CHAPITRE II : CLIMAT, MILIEU D'ETUDE,
MATERIELS ET METHODES.
2. 2.1. CLIMAT
L'expérimentation a été
réalisée dans la ferme NYENYA de l'ONG « S.O.S pour
l'Humanité » implantée dans le territoire de Kasangulu,
District de Lukunga, entité administrative de la Province du
Bas-Congo.
Le milieu jouit d'un climat tropical humide et appartient
d'après la classification de KÖPPEN, au type AW4.
La température optimale se situe entre 28 et 30°C.
Son amplitude thermique est de 5,1°C. Les précipitations sont
abondantes avec une moyenne annuelle de 1500 mm. L'humidité relative
moyenne est de 84%.
Le climat connaît deux saisons :
- une saison sèche de quatre mois allant de mi-mai
à mi-septembre ;
- une saison pluvieuse allant de septembre à mars,
intercalée par une petite saison sèche qui va de janvier à
mi-février.
2.2. MILIEU D'ETUDE
La ferme NYENYA est située sur l'avenue Mayeye
n°43, Quartier Mawete à Kasangulu.
Elle a une superficie de 30 hectares dont 6 seulement sont mis
en valeur. C'est une ferme qui est à la fois une exploitation agricole
où on pratique le maraichage, l'aviculture, la pisciculture et la
suiculture
(Photo 2).
Photo 2 : Vue générale de la ferme.
La ferme NYENYA a un sol sablonneux caractérisé
par une bonne aération, une infiltration et une évaporation
rapide d'eau, une pauvreté en eau et en éléments
nutritifs, une faible capacité de rétention. C'est un sol facile
à travailler (LUMPUNGU, 2005).
2.3. MATERIEL
2.3.1. TERRAIN
Le champ expérimental était ouvert sur un sol
sablonneux ayant porté la morelle et l'aubergine, et laissé en
jachère pendant 2 ans.
2.3.2. MATERIEL VEGETAL
a) Azolla cristata : notre
choix a porté sur cette espèce car elle a été
déjà exploitée en pisciculture dans le territoire de
Kasangulu.
b) Basella alba var alba
(Baselle)
Elle appartient à :
- l'embranchement des Magnoliophyta (Angiosperne)
- la classe des Magnoliopsida
- l'ordre des Caryophyllales
- la famille des Basellaceae
- au genre : Basella
- l'espèce : Basella alba var
alba
ORIGINE ET DESCRIPTION
Originaire d'Asie (Inde et Chine) et répandue
actuellement dans de nombreuses régions tropicales (MINISTERE DES
AFFAIRES ETRANGERES, 2002), la baselle est une plante vivace mais
cultivée comme annuelle. Les tiges volubiles, vertes, grimpantes peuvent
atteindre 4 à 6 mètres de long. Les feuilles sont
épaisses. Le limbe peut atteindre jusqu'à 17 cm de long et 13 cm
de large (DE LANNOY, 2001).
Les fleurs, petites, sont disposées en grappe à
l'aisselle des feuilles et produisent des fruits globuleux trilobés,
contenant une graine brune de 3 mm de diamètre (30 graines/g) [MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES, 2002].
La Baselle a la capacité d'incorporer le CO2
en le fixant au niveau des chloroplastes dans des composés organiques en
C4 (Acide malique, Acide aspartique). Elle est également une
plante de jour court : au-delà de 12 heures, la floraison est
retardée et au-delà de 13 heures, il n'y a plus d'induction
florale. Il en résulte que le stade juvénile peut avantageusement
être prolongé par un ombrage partiel des plantes (DE LANNOY,
2001).
EXIGENCES ECOLOGIQUES
La Baselle est une plante qui demande chaleur et
humidité. Certains cultivars tolèrent une légère
sécheresse (MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES, 2002).
Durant la saison fraîche ou dans les régions
caractérisées par des températures inférieures
à 20°C, on observe un ralentissement de la croissance et une
diminution de la taille des feuilles. Les plantes peuvent supporter des
précipitations élevées (DE LANNOY, 2001).
CULTURE
La Baselle se multiplie par boutures de 25 cm de long ou par
graines. Pour la production des feuilles vertes, on peut effectuer un semis en
pépinière. Dans ce cas, les plantules sont repiquées
dès qu'elles atteignent 10 à 12 cm de hauteur.
Le semi direct est le plus fréquent. Il est
réalisé à raison de 3 graines par poquet, la distance
entre les poquets étant de 20 cm sur la ligne et de 25 cm entre les
lignes. La germination est assez lente (8 à 10 jours). La
quantité de semences nécessaire est de 20 kg/ha.
Des résultats satisfaisants peuvent être obtenus
en apportant une fumure organique de 20 à 30 t/ha ainsi qu'une fumure
minérale de proportion NPK 5-3-3 (10 t/ha).
