La problématique de l'approvisionnement en eau potable
constitue un des enjeux majeurs de ce millénaire. En effet, cette
denrée indispensable à la vie n'est pas toujours accessible
à tous en quantité et en qualité. Sa mise à
disposition constitue par conséquent un souci permanent pour tous les
gouvernements du monde entier. Si dans les pays développés
l'accès à l'eau potable est une réalité palpable,
il n'en est pas de même pour les pays en voie de développement.
Ceux-ci font face à de sérieuses difficultés quant
à l'approvisionnement en eau potable de leurs populations.
En Afrique sud saharienne, moins de 50 % des habitants a
accès au système d'adduction d'eau potable. La situation est
encore plus critique en zone rurale où les populations n'ont parfois que
pour seul recours l'usage des cours d'eau
Au Cameroun, seulement 106 des 320 villes recensées
sont alimentées par le réseau SNEC. Si le taux de desserte est
estimé à 30 % en milieu urbain, il n'est que de 5 % en milieu
rural. C'est la situation qui prévaut dans notre zone d'étude :
le département du Mbam-et-Inoubou. En effet, crée en 1995, le
département du Mbam-et-Inoubou résulte de l'éclatement du
grand Mbam. Il occupe le Nord Ouest de la province du Centre et a pour
chef-lieu Bafia. Depuis les décrets présidentiels
N°2007/115 du 23 avril 2007 et N°2007/117 du 24 avril 2007, le
Mbam-et-Inoubou compte désormais huit arrondissements et un district.
L'espace y est organisé autour de neuf communes (Bafia, Bokito,
Ombessa, Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki,
Kon-Yambetta et Nitokou)
C'est un département essentiellement rural,
peuplé d'une population cosmopolite. Comme dans de nombreux autres
départements du pays, la problématique de l'approvisionnement en
eau potable des populations s'y pose avec acuité. Malgré les
efforts déployés par le gouvernement et les acteurs de la
société civile dans le domaine de la mise en oeuvre des ouvrages
d'hydraulique villageoise, la majeure partie du territoire reste à
desservir car les ouvrages ainsi implantés ne suffisent pas à
satisfaire la demande.
C'est pour apporter une contribution à la recherche de
solutions efficaces pour faire face à ces insuffisances que nous avons
jugé nécessaire de mener cette étude. Ce travail se veut
une réflexion qui explorera les voies et moyens pouvant contribuer
à l'amélioration de
l'approvisionnement en eau potable des populations du
département du Mbam-et-Inoubou. Il se divise en deux grandes parties.
La première partie porte sur le cadre conceptuelle et
théorique. Elle délimite le sujet sur les plans
thématique, spatial et temporel. Un accent est également
porté sur une étude des différents concepts qui sou
tendent ce travail ainsi que les différentes théories qui
régissent l'approvisionnement en eau potable. Cette partie se termine
par l'énoncé de la problématique générale,
de la question de recherche ainsi que de la méthodologie employée
pour parvenir à nos fins.
La deuxième partie, quant à elle, met en avant
les premiers résultats de nos recherches sur le terrain. Elle met en
évidence la typologie, le fonctionnement et la répartition des
ouvrages d'hydraulique dans le département. Les acteurs de la
filière sont également identifiés et les problèmes
qu'ils rencontrent, évoqués. Un accent particulier est mis sur
les modes de gestion des points d'eau développés par les
populations. La deuxième partie se termine par la proposition d'un mode
de gestion intercommunale et participatif de l'accès à l'eau
potable.
En somme il s'agit d'une contribution à la
réflexion en vue de l'amélioration du taux de couverture
qualitatif et quantitatif de l'approvisionnement en eau potable des populations
du Cameroun en général et de celles du département du
Mbam-et-Inoubou en particulier. Elle se veut également un outil pour une
gestion rationnelle et durable des ressources en eau au sein de notre pays.