Pour les fins de la présente étude, nous avons
consulté plusieurs auteurs ayant traité la gestion participative.
Parmi eux, Marie Bouchard (1996) pense que la gestion participative est une
approche de gestion qui associe les divers partenaires au processus, notamment
à la prise de décision, au contrôle et à
l'évaluation. Cependant, une approche de gestion participative est,
avant tout, une question d'attitude et de comportement. Elle reconnaît
à ceux qui réalisent les activités un droit certain
à se prononcer sur cette pratique et à la contrôler. Dans
ce sens, les partenaires sont considérés comme les premiers
experts pouvant fournir une information pertinente sur une situation
donnée. Ils détiennent des moyens pour développer,
corriger ou transformer la réalité.
Fontaine, (1992) quant à lui, pense que pour que l'on
parle de gestion participative " iifaut que la
participation porte sur des actes de gestion (...) et que ces actes de
gestion
soient porteurs d'enjeux réels ".
Pour Phil Bartle (2002), le mot «gestion» se
rapporte aux fonctions de la commande, de la coordination, de la prise de
décision et de la résolution des problèmes de n'importe
quelle organisation (agence, service, association).
C'est un concept à large spectre. La gestion
participative d'un service ou d'une agence veut dire que le personnel contribue
à des degrés variables à la prise de décisions
relatives à la bonne marche de la structure. Dans le cas d'une
communauté, tous les membres participent aux décisions
principales de l'exécutif. «La gestion est trop importante
pour être l'apanage des seuls gestionnaires».
L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature estime que
la gestion participative (ou gestion multipartite, gestion collaborative,
cogestion) est une situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux
négocient, définissent et garantissent le partage entre eux,
d'une façon équitable, des fonctions, des droits et des
responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble
de ressources naturelles.
Pour Beti Jean Lagarde (1998), dans La gestion
participative : un outil pour la conservation de la biodiversité dans le
Dja, la protection des ressources naturelles serait plus efficiente si les
populations étaient associées à toutes les étapes
de prise de décision. Ceci est très important
dans la mesure où ce sont ces populations qui vivent dans
l'environnement de cette ressource. Pour assurer la pérennité
d'un projet, il est donc capital d'associer les populations afin que celles-ci
s'approprient ledit projet. Pour lui, l'approche participative encourage,
soutient et renforce les aptitudes existantes au sein des communautés
pour identifier leurs propres besoins, leurs propres objectifs.
Nombre de décisions ayant un impact réel sur la
vie de ces populations avaient souvent été prises arbitrairement
par des personnes extérieures à la région et sans
consultation préalable des concernés.
L'Etat ne peut pas, sans risque, imposer une gestion de l'eau
qui déresponsabilise les populations. Les projets de
développement qui prétendent diriger les populations en leur
imposant des objectifs et un cadre institutionnel entravent le fonctionnement
des ouvrages d'approvisionnement en eau ou posent des problèmes de
pérennité.
Ces projets conduisent les populations à ne plus se
considérer responsables et actrices dans le processus de gestion de leur
environnement. Si la gestion des intérêts collectifs à long
terme relève désormais du seul Etat, chacun n'aura qu'à se
soucier de son intérêt à court terme.
Il existe donc un besoin réel d'intégration et
de responsabilisation des populations locales dans le processus
décisionnel et de gestion (Wells & Brandon, 1992). En d'autres
termes, les bénéficiaires doivent devenir des partenaires
à part entière, dont la participation ne serait pas symbolique,
afin d'offrir de nouvelles chances de succès aux initiatives de
protection de l'environnement.
De nos différentes lectures, il ressort que le concept
de gestion participative est récent (il date de moins de 40 ans). Cet
outil privilégié permettant l'association active et responsable
des populations, est né du constat d'échec des stratégies
d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la
volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la
dimension "participation des populations" aux politiques de
développement rural. Elle vient en appui des actions menées en
faveur de la décentralisation des services techniques, des efforts pour
un désengagement de l'Etat et la privatisation des activités de
production et de gestion.
L'approche participative appliquée à la gestion
des ressources naturelles doit être considérée comme un
facteur qui favorise la prise en charge effective des actions de
restauration et de développement du terroir par
l'ensemble de la population d'un village ou d'un ensemble de villages. Elle
assure la mise en place d'un partenariat dans la gestion des ressources
naturelles au niveau de la communauté.
L'approche participative est donc une démarche qui
peut être appliquée à tout programme de
développement. Elle conduit à une gestion concertée des
ressources naturelles. Elle vise alors l'amélioration des conditions de
vie des populations tout en assurant le développement des ressources et
leur exploitation sur une base durable à leur profit. Elle contribue,
enfin, au développement local en favorisant la promotion de l'auto
développement des communautés villageoises et une prise en charge
active de leur propre avenir.
Le concept de gestion participative dans cette étude
renvoie aux différents modes de gestion des points d'eau qui sont mis en
oeuvre par les populations ou avec elles. En effet, les populations sont
presque toujours organisées autour des points d'eau. Elles s'occupent
non seulement du nettoyage mais également elles assurent leur
pérennité. Les populations sont donc les responsables et les
bénéficiaires des points d'eau. Elles veillent à leur bon
fonctionnement.