ai quitté le lycée, parce-que au lycée il
y avait rien d'intéressant. `Fin pour moi, quoi.
Jm : Alors quand tu étais au
lycée, à l'extérieur tu avais le type... tu n'avais pas le
type de récréation comme le Compu's Club association ?
Au : Pas du tout.
Jm : Donc, les jeunes, là qui viennent
au Club, ont ce type de récréation. Ils sont en dehors du
lycée...
Au : ...Enfin, j'avais des
récréations, si j'av...
Jm : ...Alors quels sont les
éléments...
Au : ...ais des récréations.
Mais, ouais, d'accord... pas dans le même type Compu's Club, c'est
vrai.
Jm : Donc, ces jeunes-là, ils ont ce
type de récréation qui est le Compu's Club. Il sont en dehors du
lycée. Donc, quels sont, quels seraient les éléments
déclenchant pour que, justement, ils puissent évoluer, ils
puissent changer ? Quels principes il faudrait leurs, leurs, leurs
avancer ? Quelles valeurs il faudrait leurs inculquer pour qu'ils puissent
communiquer ? Pour qu'ils puissent avancer dans leur projets ? Qu'ils
changent leur attitude ? (silence) Est-ce que tu as vu le Compu's Club
faire des actions dans ce sens ?
Au : Euh... j'crois pas, non.
Jm : Non ? Tu viens
régulièrement au Club ?
Au : Euh... régulièrement,
euh... non, pas vraiment, non.
Jm : Alors, c'est, c'est... ta
fréquence de fréquentation ?
Au : Ben, ben, depuis qu'on a rouvert euh...
J'essaye plus ou moins, tu sais, de revenir, euh... au moins une fois par mois.
Au moins, si ce n'est deux. Mais là, non, ces derniers temps, c'est vrai
j'suis, j'suis, j'suis venu... je dirai pas toutes les semaines, mais presque
une fois par semaine... Et puis là cette semaine je suis venu deux fois,
alors bon, je vais pas revenir avant un mois, quoi. (rires)
Jm : Alors qu'est-ce que tu viens chercher
aujourd'hui au Club ?
Au : Maintenant, depuis que Ch (la nouvelle
employée du Club, ndlr) est là, j'ai l'impression que... que les
choses vont peut-être avancer un peu plus vite. Et maintenant, j'ai, j'ai
certainement plus envie qu'auparavant de venir au Club parce-que j'ai...
parce-que j'espère que ça va vraiment avancer comme, comme
j'aimerai que ça avance. C'est-à-dire que le "Journal
Multimédia" j'aimerai bien que ça se fasse. J'aimerai bien que
"les Ados sur le Rézo" ça se fasse. J'aimerai bien que tout ce
qu'on a prévu, tu vois, se fasse, quoi, tout simplement. (silence)
parce-que c'est bien, parce-que c'est.... Je veux dire : les idées
de départ étaient vraiment intéressantes. Et voilà,
quoi, on a beau... on n'a pas encore abouti, quoi.
Jm : Est-ce que tu peux me donner la raison
pour laquelle, si tu avais un peu plus de temps, tu choisirais la
Finance et Comnet ? Est-ce que ce sont les gens ?
Au : Euh... non...
Jm : Est-ce que ce sont les projets ?
Au : Non, la finance parce-que j'ai toujours
eu un, une certaine attirance pour l'économie, t'sais... j'ai... je,
je... j'étais en section économie sociale. `Fin ES. `Fin
anciennement B. ch'ai pas si tu vois ? Bac B ! Ça te dit rien
bac B ? `Fin bon, voilà. et donc, je connaissais déjà
de l'économie. `Fin surtout les théories économiques,
t'sais : sur Kentz, Smith, etc. Et je, j'avais déjà... comme
je connais déjà un petit peu l'économie je voulais essayer
d'en savoir plus sur, sur les petites ficelles de la Bourse, quoi.
Jm : hum, hum, Alors, euh...
Au : ...Et Comnet parce-que, parce-que c'est
Internet, parce-que c'est la technologie... "d'avant garde", entre guillemets,
et puis voilà. Et que j'y connais rien et donc j'aimerai bien apprendre
plus de choses.
Jm : Donc, tu viendrais pour apprendre,
là ?
Au : Voilà.
Jm : Est-ce que tu peux me donner un ou deux
exemples qui t'ont particulièrement marqué dans tes relations
avec les autres, dans le cadre du Club ? Un ou deux exemples. Ça
peut être des exemples positifs ou négatifs, hein ?
Au : (silence) hummm. Des exemples qui m'ont
marqué ? hum, hum (silence)
Jm : Est-ce que tu t'es dit :
« tiens, ça c'est super bien » ou
« ça, c'est minable, ils font n'importe
quoi ». Est-ce qu'il y a quelque chose qui t'as
marqué ?
Au : (silence) Ben, à part le
comportement des jeunes... qui m'a un p'tit peu marqué, dans le sens
où ils font n'importe quoi... Et ben... à part ça. Non,
pas en particulier, non. (silence) Ben disons que, il y a peu de choses qui me
choquent en général alors je sais pas...
Jm : Alors, euh... Alors, tu participes
depuis près de deux années...
Au : ...'Fin, participer, euh... Disons que
de temps en temps je viens voir...
Jm : ...Tu es présent, tu es
adhérent...
Au : ...je jette un oeil, je viens m'informer
tout simplement.
Jm : Quels ont été... quand tu
viens t'informer, faire un petit coucou, quels ont été pour toi
les moments forts. Qu'est-ce que tu en retiens ? Quels ont
été les moments forts ? Qu'est-ce que tu retiens de, de, de
tes présences ? De tes venues au Club ?
Au : Euh... Pfuu... Qu'est-ce que j'en
retiens ? ...Ça, c'est compliqué, je, je, jusqu'à
présent je ne m'étais jamais posé ce genre de questions,
c'est vrai, euh... Mais maintenant que tu m'le dis, c'est presque une remise en
question que je dois faire et... (rires) C'est vrai : pourquoi est-ce que
je viens au Club ? C'est vrai, finalement, pourquoi est-ce que je viens ou
pas ? Putain, mais j'ai aucune raison !
Jm : Et en plus c'est ça qui
m'intéresse, au fond.
Au : Ben oui, j'ai aucune raison de venir,
finalement.
Jm : Non, je ne crois qu'on fait les choses
sans raison. Même si elles sont inconscientes. Et mon propos,
aujourd'hui, c'est essayer de mettre des mots sur cette inconscience
éventuelle, voilà. C'est ça qui m'intéresse.
Au : Ouais mais euh... pfu...
Jm : Pour trouver le lien.
Au : Moi j'aime bien, t'sais... y a une
notion que j'ai toujours adoré c'est la gratuité. La
gratuité dans tout. C'est... euh... pas accepter quoi que ce soit,
t'vois. Donner, donner, donner. Et moi, je, je, je savais pas que je suis
vraiment parti comme ça, mais... mais si je viens au Club ce serait
presque pour ça, quoi. C'est-à-dire, j'ai envie de donner de mon
temps, parce-que... je sais pas si les gens en ont vraiment besoin... mais,
voilà, t'sais, parce-que j'ai envie de faire ça. Tout
simplement.
Jm : Tu es toujours
célibataire ?
Au : Hum.
Jm : Tu, tu, tu vis seul ?
Au : Non.
Jm : Tu vis chez tes parents,
encore ?
Au : Ouais.
Jm : Tu
disais : « donner du temps ». Ça
veut dire quoi « donner du temps » ? Ou plus
généralement donner, ça veut dire quoi, pour toi ?
Au : Ben donner c'est donner, reprendre c'est
voler (rires).
Jm : Quels sentiments tu peux me...
Au : Donner c'est, c'est, c'est accepter de
faire des choses sans... ouais de donner sans attendre quoi que ce soit en
retour, tout simplement. Ch'ais pas. Tu vois, depuis le temps que je suis, je
suis au Compu's Club, tu vois j'ai... au point de vue informatique, j'ai pas eu
l'impression d'avoir avancé. Mais je, je m'en contrefiche, quoi. Tu
vois, je continu à venir, tu vois, je, je, à m'éclater,
à venir m'amuser... au Club, voilà, t'sais... euh... Au
départ, peut-être resté au Club, venu au Club plutôt,
faut... parce-que j'espérais apprendre quelque chose et puis
finalement... euh... j'ai pas appris grand chose. Alors, mais, tant pis, quoi,
`fin, même pas tant pis... je m'en contrefiche, finalement. (silence)
Jm : Est-ce que... Qu'est-ce que ça
t'as apporté ? Personnellement ?
Au : De la satis... satisfaction !
Jm : De la satisfaction ?
Au : Le fait de, euh...
Jm : Tu as un ou deux exemples de
satisfaction ?
Au : Satisfaction de, de, ben, voilà,
quoi, comme je te disais, de, de, de venir, proposer des choses et ne rien
avoir en échange. Voilà, moi je trouve ça génial.
Moi, j'adore ça. C'est clair.
Jm : Et tu adores ça pourquoi, alors,
en fait ?
Au : Ben, parce-que... (nous sommes
dérangés à ce moment-là, ndlr) la satisfaction...
merde... Qu'est-ce que je voulais dire ?... (long silence)
Jm : Bon, on y reviendra. Ça te
reviendras peut-être. Est-ce que quelque chose à changé
pour toi, depuis que tu es au Club ? Est-ce que tu as eu une
évolution ? Tu as retrouvé un travail ?
Au : J'ai retrouvé plusieurs
travails.
Jm : Lesquels ?
Au : Ben, j'ai d'jà... Ben pendant que
j'étais au Club j'ai fais pas mal d'intérim, j'ai, j'ai
recommencé à travailler en imprimerie et pi là, ben, j'ai
eu un contrat de six mois pour rentrer dans un bureau d'étude eeet...
par rapport à avant j'ai peut-être... j'sais pas. Par rapport
à ce que j'étais au début dans le Club, j'ai
p't-être, j'ai certainement plus d'assurance, j'sais pas, j'ai... plus
d'argent (rires).
Jm : Tu as plus d'assurance... euh...
ça peut être dû à quoi ça ? Ce plus
d'assurance ?
Au : (silence) hummm...
Jm : Est-ce qu'il y aurait un lien au fait
que tu viennes échanger au Club, tu viennes donner au Club ? Est-ce
que ça t'apportes quelque chose personnellement ?
Au : Hummm... Ouais, je, je (silence) Ouais,
je pourrai dire que, qu'y a, peut-être, un léger... un
léger lien, tu vois, dans le sens où... euh... où donner,
t'sais, et ne rien attendre en échange... tu vois... ça,
ça... Comment dire ?... euh... (silence)... Je sais pas, euh...
pfuuuu. Un exemple tout, tout... euh... euhmmm... (long silence) pfuuuu...
Jm : On y, on y reviendra, on y reviendra.
Alors, quand tu viens au Club, dans quel état d'esprit tu te
trouves ? Comment tu te sens ?
Au : Ben, ces derniers temps lorsque je suis
venu au Club j'étais vraiment... mort, crevé, lessivé
parce-que... à cause du travail, parce-que j'ai pas mal de choses
à faire en dehors du travail. Je cours dans tous les sens. Même,
pendant un période j'avais pas une minute à moi ettt... et pi, le
simple fait de venir au Club c'était presque le... c'était une
récréation quoi, un p'tit moment, une p'tite pause... un petit
moment de "Kit & cat". Tu sais ce que c'est ? "Kit Kat" plutôt
parce-que "Kit & cat" c'est les trucs pour les chats, je crois. (rires)
Enfin, bref, quoi, ça m'a permis d'avoir... de venir et essayer de voir
autre chose, et puis voilà. Quelque chose de... pas, pas vraiment plus
sérieux mais... mais... presque.
Jm : Alors, quels sont, selon toi, les
obstacles à une... participation plus... importante des membres dans
l'association ? (silence) Qu'est-ce qui peut faire obstacle ?
