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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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2-2 La gestion participative

Pour les fins de la présente étude, nous avons consulté plusieurs auteurs ayant traité la gestion participative. Parmi eux, Marie Bouchard (1996) pense que la gestion participative est une approche de gestion qui associe les divers partenaires au processus, notamment à la prise de décision, au contrôle et à l'évaluation. Cependant, une approche de gestion participative est, avant tout, une question d'attitude et de comportement. Elle reconnaît à ceux qui réalisent les activités un droit certain à se prononcer sur cette pratique et à la contrôler. Dans ce sens, les partenaires sont considérés comme les premiers experts pouvant fournir une information pertinente sur une situation donnée. Ils détiennent des moyens pour développer, corriger ou transformer la réalité.

Fontaine, (1992) quant à lui, pense que pour que l'on parle de gestion participative " iifaut que la participation porte sur des actes de gestion (...) et que ces actes de gestion

soient porteurs d'enjeux réels ".

Pour Phil Bartle (2002), le mot «gestion» se rapporte aux fonctions de la commande, de la coordination, de la prise de décision et de la résolution des problèmes de n'importe quelle organisation (agence, service, association).

C'est un concept à large spectre. La gestion participative d'un service ou d'une agence veut dire que le personnel contribue à des degrés variables à la prise de décisions relatives à la bonne marche de la structure. Dans le cas d'une communauté, tous les membres participent aux décisions principales de l'exécutif. «La gestion est trop importante pour être l'apanage des seuls gestionnaires».

L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature estime que la gestion participative (ou gestion multipartite, gestion collaborative, cogestion) est une situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent le partage entre eux, d'une façon équitable, des fonctions, des droits et des responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble de ressources naturelles.

Pour Beti Jean Lagarde (1998), dans La gestion participative : un outil pour la conservation de la biodiversité dans le Dja, la protection des ressources naturelles serait plus efficiente si les populations étaient associées à toutes les étapes de prise de décision. Ceci est très important dans la mesure où ce sont ces populations qui vivent dans l'environnement de cette ressource. Pour assurer la pérennité d'un projet, il est donc capital d'associer les populations afin que celles-ci s'approprient ledit projet. Pour lui, l'approche participative encourage, soutient et renforce les aptitudes existantes au sein des communautés pour identifier leurs propres besoins, leurs propres objectifs.

Nombre de décisions ayant un impact réel sur la vie de ces populations avaient souvent été prises arbitrairement par des personnes extérieures à la région et sans consultation préalable des concernés.

L'Etat ne peut pas, sans risque, imposer une gestion de l'eau qui déresponsabilise les populations. Les projets de développement qui prétendent diriger les populations en leur imposant des objectifs et un cadre institutionnel entravent le fonctionnement des ouvrages d'approvisionnement en eau ou posent des problèmes de pérennité.

Ces projets conduisent les populations à ne plus se considérer responsables et actrices dans le processus de gestion de leur environnement. Si la gestion des intérêts collectifs à long terme relève désormais du seul Etat, chacun n'aura qu'à se soucier de son intérêt à court terme.

Il existe donc un besoin réel d'intégration et de responsabilisation des populations locales dans le processus décisionnel et de gestion (Wells & Brandon, 1992). En d'autres termes, les bénéficiaires doivent devenir des partenaires à part entière, dont la participation ne serait pas symbolique, afin d'offrir de nouvelles chances de succès aux initiatives de protection de l'environnement.

De nos différentes lectures, il ressort que le concept de gestion participative est récent (il date de moins de 40 ans). Cet outil privilégié permettant l'association active et responsable des populations, est né du constat d'échec des stratégies d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la dimension "participation des populations" aux politiques de développement rural. Elle vient en appui des actions menées en faveur de la décentralisation des services techniques, des efforts pour un désengagement de l'Etat et la privatisation des activités de production et de gestion.

L'approche participative appliquée à la gestion des ressources naturelles doit être considérée comme un facteur qui favorise la prise en charge effective des actions de

restauration et de développement du terroir par l'ensemble de la population d'un village ou d'un ensemble de villages. Elle assure la mise en place d'un partenariat dans la gestion des ressources naturelles au niveau de la communauté.

L'approche participative est donc une démarche qui peut être appliquée à tout programme de développement. Elle conduit à une gestion concertée des ressources naturelles. Elle vise alors l'amélioration des conditions de vie des populations tout en assurant le développement des ressources et leur exploitation sur une base durable à leur profit. Elle contribue, enfin, au développement local en favorisant la promotion de l'auto développement des communautés villageoises et une prise en charge active de leur propre avenir.

Le concept de gestion participative dans cette étude renvoie aux différents modes de gestion des points d'eau qui sont mis en oeuvre par les populations ou avec elles. En effet, les populations sont presque toujours organisées autour des points d'eau. Elles s'occupent non seulement du nettoyage mais également elles assurent leur pérennité. Les populations sont donc les responsables et les bénéficiaires des points d'eau. Elles veillent à leur bon fonctionnement.

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