On commence à sectionner les jeunes pousses ou les
feuilles environ 6 semaines après le semis. Si la culture est
palissée, ce sont les ramifications latérales qui sont
récoltées. Dans le cas contraire, les lianes sont
recépées à environ 20 cm de la base, de façon
à favoriser la repousse pour des récoltes ultérieures (DE
LANNOY, 2001).
En récoltant la partie apicale des plantes chaque
semaine pendant deux mois, on peut obtenir 40 t/ha. Avec support, la
récolte peut durer six mois et atteindre 75 t/ha (MINISTERE DES AFFAIRES
ETRANGERES, 2002).
COMPOSITION ET USAGE
Les feuilles de baselle représentent 57% du poids total
des pousses. Pour 100 g elles contiennent 94 g d'eau, 1,6 g de
protéines, 0,6 g de cellulose, 106 mg de calcium, 1,6 mg de fer, 3,5 mg
de carotène et 86 mg de vitamine C. La valeur énergétique
est de 83 kg (ou 20 kcal)/100 g.
La Baselle est un légume-feuille qui, dans certaines
régions d'Afrique tropicale, fait partie intégrante du
régime alimentaire traditionnel. Il est surtout consommé en
branches ou en feuilles (DE LANNOY, 2001).
MALADIES ET RAVAGEURS
v Maladies
En conditions chaudes et humides, les feuilles de Baselle
touchant la surface du sol peuvent être attaquées par
Rhizoctonia solani. Des taches nécrotiques de coloration rouge
peuvent également apparaître sur les feuilles et les tiges suite
au développement de certains champignons dont Cercospora basellae
et Acrothecium basellae. L'utilisation des méthodes
culturales contribuant à créer un environnement moins favorable
au développement du pathogène (paillage, tuteurage), constitue le
principal moyen de lutte.
La rouille jaune (photo 2) dont l'agent pathogène est
Acidum rabunguense provoque de dégâts importants. La
baselle est devenue une culture saisonnière à cause de cette
rouille, souvent pratiquée en saison sèche, pendant laquelle le
développement des mycoses est défavorisé par les
conditions climatiques. Deux extraits végétaux ont
été expérimentés pour combattre ce parasite, il
s'agit de Carica papaya et Mitracarpus villosus (PULULU,
2007).
Photo 3 : La rouille jaune de baselle
v Ravageurs
La plupart de cultivars sont très sensibles aux
attaques de Meloidogyne spp responsables de l'apparition de galles sur
le système racinaire des plantes. Les méthodes de lutte
recommandées sont la désinfection du sol et le recours à
une rotation culturale appropriée (DE LANNOY, 2001). Pour lutter contre
ces ravageurs on peut utiliser les extraits des espèces locales comme
Monordica charantia, Milletia versicolor (PULULU, 2007).
2.4. METHODES
2.4.1. PREPARATION DU TERRAIN
L'expérimentation était réalisée
sur une jachère ayant portée quelques mois avant, de cultures
maraîchères (aubergine et morelle). Son sol sablonneux est pauvre
en humus. Le terrain a été d'abord sarclé (Photo 4),
ensuite labouré (Photo 5) à la profondeur de 15 cm.
Photo 4 : Sarclage du terrain.
Photo 5 : Labour du terrain
2.4.2. FERTILISATION
La fertilisation a été faite avec des fumures
d'origine végétale, animale et minérale. L'épandage
a été effectué sur toutes les parcelles à raison de
30t/ha pour les engrais organiques et 10t/ha pour l'urée : il
s'agit d'azolla, fiente lisier et urée.
2.4.3. SEMIS
Le semis a été direct à raison de 3
graines par poquet et aux écartements de 20 cm sur la ligne et 25 cm
entre les lignes, soit 203.333 pieds/ha. La quantité de semences
nécessaires est de 20 Kg/ha. Au bout de 15 jours, nous avons
procédé au démariage de façon à ne
conserver qu'un seul plant par poquet.
2.4.4. ENTRETIEN
L'entretien a porté sur le sarclage et le regarnissage.
Le sarclage a été effectué 2 fois et le regarnissage a eu
lieu 12 jours après le semis.
2.4.5. RECOLTE
Les plantes ont été extirpées 43 jours
après le semis et ensuite pesées. Ces résultats ont
constitué les principales données d'appréciation de
l'action de différents fertilisants expérimentés pour le
rendement en poids.
2.4.6. ARROSAGE
Pendant toute la période culturale, du semis à
la récolte, le champ expérimental était arrosé deux
fois par jours, matin - soir.
2.4.7. DISPOSITIF EXPERIMENTAL
L'expérimentation a été
réalisée sur 5 blocs randomisés avec 5
répétitions par traitement. Chaque bloc comptait 5 parcelles de 6
m² portant en moyenne 122 pieds. La disposition des différents
traitements a été faite au hasard (Fig. 1).
T3
T1
T4
T0
T2
T2
T3
T1
T4
T0
T1
T4
T0
T2
T3
T4
T0
T2
T3
T1
T0
T2
T3
T1
T4
Fig. 1 : Dispositif expérimental
Légende
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