Au : Euh... le temps libre.
Jm : Le temps libre. Et s'il y avait plus de
temps libre, est-ce qu'il y a autre chose qui pourrait faire obstacle ?
Au : A part la volonté... humm... je
vois pas. Non, je pense que si les gens avaient plus de temps libre... il...
euh... ils viendraient, certainement, plus souvent au Club.
Jm : A aucun moment tu...
Au : ...Mais, mais...
Jm : Oui ?
Au : Mais... euh... je dis ça pour
euh... je dis ça c'est surtout pour moi parce-que je ne peux pas
m'mettre à la place des gens, et pi voilà, quoi... Lorsque je
vois les jeunes, c'est les vacances, i viennent pas souvent. Bon, c'est les
jeunes !
Jm : Tu... euh... tu remets jamais en cause
le, le Club... en tant que tel... euh... en ce qui concerne l'avancée
des projets, l'avancée d'un tas de choses, les jeunes, etc. Alors,
certainement, qu'il y a des choses qui vont pas. Qu'est-ce qu'i faudrait faire,
d'après toi, pour l'améliorer le Club ?
Au : (silence) Ce serait de... Ah,
voilà ! C'est, c'est ça, ça me reviens. Euh... hum...
Une des, une des idées de départ qui m'ont, qui m'ont
incitées à venir au Club c'est que... on vient... on propose une
idée... et on fait tout pour que l'idée aille jusqu'au bout. Et,
et ça, tu vois, c'est ce que... ça c'est vraiment l'idée,
une des idées qui m'a vraiment le plus plu. (silence) Et pour, pour
qu'ça marche au Club... je pense qu'il faudrait que des gens, plus de
gens comme Ch (la dernière employée du Club, ndlr), par exemple.
Plus des gens qui ont le temps de s'occuper de ce genre de choses. Et
malheureusement... Ch, y en a qu'une !
Jm : Peut-être... i y'en aura
d'autres !
Au : Ouais, peut-être.
Jm : Alors, qu'est-ce qu'il faudrait faire
justement, parce-que Ch est salariée, qu'est-ce qu'il faudrait faire au
niveau du Club pour qu'on puisse... euh... embaucher d'autres
personnes ?
Au : Ben, ça, je pense que tu, tu sais
certainement mieux que moi...
Jm : Oui, mais moi j'aimerai avoir ton
avis.
Au : Oui, oui, d'accord. Ben, euh... i
faudrait, i faudrait avoir plus de subventions... humm...
Jm : Pour avoir plus de subventions,
qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
Au : Il faut faire avancer les projets...
Jm : Pour faire avancer les projets,
qu'est-ce qu'il faudrait faire ?
Au : Il faudrait aider Ch. (rires) tu vois,
un petit cercle vicieux encore... `Fin, non, non, mais... euh... Il est, il est
évident, quoi, que, qu'il faut qu'on, qu'on puisse, qu'on essaye, qu'on
fasse presque un effort, tu vois, dans, dans... dans l'avancée, pour
faire avancer les choses, quoi, ch'ais pas, t'sais. Faut... Par exemple, hier,
tu vois, je suis venu au Club... `Fin moi, je dis ça parce-que... je...
je donne mon exemple, quoi. Hier, je suis venu au Club parce-que la semaine
dernière, tu vois, avec Ch... à propos de Marathonet (un projet
Junior, ndlr) on s'était donné rendez-vous vendredi, etc. Et que,
moi, vendredi je serai certainement pas là, je me suis
dit : « il vaut mieux que je vienne ».
Et donc je suis venu, hier, pour faire avancer leee... euh... le projet et
voilà, quoi. Et je pense que c'est... il faudrait qu'on ai plus...
euh... enfin, non, je devrais même pas dire ça parce-que ce
serait... ce serait prétentieux. Non, mais... En ce qui me concerne,
ouais, il faudrait que j'ai plus de ce genre d'idées. Que je vienne un
peu plus souvent, que j'essaie de m'y mettre un peu plus sérieusement,
etc. Rien qu'en ce qui concerne le projet que je, que j'avais en idée,
t'sais... le projet de photo
Retournement de cassette ¾ d'heure.
Le projet photo, il faudrait le mettre sur pied et, pour
l'instant, benn, il y a rien qui... `Fin j'ai même pas pris le temps
d'essayer d'y réfléchir, tu sais. J'en ai parlé autour de
moi, à des amis... je... y a certaines personnes qui sont
intéressées et... Mais il faut vraiment que je m'y mette quoi.
Moi, je... j'avance tout doucement, t'sais, j'ai déjà l'appareil
photo... Je me suis acheté un bouquin, t'sais, sur, euh... pour avoir...
pour m'y connaître un peu plus, t'sais, dans, dans le vocabulaire de, de
la photographie. C'est-à-dire, `fin, ben voilà, quoi. C'est pour
m'y mettre un peu plus quoi.
Jm : Bon, pour monter ce projet là...
il va falloir un petit peu de temps et tu en as peu actuellement. Comment tu
vas t'organiser pour dégager du temps ?
Au : Ben, ça, je... je sais pas du
tout. je pense que, un jour... il faudra que je me prenne par le col... Alors,
je ne sais pas comment je vais faire pour me prendre moi-même par le col.
`fin, je vais essayer d'le faire... et il faudra que je me coince un week-end
entier, tu vois, pour essayer de travailler ça, euh... et tout seul.
Parce-que... euh... parce-que... parce-que c'est ma façon de
travailler.
Jm : Voilà, je voulais revenir sur une
question où on avait été interrompus, euh... Qu'est-ce que
ça t'as apporté personnellement ? Qu'est-ce que tu retiens
de... de, de ton adhésion au Club, de ton passage au Club ? Euh...
Qu'est-ce qui a changé pour toi, au Club ? Comment tu l'... Comment
tu expliques ça ?
Au : Voilà : ça y est,
ça me reviens, également. C'est le fait de donner du temps,
donner des idées, eh ben pour moi c'est gratifiant et, et ça me
suffit. Ça me suffit, à partir de là ben je me sens mieux,
j'sais pas... euh... Voilà, quoi.
Jm : Oui, tu disais : « c'est
gratifiant », tu te sens mieux. Est-ce que tu as deux ou trois
exemples qui démontrent que, bé euh... que tu as cette
gratification et que tu te sens mieux ? Ça se caractérise
comment ? Que tu te sentes mieux. est-ce que tu as le sourire jusqu'au
oreilles ? Est-ce que tu sautes jusqu'au plafond ? Tu te roules par
terre ? J'exagère mais tu vois ce que je veux dire ?
Au : Je n'ai pas d'exemple précis,
mais...
Jm : ...des qualificatifs de cette... de se
sentir mieux ?
Au : (silence) Ben, euh... Lorsque j'arrive
au Club... d'habitude, tu vois, je suis un petit peu morose, tu vois. Je sors
du boulot fatigué. Et lorsque j'en repars je suis
généralement serein... je veux dire : ouais serein.
(silence).
Jm : Serein ? Tu es calme ? Tu as
des gestes lents ?
Au : Ouais, voilà. Vraiment
posé, euh... ch'ais pas, euh... C'est presque, c'est presque comme du
yoga, quoi.
Jm : Hum, Tu te souviens du questionnaire
qu'il y avait eu il y a six ou neuf mois, hein ? Qui avait
été diffusé et auquel tu avais répondu. il y avait
une question : "êtes-vous content d'y venir" tu avais coché
"oui". Et on te demandais d'expliquer pourquoi. et tu avais répondu
"parce-que c'est pour mon plaisir". Est-ce que tu peux préciser ce que
tu as voulu dire là ?
Au : Ben, je... je crois que je l'avais dit
dans le sens où... où...euh... ben je viens quand je veux, quoi.
Et donc, euh... en général, si je viens quand je veux c'est pour
mon plaisir, quoi, ch'ais, c'est, c'est... C'est presqueee... une lapalissade
pour moi. Si je viens quand j'veux c'est parce-que j'y viens pour mon
plaisir...
Jm : Alors, euh... A la question "Que
faudrait-il faire pour que les membres trouvent ce qu'ils viennent chercher au
Club ?" tu avais répondu "il faut y réfléchir
ensemble". Ensemble c'est avec qui ?
Au : (silence) J'ai répondu ça,
moi ? Ça c'est fou, ça ! (rires) Comment... (silence)
Qu'est-ce que c'est qu'ils viennent chercher au Club ? Hum, fuuu... Je
devais certainement avoir un idée en tête pour dire ça...
mais alors maintenant pour te dire laquelle idée c'tait...
Jm : Non ? Alors question
suivante : "pensez-vous que le Club puisse, parfois, soulager un certaine
solitude ?" tu avais répondu "oui". Euh... Dans quel cas ?
Toi, de temps en temps, tu te sens, euh... solitaire ?
Au : euhmmm...
Jm : Personnellement ? Est-ce que
ça meuble un moment ?
Au : Je me suis toujours sentis solitaire.
Parce-que j'ai, je pense que j'ai toujours eu une pensée... une
pensée solitaire, quoi. Je pense... j'essaie, enfin, c'est pas dans...
enfin je veux pas dire, tu vois, que je pense de façon
égoïste mais je pense, euh... tout seul. C'est-à-dire que je
n'ai, je n'ai pas besoin de qui que ce soit pour avoir... pour faire avancer
mes idées. `Fin, tu vois, j'ai toujours fait en sorte de, de toujours me
débrouiller tout seul. Et c'est peut-être dans ce sens là,
quoi.
Jm : Alors, "le Club est-il pour vous un lieu
d'échanges et de débats où vous pouvez exprimer vos
idées ?" tu avais répondu "oui". Qu'est-ce que, qu'est-ce
que tu avais compris de cette question, toi ?
Au : (silence) Ben, ça veut dire
est-ce qu'on peut venir proposer une idée et en discuter.
Jm : Proposer une idée et en
discuter ? Bon, quand on discute généralement ça...
on n'est pas nécessairement d'accord ?
Au : Ben, oui, ben c'est le principe de la
discussion...
Jm : Et quand on n'est pas d'accord, est-ce
que tu as remarqué des situations particulières ?
Au : hummm...
Jm : Comment ça se passait ?
Quand tu n'étais pas d'accord, par exemple ?
Au : Là, la... l'exemple que j'ai en
tête c'est, c'est à propos de mon projet : lorsque je suis
venu en parler il y avait S (3è entretien, ndlr), y avait... tu
étais là, il y avait peut-être Ch (l'employée du
Club, ndlr) il me semble. Et S... a, c'est pas qu'il était pas d'accord,
mais il a commencé à dire des choses auxquelles je n'avais pas
pensé. Et, euh... et ça c'est, c'est super ! Je veux dire,
t'sais. Y a plein de choses auxquelles on ne pense pas... On, on, `fin, on
espère vraiment faire le tour de la question mais y a toujours
quelqu'un, `fin toujours, on espère toujours qu'il y ait quelqu'un qui,
qui ait une autre vision... de la chose. Et heureusement, d'ailleurs !
(silence)
Jm : Bien, bé on a fait le tour.
Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais dire de plus ? De
particulier ? De général ? De...
Au : Euh... mm... je sais pas... euh...
Pourquoi ne pas avoir... euh... un poste K7 ou un poste laser, au Club ?
(rires) Pour avoir un peu de musique, ch'ais pas. Ou alors essayer de voir...
quelque chose sur la musique ? T'vois, ch'ais pas... J'ai des amis qui,
qui aiment bien la musique, t'sais, ça pourrait, peut-être, les
intéresser. Bon, maintenant, je dis pas qu'i, qu'i faut faire quelque
chose sur la musique, etc. Mais je veux dire... apporter là un peu plus
de musique, ce serait, ce serait plus sympa. Comme on dit :
« la musique adoucie les moeurs ». Et donc,
peut-être que c'est la solution pour les jeunes ! Finalement :
faire tout en musique ! Mais voilà, maintenant, quel style de
musique il faut trouver ?
