III-4-3 Les aspects sanitaires
Dans la plupart des projets d'hydraulique rurale
réalisés au Cameroun, la qualité de l'eau n'est pas
appréciée avant que l'ouvrage ne soit mis à la disposition
des populations bénéficiaires. Dans les cahiers de charges des
différents programmes, aucune attention particulière n'est
accordée à la clause sur les analyses des eaux. En effet, faire
des analyses augmenterait le coût de l'ouvrage et par conséquent
une diminution du nombre d'ouvrages à réaliser et/ou la marge
bénéficiaire du maître d'oeuvre.
Au cours de notre descente sur le terrain, nous avons
dénombré 11 points d'eau abandonnés par les populations
(soit un total de 3,14 %) à cause de la mauvaise qualité de
l'eau. Nombre de ces ouvrages sont des forages localisés dans des zones
marécageuses. Les
ménages se plaignent du goût peu exquis, des
dépôts après décantation, de la présence
élevée de fer, etc.
Dans le cadre des financements extérieurs (issus de la
coopération décentralisée bilatérale ou
multilatérale), les entreprises doivent présenter un rapport
d'analyse de l'eau pour que l'ouvrage soit réceptionné. Mis
à part cette stipulation, les campagnes d'analyses sont ponctuelles et
se font surtout en cas de crise (choléra,...). Le Ministère de la
santé publique et celui de l'Eau et de l'Energie se renvoient la balle
quand il s'agit de l'analyse de la qualité de l'eau. Les rares analyses
disponibles sont surtout relatives à la qualité
minéralogique de l'eau. Rien n'est fait sur la qualité
bactériologique.
51 points d'eau sur les 315 que compte le département
du Mbam-et-Inoubou (soit 16,2 %) sont désinfectés. Dans ces cas,
le traitement n'est pas régulier. Cet aspect très
négligé est pourtant capital si on veut avoir une eau de bonne
qualité.
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