CHAPITRE III : LES MODES DE GESTION DES POINTS
D'EAU PRATIQUES PAR LES POPULATIONS
INTRODUCTION
Afin de pérenniser leurs points d'eau, les populations
ont développé plusieurs modes de gestion. Ils diffèrent
selon que l'on se trouve en milieu urbain ou en milieu rural. Quels sont ces
modes de gestion ? Quelles sont leurs caractéristiques et leurs
performances ? Avant de répondre à ces questions, il convient au
préalable de rappeler la politique sectorielle de gestion de
l'approvisionnement en eau potable telle que définie par la
Délégation Départementale du Ministère de l'Eau et
de l'Energie du Mbam-et-Inoubou.
III-1 la politique sectorielle et le mode de gestion
de l'eau tel que définis par
l'Etat
III-1-1 La politique sectorielle
La politique sectorielle définie en 1988 par le MINEE
consiste à faire participer les populations à l'investissement en
leur transférant la responsabilité et la charge financière
des points d'eau.
L'Administration s'engage à sensibiliser les
populations, à les associer à la localisation du point d'eau,
à construire et à équiper les points d'eau, à
former les comités de gestion, à assurer l'entretien des forages,
à renouveler les pompes à l'aide des provisions
constituées par les comités villageois des points d'eau.
Les populations, quant à elles, ont l'obligation de
constituer un comité de gestion pour chaque point d'eau, de suivre les
formations dispensées, d'effectuer les travaux d'aménagement et
d'entretien, de verser une cotisation initiale et une cotisation annuelle
d'entretien, de veiller à la propreté, à la bonne
utilisation des points d'eau et de faire effectuer les réparations par
les artisans.
Quoiqu'il n'existe pas un texte précis
réglementant l'hydraulique villageoise, les programmes
réalisés depuis 1989/1990 ont mis en exergue certains usages qui
tiennent lieu de règles de conduite. Les populations doivent participer
à l'investissement initial à hauteur de 5% (ou plus) du
coût total du projet TTC et constituer une réserve annuelle pour
l'entretien des points d'eau.
Le Ministère de l'Energie et de l'Eau assure la
tutelle du secteur. Il a pour mission d'élaborer, de mettre en oeuvre et
d'évaluer la politique en matière de production, de transport
et de distribution de l'eau. A ce titre, il est chargé
de l'élaboration des plans et stratégies gouvernementales en
matière d'alimentation en eau, de la prospection, de la recherche et de
l'exploitation des eaux dans les villes et les campagnes. Il assure la tutelle
des établissements et sociétés de production, de transport
et de distribution de l'eau.
Pour l'accomplissement de ses missions, il dispose d'un
service déconcentré au niveau du département
(Délégation Départementale de l'Energie et de l'Eau du
Mbam-et-Inoubou). Les attributions de ce service sont définies par le
Décret n° 2005/085 du 29 mars 2005 portant organisation du
Ministère de l'Energie et de l'Eau. La Délégation
Départementale de l'Energie et de l'Eau (DDMINEE) est chargée de
la supervision des activités du secteur de l'eau, du suivi et du
contrôle technique des projets d'hydraulique, de la formation des
communautés villageoises aux techniques d'assainissement et à la
maintenance des ouvrages d'AEP, etc.
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