Jm : A la question là. Je reviens
à la question un petit peu en arrière : "connaissez-vous la
bonne distance, entre guillemets, pour encadrer les jeunes ?" tu avais
répondu "oui" Alors, quelle est-elle cette bonne distance ?
Au : C'est la distance que je, que je, que
je... C'est la distance que j'ai vis-à-vis d'eux. C'est-à-dire,
euh... je viens une fois, j'essaie de discuter avec eux et pi... je reviens pas
pendant un petit moment et voilà.
Jm : Tu les laisse libre de...
Au : ...Ben, j'ai, disons que j'ai toujours
eu l'impression de bien m'entendre avec J (président Junior actuel,
ndlr), par exemple. Et, euh... je sais pas, j'ai... j'ai pas vraiment de, de
principes en particulier, tu vois. Je sui... je viens pas en
m'disant : « tiens, il faudra que je le prenne comme
ça, aujourd'hui, ou, euh... » Ch'ais pas, je, j'le prends
tout naturellement... on discute... Voilà, c'est, c'est certainement
parce-qu'on a plus de points communs, lui, il fait des jeux de rôles et
moi j'adore les jeux de rôles, etc. C'est peut-être ça
aussi.
Annexe 14 Neuvième
entretien
MS (neuvième entretien) le jeudi 15
février 2001, 9 heures. A notre domicile.
Retraitée de l'éducation, religieuse : 77
ans. Adhérente depuis 1 an et demi. Particpe à la branche Finance
uniquement. Connaît peut l'informatique. Correspond au questionnaire
n°5.
Après annonce
Jm : Comment avez-vous connu le club ?
MS : Je l'ai connu par euh... M., par Ja
(notre précédent bailleur, ndlr). Bon, c'est l'informatique, en
fait, qui m'a amenée au club. J'avais acheté un petit ordinateur,
parce-que je voulais pas mourir trop bête, et savoir un peu ce que
c'était... et puis, ben, quand on commence avec un ordinateur, il faut
continuer. Puis étant autodidacte, j'avais quelque fois des
problèmes et en fait Ja m'a mal présenté le club...
Jm : Ah !
MS :...Il m'a dit que c'était pour...
me perfectionner en informatique.
Jm : Oui.
MS : Que j'aurai des tuyaux.
Jm : Qu'est qu'il en avait dit exactement
?
MS : Ah, il m'a dit « tu
t'intéresses... ». Faut dire que à tous ses
clients, il me citait un petit peu en exemple, parce-que j'étais
âgée et que je m'intéressais à l'informatique.
Jm : Agée, âgée, quel
âge vous avez ?
MS : Ben, j'ai soixante dix sept ans, quand
même !
Jm : Ah ben, on a trois doyens qui ont quatre
vingt...
MS : Oui, mais ça fait rien, mais y'en
a qui ont quatre vingt dix ans ! (rires).
Jm : Oui, mais pas au Club !
MS : Alors, j'y suis rentrée un p'tit
peu comme ça, en me disant, ben j'pourrais, j'pourrais glaner quelques
petits tuyaux qui m'aideront. Et puis, j'avoue qu'au début, j'ai
été un p'tit peu déroutée, j'ai pas vu trop,
trop... on m'a pas présenté assez clairement le Club, et je n'ai
pas vu où on voulait en venir, et ce que j'allais faire. Euh... je crois
aussi, oui, que la présentation... On m'a dit que c'était Compu's
Club, mais je n'ai pas vu toutes les dimensions, du Compu's.
Jm : Alors, justement à
l'époque, qu'est-ce qui vous avait séduit ?
MS : Pas beaucoup. Pas beaucoup de choses.
Jm : On vous l'a présenté,
quand, quand Ja vous a approché du club...
MS : Non, Ja, lui il m'a dit
« tu t'intéresses à l'informatique, tu vois, c'est
à coté, alors, tu... »
Jm : D'accord.
MS : ... « Tu vois, tu auras
des tuyaux ».
Jm : Quelqu'un vous a reçu ?
MS : Vouis.
Jm : Qui vous a présenté le
club ?
MS : Oui, seulement... Je, euh... c'est un
peu une critique négative, c'est que je ne savais pas qui faisait
quoi.
Jm : Ah, au tout début ?
MS : Au tout début, y'avait deux ou
trois messieurs, vous deviez y être, mais j'ai pas su qui était le
responsable, qui était...C'est un petit peu flou. Et puis, du moment que
j'étais rentrée, je ne voulais pas me décourager... alors
j'ai cherché... on m'a fait trouver le Clu... le groupe qui
correspondait le mieux, j'étais tenté quand même par la
Littérature qui aurait été peut-être plus
adaptée... Puis comme je ne connaissais rien aux Finances, j'ai dit
« Oh, ben je vais rentrer là dedans ».
Jm : Ah, ben voilà. Donc à
l'époque, on vous a présenté le Club, notamment la section
Finance, vous vous êtes dit : « Bon, la section
Finance. »
MS : Voui, oui.
Jm : Donc, c'est la seule chose qui vous avez
attiré à l'époque ?
MS : Ah, mais, je n'avais pas vu du tout, du
tout, la dimension sociale du Compu's.
Jm : La dimension sociale ?
MS : Non, je ne l'ai pas senti du tout au
début.
Jm : Parce qu'il y a une dimension sociale au
Compu's ?
MS : Ah ben oui !
Jm : Ah oui ? Vous entendez quoi, par social
? Est-ce que vous avez un ou deux exemples qui vous font dire que c'est une
dimension ?
MS : Ben le travail dans les prisons, le
travail avec les jeunes...
Jm : Très bien.
MS : Et puis l'esprit du club.
Jm : L'esprit du Club ?
MS : Je l'ai senti petit à petit.
Jm : Alors euh... Est-ce que vous avez
déjà eu une expérience de l'associatif avant le Compu's
club ?
MS : Ah oui !
Jm : Oui ? Lesquels ?
MS : Oui, parce-que, j'ai travaillé
à l'Institut Frédérique Corset, qu'on a créé
d'ailleurs, avec une association. Oui, oui, oui la vie associative, oui.
Jm : Vous en étiez satisfaite ?
MS : Ah, oui. Oui, oui tout à fait.
Jm : Et vous y êtes encore non ?
MS : Non, parce-que... comme j'étais
directrice... on m'a bien offert, lorsque je suis partie, de faire partie de
l'association, mais j'ai pensé que j'arrivais avec mes idées
faites, avec mon expérience, et ce que je risquais peut-être de
gêner par ma prudence, euh... les actions futures. La nouvelle directrice
pouvait avoir des idées très différentes des miennes, et
réussir... alors, je suis allée à une ou deux
réunions, et puis, d'abord, ça faisait deux cent
kilomètres, plus deux cent au retour, quatre cent kilomètres,
ça faisait, c'était un petit peu long. J'ai
préféré leurs laisser toute liberté.
Jm : Très bien.
MS : Mais je suis en bonne relation encore
avec eux.
Jm : Euh... Vous faites partie d'une autre
association encore actuellement ?
MS : Alors, j'ai... le groupe de randonneurs,
(rires). Que j'ai un peu créé aussi, oui, que j'ai
créé, et qui est rattaché à... la maison... euh...
Louis Jourdan à Bourg les Valence. Nous dépendons d'eux, et au
début, nous étions très indépendants, et petit
à petit, peut-être aussi, c'est un certain charisme, je suis
rentrée un peu plus que par les randonnées.
Jm : Est-ce qu'il y avait quelque chose
d'autre de précis, au-delà de l'informatique, que vous
étiez venue chercher ? Tout à l'heure, vous disiez que vous
n'aviez pas senti la dimension sociale du club, mais, est-ce qu'il y avait
autre chose lorsque l'on vous l'a présenté, au-delà de la
Finance, que vous ne connaissiez pas, et que vous souhaitiez connaître,
est-ce que il y avait autre chose d'impalpable, que vous auriez perçu ?
Que vous auriez senti ? Quelque chose de précis ?
MS : Peut-être pas senti tout d'suite.
Maintenant, y'avais peut-être une recherche plus ou moins consciente,
parce-que j'aime bien... J'aime bien rentrer dans une association. Ça
me...
Jm : Vous attendiez quelque chose de
particulier en rejoignant le Club ? Au-delà de l'informatique ? C'est
uniquement l'informatique au départ ?
MS : Oui, je crois.
Jm : Oui ?
MS : ...Mais l'informatique m'a beaucoup
apporté. Parce-que ne connaissant rien, euh... y'a des p'tits jeunes
avec qui j'ai parlé, avec qui bon, j'ai été invité
à leur mariage, y'a une amitié qui est née, des services
rendus, en particulier, je corrigeais les fautes d'orthographe, (rires), et de
français, mais y'a une réelle amitié, un échange
qui s'est créé, à partir de l'informatique.
Jm : Alors, euh... vous parliez d'une
amitié, vous entendez quoi par, par amitié ? Est-ce que vous avez
un ou deux qualificatifs, à partir de, d'un ou deux exemples ? Qui
permettrait de dire : « l'amitié c'est ça pour
moi » ?
MS : L'amitié, c'est au-delà...
d'un service, par exemple sur l'informatique, au-delà d'un service ou
d'un échange de service, euh...c'est arriver... (raclement de gorge)
à des liens beaucoup plus profonds où on se parle... on se confie
mutuellement les problèmes qu'on peut avoir, euh... et où on
essaie de mieux comprendre, de mieux, pas comprendre l'autre, mais se
comprendre mutuellement.
Jm : Donc l'amitié, c'est se
comprendre mutuellement ?
MS : Se comprendre, s'entraider, c'est
créer un lien unique !
Jm : « Un lien
unique ». Ah tiens, c'est intéressant, ça. Vous
entendez quoi par ça ?
MS : Moi, mes amis... j'en ai des
quantités, j'en ai trop...(rires)
Jm : Trop, on peut dire, on a trop d'amis
?
MS : Ben oui, parce-que j'arrive pas... on
n'arrive plus à répondre après, à avoir une
présence suffisante... Comment définir l'amitié à
travers ce que je vis ? C'est toute cette chaleur, c'est toute cette... ce lien
de plus en plus étroit, qui nous unit à l'autre.
Jm : Bon, on y reviendra certainement au
cours des autres questions. Alors, juste un aparté, est-ce que vous
pouvez me parler un petit peu de vous, juste à l'époque avant
votre venue au club ? Quelle était votre situation ? Vous avez, quand
vous avez entamé une nouvelle vie, celle de la disponibilité ?
MS : Non, pas vraiment.
Jm : Non ?
MS : Non, parce-que je n'ai pas senti, au
départ... tout ce que le... toute la richesse du club, tout ce qu'il
pouvait apporter... Je ne l'ai pas senti.... J'y suis rentrée un petit
peu, lorsque j'ai vu les différents... j'ai constaté toutes les
différentes branches du Club... Et puis, c'était sympathique,
presque trop sympathique, parce-que, (silence) y'a un manque d'exigence, en
tout cas dans notre groupe. Jo (6è entretien), il est très,
très gentil, très... il est venu me dépanner d'ailleurs,
il n'y est pas arrivé, mais il est venu me dépanner. Jc
(5è entretien) aussi. Donc les liens se sont créer petit à
petit.
Jm : C'est ça la sympathie de, du Club
? C'est des liens qui se créent au-delà d'une activité en
commun ?
MS : Ah oui. A partir d'une
activité.
Jm : A partir... A partir d'une
activité. Vous disiez « presque trop »,
donc presque trop, parce-que ça avait un manque, on, on, ça
générait un manque d'exigence...
MS :...Oui...
Jm : ...Dans l'ouvrage, dans, dans...dans
l'ouvrage qui était fait en commun ?
MS : Oui, oui, en particulier dans
l'exactitude.
Jm : Dans l'exactitude, c'est à
dire... la ponctualité des heures, c'est ça ?
