Le comité de gestion est un regroupement de personnes
qui a pour but la gestion au quotidien d'un point d'eau. Sa création est
presque toujours suscitée par le maître d'oeuvre. Il est par
conséquent presque toujours mis en place en même temps que
l'ouvrage. Le comté de gestion est dirigé par un bureau
élu à qui revient la charge d'organiser toutes les
activités autour du point d'eau. Il est l'émanation de la
volonté des populations et jouit le plus souvent, d'une
légitimité au sein de la communauté.
Généralement, les comités de gestion
antérieurs à 1999 sont dépourvus de statuts et de
règlement intérieur. Ils n'ont, par conséquent, pas
toujours une existence juridique. De nos jours, la plupart des comités
de gestion des points d'eau cherchent à légaliser leur existence.
C'est le cas de ceux qui gèrent les puits mis en oeuvre par la CAFOR. La
reconnaissance légale d'un comité de gestion est à la fois
un moyen de dissuasion pour éviter les cas de malversation
financière et de pression pour les réfractaires aux diverses
contributions. En effet, un comité de gestion légalisé est
plus à même de poursuivre en justice l'auteur d'un forfait.
Le comité de gestion est généralement
constitué d'un bureau de sept membres : un président, un
secrétaire général, un trésorier, un commissaire
aux comptes, un fontainier, deux conseillers. Il a pour missions de :
- réunir les fonds nécessaires pour prendre en
charge le fonctionnement et le renouvellement de certaines pièces ;
- veiller à l'utilisation rationnelle de l'eau et des
équipements ;
- assurer la surveillance et le respect de la discipline autour
du point d'eau ;
- initier et financer les opérations d'extension ;
- entreprendre des actions de développement pour
valoriser le point d'eau.
Les membres du comité de gestion travaillent
bénévolement. Au quotidien, le fonctionnement des comités
de gestion est entravé par de nombreuses difficultés. On peut
entre autres citer :
Les difficultés liées à la
disponibilité de la ressource
Dans certains cas, le point d'eau tarit. Il faut donc rationner
la distribution de la ressource afin de servir toute la population de la
communauté.
Les problèmes relatifs à la
qualité de l'ouvrage
Ils sont dus aux facteurs tels que :
- l'absence de contrat avec le maître d'oeuvre. En
effet, une fois la construction terminée, aucun suivi n'est
assuré tant au niveau de la maintenance des ouvrages, qu'à celui
de l'animation sociale et de l'encadrement des comités de gestion mis en
place ;
- l'inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et
le pouvoir d'achat des populations (cas des mini-réseaux SCANWATER) ;
- l'absence et/ou la difficulté de trouver les
pièces de rechanges pour certaines marques de pompes et de moteurs ;
- l'absence de subventions de l'Etat et des municipalités
;
- les pannes répétitives ;
- l'absence ou la rareté des artisans qualifiés
pour la réparation des pompes et des moteurs ;
L'inefficacité du comité de gestion ad
hoc
Ceci peut s'expliquer par :
- le mauvais choix des responsables (les membres du CG
doivent être disponibles, avoir des aptitudes à diriger les hommes
et surtout, ils doivent être prêts à travailler sans aucune
rémunération) ;
- l'absence et/ou le non respect des règles
édictées par le règlement intérieur ; - les
difficultés pour le recouvrement des cotisations ;
- l'absence de documents comptables fiables ;
- le manque de formation des responsables des comités aux
techniques de gestion ;
- la politisation de la gestion de certains ouvrages (l'AEP est
presque toujours assimilé aux réalisations du parti au pouvoir)
;
- les conflits de compétences (le président
s'arroge parfois le rôle et les prérogatives des autres membres)
;
- mauvaise utilisation des fonds (réception des
autorités administratives, anniversaires, dots, mariages...) ;
- l'absence d'une politique d'entretien préventif.
Les entraves liées à la structuration
sociale de la communautéElles sont relatives
à :
- la pauvreté ambiante ;
- l'intrusion des élites dont l'action vient souvent
court-circuiter les processus de mobilisation des fonds ;
- la non participation sur la base parentale, amicale,
politique, ou religieuse de certains usagers qui devraient normalement
contribuer pour le bon fonctionnement de l'ouvrage ;
- la sous-représentation des femmes en dépit du
fait qu'elles jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau
potable.
L'absence d'une prise de conscience
collective
Elle se matérialise par :
- l'absence de l'esprit de bien commun ;
- l'usure par le temps qui altère l'enthousiasme du
début ;
- le manque de confiance ;
Il faut tout de même mettre à l'actif des
comités de gestion qui fonctionnent bien la disponibilité de la
ressource, la réduction du temps de réaction entre les pannes et
les dépannages, l'information, l'éducation et la communication
autour des questions de l'eau, la mobilisation et l'appropriation des ouvrages
par les populations.
39 % des points d'eau sont gérés par un
comité ad hoc. Les populations s'organisent généralement
en comité de gestion autour des forages, des puits
aménagés et les mini-réseaux SCANWATER.