IV-2 Proposition d'un modèle intercommunal de
gestion de l'AEP
Cette partie de notre travail porte sur la proposition d'un
modèle de gestion intercommunale de l'approvisionnement en eau potable.
Avant la décentralisation, l'Etat était le principal
propriétaire (et maître d'ouvrage) des ouvrages hydrauliques dans
le Mbam-etInoubou.
Dans le contexte de la décentralisation, les communes
sont désormais chargées de la maîtrise d'ouvrage des
infrastructures hydrauliques. Les municipalités sont donc responsables
de la fourniture du service public de l'eau potable. Cependant, elles manquent
cruellement d'expériences.
Un modèle de gestion universel n'existe pas. Le choix
d'un mode de gestion doit se faire en tenant compte du contexte local :
existence et dynamisme des collectivités locales, disponibilité
de la ressource en eau, complexité des installations techniques,
économie locale, demande des usagers, etc.
L'approche intercommunale telle que prônée par
l'ASCOMI doit au préalable se matérialiser dans la mise en place
d'une structure intercommunale de gestion de l'eau (plate-forme intercommunale
de gestion de l'AEP).
Cette plate-forme sera constituée des responsables des
commissions « Eau » de chacune des 9 communes. Elle a pour rôle
de centraliser la gestion de l'eau au sein de tout le département. Elle
fera l'état des besoins en eau et appliquera la politique intercommunale
à cet effet. Dans le cas où il faut déléguer
certains aspects de la gestion à d'autres opérateurs, c'est
également cette structure qui choisira l'opérateur et qui
définira les modalités de cette délégation. La
plate-forme intercommunale de gestion aura aussi pour rôle de
contrôler tous les acteurs qui interviennent sur le territoire. Elle sera
le passage obligé pour toute nouvelle implantation de points d'eau dans
le département.
IV-2-1 La plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP
: un modèle quirepose sur une base participative
Le modèle que nous proposons pour la gestion de
l'approvisionnement en eau potable dans le Mbam-et-Inoubou préconise en
priorité une approche participative. Cette approche exige que les
populations et tous les acteurs impliqués dans l'AEP dans le
département participent activement à la gestion du secteur, ceci
sous le contrôle de la structure intercommunale. C'est une façon
de s'assurer que les demandes et les attentes formulées par les usagers
sont réellement prises en considération et que celles-ci
s'approprient les projets d'aménagement des points d'eau.
Cette approche participative suppose que :
· les usagers sont impliqués au départ afin
de définir un projet qui répond bien à leur demande ;
· les usagers sont informés de l'évolution
des études techniques et sont au courant des possibilités
techniques et des coûts correspondants ;
· les usagers sont consultés lorsqu'il y a
des choix (techniques ou pas) à faire (choix du type de pompe à
motricité humaine, implantation des points d'eau, choix entre bornes
fontaines et branchements privés, tout ceci en fonction du prix final de
l'eau qu'ils devront supporter) ;
· les usagers participent lors de la réalisation des
travaux (main-d'oeuvre, fourniture des matériaux, hébergement,
etc.)
· les usagers participent à la définition du
mode de gestion qui sera mis en oeuvre.
Tout ce travail d'implication des usagers relève de la
responsabilité de la structure intercommunale, qui doit trouver les
moyens pour faire participer tous les acteurs au processus de gestion.
Plusieurs solutions sont possibles (assemblées générales
régulières au cours du projet, constitution d'un comité de
pilotage du projet où sont présents les représentants des
usagers, votes, information, etc.)
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