MS : Voui, on arrive, bon, alors y'a le
moment où on se fait la bise maintenant, ce que j'aime bien, et puis bon
comment ça va, et puis bon, alors qu'i ait cinq minutes de mise en
route, je veux bien, mais quelques fois, ça arrive à une heure,
facilement ! (rires)
Jm : Ah oui, oui. Très bien.
MS : Jo part téléphoner,
part... bon...y'a...
Jm : Oui. Un manque de rigueur....
MS : ...Pendant ce temps, ben on, on
s'occupe, on parle, on glandouille.
Jm : Et c'est dû à quoi,
ça, en fait, qu'i ait ce, comme un relâchement ?
MS : Comme un manque d'exigence, je crois.
Jm : Oui, mais ce manque d'exigence serait
dû à quoi ? D'après vous ?
MS : Bon, on se gêne pas maintenant, on
s'connaît...Hein, alors on peut quand même, et puis c'est pas
ennuyeux de se parler ! C'est bien sympathique. Seulement l'année
dernière, ça c'est terminé un peu en noeud d'boudin. Je
dis n'importe quel... parce-que, ben si on ne vient pas au club, on peut pas
venir, oh bé quand même ! on a... on n'est... on ne se sent
pas indispensable, dans le club, et, dire que si on ne vient pas, on doit
s'excuser. Et ça, moi, je le ressens très mal.
Jm : Ah oui.
MS : Parce-que, dans un groupe, un petit
groupe comme le nôtre... euh... on ne peut pas supporter que quelqu'un
s'absente trop longtemps, surtout ne donne pas les raisons de son absence.
Jm : Qu'est ce qui ferait... euh... qu'est-ce
qui ferait comprendre aux membres, qu'il est utile d'informer les autres
membres d'une absence ?
MS : Et ben, c'est...
Jm : Dans quel esprit, c'est un petit peu,
ça rejoint un petit peu la question suivante, dans quel esprit,
pensez-vous que les membres viennent au club ? Est-ce que c'est une des raisons
de cet esprit là, est-ce que c'est une des raisons qui font qu'ils ne se
sentent pas obligés de... justifier une absence ?
MS : Alors, au départ... on ne sait
pas trop quelle est la motivation des gens, on ne les connaît pas. Mais
au bout d'un certain temps, on commence à s'connaître. Alors on
sait par exemple que, B. (membre du Club, ndlr) a des occupations, qu'il lui
est quelquefois difficile de venir, mais je pense qu'il ne faut pas passer sous
silence une absence. C'est pour cela que j'ai proposé d'être un
lien à l'intérieur du club, j'ai écrit tout de suite
d'ailleurs à Je., par exemple, pour lui dire que nous étions
étonnés de son absence, que nous espérions qu'il
n'était pas souffrant, et que nous souhaitions le revoir aux prochaines
réunions.
Jm : Alors, à l'époque, pour
revenir un p'tit peu en arrière, à l'époque de, de votre
venue au club, euh... votre situation familiale, elle était laquelle
?
MS : Ben je suis... je suis
célibataire, je suis seule, mais j'ai quand même adopté,
euh... je l'ai pas adopté officiellement, mais officieusement un
garçon de l'institut, qui... qui n'avait pas accepté mon
départ, et qui a fait une grosse dépression. Alors, j'avais pris
mes précautions. Je savais qu'il y aurait un problème, j'avais
dit à tous les enfants qu'ils pouvaient venir, que ma maison...
était toujours ouverte, c'était un principe d'ailleurs, quand
j'étais à l'institut de dire que ma porte était... elle
l'était effectivement, elle était toujours ouverte... Et je leurs
ai dit qu'à Valence, ce serait pareil. Mais Aix s'était un peu
loin. Pour Ol (le fils adoptif de MS, ndlr), je lui ai pris un abonnement par
chemin de fer, mais... de venir d'Aix, par chemin de fer, il faut passer par
Marseille, c'était difficile. Je pensais le prendre pendant les
vacances, mais ça n'a pas suffit, et devant l'importance du
problème, euh...bon, ben j'ai accepté qu'il vienne.
Jm : Qu'il vienne définitivement ici
?
MS : Vouais.
Jm : Ah oui ?
MS : Oui.
Jm : Donc, il héberge chez vous ?
MS : Plus maintenant, parce qu'il est grand.
Maintenant.
Jm : Oui.
MS : Et puis à l'adolescence, et
ben... ben j'ai perdu mon Ol. Je l'avais accepté, je lui avais dit que,
il était totalement libre, et un jour au téléphone,
ça dû être à peu près quand je suis
allée au Compu's Club, j'ai eu un coup de téléphone
« Est-ce que tu reconnais ma voix ? » ... Ben non
! (rires)
Jm : Il avait grandi...
MS : Eh, il a trente ans maintenant ! Il a
trois enfants, et... tout d'suite, bon, je n'ai pas fait de reproches, je lui
avais dit qu'il était libre et qu'il n'avait aucun engagement
vis-à-vis de moi, que ce que j'avais fait, c'était totalement
gratuit... Alors tout de suite, des liens se sont créées, plus
qu'étroits, je crois qu'il n'y a pas beaucoup de fils qui sont aussi
gentils à l'égard de leurs parents. Il est à Saint Maximin
et j'y vais très... enfin je n'y vais pas très souvent,
mais...
Jm : Y'a un sentiment que je souhaiterai
relever là, le fait de dire « c'était totalement
gratuit, ça avait été donné » euh...
comment on pourrait... comment on pourrait préciser ça ? Comment
on pourrait dire ? Qu'est-ce qui fait que vous avez donné ? Quels sont
les, les éléments qui ont vibré ? Qui vous ont fait donner
? Justement, envers votre fils adoptif ?
MS : C'était un enfant qui avait eu
beaucoup de problèmes... euh... sa mère avait seize ans, à
la naissance du gamin, elle avait été rejetée par sa
famille, il est né dans un foyer maternel, et un an après,
à dix sept ans, sa mère est décédée...
euh... des suites d'une overdose, d'un mélange d'overdoses, de, de
remèdes... Et ce petit a été ballotté dans...
transbahuté dans différentes familles. Quand il est arrivé
à l'institut à l'âge de dix ans, c'était en vue
d'une adoption. Je pense, ça m'entraîne un peu loin mais, c'est
pour dire l'histoire d'Ol, euh... une famille aixoise, des gens très
généreux, qui ont perdu leur fille unique morte subitement
à quatorze ans, et une psychologue... bon... imprudente... tout d'suite
a voulu qu'ils adoptent un enfant, et Ol... qui était un joli petit
garçon physiquement très, très mignon, maintenant c'est un
gros bouddha, (rires) pas très gros, mais enfin bon. Il était
très mignon, très, physiquement, très, très
gentil... avec toute une révolte intérieure qui était
cachée.
Jm : Et vous l'avez défendu.
MS : Ben, moi je l'ai accepté à
l'Institut comme tous les autres enfants, mais, j'ai fait connaissance avec ce
couple, qui venait de perdre leur fille, des gens très
généreux... (silence) mais ils avaient perdu une fille
excessivement intelligente, euh... euh... pleine de sens social, elle est
très généreuse, ils ont pensé que leur fille leurs
demandait d'accepter ce garçon. Et puis ça n'a pas marché.
Il était trop différent, il était fainéant comme
une couleuvre, très en retard pour ces études, on ne peut pas
parler d'études, il lui manquait des bases essentielles... et ça
n'a pas marché. Et on l'a ramené à l'Institut.
C'était un échec...C'est pour ça qu'il a, qu'il n'a... Il
venait avec moi pendant les vacances, mais il y en a d'autres qui sont venus et
dont je me suis occupée, ceux qui n'avaient pas de famille, bon
ça m'est arrivée...d'en ramasser pendant les vacances parce-que
c'était des cas sociaux. Des parents faisaient des démarches
auprès du juge pour prendre, pour prendre leurs enfants pendant les
vacances. Au bout de trois jours, ils en avaient marre, et hop ! On les
renvoyait à l'Institut, où il n'y avait plus personne. Alors, je
les emmenais en vacances avec moi.... Pas toujours de bon coeur, d'ailleurs !
(rires)
Jm : Pour revenir un petit peu sur le, le
club, à l'époque de votre entrée au club, votre, vous
travailliez déjà ? Vous étiez au travail ?
MS : Ah non !
Jm : Non ?
MS : Non !
Jm : Vous étiez ?
MS : J'étais retraitée.
Jm : Retraitée ! D'accord (rires)...
Donc vous avez eu, ça fait, de... pendant de très nombreuses
années, vous avez été intégrée dans diverses
associations, vous aviez déjà un terreau associatif dans votre
famille ?...Votre fratrie ? Vos parents ?
MS : Oh non, pas du tout.
Jm : Pas du tout ?
MS : Pas du tout, du tout. Non, non...
Jm : ...Alors qu'est-ce qui a fait que...
MS : ...plutôt genre droite, les
enfants bien élevés, ne reçoivent pas n'importe qui, non,
non, non, non.
Jm : Alors, qu'est-ce qui a fait que vous
soyez sensibilisée au monde associatif ?
MS : (Silence) Je ne sais pas.
Jm : « Je ne sais
pas » ?
MS : Je pense que c'est une... une, oui une
attirance, un p'tit peu... c'est comme ça !
Jm : « C'est comme
ça », quelque chose, une... C'était dans
l'air ?
MS : Voui, mais moi, j'étais un petit
peu le...un cheval boiteux ! (rires), le canard boiteux !
Jm : Alors, aujourd'hui, aujourd'hui, hein,
le club c'est quoi pour vous ? Ça représente quoi ? Quelle image
vous en avez aujourd'hui ?
MS : (silence) C'est difficile...
Jm : Oui.
MS : ...de le préciser, parce-que, il
n'y a pas très longtemps que j'ai découvert toute la richesse du
Club.
Jm : Alors, on va procéder
différent. Y'a combien de temps que vous êtes au club ?
MS : Un peu plus d'un an.
Jm : Un peu plus d'un an. Et il y a combien
de temps que vous vous êtes aperçue des dimensions du Club ?
MS : Je crois que c'est à travers le
déménagement. Je n'ai pas vécu le
déménagement, j'étais absente... mais... lorsque j'ai vu
tout le travail pour aménager le nouveau local, euh... tout ce
foisonnement de personnes que je ne connaissais pas... et... je vois Jc
(5è entretien, ndlr) arriver pour une réunion, et on lui a dit :
« dis tu branches », bon, allez pof, il a
quitté là le blouson, il est monté sur la table, il a fait
un branchement électrique. Y avait Alain, par exemple, que je ne connais
pas du tout, tout souriant, qui était là, enfin, quand j'ai vu
tout ce travail... cette ruche... ça m'a quand même beaucoup
impressionnée. J'ai vu qu'à travers euh... Les différentes
activités, il y avait un lien...
Jm : Il y avait un lien.
MS : ...que je n'avais pas senti auparavant !
parce-que je n'y vais pas suffisamment. Puis j'avoue que... le permanent,
l'année dernière, m'avait pas trop...
Jm : Oui. La (l'ancien salarié du
Club) était... bon. La avait ses, ses soucis, hein, il avait ses
problèmes. On l'avait pris, il était handicapé, hein.
MS : Je ne savais pas.
Jm : Voilà, on l'avait pris, c'est
toujours cet aspect social...
MS : Oui. Oui.
Jm : ...dont on parlait tout à
l'heure.
MS : C'était à coté de
chez moi, alors je... j'y suis allée une ou deux fois comme ça,
mais j'avais pas envie d'y rester.
Jm : Alors donc, si on devait revenir sur
cette question, euh... ça représente quoi aujourd'hui ? Le Club
?
MS : Je crois que je n'ai pas encore tout
découvert.
Jm : Oui, donc, alors à cet
instant ? Maintenant...
MS : ...Mais...
Jm : ...ce qui a été
découvert, ça représente quoi ?
