L'eau est une ressource indispensable au maintien de la vie.
Au-delà de sa fonction biologique, l'eau potable est un
élément majeur qui participe à la sauvegarde de la
dignité humaine.
La problématique de l'eau occupe une place importante
dans les grands débats qui concernent l'avenir de l'humanité
(sommet de Rio, sommet de Johannesburg, forum mondial de l'eau au Japon...).
Patrimoine de l'humanité, bien commun des peuples, source de vie,
l'«or bleu» est plus que jamais en péril. Expression des
rapports sociaux injustes qui
prévalent entre les nations et à
l'intérieur de chacune d'elles, la gestion de l'eau est l'objet de
plusieurs conflits.
L'eau est indispensable à la vie. Mais, des millions de
personnes, partout dans le monde, manquent d'eau. En effet, toutes les dix
minutes, 1505 personnes meurent dans le monde parce qu'elles n'ont
pas accès à de l'eau potable. Les maladies liées à
l'eau telles que le choléra, la typhoïde, les diarrhées,
sont de plus en plus récurrentes surtout dans les pays en
développement..
Il y a d'autre part de grandes inégalités
géographiques. Aux Etats-Unis par exemple, un habitant consomme 600
litres d'eau par jour6. C'est 30 fois ce qu'il faudrait à un
enfant africain pour survivre. En Afrique, il faut marcher en moyenne 6 km par
jour pour aller chercher de l'eau. La situation est d'autant plus
inquiétante que l'eau douce disponible par habitant va être
divisée par trois en 50 ans. La pénurie d'eau menace tous les
continents. On commence en Europe à prendre conscience des
problèmes de sécheresse. Mais, la situation la plus explosive se
rencontre en Asie où 2/3 de la population mondiale, soit 300 millions de
Chinois, boivent tous les jours de l'eau polluée par des produits
chimiques.
En Afrique sahélienne, moins de 50% des populations ont
accès au système d'adduction d'eau potable. A peine 36 %
bénéficient d'installations d'assainissement. Pourtant, en 20
ans, près de 100 000 points d'eau ont été
aménagés. Cette année, le nombre d'Africains non
approvisionnés en eau potable atteindra 447 millions, et moins d'un
tiers de la population aura accès à des moyens d'assainissement
adéquats. 93 % de la population en Erythrée, 65 % en Sierra
Léone et au Mali, 50 % au Sénégal n'ont pas accès
à l'eau potable. Un Africain n'utilise, en moyenne, que 20 litres d'eau
par jour contre 600 litres pour un Américain
Dans notre pays, l'eau est à la fois abondante et
rare. Il faut donc identifier les ressources en eau, les évaluer, les
mobiliser, les traiter et les rendre accessibles à tous. Les
dispositions actuelles montrent leur insuffisance notamment dans les
régions rurales ou dans les petits centres urbains.
En effet, l'accès à l'eau potable est
extrêmement difficile dans les régions rurales ou dans les petits
centres urbains. Sur 320 villes et autres localités du Cameroun,
seulement 1067 d'entres elles sont alimentées en eau potable
par le réseau de la SNEC. En 1997, la SNEC a produit 56 millions
m3 d'eau potable dont 70% ont été servis dans les deux
plus
5 Source Nations Unis, New - York, mars 2003
6 Source Nations Unis, New - York, mars 2003
7 DJEUDA, H.B et al Yaoundé PUY 2001
grandes villes de Yaoundé et Douala. En zone rurale, le
réseau SNEC est généralement inexistant.
Dans les petits centres urbains et les zones rurales, le
concessionnaire des réseaux estime que ses investissements ne sont pas
rentables. C'est le cas du département du Mbamet-Inoubou où
seules cinq villes sont approvisionnées par le réseau SNEC. Le
taux de desserte y est de 5 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural.
De nos jours, le contexte juridique marqué par la
décentralisation permet des avancées. En effet, désormais,
les collectivités locales ont le droit de pourvoir leurs populations en
eau potable. Toutefois, il est déplorable que celles-ci n'aient pas
été préparées à recevoir de telles
responsabilités. Leurs budgets, très limités, ne leur
permettent pas d'assumer la charge de l'approvisionnement en eau potable qui
nécessite des investissements financiers colossaux et des moyens
techniques considérables.
Pour pallier la situation, les communes du Mbam-et-Inoubou
ont exploré la voie de l'intercommunalité. Cette voie,
pensent-elles, leur permettra de faire face à la situation et surtout
d'être plus crédibles dans la recherche des diverses
opportunités que procure la coopération
décentralisée.