MS : Ah, je trouve une foule de
générosité, d'intérêt, pour (silence), je
dois ajouter à travers vous aussi, je l'ai découvert quand
même, parce-que Restaurants du Coeur, tout, bon, on sent quelqu'un qui
est porté vers les autres, et...
Jm : C'est... oui, je...
MS : Si, c'est à travers des personnes
aussi qu'on vit au club.
Jm : Voilà. A travers des personnes.
Je précise juste une chose, pour faire, ouvrir une parenthèse,
euh... bon au Club, je me positionne comme un... comme je dois être
positionner pour essayer de dynamiser, euh... là, tout de suite, je suis
étudiant.
MS : Oui, oui. Mais oui. Pour moi la
personne, y'a l'unité de la personne...
Jm : Ben moi, justement dans ma recherche,
dans mes études, il faut que je fasse cette rupture, pour justement
être le plus objectif possible dans, dans les rapports avec...
MS : Oui, ben, c'est pas de la flagornerie,
hein, si, si je vous le dis, c'est que...
Jm : ...Oui, oui. Mon ego est satisfait,
mais...
MS : C'est que je le pense. C'est quand
même à travers des personnes, qu'on découvre un groupe.
Euh... je pense par exemple, à Je (membre du Club) qui a
d'énormes difficultés, et qui est arrivé... c'était
minable son compte-rendu... il l'a lu, mais ça fait rien ! Il a
fait un effort, moi j'ai trouvé ça... qu'il accepte de faire une
recherche et de parler... moi, je pense que pour lui, ça a
été... c'est pour ça qu'il ne faut pas le lâcher
!
Jm : C'est une étape, hein.
Très très bien. Très intéressant. Alors, qu'est-ce
qui vous plaît, au Club, aujourd'hui ?
MS : (Silence) C'est la, la... pour moi c'est
que des liens se sont créés. Euh... par exemple, bon, ben quand
j'arrive, on se fait la bise, et puis j'ai L. (7è entretien) qui
m'embarque pour me dire que lui, il a fait des expériences, qu'il
voudrait bien m'entraîner avec lui, donc, il y a quand même quelque
chose qui passe... Euh... y'a Je, qui, qui est arrivé à me dire
où il habitait, (rires) à travers milles circonvolutions
parce-que c'est son problème. Y'a Jo (6è entretien) qui est, qui
est heureux de venir.
Jm : Ça se caractérise comment
"heureux" ? Jo, ça se voit comment sur lui ?
MS : Ah ben il est épanoui, il nous
parle de son travail, il... bon même à travers son petit
laisser-aller. Parce-que Jo y'a pas d'exigences, hein. Il arrive et puis...
mais, on pourrait parler de son travail pendant la réunion, ça ne
le gênerait pas ! Mais, c'est... c'est un groupe sympathique. Ro (membre
du Club, ndlr), le nouveau, s'est, s'est bien intégré. Il s'est
proposer pour être Secrétaire, ben c'était chouette quand
même ! Il nous fait part un peu de son expérience. C'est bien,
parce qu'il ne nous écrase pas.
Jm : Dans le domaine de la Finance, hein ?
MS : Voui. Oui.
Jm : Je précise. C'est ça.
MS : Donc à travers la Finance, y'a
quand même un, un groupe. Y'a des liens qui se créent dans le
groupe. Ses liens n'ont pas toujours existé puisque l'année
dernière, nous avons laissé tombé PG (membre du Club,
ndlr)...
Jm : Oui.
MS : ...Je crois que ça n'était
pas notre faute, nous n'étions pas assez... Les liens n'étaient
pas assez créés. C'est pour ça, c'était une
conséquence, ça m'a pas mal culpabilisée, mais... Il y a
eu le problème de Fa (un membre du Club qui s'est suicidé), moi,
ça m'a beaucoup, beaucoup questionné. Parce-que je, je
travaillais un peu avec lui, quand on allait, c'est lui qui m'avait
initié.
Jm : Pour préciser : Fab c'est qui ?
Un...C'est pour le mémo, hein.
MS : Fab, qui s'est suicidé, et, et
tout le monde a été surpris.
Jm : Huit jours après la, la fermeture
du, du Club là, où on avait manqué de locaux. Huit jours
avant il avait participé au déménagement, et puis il est
décédé huit jours après. Oui.
MS : Le suicide interroge beaucoup, et...
(Silence) Et là aussi, le Club avait une responsabilité, mais
était peut-être trop jeune, pas assez structuré, parce-que
Fab ne venait plus aux dernières réunions.
Jm : Sur la Finance non. Il venait, il venait
au club, hein, en libre service...
MS : Oui, mais sur la Finance, non.
Jm : ...Il faisait des passages, sur la
Finance, non, oui. Exact. Exact. Euh... c'est vrai qu'on a peut-être pas
était très réactif, euh... certainement qu'ça doit
nous, nous interroger quelque part. Euh... bon, en aucun cas, on peut
être responsable, en tant que tel, il ne faut pas culpabiliser, mais
ça peut nous, nous amener à se demander qu'est-ce qu'il faudrait
faire pour que ce genre de situation ne se reproduise pas ?
MS : Exactement. Exactement. Il a eu, il a eu
un problème...
Jm : On n'a pas su le voir...
MS : ...Il n'a pas trouvé, on n'a, il
n'a pas eu la main tendu probablement ! Probablement, parce-que ça ne
suffit pas toujours ! Mais, culpabiliser, non mais interroger, oui.
Jm : Alors, comment on pourrait
définir le club ? Aujourd'hui ? Quelques qualificatifs ?
MS : Le Compu's ? Ou ?
Jm : Oui, le Compu's Club. (Silence) A
travers la branche, aussi hein ?
MS : Oui, alors, à travers la, la
branche, moi je pense qu'il faut... garder ce contact, ses liens
d'amitiés qui se créent, parce qu'on est à l'aise
maintenant, donc si on est à l'aise, c'est qu'déjà, on,
hein, on ne redoute plus celui qui est en face de nous. On peut parler
librement, on peut dire, ce que j'ai dit la dernière réunion
« vous utilisez des sigles que je ne connais pas,
moi ». Pendant longtemps, par exemple, on me parlait de la FOL,
je ne savais pas qui était la FOL. (rires). Ca m'a fait rire, j'ai,
après j'ai compris... Mais, euh... il ne faut pas que, qu'il y ait quand
même du laisser-aller dans le travail qu'on s'est proposé.
Jm : Donc comment on pourrait qualifier le
club ? Comment on pourrait le définir ? On va prendre la question
différemment : si aujourd'hui, ça c'est peut-être
produit, vous avez, vous deviez, euh... convaincre quelqu'un de rejoindre le
club. De quelle manière le présenteriez-vous, au-delà de
la présentation des branches, de ce qu'on fait au niveau informatique
etc. ? Quels sont les éléments, quelles sont les
caractéristiques que vous emploieriez pour dire : « Bé,
le club c'est ça, tu, tu pourras, tu pourras t'y sentir comme ça,
comme ça »
MS : Je ne sais pas encore vraiment,
parce-que... je me suis interrogée, je me suis dit : « je
suis venue chercher quelque chose au Club, mais je n'ai rien
donné ». Et puis en fait, on donne par sa présence,
par, euh... par le fait de s'intégrer au Club et de participer. Mais, si
bien qu'au début de l'année, j'avais décidé de
quitter le club.
Jm : En début d'année ?
MS : Ah voui, voui, voui !
Jm : Oui, oui, je m'en souviens, oui. Et
qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis, alors ?
MS : Ben le fait, peut-être de rendre
service en hébergeant... le, le groupe au début de
l'année... ça m'a fait plaisir...
Jm : Pendant, pendant notre fermeture, hein,
je précise.
MS : Oui, ça m'a, ça m'a fait,
bon j'ai eu un service à rendre... et puis, j'aurai voulu
m'intégrer davantage au moment de l'installation, faire des
étiquettes, des, ch'ais pas quoi... Je n'ai pas pu, parce-que j'ai
été appelé par Ol., qui avait des problèmes.
Jm : Alors...
MS : Je ne sais pas encore, parce-que il y a
une personne qui, qui est un peu comme moi, que j'ai rencontré en
randonnée, elle voudrait faire de l'informatique.
Jm : Donc, l'objet de l'adhésion, en
un, c'est naturellement l'informatique, c'est ce qu'on avance, mais quels
seraient les autres, comment dire... quels seraient les, comment
présenteriez vous le club ? Quels seraient les, les valeurs que vous
attribueriez au club et que vous souhaiteriez faire passer auprès d'une
personne que, que, euh... vous verriez bien... qu'elle nous rejoigne au club
?
MS : Oh, ben, voilà, je lui ai
expliqué, que à travers l'informatique, euh... y'avait... toute
une action sociale qui était entreprise, en particulier le travail dans
la prison... euh... le travail auprès des jeunes... Mais, je pense que
je n'ai pas encore tout découvert dans le Club.
Jm : Oui. Alors...
MS : C'est ce qui me gêne !
Jm : Ça viendra !, ça viendra,
c'est vrai qu'il y a autre chose.
MS : Bien sûr !
Jm : Oui. Y'a autre chose.
MS : Y'a tout un foisonnement... et une
ouverture je sens qui est prête, quelqu'un viendrait, dirait :
« moi j'ai envie de créer un Club comme ça, et de
réunir des gens » bon, euh... ce serait accepté.
Alors, cette ouverture me plaît beaucoup... mais je regrette de ne pas
assez m'y intégrer, parce-que... moi aussi je suis
débordée ! (rires)... Dans les associations, je vous ai pas dit,
tout à l'heure, que on a créé un comité de
quartier, de l'avenue d'Chabeuil. J'ai pas trop osé en parler, euh...
avec Rivasi (Député de la Drôme à l'occasion de sa
visite dans nos locaux, ndlr), l'autre jour, parce-que c'était pas le
propos, mais ce qu'elle compte faire, bon ben on le fait ! Et je dirais
même, que Patrick Labaune (le maire de Valence, ndlr) a été
très... très coopérant.
Jm : Alors, comment on pourrait qualifier, le
fait justement, j'insiste un p'tit peu, je voudrais avoir juste un mot, ou une
expression, ou quelques mots, quelques expressions, comment on pourrait
aujourd'hui définir le Club, en quelques mots, un qualificatif ? Bon le
Club, c'est du social, on l'a un p'tit peu précisé tout à
l'heure, vous aviez dit : « y'a un esprit au
club »
MS : Oui.
Jm : Euh... Est-ce que vous avez deux, trois
exemples qui peuvent... qui démontrent cet esprit, qui montrent cet
esprit, au Club ?
MS : Oh, cet esprit, moi je l'ai ressenti,
alors, vraiment, euh... (silence) au moment de l'installation.
Jm : Au moment de la dernière
installation, alors.
MS : Ah oui ! Ah oui. Euh... L. (7è
entretien), par exemple, qui, qui avait, qui a obtenu les clefs du local, et
qui était pas peu fier. Et puis chacun apportant ce qu'il était
capable de donner.
Jm : Alors, on va venir un p'tit peu, on va
re-préciser un p'tit peu le, cette branche. Cette branche Finance, c'est
une branche qui, qui fonctionne comment ? Ça marche comment cette
branche ? (rires)... Dans la technique, hein. Est-ce qu'elle est autonome ?
MS : Elle est autonome, oui !
Jm : Alors, comment c'est organisé ?
(silence) Cette autonomie s'organise de quelle façon ?
MS : Et ben, quand on est dans le, d'abord on
dispose d'une, d'une salle, on se réunit, nous, nous créons nos
objectifs, euh... euh... nous nous sommes structurés lors de la
dernière réunion... On défini un travail, on le suit pas
toujours, mais enfin, on essaie...
Jm : Vous rendez compte des fois, de ce que
vous faites ?
MS : Jusqu'à présent, au
premier trimestre, oui. Et puis, maintenant où nous nous, ça va
être difficile de suivre deux objectifs : l'école de la Bourse et
les Finances. Mais il faudra...
Jm : Oui, oui, pardon. Oui, oui je vous
laisse terminer.
MS : ...Il faudra, ça nous demandera
aussi de nous structurer, pour ne pas faire uniquement de la Finance, et...
délaisser l'école de Bourse. Alors, peut-être, qu'à
travers la Finance, concrètement, on pourra travailler l'école de
Bourse.
Jm : Oui, mais ma question, elle était
: « Est-ce que vous rendez compte au Compu's Club de ce que vous
faites ? », puisque vous disiez « on est
autonome », ma question est de dire « Est-ce
que...
MS : ...Ah oui...
Jm :...quand vous avez fait quelque chose,
l'évolution, ce que vous y faites, etc. Est-ce que vous rendez compte au
Compu's Club ? Est-ce qu'on vous demande des comptes, en fait ?
MS : Alors là, moi, je ne l'ai pas
senti. Non.
Jm : Non, vous n'avez pas senti qu'on vous
demande des comptes...
MS : Y'a Jo (6è entretien, ndlr) qui
fait un compte-rendu pour le Bulletin (le Bulletin Membre Trimestriel, ndlr),
mais ça ne reflète pas le travail de l'équipe.
Jm : Non. Alors justement, ce travail de
l'équipe... euh... ça se passe comment ? Entre les membres, ce
travail ?
MS : Ben au début de l'année,
on a essayé de se structurer à travers une étude...
Quelque chose de concret, on avait à analyser un texte, et à le
présenter aux autres. C'est très long, parce-que nous avons
abordé un chapitre dans un trimestre, (rires)... Alors, il faudra
revoir, est-ce il faut aller plus vite, faire quelque chose de plus
condensé. C'est, c'est à le, c'est à voir. On a un
instrument de travail, ce qui était déjà beaucoup.
Jm : Est-ce que, au-delà de ce
travail, sur, sur le chapitre, sur la Bourse même, sur la Finance, sur
l'Economie même, est-ce que, c'est très long, c'est un outil,
est-ce que ça apporte quelque chose dans la relation entre les membres
?
MS : Oui. Entre les membres du groupe.
Jm : Très bien.
MS : Mais pas du Compu's.
Jm : Non, non du groupe oui.
MS : Oui. Oui. Mais on est quelque fois
gêné, parce-que nous sommes des fois à des niveaux
très différents. Bon alors, je suis vraiment ! Ignare ! Et puis
ça ne m'intéresse pas.
Jm : Vous venez chercher quoi alors dans
cette branche ?
MS : Ben, on est ensemble, et puis
après tout, pourquoi ne pas savoir comment la Finance fonctionne ?
Seulement, cette différence de niveau, fait que, certains parlent de
quelque chose, ils ont... qu'il leur est tout à fait évident, et
pour moi, ça ne l'est pas.
Jm : Alors, qu'est-ce qui vous semble
important, dans le bon fonctionnement de cette branche ? (Silence)
Au-delà des outils qui peuvent être mis en place ? J'entends...
MS : Je, je crois qu'il y a trop de
disparités, et que les finances... ça m'amène à
étudier... Oh pas, pas d'une manière, mais enfin à rentrer
un petit peu dans un monde qui m'est inconnu, mais je ne pense pas que j'y
rentrerai beaucoup.
Jm : Oui. Qu'est-ce qui vous fait rester
alors ?
MS : Ah ben, parce-que, parce qu'il y a les
copains ! (rires)
Jm : Les copains. Alors, qu'est-ce qui vous
la ferait quitter ?
MS : ...Boh, j'ai pas envie de la quitter,
maintenant ! (rires)
Jm : Alors, donc, on... pour essayer de
résumer, qu'est-ce, qu'est-ce qui se passe dans ce, dans ce groupe, qui
ne relève pas du projet de la branche même ?
MS : Ben c'est les liens qui sont
créés entre nous.
Jm : Les liens. Est-ce qu'on peut avoir...
MS : Je vous dirai que c'est uniquement
ça.
Jm : C'est uniquement ça.
MS : Oui. Et puis un certain engagement, j'ai
l'impression que si je quittais le groupe... Ben, il manquerait les deux cent
francs, que je vais... hein. Il y a le... l'argent qu'on a versé, et
qu'on retire en partant, bon ben c'est un peu frustrant pour les autres, un peu
décourageant !
Jm : Qu'est-ce que vous
préférez, au-delà de la branche Finance ? Qu'est-ce que
vous préférez au Club ?
MS : ...Je ne connais pas assez les autres
branches, parce-que, euh... peut-être le fait que chaque branche soit
très autonome, on sait par des comptes-rendus ce qui se passe dans les
autres branches, mais, euh... on n'y a pas participé. On ne, on ne voit
pas comment ils travaillent, comment... Ce serait peut-être
intéressant...euh d'aller voir comment Libertech travaille, moi
j'aimerai bien aller voir les jeunes, puisque toute ma vie, j'ai, j'ai
travaillé avec des jeunes. Euh... voir comment les jeunes travaillent,
comment le, la branche littéraire travaille... Euh... j'aimerai, par
exemple, accompagner quelqu'un qui va apprendre l'informatique dans la
prison... Allez voir un petit peu comment ça se passe, je crois que je
comprendrai mieux le groupe... et l'esprit du Compu's, si je rentrais un peu
dans... je pense que c'est un peu trop compartimenté, et que le lien est
créé par le journal... mais peut pas rapporter...
Jm : ...oui...
MS : ...toutes les valeurs qu'on peut
vivre...
Jm : Quels avantages, quels avantages, il y a
à compartimenter ? Justement le club ?
MS : Si c'est, c'est bien, parce-que chaque
groupe peut approfondir son travail. Il serait impossible de travailler...
Chaque branche ne pourrait pas vivre. Mais je pense qu'on pourrait inviter...
Dire que ceux qui veulent, peuvent aller voir ce qui ce passe dans les autres
groupes. Mais, euh... en spectateurs. Si ça ne dérange pas.
Jm : Tout à l'heure vous disiez... que
euh... vous parliez de valeurs de chacune des, de chaque branche, euh...
quelles sont ces valeurs ? Que vous avez au sein de la branche Finance ? Et par
extension, quelles peuvent être les valeurs ? Ou comme, comme... quelles
peuvent être, oui, les valeurs du Compu's Club, en général
? (silence) quel serait son fondement ? Et s'appuierait sur quelle valeur au
Compu's Club ?
MS : Je crois qu'il y a une valeur de
partage, qui est très importante. Un partage sur tous les plans, sur le
plan intellectuel et connaissances, moi ce que je connais, je le partage avec
d'autres. Ce que je sais faire, je le mets au service des autres, (silence) et
ça crée une valeur morale de solidarité... (silence)
Surtout ça.
Jm : C'est surtout ça ? Des valeurs de
partage et de solidarité.
MS : Oui....Y'en a, y'en a beaucoup d'autres
qui sont véhiculés d'honnêteté de...de justice, de
sens social, euh... je crois que quand on a un doigt dans l'engrenage, la main
y passe ! (rires)
Jm : Alors, moi j'aimerai bien qu'on revienne
un petit peu sur ces valeurs, pour essayer d'y mettre des, des images, des
représentations... euh... de ce, la valeur solidarité, c'est une
valeur... est-ce qu'on peut avoir un ou deux exemples de solidarité au
sein du club ? Ou au sein de la branche, mais de la branche, on en avait
déjà parlé, au sein du club, est-ce que vous avez
été l'observateur d'un ou deux actes de solidarité ?
MS : Oh ben, lorsque je suis arrivée
dans cette ruche, où tout était en l'air, y'avait des bureaux,
y'avait des planches, y'avait de, des fils qui pendaient de partout, et puis
chacun arrivait, tombait le blouson, prenait... bon s'occupait... euh... de
l'élec, du branchement de l'électricité, un autre...
Jm : C'est quelque chose qui était
spontané ?...
MS : ...Ah oui ! Tout à
fait ! Tout à fait !...
Jm : ...Ou il fallait demander ?...
MS : Tout à fait. Fallait pas
demander, fallait dire qu'il y avait un branchement à faire. Et
puis...
Jm : La valeur d'honnêteté,
est-ce qu'il y a un ou deux exemples qui vous font dire ben là, il y a
une relation honnête ?
MS : (rires) Oui, quand je suis
arrivée, au Club, j'ai proposé... de mettre à la
disposition des autres, mon ordinateur et les programmes que j'avais, et puis
bon, ben j'ai dit que je les avais pi... que j'avais pas tout
acheté...
Jm : Ah ?
MS : Et tout de suite « Je veux
pas le savoir ! » (rires) J'ai compris qu'il ne valait mieux
pas, pas en parler ! En fait, quand on en a parlé entre nous, j'ai
compris qu'il y en avait beaucoup qui le faisait... mais je me suis sentie un
peu coupable là. (rires)
Jm : C'était le but recherché,
d'après vous ?
MS : Oh, je ne pense pas ! Mais enfin, je
pense que dans le club, on, on ne mange pas de ce pain là.
Jm : Et vous parliez de justice, enfin ?
Est-ce qu'il y a un exemple ou deux, euh...une situation qui vous fait dire
« ça, ça a été réglé
selon une valeur justice, ça été réglé
juste » ?
MS : Quelque chose me l'a vraiment fait
sentir, mais... Je ne me souviens pas à partir de quel fait. De quel
exemple... Mais je l'ai senti.
Jm : Très bien. Alors vous participez
au club depuis, un peu plus d'un an, hein, c'est ça ?...
MS : Oui.
Jm : ...Quels ont été les, les
moments forts ? On a parlé tout à l'heure de
l'aménagement, est-ce qu'il existe un autre moment fort ? Euh... et
qu'est-ce que vous avez retenu de, de cet autre moment fort ? (silence)
MS : Je ne sais pas. Bon, ça a
été surtout ce moment-là, qui a été un
moment fort. Je pense qu'il y en a eu, comme l'observation des étoiles,
entendre parler, mais je n'y étais pas... J'étais absente
à ce moment là... (silence)
Jm : Alors, qu'est-ce que
ça...Qu'est-ce que ça vous a apporté ? D'une
manière plus générale ?
MS : Ce que le Club m'a apporté ?
Jm : Oui. Qu'est-ce que ça vous a
apporté ? Qu'est ce que vous retenez de votre participation ?
MS : J'aime bien y aller maintenant ! (rires)
Une certaine... (silence) Oui, la joie de participer à quelque chose...
De participer dans mes faibles mesures, parce-que je, je n'y suis pas, pas
très, très présente, mais de participer à quelque
chose que je trouve très bien.
Jm : Alors, qu'est-ce que, entre
l'entrée au Club, et maintenant, est-ce qu'il y a quelque chose qui a
changé ?
MS : Oui, parce-que d'abord, j'y suis
à l'aise...euh... c'est, maintenant le Club n'est plus dans mon
quartier, mais je pense que... Ce serait plus proche, j'irai plus souvent, voir
un peu ce qui s'y passe. Maintenant, quand on va voir un peu ce qu'il s'y
passe, on tombe souvent sur des gens qu'on ne connaît pas. Alors
là, c'est plus difficile.
Jm : C'est plus difficile ? Il faut
relancer...les relations ?
MS :...Est-ce qu'il faudrait... Je trouve que
par exemple... une petite réunion ou chacun apporterait sa pizza, sa...
euh... toute simple, et où on apprendrait davantage à se
connaître, on resterait pas entre membres du groupe Finance, mais
où chacun se mélangerait, apporterait quelque chose, ce serait
bien. C'est pour ça, je pense que la soirée des étoiles,
ça devait être quelque chose de, de bien, qui m'a fait envie, mais
je n'ai pas pu.
Jm : Alors, cette sectorisation par branche,
c'est quelque chose qui est, qui est figée, qui est voulue, quelqu'un
qui fait partie de la Finance ne peut pas aller voir les autres ? Vous disiez
que vous aviez envie, en tant qu'invitée, est-ce que c'est quelque chose
où vous avez besoin de demander une autorisation pour faire un petit
tour dans une autre branche ? Ou...
MS : Ben, je n'oserai pas aller m'y pointer
sans...
Jm : Qu'est-ce qui, qu'est-ce qui gêne
? Qu'est-ce qui freine ?
MS : Ben, je ne voudrais pas d'abord les
gêner....
Retournement K 7 = ¾ d'h
MS : Je ne voudrais pas arriver comme un
cheveu sur la soupe et risquer de gêner, parce-que quelque fois,
quelqu'un qui vient arrête un peu l'expression spontanée... Et
puis, euh... je ne sais pas si ça se fait. Et si ça peut se
faire. Moi je suis très légaliste !
Jm : Alors, si quelqu'un venait dans la
branche finance, en tant que visiteur, comment le ressentiriez vous ?
MS : Ça ne me gênerait pas dans
la mesure... où on le sent coopérant... et où on
connaît ses motivations. Pourquoi est-ce qu'il vient ? Est-ce que c'est
par curiosité ? Si quelqu'un vient dans la branche Finance en se
disant : « est-ce que là je peux retirer de l'argent,
en payant moins d'impôts ? », ça me
déplairait totalement. D'ailleurs ça me déplaît.
(rires). Mais si quelqu'un arrive pour voir comment ça s'passe... ben,
non, ça me gêne pas !
Jm : Donc, retirer de l'argent, enfin venir
pour avoir à payer moins d'impôts, ou gagner de l'argent, c'est
pas l'esprit de la branche Finance ça ? Apparemment...
MS : Non....
Jm :...Tel que vous le ressentez.
MS : Non ! On a tous envie de gagner...
Jm :...Bien sûr !
MS :...C'est humain, On sait toujours que
faire du fric, moi, je ne peux pas dire que je n'aime pas le fric, je sais
toujours qu'en faire, j'en ai jamais assez !
Jm : Alors, qu'est-ce que justement, quel est
l'esprit de la branche Finance ? Au-delà de l'objet même ? Qui est
de gagner de l'argent ?
MS : C'est de faire quelque chose, et de voir
un peu comment ça fonctionne ! Pour moi, c'est ça.
Jm : Curiosité intellectuelle ?
MS : Oui. Et puis, si on peut glaner quelque
chose, euh... ben la réussite... ça, ce serait d'abord une
réussite, ça prouverait qu'on est capable de faire quelque
chose.
Jm : Et donc, si il y avait un échec,
ça vous démontrerait que vous n'êtes pas capable de faire
quelque chose ?
MS : Non. Mais qu'on a pas...
Jm : C'est la cerise sur le gâteau quoi
!
MS : Voui, oui !
Jm : La cerise sur le gâteau, le
gain.
MS : Oui, oui, moi aussi j'aime bien, j'aime
bien réussir !
Jm : Et si vous deviez avoir un échec,
vous, vous euh... vous en retiendriez quoi ? De, de cette relation que vous
avez eue avec le Club ?
MS : Oh ben pas plus ! On partagerait la
cerise, on partagerait l'échec ! (rires)
Jm : Très bien. Alors, tout à
l'heure, vous disiez : « on peut parler
librement ». Compte tenu du nombre de personnes qu'il y a
actuellement au club, même dans la branche, puisque vous êtes
combien dans la branche ? A peu près ?
MS : ...Je ne me souviens pas. Une dizaine
?
Jm : Une dizaine ?
MS : A peine.
Jm : Oui. Une dizaine, euh... vous disiez
« on peut parler librement », dix personnes qui
parlent librement, à mon sens, nécessairement, y'en a qui sont
contre quelque part ? Alors, comment ça se résout ce genre de,
de, de pro... de situation ?
MS : Mais quelqu'un qui est, qui est
vraiment, ou c'est vraiment quelqu'un qui est vraiment contre l'esprit du
groupe, on en a eu un exemple. Quelqu'un qui est venu voir et qui n'avait pas
du tout... envie de partager...bon, il n'est pas resté. Quand
même, il a refouré son nez, pour voir un peu comment on s'en
sortait, ça m'a pas bien plus d'ailleurs ! Mais enfin, on le reverra
pas, ou du moins pas souvent.... Mais autrement, euh... c'est normal dans un
groupe, heureusement que chacun a son objectif, et... c'est la richesse du
groupe que tout le monde ne soit pas d'accord.
Jm : Alors, comment ça se
résout ? Dans ces situations-là ?
MS : Ben chacun donne ses raisons, on essaie
de les étudier, et puis d'en tirer une conclusion. Ben, en fait on n'a
pas eu de gros désaccord. On en aura peut-être lorsqu'il faudra
investir. D'où l'intérêt d'avoir un conseiller.
Jm : D'avoir un conseiller, alors vous
envisagez solutionner comment ces situations ? Parce-que quelqu'un qui n'est
pas d'accord, qui reste sur sa position, il arrive bien un moment où il
faut prendre une décision ?
MS : Ah ben oui.
Jm : De quelle manière va être
prise cette décision ? (silence) Supposons qu'il y a cinq personnes qui
sont pour, cinq personnes qui sont contre, ou quatre, je ne sais pas, ou deux
personnes qui...
MS : Moi, je pense que, normalement au cours
d'une discussion, si on explique pourquoi on est pour, pourquoi on est contre,
on doit pouvoir arriver à trouver, soit une solution
intermédiaire...
Jm : Un compromis ?
MS : Un compromis. Oui.
Jm : Un compromis ?
MS : Où alors, bon ben il faut
(silence) Si c'est très grave...
Jm : Il faut trancher ?
MS : Et ben ça va claquer...
Jm : Ça va claquer ? Et pour
éviter que ça claque, alors ?
MS : Pour éviter que ça claque,
et ben... quelquefois, on peut pas toujours l'éviter. Si quelqu'un
arrive dans le groupe en pensant qu'il faut absolument travailler d'une
façon, faire, euh... parce qu'il faut gagner... Ben s'il n'est plus en
accord avec le groupe, ben il part.
Jm : Il part ? C'est à dire ? Il
part tout seul ? De fait ? Donc, il a accepté de, euh... que son message
ne passe pas, ou que son idée ne passe pas, il l'accepte tellement
que... il part de lui-même ? Sans heurt ?
MS : S'il ne veut, s'il ne veut pas, ou s'il
ne peut pas, ben il vaut mieux qu'il parte !
Jm : Oui, il vaut mieux, c'est une chose !
Mais d'abord, est-ce qu'il part ? Est-ce qu'il part, euh... de bon coeur ?
Euh... Ben comment ça se fait ? il y a deux choses euh... la
première, c'est on a un conflit, un conflit entre guillemet...
MS : ...Oui, oui, oui...
Jm : ...une situation qui oppose...
MS : ...Oui...
Jm : ...dans une discussion, euh...
« je suis d'accord, vous n'êtes pas
d'accord », ou « j'ai une idée, vous
êtes contre », ou l'inverse, peu importe, il arrive bien
un moment ou il y a une décision à prendre. Mais cette
décision, elle doit être prise, euh... par le groupe...
MS : ...Oui...
Jm : ...Par l'ensemble du groupe ? Oui, donc
comment on solutionne ça ? A un moment donné ? Même si y'en
a qui sont pas d'accord, comment on fait ? On impose, à ceux qui sont
pas d'accord, ben on leur dit : « ben c'est moi qui ai
gagné, toi tu te tais », ou comment on fait ?
MS : Je ne serai pas aussi brutale ! Mais y'a
un moment où on a un choix à faire. (silence) Je pense qu'il y a
d'abord le dialogue, et, je trouve qu'il serait difficile de ne pas arriver
à trouver un point d'entente dans le dialogue. Parce-que celui qui est
contre, il expose ses... ses raisons, on lui répond, on essaie de bien
rentré dans, dans ses objectifs, dans... et si vraiment on y arrive pas,
si on a affaire à quelqu'un qui, si on a affaire à quelqu'un qui
est complètement buté.
Jm : Oui, mais on peut se poser la question
aussi, est-ce que c'est pas soi-même qui, sont, qui, qui est
complètement buté ? Est-ce que c'est pas l'autre qui peut avoir
raison ?
MS : Ah oui, oui, mais moi je pense, que
c'est quand même le groupe qui doit décider ! L'ensemble du
groupe.
Jm : Ah, voilà ! Alors de quelle
manière l'ensemble du groupe décide ?
MS : Ben après la discussion, si, si
vraiment... on vient aux voix.
Jm : Voilà, C'est ça. Les
choses sont votées, et puis, euh... c'est le résultat du vote ?
C'est la majorité qui l'emporte ?
MS : Oui.
Jm : La majorité, donc ça se
sont des valeurs de démocratie ?
MS : Oui.
Jm : Voilà, mais avant les valeurs de
démocratie, vous avez dialogué ?
MS : Ah oui.
Jm : Ce sont des valeurs d'écoutes
?
MS : Ah, oui. Oui, oui.
Jm : De tolérance ?
MS : Oui, oui, oui.
Jm : C'est là où je voulais en
venir. Simplement.
MS : Exactement, exactement. Mais on peut
avoir affaire à des gens intolérants. Ça nous est
arrivé, par exemple au groupe de randonneurs. Un monsieur qui a beaucoup
de qualités, mais qui a un caractère... c'est un
caractériel, qui n'a jamais été corrigé, ni
redressé, et qui a été grossier, et le groupe a
décidé qu'on ne le voulait plus. Qu'on ne pouvait plus accepter
cette attitude ! Alors, on a discuté, moi j'ai dit que... Il fallait
quand même accepter les gens avec leurs qualités et leurs
défauts, puis, je me suis un peu mouillée, j'ai dit bon, qu'on,
qu'on pouvait au moins accepter qu'il fasse des excuses. C'est quelqu'un, sa
femme nous a dit qu'elle n'a jamais, dans sa vie, entendue faire des excuses.
Il ne s'abaisse pas. Et ben, il en a fait.... Il les a fait à sa
manière, il a pris la personne avec qui il avait été
grossier... Il l'a prise à part, il lui a dit on a pas trop su quoi,
elle a été très discrète, elle lui a dit
« c'est terminé, on n'en parle plus », dans
le groupe on n'en a plus parlé, c'est fini, mais il sait très
bien qu'il ne faut pas recommencer.
Jm : Très bien. Et au sein du club, ce
genre de situation ne s'est pas encore produit ?
MS : Oh, je ne pense pas, étant
donné les gens qui sont là, mais enfin, on ne sait jamais, il
peut venir quelqu'un qui soit... obstiné. Par contre, dans le groupe,
y'a eu quelqu'un qui a été pénible parce-que... il
accaparait la parole, et on était peut-être pas assez, et on
était un groupe, on était, y'avait pas assez d'unité pour
pouvoir dominer, et on en a souffert.
Jm : Hum, hum. Aujourd'hui, ce genre de
situation vous pourriez mieux la maîtriser ?
MS : Je pense.
Jm : Vous feriez quoi ? (silence)
MS : Ben, il faudrait voir comment ça
se présente.
Jm : Il accapare la parole.
MS : ...Mais peut-être euh... lui...
Donner la parole à d'autres, dire « toi qu'est-ce que tu
en penses ? », pour arrêter le flot. Sans dire à
quelqu'un, bon vous a, on peut pas être grossier, lui dire
« ça suffit, laissez parler les autres »,
mais on peut dire, par exemple : « bon ben Je (un
membre du Club, ndlr), tu n'as pas parlé, toi »,
« telle personne n'a pas parlé », en fait,
faire un petit peu une animation de groupe...
Jm : Alors, lorsque vous venez au club, dans
quel état d'esprit vous vous trouvez ? Vous vous sentez comment ?
(silence) (long silence) (très long silence)
MS : Je ne sais pas. Je suis contente d'y
aller.
Jm : Oui, euh... voilà. Contente.
Alors, comment préciser ce "content" ? Vous arrivez quand vous venez au
Club, vous venez à pieds, vous sifflotez, vous... vous courrez
après les papillons...je pastiche, hein, on est d'accord ?
MS : Mon chien m'a accompagné,
(rires)
Jm : Je pastiche, mais c'est ça,
est-ce qu'il y a des... des images qui montrent...
MS : Je me suis demandée si, si je
gardais mon chien, pour rentrer le soir ! (rires)
Jm : Oui. Est-ce que vous avez le coeur
léger ? Vous sautillez, vous avez le sourire jusqu'aux oreilles,
vous sautez au plafond...
MS : Ça dépend...
Jm : ...Vous courrez, vous vous roulez par
terre ?...
MS : Ça dépend, quelquefois,
vite, vite, il faut que j'y aille, euh... j'ai eu une rencontre avant, je suis
en retard, et je ne voudrais vraiment pas arriver en retard, parce-que je veux
que le groupe ait plus d'exigences ! (rires)
Jm : Etre un exemple, c'est beaucoup plus
fort que de demander aux autres ?
MS : Ben, on peut demander que si
soi-même on respecte...
Jm : C'est ça.
MS : J'sais pas... Comme je vais à la
chorale, je suis contente d'aller chanter. Quand je vais en randonnée,
je suis contente d'aller marcher.
Jm : Alors, on arrive au bout, hein. Quels
sont, selon vous, les obstacles à une... participation plus importante
des membres du Club ? Au sein du Club ?... La vôtre, vos obstacles
à vous, c'était le manque de disponibilités, vous
êtes très prise, euh... ce... ceci dit, vous avez exprimé
l'envie, éventuellement, de vous approcher, de voir un petit peu ce qui
se passe dans les autres branches, on en a discuté tout à
l'heure, mais, en tant qu'observateur, euh... d'une manière
générale au sein du Club, quels, quels sont les obstacles qui
empêchent, pour tous les membres, d'après vous, une meilleure...
une participation plus importante ?
MS : Moi je pense que c'est un peu ce
cloisonnement, et qu'il manque une, une réunion, où on est
là simplement pour faire connaissance les uns avec les autres.
Habituellement c'est...
Jm : Ça, c'est une mesure pour
l'améliorer le Club.
MS : ...Chacun apporte quelque chose,
parce-qu'en grignotant bon ben, on va, là y a celui qui sert, qui...
« toi, je te connais, toi, je te connais pas ».
Une volonté, d'abord, peut-être, une volonté de
connaître les membres du Club.
Jm : Ça, c'est euh... c'est ce qu'il
faudrait faire pour améliorer les relations entre, entre les membres,
mais aujourd'hui...
MS : ...Même pour les créer
!...
Jm : ...Oui, oui c'est ça !
MS : Parce-que Alain, je ne le connaissais
pas du tout. Mais je ne lui ai jamais parlé !
Jm : Pourtant il y est souvent Alain, hein.
Il vient pendant les libres services.
MS : Oui...Mais je, je l'ai, je l'ai vu
à l'action... ça me l'a rendu bien sympathique, j'ai bien envie
de lui parler ! Mais, (rires) j'ai pas eu l'occasion.
Jm : Alors, aujourd'hui, là, de ce
qu'on voit, quels sont les obstacles ? Qu'est-ce qui freine aujourd'hui, pour
que les membres participent à plus de branches ? Participent encore plus
euh... à ce lien social qui peut y avoir au sein du Club, participent
encore plus à la construction, au développement de
l'association ?
MS : On est nombreux.
Jm : On est trop nombreux ? Ça
peut-être un obstacle ?
MS : C'est pas un réel... C'est une
difficulté, plus qu'un obstacle. C'est une difficulté
parce-que... quand on se rencontre, euh... par exemple pour, euh... euh...
l'accueil de Madame Rivasi... bon ben j'ai vu des gens que je ne connais pas du
tout. Et, je ne les connais pas plus, parce-que l'objectif n'est pas de se
connaître. Mais, y'aurait des, on se réunirait quelque fois, comme
ça, par petit groupe, en mêlant, faut pas qu'on soit trop
nombreux, parce-que y'a toujours des gens qu'ont... je pense qu'il faut avoir
une volonté de se réunir, de se rencontrer, et de savoir qui fait
quoi.
Jm : Alors, justement, vous vous étiez
proposée, au sein de la branche Finance, d'être la personne qui
fait le lien avec ceux qui pourraient temporairement s'éloigner, pour
essayer de, de garder un contact. Est-ce que c'est quelque chose qui, euh...
qui vous plairait ? Vous verriez comment l'organisation d'une chose qui, qui
permettraient à des membres de diverses branches, ou qui participeraient
à des branches, parce-qu'on a aussi des membres qui ne participent pas
à des branches, à se réunir sous forme de, d'autres
groupes, sans que ce soit des groupes formalisés comme une branche en
suivant un projet ? Uniquement pour que l'on puisse échanger, se
rencontrer. Vous verriez comment la chose ? Quelles seraient les valeurs ou le
fondement à mettre en place ? Et quels seraient les outils qu'il
faudrait mettre en place pour y arriver ?
MS : (Silence) Alors d'abord une meilleure
connaissance du Compu's. Parce-que ceux qui arrivent prennent le train en
marche.... Donc l'accueil de ceux qui arrivent, il faudrait bien leur
présenter... toutes les branches, avant de le, de les laisser choisir.
Peut-être qu'ils aillent voir dans les branches ce qu'il se passe,
à moins qu'ils arrivent avec un but bien défini
« je veux faire partie du groupe Finance ». Ce qui
est peut-être la majorité des cas.
Jm : Dans les branches euh...
MS : Pour moi, je crois que j'aurais, il
aurait été peut-être, j'aurais, je ne regrette rien, mais
enfin au point de vue activités, peut-être que la branche
littéraire m'aurait plu davantage.
Jm : On revient au Compu's Club, à
l'objet d'adhésion, au Compu's club, c'est l'informatique, nous avons
une étiquette informatique...
MS : Oui.
Jm : ...les gens découvrent
après...
MS : Oui, oui.
Jm : Voilà. Alors quelles seraient
encore les, les façons de faire, les outils qu'il faudrait mettre en
place pour essayer de... de créer des groupes informels, qui seraient
très disparates, des gens de toutes branches...
MS : Je n'ai pas du tout
réfléchit, mais je pense que... On fait beaucoup de choses pour
la relation personnelle, la relation entre individu, euh... quand il y a le,
la, le grignotage. Un apéritif avec grignotage. D'abord, si les gens
apportent quelque chose, ils se sentent partie prenante. Il faut pas que ce
soit la même personne qui fasse les pizzas, même si elles sont
très bonnes, moi les miennes seront moins bonnes, parce-que je suis pas
cuisinière, mais je pense que c'est important que chacun apporte quelque
chose. Ne serait-ce qu'une bouteille de jus de fruits. Je pense par exemple,
aux randonnées, on mange ensemble, ben y'en a, y'en a un... euh... c'est
surtout au dessert, y'en a un qui fait passer une tablette de chocolat et puis
une boite de petits gâteaux. Y'a les messieurs qui offrent la poire,
l'apéritif, et puis après, on se taquine là-dessus, et
puis y'a l'eau chaude pour le café, tout le monde n'apporte pas de l'eau
chaude, ben c'est très... que chacun apporte quelque chose au groupe. On
apporte par sa présence, mais, même matériellement, un
petit quelque chose, je trouve que c'est très important.
Jm : C'est Aristote déjà...
MS : Oui.
Jm : ...Qui disait que justement, vous
connaissiez ?
MS : Oui, oui.
Jm : Qui disait que si chacun apportait son
écot à un pique-nique, euh... c'était beaucoup plus que la
somme de, de ce que chacun avait apporté.
MS : Bien sûr !
Jm : Ça c'est intéressant,
peut-être il faudra réfléchir à...
MS : Je ne sais pas du tout comment
l'organiser ? Comment ça peut se faire ?
Jm : Faudra réfléchir.
MS : Est-ce que ça peut être
uneee... comme vous avez fait pour les étoiles (manifestation ponctuelle
avec pique-nique et observation astrologique, ndlr), mais simplement un
pique-nique ou on fait des brochettes, par exemple, ce qui veulent viennent, et
puis... ou on partage. Euh... je, je n'ai pas réfléchi. Mais je
pense que pour s'connaître, c'est important.
Jm : Très bien, ben écoutez...
on a fait le tour, est-ce qu'il y a quelque chose que vous aimeriez rajouter de
particulier ? (silence)
MS : J'allais, j'allais dire que... il serait
important... `Fin, moi je pense qu'il serait important de donner les grandes
lignes de la vie du, du Compu's Club, au début de chaque réunion.
Parce-qu'on est un groupe, mais inséré...dans une association. Et
je suis un peu restrictive pour le dire, parce-que j'ai senti, lorsque vous
l'avez fait quelques fois, y'en a un qui disait « allez vite
passons aux Finances », alors je trouve que c'est...c'est
délicat, ce, ce serait quand même bien de donner les grandes
nouvelles du club.
Jm : Bon, c'est entendu, on va y
réfléchir, je vous remercie beaucoup...
MS : Je sais pas trop comment, ça
risque aussi de dire « ça nous retarde
ça... ». Ça retarde pas, si on commence à
l'heure, je suis toujours dans mes... (rires)
Jm : Vous aviez, vous vous souvenez de ce
questionnaire qui avez été diffusé, il y a six ou neuf
mois, c'était aussi dans le cadre de, du, du même ..., hein, du
..., euh... vous aviez répondu à une question euh... "est-ce que
vous lisez le Bulletin Trimestriel ?" vous avez répondu
"entièrement", et la rubrique que vous avez
préférée ? est "Civis".
MS : Oui.
Jm : Qu'est-ce qui, pourquoi Civis en
particulier ?
MS : Parce-que je pense que ce sont les
idées qui mènent le monde.
Jm : Alors, quelles sont les idées de
Civis qui vous... qui vous semblent mener le Compu's Club ?
MS : Parce-que Civis défini un peu les
objectifs du Compu's Club.
Jm : Ah bon ?
MS : A travers le Bulletin. Euh... quand on
commence à lire "Civis", on se dit « ben c'est pas une
association qui se réunit pour faire du fric, pour, euh... pour la
gloriole, pour... » On voit qu'il y a un sens social, à
travers cette rubrique de Civis. (silence) Je sais pas si je m'explique
bien.
Jm : Si, si tout à fait.
MS : Ça défini un petit peu les
objectifs...
Jm : Alors, quels sont...
MS : Indirectement les objectifs.
Jm : Alors donc, quels sont les objectifs que
vous avez retenus ? Qui ont été défini dans Civis ? Qui
ont donnés la ligne de conduite ?
MS : Je peux pas. Je peux pas vous le dire.
ça m'a plu mais je n'peux pas...
Jm : On peut pas préciser ?
MS : Non. (rires) Je l'ai bu !
Jm : Voilà... Vous n'avez pas
répondu à la question, "le club est-il pour vous...", toujours
sur le même questionnaire, "...un lieu de rencontre favorisant
l'enrichissement individuel ?"
MS : Non, parce-que, à ce moment
là, c'était pas passé.
Jm : Aujourd'hui, vous répondriez quoi
?
MS : ...Ben j'y vois plus clair... J'allais
dire, je me suis pas assez investie dans le club, mais je sais pas si je peux
m'investir plus, parce-que j'ai trop d'activités, et que c'est venu un
peu comme ça. Mais enfin, on peut quand même, si. Je connais
davantage... je connais davantage le Club, je connais davantage les personnes
qui le composent, donc c'est un enrichissement !
Jm : Et cet enrichissement, il vient de, de
quoi ?
MS : Du contact, de ce qu'on se connaît
davantage, ça...et ça passe !
Jm : Tout ce qu'on a dit, ça passe
?
MS : Voilà.
Jm : Ça passe. Bien, ben
écoutez, merci beaucoup................
Annexe 15 Valeurs et indicateurs relevés au
cours des entretiens